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A propos de livres...

6 septembre 2012

Le guerrier solitaire - Henning Mankell

le_guerrier_solitaire guerrier_solitaire_points le_guerrier_solitaire_p le_guerrier_solitaire_ le_guerrier_solitaire_cd

Seuil – mars 1999 - 439 pages

Points – mars 2004 - 553 pages

Succès du Livre – novembre 2007 -

Livraphone – mai 2012 - CD

traduit du suédois par Christofer Bjurström 

Titre original : Villospår, 1995

Quatrième de couverture :
Été 1994, la petite ville d'Ystad somnole sous la chaleur. Rivés devant leurs postes de télévision, tous les Suédois suivent la Coupé du monde de football. Mais, alors que l'inspecteur Wallander se prépare à partir en vacances, une jeune fille s'immole par le feu dans un champ de colza. Le lendemain, un ancien ministre est tué à coups de hache. Une série de meurtres d'une sauvagerie terrifiante se déclenche.
La police d'Ystad, menée par Kurt Wallander, entame une course contre la montre haletante pour arrêter le tueur avant qu'il ne frappe à nouveau. Mais quel lien y a-t-il entre un ancien ministre en retraite, un riche marchand d'art et un minable truand ? Pourquoi les victimes sont-elles scalpées ? Et qui est cette jeune fille qui s'est suicidée ? A-t-elle un rapport avec les meurtres ?

Auteur : Né en 1948, Henning Mankell partage sa vie entre la Suède et le Mozambique. Lauréat de nombreux prix littéraires, outre la célèbre « série Wallander », il est l'auteur de romans sur l'Afrique ou des questions de société, de pièces de théâtre et d’ouvrages pour la jeunesse. Son dernier titre, L’Homme inquiet, est l'ultime enquête de Kurt Wallander.

Mon avis : (lu en septembre 2012)
C'est le cinquième épisode de la série du Commissaire Wallander. Durant l'été 1994, les Suédois se passionnent pour la coupe du monde de football. Dans un champ de colza, une jeune fille s'immole par le feu sous les yeux de Wallander. Le lendemain, un ancien ministre est retrouvé chez lui, tué à coups de hache et scalpé. C'est le premier meurtre d'une longue série. Et pour Wallander, qui prévoyait de partir en vacances, c'est le début d'une enquête difficile.

Le lecteur devient le spectateur de cette enquête, il découvre assez vite qui se cache derrière ses meurtres en série et il suit à la fois les faits et gestes du meurtrier et le tâtonnement de l'enquête de Wallander et son équipe. Ce jeu du chat et de la souris entre police et meurtrier nous tient en haleine. Sans oublier que cette série de meurtres cache un trafic un peu particulier...

Cet épisode particulièrement violent est très réussi et j'aime toujours découvrir la Suède telle qu'elle est à travers le regard de Wallander cet anti-héros, fatigué mais intuitif et humain.

En 2008, ce livre a été adapté par la BBC dans la série télévisée Wallander (saison 1 – épisode 1) réalisé par Andy Wilson avec Kenneth Branagh, Benedict Taylor, David Sibley, Roland Hedlund, Rupert Graves.
Je n'ai pas encore vu cet épisode mais je le ferai très prochainement.

Extrait : (page 25)
Dès l'aube, il entama sa transformation.
Il avait tout bien étudié pour réussir. Cela lui prendrait toute la journée, et il ne voulait pas risquer de manquer de temps. Il saisit le premier pinceau et le tint devant lui. Par terre, le magnétophone passait la cassette qu'il avait préparée, avec les tambours. Il regarda son visage dans le miroir. Puis il traça les premiers traits noirs sur son front. Il constata que sa main ne tremblait pas. Il n'était pas nerveux. Pourtant, c'étaient ses premières vraies peintures de guerre. Jusqu'à cet instant précis tout cela n'avait été qu'une sorte de fuite, sa manière à lui de se défendre contre toutes les injustices auxquelles il avait été sans cesse confronté. Mais maintenant, c'était la grande transformation, pour de bon. A chaque trait qu'il se peignait sur le visage, c'était comme un morceau de son ancienne vie qu'il laissait derrière lui. Il n'y avait plus de retour possible. Ce soir même, le temps du jeu serait définitivement révolu, il allait entrer dans la vraie guerre, celle où les gens meurent pour de bon.  

