Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
A propos de livres...
challenge
12 janvier 2011

Les pingouins n'ont jamais froid - Andreï Kourkov

les_pingouins_n_ont_jamais_froid les_pingouins_n_ont_jamais_froid_p

Liana Lévi – avril 2004 – 394 pages

Points – février 2005 – 397 pages

traduit du russe par Nathalie Amargier

Quatrième de couverture :
Victor, de retour d'Antarctique, n'a qu'une idée en tête : retrouver son pingouin Micha, qui a atterri dans le zoo personnel d'un richissime Moscovite. Victor parcourt l'Ukraine et la Russie et s'aventure jusque dans les plus sombres recoins de la Tchétchènie. En funambule virtuose, Kourkov sillonne le gouffre qui sépare le rire du drame avec une aisance incomparable.

Auteur : Écrivain ukrainien de langue russe né en 1961, Andreï Kourkov vit actuellement à Kiev. Très doué pour les langues étrangères – il en parle neuf – , il commence sa carrière littéraire pendant son service militaire où il est gardien de prison à Odessa, l’emploi idéal pour écrire… Son premier roman paraît en 1991, mais c’est avec Le Pingouin, paru en 2000, qu’il remporte un succès international.

Mon avis : (lu en janvier 2011)
Cela fait deux semaines que ce livre me fait « signe » sur le présentoir de la bibliothèque… La première fois, je me suis dit qu’il fallait que je lise auparavant Pingouin, mais celui-ci n’étant pas disponible je me suis dit : « Tant pis, je le lirai après celui-ci ! »
Au début du livre, Victor est en Antarctique dans la base Vernadski, il se cache. Avec un faux passeport polonais et la mission de remettre une lettre à Moscou, il trouve le moyen de rentrer en Ukraine. De retour à Kiev, il veut retrouver Micha son pingouin. Il apprend que celui-ci est à Moscou, dans un zoo privé. Mais avant de partir à Moscou, il doit s’occuper de Sonia, petite fille de 7 ans, dont il est devenu le second papa. Son voyage ne s’arrêtera pas à Moscou car Micha serait en Tchétchénie. Les aventures de Victor puis de Victor et Micha sont épiques et sont prétextes pour l’auteur de décrire les usages en vigueur dans cette région ex-soviétique où la corruption est presque devenu un art de vivre… L’histoire est rythmée, les personnages sont attachants, maintenant, j’ai vraiment très envie de découvrir la première aventure de Victor et Micha…

Extrait : (page 63)
Victor manquait de sommeil, mais la météo était revigorante. Le soleil déclinant l'aveuglait. Il prit un taxi de ligne jusqu'à la montée Kourenevski, puis termina à pied le trajet jusqu'à Nagornaïa. Il n'y avait presque pas de passants, uniquement des voitures qui filaient à toute vitesse, malgré une chaussée trouée comme du gruyère.

L'Afghan occupait le rez-de-chaussée d'un Institut de recherche, mais avait sa propre entrée. Au lieu de marches, c'était une petite rampe en béton encadrée de barrières qui conduisait au seuil. La porte double était ouverte, et Victor entra. Personne au comptoir, étrangement bas. La salle se réduisait à quelques tables, très basses elles aussi. Pas la moindre chaise. Surpris, il s'approcha du comptoir, regarda derrière. Une machine à espresso Siemens brillait de tout son chrome, près de quelques bouteilles entamées, sous des rangées bien ordonnées de verres tout propres, petits et grands, suspendus la tête en bas.

Il tira une pièce de monnaie de sa poche et frappa sur le comptoir.
- Une seconde ! cria une voix qui lui sembla familière.
Il fixa la porte blanche derrière le comptoir, entendit un grincement, et Liocha, toujours barbu, apparut dans l'encadrement, en fauteuil.
Victor le regarda avec stupeur. Il n'avait plus de jambes. Le reste était en tenue de camouflage.
- Oh ? s'étonna Liocha. C'est toi ? Ben dis donc!
Il n'ajouta rien. Sur son visage, l'embarras le disputait à l'incrédulité.
- Tu es vivant ? finit-il par dire.
- Oui. Et toi ?
Liocha eut un rire amer.
- Moi aussi. J'ai juste du mal à courir.
Il baissa les yeux sur les jambes de son pantalon militaire, roulées et attachées assez haut.
- Assieds-toi, je te prépare un café!
Victor, embarrassé, regarda autour de lui.
- Ah, c'est vrai! Va voir par là, lui indiqua Liocha en montrant la porte par laquelle il venait d'arriver. Il y a des fauteuils roulants pour les invités!
Dans le local de service, Victor découvrit trois fauteuils pliants nickelés rangés contre le mur. Il en prit un, le déplia d'un geste, s'assit, le cœur lourd, et posa les mains sur le cercle métallique externe des grandes roues. Il poussa, le fauteuil se dirigea vers la porte, roula vers le comptoir et heurta celui de Liocha, qui maniait le percolateur en expert.
- Fais pas l'idiot! Choisis une table et va t'installer!

Victor se redressa, fit passer le fauteuil, léger, par-dessus la tête de son ami, et le reposa de l'autre côté du comptoir, près de la première table. Il se rassit. A présent, le décor prenait un sens, les tables basses étaient au niveau idéal.

Liocha ne tarda pas à apporter deux cafés et un sucrier, posés sur un petit plateau fixé à son fauteuil. Il gagna la table en virtuose, s'arrêta sans que Victor comprenne comment et fit le service en un clin d'œil.
- Et voilà, dit-il en remuant son café. Ce qu'on perd d'un côté, on le gagne d'un autre...
- T'es devenu philosophe ? sourit Victor.
- Vaut mieux, sinon qu'est-ce qui me reste ?
Victor eut soudain l'impression que les mains de Liocha étaient beaucoup plus longues qu'avant. Plus longues et plus noueuses.
- Alors, qu'est-ce qui t'est arrivé?
- Tu sais, un démineur ne se trompe qu'une fois. Après, dans le meilleur des cas, il passe le reste de sa vie à le regretter... C'est ce que je fais depuis... Bousiller un enterrement pareil! Mon patron et ses deux lieutenants ont été déchiquetés; moi, j'ai juste été raccourci. Dans la même seconde, j'ai perdu mes jambes et mon travail. Plus un sou. Heureusement que j'ai eu des amis pour m'aider, dit-il en parcourant le café du regard. Me voilà patron de bar.

Liocha lui expliqua ensuite qu'officiellement ce café appartenait à l'Association des soldats internationalistes*, ce qui l'exemptait de taxes. Personne n'aurait risqué de venir fourrer son nez dans ses affaires, il n'y avait rien à tirer de ce genre d'établissement. A côté, un foyer abritait des mutilés de la guerre d'Afghanistan, entre autres.

Victor posa enfin la question qui lui tenait à cœur:
- Et Micha, qu'est-ce qu'il est devenu?
- Le pingouin?
Liocha, ennuyé, se gratta derrière l'oreille.
- On a eu un problème. Tu sais, avant ce dernier enterrement, mon patron était en mauvaise posture, on s'était fait doubler. Un jour, on avait reçu plusieurs wagons d'alcool, sans papiers, pour une valeur de trois cent mille dollars. Les papiers, on devait nous les amener le lendemain matin, mais dans la nuit, on nous a balancés à la Répression des fraudes, qui a confisqué toute la marchandise. Même pas moyen de la racheter. Et ça s'est répété. Au total, ça faisait près d'un million de dettes. Mon patron devait rembourser un type de Moscou qui a installé plusieurs stations-service ici... Du coup, ce type a pris ton Micha, en dédommagement. Il a un domaine près de Moscou, avec un zoo privé... Je n'ai rien pu faire...
- Je peux le trouver où, ce type?
- Il est reparti chez lui, à Moscou. Il s'est fait piquer ses stations-service par un de nos députés. Viré du sol ukrainien...
- Comment il s'appelle ?
- T'es sérieux, là ?
- Bien sûr.
Incrédule, Liocha secoua la tête.
- Son surnom, c'est «le Sphinx». Ilia Kovalev pour l'état civil. Il a une banque, à Moscou, la Banque commerciale du gaz. Tu te rends compte de ce que ça représente ?
- Une banque ? demanda Victor en haussant les épaules. Qu'est-ce que tu veux que ça représente ? Beaucoup d'argent, pas plus...
Liocha fit non de la tête.
- Une banque, ça veut dire des services secrets parallèles, une armée privée, la possibilité d'acheter ou de faire disparaître n'importe qui sans laisser de traces.
Victor poussa un lourd soupir.
- Tu sais que tu étais recherché, quand même ?
- Oui.
- Et ça te gêne pas de te balader comme ça en ville ?
- Je tiens à retrouver Micha.
- C'est beau, l'amour !

