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A propos de livres...

19 décembre 2012

Challenge Petit BAC 2013

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Durant le mois de décembre, je me suis ré-inscrite au Challenge Petit BAC pour 2013 organisé par Enna,
il s'agit de lire des romans ayant dans leurs titres un mot correspondant aux différentes rubriques
du "Petit BAC". Au moins 1 livre pour chacune des rubriques.
Cette année, il y a de nouvelles rubriques...

 Voici ma liste : 
avec quelques livres déjà dans ma PAL perso ou empruntés à la Bibliothèque...

Prénom :
(fille ou garçon ou surnom)

 chucho_folio1 Alex_cd la_v_rit__sur_l_affaire_harry_quebert l_enfance_d_alan la_voie_marion_p luke_et_jon en_souvenir_d_Andr_ les_morts_de_la_st_jean_point louis_pas___pas tout_le_monde_jl  Heidi_and_her_grandfather_jessie_willcox_smith histoire_d_alice Antigone_x d_fendre_jacob

Chucho – Grégoire Polet (1)
Alex - Pierre Lemaitre (2)
La Vérité sur l'Affaire Harry Quebert - Joël Dicker (3)
L'enfance d’Alan - Emmanuel Guibert (4)
La voie Marion - Jean-Philippe Mégnin (5)
Luke et Jon - Robert Williams (6)
En souvenir d'André - Martin Winkler (7)
Les morts de la Saint-Jean - Henning Mankell (8)
Louis, pas à pas - Gersende et Francis Perrin (9)
Tout le monde n'a pas le destin de Kate Middleton - Fred Ballard (10)
Heidi - Johanna Spyri (11)
Histoire d'Alice, qui ne pensait jamais à rien (et de tous ses maris, plus un) - Francis Dannemark (12)
Antigone - Jean Anouilh (13)
Défendre Jacob - William Landay (14)

 Lieu  :
(réel ou imaginaire, ville, pays, continent, ou lieu géographique naturel)

cour_nord le_potagerdes_malfaiteurs_p le_monde___l_endroit TH968 shenzhen pyongyang immortelle_randonnee john_irving_le_monde_selon_garp LIV436M palmerbretagne 92205718

Cour Nord - Antoine Choplin (1)
Le potager des malfaiteurs ayant échappé à la pendaison - Arto Paasilinna (2)
Le monde à l'endroit - Ron Rash (3)
Dernière nuit à Twisted River – John Irving (4)
Shenzhen - Guy Delisle (5)
Pyongyang - Guy Delisle (6)
Immortelle randonnée Compostelle malgré moi - Jean-Christophe Rufin (7)
Le monde selon Garp - John Irving (8)
La lune était noire - Michael Connelly (9)
Palmer en Bretagne - Pétillon (10)
La pendue de Londres - Didier Decoin (11)

 Animal : (réel ou imaginaire)

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les_perroquets_de des_souris_et_des_hommes_audio 
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Simon's cat se fait la belle - Simon Tofield (1)
Chiens de sang - Karine Giebel (2)
Le singe de Hartlepool - Wilfrid Lupano, Jérémie Moreau (3)
Dans le jardin de la bête - Erik Larson (4)
Les Renards pâles - Yannick Haenel (5)
Les perroquets de la place d'Arezzo - Eric-Emmanuel Schmitt (6)
Des souris et des hommes - John Steinbeck (7)
Orignal - Max de Radiguès (8)
La Marche du crabe, tome 2 : L'Empire des crabes - Arthur de Pins (9)

Objet :

l_anneau_de_moebius_cd la_vall_e_des_masques_j lame_de_fond tabloid_city le_manuscrit_retrouve millenium2_audio de_pierre_et_de_cendre 9782330018962 2013_10_06_140809 la_lettre_a_helga 91768788

L'anneau de Moebius – Franck Thilliez (1)
La vallée des masques - Tarun Tejpal (2)
Lame de fond – Linda Lê (3)
Tabloid City - Peter Hamill (4)
Le Manuscrit retrouvé - Paulo Coelho (5)
Millénium 2 : La fille qui rêvait d'un bidon d'essence et d'une allumette - Stieg Larsson (6)
De pierre et cendre - Linda Newbery (7)
Le gardien de phare - Camilla Läckberg (8)
L'envolée sauvage : La Boîte aux souvenirs – Galandon et Monin (9)
La Lettre de Helga - Bergsveinn Birgisson (10)
La cité des jarres - Arnaldur Indridason (11)

Couleur :

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Le jeu des ombres - Louise Erdrich (1)
Le terroriste noir – Tierno Monénembo (2)
Indigo - Catherine Cusset (3)
Yellow birds - Kevin Powers (4)
La part du feu - Hélène Gestern (5)
Chaveta : L'arche d'or des Incas - Jéromine Pasteur (6)
Crimes et jeans slim - Luc Blanvillain (7)
Les lumières du ciel - Olivier Maulin (8)
Le canapé rouge - Michèle Lesbre (9)
D'acier - Silvia Avallone (10)
Les cailloux bleus - Christian Signol (11)
La ligne noire - Jean-Christophe Grangé (12)

 

 Partie du corps (humain) 

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 La Tête à Toto - Sandra Kollender (1)
Les yeux jaunes des crocodiles – Katherine Pancol (2)
Ne lâche pas ma main – Michel Bussi (3)
Blast : 3 - La tête la première - Manu Larcenet (4)
Millenium 3 : La reine dans le palais des courants d'air - Stieg Larsson (5)
Piège nuptial / Cul de sac - Douglas Kennedy (6)
Sur ma peau - Gillian Flynn (7)
Dent d'ours - tome 1 : Max - Yann et Alain Henriet (8)
Comme les doigts de la main - Olivier Adam (9)

 

Phénomène météorologique : 
pluie, vent, tempête, ouragan, soleil, nuages, canicule, neige, froid, chaleur, etc...
et les 4 saisons ainsi que les mots "temps" et "météo"

Orages ordinaires - William Boyd (1)
Les saisons de l'envol - Manjushree Thapa (2)
Blanche-Neige doit mourir - Nele Neuhaus (3)
Les averses d'automne - Tuna Kiremitçi (4)
Un Printemps à Tchernobyl - Emmanuel Lepage (5)
Autumn Laing – Alex Miller (6)
L'air d'été est rempli de promesses - Alexander McCall Smith (7)
Dans le silence du vent - Louise Erdrich (8)
Le Démon des brumes - Luc Blanvillain (9)
Esprit d'hiver - Laura Kasischke (10)
Smilla et l'amour de la neige - Peter Høeg (11)

