Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
A propos de livres...
challenge
18 septembre 2010

Un été prodigue – Barbara Kingsolver

Livre lu dans le cadre du logo_challenge_ABC- (24/26)

Lu dans le cadre du challenge_100_ans_article_300x225

un__t__prodigue_ un__t__prodigue_p

Rivages – mars 2002 – 496 pages

Rivages poche – avril 2004 – 558 pages

traduit de l'anglais (États-Unis) par Guillemette Belleteste

Présentation de l'éditeur :
Dans le décor sauvage et grandiose des Appalaches, Un été prodigue tisse trois histoires de femmes. Celle de Deanna, employée par l'office des forêts, dont la solitude va être bouleversée par l'arrivée d'un jeune chasseur. Celle de Lusa, une intellectuelle qui, devenue veuve, décide de rester dans la vallée et de gagner le cœur d'une famille hostile. Celle de Nannie, enfin, dont les opinions en matière de religion ou de pesticides suscitent des querelles de voisinage. Dans ce roman foisonnant et généreux, Barbara Kingsolver traite du thème qui lui est le plus cher - le respect de la nature - avec un charme et une grâce qui suscitent l'enthousiasme.

Auteur : Barbara Kingsolver, née le 8 avril 1955 à Annapolis (Maryland), avant de rejoindre Carliste (Kentucky) dès 1956, est une écrivaine américaine. Elle a poursuivi ses études en écologie et en biologie à l'université de l'Arizona. Ses romans décrivent souvent son Kentucky natal et l'Arizona (état dans lequel elle vit actuellement, à Tucson) avec toujours une forte empreinte d'écologie. Ses romans sont essentiellement inspirés par la nature et les grands espaces de sa région natale. L'Arbre aux haricots, Les Cochons au paradis, Les Yeux dans les arbres, Un été prodigue, Une rivière sur la lune, Une île sous le vent, Un jardin dans les Appalaches.

Mon avis : (lu en décembre 2004 et relu en septembre 2010)
Trois histoires de femmes, trois histoires parallèles dans le superbe décor des forêts dans les montagnes des Appalaches. Leur point commun c’est la nature.
Deanne travaille pour l'office des forêts, elle a quarante-sept ans, elle vit seule dans un refuge aménagé dans la montagne, elle piste les coyotes pour les observer et les protéger des chasseurs. Elle va croiser Eddie, un jeune chasseur, qui va libérer sa sensualité.
Lusa, jeune mariée, puis jeune veuve, ancienne scientifique et citadine, elle va prendre en main ferme dont elle a hérité malgré elle. Elle aime et connaît les insectes en particulier les papillons. Elle va se battre pour faire mentir les préjugés de sa belle-famille. Enfin, Nannie, une femme âgée, propriétaire d'un superbe verger biologique, elle est attentive à l'écologie et se dispute avec son voisin Garrett qui ne partage pas ses idées et qui n'hésite pas utiliser de puissant désherbant à proximité du verger bio.
Un livre qui est un vrai hymne à la nature avec des personnages parfaitement décrits et attachants.
Il y a beaucoup de poésie dans les nombreuses descriptions de la nature «Le brouillard gris de l'aurore qui régnait au fond de cette combe humide s'élevait avec la lenteur impérieuse d'une jupe de vieille dame enjambant une flaque d'eau.» Je gardais un très beau souvenir de ma première lecture, je n’ai pas été déçu en relisant ce livre, j’ai beaucoup aimé cette grande plongée dans une nature superbe et préservée.

Extrait : (début du livre)
Tous les mouvements de son corps dénotaient une franchise que donnent des habitudes de vie solitaire. Mais la solitude n'est vécue comme telle que par l'être humain. Chaque pas silencieux résonne comme le tonnerre dans la vie souterraine de l'insecte ; tout choix renouvelle l'univers de l'élu. Il n'existe pas de secret sans témoins.
L'aurait-on épiée dans cette forêt – un homme armé d'un fusil, par exemple, dissimulé dans un épais taillis de fayards -, qu'on aurait remarqué sa rapidité à remonter le sentier et son sérieux lorsque, le sourcil froncé, elle examinait le sol devant elle. Une femme en colère, sur les traces d'une créature haïssable.
On se serait trompé. Frustrée, elle l'était certainement de suivre dans la boue des empreintes qu'elle ne parvenait pas à identifier. Cette femme était sûre d'elle, d'habitude. Pourtant, si elle avait pris la peine de se poser la question en cette matinée détrempée et ensoleillée, elle aurait dit être heureuse. Elle aimait l'atmosphère qui succède à une pluie violente et la percussion sifflante dont se remplit une forêt de feuilles qui dégouttent à vous en retirer les mots de la tête. Son corps était libre d'obéir à ses propres lois : de marcher à longues enjambées trop difficiles à suivre, de s'asseoir sans façon sur ses talons, au milieu du sentier, là où il fallait palper les feuillages écrasés, une grosse natte de cheveux presque aussi épaisse que l'avant-bras balayant le sol depuis son épaule lorsqu'elle se baissait. De tous ses membres,elle se réjouissait d'être de nouveau à l'air libre, hors du refuge exigu dont les murs en rondins s'étaient couverts d'une barbe envahissante durant les longues pluies printanières. Le sourcil froncé n'était que de pure concentration, rien d'autre. Les deux années passées seule l'avaient rendue aussi indifférente qu'une aveugle à l'apparence de son propre visage.
Toute la matinée, la piste de l'animal l'avait menée vers les hauteurs, le long d'une touffe de rhododendrons, dans la montagne qu'elle gravissait maintenant à travers une forêt de très vieux arbres, tellement escarpée qu'elle avait toujours échappé à la coupe. Pourtant, même ici, où une solide voûte de chênes et de noyers d'Amérique protégeait le sommet de la crête, la pluie de la nuit précédente était tombé suffisamment fort pour brouiller les traces. La taille de la bête, elle avait pu la déterminer à la trouée faite dans la broussaille vernissée des podophylles, ce qui suffit à accélérer les battements de son cœur. Sans doute était-ce ce qu'elle cherchait depuis ces deux dernières années ou plus. Une éternité. Mais pour en être absolument sûre, certaines précisions lui étaient nécessaires, en particulier la marque ténue d'une griffe, au-delà du coussinet, celle qui distingue le doigt du canidé de celui du félin.

Publicité
Publicité
14 septembre 2010

Baby Challenge Contemporain - Livr@ddict

Je n’ai pas encore terminé mes nombreux Challenges de 2010
et je m’inscris déjà à de nouveaux Challenges !
Je ne résiste pas...

