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A propos de livres...

24 avril 2013

Purgatoire, livre 1 – Christophe Chabouté

purgatoire1 Vents d'Ouest – septembre 2003 – 64 pages

Quatrième de couverture : 
Benjamin Tartouche est heureux : le voilà qui peut enfin s’installer à son compte, ayant acheté le matériel informatique nécessaire à son activité et ayant hérité d’une maison. Mais il a dû s’endetter pour faire ces acquisitions qui partent en fumée en une nuit, un incendie ravageant sa demeure. L’assureur bloque le dossier, l’expert est de mèche, le banquier est inflexible… et Benjamin se voit contraint de dormir dehors quelques nuits.

Auteur : Né en 1967, d’origine alsacienne, Christophe Chabouté suit les cours des Beaux-Arts d’Angoulême, puis de Strasbourg. Vents d’Ouest publie ses premières planches en 1993 dans "les Récits", un album collectif sur Arthur Rimbaud. Mais il faut attendre 1998 pour que ce graphiste free-lance se fasse un nom dans la bande dessinée en publiant coup sur coup "Sorcières" aux Editions du Téméraire et "Quelques jours d’été" aux Editions Paquet. Deux albums remarqués et primés, le premier au Festival d’Illzach, le second à Angoulême où Christophe Chabouté décroche l’Alph’Art Coup de Coeur. Avec "Zoé" paru en 1999, Chabouté prouve que son talent a atteint sa pleine maturité, ce qu’il démontre avec encore plus d’évidence dans "Pleine Lune". "Tout seul"(2008), "Terres Neuvas"(2009).

Mon avis : (lu en avril 2013)
Cette bande-dessinée Purgatoire, livre 1 raconte plutôt une descente aux enfers !
Benjamin vient de s'installer à son compte et d'hériter d'une vieille maison tout semble lui sourire... Et une nuit, un incendie détruit tout, Benjamin se retrouve seul et sans ressources, son seul espoir l'assurance de sa maison. Or son assureur n'est pas pressé... 
C'est une histoire vraiment réaliste et actuelle, le récit d'une chute sociale implacable après un accident de la vie. Plus de travail, plus de logement, plus d'argent, Benjamin devient SDF malgré lui, il s'isole et personne ne lui tendra la main pour l'aider... Benjamin est un personnage un peu naïf et très attachant, cette BD se lit très rapidement et j'ai hâte de connaître la suite de l'histoire.
Côté dessin, c'est la première BD de Chabouté que je lisais en couleurs. L'histoire est sombre mais très prenante.

 

Extrait : 

purgatoire_1_extrait2 planche_purgatoire1_1106766253_56278 purgatoire_1_extrait

 purgatoire_1_extrait1

 

Déjà lu du même auteur :

tout_seul Tout Seul  Terres_neuvas Terres Neuvas  

construireunfeu Construire un feu

quelques_jours_d_ete  Quelques jours d'été / Un îlot de bonheur 

landru Henri Désiré Landru un_peu_de_bois_et_d_acier Un peu de bois et d'acier

 

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23 avril 2013

Le garçon qui n'existait pas - Patrice Leconte

Lu en partenariat avec les éditions Albin Michel

le_gar_on_qui_n_existait_pas Albin Michel - mars 2013 - 176 pages

Quatrième de couverture : 
« “Un jour, je traverserai la Manche à la nage, et ça leur clouera le bec à tous.” Voilà ce que je me suis dit un beau matin. Parce que, fatigué de n’être personne, j’ai envie de devenir quelqu’un, pour épater mes collègues de la banque où je travaille, mais surtout pour séduire Victoire, qui est la jeune femme la plus jolie que je connaisse. »

Le héros de Patrice Leconte possède le charme distrait et la poésie d’Antoine Doinel. Comme lui, il pense que les femmes sont magiques. Et comme lui, il va accomplir un exploit effarant pour gagner le cœur de l’une d’entre elles…
Une comédie sentimentale aussi cocasse que mélancolique.

Auteur : Dessinateur, scénariste, adaptateur, Patrice Leconte a réalisé une trentaine de films fréquemment en tête du box office et primés dans les festivals du monde entier.
En 2009, il publie son premier roman, Les femmes aux cheveux courts, qui connaît un très bon accueil de la critique et du public, et Riva Bella en 2011. Dans le registre de la comédie où il excelle, il récidive aujourd'hui avec Le garçon qui n'existait pas.

Mon avis : (lu en avril 2013)
Gérald n'en peut plus d'être « transparent » depuis toujours ou pour tout le monde. Dernier né et bébé non attendu d'une famille de cinq enfants, il a toujours été celui de trop, celui qu'on oubliait. C'est à l'âge de 12 ans qu'il expérimente un avantage de sa « transparence » en quittant le magasin de jouets sans payer avec une maquette de jonque chinoise...Il est maintenant âgé d'environ trente ans et travaille comme guichetier à la BNP de la rue d'Arago. Il a pu également avoir pendant un temps un double emploi puisqu'on personne ne s’aperçoit de sa présence ou de son absence à l'agence !

Cela ne peut plus durer, et comme il est subjugué par la belle Victoire qui travaille également à la banque, pour tenter de la séduire il décide de faire quelque chose d'exceptionnelle : traverser la Manche à la nage !
Sans aucune préparation physique, au petit matin d'un 21 juin, il se jette à l'eau depuis Douvres pour espérer gagner la plage de Calais où il a donné rendez-vous à Victoire...
J'ai pris beaucoup de plaisir à découvrir ce livre de Patrice Leconte. Gérald est un personnage très attachant et son histoire est à la fois pleine d'humour, d'imagination et de poésie. J'ai retrouvé le ton de Patrice Leconte dans ses films ou lorsque je l'écoute à la radio dans la bande de Laurent Ruquier. En lisant ce livre, j'entendais son auteur me le lire avec ses expressions...

