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A propos de livres...
challenge
4 juin 2010

Point sur mes Challenges 2010...

coeur_vs31er challenge : Les coups de coeur de la blogosphère

livre n°1 :   Seule Venise - Claudie Gallay  proposé par Gil
livre n°2 : 
Elle s'appelait Sarah - Tatiana de Rosnay proposé par Suffy
livre n°3 :
L'attrape-cœurs - J. D. Salinger proposé par Anneso
livre n°4 :
Mon enfant de Berlin -Anne Wiazemsky  proposé par Clarabel
livre n°5 : 
Ravel - Jean Echenoz proposé par Denis

livre n°6 :
Le cœur est un chasseur solitaire - Carson McCullers proposé par Brize
livre n°7 :  Le club des Incorrigibles Optimistes - Jean-Michel Guenassia proposé par Catherine

livre n°8 :
Hunger Games - Suzanne Collins proposé par Gawou et Clarabel.
livre n°9 : l'auteur Olivier Adam proposé par Amy
livre n°10 : La mécanique du cœur - Mathias Malzieu proposé par Lael

challenge_100_ans_article_300x225 2ème challenge : 100 ans de littérature américaine

livre n°1 :  Jours de fête à l'hospice - John Updike
livre n°2 : 
L'attrape-cœurs - J. D. Salinger
livre n°3 : 
La couleur pourpre – Alice Walker

livre n°4 :  Le cœur est un chasseur solitaire - Carson McCullers
livre n°5 : 
Shutter Island - Dennis Lehane

Challenge terminé (5/5 livres lus), mais je continue !

livre n°6 : Le Prince des Marées - Pat Conroy
livre n°7 : Fille noire, fille blanche - Joyce Carol Oates
livre n°8 :  Charleston Sud – Pat Conroy

livre n°9 : Un été prodigue – Barbara Kingsolver

a_lire_et_a_manger 3ème challenge : A lire et à manger - Challenge terminé !

Ce challenge est organisé par Chiffonette et il s'agit de lire un roman culinaire et d'en adapter une recette...

J'ai choisi :  Une gourmandise de Muriel Barbery, le livre a été lu et l'article et la recette ont été écrit. 

logo_challenge_ABC 4ème challenge : Challenge ABC 2010 - (19/26 livres lus)

Challenge organisé par Miss Giny et Ankya, il s'agit de lire 26 livres avec un auteur pour chaque lettre de l'alphabet... certaines lettres ont été difficiles à trouver !
Voici ma liste qui peut encore un peu évoluer :

A – Aslam Nadeem - La veine attente
B –
Benameur Jeanne – Présent ?

C – Conroy Pat – Le prince des marées

D - Decoin Didier - Les 3 vies de Babe Ozouf
E – Echenoz Jean – Ravel
F – Flynn Gillian – Les lieux sombres
G – Gavalda Anna - L'échappée belle
H –
Heuré Gilles - L'homme de cinq heures

I –
Indridason Arnaldur – Hypothermie
J – Johnson Maureen – 13 petites enveloppes bleues
K – Kingsolver Barbara - Un été prodigue
L – Läckberg Camilla – Le tailleur de pierre
M –
Mankell Henning - Les chaussures italiennes
N – Nesbø Jo - L'homme chauve-souris
O - Ovaldé Véronique - Ce que je sais de Véra Candida
P – Perez-Reverte Arturo – Le cimetière des bateaux sans noms ou Le peintre des batailles
Q – Queffelec Yann - Les noces barbares
R – Radge Anne B. – La ferme des Neshov
S –
Saubade Valérie - Happy Birthday grand-mère

T –
Tropper Jonathan - Perte et fracas

U – Udall Brady - Le destin miraculeux d'Edgar Mint

V –
de Vigan Delphine - Les heures souterraines 
W – Winkler Martin - Les Trois Médecins
X - Xinran - Chinoises
Y - Yoshida - Park Life
Z – Zweig Stefan - Le voyage dans le passé

logo_coup_de_coeur_polar_oiseaux_coeur 5ème challenge : Coup de coeur polar 2009 - Challenge terminé !

Challenge organisé par Fersenette, chaque participant fait une liste de ses 3 coups de coeur polar en 2009, puis il lira un des coups de coeur proposé qu'il ne connaît pas.

Mes trois polars coups de coeur pour 2009 sont :

1 - Millénium 1, 2 et 3 de Stieg Larsson (Suède)
2 - Hiver arctique de Arnaldur Indridason (Islande)
3 - La princesse de glace de Camilla Läckberg (Suède)

Mon choix de lecture :

livre n°1 : Shutter Island de Dennis Lehane

lire_et_cin_ma 6ème challenge : Challenge Lunettes noires sur Pages blanches

Challenge organisé par Happy Few,  il suffit de lire un roman qui a été adapté à l'écran, de voir l'adaptation en question et d'en faire un billet qui les compare.

livre n°1 prévu : Le garçon en pyjama rayé - John Boyne

film n°1 prévu : Le Garçon au pyjama rayé (The Boy in the Striped Pyjamas) - Mark Herman

Un nouveau challenge auquel je m'étais incrite en janvier et qui c'est concrétisé mi-février

challenge_caprice 7ème challenge : Challenge Caprice - Challenge terminé !

Challenge organisé par Cocola, il s'agit, à partir d'une liste de participants, de lire avant fin 2010, un livre que nous choisi un autre challengeur et soi-même de choisir un livre pour un autre challengeur.

Pour ma part, j'ai donc été défiée par La grande Stef pour lire « Le K » de Dino Buzatti.

Et j'ai défié Virginie de découvrir «La femme en vert » d'Arnaldur Indridason.

SWAP :

swap_saint_patrick Mon 1er SWAP : le Swap de la St Patrick organisé par Canel, a été une belle réussite !

swap_in_follies Je participe à un nouveau SWAP : Swap in' Follies organisé par Amanda et Manu. Je suis en train de préparer mon colis...

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3 juin 2010

Charleston Sud – Pat Conroy

Lu dans le cadre du challenge_100_ans_article_300x225

charleston_sud Albin Michel – octobre 2009 – 583 pages

traduit de l’anglais Marie-Lise Marlière et Guillaume Marlière

Quatrième de couverture :
Les romans de Pat Conroy débordent de générosité. Attendue depuis des années par les lecteurs du Prince des marées et de Beach Music, sa nouvelle saga, formidable hymne à la Caroline du Sud dont il est originaire, confirme sa réputation de monstre sacré de la littérature américaine. Chronique familiale, Charleston Sud est aussi l'histoire d'une génération. Celle du narrateur, Leo King, et d'un groupe d'adolescents venus de tous horizons : rejetons de l'aristocratie locale, orphelins des Appalaches, fils de l'entraîneur noir de football, et jumeaux d'une étonnante beauté, Sheba et Trevor Poe, qui tentent d'échapper à une mère psychotique. Le récit alterne entre 1969, année glorieuse où Leo et ses amis partent à l'assaut des barrières religieuses, sexuelles, sociales et raciales de Charleston, et 1989, où Sheba, devenue une star d'Hollywood, les supplie de retrouver son frère gay, disparu à San Francisco.
Le grand roman d'un écrivain hors normes dont la passion pour la vie et l'écriture ne connaît pas de limite.

