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A propos de livres...

1 octobre 2011

Et rester vivant – Jean-Philippe Blondel

5317 Buchet – Chastel – septembre 2011 – 246 pages

Quatrième de couverture :
Le narrateur a vingt-deux ans. Il a perdu sa mère, son frère, dans un accident de voiture. L'histoire commence, il vient de perdre son père dans un accident de voiture... Seul désormais, il décide de vendre l'appartement familial et de partir avec ses deux plus proches amis : Laure et Samuel. Direction : Morro Bay, Californie. Morro Bay : une obsession nourrie depuis des années par la chanson de Lloyd Cole. La Californie : le pays mythique qui a marqué une génération. "Et rester vivant" raconte ce voyage initiatique. Entre fous rires et douleur. Découvertes, rencontres et retours sur le passe. Pour la première fois, Jean-Philippe Blondel se raconte. On retrouve sa douceur; on découvre son incroyable capacité de résistance. Et ce texte, qui fait définitivement le deuil, rend surtout un véritable hommage à la vie.

Auteur : Jean-Philippe Blondel est né en 1964, il est marié, il a deux enfants et il enseigne l'anglais au lycée de Sainte-Savine (Aube) depuis vingt ans. Il a aussi un vice – il aime lire. Pire encore, il aime écrire. Il a publié plusieurs romans comme Accès direct à la plage (2003), 1979 (2003), Juke-box (2004), Un minuscule inventaire(2005), Passage du gué (2006), This is not a love song (2007), Le baby-sitter (2010), G229 (2011). Il est également auteur de livre pour la jeunesse avec Un endroit pour vivre (2007), Au rebond (2009), Blog (2010), (R)eplay (2011).

Mon avis : (lu en septembre 2011)
Voilà un livre très différent des livres précédents de Jean-Philippe Blondel. Même si le mot roman est apposé sur première la page, l’auteur ne cache pas que ce livre est autobiographique. Il nous raconte quelques mois de l’année de ses vingt-deux ans.
Alors que quatre ans plus tôt, sa mère et son frère sont morts dans un accident de voiture, l’auteur est réveillé à la veille d’une opération pour ses dents de sagesse et on lui annonce que son père est mort. Le voilà tout seul, orphelin, il éclate de rire. Réaction nerveuse… Son ex-petite amie Laure et son meilleur ami Samuel vont être là pour l’entourer et l’aider dans toutes les démarches qu’implique une telle situation. Que faire ? Il vide la maison de son père, la vend, il est riche, il est libre…
A l’époque, l’auteur se passait en boucle la chanson
Rich du chanteur Lloyd Cole « Il parle d’un homme qui passe sa vie à Morro Bay, en Californie ». Pour continuer à vivre, Jean-Philippe se raccroche à des détails insignifiants. Comme sur un coup de tête, il décide de partir pour Morro Bay, en Californie en compagnie de Laure et Samuel. Et c’est parti pour un road trip sur les routes de Californie avec des rencontres comme Diana Blackley, Rose et son piano, Miguel…
Tout au long du voyage, certains détails lui rappellent son enfance et à travers quelques souvenirs Jean-Philippe Blondel évoque ses proches disparus.
Ayant une histoire proche de celle de l'auteur,
j’ai été très touchée par ce livre plein de douceur et de couleurs. Ce livre m'a fait beaucoup de bien. En particulier, j’ai beaucoup aimé son rapport aux couleurs. Au début le monde autour de Jean-Philippe n’a plus de couleur, « pendant des jours et des jours, c’est blanc, noir, blanc – je reste surexposé. » « Les couleurs se sont évaporées ». Les premières couleurs réapparaissent à son arrivée à San Francisco avec le feu d’artifice de la fête nationale « Du rouge et du bleu ». Plus le voyage avance, plus les couleurs apparaissent. Il y aura le jaune avec la veste « couleur or moutarde » de Diana, le rose d’un lever de soleil aux portes du désert de la Mort au Red Rose Motel, le orange du Grand Canyon, le colibri multicolore…  A l'approche de la fin du voyage, « Les couleurs, elles sont toutes là désormais. » « Je baigne dans les couleurs. Je baigne dans les couleurs. ».
Ce livre est un très bel hommage de l'auteur à ces proches, il se lit avec beaucoup d’émotion mais sans aucun pathos.

Extrait : (début du livre)
Bien sûr, ça m'a déjà traversé l'esprit, d'écrire sur cette période-là.
J'ai tourné autour. J'ai effleuré.
Mais je me disais que si je me mettais vraiment à raconter ce qui s'était passé, personne ne me croirait.
Parce qu'il y a des limites à la fiction, mine de rien.
Bref, je ne l'ai jamais fait.

Je n'ai pas changé d'avis.
Je ne cherche pas l'adhésion. C'est un combat perdu d'avance.
Simplement, hier soir, j'ai reçu ce drôle de message électronique. Il émanait d'un collègue écrivain que je connais à peine mais dont je lis avec plaisir les rares romans – il est du genre dilettante, dans l'écriture de livres, un tous les quatre ou cinq ans, ça semble lui suffire. Il s'appelle Laurent Sagalovitsch.
Il habite sur la côte Pacifique du Canada. Hier, il devait s'ennuyer un peu.
Alors il a surfé sur Internet, comme nous le faisons tous parfois, par pur désoeuvrement. Il est allé sur le site de Lloyd Cole, un chanteur anglais dont il avait beaucoup écouté les disques dans les années quatre-vingt et quatre-vingt-dix, mais qui se fait plus discret depuis le passage au IIIe millénaire.
Là, en trainant sur la page des commentaires laissés par les inconditionnels, il est tombé sur un mot de moi. Il y a quatre ou cinq ans, un soir d'ivresse, j'ai laissé sur le site un message pour le chanteur. J'y expliquais qu'un jour, il faudrait quand même que j'écrive ce qui s'était passé cet été-là, quand nous étions partis, Laure, Samuel et moi, direction la Californie et Morro Bay, juste parce que Lloyd Cole parle de cette ville dans un morceau intitulé Rich, que j'écoutais en boucle à l'époque. Je terminais en précisant que le problème (« tu vois, Lloyd »), c'est que si je raconte ça, personne ne me croira.
Le lendemain matin, je me souvenais vaguement avoir laissé des traces dans le courrier des fans, mais tout cela était très brumeux. Deux jours après, j'avais tout oublié.