Le but du "baby-challenge" est de lire le plus possible de livres de chacune des listes :

baby_challenge_contemporain

Baby Challenge - Contemporain Livraddict : 13/20 déjà lus

1 - Une prière pour Owen de John Irving
2 - La Saga Malaussène, tome 1 : Au bonheur des ogres de Daniel Pennac
3 - Le Clan des Otori, tome 1 : Le Silence du Rossignol de Lian Hearn
4 - Entre chiens et loups, tome 1 de Malorie Blackman
5 - Kafka sur le rivage de Haruki Murakami
6 - La porte des enfers de Laurent Gaudé
7 - Le cercle littéraire des amateurs d'épluchures de patates de Mary Ann Shaffer
8 - Les Thanatonautes de Bernard Werber
9 - Oscar et la dame rose de Eric-Emmanuel Schmitt
10 - L'évangile selon Pilate, suivi de Journal d'un roman volé de Eric-Emmanuel Schmitt
11 - Seul le silence de R.J. Ellory
12 - La vie devant soi de Emile Ajar (en cours)
13 - Le monde de Sophie de Jostein Gaarder
14 - L'ombre du vent de Carlos Ruiz Zafon
15 - La ferme des animaux de George Orwell
16 - L'enfant de Noé de Eric-Emmanuel Schmitt
17 - Ensemble, c'est tout de Anna Gavalda
18 - Les enfants de la liberté – Marc Levy
19 -
Cosmétique de l'ennemi de Amélie Nothomb
20 - Le soleil des Scorta de Laurent Gaudé

Médaille en chocolat à 8/20
Médaille de bronze à 12/20

Médaille d'argent à 16/20
Médaille d'Or à 20/20

 

14 septembre 2010

Baby Challenge Polar - Livr@ddict

14 septembre 2010

Passé sous silence – Alice Ferney

pass__sous_silence Actes Sud – août 2010 – 203 pages

Quatrième de couverture :
Passé sous silence est le récit, en forme de conte historique, d'un événement réel de la seconde moitié du XXe siècle. Les dates, lieux, noms de personnes ont été effacés, mais les choses dites l'ont été et les faits sont authentiques : dans un moment décisif de notre histoire s'affrontent deux visions de l'honneur et du service de l'Etat. Entre la Terre du Sud et le Vieux Pays, une guerre d'indépendance s'éternise. Pour la finir, le Vieux Pays rappelle au pouvoir son chef le plus prestigieux. Une fois investi, le souverain n'agit pas comme on l'attendait. Contre ce pouvoir, un jeune officier mène une conjuration jusqu'à l'attentat. Sain et sauf, le chef de l'État accordera-t-il sa grâce ? Pour raconter ce moment singulier où un héros s'est retrouvé juge et partie, Alice Ferney convoque tour à tour les pensées des deux protagonistes. Une documentation méticuleuse et une précieuse prise en compte des mécanismes psychologiques lui donnent l'audace de soulever la chape du silence. Avec la volonté ardente d'exhumer une injustice, et sans jamais juger, Alice Ferney essaie de comprendre ce qui, clans des temps troublés, a pu mener un homme à mourir et un autre à condamner. Elle touche en vérité le point focal d'un drame national qui irradie encore. Et fait entendre, avec une efficacité saisissante, la voix du romancier face à l'Histoire.

Auteur : Alice Ferney a déjà publié sept romans chez Actes Sud : Le Ventre de la fée (1993), L'Élégance des veuves (1995), Grâce et dénuement (1997, prix Culture et bibliothèques pour tous), La Conversation amoureuse (2000), Dans la guerre (2003), Les Autres (2006) et Paradis conjugal (2008).

Mon avis : (lu en septembre 2010)
Voici un livre assez particulier, un « conte historique » nous dit la quatrième de couverture parlant « d’un évènement réel de la seconde moitié du XXème siècle. Les dates, lieux, noms de personnes ont été effacés, mais les choses dites l'ont été et les faits sont authentiques ».
Entre la Terre du Sud et le Vieux Pays, une guerre d'indépendance n’en fini pas. Le général Grandberger va profiter des évènements pour revenir au pouvoir. Face à lui, le colonel Paul Donadieu, déçu par le héros d’une guerre passé, entre en résistance et ira jusqu’à l’attentat.
Assez rapidement le lecteur comprend que l’« évènement réel de la seconde moitié du XXème siècle » c’est la guerre d’Algérie, que le général Grandberger c’est le Général De Gaulle qui s’oppose à Paul Donadieu soit Jean-Marie Bastien-Thiry entre août 1962 et mars 1963. C’est un passage de notre histoire que je connais très mal (je n’étais pas encore née à l’époque, mais je suis trop vieille pour que le sujet soit dans mon programme d’histoire au lycée…).
Ce livre est très bien écrit, très documenté, c’est la confrontation de ces deux hommes. La situation est complexe. Paul est un idéaliste, franc, courageux et droit. Le général Grandberger est puissant et pragmatique.
« Le Vieux Pays, par la faute d’un esprit cynique et tortueux, serait amputé alors que le contraire avait été promis comme un serment. Tu voulais arrêter la cours de cette trahison. Tu ressassais. Que pouvais-tu entreprendre tout seul ? Quelle action pouvait envisager des citoyens libres qui mesuraient les résultats funestes d’une dictature ? De fugitive qu’elle était, l’idée devint évidente, lancinante, jusqu’à dessiner ta mission personnelle : confisquer le pouvoir à Jean Grandberger. Le juger pour ses crimes et briser définitivement son illustre figure. » L'auteure a choisi de s'adresser directement à Paul en le tutoyant, rendant son personnage plus proche du lecteur. J’ai vraiment été très intéressée par ce livre et en le refermant, j’ai même été lire plus d’informations sur ce fait historique. 

Extrait : (début du livre)
Peu de destins individuels demeurent longtemps éclairés par l'Histoire. Cet ensevelissement des noms et des hommes dans le passé paraît plus injuste lorsqu'ils ont enduré une guerre. Pourtant, cette convulsion historique, qui fait drame dans leur vie, ne change rien à l'oubli promis aux héroïsmes anonymes. Surtout si les braves combattirent pour une cause perdue, ou, pire, à qui l'avenir ne donnera pas raison : moins légitime que ne l'avaient dit leurs chefs. Le temps, dont ils furent la matière, passe à autre chose, trouve ses fibres neuves. La passion de ce qui fut s'émousse. L'intérêt s'estompe. La mémoire se polarise. La violence des événements se dissipe. L'actualité renouvelle les objets de l'attention. La connaissance des êtres - ce qu'ils ont fait, la manière dont ils l'ont fait - disparaît. Combattre sans déroger à l'honneur ne peut relever de la pensée qu'on a de la postérité. C'est le choix intérieur d'un homme dans un instant. Quelles que soient sa grandeur, sa souffrance ou sa consternation, elles seront oubliées, comme le sont les affaires privées, qui par nature restent inaccessibles. Car les gestes minuscules, les pensées, les sensations les plus profuses, les désarrois, les peines, n'ont cours que par celui qui les initie, les éprouve, et souvent les tait. L'ignorance du détail personnel accompagne la mémorisation historique. Il est plus aisé de consigner la guerre en général que la guerre d'un seul soldat.   

Les mémoires familiales ne pactisent pas avec l'oubli. Ayant accès aux secrets intimes, elles les sauvegardent. Les descendants d'une lignée peuvent se rappeler un cheminement, une petite gloire, un tourment qui fut inutile, une torture restée ignorée. Leur témoignage rapporte ce qui fut subi et mené par un homme. Pour un enfant à l'écoute, vierge de défaites et de récits, un parent dira : Ton grand-père a eu la Légion d'honneur à titre militaire (il faut le préciser, car le présent, si éloigné des circonstances et de la valeur des sacrifices, en galvaude les récompenses). Ton grand-père avait aussi telle médaille, telle croix, qui résument l'itinéraire de son courage.   

Le monde ne connaît plus grand-père. Il y a des millions de grands-pères oubliés, soldats qui découvrirent la guerre réelle après avoir rêvé une guerre imaginaire. Ils criaient dans les embuscades, se tourmentaient d'avoir tué, pleuraient leurs compagnons morts. Un cadavre mutilé, ils pressaient deux mains sur leur bouche. Ils sont morts. Chacun, pour l'Histoire, est englouti, déshabillé dans l'énorme chiffre des pertes.   