* Dénomination officielle de ceux que l'on envoie combattre à l'étranger.

Lu dans le cadre du Challenge Voisins, voisines
voisin_voisine
Ukraine

Lu dans le cadre du Challenge Petit BAC
logo_challenge_Petit_BAC
"Animal"

Publicité
Publicité
9 janvier 2011

La double vie d’Irina - Lionel Shriver

Lu dans le cadre du partenariat  Livraddict et Belfond

la_double_vie_d_Irina la_double_vie_d_Irina_p

Belfond – septembre 2009 – 483 pages

Livre de Poche – octobre 2010 – 670 pages

traduit de l'américain par Anne Rabinovitch

Quatrième de couverture :
Le jour où Irina accepte de dîner seule avec Ramsey Acton, célèbre joueur de snooker et ami de son mari, elle ne se doute pas que sa vie va basculer. Qu'un instant d'hésitation va mettre son couple en question. Et que sa routine londonienne va voler en éclats. Qu'advient-il si on cède à la tentation ? Et que se passe-t-il si on n'y cède pas ? La passion amoureuse est-elle un dérivatif à une vie de couple un peu terne ? Ou bien l'homme séduisant qu'Irina a eu, l'espace d'un moment, une envie folle d'embrasser est-il l'amour de toute une vie ?

Auteur : Née en 1957 en Caroline du Nord, Lionel Shriver a fait ses études à New York. Diplômée de Columbia, elle a été professeur avant de partir parcourir le monde. Elle a notamment vécu en Israël, à Bangkok, à Nairobi et à Belfast. Après Il faut qu'on parle de Kevin (Belfond, 2006 ; Le Livre de Poche, 2008), lauréat de l'Orange Prize en 2005, La Double Vie d'lrina est son deuxième roman traduit en français. Lionel Shriver vit à Londres avec son mari, jazzman renommé.

Mon avis : (lu en janvier 2011)
Ce livre est le « bonus » que j'ai reçu avec le partenariat Livraddict et les Éditions Belfond pour « Double faute - Lionel Shriver ».
J’ai eu un peu de mal à commencer à le lire, j’ai trouvé la mise en route de l’histoire un peu longue. Irina et Lawrence sont un couple d’Américains installés en Grande Bretagne. Irina, la quarantaine, est illustratrice de livres pour enfants et partage depuis neuf ans la vie avec son compagnon Lawrence, un analyste politique souvent en voyage. Tout se passe pour le mieux pour ce couple jusqu’au jour où Irina va dîner seule avec un ami de Lawrence, le célèbre joueur de snooker Ramsey Acton. Pour Irina, ce dîner est plutôt une corvée, mais finalement la soirée est agréable et Irina tombe sous le charme de Ramsey. Et en fin de soirée, Irina est pris d’une folle envie d’embrasser Ramsey, mais par fidélité à son compagnon, elle hésite à le faire...
Et là, le lecteur découvre la construction très originale de ce roman, en effet le premier chapitre se termine avec la question suivante : Lors de ce dîner à deux, Irina a-t-elle oui ou non embrassé Ramsey Acton et été infidèle à Lawrence ? Si la réponse est oui, alors l'histoire continue dans les chapitres 2 à 12. Si la réponse est non, alors l'histoire continue dans les chapitres (2) à (11).
L'idée est originale, mais pour le lecteur les premiers chapitres X et (X) racontent pour chacune des versions une histoire assez proche et j'ai trouvé cela un peu lassant à lire... Puis, les deux histoires divergeant de plus en plus, je me suis laissée prendre au jeu.
J'ai été contente de découvrir ce livre, même s'il demande un certain effort de la part du lecteur.

Merci à Livraddict, aux Éditions Belfond et Livre de Poche pour m'avoir permis de découvrir ce livre et cette auteur.

Extrait : (début du livre)
Ce qui au départ n'avait été qu'une coïncidence était devenu une tradition : chaque année, le 6 juillet, ils dînaient avec Ramsey Acton pour son anniversaire.
Cinq ans plus tôt, en 1992, Irina et Jude Hartford, son épouse, avaient collaboré à un livre pour enfants. Jude avait fait les premiers pas. Évitant les hypocrisies en usage à Londres, du style il-faut-qu'on-se-voie-un-de-ces-jours, qui ne risquent pas d'encombrer votre planning d'une heure et d'un lieu de rendez-vous, la jeune femme avait semblé décidée à organiser un dîner à quatre afin de présenter Ramsey à son illustratrice. Ou plutôt – avait-elle rectifié –, « Ramsey Acton, mon mari ». La formule était curieuse. Irina avait supposé que Jude se glorifiait, à la manière lassante des féministes, de ne pas porter le patronyme de son époux.
Il est toujours difficile d'impressionner les ignorants. En négociant cette soirée avec Lawrence, Irina n'en savait pas assez pour préciser : « Figure-toi que Jude est mariée à Ramsey Acton. » Sinon il se serait précipité sur son agenda de l'Economist au lieu de grommeler que si elle était obligée de faire des ronds de jambe pour raisons professionnelles, elle pouvait du moins prévoir de dîner tôt puisqu'il voulait être rentré à temps pour NYPD Blue. Ne sachant pas qu'elle disposait de deux mots magiques susceptibles de vaincre l'hostilité de Lawrence pour les mondanités, Irina avait expliqué : « Jude souhaite me présenter son mari, Raymond Je-ne-sais-quoi. ».

Lu dans le cadre du Challenge Petit BAC
logo_challenge_Petit_BAC
"Prénom"

7 janvier 2011

Parle-leur de batailles, de rois et d'éléphants - Mathias Enard

Parle_leur_des_batailles Actes Sud – août 2010 – 153 pages

 

Prix Goncourt des lycéens 2010

Quatrième de couverture :
En débarquant à Constantinople le 13 mai 1506, Michel-Ange sait qu'il brave la puissance et la colère de Jules II, pape guerrier et mauvais payeur, dont il a laissé en chantier l'édification du tombeau, à Rome. Mais comment ne pas répondre à l'invitation du sultan Bajazet qui lui propose – après avoir refusé les plans de Léonard de Vinci – de concevoir un pont sur la Corne d'Or ?
Ainsi commence ce roman, tout en frôlement historiques, qui s'empare d'un fait exact pour déployer les mystères de ce voyage.
Troublant comme la rencontre de l'homme de la Renaissance avec les beautés du monde ottoman, précis et ciselé comme une pièce d'orfèvrerie, ce portrait de l'artiste au travail est aussi une fascinante réflexion sur l'acte de créer et sur le symbole d'un geste inachevé vers l'autre rive de la civilisation.
Car à travers la chronique de ces quelques semaines oubliées de l'Histoire, Mathias Enard esquisse une géographie politique dont les hésitations sont toujours aussi sensibles cinq siècles plus tard.

Auteur : Né en 1972, Mathias Enard a étudié le persan et l'arabe et fait de longs séjours au Moyen-Orient. Il vit à Barcelone. Il a publié La Perfection du tir (2003), Remonter l'Orénoque (2005) et Zone (2008).