Sagalovitsch était très intrigué. Il voulait en savoir plus. C'était quoi, exactement, cette histoire de Laure, de Samuel, de Morro Bay et de Rich ? Je lui ai fait une réponse laconique. Quelques lignes sur l'époque – quand nous allions au cinéma voir les films de Carax et de Jarmusch, que nous écoutions les Smiths et Style Council, que nous lisions les premiers romans d'Echenoz.
Sagalovitsch n'a pas été dupe. De Vancouver, il m'a adressé une seule ligne en retour : « Ne noie pas le poisson. »

Déjà lu du même auteur :

juke_box Juke Box  au_rebond Au rebond

le_baby_sitter  Le Baby-sitter G229 G229  blog Blog

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30 septembre 2011

Blog - Jean-Philippe Blondel

blog Actes Sud Junior – mars 2010 – 114 pages

Quatrième de couverture :
Révolté par cette trahison, par ce " viol virtuel ", le narrateur décide de ne plus adresser la parole à son père. Pour se racheter, ce dernier lui fait un don... une plongée dans le passé qui ne sera pas sans conséquence. Un roman de la filiation et de l'écriture intime.

Auteur : Jean-Philippe Blondel est né en 1964, il est marié, il a deux enfants et il enseigne l'anglais dans un lycée de province depuis bientôt vingt ans. Il a aussi un vice – il aime lire. Pire encore, il aime écrire. Il a publié plusieurs romans comme Accès direct à la plage (2003), 1979 (2003), Juke-box (2004), Un minuscule inventaire(2005), Passage du gué (2006), This is not a love song (2007), Le baby-sitter (2010), G229 (2011). Il est également auteur de livre pour la jeunesse avec Un endroit pour vivre (2007), Au rebond (2009), Blog (2010), (R)eplay (2011).

Mon avis : (lu en septembre 2011)
Le narrateur est un adolescent de seize ans. Il est en conflit avec son père car celui-ci a eu l'audace de lire son blog. L'adolescent considère son blog comme un journal intime et il compare donc l'intrusion de son père comme un viol de son intimité. Pour répondre à ce « crime », il décide de ne plus adresser la parole à son père. Drôle d'ambiance dans la maison !
Alors pour tenter une réconciliation avec son fils, le père exhume du grenier un carton poussiéreux où il a conservé ses souvenirs de sa propre adolescence : photos, lettres, écrits... Il l'offre à son fils.
Celui-ci va se plonger dans la vie passée de son père et découvrir quelque secret...
Le lecteur découvre en parallèle l'adolescence présente du fils et celle du père dans les années 80.
Une belle histoire de partage et d'échange entre un père et un fils. A découvrir !

Extrait : (début du livre)
PUTAIN DE MERDE.
Je sais, ça choque et surtout, ça manque d'élégance. Je devrais plutôt commencer le récit par des jolies phrases, des paragraphes bien tournés, en utilisant des termes éloquents et variés. Simplement, je n'y parviens pas. Cela fait une heure que les faits tournent dans ma tête, on dirait des corbeaux dans un clocher, ils croassent, ils descendent en piqué et remontent en flèche – je suis épuisé. Et retourné. Tout est sens dessus dessous. Je n'arrive plus à penser droit, et les mots me fuient. Ce qui me reste, c'est la stupeur, la colère et cette expression qui les résume : putain de merde.

J'aurais dû m'en douter, en fait.
Parfois, je me demande s'il n'a pas fait exprès de semer des indices pour distiller le doute et me préparer à la révélation. Il paraît que, parfois, les grands criminels agissent comme ça pour aiguiller les policiers et leur permettre de les arrêter. Tout au fond, ils ont envie d'être découverts – et punis. C'est tordu, comme méthode, mais les grands criminels sont tous un peu tordus. Le grand criminel, ici, c'est mon père. Et la victime, évidemment, c'est moi. Bon, d'accord, certains trouveront que tout ça n'est pas si grave, qu'il n'y a pas mort d'homme et que donc, je réagis de façon un peu exagérée. Moi, je ne trouve pas. C'est mon intimité qui est en jeu. Et le respect auquel j'aspire.

Déjà lu du même auteur :

juke_box Juke Box  au_rebond Au rebond

le_baby_sitter  Le Baby-sitter G229 G229

29 septembre 2011

Swap Encre noire sur page blanche - le colis dévoilé !

Dans le cadre du Swap Mettez de la couleur dans votre PAL organisé par Valérie,
après le Swap Une Vague Bleue,
j'ai continué l'aventure avec le Swap Encre noire sur page blanche

Encre_noire_sur_page_blanche 

Les règles : C'est un Swap en binôme.
Chaque colis doit contenir :

- un roman
dont la couverture est blanche ou noire ou grise ou dont le titre contient l'une de ces couleurs 
-
 un roman 
qui parle de livres ou d'écriture, biographies, romans parlant de bibliothèques, librairies, de maison d'édition, d'autres romans, de cercles littéraires, romans se présentant sous la forme d'un journal intime... 
- un marque-page de la couleur ou sur le thème demandé 
-
une surprise (si possible surprise ou MP préparé par vos petits doigts) de la couleur ou sur le thème demandé 
-
une gourmandise noire, blanche ou grise.
   

Mon binôme, c'est Hérisson08 (blog : Délivrer des livres )

Avant-hier soir, après une longue journée de formation, 
j'ai retrouvé le sourire en trouvant mon colis dans la boîte à lettres !

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J'ai vite fait les premières photos... celles des paquets emballés, avant que le jour tombe...

Puis j'ai attendu l'après dîner, pour découvrir au calme, ce que contenait mon colis Swap...
J'adore ce moment là ! ! !

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Hérisson m'a bien gâtée !

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Voilà l'ensemble !

Et le détail...

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(en cliquant la photo, vous pourrez l'agrandir...)

Côté gourmandise, du thé et des bonbons noir !
Un très joli mug dont j'aime beaucoup le graphisme.

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(en cliquant la photo, vous pourrez l'agrandir...)