L'oubli est la grande vérité de l'Histoire : sa trappe la plus cruelle. Beaucoup de héros honorables, comme beaucoup de faibles, de lâches, et même de traîtres, tombent dans l'oubli. La qualité ne fait rien à l'affaire. Leur nom n'est plus prononcé, connu ou écrit par personne, alors même qu'ils vécurent l'Histoire dans de si vives souffrances qu'elles méritent une commémoration nominative. Peu l'obtiennent.   

Sans doute faut-il, pour inscrire son patronyme dans les livres et les manuels, s'approcher au plus près de l'Etat, détenir ses secrets, ou bien être l'Etat, le représenter aux yeux des citoyens et au sein du monde, connaître et se mêler des questions qu'il traite. Tel est le cas des deux figures de cette histoire, le colonel et le général, qui dans le temps d'une fracture, d'un basculement qui devient cataclysme, après un éclair de feu à la tombée du soir, dans la lumière incertaine qui confond les chiens et les loups, s'affrontèrent jusqu'à ce que mort s'ensuive.   

Leur rencontre est un duel singulier et fatal. Les idées, les mots et les armes y tiennent une place égale. S'y mêlèrent le courage passionné d'un homme et la raison d'Etat, la conviction obstinée d'un accusé et la rancune d'un chef, la droiture d'un jeune officier et le machiavélisme d'un meneur politique, la pureté d'un conjuré et l'intransigeance d'une personnalité couronnée par son passé. Deux caractères d'exception, l'un idéaliste et l'autre réaliste, se toisent avec la même rigueur (et une non moindre vigueur) d'un bord à l'autre d'un événement tragique, dans une tourmente qui semble ne pouvoir trouver qu'une fin sanglante et partielle. Frères jumeaux aux extrémités d'un temps, ennemis dans le présent, tous deux pareillement époux, pères, patriotes, officiers de l'armée au service de leur pays, intègres par éducation, aristocrates de l'esprit, mais qui n'atteignirent pas le même degré de pragmatisme, s'opposent sur le terrain de l'Histoire qui se fabrique.   

La géométrie et l'issue de cet énigmatique engagement d'un homme contre un autre s'enracinent dans les dernières convulsions de l'Empire, quand des formes qui semblaient naturelles deviennent intolérables. La tragédie que jouèrent le colonel Donadieu et le général de Grandberger, en marge de l'avancée des choses du monde et sans jamais l'infléchir (l'un refusant d'y croire et l'autre tirant du jeu l'épingle de son pays), qui fut à la fois extravagante et prosaïque, insignifiante et emblématique, appartient aux accidents de l'Histoire, aux crimes des temps révolutionnaires, aux grands souvenirs de l'Empire, dans ce moment où il refuse de mourir, quand sur la Terre du Sud se réveille l'âme d'une nation.   

Par les diableries d'un souverain outragé, par sa machination judiciaire (qu'une narration partisane a refoulée aux bords du récit qu'elle en donne, renvoyant la victime dans l'espace nébuleux d'une improbable folie), un homme est mort qui faisait honneur à son pays. La salve a claqué dans l'air mouillé de l'aube. Le peloton s'est retiré pour toujours. Le silence d'une honte entoure ce sacrifice. C'est de cet épisode qu'il convient de faire la chronique, sans laquelle le temps pourrait le disputer à la mémoire.   

Livre 6/7 pour le Challenge du 1% littéraire 1pourcent2010

12 septembre 2010

Ouragan – Laurent Gaudé

ouragan Actes Sud – août 2010 – 188 pages

Quatrième de couverture :
A La Nouvelle-Orléans, alors qu'une terrible tempête est annoncée, la plupart des habitants fuient la ville. Ceux qui n'ont pu partir devront subir la fureur du ciel. Rendue à sa violence primordiale, la nature se déchaîne et confronte chacun à sa vérité intime : que reste-t-il en effet d'un homme au milieu du chaos, quand tout repère social ou moral s'est dissous dans la peur ? Seul dans sa voiture, Keanu fonce vers les quartiers dévastés, au cœur de la tourmente, en quête de Rose, qu'il a laissée derrière lui six ans plus tôt et qu'il doit retrouver pour, peut-être, donner un sens à son existence... Dans un saisissant décor d'apocalypse, Laurent Gaudé met en scène une dizaine de personnages qui se croisent ou se rencontrent. Leurs voix montent collectivement en un ample choral qui résonne comme le cri de la ville abandonnée à son sort. Roman ambitieux à l'écriture empathique et incantatoire, Ouragan mêle la gravité de la tragédie à la douceur bienfaisante de la fable pour exalter la fidélité, la fraternité, et l'émouvante beauté de ceux qui restent debout.

Auteur : Romancier et dramaturge né en 1972, Laurent Gaudé a reçu en 2004 le prix Goncourt pour son roman Le Soleil des Scorta. Son œuvre, traduite dans le monde entier, est publiée par Actes Sud.

Mon avis : (lu en septembre 2010)
J'ai lu avec beaucoup de plaisir le nouveau livre de Laurent Gaudé. A travers une galerie de personnages très différents qu'il décrit finement et précisément, il nous raconte la tempête Katrina sur la Nouvelle-Orléans. Cela commence par les prémices de l'Ouragan, « une lointaine odeur de chienne », puis c'est la fuite et l'évacuation des gens, mais certains restent, ils ont nulle part où aller. « Les gens ont peur, suent, se dépêchent pour ne pas perdre une minute et elle n'en est pas. Elle n'a pas vraiment peur, elle ne pense pas à la mort, elle pense juste que ce sera dur, une épreuve de plus. »
Ensuite c'est le déluge, le vent, la pluie.  « Un immense nuage noir a mangé le ciel. Le vent est sur nous.[...] Le vent des ouragans qui ne se repose jamais, qui souffle de façon constante avec la même rage. Les arbres s'agitent dans la tourmente.[...] Oh comme la nature est belle de colère. » Puis l'après-tempête, la ville est vide, abandonnée. « Le jour s'est levé mais je sais que le pire nous attend. L'heure qui vient, c'est celle des chacals, […] Les ombres envahissent les rues et prennent possession de la ville. Ils seront pires que le vent. »
Et c'est l'inattendue, les digues lâchent et peu à peu l'eau inonde la ville en particulier les quartiers les plus pauvres. Dans ce livre, on découvre une Amérique colorée et pleine de contrastes.
On ressent bien toute l'intensité des événements à travers les réactions des différents personnages, la proximité de la mort au cœur de la catastrophe révèle leurs vraies natures.
Une histoire belle et émouvante !

Sur ce même thème, mais traité différemment, j'ai déjà lu Zola Jackson de Gilles Leroy.