Merci à Carol et aux éditions Albin Michel pour cette belle découverte pleine d'humour et de poésie.

Extrait : (début du livre)
« Un jour, je traverserai la Manche à la nage, et ça leur clouera le bec à tous. »

Il est sans doute singulier, pour un employé de banque d'une trentaine d'années environ, sans aucun entraînement sportif ni goût particulier pour la natation, de vouloir traverser la Manche à la nage. Mais c'est cependant mon projet le plus cher. Et je compte bien passer à l'acte dans un avenir proche.
Je dis « un employé de banque d'une trentaine d'années environ », parce que, même si c'est difficile à croire, je ne sais pas trop quel âge j'ai. Lorsque je m'examine dans un miroir, je fais trente ans. Il arrive qu'on me donne dix ans de plus ou cinq de moins, en fonction des jours, de l'éclairage, de mon humeur. Les gens me considèrent toujours furtivement. Ils me regardent sans me voir. Plus précisement : me voient sans me regarder. Chez les commerçants, on me donne du « jeune homme » ou bien du « monsieur », ça dépend. C'est flou. En fait rien n'est précis chez moi. Je n'ai pas d'âge. Et le plus fort, c'est que j'ai fini pour oublier moi-même la date de ma naissance. Ce qui ne change pas grand chose, puisque personne ne pense jamais à me souhaiter mon anniversaire. Et ça a toujours été comme ça.

22 avril 2013

C'est lundi que lisez-vous ? [122]

BANNIR
(c) Galleane

C'est le jour du rendez-vous initié par Mallou proposé par Galleane  

Qu'est-ce que j'ai lu cette semaines ? 

qu_avonsnous_fait_de_nos_reves le_pare_adoptac yellows_birds __moi_seul_bien_des_personnages_cd la_cinqui_me_femme

Qu'avons-nous fait de nos rêves ? - Jennifer Egan 
Père adopté - Didier Van Cauwelaert 
Yellow birds - Kevin Powers (Prix Relay des Voyageurs) 
A moi seul bien des personnages – John Irving (Livre audio : Editions Thélème) 
La cinquième femme - Henning Mankell

Qu'est-ce que je lis en ce moment ?

Le garçon qui n'existait pas - Patrice Leconte 

Que lirai-je cette semaine ?

Adrenaline - Jeff Abbott 
Le manuscrit retrouvé - Paulo Coelho 

Bonne semaine et bonnes lectures.

21 avril 2013

La cinquième femme - Henning Mankell

la_cinqui_me_femme_ cinquieme_femme_p la_cinqui_me_femme la_cinqui_me_femme_2points cinquieme_femme_audio

Seuil - mars 2000 - 489 pages

Points - mai 2001 - 592 pages

Points - 2004 - 592 pages

Points2 - avril 2011 - 1008 pages

Sixtrid/Livraphone - mars 2013 - lu par Marc-Henri Boisse

traduit du suédois par Anna Gibson

Titre original : Den femte kvinnan, 1996

Quatrième de couverture : 
Des meurtres à donner froid dans le dos se succèdent : un homme est retrouvé empalé dans un fossé, un autre ligoté à un arbre et étranglé, un troisième noyé au fond d’un lac. Et si le crime était la vengeance d’une victime contre ses bourreaux ? Dans ce cas, Wallander doit se hâter pour empêcher un autre meurtre tout aussi barbare.

Auteur : Henning Mankell, né en 1948, partage sa vie entre la Suède et le Mozambique. Lauréat de nombreux prix littéraires. Outre la célèbre « série Wallander », il est l'auteur de romans sur l'Afrique ou sur des questions de société, de pièces de théâtre et d’ouvrages pour la jeunesse.

Mon avis : (lu en avril 2013)
C'est la sixième enquête de la série du Commissaire Wallander. Automne 1994, tout commence avec des meurtres cruels et épouvantables. C'est un vrai travail de fourmis que va entreprendre Kurt Wallander et son équipe d'enquêteurs pour résoudre cette enquête. Henning Mankell n'hésite pas à décrire avec beaucoup de précision et de réalisme tous les rouages de l'enquête : les indices, les doutes et les intuitions de Kurt, les différentes pistes...

Le rythme est assez lent mais également passionnant. L'intrigue est comme d'habitude bien construite et vraisemblable.
Dans cet épisode, l'auteur dénonce la montée de la violence en Suède et la souffrance des femmes battues.
L'automne avec la pluie, le brouillard et la boue ajoute ajoute sa noirceur à l'atmosphère angoissante, sombre et lourde du roman.
Je suis toujours une inconditionnelle d'Henning Mankell et surtout de Kurt Wallander.

Cette lecture a été particulière car en parallèle j'écoutais (en relecture) en livre-audio également un auteur suédois avec Millénium de Stieg Larsson et par moment je mélangeais Kurt Wallander et Mikael Blomkvist...

En 2010, ce livre a été adapté par la BBC dans la série télévisée Wallander (saison 2 – épisode 3) réalisé par Andy Wilson avec Kenneth Branagh, Benedict Taylor, David Sibley, Roland Hedlund, Rupert Graves. Cette adaptation très réussie est assez proche du livre et nous permet de découvrir de très beaux paysages de Suède.