Une très gentille carte, un petit carnet et trois marque-pages dont
un marque-page souvenir du swap en tissus
et j'aime beaucoup le petit hamster !

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(en cliquant la photo, vous pourrez l'agrandir...)

 Une surprise "devinette" cousue main
accompagne le très joli mug qui a voulu de nouveau apparaître sur la photo...
Ce n'est pas un SLAT mais un SGAT (voir ici)

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(en cliquant la photo, vous pourrez l'agrandir...)

Et pour terminer, des livres choisis par Hérisson
parmi ma Liste A Lire ou non :

Désaccords - Bernard Friot
Un homme à distance - Katherine Pancol
Quand vous lirez ce livre... - Sally Nicholls

Un très Grand MERCI à Hérisson pour ce très beau colis,
sans oublier Valérie pour l'organisation parfaite de ce Swap Encre noire sur page blanche

Allons voir maintenant, le colis noir et blanc que j'ai concocté avec beaucoup de plaisir pour Hérisson08

 

A suivre, le 4ème volet du Swap Mettez de la couleur dans votre PAL,
il est intitulé Les Vertes Années et consacré à l'enfance.
J'y participe ! 

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27 septembre 2011

Aleph – Paulo Coelho

En librairie : le 5 octobre 2011

Lu en partenariat avec les éditions Flammarion

aleph Flammarion – octobre 2011 – 312 pages

traduit du portugais (Brésil) par Françoise Marchant Sauvagnargues

Titre original : Aleph, 2010

Quatrième de couverture :
Décider. Changer. Se réinventer. Agir. Expérimenter.
Réussir. Oser. Rêver. Gagner. Découvrir. Exiger. S engager.
Penser. Croire. Grandir. Appartenir. S éveiller.

Nous avons parfois besoin de retrouver un sens à notre vie, de lui redonner souffle et équilibre.
Et si un livre avait le pouvoir de vous faire découvrir un monde nouveau ?
Et si, grâce à la magie des mots et d une histoire, vous commenciez un nouveau chapitre de votre vie ?
Aleph est ce livre. Aleph est un voyage qui pourrait bien changer votre existence.
 
Auteur : Né en 1947 à Rio de Janeiro, Paulo Coelho est l'auteur de L'Alchimiste, best-seller mondial paru en 1988 au Brésil, aujourd'hui traduit dans 73 langues et publié dans 168 pays. Membre de l'Académie brésilienne des Lettres depuis 2002, élevé au rang de Chevalier de l Ordre National de la Légion d'Honneur en 1999, il a été nommé Messager de la paix des Nations Unies en 2007. Après Le Zahir ou La Solitude du vainqueur, Aleph est son seizième livre publié en France.  
 
Mon avis : (lu en septembre 2011)
Pourquoi ai-je accepté de lire ce livre ??? J’aurai du mieux lire la quatrième de couverture…
Pour moi, Paulo Coelho est l’auteur de l’Alchimiste que j’ai beaucoup aimé, tout comme Le pèlerin de Compostelle qui m'avait surprise mais beaucoup intéressée. J’ai eu peur en lisant les premiers chapitres… Il est question de quête spirituelle, de forces invisibles, de réincarnations et de vies passées… Après Saint-Jacques de Compostelle et Rome, J., son guide dans la Tradition, invite Paulo à faire un nouveau voyage. A lui de trouver sa nouvelle destination… Après une quarantaine de pages de digressions diverses, Paulo exprime le souhait de « traverser le pays (la Russie) en train et arriver jusqu’à l’océan Pacifique ». Et là commence vraiment le livre avec un voyage en Transsibérien et sa rencontre avec une jeune fille Hilal, avec Yao son interprète. Paulo est persuadé de d'avoir déjà rencontrée Hilal dans une autre vie... Ce voyage est riche en péripéties et en rencontres, il va aider Paulo à avancer dans sa vie personnelle.
Personnellement, je suis terrifiée par l'idée de pouvoir revivre le passé ou voir l'avenir... Cela me bloque et je me refuse à me plonger totalement dans une histoire comme celle-ci, j'ai besoin de prendre du recul et de me mettre en retrait... Malgré cela, j'ai apprécié cette lecture très originale.

Merci à Karine et aux éditions Flammarion de m'avoir permis de découvrir ce livre en avant première.

Extrait : (page 57)
A Moscou, il y a une jeune femme qui m'attend à l'extérieur de l'hôtel, quand j'arrive avec mes éditeurs. Elle s'approche et me prend les mains.
« Je dois te parler. Je suis venue d'Ekaterinbourg spécialement pour cela. »
Je suis fatigué. Je me suis réveillé plus tôt qu'à mon habitude, j'ai dû changer d'avion à Paris parce qu'il n'y avait pas de vol direct. J'ai essayé de dormir pendant le trajet mais, chaque fois que j'arrivais à sommeiller, j'entrais dans une sorte de rêve à répétition qui ne me plaisait pas du tout.
Mon éditeur explique que demain nous aurons un après-midi d'autographes et que dans trois jours nous serons à Ekaterinbourg, premier arrêt dans le voyage en train. Je tends la main pour prendre congé et je remarque que celles de la jeune femme sont très froides.
« Pourquoi n'es-tu pas entrée dans l'hôtel pour m'attendre ? »
En réalité, j'aimerais lui demander comment elle a découvert l'hôtel où je suis descendu. Mais ce n'est peut-être pas difficile, et ce n'est pas la première fois qu'un tel événement se produit.
« J'ai lu ton blog l'autre jour et j'ai compris que tu avais écrit pour moi. »
Je commençais à poster sur un blog mes réflexions concernant le voyage. C'était encore expérimental et, comme j'envoyais les textes à l'avance, je ne savais pas exactement à quel article elle faisait allusion. Cependant, il n'y avait assurément aucune référence à cette personne rencontrée quelques secondes plus tôt.

