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A propos de livres...
5 février 2013

Notre force est infinie - Leymah Gbowee

avec Carol Mithers

notre_force_est_infinie Belfond - octobre 2012 - 344 pages

traduit de l'américain par Dominique Letellier

Titre original : Mighty be our powers, 2011

Quatrième de couverture :
Inspirant et bouleversant, le témoignage unique d'une femme dont le courage, la passion et l'exceptionnelle force de conviction ont fait renaître l'espoir dans un pays ravagé. 
Leymah Gbowee n'a que dix-huit ans quand la guerre civile éclate au Liberia. Pendant quatorze ans, les troupes de Charles Taylor vont semer la terreur et la mort. Premières victimes, les enfants dont le dictateur fait des soldats, et les femmes harcelées, parfois violées par les miliciens. 
Au prix d'une volonté inouïe, Leymah Gbowee va relever la tête. Avec dans le coeur une conviction inébranlable : qu'importe l'ethnie, qu'importe la religion, si elles se rassemblent, les femmes peuvent défier la violence des hommes. 
D'innombrables sittings en terrifiantes confrontations avec les seigneurs de guerre, en passant par une grève du sexe aussi spectaculaire qu'efficace, Leymah Gbowee et son armée de femmes en blanc vont réussir l'impensable : pousser Charles Taylor à l'exil et ramener la paix au Liberia. 
Leymah Gbowee a reçu le prix Nobel de la paix en 2011.

Auteur : Née en 1972 à Monrovia (Libéria), Leymah Gbowee est la directrice exécutive du Women Peace and Security Network Africa, basé à Accra (Ghana). Elle a fondé le Women Peacebuilding Program/WestAFrican Network for Peacebuilding (WIPNET/WANET). Elle a aussi officié en tant que commissaire désigné pour la commission Truth et Reconciliation du Libéria. Son engagement a contribué à chasser le président Charles Taylor du pouvoir, après quatorze ans de guerre civile. Leymah Gbowee vit aujourd’hui au Ghana avec ses six enfants.

Mon avis : (lu en février 2013)
J'ai vraiment honte d'avouer qu'avant de lire ce livre, je ne connaissais pas du tout la Libérienne Leymah Gbowee devenue Prix Nobel de la Paix 2011 conjointement avec Ellen Johnson Sirleaf, présidente du Liberia et à la Yéménite Tawakkul Karman.
Ce livre est le témoignage de la vie et de la lutte pour la paix de Leymah Gbowee.

 « Construire la paix ne signifie pas pour moi mettre fin aux combats en se dressant entre deux factions opposées mais soigner les blessures des victimes, leur rendre leur force, les faire redevenir ceux qu'ils ont été. C'est aider les bourreaux à redécouvrir leur humanisé afin qu'ils soient à nouveau utiles à leur communauté. Construire la paix, c'est enseigner qu'on peut résoudre les conflits sans prendre les armes. C'est reconstruire les sociétés où on a utilisé des armes et les rendre meilleures. »

Leymah Gbowee est une adolescente brillante lorsqu'en 1989 éclate la guerre civile au Liberia. Elle va connaître l'exil, les camps de réfugiés, ses rêves d'études supérieures sont loin, elle est mariée avec un homme violent et infidèle et devient très rapidement la mère de 4 enfants. Elle ressent très tôt le besoin d'être utile et de lutter pour s'en sortir. Elle va d'abord s'occuper d'enfants-soldats, puis de femmes violentées... Avec ses petits moyens, son énergie hors du commun, elle mobilise les femmes de toutes ethnies et de toutes religions pour intervenir auprès des hommes afin de mettre fin à la guerre civile.

« Nous sommes fatiguées ! Nous sommes fatiguées de voir tuer nos enfants ! Nous sommes fatiguées d'être violées ! Femmes réveillez-vous – vous avez une voix à faire entendre dans le processus de paix ! »

Sittings, manifestations pacifistes, prières et «grève du sexe» sont les moyens que Leymah a trouvé pour obliger les hommes du pays à s'assoir à la table des négociations. La déterminations de toutes les femmes habillées de blancs a fini par réussir à faire fuir le dictateur Charles Taylor et à rétablir la démocratie en faisant élire en 2003 une femme à la tête du Liberia.
Ce témoignage, nous raconte non seulement son combat pour la paix mais aussi sa vie familiale et personnelle et la difficulté de concilier les deux. Ce livre est passionnant, je ne connaissais pas du tout l'histoire du Liberia, j'associais seulement le Liberia au pavillon de complaisance pour les bateaux... Je suis vraiment admirative devant la détermination de Leymah et ses compagnes de lutte pour refuser la fatalité de la guerre civile et œuvrer à obtenir la paix dans leur pays. Bravo ! 

