La veuve de papier – John Irving
Seuil – avril 1999 – 581 pages
France loisirs - 1999 – 641 pages
Points – juin 2000 – 656 pages
traduit de l'anglais (États-Unis) par Josée Kamoun
Titre original : A Widow For One Year, 1998
Quatrième de couverture :
Été 1958. Ted Cole, séducteur invétéré et auteur à succès de contes effrayants pour enfants, engage Edward O'Hare, seize ans, pour un travail saisonnier ; officiellement, il l'emploie comme assistant ; mais en fait, il cherche plutôt à le pousser dans les bras de sa femme, Marion, pour hâter un divorce devenu inévitable depuis la mort accidentelle de leurs deux fils. L'entreprise ne réussit que trop bien, puisque le jeune homme s'éprend violemment de la belle épouse ; mais, hantée par ses démons, Marion quitte brusquement la maison, laissant derrière elle un mari surpris, un amant passionné et une petite fille désorientée, Ruth Cole. Automne 1990. Ruth est devenue un écrivain de renom, qui appréhende le mariage et la maternité. Elle profite d'une tournée de promotion à Amsterdam pour aller enquêter sur le milieu de la prostitution, cadre de son prochain roman ; là, elle se retrouve plongée au cœur des peurs de son enfance... Ce conte merveilleux possède le souffle des meilleurs Irving. Mêlant burlesque et mélancolie, épisodes licencieux et chagrin,Une veuve de papier est un bel hymne à la vie et à l'amour.
Auteur : John Irving est né en 1942 et a grandi à Exeter (New Hampshire). La publication de son quatrième roman, Le Monde selon Garp, lui a assuré la renommée et la reconnaissance internationales. Depuis, l'auteur accumule les succès auprès du public et de la critique. Marié et père de trois garçons, John Irving partage son temps entre le Vermont et le Canada.
Mon avis : (lu en septembre 2012)
Cela fait plus d'un an que je voulais lire ce livre qui se trouve dans ma PAL depuis bien longtemps, le Challenge Irving de Valérie et la Lecture Commune prévu le 6 septembre pour Une prière pour Owen m'ont bien encouragés pour m'y plonger...
J'ai pas réussi à être au rendez-vous du 6/09, car ce livre est plus dense que je l'imaginais et j'ai mis plus de temps à le lire.
Ce livre nous raconte l'histoire de Ruth Cole dans la première partie, c'est l'été 1958, elle a 4 ans, ses parents ne s'occupent pas beaucoup d'elle, leur couple est proche du divorce. Son père Ted est un pseudo artiste, grand séducteur, sa mère Marion est en dépression depuis la mort accidentelle 8 ans plus tôt de ses deux fils Thomas et Timothy. Des photographies des deux disparus tapissent les murs de toute la maison et Marion n'arrive pas à aimer sa fille tellement inquiète qu'elle disparaisse également. Cet été, Eddie un jeune garçon de 16 ans est venu travailler comme assistant de Ted, pour le conduire et répondre à son courrier. Dès son arrivée, Eddie est subjugué par la beauté de Marion et devient amoureux d'elle. Cette dernière abandonnée par son mari et flattée cède à ses avances et devient son amant pour l'été. Puis du jour au lendemain, Marion disparaît laissant sa fille, son mari et Eddie en emportant toutes les photos de ses fils...
Dans la deuxième partie, Ruth a maintenant 36 ans, elle est devenue écrivain à succès, elle a l'occasion de revoir Eddie lui aussi devenu écrivain, il a 48 ans et n'a jamais oublié cet été de 1958 et son histoire d’amour pour Marion. Il est toujours amoureux. Lors d'une tournée de promotion en Europe, Ruth veut s’inspirer du quartier chaud d’Amsterdam pour son prochain roman, elle décide d'aborder Rooie, une prostituée, pour l'interroger sur son métier et éventuellement la regarder travailler... Elle va malgré elle assister à une scène terrible...
Cette histoire est multiple, très prenante mais également dense, de nombreuses histoires, de nombreux personnages, de l'amour, du suspense... J'ai aimé cette lecture même si je l'ai trouvé un peu longue à mon goût... L'auteur a vraiment une imagination débordante !
Extrait : (page 16)
Ses parents s'attendaient à avoir un troisième fils, mais là n'est pas la raison pour laquelle Ruth Cole devint écrivain. Ce qui alimenta sans doute son imagination, c'est que, dans cette maison où elle grandit, les photos des frères morts furent une présence plus forte que toute présence qu'elle sentait chez son père ou sa mère ; en outre, après que sa mère les abandonna, elle et son père, en emportant presque tous les clichés de de ses fils perdus, elle se demanda pourquoi son père laissait les crochets des-dites photos au mur. Ces crochets nus eurent leur part de sa vocation d'écrivain : des années après la disparition de sa mère, elle essayait encore de se rappeler quelle photo pendait à quel crochet. Et devant l'échec de sa mémoire à lui restituer les photos des disparus, elle se mit à inventer tous les instants capturés de leur courte vie qu'elle avait manquée. La mort de Thomas et Timothy avant sa naissance joua elle aussi son rôle dans sa vocation; dès l'aube de sa mémoire, il lui avait fallu les imaginer.
Lu dans le cadre du Challenge Petit BAC
"Objet"
Challenge le nez dans les livres
La reine des lectrices : 10/6