Extrait : (début du livre)
Tout était silencieux en cette nuit où ils étaient venus pour accomplir leur mission sacrée.
Celui qui portait le nom de Farid et qui était le plus jeune des quatre hommes pensa après coup que même les chiens n’avaient fait aucun bruit. La nuit tiède enveloppait le petit groupe. Ils attendaient depuis la tombée du jour. La voiture qui les avait conduits depuis Alger et le lieu de rendez-vous de Dar Aziza était un vieux tacot. Ils avaient dû s’arrêter deux fois, d’abord pour réparer le pneu arrière gauche, qui avait crevé alors qu’ils n’étaient même pas à la moitié du voyage. Farid, qui n’avait jamais quitté la capitale, s’était assis à l’ombre d’un éboulis pour regarder le paysage. Le caoutchouc du pneu était usé et fissuré ; il s’était déchiré un peu au nord de Bou Saada. Il leur fallut un long moment pour dévisser les boulons et monter la nouvelle roue, et Farid comprit aux conciliabules des trois autres qu’ils seraient en retard et qu’ils n’auraient pas le temps de s’arrêter pour manger.
Le voyage reprit. Peu avant El Qued, la voiture tomba en panne. Ils mirent plus d’une heure à localiser le problème et à réparer le moteur. Leur chef – un homme pâle et barbu d’une trentaine d’années, au regard de feu comme seul pouvait en avoir un élu du Prophète – invectivait à voix basse le chauffeur qui suait sous le capot brûlant. Farid ignorait le nom de leur chef. Pour des raisons de sécurité, il ignorait tout de lui – qui il était, et d’où il venait.
Il ne connaissait pas non plus le nom des deux autres.
Seul son propre nom lui était familier.
Ils avaient continué ; l’obscurité tombait déjà, et ils n’avaient que de l’eau à boire, rien à manger.
Lorsqu’ils arrivèrent enfin à El Qued, tout était calme. Ils s’arrêtèrent au cœur du labyrinthe de ruelles, non loin d’une place de marché. La voiture disparut dès qu’ils en furent descendus. Un cinquième homme se détacha de l’ombre et ils le suivirent dans la nuit.
Ce fut alors seulement, comme il se faufilait derrière les autres le long des ruelles étrangères, que Farid songea à ce qui allait bientôt se produire. Il effleura le couteau à la lame recourbée rangé dans son fourreau au fond d’une poche de son caftan.
C’était son frère, Rachid Ben Mehidi, qui lui avait parlé pour la première fois des étrangers. Ils savouraient les soirées tièdes sur le toit de la maison paternelle, en regardant les lumières scintillantes d’Alger. Farid savait que Rachid était activement engagé dans la lutte pour faire triompher la loi du Prophète. Tous les soirs, Rachid revenait sur la nécessité de chasser les étrangers du pays. Au début, Farid s’était senti flatté que son frère prenne le temps de discuter politique avec lui, même si ses propos ne lui paraissaient pas toujours très clairs. Plus tard, il comprit que Rachid avait une autre raison de lui sacrifier tout ce temps : il voulait que Farid participe au combat.
Ces conversations avaient eu lieu plus d’un an auparavant. À présent, Farid suivait les autres hommes vêtus de noir le long des ruelles obscures, dans l’air chaud et immobile, et il s’apprêtait à exaucer le vœu de Rachid. On allait chasser les étrangers, mais pas en les escortant vers les ports ou les aéroports. On allait les tuer. Ainsi, les autres réfléchiraient à deux fois avant de venir.
Ta mission est sacrée, lui répétait sans cesse Rachid. Le Prophète sera content de toi. Tu auras un avenir radieux une fois que nous aurons transformé ce pays selon son désir.

 

Déjà lu du même auteur : 
tea_bag  Tea-Bag  les_chaussures_italiennes  Les chaussures italiennes

meurtriers_sans_visage_p Meurtriers sans visage Les_chiens_de_Riga_2 Les chiens de Riga

l_homme_inquiet L'homme inquiet le_retour_du_professeur_points Le Retour du professeur de danse

la_lionne_blanche_p La lionne blanche  profondeurs_p Profondeurs le_chinois Le Chinois

l_homme_qui_souriait_p L’homme qui souriait le_guerrier_solitaire_p Le guerrier solitaire 

la_faille_souterraine La faille souterraine et autres enquêtes

 Challenge Thriller 
challenge_thriller_polars
catégorie "Même pas peur" : 37/12

 Challenge Voisins, voisines

voisins_voisines_2013
Suède

  Défi Scandinavie noire 2012

dc3a9fi_scandinavie_noire
Suède

Challenge Littératures Nordiques

litterature_nordique

Challenge Petit BAC 2013
petit_bac_2013
"Chiffre/Nombre"

  Lire sous la contrainte

  80897277_o
5ème session : chiffre

 

 

 

20 avril 2013

Bilan Jury Grand Prix des lectrices Elle

C'est le bilan d'hier de Canel qui m'a donné l'idée de faire également le mien...

 Grand_Prix_des_Lectrices_2013

J'ai été contente de cette première expérience de Jury, j'ai découvert des livres que je n'aurais sans doute jamais lu, j'ai beaucoup aimé les échanges autour de toutes ces lectures communes avec d'autres blogueuses.

Je regrette de noter les livres au fur et à mesure des lectures et ne pas pouvoir corriger certaines notes a posteriori. En effet, je ne note pas de la même façons les livres de la première sélection et ceux de la dernière...

