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A propos de livres...
1 juin 2014

Pars vite et reviens tard - Fred Vargas

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Livraphone - novembre 2004 - Lu par François Berland

Viviane Hamy - octobre 2001 - 346 pages

J'ai Lu - octobre 2004 - 346 pages

Audiolib - mars 2012 - 10h12 - Lu par Thierry Janssen

PRIX DES LIBRAIRES 2000

GRAND PRIX DES LECTRICES DE ELLE 2002

PRIX DU MEILLEUR POLAR FRANCOPHONE 2002

DEUTSCHER KRIMIPREIS 2004 (Allemagne)

Quatrième de couverture :
On l’a peint soigneusement sur les treize portes d’un immeuble parisien : un grand 4 noir, inversé, à la base élargie. Le commissaire Adamsberg les photographie, et hésite : simple graffiti, ou menace ? A l’autre bout de la ville, Joss, l’ancien marin breton devenu Crieur de nouvelles est perplexe. Depuis trois semaines, une main glisse à la nuit d’incompréhensibles missives dans sa boîte à messages. Un amuseur ? Un cinglé ? Son ancêtre murmure à son oreille : « Fais gaffe à toi, Joss. Il n’y a pas que du beau dans la tête de l’homme ».

Auteur : Fred Vargas - de son vrai nom Frédérique Audoin-Rouzeau - est née en 1957. Médiéviste et titulaire d’un doctorat d’Histoire, elle est chercheur en Histoire et Archéologie au CNRS. La quasi totalité de son oeuvre – les « rompols » comme elle appelle ses textes policiers – est publiée chez Viviane Hamy. A plusieurs reprises primée, adaptée au cinéma et à la télévision, elle est traduite dans plus de 40 langues, et ses livres sont des best-sellers en France mais également en Allemagne et en Italie.

Lecteur : François Berland est un acteur français. Spécialisé dans le doublage, il est également la voix off de nombreuses émissions, publicités et jeux télévisés. Il est la voix officielle de la radio RFM depuis septembre 2011.

Mon avis : (écouté en mai 2014)
C'est le neuvième roman de Fred Vargas et le sixième avec le commissaire Adamsberg, l'un de mes préférés. Adamsberg vient d'être nommé sur Paris. Des mystérieux 4 à l'envers sont peints sur les portes d'appartements de certains immeubles. D'étranges et inquiétants messages sont déposés dans la boîte de Joss, ancien marin breton devenu "crieur de rues". Puis un cadavre est retrouvé, la peau couverte de charbon... La peste serait elle revenue à Paris ? Voilà une enquête originale, déroutante et complexe comme sait bien le faire Fred Vargas. J'ai beaucoup aimé les personnages qui gravitent autour de la place Edgar Quinet et son crieur : Joss Le Gern, Hervé Decambrais, Eva, Lizbeth...
Danglard est toujours le second d'Adamsberg. Une nouvelle relecture que j'ai savouré.

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Un film réalisé par Régis Wargnier a été tiré de ce livre et est sortie le 24 janvier 2007 avec José Garcia, Lucas Belvaux, Marie Gillain, Olivier Gourmet, Nicolas Cazalé, Linh Dan Pham, Michel Serrault. Un film que j'ai beaucoup aimé. Paris y est particulièrement bien filmé.

Extrait : (début du livre)
Les types, à Paris, marchent beaucoup plus vite qu’au Guilvinec, Joss l’avait constaté depuis longtemps. Chaque matin, les piétons s’écoulaient par l’avenue du Maine à la vitesse de trois nœuds. Ce lundi, Joss filait presque ses trois nœuds et demi, s’efforçant de rattraper un retard de vingt minutes. En raison du marc de café qui s’était déversé en totalité sur le sol de la cuisine. 
Ça ne l’avait pas étonné. Joss avait co mpris depuis longtemps que les choses étaient douées d’une vie secrète et pernicieuse. Hormis peut-être certaines pièces d’accastillage qui ne l’avaient jamais agressé, de mémoire de marin breton, le monde des choses était à l’évidence chargé d’une énergie tout entière concentrée pour emmerder l’homme. La moindre faute de manipulation, parce qu’offrant à la chose une liberté soudaine, si m inime fût-elle, amorçait une série de calamités en chaîne, pouvant parcourir toute une gamme, du désagrément à la tragédie. Le bouchon qui échappe aux doigts en était, sur le mode mineur, un modèle de base. Car un bouchon lâché ne vient pas rouler aux pieds de l’homme, en aucune manière. Il se love derrière le fourneau, mauvais, pareil à l’araignée en quête d’inaccessible, déclenchant pour son prédateur, l’Homme, une succession d’épreuves variables, déplacement du fourneau, rupture du flexible de raccordement, chute d’ustensile, brûlure. Le cas de ce matin avait procédé d’un enchaînement plus complexe, amorcé par une bénigne erreur de lancer entraînant fragilisation de la poubelle, affaissement latéral et épandage du filtre à café sur le sol. C’est ainsi que les choses, animées d’un esprit de vengeance légitimement puisé à leur condition d’esclaves, parvenaient à leur tour par moments brefs mais intenses à soumettre l’homme à leur puissance larvée, à le faire se tordre et ramper comme un chien, n’épargnant ni femme ni enfant. Non, pour rien au monde Joss n’aurait accordé sa confiance aux choses, pas plus qu ’aux hommes ou à la mer. Les premières vous prennent la raison, les seconds l’âme et la troisième la vie. 

En homme a guerri, Joss n’avait pas défié le sort et avait ramassé le café comme un chien, grain par grain. Il avait accompli sans broncher la pénitence et le monde des choses avait reflué sous le joug. Cet incident matinal n’était rien, rien en apparence qu’un désagrément négligeable mais, pour Joss qui ne s’y trompait pas, il était le clair rappel qu e la guerre des hommes et des choses se poursuivait et que, dans ce combat, l’homme n’était pas toujours va inqueur, loin s’en fallait. Rappel des tragédies, des vaisseaux démâtés, des chalutiers écartelés et de son bateau, Le Vent de Norois, qui avait fait eau le 23 août en mer d’Irlande à trois heures du matin avec huit hommes à bord. Dieu sait pourtant si Joss respectait les exigences hystériques de son chalutier et Dieu sait si l’homme et le bateau étaient conciliants l’un pour l’autre. Jusqu’à cette foutue nuit de tempête où, pris d’un coup de sang, il avait frappé le plat-bord du poing . Le Vent de Norois, déjà presque couché sur tribord, avait brusquement fait eau à l’arrière. Moteur noyé, le chalutier avait dérivé dans la nuit, les hommes écopant sans relâche, pour s’immobiliser enfin sur un récif à l’aube. C’était il y a quatorze ans et deux hommes étaient morts. Quatorze ans que Joss avait déglingué l’armateur du Norois à coups de botte. Quatorze ans que Joss avait quitté le port du Guilvinec, après neuf m ois de taule pour coups et blessures avec intention de donner la mort, quatorze ans que sa vie presque entière avait coulé par cette voie d’eau.