Mon avis : (lu en janvier 2011)
J'étais très curieuse de découvrir ce livre au titre magnifique et mystérieux... Mathias Enard nous emmène faire un beau voyage dans l'Histoire : dans le Bosphore au début du XVIème siècle. Michel Ange est encore un jeune artiste. Il est un peu en froid avec le Pape Jules II pour lequel il est en train de travailler et lorsque le sultan Bajazet l’invite à venir à Constantinople
pour construire un pont qui enjambera la Corne d'Or. Avant lui, Léonard de Vinci avait proposé un projet qui a été refusé.
Avant de faire des croquis, Michel-Ange, en compagnie du poète Mesihi, s'imprègne de l'atmosphère de cette ville d'Orient qui le fascine, il découvre les beautés de l'architecture de la basilique Sainte-Sophie, mais aussi les marchés, les rues... La nuit, Mesihi l'entraîne dans les tavernes, avec ses danseurs, ses musiciens et ses poètes sans oublier l'alcool et l'opium...
Dans ses moments de solitude, Michel-Ange entretient une correspondance avec ses frères. Parfois il doute d'arriver à mener ce travail à bien, est-il à la hauteur ? Et Michel-Ange tombe sous les charmes d’une belle danseuse andalouse qui lui racontera des contes et légendes (dont est extrait le titre « Parle-leur de batailles, de rois et d'éléphants »). La relation qui existe entre Mesihi et Michel-Ange est complexe...

Avec ce livre, on découvre également l'influence de ce séjour à Constantinople pour la suite de l'œuvre de Michel Ange.
Le livre se lit facilement, il est constitué de chapitres très courts et l'écriture est faite de phrases et paragraphes courts. L'essentiel est dit, tout en poésie. Le lecteur a tous ses sens en éveil, les mots de Mathias Enard évoque des couleurs, des parfums, des odeurs...
Et pour finir, dans la note de fin du livre, l'auteur fait la part des choses entre la partie historique et la partie romancée de son livre.

Avec ce livre, j'ai fait un très beau voyage surprenant et fort agréable !

D'autres avis avec Constance93 et BoB

Extrait : (début du livre)
La nuit ne communique pas avec le jour. Elle y brûle. On la porte au bûcher à l’aube. Et avec elle ses gens, les buveurs, les poètes, les amants. Nous sommes un peuple de relégués, de condamnés à mort. Je ne te connais pas. Je connais ton ami turc ; c’est l’un des nôtres. Petit à petit il disparaît du monde, avalé par l’ombre et ses mirages ; nous sommes frères. Je ne sais quelle douleur ou quel plaisir l’a poussé vers nous, vers la poudre d’étoile, peut-être l’opium, peut-être le vin, peut-être l’amour ; peut-être quelque obscure blessure de l’âme bien cachée dans les replis de la mémoire.
Tu souhaites nous rejoindre.
Ta peur et ton désarroi te jettent dans nos bras, tu cherches à t’y blottir, mais ton corps dur reste accroché à ses certitudes, il éloigne le désir, refuse l’abandon.
Je ne te blâme pas.
Tu habites une autre prison, un monde de force et de courage où tu penses pouvoir être porté en triomphe ; tu crois obtenir la bienveillance des puissants, tu cherches la gloire et la fortune. Pourtant, lorsque la nuit arrive, tu trembles. Tu ne bois pas, car tu as peur ; tu sais que la brûlure de l’alcool te précipite dans la faiblesse, dans l’irrésistible besoin de retrouver des caresses, une tendresse disparue, le monde perdu de l’enfance, la satisfaction, le calme face à l’incertitude scintillante de l’obscurité.
Tu penses désirer ma beauté, la douceur de ma peau, l’éclat de mon sourire, la finesse de mes articulations, le carmin de mes lèvres, mais en réalité, ce que tu souhaites sans le savoir, c’est la disparition de tes peurs, la guérison, l’union, le retour, l’oubli.
Cette puissance en toi te dévore dans la solitude.
Alors tu souffres, perdu dans un crépuscule infini, un pied dans le jour et l’autre dans la nuit.

 

Livre 33/35 pour le Challenge du 5% littéraire1pourcent2010

 

Lu dans le cadre du Challenge Petit BAC
logo_challenge_Petit_BAC
"Animal"

Challenge Prix Goncourt des Lycéens
logo_challenge_goncourt_lyc_en
2010

 Challenge Goncourt des Lycéens
goncourt_lyceen_enna
chez Enna

4 janvier 2011

Un monde sans fin – Ken Follett

un_monde_sans_fin un_monde_sans_fin_p

Robert Laffont – octobre 2008 – 1296 pages

Livre de Poche – janvier 2010 – 1337 pages

traduit de l'anglais par Viviane Mikhalkov, Leslie Boitelle et Hannah Pascal

Quatrième de couverture :
1327. Quatre enfants sont les témoins d'une poursuite meurtrière dans les bois : un chevalier tue deux soldats au service de la reine, avant d'enfouir dans le sol une lettre mystérieuse, dont le secret pourrait bien mettre en danger la couronne d'Angleterre. Ce jour scellera à jamais leurs destinées...
Gwenda, voleuse espiègle, poursuivra un amour impossible ; Caris, libre et passionnée, qui rêve d'être médecin, devra défier l'autorité de l'Église, et renoncer à celui qu'elle aime ; Merthin deviendra un constructeur de génie mais, ne pouvant épouser celle qu'il a toujours désirée, rejoindra l'Italie pour accomplir son destin d'architecte ; Ralph son jeune frère dévoré par l'ambition deviendra un noble corrompu, prêt à tout pour satisfaire sa soif de pouvoir et de vengeance.
Prospérités éphémères, famines, guerres cruelles, ravages féroces de la peste noire...

Auteur : Ken Follett est né au pays de Galles, en 1949. Dès son premier roman, en 1978 (L'Arme à l'œil), qui reçoit le grand prix Edgar du roman policier, il s'est imposé comme l'un des plus grands auteurs de romans d'espionnage. Peur blanche, Le Vol du frelon, Le Réseau corneille ont été traduits dans plus d'une vingtaine de pays. Trois de ses plus grands best-sellers ont été également adaptés au cinéma (Les Lions du Panshir, Le Code Rebecca et Le Troisième Jumeau).

Mon avis : (lu en décembre 2010)
J'avais lu il y a très longtemps Les piliers de la Terre que j'avais beaucoup aimé. Dans Un monde sans fin, on retrouve le même esprit. L'action se déroule deux siècles plus tard, au XIVème siècle dans la ville anglaise de Kingsbridge. Nous suivons pendant plus de trente ans, plusieurs intrigues autour de nombreux personnages : le plus attachants sont Caris et son esprit de femme moderne, Merthin le bâtisseur visionnaire, Gwenda.
Ken Follett décrit avec beaucoup de précisions les détails de la vie quotidienne à cette époque, comme la façon de travailler, de se nourrir, les maladies, le poids du servage. On découvre les luttes de pouvoir entre le Roi, l'Église et les marchands, on voit déjà pointer le commerce mondiale. Le lecteur est happé par une histoire captivante avec de nombreux rebondissements, mêlant le romanesque, le romantisme et un peu d'érotisme, mais aussi les injustices et la violence.
Il est question de la rénovation de la cathédrale, de l'effondrement et de la reconstruction du pont, d'une épidémie de peste... J'ai dévoré sans aucune difficulté les 1300 pages de ce livre avec beaucoup de plaisir et d'intérêts. L'histoire est passionnante !

Ce livre a été classé à tort dans la catégorie Polar pour le Baby-Challenge, il s'agit plutôt d'une fresque historique.

