Le Chinois – Henning Mankell
Seuil – octobre 2011 – 554 pages
traduit du suédois par Rémi Cassaigne
Titre original : Kinesen, 2008
Quatrième de couverture :
Par un froid matin de janvier 2006, la police de Hudiksvall, dans le nord de la Suède, fait une effroyable découverte. Dix-neuf personnes ont été massacrées à l’arme blanche dans un petit village isolé. La policière Vivi Sundberg penche pour l’acte d’un déséquilibré. Mais la juge de Helsingborg, Birgitta Roslin, qui s’intéresse à l’affaire car les parents adoptifs de sa mère sont parmi les victimes, est persuadée que ce crime n’est pas l’œuvre d’un fou. Elle mène une enquête parallèle à partir d’un ruban de soie rouge trouvé sur les lieux qui raconte une tout autre histoire et l’entraîne dans un voyage vers d’autres époques et d’autres continents, et surtout en Chine, cette nouvelle superpuissance en pleine expansion sur la scène mondiale. À son insu, Birgitta Roslin est prise dans l’engrenage d’une machination géopolitique qui finira par mettre sa vie en danger.
Auteur : Né en 1948, Henning Mankell partage sa vie entre la Suède et le Mozambique. Lauréat de nombreux prix littéraires, outre la célèbre « série Wallander », il est l'auteur de romans sur l'Afrique ou des questions de société, de pièces de théâtre et d’ouvrages pour la jeunesse. Son dernier titre, L’Homme inquiet, est l'ultime enquête de Kurt Wallander.
Mon avis : (lu en janvier 2012)
Avec ce livre aux dimensions mondiales, à travers trois récits dont les liens sont parfois un peu tirés par les cheveux, Henning Mankell nous invite à voyager en Suède, en Chine, aux Etats-Unis et au Mozambique…
Tout commence en janvier 2006 avec le massacre à l’arme blanche de dix-neuf personnes dans un petit village isolé au nord de la Suède. L’enquête est menée par la policière Vivi Sundberg, elle se tourne rapidement vers la piste d’un crime perpétué par un déséquilibré. Birgitta Roslin, juge à Helsingborg, s’intéresse également à l’affaire car parmi les victimes il pourrait avoir les parents adoptifs de sa mère. Elle va donc mener en parallèle son enquête. Elle découvre une piste à partir d’un ruban rouge retrouvé sur les lieux du crime. Un mystérieux Chinois aurait séjourné la nuit du massacre dans un hôtel voisin, une caméra de vidéo-surveillance l’a même filmé.
Puis dans la deuxième partie, nous nous retrouvons en 1863 en Chine, puis aux États-Unis. Nous suivons les aventures du chinois San et de ses deux frères. Ayant quitté leur village pour Canton, sans ressource, ils se font kidnapper et envoyer aux États-Unis pour travailler comme des esclaves à la construction du chemin de fer. Retour en 2006, en Chine où le lecteur découvre la politique actuelle et surtout future de ce pays émergent.
Ces différentes parties du livre sont très intéressantes et documentées mais les liens créés entre elles par Henning Mankell sont pas vraiment crédibles… L’enquête policière est un peu délaissée pour la partie sociétale et politique…
Le livre se lit facilement, l’intrigue bien construite en ménageant les révélations donne au lecteur l’envie de connaitre la conclusion de l’histoire.
Extrait : (début du livre)
Neige gelée, grand froid. Le cœur de l’hiver.
Un des premiers jours de janvier 2006, un loup solitaire venu de Norvège traverse la frontière invisible et passe en Suède par la vallée de Vauldalen. Le conducteur d’un scooter des neiges croit l’apercevoir près de Fjällnäs, mais le loup disparaît dans les bois, vers l’est, avant que l’homme ait le temps de voir où il allait. En s’enfonçant dans les vallées d’Österdalarna, côté norvégien, l’animal a trouvé un bout de cadavre de renne gelé, avec encore quelques os à ronger. Mais deux jours ont passé. Il commence à être affamé et cherche de nouveau de quoi manger.
C’est un jeune mâle parti à la recherche d’un territoire. Il continue vers l’est, sans s’arrêter. Vers Nävjarna, au nord de Linsell, il trouve un autre cadavre de renne. Il se repose une journée entière avant de se remettre en route, repu. Toujours vers l’est. À la hauteur de Kårböle, il traverse le Ljusnan gelé, puis suit le cours sinueux de la rivière vers la mer. Par une nuit de pleine lune, il passe sur le pont de Järvsö puis s’enfonce dans les forêts qui s’étendent jusqu’à la côte.
Tôt, le 13 janvier, le loup parvient à Hesjövallen, petit village au sud du lac Hansesjön, dans la région du Hälsingland. Il s’arrête, le nez au vent. Il y a dans l’air une odeur de sang. Le loup regarde autour de lui. Les maisons sont habitées, mais les cheminées ne fument pas. Son ouïe fine ne perçoit aucun bruit.
Mais il y a une odeur de sang, le loup en est certain. Depuis l’orée du bois, il essaie d’en repérer l’origine. Il se met alors à courir lentement dans la neige. L’odeur arrive par bouffées d’une maison à l’extrémité du village. Il est sur ses gardes : près des humains, il faut être à la fois prudent et patient. Il s’arrête de nouveau. L’odeur vient de l’arrière de la maison. Le loup attend. Il se décide à avancer. En approchant, il aperçoit un cadavre. Il traîne la lourde proie à couvert, à l’orée du bois. Personne ne l’a encore repéré, aucun chien n’a même aboyé. En cette froide matinée, le silence est total.
Le loup commence à manger. Comme la viande n’est pas encore gelée, c’est facile. Il est affamé. Après avoir arraché une chaussure en cuir, il mordille le bas de la jambe, tout près du pied.
Il a neigé pendant la nuit, puis plus rien. Tandis que le loup mange, quelques légers flocons recommencent à tomber sur le sol glacé.
Challenge 4%
Rentrée Littéraire 2011
27/28
Challenge Voisins, voisines
Suède
Défi Scandinavie noire 2012
Suède : Henning Mankell
Challenge Thriller
catégorie "Même pas peur" : 9/8
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