 

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Déjà lu du même auteur :

 alchimiste  L'alchimiste Comme_le_fleuve_qui_coule  Comme le fleuve qui coule

 Brida Brida 

 

 

26 septembre 2011

C'est lundi ! Que lisez-vous ? [45]

 

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C'est le jour du rendez-vous proposé par Galleane 

Qu'est-ce que j'ai lu ou billets publiés cette semaine ?

les_cadavres_n_ont_pas_froid_aux_yeux le_gout_des_p_pins_de_pomme une_pi_ce_mont_e_p la_soci_t__des_jeunes_pianistes le_premier__t_ les_mauvaises_gens  

Les cadavres n'ont pas froid aux yeux – Andrea H. Japp 
Le goût des pépins de pommes – Katharina Hagena (LC)
Une pièce montée – Blandine Le Callet (LC)
La Société des Jeunes Pianistes - Ketil Bjørnstad 
Le premier été – Anne Percin 
Les Mauvaises gens – Étienne Davodeau (BD)

Qu'est-ce que je lis en ce moment ?

Aleph - Paulo Coelho
Blog - Jean-Philippe Blondel

Que lirai-je cette semaine ?

Et rester vivant - Jean-Philippe Blondel
Printemps - Mons Kallentoft
Le vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire - Jonas Jonasson

Bonne semaine et belles lectures !

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25 septembre 2011

Les Mauvaises gens – Étienne Davodeau

les_mauvaises_gens Delcourt – août 2005 – 183 pages

Prix du Meilleur Scénario et Prix Public du Meilleur Album au Festival d’Angoulême 2006

Présentation de l’éditeur :
Les Mauges. Une région rurale, catholique et ouvrière de l'ouest français. Les années 50. Quittant l'école au seuil de l'adolescence, des centaines de jeunes gens découvrent l'usine et ses pénibles conditions de travail. Avec l'église, elle semble être l'horizon indépassable de leur quotidien. Sur ces terres longtemps considérées comme rétives aux changements, certains d'entre eux se lancent pourtant dans l'action militante. Pourquoi ? Comment ? De l'immédiat après-guerre à l'accession de la gauche au pouvoir en 1981, Les Mauvaises Gens raconte ce désir d'émancipation collective, ses difficultés, ses limites et ses espoirs. C'est à travers l'expérience de ses propres parents et de leurs amis militants qu'Etienne Davodeau dresse ce portrait passionnant du monde ouvrier et de ses combats. Au fil de ces pages, c'est non seulement l'histoire de toute une région qui se dessine, mais aussi celle d'une France en pleine mutation.

Auteur  : Étienne Davodeau, 42 ans, vit en Anjou.
En 1985, après des études d'arts plastiques à Rennes, et la création du studio BD Psurde, il publie chez Dargaud la trilogie « Les Amis de Saltiel », puis Le Constat. Puis, chez Delcourt, Quelques Jours avec un menteur, Le Réflexe de survie, et trois polars : La Gloire d'Albert, Anticyclone et Ceux qui t'aiment.
En 2001 il réalise Rural !, véritable reportage, où il confirme son choix peu fréquent en bande dessinée d'inscrire le monde réel au cœur de son travail.
Il s'intéresse aussi à la bande dessinée pour enfants (il scénarise « Les Aventures de Max & Zoé », dessin de Joub, 5 titres parus). Il réalise, avec David Prudhomme au dessin, l'adaptation en bande dessinée de l'unique et méconnu roman de Georges Brassens, La Tour des miracles.
Après avoir publié dans la collection Aire Libre de chez Dupuis Chute de vélo (Prix des libraires spécialisés 2005), il revient au reportage-documentaire avec Les Mauvaises Gens, qui reçoit le Grand prix 2005 de la critique, le Prix France Info, puis à Angoulême le Prix du Scénario et le Prix du Public. Enfin, avec Kris, il met en images dans Un homme est mort les manifestations ouvrières à Brest en 1950, l'assassinat d un militant par les forces de l'ordre, et le destin fabuleux du film que le cinéaste René Vautier avait tourné en ces circonstances.
Novembre 2008 : Parution du premier tome de Lulu, femme nue chez Futuropolis.

Mon avis : (lu en septembre 2011)
Dans cette bande dessinée, Étienne Davodeau raconte l'histoire militante de ses parents Marie Jo et Maurice de l'après-guerre à l'élection de François Mitterand.
Cela se passe dans la région des Mauges, une région rurale proche d'Angers, une région très catholique. Très vite après l'école, Marie-Jo entre à l'usine pour un travail pénible et monotone. Maurice commencera chez un artisan local avant de rejoindre l'usine. Ils vont se rencontrer à la JOC (Jeunesses Ouvrières Catholiques). Ils découvrent le militantisme, ils ont leur mot à dire et vont peu à peu se libérer de la tutelle du patron tout puissant et de celle de l'Église. Maurice va quitter l'usine pour devenir professeur dans un lycée technique. Après leur mariage et avec leurs deux enfants, ils continuent à se battre pour de meilleures conditions de travail. Petit, Etienne se souvient des nombreuses réunions qui se tiennent chez eux le soir dans la cuisine. Il est question de solidarité, de fraternité.
Ce livre est comme un livre d'Histoire, Étienne Davodeau nous raconte une époque à travers sa propre histoire. Il décrit avec beaucoup de précision et d'humanité la naissance de cette vie militante à la JOC, puis l'adhésion aux syndicats et enfin aux partis politique. Le livre se termine avec la soirée du 10 mai 1981. C'est passionnant.

Extrait :

 les_mauvaises_gens_extrait1  les_mauvaises_gens_extrait2
les_mauvaises_gens_extrait3  les_mauvaises_gens_extrait4
les_mauvaises_gens_extrait5

Déjà lu du même auteur :

lulu_femme_nue_tome1  Lulu Femme Nue : 1er livre lulu_femme_nue_tome2 Lulu Femme Nue : 2ème livre
rural Rural ! Chronique d'une collision politique
chute_de_velo Chute de vélo  un_homme_est_mort Un homme est mort

24 septembre 2011

Le premier été – Anne Percin

le_premier__t_ Éditions du Rouergue – août 2011 – 162 pages

Quatrième de couverture :
Deux sœurs se retrouvent une fin d’été en Haute-Saône, afin de vider la maison de leurs grands-parents décédés. Depuis longtemps, Catherine, la benjamine, se tient loin de ce village… Pourtant, chaque coin de rue ou visage croisé font surgir en elle des souvenirs précis et douloureux. Sa sœur aînée a fondé une famille, elle, non. Devenue libraire, c’est une femme solitaire.
A l’adolescence déjà, elle passait ses heures dans les livres. Mais pour ce qu’elle a vécu ici, l’été de ces seize ans, l’été de sa lecture du Grand Meaulnes, « il n’y a pas eu de mots. Il n’y en a jamais eu, ni avant, ni après. » Quinze années ont passé, et personne n’a jamais su quel secret la tenaillait depuis tout ce temps, le drame dont elle a
peut-êtreété coupable.
C’est une histoire d’innocence et de cruauté que nous raconte Anne Percin. Belle et implacable à la fois, comme tous les crève-cœurs de l’enfance.