Extrait : (début du livre)
Gwenda n’avait pas peur du noir, et pour tant elle n’avait que huit ans.
  Quand elle ouvrit les yeux et ne vit que l’obscurité autour d’elle, elle n’en fut aucunement effrayée. Elle savait où elle se trouvait : étendue à même le sol sur de la paille, auprès de sa mère, dans le long bâtiment en pierre du prieuré de Kingsbridge qu’on appelait l’hospice. À en juger d’après la chaude odeur de lait qui chatouillait ses narines, Ma devait nourrir le bébé qui venait de naître et n’avait pas encore de nom. À côté d’elle, il y avait Pa et, juste après, Philémon, son frère de douze ans. Plus loin, d’autres familles se serraient les unes contre les autres, comme des moutons dans un enclos. Mais, bien que la salle soit bondée, dans le noir, on ne les distinguait pas. On sentait seulement l’odeur puis sante de leurs corps chauds.
  La naissance de l’aube annoncerait la Tous saint – fête d’autant plus remarquable cette année qu’elle tombait un dimanche. La nuit sur le point de s’achever clôturait une journée de grands dangers car, en cette veille du jour où l’on célébrait tous les saints, les esprits malins se déchaînaient et rôdaient en liberté de par le monde. Tout un chacun le savait, et Gwenda ne faisait pas exception. C’était pour se tenir à l’écart de ce péril que les centaines de fidèles à l’instar de sa famille étaient venus des villages voisins se réfugier dans ce lieu sacré qu’était le prieuré pour y attendre l’heure de se rendre à mâtines.
  Comme toute personne dotée d’un tant soit peu de raison, Gwenda se méfiait des esprits mauvais. Toutefois, il était une chose qu’elle appréhendait plus encore, une chose qu’elle devrait accomplir pendant l'office. Pour l’heure, elle s’efforçait de la chasser de ses pensées, tout en scrutant la morne obscurité alentour. Le mur en face d’elle était percé d’une fenêtre en ogive – plus exactement d’une ouverture sans vitre, car seuls les édifices les plus importants possédaient de véritables fenêtres avec des vitres, comme on le lui avait expliqué. Ici, une tenture en lin empêchait l'air froid de l'automne de pénétrer – une tenture épaisse assurément, car le mur était d'une même noirceur opaque d'un bout à l'autre. Pour une petite fille qui redoutait tant l'arrivée du matin, ces ténèbres avaient quelque chose de rassurant.

Lu dans le cadre du Challenge Voisins, voisines
voisin_voisine
Grande-Bretagne

baby_challenge_polar
Lu pour le
Baby Challenge - Polar organisé par Livraddict
Livre 9/20 Médaille en chocolat

d_fi_1000
Lu dans le cadre du Défi des Mille organisé par Fattorius

2 janvier 2011

Mes Challenges en cours...

Je commence l'année 2011 avec 6 challenges... dont beaucoup sont déjà en cours :

1pourcent2010 1er challenge : Challenge 1% littéraire 2010

Challenge organisé par Schlabaya, il s'agit de lire au moins 1% des 701 sorties littéraires prévues cet automne. Soit au moins 7 livres...  (fin du challenge juin 2011)

livre n°1 : Desert Pearl Hotel - Pierre-Emmanuel Scherrer
livre n°2 : Une affaire conjugale - Eliette Abécassis
livre n°3 : Le Délégué - Didier Desbrugères
livre n°4 : Des gifles au vinaigre - Tony Cartano
livre n°5 : Ouragan - Laurent Gaudé
livre n°6 : Passé sous silence – Alice Ferney
livre n°7 : En attendant la montée des eaux – Maryse Condé       Challenge 1%
livre n°8 : Le coeur régulier - Olivier Adam
livre n°9 : La maison d'à côté - Lisa Gardner
livre n°10 : L’amour est une île - Claudie Gallay
livre n°11 : En cuisine – Monica Ali
livre n°12 : Rosa Candida – Audur Ava Ólafsdóttir
livre n°13 : Vivement l'avenir - Marie-Sabine Roger
livre n°14 : De deux choses l'une - Christine Détrez                         Challenge 2%

livre n°15 : Grandir - Sophie Fontanel                    
livre n°16 : Haïti Kenbe la ! - Rodney Saint-Eloi
livre n°17 : Sans un adieu - Harlan Coben
l
ivre n°18 : Quand je pense que Beethoven est mort alors que tant de crétins vivent... - Eric-Emmanuel Schmitt
livre n°19 : Jours toxiques - Roxana Robinson
livre n°20 : L'insomnie des étoiles - Marc Dugain
livre n°21 : Le septième fils – Arni Thorarinsson                              Challenge 3%
livre n°22 : Oscar Pill, Tome 3 : Le secret des Éternels – Eli Anderson
livre n°23 : Theodore Boone. Enfant et justicier - John Grisham
livre n°24 : L'Hypnotiseur - Lars Kepler
livre n°25 : Mon vieux et moi - Pierre Gagnon
livre n°26 : La Ballade de Lila K - Blandine Le Callet
livre n°27 : La couleur des sentiments - Kathryn Stockett
livre n°28 : Sanctuaires ardents – Katherine Mosby                   Challenge 4%
livre n°29 : La malédiction des colombes - Louise Erdrich
livre n°30 : Purge - Sofi Oksanen
livre n°31 : Double faute – Lionel Shriver
livre n°32 : Les Anonymes - R.J. Ellory

livre n°33 : Parle-leur de batailles, de rois et d'éléphants – Mathias Enard

Viking_Lit 2ème challenge : Challenge Viking Lit'

livre n°1 : Été – Mons Kallentoft (Suède)

livre n°2 : L'héritage impossible - Anne B. Ragde (Norvège)
livre n°3
: Rosa Candida – Audur Ava Ólafsdóttir (Islande)
livre n°4 : L'Hypnotiseur - Lars Kepler (Suède)
livre n°5 : Purge - Sofi Oksanen (Finlande)

baby_challenge_contemporain
3ème challenge : Baby Challenge - Contemporain organisé par Livraddict

Livres déjà lus :  10 /20    Médaille en chocolat  

1 - Une Prière Pour Owen de John Irving
2 - La Saga Malaussène, tome 1 : Au bonheur des ogres de Daniel Pennac
3 - Le Clan des Otori, tome 1 : Le Silence du Rossignol de Lian Hearn
4 - Entre chiens et loups, tome 1 de Malorie Blackman
5 - Kafka sur le rivage de Haruki Murakami
6 - La porte des enfers de Laurent Gaudé
7 - Le cercle littéraire des amateurs d'épluchures de patates de Mary Ann Shaffer
8 - Les Thanatonautes de Bernard Werber
9 - Oscar et la dame rose de Eric-Emmanuel Schmitt
10 - L'évangile selon Pilate, suivi de Journal d'un roman volé de Eric-Emmanuel Schmitt
11 - Seul le silence de R.J. Ellory
12 - La vie devant soi de Emile Ajar
13 - Le monde de Sophie de Jostein Gaarder
14 - L'ombre du vent de Carlos Ruiz Zafon
15 - La ferme des animaux de George Orwell
16 - L'enfant de Noé de Eric-Emmanuel Schmitt
17 - Ensemble, c'est tout de Anna Gavalda
18 - Les enfants de la liberté de Marc Levy
19 - Cosmétique de l'ennemi de Amélie Nothomb
20 - Le soleil des Scorta de Laurent Gaudé

baby_challenge_polar
4ème challenge : Baby Challenge - Polar organisé par Livraddict
Livres déjà lus :  9/20   Médaille en chocolat    

1 - Blacksad, tome 1 : Quelque part entre les ombres de Juan Diaz Canales
2 - La Trilogie Berlinoise de Philip Kerr
3 - Un lieu incertain de Fred Vargas
4 - Dix petits nègres d'Agatha Christie
5 - Innocent de Harlan Coben
6 - Spellman et associés de Lisa Lutz
7 - Le crime de l'Orient-Express de Agatha Christie
8 - Millénium, tome 1 : Les hommes qui n'aimaient pas les femmes de Stieg Larsson
9 - L'étrangleur de Cater Street de Anne Perry
10 - Le huit de Katherine Neville
11 - Les fables de sang de Arnaud Delalande
12 - L'homme à l'envers de Fred Vargas
13 - Le chien des Baskerville d'Arthur Conan Doyle
14 - Cadres noirs de Pierre Lemaitre
15 - Le Poète de Michael Connelly
16 - Un monde sans fin de Ken Follett
17 - Nous n'irons plus au bois de Mary Higgins Clark
18 - Le Mystère de la chambre jaune de Gaston Leroux
19 - L'affaire Jane Eyre de Jasper Fforde
20 - L'homme aux cercles bleus de Fred Vargas

voisin_voisine
5ème challenge : Voisins, voisines organisé par kathel, il s'agit de lire un ou plusieurs livres d'auteurs européens.
livre n°1 : Le cimetière des bateaux sans nom - Arturo Pérez-Reverte (Espagne)

livre n°2 : Le chuchoteur - Donato Carrisi (Italie)
livre n°3 : La mort à marée basse - Pieter Aspe (Belgique)
livre n°4 : Purge - Sofi Oksanen (Finlande/Estonie)
livre n°5 : Les Anonymes - R.J. Ellory (Grande-Bretagne)
livre n°6 : Un monde sans fin – Ken Follett (Grande-Bretagne)
livre n°7 : Les pingouins n'ont jamais froid - Andreï Kourkov (Ukraine)

logo_challenge_Petit_BAC
6ème challenge : Challenge Petit BAC  organisé par Enna, il s'agit de lire des romans ayant dans leurs titres un mot correspondant aux différentes rubriques du "Petit BAC". Au moins 1 livre pour chacune des rubriques.
Prénom (fille ou garçon) : 1) La double vie d'Irina – Lionel Shriver
Lieu géographique (ville, pays, continent...) : D'où je suis, je vois la lune – Maud Lethielleux
Métier : 1) Maman – Isabelle Alonso
Animal : 1) Parle-leur de batailles, de rois et d'éléphants – Mathias Enard
             2) Les pingouins n'ont jamais froid - Andreï Kourkov

