Le Mystère de la Chambre Jaune - Gaston Leroux
Hachette – 1947 – 2 volumes
Livre de Poche – 1961
Livre de Poche – novembre 1974 – 446 pages
Livre de Poche –1976 – 446 pages
Folio junior – septembre 1997 – 350 pages
Livre de Poche Jeunesse – février 1999 – 380 pages
Milan Junior – janvier 2000 – 320 pages
Maxi-livres – 2001 – 258 pages
Magnard – juillet 2001 – 381 pages
Magnard – juillet 2001 – 362 pages
Livre de Poche Jeunesse – octobre 2002 – 384 pages
Flammarion – avril 2003 – 353 pages
J’ai Lu – mai 2003 – 249 pages
Folio Plus – septembre 2003 – 348 pages
Folio Junior – septembre 2006 – 352 pages
Livre de Poche Jeunesse – août 2007 – 412 pages
Folio Junior – août 2007 – 376 pages
Livre de Poche – mars 2008 – 347 pages
Livre de Poche – mars 2008 – 347 pages
Flammarion – avril 2008 – 342 pages
Quatrième de couverture :
La porte de la chambre fermée à clef "de l'intérieur", les volets de l'unique fenêtre fermés, eux aussi, "de l'intérieur", pas de cheminée... Qui a tenté de tuer Mlle Stangerson et, surtout, par où l'assassin a-t-il pu fuir de la chambre jaune ? C'est le jeune reporter Rouletabille, limier surdoué et raisonnant par "le bon bout de la raison, ce bon bout que l'on reconnaît à ce que rien ne peut le faire craquer", qui va trouver la solution de cet affolant problème, au terme d'une enquête fertile en aventures et en rebondissements. Tenant en haleine le lecteur de la première à la dernière page, Le Mystère de la chambre jaune est devenu un classique du roman criminel.
Auteur : Né à Paris le 6 mai 1868, fils aîné d´une famille de quatre enfants, Gaston Leroux obtient un bac littéraire et une licence en droit à Paris en 1889. Le texte fictif 'Le Petit marchand de pommes de terre frites' est publié dès 1887 dans le quotidien 'La République Française'. Sa carrière d'avocat cède la place au journalisme, inauguré par L'Echo de Paris en 1887. Son article sur la condamnation du terroriste Roger Vaillant le conduit au poste de chroniqueur judiciaire pour le quotidien réputé Le Matin, en 1894. Opposé à la peine de mort, il est nommé chevalier de la Légion d'honneur pour ses chroniques. Parallèlement il écrit des fictions : 'La Double vie de Théophraste Longuet' apparaîtra dans 'Le Matin' sous forme de feuilletons de 1903 à 1924. Sa pièce de théâtre 'La Maison des juges' échoue. 'Le Mystère de la chambre jaune' est le premier épisode des 'Aventures extraordinaires du reporter Joseph Joséphin' dit 'Boitabille', qui devient 'Rouletabille' suite à une plainte. Vingt-six volumes sont édités chez Pierre Laffitte, entre 1908 et 1924. Du Sud de la France, il dédie 'Le Fantôme de l'Opéra' à son frère Joseph en 1910. Léon Blum salue une de ses pièces. Le personnage 'Chéri Bibi' est repris dans les seize épisodes filmiques de 'La Nouvelle aurore', écrits en 1918 par l´auteur lui-même. Le directeur de la nouvelle Société des Cinéromans produit six scénarios, dont l'adaptation 'L´Homme qui revient de loin' en 1916. Brillant journaliste, Gaston Leroux est une figure majeure du roman policier. Décédé à Nice le 15 avril 1927.
Mon avis : (lu en juillet 2011)
Je n'avais pas encore eu l'occasion de lire ce classique de la littérature policière de Gaston Leroux, Il a été publié la première fois sous forme de feuilleton dans le supplément littéraire de l'Illustration du 7 septembre au 30 novembre 1907. Puis il a été publié sous forme de livre en 1908.
Dans la maison du célèbre scientifique Stangerson, sa fille Mathilde est la victime d'une tentative d'assassinat dans des conditions plutôt spéciales. En effet, elle était enfermée à double tour dans sa chambre, toutes fenêtres closes. Comment le meurtrier a-t-il pu commettre son agression et s'enfuir alors que quatre personnes étaient présentes derrière la porte attirées par les cris de la victime ? Le talentueux policier Frédéric Larsan est l'enquêteur officiel mais le jeune journaliste reporter Joseph Rouletabille a également son idée sur la solution de l'énigme...
C'est la première aventure du célèbre Rouletabille. L'intrigue est parfaitement construite et l'enquête nous est révélée pas à pas, les hypothèses, les indices, les déductions nous sont décrits avec beaucoup de détails. Il y a du suspens, des rebondissements, des fausses pistes. L'histoire est palpitante de la première à la dernière page et la révélation finale est étonnante.
Plusieurs adaptations cinématographiques du livre ont été réalisées.