 

Déjà lu du même auteur : 
tea_bag  Tea-Bag  les_chaussures_italiennes  Les chaussures italiennes

meurtriers_sans_visage_p Meurtriers sans visage Les_chiens_de_Riga_2 Les chiens de Riga

l_homme_inquiet L'homme inquiet le_retour_du_professeur_points Le Retour du professeur de danse

la_lionne_blanche_p La lionne blanche  profondeurs_p Profondeurs le_chinois Le Chinois

l_homme_qui_souriait_p L’homme qui souriait

 Challenge Thriller 
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catégorie "Même pas peur" : 5/12

 Lu dans le cadre du Challenge Petit BAC 2012

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"Métier"

 Challenge Voisins, voisines

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Suède

 Défi Scandinavie noire 2012
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Suède : Henning Mankell

  Challenge Littératures Nordiques

litterature_nordique 

 

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4 septembre 2012

Les séparées – Kéthévane Davrichewy

les_s_par_es Sabine Wespieser – janvier 2012 – 181 pages

Quatrième de couverture :
Quand s'ouvre le roman, le 10 mai 1981, Alice et Cécile ont seize ans. Trente ans plus tard, celles qui depuis l'enfance ne se quittaient pas se sont perdues.
Alice, installée dans un café, laisse vagabonder son esprit, tentant inlassablement, au fil des réflexions et des souvenirs, de comprendre la raison de cette rupture amicale, que réactivent d'autres chagrins. Plongée dans un semi-coma, Cécile, elle, écrit dans sa tête des lettres imaginaires à Alice.
Tissant en une double trame les décennies écoulées, les voix des deux jeunes femmes déroulent le fil de leur histoire. Depuis leur rencontre, elles ont tout partagé : leurs premiers émois amoureux, leurs familles, leur passion pour la littérature, la bande-son et les grands moments des "années Mitterrand". Elles ont même rêvé à un avenir professionnel commun.
Si, de cette amitié fusionnelle, Kéthévane Davrichewy excelle à évoquer les élans et la joie, si les portraits de ceux qu'Alice et Cécile ont aimés illuminent son livre, elle écrit aussi très subtilement sur la complexité des sentiments. Croisant les points de vue de ses deux narratrices, et comme à leur insu, elle laisse affleurer au fil des pages les failles, les malentendus et les secrets dont va se nourrir l'inévitable désamour.
Car c'est tout simplement de la perte et de la fin de l'enfance qu'il s'agit dans ce roman à deux voix qui sonne si juste.

Auteur : Kéthévane Davrichewy est née à Paris. Après de nombreux ouvrages pour la jeunesse à L’École des loisirs et un premier roman en 2004, Tout ira bien, elle a publié en 2010, La Mer Noire, qui a remporté plusieurs prix et été traduit en allemand, en italien, en néerlandais et en suédois.

Mon avis : (lu en septembre 2012)
C'est un roman sur deux femmes, c'est un roman à deux voix. Alice et Cécile sont amies depuis l'enfance, à bientôt la cinquantaine, elles reviennent l'une et l'autre sur cette amitié fusionnelle qui peu à peu s'est délitée...
Le livre s'ouvre sur la soirée du 10 mai 1981, Cécile est venue passer comme très souvent la soirée chez Alice, elle assiste à la liesse des adultes. C'est l'année de leur bac de français et les deux jeunes filles se sentent loin de cette soudaine euphorie. Elles partagent des passions bien à elles pour l'art, la musique, la littérature, elles ont déjà des projets artistiques. Elles ont entre elles un lien unique, plus fort que l'amitié, elles se comprennent d'un seul regard, elles sont comme sœurs.
Trente ans plus tard, Alice a perdu son travail et vient d'être quitté par son mari, Cécile divorcée depuis quelques années est à l'hôpital dans le coma. Cette belle amitié de plus de trente ans a disparue et pourtant l'une et l'autre pensent toujours à l'autre.
Que s'est-il passé ? Comment des liens si forts peuvent-ils se défaire ? Quand cela a t-il commencé ? Y a t-il un ou une coupable?
Le lecteur va découvrir un roman à deux voix où Alice et Cécile reviennent en alternance sur leur histoire commune depuis l'enfance, puis sur l'histoire de chacunes pour les dernières années.
Kéthévane Davrichewy a écrit avec beaucoup de justesse et de sensibilité une histoire bouleversante autour de l'amitié. 

Extrait : (début du livre)
Le visage de François Mitterrand se dessinait peu à peu sur l'écran de télévision. Ses parents, leurs amis bondissaient hors des canapés, poussaient des hurlements. Alice fixait Cécile, qui sortit de la pièce, la démarche nonchalante tranchant au milieu de l'hystérie collective. Ses sœurs la saisirent maladroitement, lui piétinèrent les pieds. Ses grands-parents s'étaient levés, la serrant jusqu'à l'oppresser. Alice ne distinguait plus les visages, ne décelait aucune expression, les individus familiers qui composaient le dîner quelques instants auparavant ne faisaient plus qu'un. Elle fut entraînée dans une danse titubante qui occupa l'espace du salon-salle à manger-cuisine de l'appartement où ils vivaient. Leurs cris faisaient écho à ceux de la rue, aux commentaires des présentateurs de télévision.