Déjà lu du même auteur :

Ceux_qui_vont_mourir_te_saluent Ceux qui vont mourir te saluent l_homme_aux_cercles_bleus L'Homme aux cercles bleus

Debout_les_mort Debout les morts Un_peu_plus_loin_sur_la_droite Un peu plus loin sur la droite

sans_feu_ni_lieu Sans feu ni lieu l_homme___l_envers L'Homme à l'envers

Pars_vite_et_reviens_tard Pars vite et reviens tard sous_les_vents_de_neptune  Sous les vents de Neptune

Dans_les_bois__ternels Dans les bois éternels un_lieu_incertain Un lieu incertain

les_quatre_fleuves Les Quatre fleuves (BD) vargas L'Armée furieuse 

94114487 L'homme aux cercles bleus

Challenge Trillers et Polars
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catégorie "Même pas peur" :  30/25

 

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10 mai 2014

Joyland - Stephen King

 Lu en partenariat avec Albin Michel

joyland Albin Michel - avril 2014 - 350 pages

traduit de l'anglais (États-Unis) par Nadine Gassie et Océane Bies

Titre original : Joyland, 2013

Quatrième de couverture : 
Les clowns vous ont toujours fait peur ?
L'atmosphère des fêtes foraines vous angoisse ?
Alors, un petit conseil : ne vous aventurez pas sur une grande roue un soir d'orage ?
Mêlant suspense, terreur, nostalgie, émotion, un superbe King dans la lignée de Stand by me.

Auteur : Stephen King a écrit plus de 50 romans, tous best-sellers et plus de 200 nouvelles. Il est devenu un mythe vivant de la littérature américaine (National Book Foundation Medal en 2003 pour sa contribution aux lettres américaines, Grand Master du Prix Edgar Allan Poe en 2007).

Mon avis : (lu en mai 2014)
C'est le premier livre de Stephen King que je lis (j'ai fait une tentative en livre audio pour 22/11/63, sans arriver à entrer dans le livre, mais je compte le lire un jour en version papier...). Pour moi Stephen King étant synonyme de fantastique, d'horreur ou de science-fiction, je n'avais jamais essayé de lire un de ses livres... Son passage à La Grande Librairie en invité unique m'avait beaucoup intéressée et je n'ai donc pas hésité à accepter ce partenariat... J'ai donc été étonnée en lisant "Joyland" car ici il n'est pas question de fantastique, d'horreur ou de science-fiction ! Stephen King nous plonge dans le monde des forains et des parcs d'attraction. Devin Jones, étudiant de 21 ans, vient d'être quitté par sa petite amie, pour l'été il a été embauché à Joyland, petit parc d’attraction situé sur le littoral de la Caroline du Nord. Devin se lie d'amitié avec Tom et Erin deux étudiants qui logent dans la même pension que lui et qui travaillent aussi à Joyland. Il s'intègre très bien dans le milieu forain, apprend le métier, "la parlure", "porte la fourrure"... Il est apprécié par l'équipe des forains.
Tous les jours, Devin se rend à pieds à Joyland en longeant la plage, c'est là qu'il va rencontrer Mike un petit garçon de 10 ans, atteint par une maladie grave qui l'oblige à être dans un fauteuil, son chien Milo et sa mère Annie Ross. C'est seulement au bout de plusieurs semaines qu'il aura un vrai premier échange grâce à un cerf-volant avec Mike, Milo et Annie...
Tout ceci semble bien calme pour un livre de Stephen King... En effet, j'ai oublié de préciser que Joyland avait une maison hantée avec une fille fantôme... En effet, 4 ans auparavant, une jeune femme a été égorgée dans la Maison des Horreur du train fantôme et depuis elle hante les lieux. Le coupable, sans doute son fiancé du moment, n'a jamais été retrouvé... 
J'ai beaucoup aimé cette lecture qui nous réserve pleins de surprises. L'été de Devin ne sera pas de tout repos, il va lui changer la vie... J'ai trouvé intéressant de découvrir la vie d'un parc d'attraction par l'intérieur. J'ai beaucoup aimé la relation qui se crée entre Devin, Mike et sa maman. Sans oublier le mystère de la fille fantôme qui sera résolu avec l'aide d'un des personnages qui a des dons de visions...
Première lecture de Stephen King réussit pour ma part, cela me conforte pour retenter 22/11/63, en version papier !

Merci Marlène et les éditions Albin Michel pour cette belle découverte.

Extrait : (début du livre)
Challenge Trillers et Polars
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catégorie "Même pas peur" :  29/25
29 avril 2014

La muraille invisible - Henning Mankell

la muraille invisible_cd la muraille invisible_ la muraille invisible_p2 

Sixtrid - mars 2014 - 15h25 - Lu par Marc-Henri Boisse

Seuil - mars 2002 - 426 pages

Points - mars 2003 - 528 pages

traduit du suédois par Anne Gibson

Titre original : Brandvägg, 1998

Quatrième de couverture :
L'automne est revenu à Ystad. Tynnes Falk, consultant en informatique, s'écroule mort devant un distributeur bancaire. Au même moment, deux adolescentes tuent sauvagement un chauffeur de taxi. La plus âgée s'enfuit du commissariat. Son corps est retrouvé à l'intérieur d'un transformateur à haute tension. C'est alors que Wallander découvre le sanctuaire clandestin de Falk. L'univers qui se dévoile peu à peu aux enquêteurs - grâce à la complicité d'un jeune hacker surdoué - est vertigineux. L'ennemi se révèle à la fois omniprésent, omnipotent et invisible. A ceci près qu'il menace les centres financiers de la planète. Confronté à l'enquête la plus difficile de sa carrière, Wallander est plus seul que jamais. Peut-il encore se fier à ses collègues ? Qu'en est-il de la Suède où des adolescentes passent à l'acte à coups de marteau ? Et où ceux qui le peuvent cherchent à quitter le pays. Wallander, lui, n'a pas le choix. Il reste. Contre toute attente, une femme va croiser sa route...

Auteur : Henning Mankell, né en 1948, partage sa vie entre la Suède et le Mozambique. Lauréat de nombreux prix littéraires. Outre la célèbre « série Wallander », il est l'auteur de romans sur l'Afrique ou sur des questions de société, de pièces de théâtre et d’ouvrages pour la jeunesse.

Lecteur : Marc-Henri Boisse acteur et réalisateur.

