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A propos de livres...
3 janvier 2010

L'Échappée belle – Anna Gavalda

Livre lu dans le cadre du logo_challenge_ABC- (2/26)

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Omnia - mai 2001 – 101 pages

Le dilettante – novembre 2009 - 164 pages

Présentation de l'éditeur :

Simon, Garance et Lola, trois frères et sœurs devenus grands (vieux ?), s'enfuient d'un mariage de famille qui s'annonce particulièrement éprouvant pour aller rejoindre Vincent, le petit dernier, devenu guide saisonnier d'un château perdu au fin fond de la campagne tourangelle. Oubliant pour quelques heures marmaille, conjoint, divorce, soucis et mondanités, ils vont s'offrir une dernière vraie belle journée d'enfance volée à leur vie d'adultes. Légère, tendre, drôle, L'Échappée belle, cinquième livre d'Anna Gavalda aux éditions Le Dilettante, est un hommage aux fratries heureuses, aux belles-sœurs pénibles, à Dario Moreno, aux petits vins de Loire et à la boulangerie Pidoune.

Auteur : Née en 1970, auteur à succès, Anna Galvalda occupe une place de choix dans les rayons de littérature populaire. Après avoir grandi en Eure-et-Loir dans une atmosphère folklorique, Anna Gavalda est envoyée en pension, à 14 ans, à la suite de la séparation de ses parents. Elle suit une hypokhâgne et obtient une maîtrise de lettres à la Sorbonne. Profitant du calme de la Seine-et-Marne et maman de deux enfants, elle cumule les métiers de chroniqueuse pour le cahier Paris-Ile-de-France du Journal du Dimanche, de professeur de français et d'assistante vétérinaire. Cette jeune femme dynamique reçoit le Grand Prix RTL-Lire pour son premier recueil de nouvelles 'Je voudrais que quelqu'un m'attende quelque part' en 1999. Mélange de simplicité, de merveilleuses et tragiques vérités quotidiennes, ce titre ne quitte pas les classements des meilleures ventes pendant des mois et est traduit dans une trentaine de langues. Elle s'essaie les années suivantes à de nouveaux styles, écrit son premier roman et un livre pour enfants. C'est durant l'été 2003 qu'elle commence à travailler sur son quatrième titre, un nouveau roman, 'Ensemble, c'est tout', un véritable succès dans le monde littéraire, critique et public, adapté au cinéma en 2007 par Claude Berri.

Mon avis : (lu en janvier 2010)

Ce court roman d'Anna Gavalda est une ré-édition de Le Dilettante, initialement publié par France-Loisirs en 2001. Anna Gavalda est une auteur que j'aime beaucoup, dans ce livre j'ai retrouvé le ton léger et plein de simplicité de «Ensemble, c'est tout». Ici, l'auteur nous raconte la fugue durant un week-end de deux frères et deux sœurs : ils ont la trentaine et le temps de ce week-end, ils vont revivre les souvenirs de leur adolescence. Les personnages sont attachants et vraiment bien décrits : il y a Garance, la narratrice, célibataire, sans situation stable, son frère aîné, Simon, marié à Carine qui « est tout un poème » et il semble satisfait par sa vie bien rangée. Il y a aussi Lola, la sœur aînée, qui sort d'un divorce difficile et le petit dernier, Vincent, qui reste un éternel adolescent.

J'ai pris beaucoup de plaisir à les accompagner dans cette belle «échappée» si agréable et pleine de nostalgie. Dommage que ce livre soit bien trop court !

Extrait : (page 85)

Simon nous a suppliées de ne pas nous parfumer toutes les trois en même temps.

Nous sommes arrivés à Pétaouchnoque dans les temps. J’ai enfilé ma jupe derrière la voiture et nous nous

sommes rendus sur la place de l’église sous les yeux médusés des Pétaouchnoquiens aux fenêtres.

La jolie jeune femme en gris et rose qui discutait avec l’oncle Georges, là-bas, c’était notre maman. Nous lui

avons sauté au cou en prenant garde aux marques de ses baisers.

Diplomate, elle a d’abord embrassé sa belle-fille en la complimentant sur sa tenue, puis s’est tournée vers nous en riant :

– Garance… Tu es superbe… Il ne te manque que le point rouge au milieu du front !

– Manquerait plus que ça, a lâché Carine avant de se précipiter sur le pauvre tonton fané, on n’est pas au carnaval que je sache… Lola a fait mine de me tendre son chapeau et nous avons éclaté de rire.

Notre mère s’est tournée vers Simon :

– Elles ont été insupportables comme ça tout le trajet ?

– Pire que ça, a-t-il acquiescé gravement.

Il a ajouté :

– Et Vincent ? Il n’est pas avec toi ?

– Non. Il travaille.

– Il travaille où ?

– Eh bien, toujours dans son château…

Notre aîné a perdu dix centimètres d’un coup.

– Mais… Je croyais… enfin il m’avait dit qu’il venait…

– J’ai essayé de le persuader mais rien à faire. Tu sais, lui, les petits-fours…

Il semblait désespéré.

– J’avais un cadeau pour lui. Un vinyle introuvable. J’avais envie de le voir en plus… Je ne l’ai pas vu depuis Noël. Oh, je suis tellement déçu… Je vais boire un coup, tiens…

Lola a grimacé :

– Calamba. Il n’est pas dou tout en forme notle Simone…

– Tu m’étonnes, ai-je rétorqué en matant miss Rabat-Joie qui se frottait à toutes nos vieilles tantes, tu m’étonnes…

– En tout cas, vous, mes filles, vous êtes splendides ! Vous allez nous le remonter, vous allez le faire danser

votre frère ce soir, n’est-ce pas ?