Alice parvint à se détacher de la cohue et se réfugia près de la fenêtre. Sur le boulevard, une foule avait envahi les trottoirs, les voitures ralentissaient, klaxonnaient, les conducteurs et leurs passagers avaient baissé les vitres, se penchaient au dehors, brandissaient des pancartes, agitaient les bras, les mains. La fièvre, la fierté, contagieuses, l'envahirent. Ils avaient gagné.

Puis l'euphorie retomba, chacun s'assit, reprit son souffle. Alice rejoignit Cécile dans la chambre. Une petite pièce, meublée de trois couchages, trois bureaux escamotables, trois tables de nuit identiques, qu'elle partageait avec Salomé et Nine.

Allongée sur le lit d'Alice dans la position du fœtus, Cécile feuilletait l'anthologie de la poésie française, dont les pages étaient froissées, presque déchirées à force d'avoir été consultées. Elles avaient ensemble souligné des vers, coché des passages pour préparer le bac de français, mais aussi pour se rappeler les extraits de leurs poèmes préférés. Parti Smith, dont la voix grave résonnait sans relâche dans l'intimité des salles de bains, recopiait dans des carnets l'intégralité des poèmes qu'elle aimait. Alice et Cécile l'imitaient, espérant fébrilement inventer un jour, à leur tour, un autre monde. Devenir des artistes.

- Tout ça te gêne ? demanda Alice.
- Oui, répondit Cécile sans lever les yeux.
Elle n'aurait pas eu besoin de répondre, Alice devinait et comprenait sans les mots. Cécile se redressa et se tourna enfin vers elle.
- Tu n'appelles pas ta mère ? demanda Alice.
- Elle doit être dans le même état que tes parents, répondit Cécile, qu'elle se défoule.
Et elle se mit à rire. Les rires de Cécile étaient rares et fusaient au moment où on ne les attendait plus.

 

4 septembre 2012

Bonne rentrée à tous !

doisneauinformationscolaire
Robert Doisneau - 1956

C'était hier pour les professeurs...
Aujourd'hui, c'est le tour des élèves des plus petits en maternelle aux plus grands au lycée...

Bonne Rentrée et Bonne Année Scolaire à tous !

3 septembre 2012

C'est lundi ! Que lisez-vous ? [91]

(c) Galleane

C'est le jour du rendez-vous initié par Mallou proposé par Galleane  

Qu'est-ce que j'ai lu cette semaine ?

mais_moi_je_vous_aimais_fl  la_l_gende_de_nos_p_res_p L_enfant_aux_cailloux l_abyssin  

Mais moi je vous aimais – Gilbert Cesbron
La légende de nos pères – Sorj Chalandon 
L'enfant aux cailloux – Sophie Loubière 
L'Abyssin - Jean-Christophe Rufin 

Qu'est-ce que je lis en ce moment ?

Le guerrier solitaire - Henning Mankell
Les séparées - Kéthévane Davrichewy

Que lirai-je cette semaine ?

Une veuve de papier - John Irving
Fukushima - Michaël Ferrier (Sélection Elle 2013)
Une seconde vie - Dermot Bolger (Sélection Elle 2013)
Des ombres dans la rue - Susan Hill (Sélection Elle 2013)
Le vendeur de saris - Rupa Bajwa

Bonne semaine et bonne lecture. 

2 septembre 2012

L'Aventure continue...

La sélection du Jury d'Octobre est arrivée hier dans ma boîte aux lettres

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Je dois rendre ma "copie" avant le 28 septembre.

 Je ne connais aucun de ces livres ! J’ai hâte de les découvrir...
Je termine donc ma lecture en cours avant de me lancer pour commencer sans doute par la lecture du document. 

A suivre...