Auteur : Née en 1970 à Epinal, Anne Percin grandit à Strasbourg qu'elle quitte à 25 ans pour Paris, où elle commence à enseigner le français en collège. Marquée dans l'enfance par la lecture de Colette, elle cherche à revenir vivre à la campagne, un rêve accompli en 2003 où elle s'installe en Bourgogne avec son compagnon, l'écrivain Christophe Spielberger et leur enfant. Elle vit actuellement en Saône et Loire. Son premier roman pour adultes, Bonheur fantôme (la brune, 2009) a reçu le Prix Jean Monnet des jeunes lycéens européens.

Mon avis : (lu en septembre 2011)
Difficile de faire un billet sur ce livre sans en dire trop…
Le livre commence sur « une croix, plantée à la sortie du village. », « C’est juste un lieu, une borne, un espace délimité pour fixer le souvenir du drame qui s’est joué là, il y a quinze ans. Un drame auquel je n’ai pas assisté. Un drame dont je ne suis peut-être pas responsable. »
Catherine, la narratrice et sa sœur aînée Angélique sont de retour au village de Haute-Saône où vivaient leurs grands-parents et où elles venaient tous les étés durant les vacances. Elles sont venues vider la maison après le décès des grands-parents. C’est l’occasion pour les deux sœurs d’évoquer leurs souvenirs d’enfance et d’adolescence dans cette maison, dans ce village où elles se joignaient aux jeunes des lieux ou de la colo pour des après-midi à la piscine ou des soirées de bal…

Mais Catherine a un souvenir amer de l’été de ses seize ans et quinze ans après elle avoue à sa sœur un terrible secret dont elle n’a jamais parlé à personne. Un secret qui la ronge depuis tout ce temps…
Je n’en dirai pas plus sur l’intrigue car Anne Percin prend le temps de planter le décor, de décrire l’atmosphère de cet été particulier, avant d’aborder lentement le cœur de l’intrigue.

C’est un roman sur l’adolescence à la fois bouleversant et dérangeant. Dans cette histoire, il y a également des clins d’œil musicaux : les deux sœurs sont des lectrices de Podium et cela permet de dater l’époque, ainsi « c’était l’été où Étienne Daho chantait Tombé pour la France »… Je suis de la même époque !
J’ai beaucoup aimé ce livre car j’ai été cueillie par l’histoire et à aucun moment, je n’ai pu imaginer le drame annoncé…

Extrait : (début du livre)
C’est une croix, plantée à la sortie du village. Je l’ai encore vue ce matin, en allant à la déchetterie. Elle est toujours là, au bord de la route. Longtemps, je n’ai pas osé tourner la tête de ce côté-là de la départementale. Lorsqu’on arrivait au village, je fixais les champs, la montagne un peu plus loin, le ciel, la vieille publicité Dubo, Dubon, Dubonnet peinte en bleu sur le pignon d’une maison.
Cette fois, je me suis arrêtée tout près d’elle, sans sortir toutefois de la voiture, laissant le moteur tourner.
J’ai regardé les fleurs, toujours les mêmes à en juger par leur usure. Ce sont des fleurs en plastique aux couleurs fanées qui tirent toutes vers le rose, exactement comme les photos qui restent trop longtemps au soleil, à croire que le rose est la couleur originelle de toute chose. On devine ce qu’elles ont été : des bouquets serrés de faux lys, d’orchidées, de freesias, le tout en nylon, noué contre le bois de la croix. Certains pétales sont déchirés, mangés par des bêtes ou par l’humidité.
La croix est surmontée d’un toit fait de deux planchettes. Le tout est couvert de mousse. Au sommet, pend une pochette en plastique qui a contenu une photographie. Le plastique a moisi, la photo est probablement décolorée comme les fleurs. Je n’ai pas eu le courage de l’extraire de la pochette. Je connais le visage qu’elle montre, mais le regarder est au-dessus de mes forces. Je préfère penser qu’elle est trop délavée pour qu’il soit reconnaissable.
Des coquelicots poussent dans les ornières, derrière la croix.
Ce n’est pas une tombe. Pas plus que ne le sont, sur les bords des nationales, les silhouettes noires découpées dans le métal, sur les sites des accidents meurtriers. C’est vide, ça ne contient rien, ça ne protège rien. C’est juste un lieu, une borne, un espace délimité pour fixer le souvenir du drame qui s’est joué là, il y a quinze ans. Un drame auquel je n’ai pas assisté. Un drame dont je ne suis
peut-être pas responsable.

 

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Rentrée Littéraire 2011
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7/7

22 septembre 2011

La Société des Jeunes Pianistes - Ketil Bjørnstad

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Jean-Claude Lattès - septembre 2006 – 429 pages

Livre de Poche – février 2008 – 443 pages

traduit du norvégien par Jean-Baptiste Coursaud

Titre original : Til musikken, 2004

Quatrième de couverture :
"La Société des Jeunes Pianistes", c'est le nom que se sont donné un groupe d'adolescents passionnées, à Oslo, à la fin des années soixante. A la fois amis et rivaux, ils ont en commun l'amour de la musique ; pourtant, un seul remportera les concours du Jeune Maestro. Tous vont subir une terrible pression de leur entourage, mais surtout d'eux-mêmes. La " Société des Jeunes Pianistes " est un roman initiatique, un concert émouvant, une mélodie grave et subtile sur le désir, la vie et la mort.