Aliment / Boisson 

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Gastoon, Tome 2 : Des vertes et des pas mûres ! - Jean et Simon Léturgie et Yann (1)
L'envolée sauvage : La Dame blanche – Galandon et Monin (2)
L'envolée sauvage : Les Autours des palombes – Galandon et Monin (3)
L'envolée sauvage : Le Lapin d'Alice – Galandon et Monin (4)
Le Cercle littéraire des amateurs d'épluchures de patates - Mary Ann Shaffer, Annie Barrows (5)
En un monde parfait - Laura Kasischke (6)
La reine des pommes - Chester Himes (7)
La Marche du crabe, tome 1 : La Condition des crabes - Arthur de Pins (8)
Tony Hogan m'a payé un ice-cream soda avant de me piquer maman - Kerry Hudson (9)

 

Chiffre / Nombre

enfant_44_cd 6h41 la_cinqui_me_femme a_copier_100_fois la_5e_saison La_femme_a_1000_7036 50_nuances_de_grey_audio charly_9_cd chambre_2 le_premier_qui_pleure sorj_chalandon_le_quatrieme_mur double jeu

Enfant 44 - Tom Rob Smith (1)
06H41 - Jean-Philippe Blondel (2)
La cinquième femme - Henning Mankell (3)
A copier 100 fois - Antoine Dole (4)
La 5e saison - Mons Kallentoft (5)
La femme à 1000° - Hallgrimur Helgason (6)
50 nuances de Grey - E L James (7)
Charly 9 - Jean Teulé (8)
Chambre 2 - Julie Bonnie (9)
Le premier qui pleure a perdu - Sherman Alexie (10)
Le quatrième mur - Sorj Chalandon (11)
Double jeu - Jean-Philippe Blondel (12)

 

Sentiment

d_saccords heureux_les_heureux qu_avonsnous_fait_de_nos_reves __moi_seul_bien_des_personnages_cd baby_love_joyce_maynard 9782356414328_T JUSTE_AVANT_LE_BONHEUR Miseracorde_audio la_tectonique_des_sentiments_GC n_ai_pas_peur_si_je_t_enlace_ un_p_re_en_col_re 2013_09_21_221032 90944409

dés-accords - Bernard Friot (1)
Heureux les heureux - Yasmina Reza (2)
Qu'avons-nous fait de nos rêves ? - Jennifer Egan (3)
A moi seul bien des personnages – John Irving (4)
Baby Love - Joyce Maynard (5)
Éloge de la faiblesse - Alexandre Jollien (6)
Juste avant le bonheur - Agnès Ledig (7)
Miséricorde - Jussi Adler Olsen (8)
La tectonique des sentiments - Eric-Emmanuel Schmitt (9)
N'aie pas peur si je t'enlace - Fulvio Ervas (10)
Un père en colère - Jean-Sébastien Hongre (11)
Le bruit et la fureur - William Faulkner (12)
La mécanique du bonheur - David Bergen (13)

 

Gros mot (facultatif) 

 z_ro_point_ la_femme_parfaite_est_une_connasse 91959702

Zéro pointé : Quand les profs se lâchent – François Langrand (1)
La femme parfaite est une connasse ! - Anne-Sophie et Marie-Aldine Girard (2)
Les gosses - Valérie Clo (3)

 

Récapitulatifs : Challenge Petit BAC 2012Challenge Petit Bac 2011

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18 décembre 2012

Gains - Richard Powers

Lu en partenariat dans le cadre des 
Matchs de la Rentrée Littéraire de Priceminister

15

gains Le Cherche Midi – août 2012 – 630 pages

traduit de l'anglais (États-Unis) par Claude et Jean Demanuelli

Titre original : Gain, 1998

Quatrième de couverture :
1830. La famille Clare crée à Boston une petite entreprise de savon. Celle-ci va évoluer au rythme des Etats-Unis et devenir, un siècle et demi plus tard, une véritable multinationale. Des plantes médicinales aux cosmétiques, détergents et autres insecticides, des pionniers inventifs au règne de la communication et du libéralisme, le chemin sera long et impitoyable. 1998. Laura Bodey, 42 ans, divorcée, mère de deux enfants, travaille dans l'immobilier à Lacewood, Illinois, siège des usines de Clare Inc. Sa vie va basculer et son destin converger d'une façon inattendue avec celui de la multinationale, faisant d'elle une victime révoltée par l'idée de fatalité. Après Trois fermiers s'en vont au bal et Le Temps où nous chantions, Richard Powers ausculte l'influence du libéralisme sur la vie quotidienne et les destinées individuelles. Animé à la fois par une vision globale et une rare puissance émotive, il plonge le lecteur dans les contradictions de la société de consommation, et met en scène avec brio et tension les gains et les pertes auxquels est confronté l'humain.

Auteur : Richard Powers est né à Evanston, dans l'Illinois, en 1957. Paru aux États-Unis en 1998, Gains est son sixième roman publié en France.

Mon avis : (lu en décembre 2012)
Ayant déjà lu et aimé "Le temps où nous chantions" du même auteur, je n'ai pas hésité à choisir "Gains" le dernier livre de Richard Powers pour l'opération Matchs de la Rentrée Littéraire de Priceminister
Ce livre raconte deux histoires : d'une part, celle de l'entreprise Clare qui naît en 1830 et qui petit à petit grandit jusqu'à devenir une multinationale et d'autre part celle de Laura, elle a 42 ans en 1998, mère divorcée de deux enfants, elle travaille dans l'immobilier à Lacewood. Le lecteur comprend assez vite que ces deux histoires sont liées. L'auteur met en parallèle la puissance économique et les crises financières avec le combat de Laura face à la maladie.

J'ai eu un peu de mal à entrer dans ce livre, sans doute à cause de la forme du livre où il n'y a pas de chapitre, seules des lignes horizontales marquent les séparations entre les paragraphes évoquant Clare et ceux consacrés à Laura. Les parties sur l'entreprise Clare sont un peu rébarbatives et traînent en longueur, à un moment, j'ai même été tentée de les sauter, finalement, j'ai préféré les lire mais en les survolant... De beaucoup, j'ai préféré suivre l'histoire de Laura.

Ce livre, publié en 1998 aux Etats-Unis reste très actuel, il dénonce la société de consommation et les manipulations dont les plus petits sont les victimes.  
Une histoire superbement écrite, poignante et humaine qui nous donne à réfléchir.

Un grand Merci à Oliver, à Priceminister et à Le Cherche Midi éditions pour ce partenariat.