 

Grand_Prix_des_Lectrices_2013

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1 septembre 2012

L'Abyssin - Jean-Christophe Rufin

Challenge Destination Égypte : 1er septembre 2012
proposé par evertkhorus

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Le Livre du mois – janvier 1996 -

Gallimard – mars 1997 – 579 pages

Folio – janvier 1999 - 704 pages

Goncourt du premier roman 1997

Quatrième de couverture :
À l'origine de ce livre, un fait historique : Louis XIV, le Roi-Soleil, est entré en relation avec le plus ténébreux, le plus mythique des grands souverains de l'Orient, le Négus. L'Abyssin est le roman de cette fabuleuse ambassade. 
Jean-Baptiste Poncet, jeune médecin des pachas du Caire, sera, par une extraordinaire réunion de circonstances, le héros de cette épopée baroque et poétique à travers les déserts d'Égypte et du Sinaï, les montagnes d'Abyssinie, de la cour du Roi des Rois à celle de Versailles et retour.
Mais qu'on y prenne garde : derrière sa simplicité, sa tendresse, son humour, ce roman d'aventures recèle une fable tragique. Jean-Baptiste est l'homme qui, ayant découvert un nouvel empire et sa civilisation, fera tout pour déjouer les tentatives de ceux qui veulent le convertir : les jésuites, les capucins et tant d'autres. Grâce à lui, l'Éthiopie échappera à toute reconquête étrangère et gardera jusqu'à nos jours sa fierté et son mystère.
L'Abyssin, tout en empruntant sa langue à Diderot et son rythme à Dumas, est un roman bien actuel, une parabole sur la haine du fanatisme, la force de la liberté et la possibilité du bonheur.

Auteur : Jean-Christophe Rufin, né à Bourges dans le Cher le 28 juin 1952, est un médecin, historien, globe trotteur, écrivain et diplomate français. Il a été élu en 2008 à l'Académie française dont il est le plus jeune membre. Ancien président d'Action contre la faim, il a été ambassadeur de France au Sénégal et en Gambie.

Mon avis : (lu en août 2012)
J'ai eu plutôt du mal à choisir un livre pour cette destination, j'ai finalement choisi le premier roman de Jean-Christophe Rufin L'Abyssin qui se déroule en partie en Égypte.

C'est à la fois une roman historique et un roman d'aventure. L’auteur s’est inspiré d’un fait historique : Louis XIV souhaitait rétablir un lien avec le souverain mythique d'Abyssinie, le Negus. L'histoire se déroule donc à la fin du 17ème siècle, en Egypte, Abyssinie et France. Jean-Baptiste Poncet, jeune médecin apothicaire français installé au Caire comme messager du Roi Louis XIV auprès du Négus, il doit échapper aux intrigues rivales entre jésuites et capucins, aux intrigues de Versailles et réussir sa mission pour envisager de pouvoir aimer Alix, la fille du consul… Les personnages sont attachants, et les péripéties de Jean-Baptiste Poncet nous tiennent en haleine tout au long de l'histoire.
J'ai beaucoup aimé l'écriture très agréable à lire de Jean-Christophe Rufin, auteur que je découvrais avec ce livre. Il sait faire de superbes descriptions de paysages qui sont pleines des couleurs et des odeurs de l'Orient, le lecteur ressent parfaitement la chaleur du soleil, les parfums des oasis et les bruits des villes trépidantes d'activités. Un très beau voyage en Egypte, en Ethiopie et dans le temps… 

A l'occasion, je lirai d'autres livres de cet auteur.

Extrait : (début du livre)
Le Roi-Soleil était défiguré. Certaine lèpre qui, dans les pays de l'Orient, corrompt les huiles, s'était introduite, jusque sous le vernis et s'y étalait de jour en jour. Louis XIV avait sur la joue gauche, celle que le peintre lui faisait tendre en majesté vers le spectateur, une grosse tache noirâtre, hideuse étoile qui projetait jusqu'à l'oreille ses filaments d'un brun rouillé. En y regardant bien, on remarquait aussi des auréoles sur le corps. Mais à l'exception de celles qui souillaient son bas, ces autres injures n'étaient pas aussi gênantes.
Le tableau ornait le consulat de France du Caire depuis trois ans. Il avait été exécuté dans son atelier parisien sous la surveillance de Hyacinthe Rigaud lui-même, auteur de l'original, puis expédié par bateau. Pour comble de malheur, ni au Caire ni dans d'autres échelles du Levant raisonnablement proches ne se comptait pour l'heure de peintre habile. Le consul, M. de Maillet, était placé devant un choix cruel : laisser voir à tous, dans la grande salle du bâtiment diplomatique, un portrait du Roi qui l'offensait gravement, ou y faire porter des mains inexpertes qui pouvaient le ruiner tout à fait. Le diplomate retourna cette considérable affaire dans sa tête pendant trois mois. Il prit finalement le parti de l'audace et osa la réparation.