Extrait : (début du livre)
Moi, Josephine Linc. Steelson, négresse depuis presque cent ans, j'ai ouvert la fenêtre ce matin, à l'heure où les autres dorment encore, j'ai humé l'air et j'ai dit : "Ça sent la chienne." Dieu sait que j'en ai vu des petites et des vicieuses, mais celle-là, j'ai dit, elle dépasse toutes les autres, c'est une sacrée garce qui vient et les bayous vont bientôt se mettre à clapoter comme des flaques d'eau à l'approche du train. C'était bien avant qu'ils n'en parlent à la télévision, bien avant que les culs blancs ne s'agitent et ne nous disent à nous, vieilles négresses fatiguées, comment nous devions agir. Alors j'ai fait une vilaine moue avec ma bouche fripée de ne plus avoir embrassé personne depuis longtemps, j'ai regretté que Marley m'ait laissée veuve sans quoi je lui aurais dit de nous servir deux verres de liqueur - tout matin que nous soyons - pour profiter de nos derniers instants avant qu'elle ne soit sur nous. J'ai pensé à mes enfants morts avant moi et je me suis demandé, comme mille fois auparavant, pourquoi le Seigneur ne se lassait pas de me voir traîner ainsi ma carcasse d'un matin à l'autre. J'ai fermé les deux derniers boutons de ma robe et j'ai commencé ma journée, semblable à toutes les autres. Je suis descendue de ma chambre avec lenteur parce que mes foutues jambes sont aussi raides que du vieux bois, je suis sortie sur le perron et j'ai marché jusqu'à l'arrêt du bus. Moi, Josephine Linc. Steelson, négresse depuis presque cent ans, je prends le bus tous les matins et il faudrait une fièvre des marais, une de celles qui vous tordent le ventre et vous font suer jusque dans les plis des fesses, pour m'empêcher de le faire. Je monte d'abord dans celui qui va jusqu'à Canal Street, le bus miteux qui traverse le Lower Ninth Ward, ce quartier où nous nous entassons depuis tant d'années dans des maisons construites avec quatre planches de bois, je monte dans ce bus de rouille et de misère, parce que c'est le seul qui prenne les nègres que nous sommes aux mains usées et au regard fatigué pour les emmener au centre-ville, je monte dans ce bus dont la boîte de vitesses fait un bruit de casserole mais j'en descends le plus vite possible, six stations plus loin. Je pourrais aller jusqu'à Canal Street mais je ne veux pas traverser les beaux quartiers dans ce taudis-là. Je descends dès que les petites baraques du Lower Ninth laissent place aux maisons à deux étages du centre, avec balcon et jardin, je m'arrête et j'attends l'autre bus, celui des rupins. C'est pour être dans celui-là que je me lève le matin. C'est dans celui-là que je veux faire le tour de la ville, un bus de Blancs qui me dévisagent quand je monte parce qu'ils voient tout de suite que je suis du Lower Ninth, c'est celui-là que je veux et si je me lève si tôt, c'est que je veux qu'il soit bondé parce que, lorsque je monte, cela me plaît d'avoir devant moi, en une double rangée un peu blafarde, tous ceux qui vont s'épuiser au travail. Je m'assois. Et je le fais toujours avec un sourire d'aise, n'en déplaise aux jeunes qui me regardent en se demandant quel besoin a une vieille carne dans mon genre de prendre le bus si tôt, encore qu'il n'en soit pas tant que ça à se demander ce genre de choses car la plupart s'en foutent, comme ils se foutent de tout. Je le fais parce que j'ai gagné le droit de le faire et que je veux mourir en ayant passé plus de jours à l'avant des bus qu'à l'arrière, tête basse, comme un animal honteux. Je le fais et c'est encore meilleur lorsque je tombe sur des vieux Blancs. Alors là, oui, je prends tout mon temps. Car je sais que, même s'ils font mine de rien, ils ne peuvent s'empêcher de penser qu'il fut un temps, pas si lointain, où mon odeur de négresse ne pouvait pas les importuner si tôt le matin, et j'y pense moi aussi - si bien que nous sommes unis, d'une pensée commune, même si chacun fait bien attention de ne rien laisser paraître, nous sommes unis, ou plutôt face à face - et je gagne, chaque fois. Je m'assois le plus près de là où ils sont, en posant mes fesses sur un morceau de leur veste si possible pour qu'ils soient obligés de tirer dessus et que leur mécontentement croisse encore. Jamais aucun de ces vieux Blancs ne m'a laissé sa place lorsqu'il est arrivé que le bus soit plein. Une fois seulement, alors que j'avançais dans la travée centrale, un homme m'a souri, s'est déplacé pour aller côté fenêtre et m'a fait signe de m'installer à côté de lui, sur la place qu'il libérait. "Tu n'as pas peur des vieilles vaches noires, fils ?" j'ai lancé, pour rire. Il m'a répondu en souriant : "Nous nous sommes battus pour cela." C'est depuis ce jour que lorsque j'ai besoin d'un clou, ou d'une ampoule - ce qui n'arrive pas si souvent -, je traverse la ville pour aller chez Roston and Sons, le quincaillier. Car ce jeune blanc-bec est le cadet du vieux Roston et je me fous que le clou soit plus cher qu'ailleurs, j'y vais au nom des vieilles luttes et du goût savoureux de la victoire. Moi, Josephine Linc. Steelson, négresse depuis presque cent ans, je dois être une bien grande pécheresse car, je l'avoue franchement, je ne me lasse pas d'avoir gagné. Je fais le tour de la ville en bus chaque matin et c'est comme de faire la tournée de mon empire. Les chauffeurs, je les connais. Ils m'aiment bien et me saluent avec politesse. Ce jour-là, donc, comme tous les autres depuis si longtemps, je suis montée dans le premier bus. Il y avait une place au premier rang à la droite du chauffeur et je m'y suis mise. "Une belle journée qui s'annonce, hein, miss Steelson ?..." a-t-il lancé. Et comme je n'aime pas parler pour ne rien dire, comme l'avis des autres m'importe peu, j'ai répondu, en articulant bien pour que tous les gens assis derrière entendent, j'ai répondu : "Ne crois pas ça, fils. Le vent s'est levé à l'autre bout du monde et celle qui arrive est une sacrée chienne qui fera tinter nos os de nègres..."

Déjà lu du même auteur :

La_porte_des_Enfers La porte des enfers   le_soleil_des_scorta Sous le soleil des Scorta

la_mort_du_roi_tsongor  La mort du roi Tsongor Eldorado_Laurent_Gaud_  Eldorado

Livre 5/7 pour le Challenge du 1% littéraire 1pourcent2010

Publicité
Publicité
8 septembre 2010

Des gifles au vinaigre – Tony Cartano

Livre lu dans le cadre du partenariat Blog-o-Book et Albin Michel

des_gifles_au_vinaigre Albin Michel – août 2010 – 272 pages

Quatrième de couverture :
« Faire d’un père l’objet d’une fiction n’est pas un sacrilège, surtout si l’on considère qu’il fut un être d’illusion, entièrement façonné par l’utopie. »
Février 1939. Franco a gagné. Les armées républicaines se replient sur la frontière française. A. fuit avec ses troupes villes et villages dévastés. Il laisse derrière lui son passé et ses faits d’armes : femme et enfant, la bataille de Teruel et la traversée de l’Ebre. Mêlant l’histoire trouble de la guerre civile espagnole, visions hallucinées du siècle et souvenirs d’enfance interdits et imaginaires, son fils tente, des années plus tard, de reconstituer la trajectoire de cet homme dont il ignore presque tout.
Et, à travers la réécriture de cette histoire vécue ou fantasmée, c'est le mystère de la littérature qu'explore le romancier Tony Cartano, dans un récit aussi ambitieux que personnel

Auteur : Écrivain, éditeur, Tony Cartano, né à Bayonne en 1944, est l'auteur de plusieurs romans dont Blackbird (1980), Bocanegra (1984), et Milonga (2004).