Mes trois préférés :

avenue_des_geants le_cercle lelimination

Je regrette vraiment la note trop basse que j'ai mis à "L'élimination"

 Mes belles découvertes :

Romans :

 arrive_un_vagabond certaines_n_avaient_jamais_vu_la_mer le_monde___l_endroit l_embellie une_seconde_vie 

     la_d_esse_des_petites
(sélection Janvier non retenu pour la sélection finale)

 Policier  :

 au_lieu_dit_Noir_Etang tabloid_city 

Document :

Cher_Gabriel fukushima

 

Mes déceptions :

  belle_famille des_ombres_dans_la_rue r_animation la_r_paration 

 

Les autres lectures :

la_ville_des_serpents_d_eau l_interpretation_des_reves les_apparences blanche_neige_doit_mourir

la_t_te___Toto  notre_force_est_infinie  dans_le_jardin_de_la_bete Joseph_Anton 

 

livres de la sélection Janvier, non retenus :

une_partie_de_chasse freezing la_vie_sans_fards 

Et maintenant Rendez-vous le 30 mai avec la proclamation des résultats !

 

Si l'aventure vous tente pour 2014,
les candidatures sont possible jusqu'au 17 mai 2013 sur le site Elle !

 

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18 avril 2013

A moi seul bien des personnages – John Irving

Lu en partenariat avec les éditions Thélème

SORTIE AUJOURD'HUI 18 avril 2013 EN LIBRAIRIE

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Editions Thélème - avril 2013 - lu par Bertrand Suarez-Pazos

Seuil - avril 2013 - 480 pages

traduit de l'américain par Josée Kamoun et Olivier Grenot

Titre original : In One Person, 2012

Quatrième de couverture : 
À moi seul bien des personnages est une histoire d'amour inassouvi - une histoire tourmentée, drôle et touchante - et une approche passionnée des sexualités différentes. C'est la représentation intime et inoubliable de la solitude d'un homme bisexuel qui s'efforce de devenir "quelqu'un de bien". Irving nous livre une formidable chronique ; du grand renfermement puritain face à la libération sexuelle et à la guerre du Viet Nam, sans oublier l'évocation de l'épidémie de sida et ses ravages ainsi que l'effarant silence des gouvernants (Reagan). Mais toujours de l'humour, beaucoup d'humour, arraché à la tristesse et la mélancolie.

Auteur : John Irving est né en 1942 et a grandi à Exeter (New Hampshire). La publication de son quatrième roman, Le Monde selon Garp, lui a assuré une renommée et une reconnaissance internationales. Depuis, l’auteur accumule les succès auprès du public et de la critique. À moi seul bien des personnages est son treizième roman. Marié et père de trois garçons, John Irving partage son temps entre le Vermont et le Canada.

Lecteur : Bertrand Suarez-Pazos a mis en scène "Derrière les murs" dont il est l’auteur, à la Scène Nationale de Poitiers où est implantée sa compagnie. Voix familière des dramatiques de France Culture et France Inter, il a reçu le Prix Arthur Rimbaud pour "Vers des espoirs" publié à La Maison de Poésie en 1999.

Mon avis : (écouté en avril 2013)
Après avoir écouté et beaucoup apprécié Dernière nuit à Twisted River fin février, les éditions Thélème m'ont proposé de découvrir le prochain livre de John Irving et j'ai accepté sans hésiter et sans avoir regardé la présentation de l'éditeur... Je n'avais pas réalisé que le sujet du livre était autour de l'identité sexuel du narrateur. Le sujet est abordé avec beaucoup de délicatesse mais sans hésiter à appeler « un chat un chat », l'auteur veut dénoncer le puritanisme américain. 

Dans ce livre, le narrateur a soixante-dix ans lorsqu'il revient sur sa vie. Bill Abbott est né dans les années 40, élevé par sa mère et son beau-père, son père biologique est absent. Il vit à First Sister une petite ville rurale du Vermont, sa famille assez originale participe à la troupe de théâtre amateur de la ville. Bill nous raconte ses premiers émois amoureux, il est troublé par ses béguins contre nature pour son beau-père, pour Kittredge, un camarade de classe, et pour son attirance pour Miss Frost la bibliothécaire qui lui fait découvrir la littérature dont Dickens qui donnera sens à sa future vocation d'écrivain... Je n'en dirai pas tellement plus sur l'intrigue mais le ton passe de l'humour à la gravité, l'auteur évoque la littérature et le théâtre avec Shakespeare, Dickens, Flaubert... mais également les années 80 et l'arrivée du sida et ses ravages...
J'ai vraiment passé un excellent moment en écoutant ce nouveau livre de John Irving, dont le livre-audio paraît en même que le livre papier. Je ne connais pas encore bien l'œuvre de cet auteur américain mais plus je le lis et plus il me plaît.

Un grand Merci à Julie et aux éditions Thélème pour m'avoir permis de découvrir ce livre audio en avant première.