Auteur : Né à Atlanta en 1945, Pat Conroy publie son premier roman en 1972, mais c'est Le grand Santini (1989) qui le fait vraiment connaître du public. Il rencontre un succès international avec Le Prince des Marées, qui sera adapté au cinéma en 1991 par Barbara Streisand. Il publiera ensuite Beach music et Saison noire.

Mon avis : (lu en juin 2010)

Avec ce livre, Pat Conroy nous raconte la ville de Charleston à travers de nombreux personnages et l’histoire d’une génération sur plus de vingt années à partir de 1969.

La mère de Leo King, le narrateur, est une fervente catholique et admiratrice de James Joyce, elle est proviseur de du lycée et le père de Leo y est professeur de sciences. A l’âge de huit ans, Leo a découvert son frère aîné suicidé. Il est tombé dans la dépression, il a fait des séjours en hôpital psychiatrique et il est suivi par une psychanalyste. A l’âge de quatorze ans il est trouvé au lycée en possession de cocaïne. Depuis Leo est en liberté surveillée, condamné à des travaux d’intérêt général. En 1969, il a 18 ans et il va faire plusieurs rencontres qui le marqueront pour toute sa vie : les orphelins fugueurs Starla et Niles, les jumeaux Sheba et Trevor Poe, Molly et Chad, un jeune couple de bonne famille et Ike Jefferson le fils de l’entraîneur noir du lycée. Nous retrouverons la bande d'amis en 1989 et l’auteur nous emmènera dans les bas fonds de San Francisco avant un retour à Charleston pour la conclusion.

Une histoire d'amitié et d'amour d’un groupe de copains superbes et improbables, une histoire avec de nombreux rebondissements qui m’a enchantée. Les personnages sont attachants et les descriptions de Charleston sont très belles. J’ai dévoré ce livre avec vraiment beaucoup de plaisir.

D'autres avis chez BoB.

Extrait : (page 23)
Les jardins de Charleston étaient des énigmes dissimulées dans des coffrets à bijoux couverts de lierre qui distillaient leurs parfums singuliers par-dessus de hauts murs. L'été s'était montré propice aux magnolias dont la floraison avait été tardive. Je passai devant un vieil arbre haut de quarante pied qui donnait l'impression d'avoir été choisi par une centaine de colombes désireuses de se trouver un compagnon. Mon odorat se réveilla à mesure que la température montait, tandis que la rosée commençait à brûler le jasmin et l'olivier de Chine. Mes aisselles se mouillèrent et je me mis à gratifier de ma propre odeur les rues où le café commençait à passer dans des cuisines invisibles, où le bruit des journaux frappant le bois tendre des auvents résonnait comme si des rougets sautaient de joie dans des lagons géants. Une fois que j’eus tourné à droite dans Legare, je filai à toute allure et réussis mon jet le plus long de toute la matinée en direction de l’hôtel particulier qui se trouvait derrière la Sword Gate House. Le journal atteignit la troisième marche. En arrivant au bout de la rue, devant la Ravenel House, je fis le premier véritable raté d’une matinée remarquable par sa précision mécanique, et j’envoyai un journal dans un massif de camélias gigantesques. Je descendis de bicyclette, franchis la porte, récupérai le journal dans les branches supérieures et le lançai devant l’entrée. Le petit nez noir d’un épagneul king charles nommé Virginia pointa sous le bas de la clôture d’une maison faisant face à celle des Ravenel ; j’expédiai vigoureusement un journal au fin fond de la cour où ce chien délicieusement tricolore le retrouva en un clin d’œil et le porta triomphalement sur le paillasson de son maître. Après avoir effectué ce lancer, je jetai dans cette même cour un petit biscuit pour chiens que Virginia alla récupérer avec une grande dignité.

Quand on m'avait attribué cet emploi, trois ans plus tôt, tout ce qui avait éclairé ma vie jusqu'alors avait dévié, disparu. Aussi m'étais-je promis de bien faire ce travail. Si j'entendais un client farfouiller dans son jardin pour trouver son journal du matin, je l'appelais toujours pour m'excuser. Un bon livreur de journaux se devait d'être le modèle d'à propos, de ténacité et d'exactitude que je voulais offrir à mes clients. C'était ce qu'Eugene Haverford m'avait enseigné de son ton bougon durant ma semaine d'orientation.

29 mai 2010

Chinoises - Xinran

Livre lu dans le cadre du logo_challenge_ABC- (19/26)

chinoises_ chinoises

Éditions Philippe Picquier – janvier 2003 – 336 pages

Philippe Picquier poche – janvier 2005 – 351 pages

Présentation de l'éditeur :
Un dicton chinois prétend que " dans chaque famille il y a un livre qu'il vaut mieux ne pas lire à haute voix ". Une femme a rompu le silence. Durant huit années, de 1989 à 1997, Xinran a présenté chaque nuit à la radio chinoise une émission au cours de laquelle elle invitait les femmes à parler d'elles-mêmes, sans tabou. Elle a rencontré des centaines d'entre elles. Avec compassion elle les a écoutées se raconter et lui confier leurs secrets enfouis au plus profond d'elles-mêmes.
Épouses de hauts dirigeants du Parti ou paysannes du fin fond de la Chine, elles disent leurs souffrances incroyables : mariages forcés, viols, familles décimées, pauvreté ou folie... Mais elles parlent aussi d'amour. Elles disent aussi comment, en dépit des épreuves, en dépit du chaos politique, elles chérissent et nourrissent ce qui leur reste.

Un livre bouleversant, " décapant, à lire de toute urgence pour voir l'importance du trajet que la femme chinoise a dû et doit encore accomplir " (Diane de Margerie, Le Figaro littéraire).

Auteur : Xinran est née à Pékin en 1958. En 1997, elle s'installe à Londres et se marie. Chinoises est son premier livre. Il paraît dans vingt pays, dont la Chine.

Mon avis : (lu en mai 2010)
J’ai déjà lu et beaucoup aimé les livres « Funérailles célestes » et « Baguettes chinoises » du même auteur. « Chinoises » est son premier livre. Ce livre n’est pas un roman, mais un livre de témoignages de femmes chinoises qui se sont livrées auprès de l’auteur lorsqu’elle animait une émission de radio la nuit. Xinran a écrit ce livre pour témoigner et contribuer à un changement. On découvre des conditions de vie effroyables de la femme chinoise lors de la Révolution culturelle.

J’ai été bouleversée par chacune de ces histoires marquantes sur la souffrance de femmes qui subissent des violences. Un livre magnifique où les histoires de chacune des femmes sont émouvantes et m'ont fait pleurer. En tant que femme, on réalise la chance que nous avons de vivre à notre époque dans un pays "privilégié" et que dans certains pays comme la Chine ce n'est pas simple d'être une femme...