Note : 16/20

15

 Matchs de la rentrée littéraire 2012 - Bilan des blogueurs

Extrait : (début du livre)
Le jour avait une façon bien à lui d'éveiller Lacewood. La tapotant délicatement comme on le ferait d'un nouveau-né. Lui frictionnant les poignets pour la ramener à la vie. Lorsque la matinée était tiède, on se rappelait sans difficulté la raison pour laquelle on s'activait. Il fallait battre le fer pendant qu'il était chaud. Travailler ici et maintenant, précisément parce que là où on allait il n'y avait nulle part où travailler.
Mai donnait l'impression que cette ville n'avait jamais abrité de pêcheurs. Le printemps ouvrait grand les battants des fenêtres. La lumière débarrassait les chênes de leurs derniers doutes hivernaux, faisant naître de nouvelles pousses à partir de rien, vous laissant libre encore une fois de gagner votre pitance. Quand le soleil était de la partie à Lacewood, on pouvait enfin vivre. 

La trace de Lacewood, on la retrouvait partout : à Londres, à Boston, aux îles Fidji, dans la baie de la Désillusion. Mais toutes les traces aboutissaient là, dans cette ville consacrée à la production. Certains matins, surtout les matins ensoleillés, l’histoire s’évanouissait. La longue route qui menait jusqu’à aujourd’hui disparaissait, se perdait dans le voyage encore à venir.
La ville avait d’abord subsisté grâce à la terre revue et corrigée. Les prairies aux herbes folles avaient cédé la place au grain, à une seule variété d’herbe comestible, qui, cultivée sur une grande échelle, faisait que même l’herbe pouvait rapporter. Plus tard, Lacewood s’était élevée grâce au génie humain : une série de transformations alchimiques lui avait apporté la prospérité. On l’avait nourrie d’argile schisteuse, engraissée à la cendre d’os et au guano. Les découvertes se succédaient aussi sûrement que mai suit avril.
Il avait dû exister une époque où, quand on parlait de Lacewood, on ne parlait pas forcément de Clare Incorporated. Mais personne ne s’en souvenait. Aucun de ceux qui étaient encore en vie n’était assez vieux pour cela. Impossible de prononcer un des deux noms sans aussitôt évoquer l’autre. C’est par le large canal de cette compagnie que s’écoulait toute la grâce jamais répandue sur Lacewood. Les grandes boîtes noires en bordure de la ville retiraient des pépites de la boue. Et Lacewood était devenue l’emblème des richesses qu’elle fabriquait.

Déjà lu du même auteur : 

le_temps_ou_nous_chantions_p Le Temps où nous chantions

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35/50 : Illinois

Challenge 4% Littéraire 2012

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24/28

 

 

17 décembre 2012

C'est Lundi que lisez-vous ? [105]

BANNIR
(c) Galleane

C'est le jour du rendez-vous initié par Mallou proposé par Galleane  

Qu'est-ce que j'ai lu cette semaine ?

karine_reysset_les_yeux_au_ciel le_cercle un_pur_hasard avenue_des_geants les_pays 

Les yeux au ciel - Karine Reysset (LC - 10 décembre)
Le cercle - Bernard Minier 
Un pur hasard - Frédérique Deghelt 
Avenue des géants - Marc Dugain 
Les pays – Marie-Hélène Lafon

Qu'est-ce que je lis en ce moment ?

Gains - Richard Powers (partenariat PriceMinister)
L'Interprétation des peurs - Wulf Dorn (Grand Prix des Lectrices de Elle)

Que lirai-je cette semaine ?

Furioso - Carin Bartosch Edström (partenariat JC Lattès)
La décapotable rouge - Louise Erdrich (partenariat Albin Michel)

Bonne semaine et bonne lecture. 

16 décembre 2012

Les pays – Marie-Hélène Lafon

les_pays Buchet Chastel – septembre 2012 – 208 pages

Quatrième couverture :
À la porte de Gentilly, en venant de la gare, on n’avait pas vu de porte du tout, rien de rien, pas la moindre casemate, quelque chose, une sorte de monument au moins, une borne qui aurait marqué la limite, un peu comme une clôture de piquets et de barbelés entre des prés.

Fille de paysans, Claire monte à Paris pour étudier. Elle n’oublie rien du monde premier et apprend la ville où elle fera sa vie. Les Pays raconte ces années de passage.

Auteur : Marie-Hélène Lafon vit à Paris. Elle est professeur de lettres classiques. Tous ses romans, dont L'Annonce (prix Page des libraires 2009)

Mon avis : (lu en décembre 2012)
Ce livre se divise en trois parties : Claire vient du Cantal, elle a passé toute son enfance à la ferme. Son premier voyage à Paris, c'est à l'occasion du Salon de l'Agriculture. Elle est adolescente, elle est venue avec son père et son frère et le dépaysement est totale.
Quelques années plus tard, Claire est venue faire ses études à Paris, étudier le latin et le grec à la Sorbonne. Travailleuse et solitaire, elle découvre un monde où il faut intégrer de nombreux codes totalement inconnus pour quelqu'un de son origine et de son milieu.
Claire a maintenant la quarantaine, elle vit seule à Paris, elle s'est éloignée de ses origines et Paris est devenu son pays. Quelques jours par an, elle reçoit son père et son neveu venus passer quelques jours à Paris.

Le titre « les pays » fait allusion à l'expression populaire pays pour désigner une personne issue de la même origine géographique et la même identité culturelle, et qui se rencontrent en dehors de ce contexte régional.

C'est très bien écrit même si certaines phrases sont tellement longues que l'on en perd le fil. Il y a de nombreuses descriptions précises et évocatrices. Ce livre est intéressant, mais j'en attendais plus d'émotion. Je suis restée à l'extérieur du livre, et par moment je l'ai trouvé long et ennuyeux. Dommage.