D'autres lectures autour de l'Égypte : 

l_immeuble_Yacoubian L’immeuble Yacoubian – Alaa El Aswany Chicago Chicago – Alaa El Aswany 

les_cheveux_de_b_r_nice Les Cheveux de Bérénice - Denis Guedj taxi Taxi – Khaled Al Khamissi

 

Challenge Pavé de l'été
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 Lu dans le cadre du Challenge Défi Premier roman

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1 septembre 2012

L'enfant aux cailloux – Sophie Loubière

Lu dans le cadre du Challenge Un mot, des titres...
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Le mot : ENFANT

L_enfant_aux_cailloux Fleuve Noir – avril 2011 – 334 pages

Quatrième de couverture :
Elsa Préau est une retraitée bien ordinaire. De ces vieilles dames trop seules et qui s'ennuient tellement - surtout le dimanche - qu'elles finissent par observer ce qui se passe chez leurs voisins. Elsa, justement, connaît tout des habitudes de la famille qui vient de s'installer à côté de chez elle. Et très vite, elle est persuadée que quelque chose ne va pas. Les deux enfants ont beau être en parfaite santé, un autre petit garçon apparaît de temps en temps - triste, maigre, visiblement maltraité. Un enfant qui semble l'appeler à l'aide. Un enfant qui lui en rappelle un autre... Armée de son courage et de ses certitudes, Elsa n'a plus qu'une obsession : aider ce petit garçon qui n'apparaît ni dans le registre de l'école, ni dans le livret de famille des voisins. Mais que peut-elle contre les services sociaux et la police qui lui affirment que cet enfant n'existe pas ? Et qui est vraiment Elsa Préau ? Une dame âgée qui n'a plus toute sa tête ? Une grand-mère souffrant de solitude comme le croit son fils ? Ou une femme lucide qui saura croire à ce qu'elle voit ? Sophie Loubière, en reine du roman psychologique, brosse un bouleversant portrait de femme en proie à la violence ordinaire et touche en plein
cœur.

Auteur de cinq romans, de nouvelles policières et d'un livre pour la jeunesse, Sophie Loubière publie son premier polar dans la collection "Le Poulpe" Elle s'est fait un nom dans le milieu de l'édition grâce à une émission littéraire unique en son genre (Parking de nuit, France Inter) et à ses chroniques à France Info (Info polar).

Mon avis : (lu en août 2012)
Elsa Préau est une ancienne directrice d'école retraitée bien ordinaire. Vivant seule, elle regarde souvent par la fenêtre et aperçoit de temps en temps dans le jardin de ses nouveaux voisins un petit garçon triste et sale qui semble lui demander de l'aide. Ayant eu des ennuis psychiatrique personne, même son propre fils, ne semble croire la vieille dame... Est-ce la réalité ou la folie ?
Je n'en dirais pas plus pour ne pas en dévoiler trop...

C'est une histoire captivante, pleine de suspense qui m'a tenue en haleine jusqu'à la dernière page. Un thriller psychologique très réussi et une très belle découverte.

Autres avis : Canel, Enna, Liliba

Extrait : (début du livre)
Le jeu du vent et du soleil amusait les rideaux. Depuis sa chaise, le petit garçon eut un sourire. Il lui semblait qu'un être invisible, sensible aux caresses de ce dimanche d'été, jouait à cache-cache derrière le tissu en jacquard. Les yeux clos, l'enfant aurait juré entendre des gloussements de plaisir sous le motif de médaillon.
- Gérard !
Dos droit, les paumes de chaque côté de l'assiette, le garçonnet détourna le regard de la fenêtre donnant sur le jardin. Des bouquets de glaïeuls, de lis et de dahlias distillaient un parfum exaltant. Leurs couleurs éblouissantes formaient des taches de lumière dans la pénombre de la pièce. Les petits pois roulaient dans la sauce du poulet, balayés par les lames des couteaux, indifférents à la conversation de ce déjeuner.
Gérard repris sa mastication, nez en l'air, martelant les pieds de sa chaise à coups de talon. Il ne s'intéressait guère aux sujets abordés par son oncle, ses parents et grands-parents : il était question de revendications salariales motivées par la hausse des prix de l'alimentation, du plus petit que le plus petit des maillots de bains du monde, d'un essai nucléaire américain réalisé voilà quelques jours sur l'atoll de Bikini dans le Pacifique et d'un procès à Nuremberg.

 Challenge Thriller 
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 catégorie "Même pas peur" : 4/12

  Lu dans le cadre du Challenge Petit BAC 2012

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"Objet"

 

1 septembre 2012

La légende de nos pères – Sorj Chalandon

Lecture Commune 
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avec Valérie,  Sandrine et Canel 

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Grasset – août 2009 – 253 pages

Livre de Poche – août 2011 – 253 pages

Quatrième de couverture : 
« J'ai laissé partir mon père sans écouter ce qu'il avait à me dire, le combattant qu'il avait été, le Résistant, le héros. J'ai tardé à le questionner, à moissonner sa mémoire. Il est mort en inconnu dans son coin de silence. Pour retrouver sa trace, j'ai rencontré Beuzaboc, un vieux soldat de l'ombre, lui aussi. J'ai accepté d'écrire son histoire, sans imaginer qu'elle allait nous précipiter lui et moi en enfer... » S.C.