Extrait : (page 17)

Personne ne m'a félicitée d'avoir sauvé cette jeune fille, par contre, j'ai eu droit à des critiques pour « avoir mis les troupes en branle et troublé l'ordre public » et avoir gaspillé le temps et l'argent de la station de radio. Ces reproches m'ont ébranlée. Une jeune fille s'était trouvée en danger et quand on allait à son secours, on vous accusait de « dilapider les deniers publics ». Que valait donc la vie d'une femme en Chine ?

Cette question a commencé à me hanter. La majeure partie des lettres que je recevais à la station de radio étaient écrites par des femmes. Leurs lettres étaient souvent anonymes, ou écrites sous un nom d'emprunt. Ce qu'elles me racontaient me surprenait et me choquait profondément. Je croyais connaître les Chinoises. A les lire, je me suis rendu compte à quel point je me trompais. Mes compatriotes menaient des vies et se débattaient avec des problèmes dont je n'avais pas la moindre idée.

Nombre des questions qu'elles posaient avaient trait à la sexualité. L'une d'elles voulait savoir pourquoi les battements de son cœur s'accéléraient quand il lui arrivait d'entrer accidentellement en contact avec le corps d'un homme dans le bus. Une autre demandait pourquoi elle se mettait à transpirer quand un homme lui touchait la main. Pendant trop longtemps, toute discussion ayant trait à la sexualité avait été interdite et tout contact physique entre un homme et une femme qui n'étaient pas mariés avait encouru la condamnation publique – avait été combattu, et même puni d'emprisonnement. Jusqu'aux « conversations sur l'oreiller » entre mari et femme qui pouvaient servir de preuves d'un comportement délinquant ; dans les querelles de famille, les gens menaçaient souvent de dénoncer leurs conjoints à la police pour s'y être adonnés. En conséquence de quoi, deux générations de Chinois avaient grandi en se défiant de leurs instincts naturels. Moi-même, j'étais si ignorante qu'à l'âge de vingt-deux ans j'avais refusé de donner la main à un professeur pendant que nous assistions à un feu d'artifice, de peur d'être enceinte. Ce que je connaissais de la conception, je le tenais d'un vers glané dans un livre : « Ils se tinrent la main au clair de lune... Au printemps, ils eurent un fils vigoureux. » Cela m'a donné envie d'en savoir plus sur les vies intimes des Chinoises et j'ai décidé de débuter mon enquête par l'étude de leur environnement culturel.

Livre lu dans le cadre du logo_challenge_ABC- (19/26)

Déjà lu du même auteur :

Baguettes_chinoise Baguettes chinoises    fun_railles_c_lestes1 Funérailles célestes

26 mai 2010

L'homme chauve-souris - Jo Nesbø

Une enquête de l'inspecteur Harry Hole

Livre lu dans le cadre du logo_challenge_ABC- (18/26)

l_homme_chauve_souris_ l_homme_chauve_souris

Gaïa – février 2003 – 374 pages

Folio – mars 2005 – 474 pages

traduit du norvégien par Elisabeth Tangen et Alexis Fouillet

Quatrième de couverture :
Parce qu'une jeune Norvégienne a été sauvagement jetée d'une falaise à l'autre bout du monde en Australie, l'inspecteur Harry Hole de la police d'Oslo est envoyé sur place par une hiérarchie soucieuse de l'évincer. Ce qui n'aurait dû être que routine diplomatique va se transformer en traque impitoyable au fur et à mesure de meurtres féroces qu'Harry Hole refuse d'ignorer. Autre hémisphère, autres méthodes... Associé à un inspecteur aborigène étrange, bousculé par une culture neuve assise sur une terre ancestrale, Hole, en proie à ses propres démons, va plonger au cœur du bush millénaire. L'Australie, pays de démesure, véritable nation en devenir où les contradictions engendrent le fantastique comme l'indicible, lui apportera, jusqu'au chaos final, l'espoir et l'angoisse, l'amour et la mort : la pire des aventures.

 

Auteur : Né en 1960, Jo Nesbø est journaliste économique, chanteur et a été propulsé sur le devant de la scène littéraire en 1998 en recevant le prix du meilleur roman policier nordique de l'année. L'homme chauve-souris inaugure la série des enquêtes menées par Harry Hole. Du pur thriller.

Mon avis : (lu en mai 2010)
C'est le premier livre que je lis de cet auteur norvégien. J'ai donc été surprise que l'histoire se déroule en Australie. L'inspecteur Harry Hole de la police d'Oslo a été envoyé en Australie pour suivre l'enquête menée par la police australienne à propos de la mort d'une jeune Norvégienne sauvagement assassinée. Harry enquête en double avec Andrew, un policier aborigène. Andrew lui fait découvrir Sydney et les coutumes locales. Nous apprenons ainsi beaucoup d'informations intéressantes sur l'Australie et les Aborigènes.
On découvre dans le personnage d'Harry Hole un être très attachant, ancien alcoolique, il n'est pas parfait mais je l'ai beaucoup aimé. L'intrigue est captivante, elle est construite autour d'une vieille légende aborigène et l'enquête est très bien menée.
Un bon roman dépaysant qui m'a donné très envie de lire de nouvelles enquêtes de l'inspecteur Harry Hole. Encore un auteur venu du froid qui me plaît beaucoup !

Extrait : (début du livre)
Quelque chose clochait.
La préposée au contrôle des passeports avait d'abord souri de toutes ses dents :
" Comment ça va, mon pote ?
- Bien ", avait menti Harry Hole. Cela faisait plus de trente heures qu'il était parti d'Oslo via Londres, il avait passé tout le voyage depuis le transfert à Bahrein assis dans ce satané fauteuil, juste devant l'issue de secours. Pour des raisons de sécurité, il ne pouvait s'incliner que partiellement, et la colonne vertébrale de son occupant avait commencé à se tasser avant l'arrivée à Singapour.
Et à présent, pour ne rien arranger, la fille derrière son comptoir ne souriait plus.
Elle avait parcouru le passeport avec un intérêt stupéfiant. Il était difficile de dire si c'était la photo ou la façon dont s'écrivait le nom de son possesseur qui l'avait mise de si bonne humeur.
« Boulot ? »
Harry Hole avait conscience que dans d'autres pays les préposés au contrôle des passeports auraient ajouté « Monsieur », mais à ce qu'il avait lu, les formules de politesse de ce type n'étaient pas très usitées en Australie. Peu importait d'ailleurs, Harry n'étant ni un grand voyageur ni un snob impénitent ; tout ce qu'il désirait pour l'heure, c'était une chambre d'hôtel et un lit, et ce le plus rapidement possible.
« Oui », avait-il répondu en laissant ses doigts tambouriner sur le comptoir.
Et c'est à ce moment-là que la bouche de la fille s'était crispée, avait perdu son charme, et demandé d'une voix désagréable : « Pourquoi n'y a-t-il pas de visa dans votre passeport, Monsieur ? »
Le cœur de Harry avait fait un bond dans sa poitrine, comme il le fait fatalement au pressentiment d'une catastrophe imminente. On n'employait peut-être « Monsieur » qu'à partir du moment où la situation se gâtait ?
« Désolé, j'ai oublié », murmura Harry tout en cherchant fébrilement dans sa poche intérieure. Pourquoi n'avaient-ils pas fixé son visa spécial dans son passeport, comme ils le font avec les visas classiques ? Il entendit juste derrière lui le faible grésillement d'un baladeur, et sut que c'était celui de son voisin dans l'avion. Il avait écouté la même cassette tout au long du voyage. Et pourquoi Diable n'était-il jamais fichu de se souvenir dans quelle poche il mettait les choses ? La chaleur l'importunait aussi, même s'il n'était pas loin de vingt-deux heures. Harry sentit une démangeaison naître à la base de son crâne.
Il finit par trouver le document qu'il cherchait et le déposa, soulagé, sur le comptoir.
« Officier de police, n'est-ce pas ? »
La préposée abandonna le visa spécial et leva des yeux scrutateurs vers son détenteur, mais la bouche n'était plus pincée.
« J'espère qu'aucune blonde Norvégienne ne s'est fait tuer ? »
Elle partit d'un grand rire et apposa joyeusement son cachet sur le visa spécial.
« Eh bien, juste une », répondit Harry Hole.