Extrait : (début du livre)
On resterait partis quatre jours. On logerait à Gentilly, dans la banlieue, on ne savait pas de quel côté mais dans la banlieue, chez des sortes d'amis que les parents avaient. C'était le début de mars, quand la lumière mord aux deux bouts du jour, on le voit on le sent, mais sans pouvoir encore compter tout à fait sur le temps, sans être sûr d'échapper à la grosse tombée de neige, carrée, brutale, qui empêche tout, et vous bloque, avec les billets, les affaires et les sacs préparés la veille, au cordeau, impeccables alignés dans le couloir; vous bloque juste le jour où il faut sortir, s'extraire de ce fin fond du monde qu'est la ferme. On n'y passe pas, on ne traverse pas, on y va, par un chemin tortueux et pentu, caparaçonné de glace entre novembre et février quand il n'est pas capitonné de neige grasse ou festonné de congères labiles ; on s'enfonce, le chemin est comme un boyau, entre les noisetiers ronds et les frênes et d'autres arbres dont personne ne dit le nom, parce que l'occasion manque de nommer les choses, et pour qui, pourquoi, qui voudrait savoir. On prendrait le train à Neussargues, un train direct, sans changement jusqu'à Paris. Changer eût été difficile, voire exorbitant, ou périlleux ; à trois, on n'aurait pas su au juste où aller dans la gare de Clermont que l'on ne connaissait pas, où il aurait fallu prendre un souterrain, monter et descendre des escaliers, repérer un quai, en traînant les bagages, sans rien oublier sans rien perdre, surtout le gros sac bleu du père où étaient les cadeaux pour les amis, fromages, de deux sortes, cantal et saint-nectaire, et cochon maison, boudin terrine rôti saucisses, de quoi nourrir cinq personnes pendant quatre jours et plus. Le père aurait préféré partir en voiture ; jusqu'à Clermont c'est facile, il sait il l'a déjà fait, ensuite on se lance, on aurait suivi les panneaux, Paris est toujours indiqué. Le père avait insisté au téléphone, en janvier quand on s'était souhaité la bonne année et que le voyage avait vraiment été décidé. Cette fois c'était bon, on ne reculerait plus, depuis le temps qu'il s'en parlait, de ça, de venir à Paris quelques jours au moment du Salon, on devrait pouvoir s'arranger pour les bêtes à la ferme et partir à peu près tranquille, avec les gamins, les deux plus jeunes, la fille et le garçon, Claire et Gilles, qui n'avaient jamais vu la tour Eiffel. Au téléphone on n'entendait pas ce que disaient les amis de Gentilly, elle d'abord la femme, Suzanne, et lui ensuite Henri, l'homme, le Parisien le vrai, qui était né là-bas et avait l'accent pointu. On n'entendait que les paroles du père mais on comprenait que Suzanne avait appelé Henri, pour la voiture, pour expliquer au père qu'il n'imaginait pas, qu'il ne pouvait pas imaginer comment c'était d'arriver à Paris en voiture quand on n'avait pas l'habitude, et les directions dans tous les sens, les camions, les motos qui se faufilaient partout, il fallait savoir, ou suivre quelqu'un au moins la première fois, et encore même comme ça c'était difficile.

 

Challenge 4% Littéraire 2012

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23/28

14 décembre 2012

Avenue des géants - Marc Dugain

avenue_des_geants Gallimard – avril 2012 – 368 pages

Quatrième de couverture :
Al Kenner serait un adolescent ordinaire s'il ne mesurait pas près de 2,20 mètres et si son QI n'était pas supérieur à celui d'Einstein. Sa vie bascule par hasard le jour de l'assassinat de John Fitzgerald Kennedy. Plus jamais il ne sera le même. Désormais, il entre en lutte contre ses mauvaises pensées. Observateur intransigeant d'une époque qui lui échappe, il mène seul un combat désespéré contre le mal qui l'habite. Inspiré d'un personnage réel, Avenue des Géants, récit du cheminement intérieur d'un tueur hors du commun, est aussi un hymne à la route, aux grands espaces, aux mouvements hippies, dans cette société américaine des années 60 en plein bouleversement, où le pacifisme s'illusionne dans les décombres de la guerre du Vietnam.

Auteur : Né en 1957, après avoir vécu les sept premières années de sa vie au Sénégal, Marc Dugain revient en France avec ses parents. Il intègre quelque temps plus tard l'Institut d'études politiques de Grenoble, où il étudie les sciences politiques et la finance, avant de prendre la tête d'une compagnie d'aviation. Mais l'écriture l'a toujours démangé. Aussi, il se décide à prendre la plume, et signe "La Chambre des officiers" en 1998. Ce premier roman reçoit près de vingt prix littéraires et est adapté au cinéma. Il sort ensuite "Campagne anglaise", "Heureux comme Dieu en France", "La Malédiction d'Edgar" et plus récemment "Une exécution ordinaire" (2007), et se constitue peu à peu un lectorat fidèle. Friand d'horizons lointains, Marc Dugain vit au Maroc depuis 2001.

Mon avis : (lu en décembre 2012)
C'est à la fois un livre coup de cœur et un livre coup de poing.
Marc Dugain s'est inspiré de la vie d'un tueur en série américain des années 70 pour créer le personnage d'Al Kenner. Le 22 novembre 1963, jour de l'assassinat de John Fitzgerald Kennedy, la vie d'Al va basculer, encore adolescent il commet son premier meurtre. Il est alors interné dans un hôpital psychiatrique et rencontre des psychiatres qui l'écoutent. Son intelligence lui permet d'apprendre beaucoup de la psychiatrie.
Al Kenner est hors norme, il mesure 2,20 m et a un QI exceptionnel, supérieur à celui d'Einstein. Il aime les grands espaces et en même temps il est renfermé sur lui-même, il est lucide et il connaît très bien le mal qui le ronge et fait beaucoup d'effort pour vivre avec. Son contexte familiale est terrifiant, il a toujours été considéré comme un monstre par sa mère et son père ne s'est jamais interposé pour le protéger des maltraitances de sa mère.

Entre roman policier et roman américain, Marc Dugain a construit avec beaucoup de talent cette histoire prenante et passionnante de la vie d'Al Kenner. L'auteur tente de comprendre sa psychologie et le lecteur s'interroge : naît-on tueur ou le devient-on ? Al Kenner est à la fois attachant et d'une froideur et d'une lucidité troublante. Ce livre est également l'occasion de découvrir les États-Unis des années 60 et 70 avec la guerre du Vietnam, les communautés hippies...
Enfin, la conclusion de cette histoire m'a stupéfaite, car à aucun moment, je ne m'étais attendu à cela...
Ce roman ne peut pas laisser indifférent le lecteur.  