Mon avis : (écouté en avril 2014)
Tynnes Falk, consultant en informatique, est retrouvé mort devant un distributeur bancaire. Au même moment, deux adolescentes tuent sauvagement un chauffeur de taxi. Toutes deux sont arrêtées et interrogées. Un peu plus tard dans la soirée, l'une des deux s'enfuit du commissariat...
Dans cet huitième enquête de Wallander, ce dernier n'est pas à la fête... Il souffre de la solitude et hésite à rencontrer quelqu'un grâce aux petites annonces. Il est l'objet d'une plainte à cause d'une gifle qu'il a donné à la plus jeune des deux ados qui allait frapper sa mère. Mais personne ne veut croire sa version des faits, en particulier sa hiérarchie, Wallander est dégoûté, prêt à démissionner. Mais sa conscience professionnelle lui fera poursuivre son travail.
Ecrite en 1998, l'intrigue nous entraîne sur la piste de piratage informatique autour de la finance mondiale. C'est donc très contemporain et très réaliste. 
Je suis une inconditionnelle de Kurt Wallander, j'ai donc passé un très bon moment en écoutant ce livre audio. Malheureusement, il ne me reste plus qu'une seule aventure à découvrir... Mais je compte bien relire un jour les premières enquêtes.

En 2008, ce livre a été adapté par la BBC dans la série télévisée Wallander (saison 1 – épisode 2) réalisé par Andy Wilson avec Kenneth Branagh, Benedict Taylor, David Sibley, Roland Hedlund, Rupert Graves. Cette adaptation très réussie est assez proche du livre et nous permet de découvrir de très beaux paysages de Suède. Je compte regarder prochainement cet épisode.

Extrait : (page 28)
Wallander soupira et se força à redevenir policier. Il ouvrit le dossier et le parcourut en constatant comme d’habitude que Martinsson avait rédigé un rapport clair et succinct. Il s’enfonça dans son fauteuil et réfléchit à ce qu’il venait de lire.
Deux filles, âgées de dix-neuf et quatorze ans, avaient téléphoné d’un restaurant à vingt-deux heures le mardi soir pour commander un taxi. Elles avaient ensuite demandé à être conduites à Rydsgard. L’une des deux était montée à l’avant ; à la sortie de la ville, elle avait demandé au chauffeur de s’arrêter, disant qu’elle préférait tout compte fait voyager à l’arrière. Le taxi s’était arrêté au bord de la route. La fille assise à l’arrière avait alors brandi un marteau et frappé le chauffeur à la tête pendant que l’autre lui enfonçait un couteau dans la poitrine. Elles l’avaient dépouillé de son portefeuille et de son portable avant de prendre la fuite. Malgré ses blessures, le chauffeur – Johann Lundberg, soixante ans, dont quarante au volant de son taxi – avait réussi à donner l’alerte et à fournir un bon signalement des deux filles. Martinsson, qui s'était chargé de l'affaire ce soir-là, les avait identifiées sans trop de mal en interrogeant les clients du restaurant. Elles avaient été arrêtées à leur domicile. Celle de dix-neuf ans était restée en garde à vue. En raison de la gravité du crime, on avait décidé de retenir aussi la plus jeune. Johan Lundberg était conscient à son arrivée à l'hôpital ; puis son état s'était brusquement aggravé. Les médecins hésitaient à se prononcer. Selon Martinsson, les deux filles avaient justifié l'agression par un « besoin d'argent ». 
Wallander fit la grimace. Il n’avait jamais de sa vie été confronté à une chose pareille : deux jeunes filles passant à l’acte avec une violence incontrôlée. D'après les notes de Martinsson, la plus jeune allait à l'école, c'était même une excellente élève. La plus âgée avait déjà travaillé comme réceptionniste dans un hôtel et comme jeune fille au pair à Londres, et s'apprêtait à entamer des études de langues. L'une et l'autre n'étaient connues ni de la police ni des services sociaux.

Déjà lu du même auteur : 
tea_bag  Tea-Bag  les_chaussures_italiennes  Les chaussures italiennes

meurtriers_sans_visage_p Meurtriers sans visage Les_chiens_de_Riga_2 Les chiens de Riga

l_homme_inquiet L'homme inquiet le_retour_du_professeur_points Le Retour du professeur de danse

la_lionne_blanche_p La lionne blanche  profondeurs_p Profondeurs le_chinois Le Chinois

l_homme_qui_souriait_p L’homme qui souriait le_guerrier_solitaire_p Le guerrier solitaire 

la_faille_souterraine La faille souterraine et autres enquêtes la_cinqui_me_femme La cinquième femme

les_morts_de_la_st_jean_point Les morts de la Saint-Jean 2013-12-30_081744 Les chaussures italiennes

 Challenge Voisins Voisines 2014
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Suède

Challenge Petit Bac 2014
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"Bâtiment" (3)

Challenge Trillers et Polars
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catégorie "Même pas peur" :  27/25

19 avril 2014

Le Duel - Arnaldur Indridason

le duel Métailié - février 2014 - 308 pages

traduit de l'islandais par Eric Boury

Titre original : Einvígið, 2011

Quatrième de couverture : 
Pendant l'été 1972, Reykjavík est envahi par les touristes venus assister au championnat du monde d'échecs qui oppose l'Américain Fischer et le Russe Spassky. L'Américain se conduit comme un enfant capricieux et a de multiples exigences, le Russe est accueilli en triomphe par le parti communiste islandais, le tout sur fond de guerre froide. Au même moment un jeune homme sans histoire est poignardé dans une salle de cinéma, le magnétophone dont il ne se séparait jamais a disparu. L'atmosphère de la ville est tendue, électrique. Le commissaire Marion Briem est chargé de l'enquête au cours de laquelle certains éléments vont faire ressurgir son enfance marquée par la tuberculose, les séjours en sanatorium et la violence de certains traitements de cette maladie, endémique à l'époque dans tout le pays. L'affaire tourne au roman d'espionnage et Marion, personnage complexe et ambigu, futur mentor d'Erlendur, est bien décidé à trouver le sens du duel entre la vie et la mort qui se joue là. Un nouveau roman d'Indridason qu'il est difficile de lâcher tant l'ambiance, l'épaisseur des personnages, la qualité d'écriture et l'intrigue sont prenantes.

Auteur : Arnaldur Indridason est né à Reykjavik en 1961. Diplômé en histoire, il est journaliste et critique de cinéma. Il est l'auteur de romans noirs couronnés de nombreux prix prestigieux, publiés dans 37 pays.

Mon avis : (lu en avril 2014)
Voilà un nouveau roman d'Indridason qui se déroule en 1972, en pleine guerre froide lors d'un évènement historique et important qui s'est passé en Islande, la confrontation entre deux grands joueurs d’échecs l'Américain Fischer et le Russe Spassky.
Cela commence avec la mort mystérieuse d'un adolescent dans un cinéma, c'est Marion Briem, futur mentor d'Erlendur, qui va mener l'enquête. Une enquête palpitante qui va mêler politique et espionnage et en parallèle le lecteur est plongé dans l'enfance et à la jeunesse de Marion Briem, personnage mystérieux et ambigu.
Même si Erlendur est absent du livre (il n'apparaît que dans les toutes dernières lignes du livre), ce roman est passionnant à plusieurs niveaux, l'enquête intelligente et très bien construite, le contexte historique de cet été 1972 et le personnage de Marion Briem dont l'enfance a été marquée par la tuberculose, maladie qui a touchée à l'époque beaucoup d'Islandais. 