Mon avis : (lu en septembre 2010)
Dans ce livre l'auteur nous raconte en alternance ses souvenirs d'enfance et la Guerre d'Espagne de son père, Alfonso. Tony Cartano est né en 1944 à Bayonne d'un deuxième mariage.
En février 1939, Alfonso fait partie de l'armée républicaine, qui se replie vers la frontière française. A. rejoint le centre de triage de La Tour de Carol.. Il est emprisonné au camp de Gurs puis ayant travaillé comme tourneur ajusteur chez Hispano Suiza à Barcelone, il est envoyé à Toulouse pour travailler chez Breguet. C'est à Bayonne qu'il fera connaissance avec Sixta, la mère de Tony Cartano. Petit à petit on reconstitue la vie de son père mais il reste beaucoup de non-dits.

Les faits sont relatés dans le désordre et heureusement que certains chapitres sont datés pour que le lecteur s'y retrouve un peu. Il y a également de nombreuses digressions qui embrouillent encore plus la lecture de ce livre. Je n'ai pas été convaincu par ce livre.

Le titre de ce livre vient d'une expression espagnole « Hostias en vinaigre » qui nous est longuement expliquée dans un chapitre du livre, c'est un juron qu'utilise souvent Alfonso...

Merci à Blog-O-Book et les éditions Albin Michel pour ce partenariat.

D'autres avis : Fashion a aimé

Extrait : (début du livre)
3 février 1939
« Roberto, amène-toi. Viens voir. »
Adossé contre le pneu de la camionnette, encapuchonné sous sa couverture de campagne, le canonnier s'était assoupi une heure ou deux, se jurant bien que le brouillard et le froid nocturne ne le tueraient pas. Avec ses vingt-cinq ans et sa solide carrure d'avant-centre du club de football de Gérone, Roberto ne craignait rien plus que l'obscurité glacée, trompeuse, qui donne l'illusion du repos salvateur mais qui, en réalité, s'apprête à vous saisir aux poumons et à vous liquéfier de l'intérieur. Le sifflement des balles, la violence des escarmouches, ça ne lui faisait pas peur. Du moment qu'il avait décidé d'affronter le danger. Le plus dur, c'était le reste : tout ce qui rampait, sournois, le sommeil abruti, les poux de la tignasse et du pli des couilles – le désespoir. Depuis trente et un mois, il avait tout donné de sa vie à la guerre. Mieux qu'un entraînement permanent.
A. secoua le corps tétanisé de son compagnon qui s'ébroua.
« Que se passe-t-il ? Les Navarrais attaquent ? »
A. avait assuré son tour de garde, le dernier de la nuit, assisté de Jordi et Anselmo, ses deux meilleurs tireurs. Ils avaient ensemble grillé deux ou trois cigarettes roulées avec le peu de tabac qu'il leur restait et marché de long en large sans arrêt pour oublier leurs ampoules aux pieds et leurs doigts gourds. Pour surveiller aussi la petite route en contrebas du tertre où la quinzaine d'hommes demeurés sous les ordres de A. avaient trouvé refuge derrière un rideau de bouleaux.
Le jour était loin de se lever encore. De toute façon, avec le grésil qui ne s'était pas arrêté de la nuit, la visibilité aurait été limitée, peut-être même opaque jusqu'à la route distante d'à peine deux cents mètres. Ce qui avait attiré l'attention de A., sur le coup de cinq heures, c'était comme un vaste murmure sorti du néant, une vague de mugissements de plus en plus lourds, inquiétants, le halètement sauvage d'un immense troupeau prisonnier d'une nature hostile, un univers en délabrement.
A. décida d'envoyer Jordi en reconnaissance. D'où venait ce vacarme ? Il fallait en avoir le cœur net. Pourtant, à cet instant, c'était plutôt son estomac creux qui préoccupait le commissaire délégué à la 5e batterie de DCA, groupe 2. Depuis plusieurs jours, on avait commencé à compter et réduire les rations alimentaires. Il n'y avait plus grand-chose à se mettre sous la dent. Même la camionnette qui tirait le petit et obsolète canon anti-aérien de fabrication soviétique n'avait plus d'essence. Elle gisait à demi-renversée dans un fossé neigeux, sur le chemin de rocaille menant à la clairière où A. avait installé le campement.
La bâche grisâtre froissée par le froid abritait quatre ou cinq kilos de pommes de terre germées que les rats n'avaient pas dénichées. Malgré les risques, et notamment le signal que cela pouvait procurer aux troupes de choc ennemies progressant chaque heure avec leurs maudites bottes de sept lieues, A. alluma un brasero à partir du petit bois ramassé dans la clairière. Dans cette vallée montagneuse, c'était la seule chose que l'on pouvait se procurer en abondance.
La veille, Anselmo – un paysan du delta de l'Èbre qui n'avait de compte à rendre à personne et sans doute le plus débrouillard des hommes de A. – était, de son propre chef, parti en vadrouille. C'était l'expression utilisée pour se dédouaner auprès de son supérieur. A. l'avait engueulé. Mais Anselmo avait rapporté de son échappée quelques navets d'un champ voisin et un lapin chapardé dans un clapier d'une ferme située à plus d'un kilomètre. « Solidarité ouvrière ! » s'était-il sobrement exclamé en guise de justification. A. s'était contenté d'acquiescer en maugréant lui aussi quelque formule magique issue du vocabulaire révolutionnaire. Ils avaient tous faim.

Livre 4/7 pour le Challenge du 1% littéraire 1pourcent2010

7 septembre 2010

L'héritage impossible – Anne B. Ragde

l_h_ritage_impossible Balland – mai 2010 – 348 pages

traduit du norvégien par Jean Renaud

Quatrième de couverture :
« - Je n'y arriverai pas murmura-t-elle.
Il l'a pris à nouveau dans ses bras, la serra contre lui, lui envoya un souffle chaud dans les cheveux.
- Je n'y arriverai pas.
- Mais si, dit-il. Je vais vous aider. Je vais vous aider, Torunn.
Par-dessus son épaule, elle apercevait la fenêtre de la cuisine. La cuisine de Neshov. Elle était là, et il était mort. »

Dans ce troisième tome de la « Trilogie des Neshov », nous suivons les personnages de La Terre des mensonges et La Ferme des Neshov, jusque dans ce qui sera peut-être une toute nouvelle vie. Après la révélation du terrible secret qui a ébranlé la famille entière, les relations entre les frères se dégradent, pour se diluer dans de pesants non-dits. Jusqu'au jour où ils doivent, ensemble, faire face. Il fait une chaleur torride lorsque tout le monde se trouve réuni. Et Torunn, l'héritière de la ferme, détient la clé des destins de tous les autres...

Auteur : Née en 1957, elle a passé son enfance à Trondheim, ancienne professeur assistante de communication à l'Université de Trondheim, elle a écrit plus de quarante livres depuis 1986 aussi bien pour les adultes que pour les enfants. Anne B. Ragde est traduite dans plus de 15 langues. Ses romans se sont vendus à des millions d’exemplaires en Norvège. La trilogie d’Anne B. Ragde a été adaptée en série TV suivie par des millions de Norvégiens. La Ferme des Neshov a obtenu en Norvège le Prix des Libraires et des Lecteurs.