Autres avis : Clara, Canel, Jostein

Extrait : (début du livre)
Comme chaque mois, elle lui fait face après s'être installée lourdement sur sa chaise. Elle sort les livres de son sac, une dizaine. Pour la plupart ils ont une couverture cartonnée. Il y jette un coup d’œil rapide, et les pose devant lui. Elle sourit d'un trait fin sans le regarder en face. Elle fait en sorte depuis des années de ne jamais croiser son regard, ce qui l'oblige à beaucoup tourner les yeux. Elle baisse souvent la tête. C'est l'occasion pour lui de voir le sillon de sa calvitie au milieu de son crâne s'élargir. Elle a les cheveux longs et il est difficile de dire quand ils sont propres. Même propres, ils n'ont pas l'air de l'être. Elle a dû être passablement jolie, pour autant qu'on puisse distinguer une ancienne beauté derrière des traits bouffis. Affaissé il l'est aussi, mais il a de bonnes raisons de l'être. Alors qu'elle, on se demande. Il aime bien cette femme. En fait, il en est venu à conclure qu'il l'aime bien parce qu'il ne ressent rien pour elle, ni amour ni haine. Parfois un peu d'agacement. Il lui en veut d'être la seule personne à lui rendre visite. Il lui en veut pour les autres qui ne le visitent jamais, ce qui est un peu injuste vu qu'il n'y a plus d'autres. Il est assez perspicace pour avoir remarqué que depuis longtemps elle a quelque chose à lui dire. Mais quoi ? Il n'en sait rien. Il sent juste la pesanteur d'une parole qui ne s'exprime pas. C'est au-delà de la timidité. Elle n'est jamais vraiment naturelle devant lui. Elle compose. Assez maladroitement et souvent sa voix est en décalage avec ses expressions. Parfois il la sent illuminée, parfois complètement éteinte. Elle a de gros seins flasques qui finissent une gorge fripée. Pour une femme qui doit avoir la soixantaine il ne trouve pas cela très reluisant. Mais il lui est reconnaissant de ne pas le faire fantasmer. On ne tire pas sur un moteur sans essence. 
- Vous avez parlé avec les journaux de ce qu'on avait évoqué ? 
Elle prend un temps pour répondre. Rien d'extraordinaire à cela, elle prend toujours un temps pour répondre comme si elle se sentait une responsabilité. 
- Oui. A plusieurs journaux de la côte. Ils sont int... comment dire, intrigués. Ils réfléchissent. Mais je crois que cela peut se faire. 
Ses yeux se remettent à tourner. Quand elle fait comme ça, il lui écraserait son poing sur la tête, mais au fond il n'en a pas très envie. Et puis il imagine les dégâts que cela causerait pendant qu'elle continue de sa voix où chaque mot semble s'excuser de sortir de sa bouche petite pour un visage de cette taille. Elle doit avoir du sang indien. Pas du sang frais, du sang qui remonte au début du siècle où on leur a réglé leur compte. 
- C'est un peu risqué pour eux, vous comprenez... 
- Vous voulez dire comme critique littéraire ? 
- Oh non ! Là-dessus ils se feront leur propre opinion. C'est plus de révéler qui vous êtes ou pas. Et s'ils ne disent pas qui vous êtes, on pourrait le leur reprocher un jour. En même temps, ils se disent qu'à révéler votre identité, ils pourraient faire un coup. Enfin, les médias... quoi... 

Il opine à contretemps comme si la conversation ne l'intéressait déjà plus. Il a toujours agi ainsi. C'est une façon de prendre l'ascendant sur ses interlocuteurs. Il se ravise : 
- J'en ai lu des critiques dans ma vie. Je ne vois pas ce que je pourrais leur envier. Je me suis avalé 3 952 livres depuis le début des années 70. Une lecture dans le moindre détail, et ce n'est pas vous qui me direz le contraire. Maintenant, est-ce que ça me donne le droit d'avoir une opinion sur la littérature ? Je le crois. 
- Ils m'ont dit qu'ils pensaient à vous plutôt comme critique de polars. 
Il s'efforce de ne pas paraître énervé pour ne pas l'effrayer, car elle s'effraie facilement. 
- Ça flaire le bon coup. Vous leur direz que le polar ne m'intéresse pas. Mais pas du tout. Trop de conventions, de lieux communs, d'énigmes sans intérêt. 
Ils restent un bon moment sans rien se dire, chacun regardant ailleurs. Il n'y a rien pour poser ses yeux dans cette pièce, alors chacun balaye le mur opposé. Il en a déjà assez d'elle, mais il se contrôle, ne veut pas qu'elle le ressente, elle n'y est pour rien. Soudain ça fuse : 
- Vous pouvez leur annoncer le chiffre. 3 952 livres de 71 à aujourd'hui. Et si vous voulez les faire rire, dites-leur que je n'en avais lu qu'un seul entre ma naissance en 48 et 1971. Je l'ai lu trois fois. Devinez lequel ? 
Elle répond : 
- La Bible. 
- Non, Crime et châtiment. Un sacré bon livre, vraiment. Je ne crois pas qu'on en ait écrit de meilleur. 
Il lit dans ses yeux qu'elle se demande si ce n'est pas une plaisanterie. Elle a un joli nez droit et des yeux d'une couleur originale. Mais elle sent la peur comme un cadavre sent la mort. Une peur générale de l'existence. D'ailleurs elle se met du patchouli sans compter pour la masquer. Ça doit en tromper un grand nombre. Pas lui. 
Il reprend l'inspection des livres qu'elle lui a apportés. Il y découvre un intrus. 
- C'est quoi ce livre pour enfants ? 
- Une proposition. On s'est aperçus qu'on manquait d'enregistrement pour les enfants. Et il y a beaucoup plus d'enfants aveugles qu'on ne le croit. 
- Vous l'avez fait exprès ? 
Elle se met à fondre comme une glace en plein soleil, s'essuie le front avec le dos de la main. Elle ne voit pas de quoi il parle. 
- Vous ne savez sans doute pas que ma grand-mère écrivait des livres pour enfants, dit-il doucement pour la rassurer car elle est d'un rouge inquiétant. Mais ce n'est pas le plus important, vous m'imaginez enregistrer des CD pour enfants avec la voix que j'ai ? Il faut être un peu désespéré pour avoir une idée pareille. Et c'est un travail énorme de se mettre à la place d'un enfant lorsqu'on ne vous a jamais laissé la chance d'en être un. Je n'ai pas ce don. 
Elle enchaîne à toute vitesse : 
- Personne n'est aussi médaillé que vous pour la lecture. C'est vous que l'éditeur veut, enfin... qu'on veut. 
Elle croit le flatter. Il a passé l'âge, même s'il est fier de ses médailles. 
Il lui promet d'essayer, cela ne coûte rien et tout le monde sera content. Il aime bien faire des compromis. Cela peut paraître un peu stupide à dire mais il ressent un vrai plaisir aux compromis. Si chacun acceptait de faire la moitié du chemin, il est convaincu qu'on éviterait les conflits. Il le dit souvent dans ses prêches à ses gars. Dès que l'idée du compromis a germé dans votre esprit, la violence a perdu. Même si vous n'avez pas l'intention de faire la moitié du chemin, un pas vers l'autre et la violence est derrière vous. Il ne veut plus discuter de cette histoire de livres pour enfants, c'est d'accord, il essaiera. Sinon il aurait l'impression d'obéir au passé et il ne le veut plus jamais. 
- Les bons critiques comprennent que la promenade de l'auteur autour du sujet est plus essentielle que l'essence de ce sujet. Il est là, l'authentique voyage de la littérature. Si on devait se taper des milliers de pages juste pour ce qui doit être dit, dites-moi quel serait l'intérêt ? J'ai entendu tellement de saloperies sur des gens qui ne le méritaient pas. Quand vous lisez ce que Mary McCarthy  ouHenry Miller  ont écrit sur Salinger, incapables de le lire autrement qu'au premier degré, je me pose des questions sur la pertinence de leur jugement et j'en viens à me demander si ce n'est pas l'aveu de la médiocrité de leurs propres écrits. Ça me fout dans de ces rognes parfois ! Je vous passe tout ce que j'ai pu lire sur Carver. Bien sûr, maintenant ils l'ont foutu au Panthéon, tout juste s'ils ne l'ont pas enterré dans le caveau familial de Tchekhov, mais moi j'étais là quand ils dégoisaient sur son minimalisme. Il a fallu qu'il meure. Tous ces gens-là préfèrent les momies aux vivants. Qu'ils fassent comme ils veulent après tout, mais pour les polars qu'ils ne comptent pas sur moi, c'est compris ? C'est un genre mineur, méprisable. Même le plus minable des polars n'est pas capable de retranscrire 10 pour cent de la réalité dont il parle. 
Il dit tout ça, sans élever la voix. Il est rare qu'il élève la voix. Ses colères s'épanouissent dans un caisson étanche. Quand il est en colère, il est le seul à le savoir. 
- Si vraiment vous ne voulez pas du livre pour enfants... 
Pour lui l'affaire était entendue. Pourquoi revient-elle dessus ? Il a connu beaucoup de gens comme elle qui ne peuvent pas faire un pas en avant sans regarder derrière eux. 
- Je vous ai dit que je le lirai. 
Elle affiche un petit sourire pitoyable. Elle regarde l'heure à sa montre et sourit de nouveau pour se dégager du regard insistant qu'il pose sur elle. Elle le prend comme une mauvaise intention alors qu'il en a seulement marre de fixer le mur derrière elle. 
- Vous allez revenir quand ? 
Elle semble soudain soulagée. 
- Dans quatre semaines. 
Il pourrait lui interdire l'entrée. Il suffirait qu'il le demande à l'administration. Elle n'aurait plus qu'à leur déposer les livres. Il en a le pouvoir, c'est une certitude, mais ce serait en abuser. Parfois, il ressent comme une colère sourde à l'idée d'être condamné à ne voir pour femme que ce haut de crâne aux allures de champ de blé mouillé. Il est sûr qu'elle se défonce. C'est le genre à tenir un pétard d'une main et un café de l'autre au petit déjeuner en oubliant de manger. Elle doit siroter des sodas toute la journée, entrecoupés d'un hamburger qui a épongé toute la graisse de la plaque. Depuis qu'elle vient le voir, une bonne trentaine d'années, il lui est reconnaissant de ne lui avoir rien confessé de personnel la concernant. Il ne l'aurait pas supporté. Difficile de l'expliquer mais il l'aurait mal pris. Il peut accepter une relation professionnelle, rien d'autre. Il guette les tentatives de privautés pour les étouffer et elle le sait. Elle n'a jamais commis d'impair. 