Extrait : (début du livre)
À la fin du film, lorsque la lumière fut rallumée et que les spectateurs eurent quitté la salle, l'ouvreur découvrit le cadavre.
C'était une séance de cinq heures, en milieu de semaine. Comme d'habitude, la caisse avait ouvert soixante minutes avant la projection et le jeune homme avait été le premier à acheter son ticket. La caissière l'avait à peine remarqué. Âgée d'une trentaine d'années, ses cheveux permanentes ornés d'un ruban de soie bleue, sa cigarette posée dans le cendrier, elle était plongée dans un Modes et Travaux danois et avait tout juste levé les yeux lorsqu'il s'était présenté.
- Une entrée ? avait-elle demandé. Il s'était contenté de hocher la tête.
Elle lui avait tendu son billet, rendu sa monnaie et remis le programme avant de reprendre sa lecture. Il avait rangé l'argent dans l'une de ses poches et le ticket dans une autre avant de quitter les lieux.
Il préférait aller au cinéma seul et avait un faible pour la séance de fin d'après-midi. Il achetait toujours un sac de pop-corn et un soda. Il avait également un fauteuil de prédilection dans cette salle, comme dans toutes celles que comptait la ville. Ses places préférées étaient aussi diverses que les cinémas étaient nombreux. S'il allait, par exemple, au Haskolabio, il s'arrangeait pour être assis en haut à gauche. Le Haskolabio, le plus important de la ville, offrait l'écran le plus large. Il tenait à avoir assez de recul, ainsi aucun détail ne lui échappait. Cette distance le mettait également à l'abri d'images parfois choquantes ou trop envahissantes. Quand il optait pour le Nyja Bio, il montait au balcon et s'installait sur l'un des sièges qui longeaient l'allée. Les meilleurs fauteuils au Gamla Bio se trouvaient également au balcon, dans les rangées centrales. Lorsqu'il se rendait au Austurbaejarbio, dans le quartier est, il s'asseyait toujours sur la droite, trois rangs en contrebas de l'entrée. Au Tonabio, il préférait la rangée proche de l'entrée afin de pouvoir étendre ses jambes, à cet endroit l'écran était également à distance respectable. Il en allait de même pour le Laugarasbio. 
Le Hafnarbio différait de tous les autres. Il lui avait fallu longtemps pour trouver son fauteuil de prédilection, le plus petit cinéma de la ville étant des plus Spartiates. On y entrait par un petit hall qui tenait plutôt d'un vestibule, et abritait un stand de confiseries placé entre les deux portes menant à la longue salle étroite au plafond voûté : le Hafnarbio était installé dans l'un de ces baraquements militaires datant de la guerre. Deux allées longeaient les rangées de sièges et on quittait la salle par les deux portes situées à l'autre extrémité du bâtiment, tout près de l'écran. Il s'était parfois assis dans les rangées du haut, parfois à gauche, sur le siège bordant l'allée. Puis, il avait fini par trouver sa place : en haut à droite, au plus près du bord.
Il restait encore un bon moment avant le début du film. Il descendit donc la rue Skulagata jusqu'au rivage et s'installa sur un gros bloc de pierre, au soleil de l'été. Vêtu d'un blouson vert et d'un pull-over blanc, il tenait à la main son cartable dans lequel il transportait un magnétophone presque neuf qu'il sortit pour le poser sur ses genoux. Il plaça dans le compartiment l'une des deux cassettes qu'il avait emportées dans ses poches, appuya sur le bouton rouge qui déclenchait l'enregistrement et orienta l'appareil vers la mer. Puis il l'éteignit, rembobina, enfonça la touche lecture et écouta le ressac sur la bande. Il rembobina une seconde fois, l'essai était terminé. Tout était prêt.
Il avait déjà inscrit le titre du film sur les cassettes.

Challenge Trillers et Polars
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catégorie "Même pas peur" :  26/25

Challenge Voisins Voisines 2014
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Islande

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Challenge Rentrée Hiver 2014

Déjà lu du même auteur :

la_cit__des_jarres La Cité des jarres  la_femme_en_vert La Femme en vert 

la_voix La Voix l_homme_du_lac L'Homme du lac hiver_arctique Hiver Arctique 

 hypothermie Hypothermie la_rivi_re_noire La rivière noire betty Bettý 

la_muraille_de_lave La muraille de lave etranges_rivages Etranges rivages 

91768788 La cité des jarres

2 avril 2014

Le sang versé - Åsa Larsson

En librairie, dès le 2 avril

 Lu en partenariat avec Albin Michel

9782226256096g Albin Michel - avril 2014 - 400 pages

traduit du suédois par Caroline Berg

Titre original : Det blod som spillts, 2004

Prix du meilleur roman policier suédois 2004

Quatrième de couverture : 
Après un long congé maladie, l'avocate Rebecka Martinsson est de retour, en mission pour son cabinet, dans sa ville natale de Kiruna. Mais les retrouvailles sont loin d'être aussi paisibles que le suggèrent les forêts enneigées de Laponie. Une femme pasteur, dont l'engagement féministe suscitait des remous dans la communauté, est retrouvée sauvagement mutilée, pendue à l'orgue de son église. Cette exécution fait remonter en Rebecka le souvenir traumatisant d'une enquête sur le meurtre d'un autre pasteur à laquelle elle avait participé un an auparavant. 
Le coupable est-il le même ? Y aura-t-il d'autres victimes ? La terre, désormais, semble prête à dévoiler le sang versé... Ce suspense implacable, somptueusement éclairé par les lumières polaires, révèle tout ce qui rend Asa Larsson incontournable : une intrigue parfaitement menée, une écriture singulière, envoûtante et une grande sensibilité psychologique.

Auteur : Åsa Larsson a grandi à Kiruna, 145 km au-dessus du cercle polaire Arctique ; où se déroulent également ses romans. Avocate comme son héroïne, elle se consacre désormais à l'écriture. Les cinq tomes de la série autour de Rebecka Martinsson sont en cours de traduction dans 30 pays.