Mon avis : (lu en septembre 2010)
C'est le troisième tome de la « Trilogie des Neshov ». Le tome précédent "La Ferme des Neshov" se concluait sur un épisode dramatique : le suicide de Tor. Sa fille Torunn se sent coupable, elle reprend en main la ferme avec l'aide du remplaçant Kai Roger et elle s'occupe aussi du grand-père. Mais le cœur n'y ait pas, elle continue plus par devoir que par envie. D'un autre côté les deux frères Margido et Erlend ont des projets d'avenir concernant la ferme : Margido veut installer son dépôt de cercueil dans une des granges et payer un loyer qui aidera les finances de la ferme. Erlend prévoit d'aménager une maison de vacances dans un ancien silo. Mais ils ne s'aperçoivent pas du mal-être de Torunn et ils seront surpris et perdus lorsqu'elle disparaîtra de la ferme.

J'ai pris beaucoup de plaisir à retrouver cette famille atypique composée de personnages authentiques. On retrouve une ambiance de canicule dans cette campagne norvégienne.

Extrait : (début du livre)
Elle était au milieu de la cour lorsqu'il arriva. Les bras ballants, elle le regarda garer sa voiture comme d'habitude, entre la grange et la remise. A peine avait-il ouvert la portière qu'il lança :
- Désolé, je suis un peu en retard. On a passé une bonne soirée, hier soir, hein !

Elle entendit ses paroles, vit les contours de son corps, ses gestes, dans la lueur gris sale du matin. Mais elle vit surtout qu'il venait vers elle, et c'était indispensable, avant qu'elle ne s'écroule, une question de secondes.
- Kai...
- J'arrive ! Cria-t-il.
- Kai Roger.
Il avait soudain entendu quelque chose dans sa voix, peut-être un sanglot, une façon de geindre, elle l'ignorait, mais son corps se figea un court instant, avant qu'il ne s'élance jusqu'à elle.
- Qu'est-ce qui se passe ?
- Mon père. Il... Je l'ai tiré dans l'allée centrale et j'ai refermé la porte de la loge, hors de portée de Siri.
-Mais qu'est-ce que...
- Il s'est suicidé. J'ai trouvé le flacon de comprimés. Ceux qu'on lui avait prescrits pour sa jambe. Et des bouteilles de bière, je crois. Je n'ai pas vraiment réussi à... Il est mort en tout cas. Et Siri, sa truie, a... je ne sais pas... le nez et plusieurs doigts...
Il passa les bras autour d'elle.
- Mon Dieu, Torunn.
Elle sentit le poids de ses bras, ferma les yeux et pensa à celui des chevilles de son père entre ses mains, à la botte qui avait glissé quand elle s'était mise à le traîner, au regard excité de Siri, au sang qui commençait à sécher autour de sa gueule, aux cris des autres porcs.
- C'est de ma faute, dit-elle.
- Torunn.
- Il a abandonné et c'est de ma faute.
Kai Roger relâcha son étreinte, tout en la prenant par les épaules et en l'écartant de lui.
- Regardez-moi !
- Non.
- Écoutez-moi, alors ! Je vais à la porcherie et je le ramène dans la buanderie.
Pleurait-elle ? Elle ne le pensait pas. Elle essayait seulement de sentir ses propres larmes, mais elle n'avait aucune sensation.

Déjà lu du même auteur :

la_terre_des_mensonges La Terre des mensonges  la_ferme_des_Neshov La Ferme des Neshov

Lu dans le cadre du Challenge Viking Lit' Viking_Lit

4 septembre 2010

Été – Mons Kallentoft

_t_ Le Rocher Éditions - mai 2010 – 357 pages

traduit du suédois par Max Stadler et Lucile Clauss

Quatrième de couverture :
C'est l'été le plus chaud que Linköping ait jamais connu. La forêt qui borde la ville s'embrase, les nuages de fumée planent dans le ciel obscurci et menacent les citadins. Les incendies n'empêchent pas un pervers sexuel particulièrement sordide et cruel de faire régner la terreur dans la ville. L'enfer brûlant des flammes crée une sorte de solidarité parmi les gens, alors que la peur et l'angoisse face aux meurtres horribles du tueur font émerger des soupçons et des préjugés envers celles et ceux qui semblent différents. L'horreur devient totale, quand la propre fille de Malin Fors l'enquêtrice des romans de Kallentoft se fait enlever. Chaque minute compte, et Malin n'a plus que son instinct de policier et de mère pour l'aider à sauver l'être qui lui est le plus cher au monde.

Auteur : Mons Kallentoft est né en 1968 en Suède. Journaliste et auteur, il a déjà publié 5 romans lesquels ont reçu de nombreux prix. Après Hiver, Été est le 2e roman d une tétralogie dont chaque livre sera articulé autour d'une saison.

Mon avis : (lu en septembre 2010)
Après Hiver, nous retrouvons l'enquêtrice Malin Fors. C'est la canicule. Des incendies ravagent Linkoping. Josefin, 15 ans, est retrouvée nue errant dans un parc. Elle ne se souvient de rien. Theresa, une adolescente du même âge, a disparu. Est-ce que les deux affaires ont un lien ?
L'enquête avance lentement. La chaleur est étouffante. Cela donne une ambiance pesante. Certaines pistes vont amener des préjugés sur la communauté homosexuelle ou sur les immigrés. On voit évoluer Malin, toujours attachante et volontaire, avec son coéquipier Zeke. Malin se sent seule car sa fille Tove est partie en vacances à Bali avec son père.

J'ai pris beaucoup de plaisir à lire ce livre même si sa construction est très proche de celle d'Hiver. Les morts parlent au lecteur à plusieurs reprises au long de l'enquête... Maintenant, j'attends avec impatience "Automne" et "Printemps".

Mais attention à la Quatrième de couverture qui nous dévoile un fait de l'intrigue qui se passe dans les dernières pages du livre...

Extrait : (début du livre)
Je ne vais pas te tuer, mon ange d'été, je vais seulement t'aider à renaître.
Tu dois retrouver la pureté de l'innocence. La saleté des vieilles histoires doit être évacuée, le temps doit se trahir et il ne doit rester que le bien.
J'ai essayé de ne pas tuer, mais, sans cela, la renaissance était impossible, la substance est restée collée à la matière, et en toi comme en moi, l'ignominie continuait de vibrer comme une larve chaude et noire.
A méchanceté dans sa chrysalide. Le temps déchiré.
J'ai essayé de diverses manières, fait d'innombrables tentatives, mais je n'y suis pas parvenu.
J'ai lavé, frotté, récuré.
Mes anges d'été. Ils ont dû regarder des tentacules blancs, des pattes d'araignée qui grattent, des pattes de lapin.
Je les ai surveillés, les ai attrapés et emmenés.
Enfin, je touche au but.
Il est assis sur le canapé. Son ventre n'est plus qu'une plaie béante, et des serpents noirs se tortillent par terre. Peux-tu le voir ? Il ne peut plus rien faire de mal ni prétendre que tu le voulais. Les planches de chêne ne vont plus craquer, plus jamais l'odeur de schnaps ne va polluer l'air.
Cet été, le monde brûle.
Les arbres se transforment en sculptures noires et rabougries. Ils sont un monument à notre propre échec et à notre impuissance à nous aimer.
Le feu et moi avons beaucoup en commun. Nous détruisons pour qu'une nouvelle vie puisse naître.
Reste tranquille, petite.
Cela fait à peine quelques heures que j'ai roulé devant cette forêt embrasée. Je t'ai entendu taper contre le coffre de la voiture, tu voulais sortir.
Elle pensait tout savoir sur moi. Comme c'est prétentieux.
En réalité, c'est comme ça : personne ne peut vivre dans la peur et la méfiance. Si quelqu'un a volé la confiance à l'autre, il sera condamné à mourir.
Cette confiance est voisine de l'amour, c'est pourquoi elle est aussi voisine de la mort et des pattes d'araignée blanches. Je sais maintenant que je ne pourrai plus jamais souhaiter autre chose que de me faire du mal. Mais lorsque tu as la chance de pouvoir renaître, le sort est suspendu. Bientôt tout sera fini. Tout sera clair et pur, blanc et lumineux.
Mon ange d'été ne sentira rien, comme nous.
Mais tu ne dois pas avoir peur, c'est seulement l'amour qui doit renaître. L'innocence.
Et puis nous roulerons ensemble à bicyclette sur la digue, le long du canal, vers un été éternel.