Déjà lu du même auteur : 

l_insomnie_des__toiles L'insomnie des étoiles

 Grand_Prix_des_Lectrices_2013 
Sélection roman 
Jury Novembre

50__tats
36/50 : Montana
Al Kenner a passé son enfance dans le Montana

  Challenge Thriller 

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catégorie "Même pas peur" : 16/12

Challenge Pour Bookineurs En Couleurs
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Session 1 : Rose

 

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13 décembre 2012

Un pur hasard - Frédérique Deghelt

un_pur_hasard Les Éditions du moteur - mars 2012 – 54 pages

Quatrième de couverture : 
Yann et Benoît se sont connus au lycée. À l'époque, ils étaient toujours fourrés ensemble, inséparables. Lorsqu'ils se retrouvent par hasard, un matin vingt ans plus tard, dans une rue de San Francisco, c'est à peine s'ils se reconnaissent. Celui qui était déjà pianiste et plaisait beaucoup aux filles a connu le succès, mais il affronte depuis quelque temps le déchirement de son couple. L'autre, jadis matheux et asocial, entre joyeusement dans la quarantaine : il vient tout juste de rencontrer la femme de sa vie. Chez ces deux-là, la vie de l'un semble toujours prendre le contre-pied de celle de l'autre. Que reste-t-il de leur amitié et ont-ils encore quelque chose à partager ?

Auteur : Frédérique Deghelt est l'auteur de plusieurs romans comme La grand-mère de Jade, La nonne et le brigand. Son premier roman, La vie d'une autre, a été adapté au cinéma par Sylvie Testud.

Mon avis : (lu en décembre 2012)
J'ai lu ce livre pour trois raisons, premièrement car il a été présenté au dernier "Café Lecture" de la Bibliothèque, deuxièment car l'auteur ne m'était pas inconnue et troisièment parce que la couverture était rose (cf. Challenge).
Deux anciens camarades de lycée se retrouvent par hasard vingt ans après à San Francisco. Benoît, autrefois musicien et tombeur de filles, est devenu un musicien de jazz de renommée internationale, il est marié depuis 20 ans et a 2 enfants. Mais depuis quelques temps, son couple est proche de la rupture. Au contraire, Yann, autrefois le matheux asocial, à quarante ans, il est épanoui, et il vit les premiers moments d'une passion amoureuse.

Cette petite histoire d'amour se lit très facilement mais j'ai assez vite deviné sa conclusion... 
Une lecture sympathique, sans plus.

 

Déjà lu du même auteur : 

la_grand_m_re_de_Jade La grand-mère de Jade  la_vie_d_une_autre  La vie d’une autre

Challenge Pour Bookineurs En Couleurs
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Session 1 : Rose

12 décembre 2012

Masse Critique chez Babelio !

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Tentez votre chance !

11 décembre 2012

Le cercle - Bernard Minier

Lecture Commune 
lecture_commune
avec  Sandrine

Lu en partenariat avec XO éditions

le_cercle XO édition - octobre 2012 – 572 pages

Quatrième de couverture :
Un coup de fil surgi du passé, un e-mail énigmatique, qui signe peut-être le retour du plus retors des serial-killers, précipitent le commandant Martin Servaz dans une enquête dangereuse, la plus personnelle de sa vie.
Un professeur de civilisation antique assassiné, un éleveur de chiens dévoré par ses animaux… 
Pourquoi la mort s’acharne-t-elle sur Marsac, petite ville universitaire du Sud-Ouest, et son cercle d’étudiants réunissant l’élite de la région ?
Confronté à un univers terrifiant de perversité, Servaz va rouvrir d’anciennes et terribles blessures et faire l’apprentissage de la peur, pour lui-même comme pour les siens.
Après le succès de Glacé, déjà traduit dans de nombreux pays, Bernard Minier, le maître des atmosphères sombres et oppressantes, nous entraîne dans une nouvelle intrigue à couper le souffle, qui renouvelle les lois du genre.

Auteur : BERNARD MINIER est né à Béziers et a grandi dans le Sud-Ouest. Après Glacé, prix du meilleur roman francophone du festival Polar 2011 de Cognac, Le Cercle est son deuxième roman.