Mon avis : (lu en mars 2014)
L'histoire se déroule au nord de la Suède, à proximité du cercle polaire dans un petit village aux environs de Kiruna. Une femme pasteur, Mildred Nillson, est retrouvée morte dans une mise en scène digne d'une serial killer. Sans indice probant, les inspecteurs Sven Erick Stanalcke et Anna Maria Mella vont mener l'enquête en s'intéressant aux activités de cette pasteur plutôt féministe et dont les idées et les actions dérangeaient les habitudes de cette communauté.
Rebecka Martinsson, avocate meurtrie en mission pour son cabinet, est de retour à Kiruna sur les traces de son passé. Ce nouveau meurtre présente des similitudes avec le meurtre de l'enquête du premier tome de la série. En effet ce livre est le deuxième d'une série d'au moins cinq. N'ayant pas lu le premier, c'est assez dérangeant lorsqu'au début de l'histoire, il est fait allusion au précédent volume. En tant que lecteur, je me suis sentie un peu exclue... 
L'enquête est menée avec une certaine lenteur, de nombreux personnages sont mis en scène dans ce petit village suédois où le soleil ne se couche jamais pendant l'été. Il y a Micke le barman, sa compagne Mimi responsable de la cuisine, Lisa, la mère de Mimi, qui vit au milieu de ses nombreux chiens, Lars-Gunnar ancien policier et Nalle, son jeune fils handicapé mental, tellement attachant. 
J'ai trouvé original de suivre la vie d'une louve aux pattes jaunes (Gula Ben) dans la forêt en alternance avec l'enquête. Cela ancre cette histoire dans les grands espaces suédois où la nature est reine.  
L'intrigue est plutôt bien construite, j'ai passé un bon moment avec cette lecture et j'ai envie de découvrir la première enquête de la série et pourquoi pas les suivantes...

Merci Soisic et les éditions Albin Michel pour la découverte de cette auteur suédoise.

Extrait : 

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16 mars 2014

L'homme aux cercles bleus - Fred Vargas

Lu dans le cadre du Challenge
 
"Ecoutons un livre"
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Livraphone - avril 2006 - Lu par Jacques Frantz  

Hermé - 1991 - 235 pages

Viviane Hamy - mars 1996 - 213 pages

J'ai Lu - août 2002 - 219 pages

J'ai Lu - juin 2005 - 224 pages

Magnard - juin 2006 - 256 pages

PRIX DU FESTIVAL DE SAINT-NAZAIRE 1992

Quatrième de couverture : 
« Victor, mauvais sort, que fais-tu dehors ? » 
Depuis quatre mois, cette phrase accompagne des cercles bleus qui surgissent la nuit, tracés à la craie sur les trottoirs de Paris. Au centre de ces cercles, prisonniers, un débris, un déchet, un objet perdu : trombone, bougie, pince à épiler, patte de pigeon... 
Le phénomène fait les délices des journalistes et de quelques psychiatres qui théorisent : un maniaque, un joueur. 
Le commissaire Adamsberg, lui, ne rit pas. Ces cercles et leur contenu hétéroclite sont de mauvais augure. Il le sait, il le sent : bientôt, de l'anodin saugrenu on passera au tragique. 
Il n'a pas tort. Un matin, c'est le cadavre d'une femme égorgée que l'on trouve au milieu d'un de ces cercles bleus.

Auteur : Fred Vargas est née à Paris en 1957. Fred est le diminutif de Frédérique. Vargas est son nom de plume pour les romans policiers. Pendant toute sa scolarité, Fred Vargas ne cesse d'effectuer des fouilles archéologiques. Après le bac, elle choisit de faire des études d'histoire. Elle s'intéresse à la préhistoire, puis choisit de concentrer ses efforts sur le Moyen Âge. Elle a débuté sa « carrière » d'écrivain de roman policier par un coup de maître. Son premier roman Les Jeux de l'amour et de la mort, sélectionné sur manuscrit, reçut le Prix du roman policier du Festival de Cognac en 1986 et fut donc publié aux éditions du Masque. Depuis elle a écrit : Un lieu incertain (2008), Dans les bois éternels (2006), Sous les vents de Neptune (2004), Coule la Seine (2002), Pars vite et reviens tard (2001), Petit traité de toutes vérités sur l'existence (2001), Les quatre fleuves (en collaboration avec Edmond Baudoin) (2000), L'homme à l'envers(1999), Sans feu ni lieu (1997), Un peu plus loin sur la droite (1996), Debout les morts (1995),Ceux qui vont mourir te saluent (1994), L'homme aux cercles bleus (1992)

Mon avis : (écouté en mars 2013)
C'est la première enquête du Commissaire Adamsberg, le personnage récurent de Fred Vargas. Il vient d'être nommé à Paris et l'inspecteur Danglard devient son adjoint.

Dans la nuit de Paris, un inconnu trace des cercles à la craie bleue autour d'objets abandonnés. Tout cela est bien anodin, mais Adamsberg pressent que cela va devenir plus grave... Il n'a pas tort car bientôt c'est le cadavre d'une femme qui est retrouvé dans un cercle à la craie bleue... L'intrigue est très bien construite, et l'histoire est palpitante, de nombreux personnages haut en couleurs gravitent autour de l'enquête. C'est l'un de mes livres préférés de Fred Vargas. 
J'ai pris vraiment beaucoup de plaisir à l'écouter et à redécouvrir cette enquête pleine de rebondissements.

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Une adaptation à la télévision très réussite de ce roman a été faite par José Dayan et diffusée en 2009. C'est le troisième téléfilm de la série Collection Fred Vargas. Il y a donc quelques différences avec le livre car Josée Dayan a pris le partie d'en faire une suite à son premier téléfilm "Sous les vents de Neptune" (1 et 2), alors que "L'homme aux cercles bleus" est le premier roman de Vargas où apparaît le commissaire Adamsberg.
La distribution : Jean-Hugues Anglade (Jean-Baptiste Adamsberg), Charlotte Rampling (Mathilde Forestier), Jacques Spiesser (Adrien Danglard), Jean-Pierre Léaud (Louis Le Nermord), Stanislas Merhar (Charles Reyer), Hélène Fillières (Camille Forestier), Corinne Masiero (Violette Retancourt), Didier Terron (Joseph Favre), Philippe Magnan (Vercors-Laury)

 

Déjà lu du même auteur :

Ceux_qui_vont_mourir_te_saluent Ceux qui vont mourir te saluent l_homme_aux_cercles_bleus L'Homme aux cercles bleus

Debout_les_mort Debout les morts Un_peu_plus_loin_sur_la_droite Un peu plus loin sur la droite

sans_feu_ni_lieu Sans feu ni lieu l_homme___l_envers L'Homme à l'envers

Pars_vite_et_reviens_tard Pars vite et reviens tard sous_les_vents_de_neptune  Sous les vents de Neptune

Dans_les_bois__ternels Dans les bois éternels un_lieu_incertain Un lieu incertain

les_quatre_fleuves Les Quatre fleuves (BD) vargas L'Armée furieuse

 

Challenge Petit Bac 2014
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Couleur (3)

 Challenge Trillers et Polars
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catégorie "Même pas peur" :  24/25

 