Et elle s’est éloignée pour assurer les civilités d’usage. Nous suivions du regard cette petite femme menue. Sa grâce, son allure, son peps, son élégance, sa classe… La Parisienne…

Le visage de Lola s’est rembruni. Deux adorables petites filles couraient rejoindre le cortège en riant.

– Bon, elle a dit, je crois que je vais aller rejoindre Simon, moi… Et je suis restée comme une idiote plantée au milieu de la place, les pans du sari tout flapis.

Pas pour longtemps tu me diras, parce que notre cousine Sixtine s’est approchée en caquetant :

– Hé, Garance ! Harikrishna ! Tu vas à un bal costumé ou quoi ?

J’ai souri comme j’ai pu en me gardant bien de commenter sa moustache mal décolorée et son tailleur vert pomme du Christine Laure de Besançon.

Quand elle s’est éloignée, c’est la tante Geneviève qui s’y est collée :

– Mon Dieu, mais c’est bien toi, ma petite Clémence ? Mon Dieu, mais qu’est-ce que c’est que cette chose en

fer dans ton nombril ? Ça ne te fait pas mal au moins ?

Bon, je me suis dit, je vais aller rejoindre Simon et Lola au café, moi… Ils étaient tous les deux en terrasse.

Un demi à portée de main, la gorge au soleil et les jambes allongées loin devant.

Je me suis assise dans un « crac » et j’ai commandé la même chose qu’eux.

Ravis, en paix, les lèvres festonnées de mousse, nous regardions les bonnes gens sur le pas de leur porte qui glosaient sur les bonnes gens devant l’église. Merveilleux spectacle.

– Hé, ce serait pas la nouvelle femme de ce cocu d’Olivier, là-bas ?

– La petite brune ?

– Nan, la blonde à côté des Larochaufée…

– Au secours. Elle est encore plus moche que l’autre. Mate le sac…

– Faux Gucci.

– Exact. Et même pas la qualité Vintimille. Faux Goutch’ de chez Beijing…

– La honte.

On aurait pu continuer comme ça encore longtemps si Carine n’était pas venue nous chercher :

– Vous venez ? Ça va commencer…

– On arrive, on arrive… a dit Simon, je termine ma bière.

– Mais si on n’y va pas tout de suite, insista-t-elle, on sera mal placés et je ne verrai rien…

– Vas-y, je te dis. Je te rejoins.

– Tu te dépêches, hein ?

Elle était déjà à vingt mètres, quand elle a crié :

– Et passe à la petite épicerie d’en face pour acheter du riz !

Elle s’est encore retournée :

– Pas du trop cher, hein ? Prends pas de l’Uncle Ben’s comme la dernière fois ! Pour ce qu’on en fait…

– Ouais, ouais… il a bougonné dans sa barbe.

On a aperçu la mariée au loin et au bras de son papa. Celle qui allait bientôt avoir une tripotée de petits ratons avec des oreilles de Mickey. On a compté les retardataires et ovationné l’enfant de chœur qui galopait à toute berzingue en se prenant les pieds dans son aube.

Quand les cloches se sont tues et que les autochtones sont retournés à leurs toiles cirées, Simon a dit :

– J’ai envie de voir Vincent.

– Tu sais, même si on l’appelle maintenant, a répondu Lola en soulevant son sac, le temps qu’il vienne…

Un gamin de la noce en pantalon de flanelle et raie sur le côté est passé à ce moment-là. Simon l’a alpagué :

– Hep ! Tu veux gagner cinq parties de flipper ?

– Ouais…

– Alors retourne suivre la messe et viens nous chercher à la fin du sermon.

– Vous me donnez l’argent tout de suite ? Je rêve. Les gamins d’aujourd’hui sont incroyables…

– Tiens, jeune escroc. Et pas de blagues, hein ? Tu viens nous chercher ?

– J’ai le temps d’en faire une maintenant ?

– Allez, vas-y, a soupiré Simon, et après, direction les orgues…

– O.K.

On est restés encore un moment comme ça et puis il a ajouté :

– Et si on allait le voir ?

– Qui ?

– Ben, Vincent !

– Mais quand ? j’ai dit.

– Maintenant.

– Maintenant ?

– Tu veux dire : maintenant ? a répété Lola.

– Tu dérailles ? Tu veux prendre la voiture et partir maintenant ?

– Ma chère Garance, je crois que tu viens de résumer parfaitement le propos de ma pensée.

– Tu es fou, a dit Lola, on ne va pas partir comme ça ?

– Et pourquoi pas ? (Il cherchait de la monnaie dans sa poche.) Allez… Vous venez les filles ?

Nous ne réagissions pas. Il a levé les bras au ciel :

– On se casse, je vous dis ! On se tire ! On met les bouts. On prend la tangente et la poudre d’escampette. On se fait la belle !

Livre lu dans le cadre du logo_challenge_ABC- (2/26)

Lu du même auteur :

ensemble_c_est_tout Ensemble, c'est tout   la_consolante La Consolante 

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Commentaires
S
Le format me déplaît donc je passerai mon tour ;)
Répondre
L
Gavalda et moi, c'est un peu "j'aime / je déteste". Aussi, je ne pense pas lire celui-ci. ;)
Répondre
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