Mon avis : (lu en décembre 2012)
Lorsque Mélanie pour XO éditions m'a proposé de découvrir le nouveau livre de Bernard Minier, je n'ai pas hésité, j'étais impatiente de retrouver le commandant Martin Servaz et son équipe.
Dix-huit mois après sa première enquête dans une vallée étroite et enneigée des Pyrénées, la nouvelle enquête du commandant Servaz nous entraîne à Marsac une petite ville universitaire. Tout commence avec le meurtre de Claire Diemar une professeur de khâgne. A Toulouse, Servaz reçoit alors un appel téléphonique, une voix surgit du passé. Il s'agit de Marianne, son amour de jeunesse, qu'il n'a pas revu depuis leurs études. Elle l'appelle au secours car tout accuse son fils Hugo pour le meurtre de son professeur... 
Une intrigue bien menée, des fausses pistes et le lecteur ne peut lâcher le livre... La conclusion de cette enquête a été pour moi une surprise.
Le lecteur va apprendre à connaître un peu mieux Servaz, son passé, sa fille Margot. Ses adjoints Esperandieu et Samira sont toujours à ses côtés et Julian Hirtmann toujours en cavale semble avoir réapparu. Irène Ziegler est moins présente dans cette enquête, elle est là en coulisse, en soutien.
Le côté anecdotique de cette histoire, c'est l'enquête qui se déroule en juin 2010, et en parallèle c'est la coupe du monde de Football en Afrique du Sud, Servaz est complètement étranger à l'engouement qu'entraîne cette compétition. En quelques mois c'est le troisième livre que je lis avec une compétition de football en parallèle (Le guerrier solitaire - Henning Mankell et Discordance - Anna Jörgensdotter)...
En terminant cette lecture, je devine bien que cela ne sera pas la dernière enquête de Servaz et comme je me suis attachée à Martin Servaz et ses comparses, j'ai hâte de connaître la suite de leurs aventures.

Merci à Mélanie et XO éditions de m'avoir permis de découvrir ce livre.

Extrait : (début du livre)
SON ESPRIT N'ÉTAIT qu'un cri. 
Une plainte.
Dans sa tête, elle criait de désespoir, elle hurlait sa rage, sa souffrance, sa solitude... - tout ce qui, mois après mois, l'avait dépouillée de son humanité.
Elle suppliait aussi.
Pitié, pitié, pitié, pitié... laissez-moi sortir d'ici, je vous en supplie...
Dans sa tête, elle criait et elle suppliait et elle pleurait. Dans sa tête seulement : en réalité, aucun son ne sortait de sa gorge. Elle s'était réveillée quasi muette un beau matin. Muette... Elle qui avait toujours aimé s'exprimer, elle à qui les mots venaient si facilement, les mots et les rires...
Dans l'obscurité, elle changea de position pour soulager la tension de ses muscles. Elle était assise par terre, adossée au mur de pierre, à même le sol de terre battue. Elle s'y allongeait, parfois. Ou bien elle rejoignait son matelas pouilleux dans un coin. Elle passait le plus clair de son temps à dormir, couchée en chien de fusil. Quand elle se levait, elle faisait des étirements ou bien elle marchait un peu - quatre pas et retour, pas plus : son cachot mesurait deux mètres sur deux. Il y faisait agréablement chaud ; elle savait depuis longtemps qu'il devait y avoir une chaufferie de l'autre côté de la porte, à cause de la chaleur mais aussi des bruits : bourdonnements, chuintements, cliquetis. Elle ne portait aucun vêtement. Nue comme un petit animal. Depuis des mois, des années peut-être. Elle faisait ses besoins dans un seau et elle recevait deux repas par jour, sauf lorsqu'il s'absentait : elle pouvait alors passer plusieurs jours seule, sans manger ni boire, et la faim, la soif et la peur de mourir la taraudaient. Il y avait deux judas dans la porte : un tout en bas, par où passaient les repas, un autre au milieu, par où il l'observait. Même fermés, ces judas laissaient deux minces rayons lumineux trouer l'obscurité de son cachot. Ses yeux s'étaient depuis longtemps accoutumés à ces demi-ténèbres, ils distinguaient des détails sur le sol, sur les murs que nul autre qu'elle n'aurait pu voir.
Au début, elle avait exploré sa cage, guetté le moindre bruit. Elle avait cherché le moyen de s'évader, la faille dans son système, le plus petit relâchement de sa part. Puis elle avait cessé de s'en préoccuper. Il n'y avait pas de faille, il n'y avait pas d'espoir. Elle ne se souvenait plus combien de semaines, de mois s'étaient écoulés depuis son enlèvement. Depuis sa vie d'avant. Une fois par semaine environ, peut-être plus, peut-être moins, il lui ordonnait de passer le bras par le judas et lui faisait une injection intraveineuse. C'était douloureux, parce qu'il était maladroit et le liquide épais. Elle perdait connaissance presque aussitôt et, quand elle se réveillait, elle était assise dans la salle à manger, là-haut, dans le lourd fauteuil à haut dossier, les jambes et le torse attachés à son siège. Lavée, parfumée et habillée... Même ses cheveux fleuraient bon le shampooing, même sa bouche d'ordinaire pâteuse et son haleine qu'elle soupçonnait pestilentielle le reste du temps embaumaient le dentifrice et le menthol. Un feu clair pétillait dans l'âtre, des bougies étaient allumées sur la table de bois sombre qui brillait comme un lac, et un fumet délicieux s'élevait des assiettes. Il y avait toujours de la musique classique qui montait de la chaîne stéréo. Comme un animal conditionné, dès qu'elle entendait la musique, qu'elle voyait la lueur des flammes, qu'elle sentait les vêtements propres sur sa peau, elle se mettait littéralement à saliver. Il faut dire qu'avant de l'endormir et de la sortir de son cachot, il la faisait toujours jeûner pendant vingt-quatre heures.

 Grand_Prix_des_Lectrices_2013 
Sélection policier 
Jury Février

 Challenge Thriller 

challenge_thriller_polars
catégorie "Même pas peur" : 15/12

Challenge 4% Littéraire 2012

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22/28

Déjà lu du même auteur : 

glac_  Glacé

10 décembre 2012

Les yeux au ciel - Karine Reysset

Lecture Commune 
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avec EnnaSandrine et Géraldine

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Editions de l'Olivier – mars 2011 -

Pocket – avril 2012 – 188 pages

Quatrième de couverture :
À l'occasion de l'anniversaire du grand-père, toute la famille se retrouve dans la vieille demeure située au bord de la mer, en Bretagne. Six jours durant, les conflits et les angoisses de chacun vont ressurgir: Lena, l'aînée ne parvient plus à s'occuper de ses enfants ; Merlin que personne ne considère comme un adulte ; ou encore Achille, le demi-frère, jamais vraiment accepté dans la famille... Petit à petit, un drame enfoui se révèle : une fillette disparue il y a plus de trente ans.