15 mars 2014

13 jours - Valentina Giambanco

Lu en partenariat avec Albin Michel

9782226254337g Albin Michel - février 2014 - 542 pages

Quatrième de couverture :
L’assassin lui a donné 13 jours.
13 jours pour tenter de comprendre.
13 jours avant de plonger dans les ténèbres…
À Seattle, personne n’a oublié le mystère de la Hoh River : trois gamins enlevés, cachés dans les bois. Seuls deux d’entre eux avaient réapparu, incapables de se souvenir de ce qui leur était arrivé.
Vingt-cinq ans plus tard, un couple et ses deux fils sont sauvagement assassinés. Au-dessus de la porte de la chambre, le tueur a laissé un message : 13 jours.
Très vite convaincue que les deux affaires sont liées, puisque le père de famille qui vient d’être assassiné était l’un des trois enfants kidnappés, la police manque pourtant de preuves. Pour sa première grande enquête, l’inspecteur Alice Madison devra se fier à son instinct. Au cœur des forêts, le cauchemar va recommencer. Dans 13 jours.
Un premier roman sombre et obsédant, best-seller en Grande-Bretagne, qui a imposé Valentina Giambanco sur la scène du thriller britannique.

traduit de l'anglais par Isabelle Maillet

Titre original : The gift of darkness, 2013

Auteur : Valentina Giambanco est née en Italie. Elle est monteuse pour le cinéma et a travaillé sur de nombreux films à succès, anglais et américains. L'Offrande des ténèbres est son premier roman.

Mon avis : (lu en mars 2014)
Une famille de quatre personnes est retrouvée sauvagement assassinée. Les quelques indices trouvées sur place semblent accuser John Cameron un proche des victimes. C'est l'inspecteur Brown qui s'occupe de l'enquête avec Alice Madison, toute jeune inspecteur, comme équipière. Vingt cinq ans plus tôt, près de la Hoh River, le père de famille assassiné, James Sinclair, avait été enlevé en compagnie de deux autres camarades du même âge. L'un des trois enfants n’a jamais été retrouvé et les deux autres n'avaient jamais pu raconté ce qui s’était passé... Ces deux histoires ont-elles un rapport ?
Le lecteur découvre assez vite qui est le coupable mais reste à découvrir le mobile du quadruple assassinats, le mode opératoire et son lien avec le passé... 
Un roman policier parfaitement construit, avec beaucoup de rythme. J'ai beaucoup aimé le personnage d'Alice Madison qui a un passé douloureux, une forte détermination à résoudre son enquête et qui n'a pas encore dévoilée toutes ses facettes. Pourvu qu'elle revienne dans un nouveau livre. 

Merci Marlène et les éditions Albin Michel pour cette belle découverte.

Extrait : (page 13)
Certains soirs, l’odeur de la mer monte jusqu’à University Hill.
Alice Madison baissa sa vitre de quelques centimètres pour humer l’air iodé. La nuit était glacée, et le brouillard de décembre formait entre les maisons et les arbres dénudés de grandes nappes humides qui stagnaient au ras du sol. Il ne restait que deux semaines avant Noël, et les étudiants assez aisés pour vivre de ce côté de la colline avaient déjà regagné leurs foyers disséminés dans tout l’État de Washington.
Sur le tableau de bord, l’horloge indiquait 4 h 15. L’inspecteur Brown, silhouette sombre assise sur le siège passager, avait bien résumé la soirée des heures plus tôt.
« Une fois qu’on a avalé des litres de café et dit tout ce qu’il y avait à dire, planquer revient à essayer de tuer le temps, alors qu’on donnerait cher pour faire autre chose, ailleurs, avec quelqu’un d’autre. »
Ce qui décrit assez bien notre collaboration, pensa-t-elle.
Son souffle embuait la vitre. Il avait fallu choisir : avoir froid ou supporter les relents de sueur et d’ennui dégagés par les corps après des heures d’attente. Elle préférait avoir froid.
Quand Brown se retourna pour jeter un coup d’œil à l’autre bout de la rue, elle perçut l’odeur de son after-shave, fraîche et plutôt plaisante. Alice devinait son coéquipier profondément contrarié : leurs chances de voir leur mission aboutir étaient quasiment nulles.
Gary Stevens – blanc, vingt-trois ans, pas de casier – était le suspect numéro un dans leur enquête sur le meurtre d’une étudiante du campus âgée de dix-neuf ans. La police avait découvert Janice Hiller affaissée près du radiateur auquel elle était menottée. Tuée d’un coup porté à la tête. Une tasse de café à moitié vide était encore posée à côté de sa main droite.
Le jour où elle avait intégré la Brigade criminelle de Seattle, quatre semaines plus tôt, Alice Madison s’était rendue au cimetière proche de Burien où étaient enterrés ses grands-parents. Après avoir déposé un bouquet de roses blanches sur leur tombe, elle s’était recueillie un long moment dans la solitude du lieu. Où qu’ils soient, ils devaient savoir au plus profond de leur cœur que, si elle était devenue ce qu’elle était aujourd’hui, c’était grâce à eux : leur amour était une bénédiction qu’elle portait comme un bijou précieux, à même la peau, bien caché. Ce soir-là, de retour chez elle, elle avait avalé un dîner léger – jamais de surgelés, jamais de conserves – et dormi dix heures d’affilée.
Depuis son arrivée, Brown ne se montrait pas spécialement froid envers elle, il ne lui refusait pas non plus son aide à l’occasion, mais il faisait preuve d’un certain détachement. C’était un excellent flic, sans doute l’un des meilleurs. Tous deux ne seraient jamais amis, elle en avait bien conscience, mais en même temps elle se sentait prête à lui confier sa vie. Peut-être était-ce suffisant.

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Challenge Rentrée Hiver 2014

Challenge Voisins Voisines 2014
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Italie

Challenge Petit Bac 2014
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Moment/Temps (5)

 Challenge Trillers et Polars
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catégorie "Même pas peur" :  23/25

22 février 2014

Du sang sur Abbey Road - William Shaw

Lu en partenariat avec Les Escales

9782365690683 Les Escales Noires - janvier 2014 - 432 pages

traduit de l’anglais par Paul Benita

Titre original : A Song From Dead Lips, 2013

Quatrième de couverture :
Londres, 1968, quartier d'Abbey Road. Le corps nu d'une jeune femme est retrouvé sous un matelas. En charge de l'enquête, le détective Cathal Breen pense à une des fans des Beatles qui campent près du célèbre studio. Après avoir terni sa réputation par un inexplicable acte de lâcheté, Breen sait que cette affaire est son unique chance de sauver sa carrière. Mais ce vieux garçon, encore sous le choc de la mort de son père, va devoir faire face à une société en pleine mutation qui le dépasse. Et personne n'incarne mieux cette nouvelle réalité que la jeune inspectrice chargée de l'assister. Le duo improbable est loin d'imaginer que, dans le swinging London où sexe, drogue et pop music échauffent les esprits, il va se retrouver plongé dans un cocktail explosif de corruption, de tensions raciales et de trafic d'armes...