Extrait : (prologue)
Les histoires de guerre moderne se ressemblent souvent, non parce que les circonstances sont analogues, mais parce qu'elles sont racontées de la même manière. On cite les chefs qui prédisent en toute confiance la victoire. Les diplomates déclament des affirmations pompeuses. Les combattants, vantards, menaçants – toujours des hommes, qu'ils soient des soldats gouvernementaux ou des rebelles, qu'on les dépeigne comme des héros ou des bandits -, brandissent des trophées atroces et transforment leurs bouches en armes aussi dévastatrices que leurs kalachnikovs.
C'était ainsi, dans mon pays, le Liberia. Pendant les années où la guerre civile nous a déchirés, les reporters étrangers sont venus pour informer le monde sur notre cauchemar. Lisez leurs articles ! Regardez les clips vidéo ! Ils ne parlent que du pouvoir de destruction. Des gamins torse nu, à pied ou dans des camions à ridelles, tirent avec d'énormes mitrailleuses, dansent comme des fous dans les rues dévastées d'une ville ou se massent autour d'un cadavre, l'un d'eux brandissant le cœur sanglant de la victime. Un jeune homme portant des lunettes de soleil et un béret rouge fiche un regard glacial dans l'objectif : « On vous tue, on vous mange. »
Regardez à nouveau ces témoignages, plus attentivement, cette fois ! Regardez à l'arrière-plan, car c'est là que vous remarquerez les femmes ! Vous nous verrez nous enfuir, pleurer, nous agenouiller devant la tombe d'un enfant. Dans le récit traditionnel des histoires de guerre, les femmes sont toujours à l'arrière-plan. Nos souffrances ne sont qu'un à-côté du récit principal. Quand on nous montre, c'est par « intérêt humanitaire ». Nous autres, Africaines, sommes le plus souvent marginalisées et dépeintes comme des victimes pathétiques à l'expression hagarde, aux vêtements déchirés, aux seins tombants. Telle est l'image à laquelle le monde est habitué, l'image qui se vend.
Un jour, un journaliste étranger m'a demandé : « Avez-vous été violée pendant la guerre au Liberia ? »
Quand je lui ai répondu non, je n'ai plus présenté le moindre intérêt pour lui.
Pendant la guerre, presque personne n'a parlé de ce que fut cette autre réalité : la vie des femmes. Comment, en plein chaos, nous avons caché chaque fois que c'était nécessaire nos maris et nos fils pour éviter que les soldats ne les recrutent de force ou ne les tuent. Comment, en plein chaos, nous avons marché des kilomètres chaque jour pour trouver à manger et de l'eau pour nos familles. Comment nous avons perpétué la vie, afin qu'il reste quelque chose sur quoi reconstruire, quand la paix reviendrait. Comment, enfin, nous avons puisé notre force dans la solidarité pour parler de paix au nom de tous les Libériens.
Ceci n'est pas histoire de guerre traditionnelle. Il s'agit d'une armée de femmes en blanc qui se sont levées quand personne d'autre n'en avait le courage, car ce qu'on peut imaginer de pire nous était déjà arrivé. C'est une histoire qui raconte comment nous avons trouvé la persévérance et la bravoure morales indispensables pour élever la voix contre la guerre et restaurer le bon sens dans notre pays.
Je ne l'avais jamais entendue auparavant, parce que c'est une histoire de femme africaine et que nos histoires sont rarement contées.
Je veux que vous entendiez la mienne.

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Commentaires
H
J'ai trouvé aussi ce témoignage puissant même si la narration n'est sans doute pas à la hauteur du propos ..
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C
Bon, je n'ai lu que 70 p., je peux changer d'avis... mais je dois vraiment me pousser pour m'y remettre... Un chapitre à la fois...
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C
J'ai honte de le dire mais je m'y ennuiiiiiiiiiie ! :? :-(<br /> <br /> Je trouve ça trop descriptif, "naïf"... malgré les horreurs décrites - d'où ma honte...
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V
je ne la connais pas non plus.
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G
Un livre à lire, sûrement. Je le note tout de suite
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