Auteur : Sorj Chalandon, 55 ans, a été journaliste à Libération. Il a couvert des événements comme la guerre du Liban, le Tchad, le drame de Bhopal, la Somalie, l'Afghanistan, la guerre Iran-Irak ou la guerre du Golfe, mais aussi les faits de notre quotidien. Ses reportages sur l'Irlande du Nord et le procès Klaus Barbie lui ont valu le prix Albert Londres en 1988. Il a publié Le petit Bonzi (2005), Une promesse (2006, Prix Médicis) et Mon Traître (2008).  

Mon avis : (lu en août 2012)
Lorsque Valérie a proposé cette Lecture Commune, je n’ai pas hésité un instant de découvrir un peu plus l’œuvre de Sorj Chalandon avec ce livre. Je suis encore plus ravie de la faire également avec Canel et Sandrine !
Marcel Frémaux est un biographe familial, "Toute vie mérite d'être racontée" dit ses publicités. Il écoute ses clients se confier à lui et il rédige leurs souvenirs puis fait imprimer un livre pour offrir à leurs proches. En novembre 2002, il est contacté par Lupuline Beuzaboc, elle « voulait faire un cadeau à son père, lui offrir le récit de sa vie d'homme. »
Après plusieurs rendez-vous avec la fille, Marcel Frémaux rencontre le père, Tescelin Beuzaboc,  pour la première fois le 21 juin 2003.  Son premier souvenir, son « premier acte de résistance », c'est avec deux camarades, le 11 novembre 1940, le dépôt de fleurs sur la tombe d'Albert Osborne un soldat britannique mort au combat en 1915 pendant la Grande Guerre. Puis de rendez-vous en rendez-vous, deux fois par semaine, Tescelin raconte ses souvenirs, Marcel Frémaux les met en forme. Les souvenirs de Tescelin rappellent à Marcel ceux de son père Pierre Frémaux. Discret et pudique il n'a jamais parlé de son passé de Résistant à son fils et il est mort en gardant pour lui ses souvenirs. Son travail de biographe permet à Marcel d'interroger Tescelin comme il l'aurait fait pour son propre père. Et le lecteur va découvrir que raconter ses mémoires n'est pas si simple, il aura quelques surprises...

C'est une histoire magnifique et touchante sur la mémoire, sur relation d'un père et d'une fille, sur l'image qu'un enfant peut avoir de son père.

J'aime beaucoup le style tout en retenue de Sorj Chalandon, une écriture simple, juste, des phrases finement ciselées. Les descriptions des lieux, des personnages, de l'atmosphère sont tellement évocatrices que je peux m'imaginer Lupuline et ses nombreux souliers rouges ou l'appartement de Tescelin en ces jours de canicule...

Ce livre est encore une très belle découverte et un coup de cœur pour cet auteur.

Allons voir maintenant les avis de Valérie, Sandrine et Canel.

Extrait : (début du livre)
A l'enterrement de mon père, il y avait neuf personnes et trois drapeaux. Nous étions le 17 novembre 1983, j'avais vingt-sept ans. Lupuline était là aussi, mais je regardais les les drapeaux. Des étendards sans vent, harassés, presque gris. Le premier ployait sous ses médailles comme un vieux soldat. Le deuxième était un fanion tricolore, sans franges ni galons, frappé de l'inscription Corps franc - Vengeance. Sur le troisième, il y avait une étoile noire et une panthère rouge à l'affût.  
La main de maman frôlait la mienne. Lucas mon frère était bras croisés, face à la terre ouverte. Il avait dix ans de plus que moi, il était aveugle. Et moi je surveillais le ciel en espérant la pluie. Mon père avait toujours aimé l'orage. D'ailleurs il ne disait pas " la pluie ", mais " le temps ". L'absence de nuages le désolait. Le soleil le frappait d'inquiétude. Avec les beaux jours, il faisait comme moi, là, devant sa tombe. Il regardait le ciel en demandant au temps où il était passé.  
A son enterrement, mon père était comme mort depuis déjà huit ans. L'accident de Lucas l'avait bouleversé, puis affaibli, puis tué. Il disait qu'il avait le cancer du chagrin. Il est entré à l'hôpital. Il en est sorti. Il ne voulait plus des blouses blanches, de cette odeur silencieuse, ni plus rien dans la bouche, ni plus rien dans les fesses, ni plus rien dans les veines. Il était autre chose que souffrant, il était fatigué. Fatigué de nous, de son passé, de la vie. Alors il est rentré à la maison en avril 1975, et puis il s'est couché.  
Mon père est mort le jour de son anniversaire. Dans le placard de la salle à manger, maman avait caché le cadeau de ses soixanteseize ans. Une pipe d'écume à tête de zouave, empaquetée dans un papier bleu. Personne n'y a touché, jamais. Aujourd'hui, elle est dans ma bibliothèque, entre deux livres, dans son emballage en ruban de fête. 