Un autre avis enthousiaste avec Valérie

Extrait : (début du livre)
Je commencerais bien par vous parler de Miss Frost. Certes, je raconte à tout le monde que je suis devenu écrivain pour avoir lu un roman de Charles Dickens à quinze ans, âge de toutes les formations, mais, à la vérité, j'étais plus jeune encore lorsque j'ai fait la connaissance de Miss Frost et me suis imaginé coucher avec elle. Car cet éveil soudain de ma sexualité a également marqué la naissance tumultueuse de ma vocation littéraire. Nos désirs nous façonnent : il ne m'a pas fallu plus d'une minute de tension libidinale secrète pour désirer à la fois devenir écrivain et coucher avec Miss Frost - pas forcément dans cet ordre, d'ailleurs. 
La première fois que j'ai vu Miss Frost, c'était dans une bibliothèque. J'aime bien les bibliothèques, même si j'éprouve quelques difficultés à prononcer le vocable. J'ai comme ça du mal à articuler certains mots : des noms, en général - de personnes, de lieux, de choses qui me plongent dans une excitation anormale, un conflit insoluble ou une panique absolue. Enfin, c'est ce que disent les orthophonistes, logopédistes et autres psychanalystes qui se sont penchés sur mon cas - hélas sans succès. En primaire, on m'a fait redoubler une année en raison de mes "troubles sévères du langage", diagnostic très excessif. J'ai aujourd'hui largement passé la soixantaine, je vais sur mes soixante-dix ans, et comprendre la cause de mon défaut de prononciation est le cadet de mes soucis. Pour faire court, l'étiologie, je m'en contrefous. 
Etiologie : un mot que je ne me risquerais pas à prononcer, mais en revanche, si je m'applique, j'arrive à produire quelque chose qui s'approche de bibliothèque ; le mot estropié éclot alors, fleur exotique, et ça donne "bibilothèque" ou "billothèque" - comme dans la bouche des enfants. 
Comble d'ironie, ma première bibliothèque était bien modeste. C'était la Bibliothèque municipale de la petite ville de First Sister, dans le Vermont - un bâtiment trapu, en brique rouge, situé dans la même rue que la maison de mes grands-parents. J'ai vécu chez eux, à River Street, jusqu'à l'âge de quinze ans, c'est-à-dire jusqu'au second mariage de ma mère. Ma mère a rencontré mon beau-père sur les planches. 
La troupe de théâtre amateur de la ville s'appelait The First Sister Players ; et d'aussi loin que je me souvienne, j'ai vu toutes les pièces qu'elle montait. Ma mère était souffleuse - quand on oubliait ses répliques, elle les rappelait, et les vers oubliés en route n'étaient pas rares dans une troupe amateur. Pendant des années, j'ai cru que le souffleur était un acteur comme les autres - à ceci près que, pour des raisons qui m'échappaient, il ne montait pas sur scène et restait en tenue de ville pour dire sa part du texte. 
Mon beau-père venait d'entrer dans la troupe quand ma mère a fait sa connaissance. Il s'était installé en ville pour enseigner à la Favorite River Academy - boîte privée pseudo-prestigieuse, alors réservée aux garçons. Dès ma plus tendre enfance, et en tout cas dès l'âge de dix, onze ans, je savais sans doute que, l'heure venue, on m'y inscrirait. J'y découvrirais une bibliothèque plus moderne et mieux éclairée, mais la Bibliothèque municipale de First Sister fut ma première bibliothèque, et la bibliothécaire qui y officiait, ma première bibliothécaire. Soit dit en passant, je n'ai jamais eu de difficulté à prononcer le mot bibliothécaire. 
Miss Frost m'a certes marqué bien davantage que la bibliothèque elle-même. A ma grande honte, c'est longtemps après notre première rencontre que j'ai appris son prénom. Tout le monde l'appelait Miss Frost, et le jour où j'ai enfin pris ma carte de lecteur et l'ai vue pour la première fois, je lui ai donné l'âge de ma mère - peut-être un peu moins. Ma tante, femme impérieuse, m'avait dit que Miss Frost "avait été superbe", mais comment aurais-je pu imaginer que Miss Frost ait été plus belle que lors de notre rencontre - moi qui ne manquais pourtant pas d'imagination, à cet âge ? Ma tante prétendait que les hommes disponibles de la ville tombaient tous à la renverse quand ils la rencontraient. Quand l'un d'entre eux avait le cran de se présenter - le culot d'annoncer son nom à Miss Frost -, la bibliothécaire encore dans sa splendeur lui répondait, l’œil polaire et des glaçons dans la voix : "Miss Frost, pas mariée et pas près de l'être." 
Voilà pourquoi Miss Frost était encore célibataire lorsque je l'ai rencontrée ; chose incroyable pour l'adolescent que j'étais, les cœurs à prendre de la ville avaient cessé depuis longtemps de se présenter à elle. 

  livre_audio

Déjà lu du même auteur : 

un_pri_re_pour_owen Une prière pour Owen une_veuve_de_papier_points2000 La veuve de papier 

TH968 Dernière nuit à Twisted River

 A Challenge for John Irving

john_irving

50__tats

40/50 :  Vermont

Challenge Petit BAC 2013
petit_bac_2013
"Sentiment"

 

 

 

17 avril 2013

Yellow birds - Kevin Powers

Lu dans le cadre du Prix Relay des Voyageurs 
Sélection avril

yellows_birds Stock – février 2013 – 264 pages

traduit de l'anglais (États-Unis) par Emmanuelle et Philippe Aronson

Titre original : The Yellow Birds, 2012

Quatrième de couverture :
Bartle, 21 ans, est soldat en Irak, à Al Tafar. Depuis l’entraînement, lui et Murph, 18 ans, sont inséparables. Bartle a fait la promesse de le ramener vivant au pays. Une promesse qu’il ne pourra pas tenir… Murphy mourra sous ses yeux et hantera ses rêves de soldat et, plus tard, de vétéran.
Yellow birds nous plonge au coeur des batailles où se déroule la vie du régiment conduit par le sergent Sterling. On découvre alors les dangers auxquels les soldats sont exposés quotidiennement. Et le retour impossible à la vie civile.
Kevin Powers livre un roman fascinant sur l’absurdité de la guerre, avec une force aussi réaliste que poétique

Auteur : Kevin Powers est né à Richmond,Virginie, États-Unis. Diplômé en littérature, il a obtenu une bourse en poésie auprès de l’université d’Austin, au Texas. Il s’est enrôlé dans l’armée et a combattu en Irak en 2004 et 2005. Yellow birds est son premier roman. Il a été sélectionné parmi les « 10 best books of the year » du New York Times.