Auteur : Karine Reysset est née en 1974. Elle est l'auteur de Comme une mère (Points, 2009). Les Yeux au ciel est son cinquième roman.

Mon avis : (lu en décembre 2012)
Tout d'abord, je remercie Clara chez qui j'ai gagné ce livre en partenariat avec Pocket. Et j'ai profité de la proposition de Lecture Commune d'Enna pour le sortir de ma PAL perso. 
En ce mois de décembre, c'est plutôt agréable de se projeter en plein été, en Bretagne au bord de la mer dans une maison de famille... Voilà le cadre de cette histoire, toute une famille se retrouve pour les 70 ans de Noé le grand-père, il y a Marianne, sa seconde épouse ses quatre enfants et ses six petits-enfants.
Tour à tour, chaque membre de la famille est narrateur du livre, se dévoile et laisse parler ses sentiments profonds.
Il y a Achille le fils aîné, fruit du premier mariage de Noé, il sent qu'il n'a jamais été accepté par la famille, il est venu des États-Unis avec ses triplés. Léna est fatiguée par sa vie de couple, ses deux enfants en bas âge Zoé et Théo. Merlin éternel adolescent, ancien drogué, il aspire à créer une famille où il voudrait intégrer sa fille Scarlett, jeune adolescente, qui a été élevée par ses grands-parents. Enfin Stella la cadette, homosexuelle, elle est hésitante face à la grossesse de sa compagne. 
L'écriture est agréable, l'intention de cette histoire est intéressante malheureusement je suis restée un peu sur ma faim. Cette réunion de famille a fait ressortir certains non dits, certaines blessures... mais sans résoudre quoi que ce soit, l'auteur nous laisse un peu en plan sans envisager un semblant de solution ou d'espoir. 

Et maintenant, allons voir ce qu'en ont pensé EnnaSandrine et Géraldine

Extrait : (début du livre)
Michael Jackson venait de mourir, et ça ne lui faisait rien. Derrière la fenêtre à petits carreaux entrouverte, le cèdre bleu effleurait le toit, les fils électriques. Il faudrait l’élaguer. Il y avait tant de choses à faire, toujours, des choses ordinaires. Assise sur son lit, Lena tenait un body d’une main, une robe à pois de l’autre. Autour d’elle, des piles plus ou moins droites de vêtements, quatre exactement. Une pour Zoé, une pour Théo, une pour Vincent, et une pour elle, évidemment. Il ne fallait pas qu’elle s’oublie. Cela ne risquait pas avec les pensées qui l’assaillaient, des mauvaises pensées. S’il n’y avait eu que ça. Ces derniers mois, elle avait des bouffées, des pulsions, des crises, elle ne savait comment les nommer. Puis elle avait envie de pleurer – souvent même elle pleurait – et de sauter par la fenêtre. Pourtant, elle n’était pas malheureuse, n’avait aucune raison de l’être. 
Lena consulta sa liste. Elle tenait ça de Marianne. Comment sa mère s’en était-elle sortie ? Ils étaient trois à la maison, plus Achille l’été, les cousins cousines, les copains les copines qu’elle prenait en vacances. Avec seulement deux enfants, Lena avait l’impression de se noyer dans un verre d’eau. Elle sombrait, et personne ne s’en rendait compte. Elle devait courir après le petit, il bravait le danger à chaque seconde comme s’il cherchait à user ses nerfs, éprouver sa terreur. Elle ne le quittait pas des yeux, et avec sa fille, c’était pareil.
Vincent l’appela (elle se sentit prise en faute, les bagages étaient-ils prêts ?). Il préférait rouler de nuit, c’était plus pratique avec les enfants. Elle lui répondit « oui, presque » d’une voix faussement enjouée. 
Un jour ou l’autre, un malheur arriverait, il ne faudrait pas s’étonner. Quelquefois elle s’imaginait lâcher son dernier-né dans l’escalier, le laisser se noyer dans son bain. Marianne, elle, ne râlait jamais, jamais elle n’avait ne serait-ce que soupiré. Lena s’entendait parfois crier, et après elle se griffait les bras, elle les aimait tellement. « Vous me tuez, mes amours, à petit feu », chuchota-t-elle. Son mari voyait quelqu’un, elle en était convaincue. Dans un sens, ça l’arrangeait. Elle avait installé un futon à côté du lit à barreaux de Théo. Son corps éprouvé requérait du repos, ses plaies devaient cicatriser. Elles se nichaient surtout dans sa tête, elle en avait conscience.
Elle avait été soulagée d’avoir un fils. Contrairement à Vincent, elle ne voulait pas de troisième enfant. « On ne fait pas un élevage », l’avait-elle prévenu. Elle songeait à prendre rendez-vous afin que sa décision soit irréversible. Mais elle était velléitaire, et pour l’instant elle n’avait rien fait (ni pour le cèdre, ni pour le reste).
Il allait lui falloir déplacer des montagnes pour gagner la mer. Elle testerait le point où sa résistance céderait, où ses nerfs menaceraient de lâcher comme des élastiques trop usés. Mais son père était âgé, elle devait prendre soin de lui.
Dix minutes plus tard, le ciel virait au rose. La tempête était passée, elle pouvait se remettre au travail.

 

 Lu dans le cadre du Challenge Petit BAC 2012

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"Partie du corps"

10 décembre 2012

C'est Lundi que lisez-vous ? [104]

BANNIR
(c) Galleane

C'est le jour du rendez-vous initié par Mallou proposé par Galleane  

Qu'est-ce que j'ai lu cette semaine ?

magasin_g_n_ral Cher_Gabriel en_silence

Magasin général, tome 8 : Les femmes – Régis Loisel et Jean-Louis Tripp (BD)
Cher Gabriel - Halfdan W. Freihow (Norvège)
En silence - Audrey Spiry (BD)
Les yeux au ciel - Karine Reysset (LC - 10 décembre)

Qu'est-ce que je lis en ce moment ?

Gains - Richard Powers (partenariat PriceMinister)
Le cercle - Bernard Minier (partenariat XO édition)

Que lirai-je cette semaine ?

Avenue des Géants - Marc Dugain (Grand Prix des Lectrices de Elle)
Furioso - Carin Bartosch Edström (partenariat JC Lattès)
L'Interprétation des peurs - Wulf Dorn (Grand Prix des Lectrices de Elle)
La décapotable rouge - Louise Erdrich (partenariat Albin Michel)

Bonne semaine et bonne lecture. 

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