Végétal (plante, fleur, fruit, légume...) :
  Les années cerises - Claudie Gallay
Objet : Chute de vélo – Étienne Davodeau
Sport / Loisirs : Le poète – Michaël Connelly

Publicité
Publicité
1 janvier 2011

Challenge Petit BAC

logo_challenge_Petit_BAC
Durant le mois de décembre, je me suis inscrite au Challenge Petit BAC  organisé par Enna,
il s'agit de lire des romans ayant dans leurs titres un mot correspondant aux différentes rubriques
du "Petit BAC". Au moins 1 livre pour chacune des rubriques.

 

Voici ma liste :


Prénom (fille ou garçon) : 
la_double_vie_d_Irina_p aya_6 bons_baisers_de_cora_sledge marina maria le_roi_oscar_x Brida  un_pri_re_pour_owen malarrosa polina josephine_l_integrale_penelope_bagieu_9782350132389  betty le_noel_d_HP_LM_1991 
La double vie d'Irina – Lionel Shriver
Aya de Yopougon tome 6 - Marguerite Abouet et Clément Oubrerie
Bons baisers de Cora Sledge - Leslie Larson
Marina - Carlos Ruiz Zafon
Maria – Pierre Pelot 
Le Roi Oscar et autres racontars – Jørn Riel, Gwen de Bonneval, Hervé Tanquerelle
Brida – Paulo Coelho 
Une prière pour Owen – John Irving
Malarrosa - Hernán Rivera Letelier
Polina - Bastien Vives

Joséphine, intégrale – Pénélope Bagieu  
Bettý – Arnaldur Indridason
Le Noël d'Hercule Poirot - Agatha Christie 

Lieu géographique (ville, pays, continent...) :
d_ou_je_suis_je_vois_la_lune Les_chiens_de_Riga_2 aya_6 kyoto_limited_Expressl_homme_de_Kaboulnuits_blanches___manhatan_pocket une_pintade___Berlin brooklyn Retour___Killybegs
D'où je suis, je vois la lune – Maud Lethielleux
Les chiens de Riga – Henning Mankell
Aya de Yopougon tome 6 - Marguerite Abouet et Clément Oubrerie
Kyoto Limited Express - Olivier Adam
L’homme de Kaboul - Cédric Bannel
Nuits Blanches à Manhattan - Robyn Sisman
Une vie de Pintade à Berlin – Hélène Kohl 
Brooklyn – Colm Tóibín
Retour à Killybegs - Sorj Chalandon

Métier : 
maman taxi le_policier_qui_rit_p1 le_retour_du_professeur_points mma_Ramotswe_d_tective le_libraire_p1 la_soci_t__des_jeunes_pianistes
Maman – Isabelle Alonso
Taxi – Khaled Al Khamissi
Le policier qui rit - Maj Sjöwall et Per Wahlöö
Le Retour du professeur de danse - Henning Mankell 
Mma Ramotswe détective – Alexander McCall Smith
Le libraire – Régis de Sá Moreira 
La Société des Jeunes Pianistes - Ketil Bjørnstad

Animal : 
Parle_leur_des_batailles  les_pingouins_n_ont_jamais_froid_p Les_chiens_de_Riga_2 le_pingouin_p entre_chiens_et_loups  confessions_d_une_taupe___pole_emploi une_pintade___Berlin chiens_ferraux chienne_de_vie le_chat_du_rabbin_tome2  le_nid_du_serpent_p la_lionne_blanche_p les_vaches_de_Staline
Parle-leur de batailles, de rois et d'éléphants – Mathias Enard
Les pingouins n'ont jamais froid - Andreï Kourkov

Les chiens de Riga – Henning Mankell
Le pingouin - Andreï Kourkov
Entre chiens et loups, tome 1 de Malorie Blackman
Confessions d'une taupe à Pôle Emploi - Gaël Guiselin, Aude Rossigneux
Une vie de Pintade à Berlin – Hélène Kohl 
Chiens féraux – Felipe Becerra Calderon 
 Chienne de vie - Helle Helle
Le Chat du Rabbin : 2. Le Malka des Lions – Joann Sfar
Le nid du serpent - Pedro Juan Gutiérrez
La lionne blanche – Henning Mankell
Les vaches de Staline – Sofi Oksanen

Objet :
chute_de_velo meurtres_en_soutane_2011 le_tailleur_gris le_caveau_de_famille le_portail_folio le_sabot_du_diable_p skoda   portes_ouvertes un_cadavre_dans_la_bibli_LCE_1967 eux_sur_la_photo1  
Chute de vélo – Étienne Davodeau
Meurtres en soutane – P.D. James
Le tailleur gris - Andrea Camilleri
Le caveau de famille - Katarina Mazetti 
Le portail - François Bizot 
Le Sabot du Diable - Kem Nunn

 Skoda – Olivier Sillig
Portes ouvertes – Ian Rankin
Un cadavre dans la bibliothèque – Agatha Christie
Eux sur la photo - Hélène Gestern

Sport / Loisirs :
 
l__criture_sur_le_mur le_po_te le_retour_du_professeur_points la_soci_t__des_jeunes_pianistes
L'écriture sur le mur - Gunnar Staalesen
Le poète – Michael Connelly 
Le Retour du professeur de danse - Henning Mankell
La Société des Jeunes Pianistes - Ketil Bjørnstad
 

Végétal (plante, fleur, fruit, légume...) :  
les_ann_es_cerises nous_n_irons_plus_au_bois le_gout_des_p_pins_de_pomme
Les Années cerises – Claudie Gallay
Nous n'irons plus au bois – Mary Higgins Clark
Le goût des pépins de pommes – Katharina Hagena

 

 

30 décembre 2010

Les Anonymes – R.J. Ellory

5158 Sonatine – octobre 2010 – 688 pages

traduit de l'anglais par Clément Baude

Quatrième de couverture :
Washington. Quatre meurtres. Quatre modes opératoires identiques. Tout laisse à penser qu'un serial killer est à l'oeuvre. Enquête presque classique pour l'inspecteur Miller. Jusqu'au moment où il découvre qu'une des victimes vivait sous une fausse identité, fabriquée de toutes pièces. Qui était-elle réellement ? Ce qui semblait être une banale enquête de police prend alors une ampleur toute différente et va conduire Miller jusqu'aux secrets les mieux gardés du gouvernement américain.

Auteur : Écrivain anglais, R-J Ellory est né en 1965. Après l'orphelinat et la prison, il devient guitariste dans un groupe de rythm'n'blues, avant de se tourner vers la photographie. Après Seul le silence et Vendetta, Les Anonymes est son troisième roman publié en France.