D'abord, mon père avait souhaité donner son corps à la science. Son corps entier et qu'il n'en reste rien. Ma mère avait protesté faiblement devant lui. Puis elle avait pleuré. Il l'avait su. Il devinait son moindre souffle. Alors il avait parlé d'incinération, de cendres dispersées sur une pelouse du souvenir, en banlieue de tombes. Maman avait eu cette même tristesse. Et puis un jour, elle lui a avoué. Elle voulait un pan de terre à lui, et donc à elle. Un endroit où se souvenir, puis revenir, et puis dormir enfin pour que l'on y revienne. Mon père avait pris ma mère dans ses bras. Jamais, il ne le faisait. J'étais encore enfant. Je sortais de la cuisine. Je suis tombé sur eux, dans un coin du couloir. " Tu veux que nous soyons réunis, c'est ça ? " disait-il. Et elle hochait la tête. Unis, réunis, c'était ça. C'était à tout jamais. Ce serait donc un enterrement. " La cohorte des hypocrites ", avait dit mon père. C'est pour elle, et pour nous qu'il y prendrait sa place.  

Mon père s'appelait Pierre, mais c'est Brumaire que les gars avaient fait graver sur la plaque. Elle attendait à côté du trou, posée sur la terre, retournée, noire, luisante de neuf. Il n'y avait pas eu de prêtre, il n'y aurait pas de croix. Juste un bloc de granit gris, brut et inégal, qui semblait avoir été arraché à la roche.  

   

30 août 2012

Sunshine Award

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Valérie m'a gentiment décerné ce Sunshine Award comme tag d'été...

Ma couleur préférée : Sans aucune hésitation le bleu! C'est la couleur qui m'a été attribuée enfant pour différencier mes affaires de celles de mes deux sœurs

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Nombre préféré : Le 17 en raison de ma date de naissance...

Boisson non alcoolisée préférée : Le thé et le c*la (p3psi ou c*ca-c*la ou breizh c*la)

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Facebook ou Twitter : Ni l'un, ni l'autre...  

Motif préféré : Difficile comme question... Cela dépend vraiment de l'usage... J'aime les rayures car j'aime les marinières... J'aime également les motifs patchwork...

Passion : La lecture, le chant en Chorale et bien sûr bloguer...

Donner ou recevoir : Je pense que c'est plus facile de donner que de recevoir. Avoir l'idée d'un cadeau, le trouver, le préparer puis l'offrir, apporte un vrai plaisir surtout si celui qui reçoit apprécie le cadeau... Mais j'aime également recevoir des cadeaux !

Jour préféré : Comme les enfants... le mercredi car en général je ne travaille pas ce jour là, mais cela ne veut pas dire que je n'ai rien à faire... C'est également le jour où je vais à la Bibliothèque.

Fleur préférée : Coquelicots et bleuets dans un champ de blé ! 

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A mon tour, je propose ce Sunshine Award à mes complices du Swap Anniversaire Achille49, Annette, Azilis, Hebelit, Missbouquinaix et à quelques participantes au Grand Prix Elle 2013 Canel, Constance, ClaraAnna BlumeTheoma et en retour, je les invite (sans aucune obligation) à répondre aux questions ci-dessus et à décerner à leur tour cette récomprense à dix nouvelles blogueuses ou bloggueurs... 

  

 

28 août 2012

Mais moi je vous aimais – Gilbert Cesbron

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Robert Laffont – 1977 – 379 pages

France Loisirs - 1979

J'ai Lu – 1981 – 378 pages

Quatrième de couverture : 
Jetés par le hasard au coeur d'un même drame, deux inconnus, deux étrangers se sont rencontrés, trouvés, aimés: Yann, le petit orphelin sans défense, et Jean-Louis Lerouville, le grand industriel qu'un accident cardiaque contraint soudain à la retraite...
Alors Lerouville adopte Yann et la tendresse jaillit dans sa vie de loup solitaire car l'enfant déborde de confiance, d'amour. Et bientôt ce père ne vit plus que pour son fils, d'autant plus attentif à l'aider, à le protéger que Yann n'est pas tout à fait "comme les autres". Les docteurs disent : retardé, ou débile léger, et la société les parque, les isole, ne sait pas les aimer.
Lerouville sait, lui, mais s'inquiète. S'il disparaissait un jour, qu'adviendrait-il de Yann ?