Auteur : William Shaw a écrit sur la culture populaire et underground pour The Observer et le New York Times. En tant que contributeur pour le magazine Details, il a suivi les New Age Travellers, infiltré la scène musicale néo-nazie américaine et vécu un mois à la façon des hommes de Cro-Magnon dans le désert de l'Utah.

Mon avis : (lu en février 2014)
1968, Londres quartier de Abbey Road évidement le lieu tout comme l'époque font penser aux Beatles... C'est dans cette atmosphère "so british" que se déroule ce roman policier très réussi. Dès le début, le cadavre d'une jeune fille nue est découvert près d'un tas d'ordures au fond d'une ruelle. L'enquête est mené par l'inspecteur Breen et Helen une jeune inspectrice stagiaire.
Ce duo improbable est très attachant. Breen vient de perdre son père qui vivait avec lui, d'origine irlandaise, il n'a jamais été vraiment intégré au poste de police. En plus dernièrement, par lâcheté il a fuit alors qu'un de ses collègues était menacé d'un couteau par un cambrioleur. Il a donc à coeur de résoudre cette difficile enquête. Découvrir l'identité de la victime et comprendre comment, pourquoi et par qui a-t-elle été tuée ?
Helen Tozer, sa nouvelle coéquipière, a du caractère, elle n'hésite pas à se révolter contre le maschisme de ses collègues policiers. Elle cache un drame familiale. Elle est fan de la première heure des Beatles. L'intrigue est vraiment très bien construite, palpitante, il est question de racisme, de guerre au Biafra, de drogue, de fans, de trafics... 
Tout au long du livre, des petits détails : disques vinyles, tourne disques, machines à écrire, mini-jupes, nous rappellent que l'intrigue se situe à la fin des années 60. Sans oublier l'absence de téléphone portable qui pourtant aurait été bien utile durant l'enquête...
En fin de livre, une note de l'auteur très intéressante donne des précisions sur quelques faits réels de l'époque évoqués dans le livre.

Merci Anaïs et les éditions Les Escales pour m'avoir permis de découvrir ce roman policier très réussi.

Autre avis : Valérie, Keisha

Extrait : (début du livre)
— Pourquoi n’y es-tu pas allé quand je te l’ai dit, avant de quitter la maison ?
La question est adressée à un petit garçon en culotte courte et en colère. Nounou, les cheveux fous dans le vent d’octobre, conduit
l’immense poussette Silver Cross de la main droite et traîne le garçon de la gauche. Bébé a abandonné Ninou, son éléphant en
peluche, et pleurniche sous la couverture jaune. Ils reviennent du parc. Aucune autre nounou n’y était. Il faisait trop froid, mais la
mère des enfants tient à ce qu’ils sortent tous les matins avant la collation de 11  heures. Maman croit aux bienfaits du grand
air et de l’exercice, bien qu’elle- même préfère rester chez elle à fumer ses Park Drive et à parler pendant des heures au téléphone
comme si ça ne coûtait rien, ou à jouer au solitaire.
— Je te l’avais bien dit, non ?
Nounou se débat pour avancer, façon crabe, les deux bras tendus, l’un poussant, l’autre tirant.
— Non ?
Elle porte la cape bleu marine qu’elle déteste. Des mocassins de grand- mère, noirs à pompons. Maquillage interdit. Jupes sous
le genou. Et Papa a les mains baladeuses.
Le garçon possède déjà l’assurance de celui qui sait que Nounou n’est qu’une employée rémunérée – trois livres dix par semaine,
pension comprise – et peut donc être traitée comme telle.
— C’est maintenant que je dois y aller.
Ses consonnes sont nettes et articulées. Il provient d’une lignée qui croit que donner des ordres requiert un langage impeccable.
— Tu ne peux pas te retenir un peu ? demande Nounou.
Les premières feuilles d’automne volent autour d’eux.
— Cinq petites minutes ?
Le garçon réfléchit une seconde puis répond simplement :
— Non.
— Montre- moi comme tu es fort.
— Je suis fort, mais il faut que je fasse pipi, dit- il d’une voix trop grave pour son âge.
Nounou aurait voulu être plus douée à ce jeu. Elle est jeune, sans expérience. Elle a accepté ce boulot pour échapper à la province.
Elle imaginait Carnaby Street, elle a eu St John’s Wood, un enfant gâté en blazer, culotte courte et fixe- chaussettes, dont le père
veut lui tripoter le derrière dès que la mère a les yeux tournés.
À dix-sept ans, seule et sans personne ici, son unique plaisir est d’écouter Radio Luxembourg le soir. La radio lui dit qu’il en existe
d’autres comme elle quelque part en Angleterre et ça l’empêche de devenir folle. Hier, le disc- jockey a joué Fire de The Crazy World of Arthur Brown et elle aurait voulu que son monde soit aussi dément que ça, que le monde entier brûle dans les flammes.
Ils lui donnent ses dimanches, et alors ? Il ne se passe jamais rien le dimanche. La dernière fois, elle est allée à Kensington juste pour voir les vêtements dans les vitrines éteintes des boutiques. 
De toute façon, elle n’aurait pas pu s’en offrir un seul. Elle rêve que David Bailey la repère, qu’il l’habille comme un mannequin pour la prendre en photo et qu’il la rende célèbre, mais si elle ressemble à une vieille sorcière, personne ne la remarquera jamais.
Rien de ce qu’il se passe n’est pour elle. C’est ça, Londres.
— Qu’est- ce que tu chantes ? C’est horrible. Arrête de chanter.
Elle chantait ? Peut- être le tube d’Arthur Brown qui tourne en boucle dans sa tête. Elle décide d’essayer d’ignorer le garçon et de continuer à avancer. Elle remarque que, sous sa couverture jaune, Bébé pleure plus fort. C’est presque l’heure du biberon.
— Tu chantais de la pop music. La pop music n’est qu’un bruit ignoble.
Le perroquet de sa mère.

  Challenge Trillers et Polars
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catégorie "Même pas peur" :  21/25

Challenge Petit Bac 2014
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"Bâtiment" (2)

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Angleterre

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Challenge Rentrée Hiver 2014

7 février 2014

L'herbe noire - Pierre Willi

Lu en partenariat avec les éditions Krakoen

l'herbe noir Krakoen - janvier 2014 - 268 pages

Quatrième de couverture :
"Je rêvais de fuir les adultes et toute cette boue qui nous empoisonnait le sang. Je rêvais de partir loin, très loin, et de ne plus jamais revenir. Mais le rêve a rejoint la réalité, il est devenu cauchemar..." En retraçant la cavale sanglante de trois adolescents qui s'ennuyaient dans une ferme du Limousin, Pierre Willi tresse les fils d'un drame inexorable. 