Auteur : Ketil Björnstad, qui est à la fois auteur, compositeur et musicien, a été découvert à l'âge de quatorze ans lorsqu'il a gagné le Grand Concours des Jeunes Pianistes à Oslo. Son roman, salué par la critique, a connu un vif succès en Europe.

Mon avis : (lu en septembre 2011)
Le narrateur Aksel est un jeune pianiste de 16 ans, c'est sa mère qui lui a donné la passion de la musique et du piano. Le livre commence par le récit d'un drame : la mort de la mère du narrateur, lors d’une sortie familiale, elle se noie emportée dans le courant d'une rivière.
Après ce décès, Aksel décide d'interrompre ses études scolaires pour s'adonner tout entier à sa passion, le piano. Il se réfugie dans la musique et prépare avec obstination le concours Jeune Maestro du Piano. Il espère ainsi pouvoir réussir dans la musique, commencer une carrière de pianiste professionnel. Autour de lui, Anja Skoog, Rebecca Frost, Margrethe Irene, Ferdinand sont également candidats puis finalistes ce même concours. Ils existent entre eux une compétition mais aussi du respect, leur amour commun pour la musique les réunissent et ensemble ils forment « La Société des Jeunes Pianistes ». Ils se soutiennent et s'encouragent.
Ces adolescents sont également en train de devenir des adultes. Ils ont beaucoup de préoccupations : ils doivent réussir un concours, ils sont soumis à la pression de leur entourage famille ou professeurs, ils sont également confrontés à l'échec, Aksel doit vivre avec le deuil, il découvre l'amour, la passion amoureuse...

Un très beau roman sur le passage de l'adolescence à l'âge adulte. Sans être mélomane ou pianiste, j'ai lu avec beaucoup de plaisir l'histoire d'Aksel et ses amis.

 

Extrait : (début du livre)
La rivière court au creux du vallon. Provenant du lac en surplomb, près de la scierie, elle dévale et serpente jusqu'au pont, glisse sur les galets, claque contre les écueils lissés qui se dressent au milieu du courant, figés, inébranlables, dans un silence étrange et froid. Maman, vêtue de son maillot de bain bleu à pois blancs, les cheveux mouillés, aime s'installer au sommet du plus haut rocher, le Taterberget. Si elle ramène ses jambes sur le côté comme elle sait si bien le faire, elle offre une ressemblance frappante avec la Petite Sirène sur son quai de Copenhague que nous avons vue l'été dernier, quand papa et elle ont fêté leur quinzième anniversaire de mariage. Depuis la berge, nous lui faisons de grands signes de la main. Papa lui crie qu'elle est la plus belle femme du monde.
Au pied des ponts, la rivière s'élargit pour se transformer en bassin. Une digue a été aménagée sur la façade ouest, flanquée par la fabrique de meubles. J'aime ce bâtiment rouge en ardoise, les transats en teck ou en acajou, les salons de jardin qui rappellent celui que papa et maman possèdent à la maison, en bouleau blanc, avec des motifs à petits carreaux. C'est là qu'ils ont commandé le sofa où maman fait la sieste, où elle dort quand elle refuse de partager le lit de papa, certaines nuits. Juste sous les fenêtres de l'usine se jette la cascade. Elle surgit sans qu'on s'y attende. Cent mètres au-dessus, tout baigne encore dans une atmosphère idyllique. L'eau s'écoule tranquillement. Il n'empêche : papa nous demande de nous méfier des courants sous-marins. Cathrine et moi n'avons jamais la permission de nous baigner sur le flanc sud du Taterberget.
Je garde un souvenir flou de cette journée d'été, quand je me suis retrouvé gisant sur les galets à quelques mètres de la rive ouest. Le courant m'avait emporté. Cathrine, qui n'avait cessé de me regarder, avait hurlé – un cri strident dont seules les filles sont capables. Papa s'était jeté à l'eau et m'avait rattrapé en quelques brasses. Je n'avais pas compris le danger de la situation, et tout en même temps j'en saisissais la gravité. Il m'avait ramené sur la terre ferme, enveloppé dans une serviette, serré fort contre lui avec ses deux bras. Il s'était mis à trembler. Je me souviens de sa voix suraiguë, plaintive. Et je me souviens de maman lui tambourinant le dos à coup de poing. Il avait pleuré, le visage entre les mains. Ç'avait été une scène pénible.

 

 Challenge "Choisir la prochaine lecture de sa PAL"
organisé par magda31 et Livraddict

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Choisi par Lau1307

Lu dans le cadre du  Défi Scandinavie blanche
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Norvège

Lu dans le cadre du Challenge Voisins, voisines
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Norvège

Lu dans le cadre du Challenge Viking Lit'
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Lu dans le cadre du Challenge Petit BAC
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"Métier" et "Sport/Loisirs"

21 septembre 2011

Une pièce montée – Blandine Le Callet

Lu dans le cadre Swap à 2 PAL swap___2__lLecture commune avec Mrs Pepys
et Astrid

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Stock – janvier 2006 – 320 pages

Livre de poche - avril 2007 – 252 pages

Quatrième de couverture :
" La pièce montée arrive, sur un plateau immense porté par deux serveurs. Vincent voit osciller au rythme de leur marche cette tour de Babel en choux à la crème, surmontée du traditionnel couple de mariés. Il se dit : C'est moi, ce petit bonhomme, tout en haut. C'est moi. Il se demande qui a pu inventer un gâteau aussi ridicule. Cette pyramide grotesque ponctuée de petits grains de sucre argentés, de feuilles de pain azyme vert pistache et de roses en pâte d'amande, cette monstruosité pâtissière sur son socle de nougatine. Et ce couple de mariés perché au sommet, qu'est-ce qu'il symbolise, au juste ? Les épreuves surmontées à deux ? L'ascension périlleuse jusqu'au septième ciel ? La prétention de ceux qui s'imaginent que l'amour va durer
toujours ? "

Auteur : Blandine Le Callet est née en 1969. Une pièce montée est son premier roman.