Mon avis : (lu en avril 2013)
Bartle, 21 ans, et Murph, 18 ans, sont deux engagés volontaires, ils sont devenus amis. Ils ont fait près de vingt mois de guerre à Al Tafar en Irak. Murph va mourir en Irak. Barth est de retour chez sa mère à Richmond en Virginie mais il lui est impossible d'oublier. Il se sent coupable d'être vivant, il ne supporte plus le regard des gens, il ne se sent pas légitime d'accepter les honneurs.

La construction du livre est telle que nous suivons en alternance le présent aux États-Unis et le passé avec les combats en Irak.
L'auteur américain Kevin Powers est parti de sa propre expérience pour écrire ce livre, en effet à l'âge de 17 ans, il s'est enrôlé dans l'armée des États-Unis et a combattu en Irak en 2004 et 2005. On comprend donc la précision et le réalisme des descriptions des combats, de l'état psychique et physique des soldats. Ils ont en permanence la peur au ventre. 
Cette description implacable des ravages intérieurs de la guerre chez ce jeune soldat est à la fois violente et poétique. Une très belle découverte.

Extrait : (début du livre)
La guerre essaya de nous tuer durant le printemps. L'herbe verdissait les plaines de Ninawa, le temps s'adoucissait, et nous patrouillions à travers les collines qui s'étendaient autour des villes. Nous parcourions les herbes hautes avec une confiance fabriquée de toutes pièces, nous frayant, tels des pionniers, un chemin dans la végétation balayée par le vent. Pendant notre sommeil, la guerre frottait ses milliers de côtes par terre en prière. Lorsque nous poursuivions notre route malgré l'épuisement, elle gardait ses yeux blancs ouverts dans l'obscurité. Nous mangions, et la guerre jeûnait, se nourrissant de ses propres privations. Elle faisait l'amour, donnait naissance, et se propageait par le feu.

Puis, durant l'été, elle essaya encore de nous tuer tandis que la chaleur blanchissait les plaines et que le soleil burinait notre peau. Elle faisait fuir ses citoyens qui se réfugiaient dans les recoins sombres des immeubles couleur de craie, et jetait une ombre blême sur tout, tel un voile sur nos yeux. Jour après jour, elle tentait de nous supprimer, en vain. Non pas que notre sécurité fut prévue. Nous n'étions pas destinés à survivre. En vérité, nous n'avions pas de destin. La guerre prendrait ce qu'elle pourrait. Elle était patiente. Elle n'avait que faire des objectifs, des frontières. Elle se fichait de savoir si vous étiez aimé ou non. La guerre s'introduisit dans mes rêves cet été-là, et me révéla son seul et unique but : continuer, tout simplement continuer. Et je savais qu'elle irait jusqu'au bout.
Quand septembre arriva, la guerre avait décimé des milliers de personnes. Les corps jonchaient ici et là les avenues criblées d'impacts, étaient dissimulés dans les ruelles, et entassés dans les creux des collines aux abords des villes, les visages boursouflés et verts, allergiques à présent à la vie. La guerre avait fait de son mieux pour tous nous éliminer : hommes, femmes, enfants. Mais elle n'avait réussi à tuer qu'un peu moins d'un millier de soldats comme moi et Murph. Au début de ce qui était censé être l'automne, ces chiffres signifiaient encore quelque chose pour nous. Murph et moi étions d'accord. Nous refusions d'être le millième mort. Si nous mourions plus tard, eh bien soit. Mais que ce chiffre fatidique s'inscrive dans la vie de quelqu'un d'autre.
Nous ne remarquâmes presque aucun changement en septembre. Mais je sais à présent que tout ce qui allait compter dans ma vie s'amorça alors. Peut-être la lumière descendait-elle un peu plus doucement sur Al Tafar, car elle se perdait au-delà des silhouettes fines des toits et dans la pénombre des renfoncements sur les boulevards. Elle inondait les briques de terre et les toitures en tôle ondulée ou en béton des bâtiments blancs et ocres. Le ciel était vaste et grêlé de nuages. Un vent frais nous parvenait des lointaines collines à travers lesquelles nous avions patrouillé toute l'année. Il soufflait sur les minarets qui s'élevaient au-dessus de la citadelle, s'engouffrait dans les ruelles en agitant les auvents verts, et poursuivait son chemin jusqu'aux champs en friche qui encerclaient la ville, pour finir par se briser contre les demeures hérissées de fusils dans lesquelles nous étions disséminés. Les membres de notre unité se déplaçaient sur le toit terrasse où nous étions en position - traînées grises dans les lueurs qui précédaient l'aube. C'était la fin de l'été, un dimanche me semble-il. Nous attendions.