En 1913, film de 0h30, réalisé par Maurice Tourneur avec avec Marcel Simon (Rouletabille), Paul Escoffier, Laurence Duluc
En 1930, film de 1h48 réalisé par Marcel L'Herbier avec Roland Toutain (Rouletabille), Huguette Duflos, Léon Belières, Edmond Van Daële, Marcel Vibert, Maxime Desjardins, Pierre Juvenet, Marcel Vallée, Georges Tréville
En 1949, film de 1h25 réalisé par Henri Aisner avec Janine Darcey, Arthur Devère, Marcel Herrand, Gaston Modot, Lucien Nat, Hélène Perdrière (Mathilde), Serge Reggiani (Joseph Rouletabille), Pierre Renoir, Arthur Devère, Léonce Corne, Madeleine Barbulée
En 2003, film 1h58 réalisé par Bruno Podalydès avec Denis Podalydès, Sabine Azéma, Olivier Gourmet, Jean-Noël Brouté, Pierre Arditi, Michael Lonsdale, Bruno Podalydès, Isabelle Candelier, Claude Rich, Julos Beaucarne
Ainsi qu'à la télévision en 1965 avec le téléfilm réalisé par Jean Kerchbron avec Avec Claude Brasseur, Catherine Rouvel, Lucien Nat, Sylvie Bréal, Marika Green, François Maistre, Serge Marquand, Margo Lion, Jean Champion, Jean Ozenne
Extrait : (début du livre)
Ce n’est pas sans une certaine émotion que je commence à raconter ici les aventures extraordinaires de Joseph Rouletabille. Celui-ci, jusqu’à ce jour, s’y était si formellement opposé que j’avais fini par désespérer de ne publier jamais l’histoire policière la plus curieuse de ces quinze dernières années. J’imagine même que le public n’aurait jamais connu toute la vérité sur la prodigieuse affaire dite de la «Chambre Jaune», génératrice de tant de mystérieux et cruels et sensationnels drames, et à laquelle mon ami fut si intimement mêlé, si, à propos de la nomination récente de l’illustre Stangerson au grade de grand-croix de la Légion d’honneur, un journal du soir, dans un article misérable d’ignorance ou d’audacieuse perfidie, n’avait ressuscité une terrible aventure que Joseph Rouletabille eût voulu savoir, me disait-il, oubliée pour toujours.
La «Chambre Jaune» ! Qui donc se souvenait de cette affaire qui fit couler tant d’encre, il y a une quinzaine d’années ? On oublie si vite à Paris. N’a-t-on pas oublié le nom même du procès de Nayves et la tragique histoire de la mort du petit Menaldo ? Et cependant l’attention publique était à cette époque si tendue vers les débats, qu’une crise ministérielle, qui éclata sur ces entrefaites, passa complètement inaperçue. Or, le procès de la «Chambre Jaune», qui précéda l’affaire de Nayves de quelques années, eut plus de retentissement encore. Le monde entier fut penché pendant des mois sur ce problème obscur, – le plus obscur à ma connaissance qui ait jamais été proposé à la perspicacité de notre police, qui ait jamais été posé à la conscience de nos juges. La solution de ce problème affolant, chacun la chercha. Ce fut comme un dramatique rébus sur lequel s’acharnèrent la vieille Europe et la jeune Amérique. C’est qu’en vérité – il m’est permis de le dire « puisqu’il ne saurait y avoir en tout ceci aucun amour-propre d’auteur » et que je ne fais que transcrire des faits sur lesquels une documentation exceptionnelle me permet d’apporter une lumière nouvelle – c’est qu’en vérité, je ne sache pas que, dans le domaine de la réalité ou de l’imagination, même chez l’auteur du Double assassinat, rue Morgue, même dans les inventions des sous-Edgar Poe et des truculents Conan-Doyle, on puisse retenir quelque chose de comparable, QUANT AU MYSTÈRE, « au naturel mystère de la Chambre Jaune».
Ce que personne ne put découvrir, le jeune Joseph Rouletabille, âgé de dix-huit ans, alors petit reporter dans un grand journal, le trouva ! Mais, lorsqu’en cour d’assises il apporta la clef de toute l’affaire, il ne dit pas toute la vérité. Il n’en laissa apparaître que ce qu’il fallait pour expliquer l’inexplicable et pour faire acquitter un innocent. Les raisons qu’il avait de se taire ont disparu aujourd’hui. Bien mieux, mon ami doit parler. Vous allez donc tout savoir ; et, sans plus ample préambule, je vais poser devant vos yeux le problème de la «Chambre Jaune», tel qu’il le fut aux yeux du monde entier, au lendemain du drame du château du Glandier.
Le 25 octobre 1892, la note suivante paraissait en dernière heure du Temps :
« Un crime affreux vient d’être commis au Glandier, sur la lisière de la forêt de Sainte-Geneviève, au-dessus d’Épinay-sur-Orge, chez le professeur Stangerson. Cette nuit, pendant que le maître travaillait dans son laboratoire, on a tenté d’assassiner Mlle Stangerson, qui reposait dans une chambre attenante à ce laboratoire. Les médecins ne répondent pas de la vie de Mlle Stangerson. »
Vous imaginez l’émotion qui s’empara de Paris. Déjà, à cette époque, le monde savant était extrêmement intéressé par les travaux du professeur Stangerson et de sa fille. Ces travaux, les premiers qui furent tentés sur la radiographie, devaient conduire plus tard M. et Mme Curie à la découverte du radium. On était, du reste, dans l’attente d’un mémoire sensationnel que le professeur Stangerson allait lire, à l’académie des sciences, sur sa nouvelle théorie : La Dissociation de la Matière. Théorie destinée à ébranler sur sa base toute la science officielle qui repose depuis si longtemps sur le principe : rien ne se perd, rien ne se crée.
Lu pour le Baby Challenge - Polar organisé par Livraddict
Livre 14/20 Médaille de bronze