Auteur nordiste installé depuis plusieurs années dans le Périgord, Pierre Willi a choisi sa région d'adoption comme décor pour ce polar rural à l'issue très noire. 

Mon avis : (lu en février 2014)
Voilà un livre très surprenant. « Obligés de fuir, ils ne sont jamais revenus. » voilà le résumé de la deuxième partie du livre... Dans la première partie, l'auteur décrit les lieux et les personnages qu'il va mettre en scène. 
Paulin, le narrateur de cette histoire, revient sur les évènements qui se sont passés alors qu'il avait treize ans. C'était la fin de l'année scolaire, il avait quitté son internat catholique, et retournait chez lui pour les vacances. Chez lui, c'est Treunouille, un petit hameau en limite de la Haute-Vienne et de la Creuse, « Ici résiste encore une exploitation agricole à côté de deux anciennes fermes, deux résidences très secondaires, une demi-ruine qui naufrage lentement dans la boue, quelques vraies ruines enfouies sous les ronces... »
A l'époque, retourner chez ses parents Denise et Raymond ne l'enchantent pas plus que cela, il sait que sa mère ne va pas arrêter de lui faire des reproches et que son père restera vissé devant la télé puisque le troupeau de la ferme a été sacrifié contre une prime à l'abattage.
Sa seule joie, c'est retrouver Nana (Nadège) sa cousine de quatorze ans, un jour, elle a décidé de ne plus parler. Avec Paulin, ils sont fusionnels, il la comprend, sait la rassurer, sait lui faire plaisir en lui offrant des bonbons et des magazines pour filles. Nadège a deux visages : celui de la joie pure et sincère et celui de la colère la plus profonde. 
Autre protagoniste de cette histoire, Gérard, le frère de Nana, c'est le Rambo de Treunouille, il n'a pas été longtemps à l'école, il est passionné d'armes et n'hésite pas à faire des cartons sur tout ce qui bouge ou pas...
Enfin, Gabriel est l'étranger, tout juste dix-huit ans, il vient de temps en temps dans la résidence secondaire familiale avec sa 125 rêvant de pouvoir avoir une plus grosse moto. Il vend et consomme de l'herbe.
Après une soirée un peu trop arrosée, tout dérape... Et trois d'entre eux décident brutalement de quitter le hameau, ils partent en direction de la mer. Ils sont dépassés par les évènements, traqués, ils vont fuir les problèmes...
Les personnages sont parfaitement décrits, des adolescents sans repères, livrés à eux-mêmes.
L'intrigue dénonce la misère sociale et économique des campagnes laissées à l'abandon. L'exclusion n'est pas seulement présente dans les banlieues... Une belle découverte.

 

Extrait : (début du livre)
Nous ne sommes plus que deux dans l'autobus : le chauffeur et moi. Nous sommes repartis de Gronneuil où les derniers passagers se sont empressés de descendre comme s'ils craignaient par-dessus tout de nous accompagner jusqu'au terminus de la ligne. Je suis assis tout à fait à l'arrière, là où l'estomac vous remonte dans le coeur quand le car passe un peu vite sur une bosse. Pressé d'en finir, le chauffeur ne ralentit jamais, il klaxonne furieusement contre les quelques voitures qui arrivent en sens inverse et qui n'ont qu'à se jeter dans le fossé ou dans le talus pour l'éviter. Le chauffeur fait la gueule.

 

Challenge Petit Bac 2014
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"Couleur" (2)

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Challenge Rentrée Hiver 2014

 Challenge Trillers et Polars
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catégorie "Même pas peur" :  20/25

1 février 2014

L'homme qui a vu l'homme - Marin Ledun

Lu en partenariat avec Babelio et Ombres Noires

ledun-editions-OmbresNoires-policier-fichelivre Ombres Noires - janvier 2014 - 464 pages

Quatrième de couverture :
Pays basque nord, janvier 2009. La tempête Klaus vient de s’abattre sur la façade atlantique. Les rumeurs autour de la disparition d’un militant basque, Jokin Sasko, enflent. Iban Urtiz, reporter, comprend que cette affaire n’est pas un cas isolé. La jeune Eztia, sœur du disparu, lui ouvre les portes d’un monde de mensonges et de trahisons où enlèvements, tortures et séquestrations sont devenus les armes de l’ombre. Tandis que deux tueurs tentent d’étouffer la vérité, la vie d’Iban bascule dans une guerre sans pitié qui ne dit pas son nom.
Un roman sous tension qui vibre des cris des familles de disparus et de la folie des hommes.

Auteur : Marin Ledun est né en 1975 à Aubenas, en Ardèche. Traduit dans plusieurs pays, ses romans ont reçu de nombreux prix littéraires comme le trophée 813 du roman noir français et le Grand Prix du roman noir du Festival de Beaune pour Les Visages écrasés ainsi que le Prix mystère de la critique pour La Guerre des Vanités, et le Prix Plume libre pour Modus Operandi.

Mon avis : (lu en janvier 2014)
Ayant un lien affectif avec le Pays Basque, je n'ai pas hésité à accepter de recevoir le dernier livre de Marin Ledun qui est un thriller politique palpitant. L'auteur s'est librement inspiré de la disparition d'un militant d'ETA en avril 2009 pour écrire ce roman noir.
Iban Urtiz est un jeune reporter débutant dans un quotidien local de Bayonne. Fin janvier 2009, la tempête Klaus vient de frapper brutalement tout le sud-ouest de la France et les journalistes sont sur tous les fronts pour rendre compte des morts, des nombreux dégâts... Iban n'en peut plus... Il est donc ravi que son rédacteur en chef l'invite à se rendre à la conférence de presse que tient la famille de Jokin Sasco, un militant basque qui a disparu depuis vingt-quatre jours. Iban est binômé avec Marko Elizabe un journaliste confirmé, mais celui-ci préfère travailler en solo...
Iban Urtiz est le naïf de l'histoire, c'est un erdaldun c'est à dire « celui qui parle une langue étrangère » par opposition à un euskaldun « celui qui parle le basque », il va faire fi des menaces et des habitudes locales pour enquêter et tenter de découvrir où est Jokin Sasco.
Ce livre est très bien documenté sur le Pays Basque de l'époque avec la lutte contre le terrorisme qui justifiait certains abus comme des enlèvements de sympathisants ETA sur le territoire français, par des mercenaires espagnols sans véritable enquêtes ou condamnations de la police et la justice française...
A partir de témoignages et d'archives Marin Ledun a réussi à écrire un roman noir palpitant tout en dénonçant les injustices dont certains militants basques ont été victimes.
Une très belle découverte.

Extrait : ici

 

Déjà lu du même auteur :

les_visages_ecrases_p Les visages écrasés 92726818 Dans le ventre des mères

 

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catégorie "Même pas peur" :  19/25

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