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Challenge Petit BAC 2013
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"Couleur"

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40/50 :  Virginie

16 avril 2013

Père adopté - Didier Van Cauwelaert

Lu dans le cadre du Challenge
 "Ecoutons un livre"

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Lire dans le noir – avril 2007 – lu par l'auteur

Albin Michel – février 2007 – 282 pages

Livre de Poche – mars 2009 – 247 pages

Prix Marcel Pagnol 2007

Quatrième de couverture :
Quels drames et quels enjeux faut-il pour qu'un enfant décide de gagner sa vie comme écrivain, à l'âge où l'on perd ses dents de lait ? En révélant ses rapports avec son père, Didier van Cauwelaert nous donne les clés de son œuvre et nous offre son plus beau personnage de roman. Un père à l'énergie démesurée, à l'humour sans bornes et aux détresses insondables, qui a passé sa vie à mourir et renaître sans cesse. Un père redresseur de torts et fauteur de troubles, qui réenchanta le monde par l'incroyable force de son destin, de ses talents et de ses folies au service des autres. Drôle, bouleversant, généreux et tonique, Le père adopté est à la fois un merveilleux récit des origines et un irrésistible appel à inventer sa vie en travaillant ses rêves.  

Auteur : Né en 1960 à Nice, Didier van Cauwelaert cumule, depuis ses débuts, prix littéraires et succès public : Prix Del Duca pour son premier roman en 1982 (Vingt ans et des poussières), prix Roger Nimier, prix Goncourt (Un aller simple, 1994), Molière 1997 du meilleur spectacle musical (Passe-Muraille), Grand Prix du théâtre à l’Académie Française pour l’ensemble de son œuvre, Grand Prix des lecteurs du Livre de Poche (La Vie interdite, 1999), Prix Femina Hebdo du Livre de Poche (La Demi-pensionnaire, 2001), etc.

Mon avis : (écouté en mars 2013)
Un beau récit hommage de Didier van Cauwelaert pour son père. A travers tout un ensemble d'anecdotes haute en couleurs il raconte sa forte complicité avec son père qui l'encourage dans sa vocation d'écrivain. Ce livre est tour à tour plein d'humour et d'émotions avec une très belle écriture.
J'ai eu cependant du mal à entrer dans le livre sans doute à cause de l’absence de chronologie du livre. L'auteur passe d'une anecdote à l'autre, elles concernent aussi bien son enfance que la vie de son père avant sa naissance, il évoque même avec beaucoup d'humour les derniers jours de son père avec ces mots en conclusion « Je ne pleure pas mon père, je le ris ». Il est plein de tendresse et d'affection pour son père. 

J'ai également beaucoup apprécié que le lecteur soit l'auteur. La voix de Didier van Cauwelaert est très agréable à écouter.  

Extrait : (début du livre)
La première fois que tu es mort, j'avais sept ans et demi. J'étais rentré plus tôt que prévu d'un anniversaire et j'avais entendu ta voix, dans votre chambre :
- De toute façon, le jour où je ne peux plus marcher, je me tire une balle dans la tête. Vous n'allez pas me pousser dans un fauteuil roulant, non ? Je ne veux pas infliger ça à Didier.
Tu ne tenais déjà quasiment plus debout, entre tes cannes anglaises. Et pourtant j'ai souri, dans la montée des larmes. C'était bien toi, ça. Le sacrifice égoïste. Tant qu'à faire, j'aurais préféré pousser un fauteuil roulant plutôt que marcher derrière un cercueil. Mais c'était ta vie, tu avais choisi. Et je connaissais ton caractère : ce n'était pas la peine de plaider ma cause. C'était toi, l'avocat.
J'ai pris le deuil, ce jour-là, en décidant de devenir écrivain. Tu m'avais déjà passé le virus de l'imaginaire, avec les feuilletons à dormir debout que tu me racontais chaque soir au coucher. Quel plus beau métier que de construire des histoires, bien tranquille dans sa chambre, sans patron ni collègues ni clients sur le dos ? La vie était mon premier terrain d'écriture : j'y testais mes fictions, les peaufinais, les adaptais en fonction des réactions suscitées. Pour préparer mes contemporains à devenir mes lecteurs, je les transformais tout d'abord en cobayes. Je mentais avec une rigueur extrême, je m'inventais selon mes interlocuteurs des vies différentes que je notais sur des fiches pour ne pas me tromper ; je confondais sciemment la création littéraire et la mythomanie. 
Mais là, d’un coup, il fallait que je me prépare à devenir chef de famille. Si tu te donnais la mort, il fallait que je gagne ma vie à ta place, que je rapporte à la maison des droits d’auteur avec ce que tu m’avais d’ores et déjà légué : l’envie de secouer les gens en les faisant rêver, de marier l’humour à l’émotion, l’absurde à l’évasion, de « faire rire en donnant de l’air », pour reprendre l’une de tes expressions favorites. Influencé par tes goûts, je me lançai alors dans un genre littéraire que je pensais, en toute simplicité, avoir inventé : le thriller psychologique et social à base de satire sexuelle. J’appelais ça « études de mœurs ». Un tiers Simenon, un tiers San-Antonio, un tiers toi. Pour me donner du courage, j’écrivais sur la première page de mon cahier, avec des guillemets, ce qu’en dirait la presse : « Très nouveau, excellent, commercial. »
Je savais bien que tu étais né pour être artiste, mais que les circonstances – orphelin de guerre, soutien de famille, victime de trahisons multiples – ne t’avaient pas permis de faire carrière avec ton imagination. Alors je reprenais le flambeau. J’essayais de réaliser ton rêve d’enfance, avant que tu te suicides, pour que tu partes content. Disons, avec un regret en moins. La certitude que tu allais me quitter très vite, la sensation raisonnée de t’avoir déjà perdu, à titre préventif, m’ont fait entrer en vie active à sept ans et demi. Arrêt des devoirs scolaires, dix pages par jour dans mon cahier à spirale ; un roman par semestre. Les perturbations de Mai 68 me permirent de respecter mon planning. Dans mes cauchemars apprivoisés, j’assistais une ou deux fois par semaine à tes funérailles avec, au lieu du traditionnel brassard noir, une bande rouge marquée « Prix Goncourt ».