Déjà lu du même auteur :

hiver Hiver

Lu dans le cadre du Challenge Viking Lit' Viking_Lit

2 septembre 2010

Le Délégué – Didier Desbrugères

Livre lu dans le cadre du partenariat Blog-o-Book et  Gaïa

le_d_l_gu_ Gaïa – août 2010 – 304 pages

Quatrième de couverture :
Dans une vaste République jamais nommée, un homme s'apprête à prendre ses fonctions de Délégué. Un voyage en train de dix jours, en troisième classe, doit l'emmener jusqu'au bout de la steppe, au bourg de Lurna. Alors le Délégué Josef Strauber pourra servir dignement l'Administration, remplir la mission qu'on lui a confiée et jouir des avantages de son rang.
Mais le cours des choses ne s'accordera pas à ses aspirations profondes. Lurna, village autrefois brûlé, lui réserve un non-accueil. Josef S. est un homme seul. Porté à la réflexion, la lecture et la contemplation, il n'est pas effrayé par la rudesse de la vie qui l'attend ou la compagnie fruste d'une gouvernante flanquée de son petit garçon. Lorsque surgit le doute, ou que pointe la résignation, quelle flamme vacillera la première ? Celle de sa droiture ou celle de sa raison ?

Auteur : Didier Desbrugères est né en 1960 et vit en Bretagne. Esprit éclectique, il s’est essayé à la peinture et à la sculpture sans jamais rompre ni avec la lecture ni avec l’écriture, pôles magné­tiques de son existence. Il a tenu une galerie d’art tout en menant une carrière professionnelle dans l’aéronautique et en poursuivant son apprentissage de l’écriture. Le Délégué est son premier roman.

Mon avis : (lu en août 2010)
J'ai eu beaucoup de mal à lire ce livre. Cette lecture a été laborieuse en partie du fait que l'écriture du livre est très dense, le premier chapitre s'achève à la page 124, le second chapitre à la page 240... L'écriture est très littéraire, il y a beaucoup de détails et de descriptions.

Cela commence par un très long voyage en train. Josef Strauber (ou S.) doit aller prendre ses nouvelles fonctions de Délégué dans la ville lointaine de Lurna. Il voyage en troisième classe, c'est bruyant et plein d'odeurs et ils rencontre de nombreux personnages. Lors d'un arrêt pour se ravitailler dans une toute petite gare Yépan qui n'est même pas mentionnée sur sa carte, S. va rencontrer Britov qui va lui faire comprendre que son futur rôle ne sera pas aussi facile qu'il l'imagine.

La deuxième partie se passe à Luna, S. découvre qu'il n'est pas vraiment attendu car cela fait plus d'une génération qu'il n'y a plus de Délégué dans cette région éloignée. On lui donne la maison de l'ancien Délégué qui se trouve être en mauvais état et à l'écart du village actuel. Mona et son fils André âgé de sept ans, sont là pour tenir la maison. S. se retrouve donc isolé, cherchant à définir son rôle de Délégué. Il semble subir sa vie.

J'ai du mal à définir ce livre, est-ce un conte ? Une fable ? Ce voyage représente-t-il notre chemin de la vie avec ses rêves, ses désirs, ses joies mais aussi la réalité, les renoncements et les malheurs.

J'avoue ne pas avoir aimé ce livre, j'ai été vraiment hermétique à ce premier roman. J'ai pas su comprendre qu'elles étaient les intentions de l'auteur. Dommage.

Merci cependant à Blog-O-Book et aux Éditions Gaïa pour m'avoir permis de découvrir ce livre.

Extrait : (début du livre)
La lumière tombe des fenêtres à meneaux. Rongée par l'humidité comme une fresque d'église, l'immense carte de la République habille les quatre murs de la salle des Délégués, enjambe portes et fenêtres, et empiète par endroits sur les corniches du plafond. Elle date. Sans doute la doit-on à un artiste de second ordre. Elle est peinte à la détrempe. Des vignettes aux couleurs crayeuses, aux prétentions réalistes, distribuent villes, fleuves, montagnes et plaines. L'étendue du territoire étourdit et sa diversité étonne. Édifices coiffés de coupoles ou de bulbes, flèches gothiques, portes monumentales parées de bas-reliefs de céramique, figures monolithiques arrachées à la roche. Tous les mythes, toutes les croyances cohabitent. La République expose sa domination universelle.
Lettre de nomination en main, Josef Strauber parcourt des yeux l'interminable itinéraire pour rejoindre son poste ; encore la Providence l'a-t-elle favorisé, car le bourg de Lurna n'est pas le plus éloigné de la capitale. Loin s'en faut. Néanmoins, selon son estimation, plusieurs semaines de voyage l'attendent. De fait, l'étendue de la République est telle qu'il est inconcevable de penser réunir, ne serait-ce qu'une fois par décennie, l'ensemble des Délégués. Pas même par zone, ni par région. Si bien que la salle vaste et dénudée ne sert jamais. C'est pour cette même raison que les autorités gouvernementales ont inlassablement favorisé l'amélioration des moyens de communication. Le service des agents de liaison, assimilé à un corps militaire, appartient à l'élite de la République. Il est envié des nations voisines. L'esprit d'innovation technique l'anime. Grâce à lui, les Délégués sont reliés aux organes centraux.

Livre 3/7 pour le Challenge du 1% littéraire 1pourcent2010

1 septembre 2010

Point sur mes Challenges 2010...

coeur_vs31er challenge : Les coups de coeur de la blogosphère

livre n°1 : Seule Venise - Claudie Gallay  proposé par Gil
livre n°2 :
Elle s'appelait Sarah - Tatiana de Rosnay proposé par Suffy
livre n°3 :
L'attrape-cœurs - J. D. Salinger proposé par Anneso
livre n°4 :
Mon enfant de Berlin -Anne Wiazemsky  proposé par Clarabel
livre n°5 :
Ravel - Jean Echenoz proposé par Denis

livre n°6 :
Le cœur est un chasseur solitaire - Carson McCullers proposé par Brize
livre n°7 : Le club des Incorrigibles Optimistes - Jean-Michel Guenassia proposé par Catherine

livre n°8 :
Hunger Games - Suzanne Collins proposé par Gawou et Clarabel.
livre n°9 : Je vais bien, ne t'en fais pas – Olivier Adam proposé par Amy
livre n°10 : La mécanique du cœur - Mathias Malzieu proposé par Lael

challenge_100_ans_article_300x225 2ème challenge : 100 ans de littérature américaine

livre n°1 :  Jours de fête à l'hospice - John Updike
livre n°2 : 
L'attrape-cœurs - J. D. Salinger
livre n°3 : 
La couleur pourpre – Alice Walker

livre n°4 :  Le cœur est un chasseur solitaire - Carson McCullers
livre n°5 : 
Shutter Island - Dennis Lehane

Challenge terminé (5/5 livres lus), mais je continue !

livre n°6 : Le Prince des Marées - Pat Conroy
livre n°7 : Fille noire, fille blanche - Joyce Carol Oates
livre n°8 : Charleston Sud – Pat Conroy

livre n°9 : Long week-end – Joyce Maynard
livre n°10 : La Chorale des maîtres bouchers – Louise Erdrich
livre n°11 :
Un été prodigue – Barbara Kingsolver

a_lire_et_a_manger 3ème challenge : A lire et à manger - Challenge terminé !