28 avril 2010

Fille noire, fille blanche – Joyce Carol Oates

Lu dans le cadre du challenge_100_ans_article_300x225

fille_noire__fille_blanche Philippe Rey – octobre 2009 – 380 pages

traduit de l'anglais (États-Unis) par Claude Seban

Présentation de l'éditeur :

Elles se rencontrent au cœur des années soixante-dix, camarades de chambre dans un collège prestigieux où elles entament leur cursus universitaire. Genna Meade, descendante du fondateur du collège, est la fille d'un couple très " radical chic ", riche, vaguement hippie, opposant à la guerre du Vietnam et résolument à la marge. Minette Swift, fille de pasteur, est une boursière afro-américaine venue d'une école communale de Washington. Nourrie de platitudes libérales, refusant l'idée même du privilège et rongée de culpabilité, Genna essaye sans relâche de se faire pardonner son éducation élitiste et se donne pour devoir de protéger Minette du harassement sournois des autres étudiantes. En sa compagne elle voit moins la personne que la figure symbolique d'une fille noire issue d'un milieu modeste et affrontant l'oppression. Et ce, malgré l'attitude singulièrement déplaisante d'une Minette impérieuse, sarcastique et animée d'un certain fanatisme religieux. La seule religion de Genna, c'est la piété bien intentionnée et, au bout du compte inefficace, des radicaux de l'époque. Ce qui la rend aveugle à la réalité jusqu'à la tragédie finale. Une tragédie que quinze ans - et des vies détruites - plus tard, elle tente de s'expliquer, offrant ainsi une peinture intime et douloureuse des tensions raciales de l'Amérique.

Auteur : Née en 1938, Joyce Carol Oates a publié son premier roman en 1963. Membre de l'Académie américaine des Arts et des Lettres, professeur de littérature à Princeton, titulaire de multiples récompenses littéraires (dont le prix Femina étranger en 2005), Joyce Carol Oates occupe depuis longtemps une place au premier rang des écrivains contemporains avec Blonde, Eux, Bellefleurs, Confessions d’un gang de filles, Nous étions les Mulvaney.

Mon avis : (lu en avril 2010)

Ce livre se passe aux États-Unis, à l'automne 1974, c'est la rentrée du Schuyler College. Deux étudiantes Minette, fille noire et Genna, fille blanche vont partager la même chambre de Haven Hall, une cité universitaire. La première, Minette Swift, est l’une des rares afro-américaines du campus, elle est d'origine modeste, fille d'un pasteur d'une église évangéliste de Washington. Elle a pu entrer à Schuyler School, grâce à une bourse d’étude, elle est la première de sa famille à faire des études supérieures. La seconde, Genna Meade, est l'arrière petite-fille du fondateur de la Schuyler School, elle est issue d’une famille aisée. Son père Max Meade est un célèbre avocat, défenseur des droits civiques. Elles sont toutes deux très différentes de caractère, Minette est disgracieuse, distante et froide, elle évite les contacts avec les autres élèves. Genna est élancée et elle est attentive à son prochain. Genna est déterminée à devenir l'amie de Minette, malgré le comportement de cette dernière qui l'ignore ou la repousse.

C'est Genna qui est la narratrice de ce «texte sans titre», revient, quinze après, sur sa première année d'université et son amitié ratée avec Minette. En effet, dès les premières lignes du livre, on sait que cette année se terminera par un drame. Et Genna se sent coupable de pas l'avoir empêchée. «Chaque jour de ma vie, depuis sa mort, j'ai pensé à Minette et au supplice de ses dernières minutes, car j'étais celle qui aurait pu la sauver, et je ne l'ai pas fait. Et personne ne l'a jamais su.» A travers ce livre on découvre les relations raciales qu'il existait à cette époque et l'on suit également les combats qui occupe Max Meade et le rend absent auprès de sa famille. Ces passages concernant Max Meade m'ont semblé brouiller un peu la cohérence du récit. Mais à part cette réserve, j'ai lu facilement et avec beaucoup d'intérêt ce livre. A découvrir !

Extrait : (page 203)

Nous étions camarades de chambre et amies. Peu à peu nous étions devenues amies. Mais Minette demeurait distante, réservée. On aurait pu dire que notre amitié était à sens unique, mais il me semblait que Minette m’aimait bien et m’acceptait. Son unique amie ! Son unique amie au Schuyler College.
Je fis sécher son gant en cachette. Lorsque je lui apportai, elle le regarda d’un air sceptique et me le prît avec lenteur. « Il est tout rétréci. »
Je lui expliquai que je l’avais trouvé dans le caniveau et que j’avais dû le laver. Minette l’enfila en forçant, plia les doigts. Parodiant l’accent des nègres du Sud, comme elle le faisait parfois pour produire un effet comique, elle dit : « Par-don, mais ce n’est pas mon gant.
- Quoi ? C’est ton gant. »
Mais je n’en étais plus si sûre. Minette était assise à son bureau, j’étais debout à côté d’elle. Nous examinâmes le gant sous toutes ses coutures, tandis qu’elle tournait lentement la main. « Non, ce n’est as le même. Un vieux machin jeté dans la rue, voilà ce que c’est.
- Où est l’autre gant, Minette ? On pourrait comparer.
- Pas besoin. Je t’ai dit que ce n’était pas le mien. »
Son visage s’était fermé. Elle était d’humeur irritable, je n’aurais pas dû l’interrompre : courbée sur sa table, elle travaillait à des problèmes de calcul en s’agitant et en soupirant. De temps en temps, elle ouvrait un tiroir pour y prendre des morceaux du crumble à la pêche que sa mère lui avait envoyé, arrosant de miettes ses papiers, ses vêtements et le sol.
« Si ce vieux machin te va, tu n’as qu’à le prendre », dit-elle en riant.
Elle retira le gant et me le jeta, à la façon d’une sœur aînée taquinant sa cadette. Je me dis que c’était un geste familier supposant une certaine affection ; je n’avais pas envie de penser qu’il supposait du mépris.

