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19 octobre 2010

Grandir - Sophie Fontanel

grandir Robert Laffont – août 2010 – 144 pages

Quatrième de couverture :
La longue histoire d'amour d'une fille pour sa mère.
"A 8 heures du matin, ça y est, j'avais accepté. Je me levai, je filai chez ma mère. je m'assis sur une chaise près du lit: "Maman, je lui disais pour la première fois depuis l'enfance: je t'aime. Tu es ma vie. Et comment, si je t'aime. toi qui es ma vie. je pourrais te laisser là dans ce lit, à l'abandon? Je ne le pourrais pas. Ecoute, je veux que tu me donnes l'autorisation d'appeler le docteur. qui appellera l'ambulance, et tu seras dans un hôpital mais tu seras soignée, et je t'aime. Et je te donnerai du courage, je le pourrai. Tu veux bien ?" La seconde inoubliable où je fus suspendue à sa réponse. "Oui à tout", elle avait annoncé. Et plus tard, dans l'ambulance, le sublime sourire retrouvé malgré les souffrances qu'elle endurait: "Sophie. tu me surprends." Grandir, c'est bien après la croissance, on dirait."

Auteur : Sophie Fontanel est romancière, essayiste et grand reporter à Elle.

Mon avis : (lu en octobre 2010)
Sophie Fontanel décrit avec beaucoup de pudeur et de tendresse sa relation avec sa maman de quatre-vingt-six ans qui devient dépendante. Elle décrit la difficulté qu'elle a eu de prendre la responsabilité de sa mère, il était temps pour elle de "Grandir" et d'inverser le rôle mère-fille.
Elle nous raconte avec beaucoup de délicatesse le quotidien de sa maman avec parfois des situations cocasses. Tout cela est vraiment à l'opposé du monde de la mode où travaille la narratrice. Sophie et sa maman sont très touchantes. Ce livre est un belle hommage d'une fille à sa mère. A découvrir.

Extrait : (début du livre)
Ces temps-ci, quand je pense à ce que j'essaie de sauver, je ressens un tel besoin d'aide que ça me fait trembler. Aider quelqu'un, je le sais maintenant, c'est avoir aussitôt soi-même besoin de secours. Et ces jours, je bois toute sympathie comme un buvard, et la moindre bonté me fait l'effet de l'amour. Jamais je n'ai eu autant la conscience des autres, moi qui ai fondé ma vie sur la liberté. J'ai depuis peu des idées nouvelles, par exemple sur ce que ça veut dire « être présent ». Je pense sans cesse qu'un jour moi aussi je serai âgée, moi aussi je passerai un cap et je devrai m'en remettre à la bienveillance d'autrui. Lorsque ce jour viendra, qui dans ce monde pourra faire pour moi ce que je fais pour ma mère ? Qui sera présent ? Qui me soutiendra quand, à mon tour, je serai une personne vulnérable ? Et est-ce que je me tuerai un jour, pour cause de ce manque d'amour très particulier qui est le manque d'aide ?

Je la regarde, cette mère épuisée de quatre-vingt-six ans, après que je l'ai couverte d'affection, de jonquilles pour sa maison, de soins, de paroles réconfortantes, d'une nouvelle robe, d'une galette des Rois, de bonbons au gingembre, de plaisanteries sur le cours des choses, de récits enjolivés de mon quotidien, de foi certaine dans le fait qu'à notre époque les gens vivent si longtemps qu'on ne peut plus dire, et qu'au bout du compte on ne peut plus donner aucune norme, je lui affirme qu'elle a meilleure mine, je la regarde, oui, et devant son insouciance retrouvée, la blague qu'elle a de nouveau la malice de faire, je me dis : « Encore un effort, et elle ne mourra pas. »

Livre 15/21 pour le Challenge du 3% littéraire 1pourcent2010

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Commentaires
L
voilà un titre qui me fait hésiter... thème pas facile...<br /> mais je pense que ça doit être très beau! un jour peut être!
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