Mon avis : (lu en décembre 2010)
Voilà un auteur anglais qui écrit du roman noir américain, j'avais découvert RJ Ellory avec Seul le silence et j'avais hâte de découvrir son nouveau livre.
L'histoire commence comme un traditionnel récit de serial killer, en prologue le lecteur assiste au meurtre de Catherine Sheridan or celle-ci semble attendre son meurtrier.
C'est l'inspecteur Miller et qui va traquer le "Tueur au ruban", à qui l'on attribue le meurtre de quatre femmes. Mais les victimes ne semblent pas réellement exister, elles ont toutes de fausses identités. En parallèle, le lecteur suit une enquête particulièrement difficile des policiers et les mémoires d'un homme appartenant aux anonymes. C'est l'occasion pour RJ Ellory de critiquer la politique étrangère de l'Amérique et de nous révéler le dessous des actions de la CIA à l'étranger.
Peu à peu, comme dans un puzzle les différents éléments de l'enquête se mettent en place et malgré toutes nos suppositions en cours de lecture, nous sommes surpris par la fin...
Un très bon thriller que j'ai dévoré avec beaucoup de plaisir.

Extrait : (page 19)
Washington DC n'était pas le centre du monde, même si une grande partie de ses habitants pouvaient vous le faire croire.
L'inspecteur Robert Miller n'était pas de ceux-là.
Capitale des États-Unis d'Amérique, siège du gouvernement fédéral, une histoire vieille de plusieurs siècles, et pourtant, malgré ce long passé, malgré l'art et l'architecture, malgré les rues bordées d'arbres, les musées, les galeries, malgré un des métros les plus performants d'Amérique, Washington possédait encore ses parts d'ombre, ses angles morts, ses ventres mous. Dans cette ville, tous les jours des gens se faisaient encore assassiner.
Le 11 novembre fut une journée froide et désagréable, un jour de deuil et de souvenir pour mille raisons. L'obscurité tomba comme une pierre à 17 heures, la température avoisinait les -6 degrés, et les lampadaires qui s'étendaient à perte de vue en lignes parallèles semblaient vous inviter à les suivre et à prendre la fuite. Justement, l'inspecteur Robert Miller avait très récemment songé à prendre la fuite et à trouver un autre boulot dans une autre ville. Il avait ses raisons. Des raisons nombreuses – et douloureuses – qu'il avait cherché à oublier depuis de longues semaines. Mais pour l'instant il se trouvait à l'arrière de la maison de Catherine Sheridan, sur Columbia Street NW. Les bandes rouges et bleues des véhicules de patrouille garés autour de lui se reflétaient sur les fenêtres, au milieu d'une cohue bruyante et agitée, trop de gens qui avaient trop de choses à faire – les agents en uniforme, les experts médico-légaux, les photographes, les voisins avec leurs gamins, leurs chiens et leurs questions vouées à rester sans réponse, les sifflements et les grésillements des talkies-walkies, des radios de la police...
Le bout de la rue n'était qu'un carnaval de bruit et de confusion qui n'éveillait chez Miller rien d'autre que le changement de cadence qu'il avait parfaitement prévu : le pouls qui accélérait, le cœur qui cognait contre la poitrine, les nerfs qui palpitaient dans le bas du ventre. Trois mois de mise à pied – le premier passé chez lui, les deux autres derrière un bureau – et il se retrouvait là. A peine une semaine de service actif, et le monde avait déjà retrouvé sa trace. Il avait quitté la lumière du jour et plongé tête baissée dans le cœur sombre de Washington, qui l'accueillait maintenant comme un parent depuis longtemps disparu. Et pour dire sa joie, le cœur sombre lui avait laissé un cadavre tabassé dans une chambre du premier étage qui donnait sur Columbia Street NW.

Lu dans le cadre du Challenge Voisins, voisines
voisin_voisine
Grande-Bretagne

Livre 32/35 pour le Challenge du 5% littéraire 1pourcent2010

26 décembre 2010

Au bonheur des ogres - Daniel Pennac

Lu dans le cadre du Challenge Christmas - Défi Noël
challenge_christ10

Lu dans le cadre du Baby Challenge Contemporain 2011
baby_challenge_contemporain
Baby Challenge - Contemporain Livraddict : 10/20 déjà lus
Médaille en chocolat

au_bonheur_des_ogres_serie_noire  au_bonheur_des_ogres_p88 au_bonheur_des_ogres_p88_x au_bonheur_des_ogres_p97 au_bonheur_des_ogres_2003

Série noire - 1985 - 288 pages

Folio - mars 1988 - 286 pages

Folio - octobre 1997 - 286 pages

Gallimard - mai 2003 - 308 pages

Quatrième de couverture :
Côté famille, maman s'est tirée une fois de plus en m'abandonnant les mômes, et le Petit s'est mis à rêver d'ogres Noël.
Côté coeur, tante Julia a été séduite par ma nature de bouc (de bouc émissaire).
Côté boulot, la première bombe a explosé au rayon des jouets, cinq minutes après mon passage. La deuxième, quinze jours plus tard, au rayon des pulls, sous mes yeux. Comme j'étais là aussi pour l'explosion de la troisième, ils m'ont tous soupçonné.
Pourquoi moi ?
Je dois avoir un don...

Auteur : Né en 1944, à Casanblanca au Maroc d'un père officier de la Coloniale, Daniel Pennacchioni grandit en Afrique et en Asie du Sud. Il obtient sa maîtrise de lettres à Nice et commence par être professeur dans un collège de Soissons. Il s'installe à Belleville, qu'il se plaira à décrire dans ses romans. En 1973, il publie son premier essai, 'Le Service militaire au service de qui ? ', un pamphlet sur le service national. Puis il écrit pour les enfants. En 1985, il donne le jour à la famille Malaussène avec 'Au bonheur des ogres' puis ' La Fée carabine', 'La Petite Marchande de proses' - prix Inter 1990 -, 'Monsieur Malaussène' et 'Aux fruits de la passion'. En 1992, il écrit un essai sur la lecture, 'Comme un roman', dans lequel il définit les droits du lecteur. En 1997, autre roman, 'Messieurs les enfants', ou un conte adressé aux grands enfants que nous sommes tous, avec une adaptation cinéma à la clé, par Pierre Boutron. 'Merci' paraît en octobre 2004 aux éditions Gallimard. En 2006, Daniel Pennac sort encore 'Nemo par Pennac', un ouvrage dans lequel il présente le parcours du dessinateur Nemo, qui illustre depuis plusieurs années les murs de son quartier de Belleville. En 2007, il reçoit le prix Renaudot pour son essai Chagrin d'école. En 2009, l'écrivain cède la place à l'orateur en montant sur scène pour défendre un texte d'Herman Melville, 'Bartleby le scribe'. Une histoire de Wall Street en pleine crise financière : Daniel Pennac démontre, une fois de plus, son intérêt pour le monde qui l'entoure et son enracinement dans l'actualité.

Mon avis : (relu en décembre 2010)
Au Bonheur des ogres est le premier roman de la Saga Malaussène publié en 1985 par Daniel Pennac. Le titre est librement inspiré du roman d'Émile Zola « Au bonheur des dames ». Nous découvrons la drôle de famille des Malaussène : Le mère est souvent absente, elle va d’amourette en amourette. Benjamin Malaussène, le fils aîné est devenu le chef de famille, c'est lui qui s'occupe de tous ses demi-frères et demi-sœurs. Il y a Clara passionnée de photographie, Louna infirmière, Thérèse qui voit l'avenir dans les astres et les lignes de la main, Jérémy qui adore faire de nouvelles expérience et le Petit qui est encore à la maternelle et rêve d'Ogres de Noël et il ne faut pas oublier Julius le chien épileptique.
Benjamin travaille comme Bouc Émissaire dans un grand magasin, lorsqu'un client vient se plaindre pour un produit c'est à lui de prendre toute la responsabilité. Une bombe, puis deux, explosent dans le magasin. Toujours présent sur les lieux aux moments des explosions, Benjamin est le suspect numéro un de cette vague d'attentats aveugles...

Autour une intrigue pleines de surprise, Daniel Pennac nous livre une galerie de personnages terriblement attachants, le bonheur règne dans cette famille hétéroclite et ce livre est bourré d'humour. Le style est rythmé, plein d'espièglerie. Ce livre m'a autant amusée qu'à ma première lecture. Il va falloir que je prenne le temps de relire les épisodes suivant de la famille Malaussène : "La Fée carabine", "La Petite Marchande de proses" , "Monsieur Malaussène" et "Aux fruits de la passion".