Lu dans le cadre du challenge_100_ans_article_300x225

Déjà lu du même auteur : nous__tions_les_Mulvaney Nous étions les Mulvaney

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21 avril 2010

Le Prince des Marées – Pat Conroy

Livre lu dans le cadre du logo_challenge_ABC- (17/26)

Lu dans le cadre du challenge_100_ans_article_300x225

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Belfond – juin 2002 – 588 pages

Pocket – juin 2004 – 1069 pages

traduit de l'américain par Françoise Cartano

conroy_prince Presse de la Renaissance - 1988

conroy_prince_1988_france_loisir France Loisir - 1988

le_prince_des_mar_es_j_ai_lu1_x le_prince_des_mar_es_j_ai_lu2_x J’ai lu – 1989 – 470 pages + 472 pages

le_prince_des_mar_es_1 Presse de la Renaissance - Mars 1998

le_prince_des_mar_es_j_ai_lu1 le_prince_des_mar_es_j_ai_lu2 J’ai lu – janvier 1999 – 469 pages

Quatrième de couverture

Il y avait le père, Henry Wingo, pêcheur de crevettes, violent buté. La mère, Lila, belle, ambitieuse, monstrueuse. Et les disputes, les cris, les coups... Luke, le fils aîné, Tom et Savannah, les jumeaux, auraient peut-être pu, malgré tout, sortir indemnes de leur enfance saccagée. Car ils avaient l'île Melrose, les marais, le parfum d'eau salée de la Caroline du Sud, l'or de ses lunes et de ses soleils... Peut-être auraient-ils échappé aux stigmates du passé, s'il n'y avait eu ce moment d'horreur absolue, un soir, dans la petite maison blanche. Et si leur mère ne leur avait pas imposé le silence, les condamnant ainsi à revivre le drame, jour après jour, nuit après nuit. Dans une Amérique actuelle et méconnue, au cœur du Sud profond, un roman bouleversant qui mêle humour et tragédie.

Auteur : Né à Atlanta en 1945, Pat Conroy publie son premier roman en 1972, mais c'est Le grand Santini (1989) qui le fait vraiment connaître du public. Il rencontre un succès international avec Le Prince des Marées, qui sera adapté au cinéma en 1991 par Barbara Streisand. Il publiera ensuite Beach music et Saison noire.

Mon avis : (lu en avril 2010)

J'avais entendu beaucoup de bien sur ce livre et j'avais très envie de le lire, j'ai profité du début des vacances pour m'y plonger... Et j'ai eu du mal à ne pas le lâcher...

Pour sauver sa sœur jumelle qui est dans un hôpital psychiatrique à la suite d'un suicide, et aider sa psychiatre à mieux comprendre Savannah Tom va lui raconter l'histoire de son enfance et de sa famille en dévoilant peu à peu les secrets qu'il avait enfoui au fond de sa mémoire. La famille Wingo vit en Caroline du Sud, sur l'île de Melrose. Le père est violent, la mère belle et ambitieuse ne supporte pas d'être l'épouse d'un simple pêcheur de crevettes. Les trois enfants Luke, Tom et Savannah sont solidaires et s'adorent pour supporter la vie que leurs imposent leurs parents. Tom nous raconte cette enfance dramatique avec un humour grinçant pour marquer un certain détachement avec ce qu'il a vécu.

Ce fut une lecture captivante, émouvante et magnifique ! Il y a de superbes descriptions du Sud profond des États-Unis, une histoire sombre, bouleversante qui tient le lecteur en haleine et des personnages hauts en couleur.

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Ce livre a également été adapté au cinéma dans un film américain réalisé en 1991 par Barbra Streisand , avec Barbra Streisand, Nick Nolte, Blythe Danner.

Extrait : (page 106 - Edition Presses de la Renaissance 1988)

Le samedi avant son départ pour la Corée, mon père nous emmena en voiture et nous quittâmes Atlanta avant l'aube; après avoir garé la voiture, il nous entraîna sur le chemin pédestre qui montait au sommet de Stone Mountain d'où nous regardâmes le soleil se lever dans le ciel de l'est. C'était la première montagne que nous eussions jamais vue, à plus forte raison gravie. Debout sur la crête de granité, avec la lumière qui nous arrivait de Géorgie, nous avions l'impression d'avoir le monde entier couché à nos pieds. Loin, très loin, nous voyions le modeste horizon d'Atlanta se dessiner dans le soleil. Sur le flanc de la montagne, les effigies à demi achevées de Robert E. Lee, Jefferson Davis et Stonewall Jackson étaient sculptées dans le roc, et ces cavaliers sans corps caracolaient dans le granité en une chevauchée intemporelle.

Ma mère avait préparé un pique-nique et elle étala une nappe blanche au sommet du plus grand morceau de granité visible au monde. C'était un jour clair et sans vent, et la nappe adhéra comme un timbre-poste au rocher. Nous, les enfants, nous chahutions gentiment avec notre père sur cette montagne que nous avions pour nous seuls. Ce fut au sommet de Stone Mountain que j'eus un premier aperçu de la véritable nature du caractère de mon père et de la façon dont mon enfance en serait affectée. Ce jour-là, j'eus la révélation soudaine et aiguë des dangers courus par notre famille.

– Pourquoi est-ce que tu dois retourner faire des guerres, papa ? demanda Savannah à mon père qui était couché à plat dos, la tête contre la pierre et le regard perdu dans le ciel bleu.

Les veines de ses avant-bras semblaient courir sur ses muscles comme les rouleaux de corde sur le pont d'un bateau.

– Ça, j'aimerais bien le savoir, mon ange, dit-il en la soulevant dans les airs.

Avec un regard panoramique sur les environs, Luke dit :

– Je veux retourner à Colleton. Y a pas de crevettes ici.

– Je ne serai parti qu'un an. Ensuite, on retournera à Colleton.

Ma mère sortit un festin de sandwiches au jambon, d'œufs à la diable, et de salade de pommes de terre, mais elle eut la surprise de voir une colonie de fourmis avancer en rangs serrés vers la nourriture.

– Mes bébés vont me manquer, dit mon père en la regardant. Je t'écrirai toutes les semaines et je mettrai des millions de baisers dans chacune de mes lettres. Mais pas pour vous, les garçons, vous n'en avez rien à faire des baisers, vous, n'est-ce pas ?

– Non, papa, répondîmes-nous simultanément, Luke et moi.