Auteur : Ancien élève de l'École des Sciences Politiques, Gilbert Cesbron est né à Paris le 13 janvier 1913. Dès 1934, il publie un recueil de Poèmes, Torrent. Son premier roman paraît en Suisse : Les Innocents de Paris (1944). Sa notoriété s'affirme avec Notre prison est un royaume (1948) - Prix Sainte-Beuve - et la pièce : Il est minuit, docteur Schweitzer (1950).
Romancier, essayiste, auteur dramatique, il s'attaque à des thèmes d'actualité : les prêtres ouvriers (Les Saints vont en enfer, 1952), la jeunesse délinquante (Chiens perdus sans collier, 1954), l'euthanasie (Il est plus tard que tu ne penses, 1958), la violence (Entre chiens et loups, 1962), etc. Il exerce un second métier dans une société de production radiophonique.
Gilbert Cesbron est décédé en août 1979.

Mon avis : (lu en août 2012)
Voilà un livre que je peux classer dans mes souvenirs... en fait, je ne m'en souvenais plus mais Gilbert Cesbron est un auteur que j'ai souvent lu sur les conseils de ma mère lorsque j'étais adolescente et j'ai eu la bonne surprise de trouver ce livre dans la petite bibliothèque de ma location de vacances...

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Je l'ai donc lu ou relu ce livre avec beaucoup de plaisir et d'émotions.
Yann a sept ans, c'est un enfant « pas comme les autres » car son esprit a arrêté de grandir. Il a été abandonné par sa mère et son père s'est suicidé. Yann va rencontrer et être adopté par Jean-Louis Lerouville dont on a greffé le cœur du père de Yann. C'est un enfant attachant qui ne recherche qu'une seule chose, être aimé comme l'a très bien compris son nouveau père adoptif. Mais ce bonheur n'est qu'éphémère et lorsque Jean-Louis Lerouville disparaît Yann va être transmis de mains en mains. Les héritiers de Lerouville préfèrent confier l'enfant dans une école spécialisée, puis Yann retrouvera un peu de bonheur dans un hospice où il « adoptera » deux grands-pères et une maman. Un beau jour, l'administration décidera qu'un adolescent n'a pas sa place dans une maison de retraite et Yann fuguera...
Yann est un enfant terriblement attachant par sa naïveté et sa quête d'amour. C'est un « gêneur » bouleversant et j'ai souvent eu les yeux humides en suivant son histoire pleines d'émotions...   

Extrait : (début du livre)
Les phares débusquaient des maisons livides, de grands arbres offusqués. Le conducteur fixait la route sans jamais ciller ses paupières. A un bruit à peine perceptible mais familier, il devina que le petit garçon, à son côté, tétait son pouce ; ou plutôt trois doigts de la main, selon son habitude. (« Tu vas encore agrandir ta bouche », répétait sa mère un peu trop souvent et toujours en vain.) « Il s'est endormi, songea l'homme, il s'est enfin endormi », mais il n'abaissa pas le regard pour s'en assurer.

Non, le petit ne dormait pas. Couché en rond, tel un chien, dans ce siège aussi large que son lit, il avait juste un peu peur, il était bien. Chaque fois qu'une autre voiture croisait la leur, il fermait ses yeux éblouis, et son père détournait les siens comme si cette rencontre lui eût fait honte ou l'eût inquiété.
- On est arrivés ? Demanda l'enfant à mi-voix d'un ton résigné.
C'était la troisième fois et, cette fois encore, son père fit oui de la tête sans un mot, sans un regard ; mais ce geste suffit à le mettre au bord des larmes. Il appuya vivement sur l'une des touches du tableau de bord, et Bach prit possession de ce royaume de cuir, de métal et de clignotants. « Jésus, que ma joie demeure... » C'était pour faire patienter l'enfant, sans doute, mais surtout pour se contraindre lui-même à l'impassibilité.
- Bach ! fit le petit en battant des mains.
C'était un de ses mots magiques, l'un des seuls. « Il sourit en ce moment, se dit le père, il est heureux. Oh ! mon Dieu... » Il imagina ces yeux que la joie fermait à demi comme ceux de sa mère. Il songea aussi à sa bouche trop large.


Souvenirs_souvenirs 

Déjà lu du même auteur : 

chiens_perdus_sans_collier Chiens perdus sans collier notre_prison_est_un_royaume_lp Notre prison est un royaume 

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