 

Déjà lu du même auteur :

la_maison_des_lumi_re La maison des lumières

15 avril 2013

Qu'avons-nous fait de nos rêves ? - Jennifer Egan

 Lu dans le cadre du Challenge Un mot, des titres...
un_mot_des_titres 

Le mot : REVE

 

qu_avonsnous_fait_de_nos_reves Stock - août 2012 - 384 pages

traduit de l'anglais (États-Unis) par Sylvie Schneiter

Titre original : A Visit from the Goon Squad, 2010

Prix Pulitzer 2011

Présentation éditeur :
Sasha a une petite trentaine. Elle vivote à New York, après avoir quitté son poste d’assistante de production dans une grande maison de disques. On la découvre sur le canapé de son psychothérapeute, tentant de régler son problème de kleptomanie et de remettre de l’ordre dans sa vie. Sans amis, sans travail, elle est une âme solitaire et prédatrice. Bennie, lui, a la quarantaine passée. Ancien producteur star des Conduits, un groupe de rock emblématique, il se contente désormais d’éditer des tubes insipides. Divorcé, il essaie d’entretenir des liens avec son fils, sans trop y parvenir. Déprimé, il n’arrive même plus à avoir la moindre érection.
D’une écriture acérée, Jennifer Egan nous plonge dans la conscience et l’histoire de ces deux personnages dont les chemins un jour se sont croisés. Jeune homme timide, Bennie se passionna pour le punk, dans un San Francisco débridé. Adolescente au tempérament fougueux, Sasha partit pour Naples afin d’oublier des parents destructeurs. Une foule de personnages jalonnent leur existence, qu’il s’agisse de Lou Kline, le mentor allumé de la bande, ou de l’oncle de Sasha, un homme au bord du gouffre.
Ces histoires de vie s’enchaînent, des personnalités très fortes se dégagent, une véritable tension naît autour de leurs destinées. En restituant le passage du temps et les aléas du désir, Jennifer Egan ausculte notre capacité à avancer et à devenir ce que nous sommes, sans rien nier du passé.  

Auteur : Jennifer Egan, née en 1962, est l’auteur de plusieurs romans, La parade des anges (1996), L’envers du miroir (2003), The Keep et d’un recueil de nouvelles Emerald City. Ses nouvelles sont parues dans le New YorkerHarper’s MagazineGQZoetrope etPloughshares, et ses récits sont souvent publiés dans le New York Times Magazine. Elle remporte en 2011 le Pulitzer ainsi que le National Book Critics Circle Award avecQu’avons-nous fait de nos rêves ? et est également finaliste du Pen/Faulkner Award. Elle vit à Brooklyn.

Mon avis : (lu en avril 2013)
C'est un livre qui part dans tous les sens et j'ai eu beaucoup de difficulté à rassembler les pièces du puzzle. Chaque chapitre raconte la vie d'un personnage à un moment donné et il est souvent difficile de situer le personnage ou l'époque. Les prénoms américains m'ont également « paumé », à chaque nouveau personnage, il me fallait plusieurs pages pour comprendre s'il était féminin ou masculin, ainsi Bennie, Lou sont masculin et Jocelyn est féminin... Le style change également à chaque chapitre... l'auteur utilise tour à tour la première personne, comme la troisième et même la deuxième personne, un autre chapitre est comme un reportage people et un autre est une présentation PowerPoint de 75 slides...

J'ai réussi à comprendre que les personnages se sont connus à San Francisco dans les années 70, insouciants, profitant d'une époque de la musique punk, où l'alcool, les drogues et le s3xe sont consommés sans limite... A cette époque, ils avaient la tête pleine de rêves, aujourd'hui ils sont devenus des adultes, désabusés, mariés, divorcés dans une Amérique décevante et sans but.

J'avoue m'être plutôt ennuyée en lisant ce livre... La deuxième moitiée du livre a même été survolée car j'avais hâte de le terminer !

 

Challenge 7% Littéraire 2012
 logochallenge2 
43/49

 Challenge Petit BAC 2013
petit_bac_2013
"Sentiment"

 

15 avril 2013

C'est lundi que lisez-vous ? [121]

BANNIR
(c) Galleane

C'est le jour du rendez-vous initié par Mallou proposé par Galleane  

Qu'est-ce que j'ai lu cette semaines ? 

pyongyang tabloid_city ne_t_eloigne l_envol_e_sauvage3 

Pyongyang - Guy Delisle (BD)
Tabloid City - Peter Hamill (Grand Prix des Lectrices Elle) 
Ne t'éloigne pas - Harlan Coben 
L'envolée sauvage : Le Lapin d'Alice (BD)

Qu'est-ce que je lis en ce moment ?

Yellow birds - Kevin Powers (Prix Relay des Voyageurs)
A moi seul bien des personnages - John Irving (Livre audio : Editions Thélème)

Que lirai-je cette semaine ?

Adrenaline - Jeff Abbott
Le garçon qui n'existait pas - Patrice Leconte

Bonne semaine et bonnes lectures.

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