Extrait : (page 44)
- Entrez !
Ouh! là, angoisse dans la voix de Lehmann. Le mastodonte ouvre lui-même la porte, sans se retourner. Je me faufile entre son bras et le chambranle avec la souplesse craintive du chien battu.
- Trois jours d'hosto et quinze d'arrêt de travail, il va y laisser son calbute, votre Contrôleur Technique.
C'est la voix du client. Neutre, comme je m'y attendais, et remplie d'une dangereuse certitude. Il n'est pas venu se plaindre, ni discuter, ni même exiger - il est venu imposer son droit par sa force, c'est tout. Suffit de lui jeter un coup d'oeil pour comprendre qu'il n'a jamais eu d'autre mode d'emploi. Suffit de lui en jeter un second pour constater que ça ne l'a pas mené bien haut dans la hiérarchie sociale. Il doit avoir un coeur qui le gêne quelque part. Mais Lehmann ne sent pas ces choses-là. Habitué à filer des coups, il n'a peur que d'une chose: en prendre. Et sur ce terrain-là, l'autre est crédible.
Je mets suffisamment de terreur dans mon regard pour que Lehmann trouve enfin le courage de m'affranchir. En deux mots comme en mille, M. Machin, ici présent, plongeur sous-marin de son état (pourquoi ce détail? Pour authentifier le muscle?) a commandé, la semaine dernière, un lit de 140 au rayon meubles plein bois.
- Le plein bois, c'est bien votre secteur, Malaussène?
Oui timide de mon bonnet.
- A donc demandé un lit de 140, noyer chantourné, ref. T.P. 885, à vos services, M. Malaussène, lit dont les deux pieds de tête se sont brisés au premier usage.
Pause. Coup d'œil au plongeur dont la mâchoire inférieure torture un atome de chewing-gum. Coup d'œil à Lehmann qui n'est pas mécontent de me refiler le paquet.
- La garantie, dis-je...
- La garantie jouera, mais votre responsabilité est engagée ailleurs, sinon je ne vous aurais pas fait venir.
Gros plan sur mes godasses.
- Il y avait quelqu'un d'autre, sur ce lit.
Ce genre de plaisirs, même au plus profond de sa trouille, Lehmann ne pourra jamais s'en passer.
- Une jeune personne, si vous voyez ce que je...
Mais le reste s'évapore sous le regard chalumeau du mastard. Et c'est lui-même qui achève, laconique:
- Une clavicule et deux côtes. Ma fiancée. A l'hopital.
- OOOH!
C'est un vrai cri que j'ai poussé. Un cri de douleur. Qui les a fait sursauter tous les deux.
- OOOH!
Comme si on m'avait frappé à l'estomac. Puis, compression de ma cage thoracique par la pointe de mon coude, juste au-dessous du sein, et je deviens aussi blanc que les draps du plumard fatal. Cette fois, Hercule fait un pas en avant, esquissant même le geste de me rattraper au cas où je tomberais dans les vapes.
- J'ai fait ça?
Voix blanche, début d'asphyxie. Chancelant, je m'appuye au bureau de Lehmann.
- J'ai fait ça?
D'imaginer seulement cette montagne de barbaque tombant du haut de son plongeoir sur les corps de Louna et de Clara, et faisant sauter tous leurs osselets, suffit à me voir des larmes certifiées conformes. Et, c'est le visage ruisselant que je demande:
- Comment s'appelait-elle?
Le reste marche comme sur des roulettes. Sincèrement ému par mon émotion, M. Muscle se dégonfle d'un seul coup. Impressionnant. On croirait presque voir la forme de son cœur. Lehmann en profite aussitôt pour me charger méchamment. Je lui présente ma démission en sanglotant. Il ricane que se serait trop facile. Je supplie, arguant que le Magasin ne peut vraiment rien attendre d'une nullité de mon espèce.
- La nullité, ça se paye, Malaussène! Comme le reste! Plus que le reste!
Et il se propose de me la faire payer si cher, ma nullité, que le client traverse soudain la pièce pour venir poser ses deux poings sur son bureau.
- ça vous fait bicher, de torturer ce type?
«Ce type», c'est moi. Ça y est, me voilà sous la protection de Sa Majesté le Muscle. Lehmann souhaiterait son fauteuil plus profond. L'autre s'explique: déjà, à l'école, ça lui foutait les boules de voir des caves s'attaquer à plus faibles qu'eux.
- Alors, écoute-moi bien, bonhomme.
«Bonhomme», c'est Lehmann. Couleur de cierge. De ces cierges qu'on brûle pour que ça passe. Ce qu'il a à écouter est simple. Primo, l'autre retire sa plainte. Deuxio, il viendra bientôt vérifier si je suis toujours en poste. Tertio, si je n'y suis pas, si Lehmann m'a fait jeter...
- Je te casse comme ça!
«Ça», c'est la jolie règle d'ébène de Lehmann, souvenir colonial, qui vient de péter net entre les doigts de mon sauveur.

21 décembre 2010

Une seconde avant Noël - Romain Sardou

Lu dans le cadre de logo_romain_sardou_logo

une_seconde_avant_noel 5165

XO Éditions – janvier 2005 – 298 pages

Pocket – octobre 2006 – 280 pages

Quatrième de couverture :
1851. A Cokecuttle, cité industrielle anglaise hérissées des cheminées des hauts-fourneaux couvertes de suie, Harold Gui, neuf ans, orphelin de père et de mère, survit péniblement sous les ponts en pratiquant divers petits métiers. Et pourtant...
Harold ne le sait pas encore, mais il est promis à un avenir merveilleux. Guidé par un génie invisible, il va découvrir un monde peuplé de lutins, d'arbres magiques et de rennes volants. D'extraordinaires aventures l'attendent avant de pouvoir enfin rencontrer sa destinée et devenir ce personnage à la longue barbe blanche, au costume rouge éclatant que nous connaissons tous très bien : le Père Noël...

Auteur : Issu d'une longue lignée d'artistes, Romain Sardou, né en 1974, se passionne très jeune pour l'opéra, le théâtre et la littérature. Plongé dans cette dernière passion, il abandonne le lycée avec l'intention de devenir auteur dramatique. Il suit un cours de théâtre pendant trois ans, afin de mieux saisir la mécanique des textes de scène, tout en s'attelant à de nombreux " exercices d'écriture ". Insatisfait, il compulse les classiques et les historiens en quête de sujets. Il part ensuite deux ans à Los Angeles écrire des scénarii pour enfants. Puis il rentre en France, où il se marie et publie son premier roman, Pardonnez nos offenses (XO Éditions, 2002), suivi de L'Éclat de Dieu (2004), deux romans d'aventures et de mystère en plein cœur du Moyen Age. Exploitant d'autres rivages romanesques, Romain Sardou a également publié deux contes d'inspiration dickensienne, Une seconde avant Noël (2005) et Sauver Noël (2006), ainsi qu'un thriller aux résonances contemporaines, Personne n'y échappera (2006).

Mon avis : (lu en décembre 2010)
Un joli conte autour de la magie de Noël. Au début, on croirait lire du Charles Dickens, Harold Gui pourrait être un cousin d'Oliver Twist...
L'auteur nous raconte la triste enfance d'Harold Gui dans l'Angleterre des années 1850, orphelin, exploité puis fugitif. Il est injustement condamné pour des faits qu'il n'a pas commis. Il est envoyé à la campagne dans une ferme de redressement. Il va alors faire la rencontre d'un monde d'anges et de lutins et il va découvrir, grâce à eux, quel est son fabuleux destin...

Ce livre réveille en nous notre âme d'enfant et il nous émerveille pour donner tout son sens à la fête de Noël ! C'est vraiment la meilleure période de l'année pour découvrir ce livre qui se lit très facilement et qui nous fait du bien. A découvrir !