– Vous les garçons, je vous élève pour que vous soyez des durs. Exactement! Je ne veux pas que mes fils deviennent des jolis cœurs, dit-il en nous flanquant une taloche sans douceur derrière le crâne. Dites-moi que vous ne vous laisserez pas transformer en jolis cœurs par votre mère, pendant mon absence. Elle est trop tendre avec vous. Ne la laissez pas vous mettre des fanfreluches pour aller prendre le thé avec elle. Je veux que vous me promettiez une chose. Que pas un jour ne passera sans que vous ayez flanqué une raclée à un gars d'Atlanta, un chacun. Je n'ai pas envie de trouver des gars de la ville qui se donnent des grands airs quand je reviendrai de Corée. D'accord ? N'oubliez pas, vous êtes des gars de la campagne, et les gars de la campagne, c'est toujours des durs.

– Non, dit ma mère avec une fermeté tranquille. Mes fils ne seront pas des brutes. Ils seront les garçons les plus adorables qu'on ait jamais vus. Si tu veux un dur, Henry, tu en as un là. Ma mère désigna Savannah.

– Ouais, papa, applaudit Savannah. Moi, je suis un vrai dur. Je bats Tom quand je veux. Et j'arrive presque à battre Luke quand il se sert d'une seule main.

– Non, tu es une fille, toi. Les filles, ça doit être mignon. Je ne veux pas que tu te battes. Je veux que tu sois tout sucre tout miel, l'amour chéri de ton papa.

– Je n'ai pas envie d'être tout sucre tout miel, dit Savannah.

– Toi, dis-je. Tu en es loin.

Savannah, plus rapide et plus forte que moi, m'expédia un grand coup de poing dans l'estomac. Je me mis à pleurer et courus me réfugier dans les bras de ma mère qui m'ouvrit son aile protectrice.

– Savannah, tu cesses d'embêter Tom. Tu es toujours après lui, gronda ma mère.

– Tu as vu ? dit Savannah en se tournant pour défier mon père. Je suis une dure, je sais me battre.

– Tom, tu me fais honte, fils, dit mon père dont le regard passa au-dessus de Savannah, sans la voir, pour ne s'intéresser qu'à moi. Pleurer parce qu'une petite fille te tape. Quel scandale! Un garçon ne pleure pas. Jamais. Sous aucun prétexte.

– Il est sensible, Henry, dit ma mère en me caressant les cheveux doucement.

– Comme ça, il est sensible, ironisa mon père. Dans ce cas, je ne voudrais pas dire quoi que ce soit qui risque de choquer cette âme sensible. Mais tu ne verrais jamais Luke pleurer comme un bébé pour une raison pareille. J'ai corrigé Luke au ceinturon sans le voir verser une larme. Lui, c'est un homme depuis le jour de sa naissance. Tom, arrive ici et bats-toi avec ta sœur. Donne-lui une bonne leçon.

– Il n'a pas intérêt ou je recommence, dit Savannah, mais j'entendais au son de sa voix qu'elle regrettait bien ce qu'elle avait déclenché.

Livre lu dans le cadre du logo_challenge_ABC- (17/26)

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17 avril 2010

Le K – Dino Buzatti

Lu dans le cadre du challenge Caprice challenge_caprice

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Robert Laffont – mars 2002 – 355 pages

Pocket – 1994 – 441 pages

Livre de Poche – janvier 2003 – 258 pages

Pocket – janvier 2004 – 441 pages

traduit de l'italien par Jacqueline Remillet

Présentation de l'éditeur :

Lorsque le vieux Stefano rencontre enfin le K, le squale qui doit le dévorer, il découvre que le monstre l'a poursuivi sur toutes les mers du monde, non pour l'avaler mais pour lui remettre la perle merveilleuse « qui donne à celui qui la possède fortune, puissance, amour et paix de l'âme ». Devenu, avec Le désert des Tartares, un classique du XXe siècle, ce récit ouvre un recueil de 50 contes fantastiques où l'on retrouve tous les thèmes poignants et familiers de Dino Buzzati : la fuite des jours, la fatalité de notre condition de mortels, l'angoisse du néant, l'échec de toute vie, le mystère de la souffrance et du mal. Autant d'histoires merveilleuses, tristes ou inquiétantes pour traduire la réalité vécue de ce qui est par nature incommunicable.

Auteur : Né à San Pellegrino en 1906, écrivain de renommée mondiale, Dino Buzzati s'est d'abord fait connaître du public italien en tant que journaliste au Corriere della Sera, le plus grand quotidien du pays. Son goût pour le bizarre et le merveilleux transparaît déjà dans ses reportages. Il s'inspire de son lieu de travail pour imaginer certains décors de son premier roman, 'Le Désert des Tartares' (1940). L'originalité de ses œuvres tient sans doute à l'univers si particulier qu'il parvient à créer. Sous la plume de Dino Buzzati, la moindre banalité prend un caractère étrange. Alors que le quotidien est rattrapé par le fantastique, l'homme réalise la fragilité du monde qui l'entoure (' Le Rêve de l'escalier', 1973). S'il est plus célèbre pour ses romans, le talent de Dino Buzzati ne se limite pourtant pas à ce genre littéraire. Il a également écrit des poésies, des scénarios, des textes pour le théâtre ainsi que des livrets d'opéra. Il est décédé à Milan le 28 janvier 1972.

 

Mon avis : (lu en avril 2010)

Lorsque j'ai été défiée par La grande Stef pour lire « Le K » de Dino Buzatti. J'avoue ne pas avoir été très enthousiaste... Je classais ce livre dans la catégorie « Fantastique » et c'est un genre de livres auquel je n'accroche pas vraiment. Après, j'ai appris par un de mes fils qu'il s'agissait de Nouvelles et je me suis dit que cela se lirait sans doute plus facilement ! Je me suis donc décidé début avril d'emprunter ce livre à la Bibliothèque et après l'avoir laissé attendre un peu dans ma PAL, je me suis lancée ! Le première nouvelle m'a beaucoup plu, la seconde aussi et ainsi de suite je me suis plongée dans le livre et je l'ai lu sans peine, malgré mon appréhension. Le livre regroupe 51 nouvelles courtes, mêlant fantastique et réalisme, elles sont variées, parfois graves, parfois ironiques ou humoristiques et souvent percutantes.

J'en ai aimé certaines, d'autres moins et certaines m'ont laissé sceptique. Mais globalement, j'ai été contente de cette lecture que je n'aurai certainement jamais faite sans ce Challenge, je remercie donc La grande Stef pour cette belle découverte.

Quelques unes de mes préférées : Le K, La création, L'œuf, L'humilité...