Mon avis : (lu en septembre 2011)
Avec ce livre se termine nos lectures communes initiées avec le Swap à 2 PAL organisé par Lili Galipette et partagé avec plaisir avec mrs pepys. Ce livre était en commun dans nos PAL respectives avant le début du Swap.
Bérengère et Vincent vont se marier. Bérengère est une jeune fille bon chic bon genre, qui veut un grand mariage. Un mariage devant monsieur le maire et monsieur le curé, avec beaucoup d'invités une belle réception et des belles photos.

Ce livre raconte ce mariage à travers le récit de neuf personnes participant à la fête. Chacun raconte sa journée et ses impressions. Il y a Pauline, 8 ans, nièce de la future mariée et demoiselle d’honneur. Elle trouve injuste que Lucie soit toujours mis derrière sur les photos.
Bertrand, le prêtre, il est fatigué et en proie à des doutes quant à son rôle et sa vocation de prêtre.
Madeleine la grand-mère de la mariée ne supporte pas que ses filles soit toujours derrière elle et l'infantilise. Hélène, la belle sœur, qui se pose des questions sur l'avenir de son couple.
Marie, la sœur de la mariée, la rebelle de la famille, 28 ans et toujours pas mariée. Elle redoute de se retrouver à la table des célibataires.
Vincent, le marié, est pris d’angoisse et de stress prénuptial.
Damien, le dragueur, il fréquente de nombreux mariages et joue à séduire la plus laide de l'assemblée... Il fait un concours avec son copain Yann.

Et pour terminer, Bérangère, la mariée, qui s’occupe plus de la bonne ordonnance de la journée qui doit être parfaite plutôt que de son nouveau mari.
Voilà une galerie de personnages hauts en couleurs qui participent à des scènes amusantes ou attendrissantes. Le lecteur passe sans cesse du rire aux larmes. L'auteur dénonce ainsi le superficiel et l'hypocrisie du paraître. Je me suis beaucoup amusée à lire ce livre.

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Librement adapté du livre, un film a été réalisé par Denys Granier-Deferre en 2009 avec Clémence Poésy, Jérémie Renier, Jean-Pierre Marielle, Danielle Darieux, Christophe Alévêque, Léa Drucker, Julie Depardieu, Julie Gayet, Charlotte de Turckheim, Dominique Lavanant.

Après la lecture du livre, j'ai vu le film qui est plus que « librement adapté », c'est une caricature du livre... On a perdu toute la sensibilité du livre, j'ai été très déçue.

Allons voir maintenant l'avis de Mrs Pepys et d'Astrid.

Extrait : (début du livre)
Pauline
Elle a bien cru qu'on n'y arriverait jamais. Le voyage a été terrible. Elle n'aime pas la nouvelle voiture de papa, à cause de l'odeur du cuir. Elle a failli être malade. Mais on s'habitue, au bout d'un moment.
Les parents n'ont pas arrêté de se disputer. Pas une grosse dispute. Jamais de grosse dispute. Très peu de mots, quelques phrases, sans crier. Ça a duré des heures, tout le temps du voyage, en fait. Elle n'est pas idiote ; elle sait que la dispute a commencé bien avant le départ de Sceaux. On peut dire que ça fait plusieurs semaines, et même plusieurs mois.
De temps en temps, ils font semblant de ne pas se disputer : on va se promener au parc en famille. Pendant deux heures, papa joue avec eux, et maman prend des photos. Ils rient fort, ils sont gais. Ils croient que ça suffit pour qu'elle ne se rende compte de rien. Mais il ne faut pas croire : elle n'est pas idiote.
Elle est très sage. Il faut toujours obéir aux adultes, qui savent ce qui est bien. Parfois, elle trouve que c'est pénible, et même qu'on l'oblige à faire des choses sans intérêt. Mais elle a confiance : les adultes ont toujours raison. Elle obéit sans discuter. D'abord, parce qu'elle veut faire plaisir à maman, qui est tellement contrariée lorsque les enfants sont insupportables. Surtout, parce qu'elle aime bien qu'on ne fasse pas attention à elle, qu'on l'oublie dans son coin. C'est beaucoup plus simple d'être une petite fille sans histoire : on est toujours content d'elle, et on la laisse tranquille.
Tout à l'heure, elle s'est blottie sur la banquette arrière ; elle a attendu que son envie de vomir disparaisse, et elle a écouté la dispute de ses parents, en faisant semblant de dormir. Elle sait que papa a des soucis, et qu'il doit beaucoup travailler parce qu'il a des responsabilités. C'est pour ça qu'il n'est pas souvent à la maison. Mais elle a de la chance d'avoir un papa qui gagne de l'argent. Dans le monde, il y a beaucoup d'enfants malheureux. Il y en a même qui n'ont rien à manger ; il faut penser à eux quand on n'arrive pas à finir son assiette de bœuf bourguignon.
Aujourd'hui est un jour important car elle sera demoiselle d'honneur pour la première fois. Enfin, il y a eu d'autres fois, mais elle était trop petite et elle ne s'en souvient pas. Elle sera demoiselle d'honneur avec Clémence et Hadrien, et tous les cousins. Et il y aura aussi des enfants de l'autre famille. En tout, ils seront douze enfants. Une fois, elle a entendu maman dire à papa "C'est ridicule !" et elle n'a pas compris pourquoi. Après maman a changé d'avis et elle leur a dit que ce serait très mignon, tous ces enfants autour de la mariée.

 

 

 

 

20 septembre 2011

Le goût des pépins de pommes – Katharina Hagena

Lecture Commune avec
CanelValérie, Enna, AngelbbJules, George, Hebelit

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Éditions Anne Carrière – janvier 2010 – 267 pages

Livre de Poche – avril 2011 – 285 pages

traduit de l’allemand par Bernard Kreiss

Titre original : Der Geschmack von Apfelkernen, 2008

Quatrième de couverture :
A la mort de Bertha, ses trois filles, Inga. Harriet et Christa, et sa petite-fille, Iris, la narratrice, se retrouvent dans leur maison de famille, à Bootshaven, dans le nord de l'Allemagne, pour la lecture du testament. A sa grande surprise, Iris hérite de la maison et doit décider en quelques jours de ce qu'elle va en faire. Bibliothécaire à Fribourg, elle n'envisage pas, dans un premier temps, de la conserver. Mais, à mesure qu'elle redécouvre chaque pièce, chaque parcelle du merveilleux jardin qui l'entoure, ses souvenirs se réveillent, reconstituant l'histoire émouvante, parfois rocambolesque, mais essentiellement tragique, de trois générations de femmes. Katharina Hagena nous livre ici un grand roman sur le thème du souvenir et de l'oubli.