Extrait : (début du livre)
A l'heure où débute ce récit, en cette nuit froide du jour et du mois de l'année, le 16 octobre 1851, les habitants de Cockecuttle dormaient paisiblement, abattus par leurs longues heures passées aux ateliers et aux usines.
Dans cette lointaine ville du Lancashire, la nature, les landes, les bois clairs, les pâturages herbeux étaient aussi éteints que s'ils n'avaient jamais existé ; les tours noirâtres des manufactures avaient envahi le paysage depuis longtemps. Cokecuttle était autrefois un petit village de pêcheurs ; c'était maintenant une cité industrielle sans âme, couverte par la suie, le coke des hauts fourneaux, la houille grasse, la fumée des machines. Les familles d'ouvriers y vivaient dans de sordides lotissements noyés entre les fabriques et les dépôts de charbon.
Ce soir, tout était silencieux et immobile.
Une nuit sans lune.
Pourtant.
Pourtant tout ne dormait pas dans la ville...
S'il était possible au lecteur de ce petit conte (que nous imaginons allongé dans sa chambre ou blotti sur un strapontin de métro), s'il lui était possible de se suspendre provisoirement dans les airs de Cokecuttle, oh ! pas trop haut, mais, mettons, à une cinquantaine de pieds, il pourrait visiter à la manière d'un esprit bienveillant le dessus des ruelles et des places de la ville. Là, il apercevrait dans l'éclat cuivré des becs de gaz un spectacle surprenant : en dépit de l'heure tardive, sur trois placettes, une quarantaine de garçons, âgés d'entre sept et douze ans, étaient répartis en trois équipes, sous l'autorité de trois adultes.
Le lecteur, étant assez haut pour ne rien perdre de la scène, pourrait alors se poser la question soufflée depuis quelques lignes par l'auteur : mais que se passait-il ?
Un rendez-vous annuel, et de premier ordre, voilà ce qui se passait.
« Un rendez-vous d'enfants, en pleine nuit ? »
Hélas. Il va sans dire que ces enfants n'étaient pas là pour s'amuser, mais bien pour gagner un travail... Un travail qui les sauverait de la misère.

Je participerai au prochain rendez-vous 26_janvier_comtesse_de_s_gur
 

Lu dans le cadre du Challenge Christmas - Défi Noël
challenge_christ10

19 décembre 2010

Double faute - Lionel Shriver

Lu dans le cadre du partenariat  Livraddict et Belfond

double_faute Belfond – octobre 2010 – 444 pages

traduit de l'américain par Michèle Lévy-Bram

Quatrième de couverture :
Après Il faut qu'on parle de Kevin et La Double Vie d'Irina, Lionel Shriver passe à nouveau le couple au vitriol de sa plume impitoyable. Un roman magistral sur le pouvoir, l'ambition et le mariage, une brillante déconstruction du sentiment amoureux, pour une réinterprétation virtuose de la guerre des sexes. Un soir, à New York, lors d'un match de tennis improvisé, Willy rencontre Eric. Elle est joueuse professionnelle, battante et accrocheuse, il est tennisman dilettante mais étonnamment doué. Entre eux, c'est le coup de foudre. Ils se marient. Et les difficultés commencent. Car la douceur des débuts dans Ripper West Side fait bientôt place à la compétition. Une rivalité professionnelle et amoureuse acharnée, jusqu'à l'ultime balle de match, ce moment décisif où aucune faute n'est plus permise et où Willy aura à faire un choix crucial.

Auteur : Née en 1957 en Caroline du Nord, Lionel Shriver a fait ses études à New York. Diplômée de Columbia, elle a été professeur avant de partir parcourir le monde. Elle a notamment vécu en Israël, à Bangkok, à Nairobi et à Belfast. Après Il faut qu'on parle de Kevin (Belfond, 2006 ; J'ai lu, 2008), lauréat de l'Orange Prize en 2005, et La Double Vie d'Irina (Belfond, 2009 ; J'ai lu, 2010), Double faute est son troisième roman traduit en français. Lionel Shriver vit à Londres avec son mari, jazzman renommé.

Mon avis : (lu en décembre 2010)
Dans ce livre, il est question de tennis et d'amour. Et dès les premières phrases du livre, le lecteur est plongé dans le monde du tennis. Willy, l'héroïne de l'histoire, est sur le court, elle y fait un match et elle vient de faire un service face au soleil. C'est à cet instant qu'elle va faire la connaissance d'Eric, il est en train de l'observer jouer à travers le grillage du terrain de tennis. De cette rencontre fortuite, une passion va naître entre Willy et Eric, et rapidement ils vont se marier.
Depuis l'âge de cinq ans, Willy ne pense que tennis. A l'âge de dix-sept ans elle rencontre Max Upchurch qui accepte de l'entraîner dans son école de tennis. Elle n'a jamais été encouragé par ses parents à réussir dans cette voie, malgré cela, elle passe professionnelle tout en préparant une licence d'espagnol. Elle est fonceuse et battante, elle veut à tout prix monter dans le classement WTA.
Eric a toujours été idolâtré par ses parents, qui le voit comme le fils parfait. Il a commencé à jouer au tennis à l'âge de dix-huit ans et après son diplôme en Mathématique à l'Université de Princeton, il s'est donné deux ans pour devenir professionnel dans le tennis. Il est naturellement doué et il joue pour le plaisir que cela lui procure.

Avec ce livre, l'auteur (qui est une femme contrairement à ce pourrait faire penser son prénom) va analyser l'évolution des relations de ce jeune couple uni par la passion du tennis. Rapidement il va se créer au sein du couple une rivalité aussi bien sur les courts de tennis que dans la vie de tous les jours.

J'ai eu un peu de mal à rentrer dans cette histoire où le tennis est omniprésent, nous avons droit à de longues descriptions d'échanges de balles, de séances d'entrainements... J'aime regarder un match de tennis à la télévision, mais sans image, c'est vite rébarbatif ! Les personnages de Willy et Eric ne sont pas vraiment attachants, mais plutôt agaçants. Willy devient touchante dans les toutes dernières pages. J'ai donc un avis mitigé sur ce livre, l'histoire est intéressante, en particulier pour ceux qui connaissent un peu le tennis, mais j'ai trouvé certains passages un peu long.

Merci aux Éditions Belfond et à Livraddict de m'avoir permis de découvrir ce livre. Et en bonus pour ce partenariat, le livre précédent de Lionel Shriver, La double vie d'Irina, qui sortait en Livre de Poche, nous a été envoyé. Je le lirai donc prochainement.

Extrait : (début du livre)
La balle, en apesanteur, se figea au sommet de sa course. Servie face au soleil, elle l'éclipsa exactement. Willy laissa retomber son bras derrière son dos. La couronne flamboyante s'imprima sur sa rétine, un cercle de feu qui lui ferait jouer le reste du point en aveugle.
Clac. La gêne devait être négligeable, car la balle tomba pile dans le carré de service avant de poursuivre, en toute intégrité, sa véloce trajectoire pour se ficher, bing, dans un losange du grillage. Randy lutta pour l'extraire. Ça l'occupait.
Willy cligna des yeux. « Ne jamais regarder le soleil », lui ressassait-on quand elle était enfant. Typique de ses parents. « Ne pas regarder la gloire en face, s'effaroucher devant la beauté du métal en fusion. » Comme si, soi-même, on pouvait fondre.
Un froissement de feuilles à sa gauche, derrière le grillage, attira son attention. Le cercle de feu inscrit dans son champ de vision révéla le visage de l'inconnu dans une auréole pourpre, comme désigné à son attention par un marqueur violet. Ses doigts s'agrippaient au fil de fer galvanisé. Il avait des yeux avides et un sourire retors, d'une patience troublante, comme celui du lion nonchalant qui, à l'ombre, attend toute la journée que son repas passe à proximité. Ce dégingandé était jeune, avec un front qui tendait à se dégarnir. Il était trop blanc pour faire partie des résidents du Harlem voisin, ces garçons qui récupéraient les balles perdues pour jouer au stick-ball. Il avait, sans nul doute, fouillé les fourrés à la recherche de la sienne, puis il s'était arrêté pour la regarder jouer.

Livre 31/35 pour le Challenge du 5% littéraire 1pourcent2010

Publicité
Publicité
<< < 10 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 > >>
A propos de livres...
Publicité
A propos de livres...
Newsletter
55 abonnés
Albums Photos
Visiteurs
Depuis la création 1 376 789
Publicité