Ce challenge est organisé par Chiffonette et il s'agit de lire un roman culinaire et d'en adapter une recette...

J'ai choisi :  Une gourmandise de Muriel Barbery, le livre a été lu et l'article et la recette ont été écrit. 

logo_challenge_ABC 4ème challenge : Challenge ABC 2010 - (23/26 livres lus)

Challenge organisé par Miss Giny et Ankya, il s'agit de lire 26 livres avec un auteur pour chaque lettre de l'alphabet... certaines lettres ont été difficiles à trouver !
Voici ma liste qui peut encore un peu évoluer :

A – Aslam Nadeem - La veine attente
B –
Benameur Jeanne – Présent ?

C – Conroy Pat – Le prince des marées

D - Decoin Didier - Les trois vies de Babe Ozouf
E – Echenoz Jean – Ravel
F – Flynn Gillian – Les lieux sombres
G – Gavalda Anna - L'échappée belle
H –
Heuré Gilles - L'homme de cinq heures

I –
Indridason Arnaldur – Hypothermie
J – Johnson Maureen – 13 petites enveloppes bleues
K – Kingsolver Barbara - Un été prodigue
L – Läckberg Camilla – Le tailleur de pierre
M –
Mankell Henning - Les chaussures italiennes
N – Nesbø Jo - L'homme chauve-souris
O - Ovaldé Véronique - Ce que je sais de Véra Candida
P – Perez-Reverte Arturo – Le cimetière des bateaux sans noms ou Le peintre des batailles
Q – Queffelec Yann - Les noces barbares
R – Radge Anne B. – La ferme des Neshov
S –
Saubade Valérie - Happy Birthday grand-mère

T –
Tropper Jonathan - Perte et fracas

U – Udall Brady - Le destin miraculeux d'Edgar Mint

V –
de Vigan Delphine - Les heures souterraines 
W – Winkler Martin - Les Trois Médecins
X - Xinran - Chinoises
Y - Yoshida - Park Life
Z – Zweig Stefan - Le voyage dans le passé

logo_coup_de_coeur_polar_oiseaux_coeur 5ème challenge : Coup de coeur polar 2009 - Challenge terminé !

Challenge organisé par Fersenette, chaque participant fait une liste de ses 3 coups de coeur polar en 2009, puis il lira un des coups de coeur proposé qu'il ne connaît pas.

Mes trois polars coups de coeur pour 2009 sont :

1 - Millénium 1, 2 et 3 de Stieg Larsson (Suède)
2 - Hiver arctique de Arnaldur Indridason (Islande)
3 - La princesse de glace de Camilla Läckberg (Suède)

Mon choix de lecture :

livre n°1 : Shutter Island de Dennis Lehane

lire_et_cin_ma 6ème challenge : Challenge Lunettes noires sur Pages blanches

Challenge organisé par Happy Few,  il suffit de lire un roman qui a été adapté à l'écran, de voir l'adaptation en question et d'en faire un billet qui les compare.

livre n°1 : Je vais bien, ne t'en fais pas – Olivier Adam
film n°1 : Je vais bien, ne t'en fais pas – Philippe Lioret

Challenge terminé mais je continue !

livre n°2 : Le chien jaune - Georges Simenon
film n°2 : Le chien jaune - Claude Barma (téléfilm -1968)

livre n°3 prévu : Le garçon en pyjama rayé - John Boyne
film n°3 prévu : Le Garçon au pyjama rayé (The Boy in the Striped Pyjamas) - Mark Herman

challenge_caprice 7ème challenge : Challenge Caprice - Challenge terminé !

Challenge organisé par Cocola, il s'agit, à partir d'une liste de participants, de lire avant fin 2010, un livre que nous choisi un autre challengeur et soi-même de choisir un livre pour un autre challengeur.

Pour ma part, j'ai donc été défiée par La grande Stef pour lire « Le K » de Dino Buzatti.

Et j'ai défié Virginie de découvrir «La femme en vert » d'Arnaldur Indridason.

Nouveaux Challenges...

1pourcent2010 8ème challenge : Challenge 1% littéraire 2010

Challenge organisé par Schlabaya, il s'agit de lire au moins 1% des 701 sorties littéraires prévues cet automne. Soit au moins 7 livres... 

livre n°1 : Desert Pearl Hotel - Pierre-Emmanuel Scherrer
livre n°2 : Une affaire conjugale - Eliette Abécassis
livre n°3 : Le Délégué - Didier Desbrugères
livre n°4 : Des gifles au vinaigre - Tony Cartano
livre n°5 : Ouragan - Laurent Gaudé
livre n°6 : Passé sous silence - Alice Ferney
livre n°7 : L'amour est une île - Claudie Gallay

Le coeur régulier - Olivier Adam

challenge_maigret 9ème challenge : Challenge Maigret

Challenge hommage organisé par Ferocias, il s'agit de lire au moins un livre de Maigret jusqu'au 12/02/2011 (date de l'anniversaire de Georges Simenon)

livre n°1 : Le chien jaune - Georges Simenon

Lecture commune :

lecture_en_commun_l_amour_est___la_lettre_A L'amour est à la lettre A - Paola Calvetti organisée par Alfie
                   avec Cynthia, Enitram, George, Loulou et Mango

SWAP :

swap_saint_patrick
Mon 1er SWAP : le
Swap de la St Patrick organisé par Canel, a été une belle réussite !

swap_in_follies
Mon 2ème SWAP : Swap in' Follies organisé par Amanda et Manu autour de New-York.

swap_scandinavia Nouveau SWAP : Swap Scandinavia organisé par Isleene, une invitation à découvrir la Scandinavie. Je termine mon colis, il sera bientôt prêt à être envoyé...

Swap_Frissons_NB Et je viens de m'inscrire au SWAP Frissons en Noir et Blanc organisé par Canel, autour des romans noirs et polars nordiques, les inscriptions sont ouvertes jusqu'au 8/09...   

Hommage à Denis Guedj :

hommage_denis_guedj organisé par moi-même sans beaucoup de succès...
livre n°1 : Les cheveux de Bérénice
livre n°2 : La Méridienne

Publicité
Publicité
<< < 10 20 30 31 32 33 34 35 36 37 38 > >>
A propos de livres...
Publicité
A propos de livres...
Newsletter
55 abonnés
Albums Photos
Visiteurs
Depuis la création 1 376 789
Publicité