Auteur : Katharina Hagena est née en 1967. Spécialiste de l'œuvre de Joyce, elle enseigne la littérature anglaise et allemande à l'université de Hambourg.

Mon avis : (lu en septembre 2011)
Voilà un livre que je voulais lire depuis longtemps et que je n'avais toujours pas emprunté à la bibliothèque, j'ai donc sauté sur l'occasion d'une Lecture Commune organisée par Canel pour le sortir des rayons... Et, je vous le dit tout de suite, la lecture a été savoureuse comme une bonne pomme...
A la suite du décès de sa grand-mère, Iris hérite de la maison familiale. Elle décide d'y passer quelques jours et les souvenirs de son enfance ressurgissent. A travers les souvenirs d’Iris, le lecteur découvre trois générations de femmes. Les pommes, les groseilles, la nature, les lieux sont l’occasion de nombreux flash-back, et en conclusion nous aurons l’explication d’une tragédie qui a eu lieu dans le passé et qui est juste évoquée durant tout le livre.
Avec cette lecture, je me suis laissé emporter par mes propres souvenirs, je me suis retrouvée enfant dans les maisons de mes grands-mères, j'ai retrouvé les odeurs, les bruits familiers de la maison, du jardin... Et j'ai ressenti de fortes émotions.
J’ai beaucoup aimé les belles descriptions précises et avec beaucoup de sensibilité des fruits, des fleurs et du paysage faites par l’auteur. Elle évoque les événements les plus sensibles avec justesse, et l’humour est également présent avec quelques situations cocasses.
Un moment de lecture savoureux, avec un peu de nostalgie et de l’émotion !

Et maintenant les avis de Canel, Valérie, Enna, AngelbbJules, George, Hebelit

Extrait : (début du livre)
Tante Anna est morte à seize ans d'une pneumonie qui n'a pas guéri parce que la malade avait le cœur brisé et qu'on ne connaissait pas encore la pénicilline. La mort survint un jour de juillet, en fin d'après-midi. Et l'instant d'après, quand Bertha, la sœur cadette d'Anna, se précipita en larmes dans le jardin, elle constata qu'avec le dernier souffle rauque d'Anna toutes les groseilles rouges étaient devenues blanches. C'était un grand jardin, les nombreux vieux groseilliers ployaient sous les lourdes grappes. Elles auraient dû être cueillies depuis longtemps mais lorsque Anna était tombée malade, personne n'avait plus songé aux baies. Ma grand-mère m'en a souvent parlé car c'est elle, à l'époque, qui a découvert les groseilles endeuillées. Il n'y avait plus depuis lors que des groseilles noires et blanches dans le jardin de grand-mère, et toutes les tentatives ultérieures visant à y réintroduire des groseilliers rouges se sont soldées par un échec, leurs branches ne portaient que des baies blanches. Mais cela ne dérangeait personne, les blanches étaient presque aussi savoureuses que les rouges, quand on les pressait pour en extraire le jus, le tablier n'en souffrait pas trop, et la pâle gelée que l'on obtenait luisait de reflets d'une mystérieuse transparence. Comme « des larmes en conserve », disait ma grand-mère. Et aujourd'hui encore, on trouvait sur les étagères de la cave des bocaux de toutes les tailles avec de la gelée de groseilles de 1981, un été particulièrement riche en larmes, le dernier été de Rosemarie. En quête de cornichons au vinaigre, ma mère est tombée un jour sur un bocal de 1945 contenant les premières larmes d'après-guerre. Elle en a fait cadeau à l'Association pour la sauvegarde des moulins, et lorsque je lui ai demandé pourquoi elle donnait la délicieuse gelée de grand-mère à un écomusée, elle a déclaré que les larmes contenues dans ce bocal étaient trop amères.

Ma grand-mère, Bertha Lünschen, née Deelwater, est morte quelques décennies après tante Anna, mais à ce moment-là, il y avait déjà un certain temps qu'elle ne savait plus qui avait été sa sœur, ni comment elle s'appelait elle-même, ni si c'était l'hiver ou l'été. Elle avait oublié à quoi pouvait servir une chaussure, un brin de laine ou une cuiller. Dix ans lui ont suffi pour s'affranchir de tout souvenir, il semblait que ce fût tâche à sa convenance, aussi facile à mener à bien que de chasser d'un geste négligent les courtes boucles blanches qui avaient tendance à lui encombrer la nuque ou de balayer en un tournemain les miettes invisibles qui jonchaient la table. Davantage que des traits de son visage, je me souviens du bruissement de la peau dure, sèche de sa main sur le bois de la table de la cuisine. Du fait aussi que ses doigts bagués se refermaient résolument sur les miettes, un peu comme s'ils tentaient de saisir au passage les ombres fuyantes qui lui traversaient l'esprit, mais peut-être aussi Bertha voulait-elle simplement, plutôt que de les voir finir sur le sol, les jeter aux moineaux qui prenaient, à folâtrer dans le sable du jardin au début de l'été, un plaisir tel que les petits radis finissaient toujours le ventre à l'air. Plus tard, à la maison de retraite, la table était en formica et la main de grand-mère s'est tue. Avant que la mémoire ne lui fît totalement défaut, Bertha nous coucha sur son testament. Ma mère, Christa, hérita de la terre, tante Inga des valeurs mobilières, tante Harriet de l'argent. Bijoux et meubles, linge et argenterie devaient être partagés entre ma mère et mes tantes. Moi, la petite dernière, j'héritai de la maison. Clair comme de l'eau de roche, tel était le testament de Bertha – une douche froide de vérité. Les valeurs mobilières étaient de peu de valeur, les pâturages de la pénéplaine d'Allemagne du Nord n'avaient d'attrait que pour les vaches, de l'argent il n'y en avait guère, et la maison était vieille.

Lu dans le cadre du Challenge Voisins, voisines
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Lu dans le cadre du Challenge Petit BAC
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"Végétal"

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