Lu dans le cadre du challenge Caprice challenge_caprice

5 avril 2010

Les lieux sombres – Gillian Flynn

Livre lu dans le cadre du logo_challenge_ABC- (16/26)

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traduit de l'anglais (États-Unis) par Héloïse Esquié

Quatrième de couverture :

Début des années 1980. Libby Day a sept ans lorsque sa mère et ses deux sœurs sont assassinées dans leur ferme familiale. Rescapée par miracle, la petite fille désigne le meurtrier à la police, son frère Ben, âgé de 15 ans. Ce fait divers émeut tout le pays, et la jeune Libby devient un symbole de l'innocence bafouée. Vingt-cinq ans plus tard, alors que son frère est toujours derrière les barreaux, Libby, qui ne s'est jamais remise du drame, souffre de dépression chronique. Encouragée par une association d'un type très particulier, elle accepte pour la première fois de revisiter les lieux sombres de son passé. C'est là, dans un Middle West désolé, dévasté par la crise économique et sociale, qu'une vérité inimaginable commence à émerger. Et Libby n'aura pas d'autre choix pour se reconstruire, et peut-être enfin recommencer à vivre, que de faire toute la lumière sur l'affaire, quelles qu'en soient les conséquences. Bien loin des clichés et du manichéisme qui encombrent la plupart des thrillers contemporains, Gillian Flynn nous offre ici une intrigue d'une densité rare, des personnages complexes, tragiques, terriblement humains. Considérée dès son premier roman, Sur ma peau, comme l'une des voix les plus originales du thriller contemporain, elle confirme avec ce livre, où l'on retrouve son style intense et viscéral, son immense talent.

Auteur : Gillian Flynn est née à Kansas City. Après Sur ma peau (1997), Les Lieux sombres est son deuxième roman.

Mon avis : (lu en avril 2010)

Ce livre est vraiment prenant, superbe et grave à la fois. Il nous raconte un drame et ses conséquences. Le 2 janvier 1985, Libby a sept ans, sa mère et ses deux sœurs vont être sauvagement assassinées. Libby est le seul témoin du drame : cachée dans un placard, elle a tout entendu. Elle accuse son frère Ben âgé de quinze ans.

Vingt-cinq ans plus tard, Libby est sans argent, sans travail. Jusqu'alors elle profitait des dons que suite au drame, les gens avaient fait en sa faveur. Par intérêt financier, elle accepte de rencontrer le Kill Club. Les membres de ce club s'intéressent aux grandes affaires criminelles, et plusieurs d'entre eux sont persuadés que Ben n'est pas coupable et que Libby pourrait les aider à le prouver.

Le lecteur suit en parallèle deux récits, celui de l'enquête d'aujourd'hui menée et racontée par Libby et celui de la journée du meurtre, racontée alternativement par Patty (la mère) et Ben (le frère).

Le personnage principale, Libby Day est au début plutôt antipathique, elle est kleptomane, elle est dépressive, puis elle devient touchante et émouvante. Ben est un adolescent fragile et influençable, c'est mon personnage préféré ! Patty est une mère épuisée, qui n'arrive pas à faire marcher sa ferme et qui élève seule comme elle peut ses quatre enfants.

Au début je croyais savoir et avoir compris ce qui c'était passé, mais plus j'avançais dans l'histoire et plus le mystère s'épaississait et plus l'intrigue m'empêchait de lâcher le livre ! Le dénouement final est à la hauteur de mes espérances. Une superbe découverte d'un roman vraiment palpitant !

Extrait : (début du livre)

La mesquinerie qui m'habite est aussi réelle qu'un organe. Si on me fendait le ventre, elle pourrait fort bien se glisser dehors, charnue et sombre, tomber par terre, et on pourrait sauter dessus à pieds joints. C'est le sang des Day. Il y a quelque chose qui cloche. Je n'ai jamais été une petite fille bien sage, et ça a empiré après les meurtres. En grandissant, Libby la petite orpheline est devenue maussade, lymphatique, trimballée de mains en mains au sein d'un groupe de parents éloignés – des cousins issus de germains, des grands-tantes, des amis d'amis –, collée dans une série de mobil-homes ou de ranches décatis aux quatre coins du Texas. J'allais à l'école dans les vêtements de mes sœurs mortes : des chemises aux aisselles jaunies. Des pantalons comiquement lâches, retenus à la taille par une ceinture élimée serrée jusqu'au dernier cran, qui faisaient des poches aux fesses. Sur les photos de classe, j'ai toujours les cheveux en bataille – mes barrettes pendouillent au bout de mes mèches comme des objets aéroportés pris dans les nœuds – et j'ai toujours des poches gonflées sous les yeux, mes yeux de vieille patronne de pub alcoolique. Peut-être les lèvres retroussées à contrecœur en lieu et place d'un sourire. Peut-être.

Je n'étais pas une enfant aimable, et je suis devenue une adulte profondément mal aimable. Si on voulait dessiner mon âme, on obtiendrait un gribouillis avec des crocs pointus.

Livre lu dans le cadre du logo_challenge_ABC- (16/26)

22 mars 2010

Park Life – Shuichi Yoshida

Livre lu dans le cadre du logo_challenge_ABC- (15/26)

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Editions Philippe Picquier – septembre 2007 - 95 pages

Picquier poche - janvier 2010 – 128 pages

traduit du japonais par Gérard Siary et Mieko Nakajima-Siary

Présentation de l'éditeur :

Ce petit roman est une bouffée d'air pur dans la vie affairée et raisonnable des citoyens du XXIe siècle que nous sommes. Un air venu du parc de Hibiya à Tôkyô, où l'on pénètre sur les pas d'un jeune employé légèrement excentrique, et soudain " l'exhalaison de terre et d'herbe vous chatouille les narines ". Là, il croise une triathlonienne consommatrice de bains moussants, rencontre un vieil homme qui fait voler un capricieux aérostat rouge, rêve, médite, s'exerce à chambouler la perspective pour voir le monde autrement. Il arrive que s'y nouent des idylles, à peine plus tangibles que le bruissement des pigeons qui s'envolent. Ce récit a le charme des parenthèses qui s'ouvrent parfois dans la vie pour laisser entrer l'enchantement, comme un léger vertige teinté de déraison. La ville n'est pas loin, les buildings cernent l'horizon, mais dans cet espace clos et protégé, se jouent les menues aventures qui donnent son goût unique à l'existence, la petite musique d'un grand parc au cœur d'une immense capitale. Park Lift a été couronné en 2002 du prix Akutagawa, le Goncourt japonais.

Auteur : Né en 1968 à Nagasaki. Après des études de gestion à l'Université Hosei de Tôkyô, Yoshida Shuichi écrit plusieurs romans. En 2002, il a obtenu le Prix Akutagawa pour Park Life, après l'avoir laissé échapper quatre fois.

Mon avis : (lu en mars 2010)

Un livre qui se lit très facilement. L'histoire commence dans le métro lorsqu'un jeune homme (le narrateur) s'adresse par erreur à une inconnue. Il la rencontre un peu plus tard dans le parc Hibiya de Tokyo. Ils vont se revoir au même endroit plusieurs fois pendant leur pause-repas et ils observent les habitués de ce parc qui est une bouffée d'air dans cette ville trépidante. Entre temps, le narrateur nous raconte son quotidien insolite, ainsi que ses souvenirs. C'est frais, exotique mais en lisant la quatrième de couverture, j'attendais plus de ce livre.

