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A propos de livres...
29 juillet 2010

La Chorale des maîtres bouchers – Louise Erdrich

Lu dans le cadre du challenge_100_ans_article_300x225

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Albin Michel – janvier 2005 – 480 pages

LGF – mai 2007 – 568 pages

traduit de l’anglais (États-Unis) par Isabelle Reinharez

Quatrième de couverture :
1918. De retour du front, Fidelis Waldvogel, un jeune soldat allemand, tente sa chance en Amérique. Avec pour seul bagage une valise pleine de couteaux et de saucisses, il s'arrête à Argus, dans le Dakota du Nord où, bientôt rejoint par sa femme et son fils, il décide d'ouvrir une boucherie et de fonder une chorale, en souvenir de celle des maîtres bouchers où chantait son père. Des années 1920 aux années 1950, entre l'Europe et l'Amérique, ce roman à la fois épique et intime retrace le destin d'une famille confrontée au tumulte du monde.

Auteur : Née dans le Dakota en 1954, Louise Erdrich est, avec Sherman Alexie, l'une des grandes voix de la nouvelle littérature indienne d'outre-Atlantique. Si elle écrit, c'est pour réinventer la mémoire déchirée de ces communautés qui, aux confins des Etats-Unis, vivent sur les décombres d'un passé mythique. Mais l'auteur de L'Epouse antilope n'est pas seulement une ravaudeuse de légendes. Elle sait aussi marcher sur les brisées de ses illustres aînés, Faulkner ou Toni Morrison.

Mon avis : (lu en juillet 2010)
Ce livre est une magnifique histoire d'amour.
Entre Europe et Amérique des années 20 au années 50, on suit l'histoire de Fidelis Waldvogel un jeune soldat qui part pour l'Amérique après la Première Guerre Mondiale avec sa valise de couteaux et de de saucisses. Il est issu d'une famille de maîtres bouchers. Il va s'installer à Argus, une petite ville du Dakota Nord. Sa femme Eva et son petit garçon Franz viendront le rejoindre, ensemble ils ouvrirent une boucherie et Fidelis créera une chorale avec quelques hommes du village. Ensuite ils eurent trois autres garçons, Markus et les jumeaux Emil et Erich. Mais la grande aventure des Waldvoogel ne va également commencer avec leur rencontre avec un couple improbable : Delphine et Cyprian...

Un livre plein d'émotion et de tendresse, on y croise de nombreux personnages qui sont souvent attachants, parfois surprenants. On découvre le Dakota du Nord à travers de belles descriptions de paysages. Et à travers ces histoires poignantes, l'auteur évoque de nombreux thèmes comme l'amour, l'amitié, la mort, l'intégration, les racines, la maternité, le non-dit et l'absurdité des guerres. Une très belle lecture et je vous conseille de découvrir ce livre.

Extrait : (page 29)
Les saucisses lui firent traverser Minneapolis et un paysage d'ondulantes prairies, entrer dans la brusque étendue de plaines, de ciel immense, entrer dans le Dakota du Nord, où il vendit le dernier chapelet. Il quitta le train et longea le bord du quai de chemin de fer d'une petite ville. La bourgade était un entassement de joyeux bâtiments trapus, certains encadrés de fausses façades en demi-étage au-dessus de bannes et de vitrines, un ou deux en pierre calcaire et trois au moins en briques solides. Contre l'épouvantable absence de relief, l'endroit tout entier paraissait désarmé et ridicule, se dit-il, totalement ouvert à l'attaque et, étant adossé à une rivière, privé de voie de fuite. Il avait le sentiment d'un lieu provisoire, presque un campement, qu'une grande tempête ou une guerre pourrait niveler. Il lut le panneau ARGUS à voix haute et en retint le son. Il décrivit un cercle pour se repérer, épousseta le costume de son père, évalua qu'il était arrivé avec trente-cinq cents et une valise, désormais vidée de ses saucisses, contenant six couteaux, un aiguisoir et des pierres à aiguiser graduées. A l'ouest s'étendait l'horizon, et au sud, l'horizon. Au nord, c'était des rues plantées d'arbres à mi-croissance et des maisons d'aspect solide. Dans la rue principale, une banque neuve en pierre calcaire et un pâté de magasins en briques richement décorées s'étiraient vers l'est. Autour de lui, le vent ronflait avec une vaste indifférence qu'il trouva à la fois insupportable et réconfortante.

Il ignorait qu'il ne repartirait jamais. Il pensa simplement qu'il lui faudrait rester là, et travailler là, usant des instruments de sa profession, jusqu'à ce qu'il ait gagné suffisamment d'argent pour rejoindre la destination qu'il avait choisie en raison du caractère rigoureux de son pain. Puis il se demanda où, dans cette bourgade, on fabriquait le pain, d'où pouvait venir la bière, où l'on gardait frais le lait et le beurre, où les saucisses étaient préparées, les côtes de porc découpées et tranchées et la viande abattue. Rien ne lui fournit d'indice. Toutes les directions se ressemblaient. Alors il enfonça le chapeau de son père sur sa tête, fit redescendre d'une secousse les revers de son pantalon, et empoigna la valise.

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Commentaires
L
Un livre que j'avais beaucoup aimé !
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I
Ce roman brasse tout un tas de thématiques que je trouve passionnantes. Il figure en bonne place sur ma liste des prochains achats.
Répondre
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