Extrait : (page 8)

En empruntant cet escalier un peu sombre, on débouche derrière l'îlot de police du parc. Si, pour y pénétrer, on enjambe la barrière basse à côté des toilettes publiques, on respire un autre air que dans l'enceinte du métro, l'exhalaison de terre et d'herbe vous chatouille les narines. Une fois entré, j'ai marché le plus possible tête baissée. Tout en m'efforçant de ne pas regarder au loin, j'ai avancé dans le sentier qui entoure la mare de Shinji, passé les allées de ginkgos et le petit kiosque à musique, et pénétré dans le square au grand jet d'eau. Les pigeons s'y acharnent à donner des coups de bec dans la nourriture. Veillant à ne pas leur marcher dessus, j'ai traversé le square pour aller m'asseoir confortablement à l'un des bancs autour du jet d'eau. Il ne faut surtout pas relever trop vite la tête. J'ai d'abord desserré ma cravate, siroté une gorgée du café en canette que j'avais acheté dans une boutique du métro. Juste avant de relever la tête, il vaut mieux fermer les yeux, même quelques secondes. Après avoir respiré lentement et profondément, j'ai levé la tête d'un seul trait et écarquillé les yeux. Quand j'écarquille soudain les yeux, le grand jet d'eau, les arbres d'un vert foncé et l'Hôtel Impérial, qui présentent respectivement un paysage proche, à mi-distance et éloigné, font brusquement irruption dans mon champ visuel en chamboulant la perspective. C'est dur pour mes yeux habitués aux étroites voies souterraines. La tête me tourne. Je savoure un léger état de transe.

Livre lu dans le cadre du logo_challenge_ABC- (15/26)

18 mars 2010

Shutter Island – Dennis Lehane

lu dans le cadre des challenges logo_coup_de_coeur_polar_oiseaux_coeur et challenge_100_ans_article_300x225

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Rivages – août 2003 – 293 pages

Rivages – janvier 2006 – 392 pages

Rivages – septembre 2009 – 392 pages

traduit par Isabelle Maillet

Quatrième de couverture :

Nous sommes dans les années 1950. Au large de Boston, sur un îlot nommé 'Shutter Island' se dresse un groupe de bâtiments à l'allure sinistre. C'est un hôpital psychiatrique dont les patients, tous gravement atteints, ont commis des meurtres. Lorsque le ferry assurant la liaison avec le continent aborde ce jour-là, deux hommes en descendent : le marshal Teddy Daniels et son coéquipier Chuck Aule. Ils sont venus à la demande des autorités de la prison-hôpital car l'une des patientes, Rachel Solando, manque à l'appel. Comment a-t-elle pu sortir d'une cellule fermée à clé de l'extérieur ? Le seul indice retrouvé dans la pièce est une feuille de papier sur laquelle on peut lire une suite de chiffres et de lettres sans signification apparente. Œuvre incohérente d'une malade ou cryptogramme ? Au fur et à mesure que le temps passe, les deux policiers s'enfoncent dans un monde de plus en plus opaque et angoissant, jusqu'au choc final de la vérité.

Auteur : Né à Dorchester, Massachusetts en 1965, après des études en Floride, Dennis Lehane se destine à une carrière d'enseignant, mais de retour à Boston, c'est une tout autre vie professionnelle qui l'attend. Multipliant les travaux alimentaires, il décide de se consacrer à l'écriture, avec succès. Père d'un couple de détectives aujourd'hui célèbres dans la littérature policière, Patrick Kenzie et Angela Gennaro, il les met en scène dans une série de romans, parmi lesquels 'Un dernier verre avant la guerre' (1994), 'Ténèbres, prenez-moi la main' (1996), 'Sacré' 1997), 'Gone Baby Gone' (1998) et 'Prayers for Rain' (1999). C'est pendant la rédaction de ce dernier que lui vient l'idée de 'Mystic River', son oeuvre majeure, adaptée au cinéma par Clint Eastwood. Toujours baigné dans un univers sombre mais cette fois-ci teinté d'une dimension politique, son livre 'Un pays à l'aube' paraît en 2009 en France. La qualité de son écriture, son sens du rebondissement et la psychologie de ses personnages valent à Denis Lehane le surnom de 'master of the new noir'.

Mon avis : (lu en mars 2010)

Livre lu dans le cadre du challenge Coup de cœur Polar 2009, livre proposé par Neph et du Challenge 100 ans de littérature américaine

Shutter Island est un îlot au large de Boston où se trouve une prison-hôpital psychiatrique qui accueillent des malades mentaux coupables de crimes abominables. Un jour de septembre 1954, le marshal Teddy Daniels et son nouveau coéquipier, Chuck Aule, débarquent sur l’îlot pour enquêter sur l’évasion de Rachel Solando. L’évasion semble étrange, Rachel se serait échappée d’une cellule fermée à clé de l'extérieur en laissant une feuille de papier avec message incohérent avec des chiffres et des lettres. Teddy et Chuck comprennent vite que personne ne les aidera dans cette enquête et pour compliquer l’histoire une tempête les bloque sur l'île, Teddy est la proie de mystérieuses migraines. Il fait des rêves qui le renvoie à son passé.

L’atmosphère de ce lieu sombre et angoissant est merveilleusement bien rendu, le lecteur est perdu dans un suspens qui s’épaissit de page en page, les pistes sont nombreuses, beaucoup sont trompeuses et la conclusion est étonnante et totalement imprévisible ! Voilà un excellent thriller psychologique !

Une adaptation cinématographique de Shutter Island a été réalisé par Martin Scorsese , avec Leonardo DiCaprio, Ben Kingsley, Mark Ruffalo, il est sorti en salle le 24 février 2010.

Extrait : (page 42)
Teddy remarqua un homme aux cheveux noirs qui portait un uniforme semblable à celui des autres gardes, à la différence près que le sien était rehaussé d'épaulettes jaunes, d'un col rigide et d'un badge doré. C'était le seul à garder la tête haute, une main dans le dos, tandis qu'il avançait parmi les hommes, et sa démarche rappela à Teddy celle de colonels qu'il avait croisés pendant la guerre - des hommes pour qui le commandement n'était pas seulement un fardeau nécessaire imposé par l'armée, mais par Dieu lui-même. Un livre noir serré contre la poitrine, il salua de la tête leur petit groupe, puis s'engagea dans la pente par où ils étaient arrivés, ses cheveux noirs soulevés par la brise.

Extrait : (page 158)
Ils découvrirent les pierres à environ cinq cents mètres de la côte, alors que le ciel chargé de nuages couleur d'ardoise s'assombrissait rapidement. Ils avaient franchi plusieurs passages détrempés où foisonnaient des graminées ramollies, rendues glissantes par la pluie, et à force de crapahuter ils étaient tous les deux couverts de boue.
Un champ s'étendait en contrebas, aussi plat que le fond des nuages, nu à l'exception de quelques buissons, de grosses feuilles charriées par les bourrasques et d'une multitude de petites pierres dont Teddy supposa d'abord qu'elles avaient été elles aussi portées par le vent. En descendant, il s'arrêta cependant à mi-parcours pour mieux les examiner.

lu dans le cadre du challenge logo_coup_de_coeur_polar_oiseaux_coeur Coup de coeur polar 2009

lu dans le cadre du challenge challenge_100_ans_article_300x225 100 ans de littérature américaine

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