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A propos de livres...
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5 octobre 2012

Accès direct à la plage – Jean-Philippe Blondel

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Delphine Montalant - mars 2003 – 112 pages

Pocket – aout 2004 – 120 pages

Pocket – janvier 2012 – 120 pages

Quatrième de couverture :
Rien ne relierait ses personnages s'ils n'avaient le goût des locations à la mer. Ils se sont croisés dans l'épice particulière des soirs d'été. Les couples, les familles, les célibataires qui nous ont précédés. Ceux d'avant. Le lecteur, avec Jean-Philippe Blondel, éprouve lui aussi le sentiment d'être à la suite de quelqu'un. Il reste une empreinte qui s'attarde...

Auteur : Né en 1964, Jean-Philippe Blondel est professeur d'anglais dans un lycée à côté de Troyes. Après son premier roman, Accès direct à la plage (2003), qui a rencontré un vif succès, il a publié plusieurs romans, This is not a love song (2007), Le baby-sitter (2010), G229 (2011) et récemment Et rester vivant (2011). Il a écrit aussi des romans pour adolescents, comme Blog (2010) et (Re)play ! (2011).

Mon avis : (lu en août 2012)
Depuis que j'ai découvert Jean-Philippe Blondel, j'avais très envie de lire son premier roman "Accès direct à la plage" or il était indisponible jusqu'à début 2012 où il a été réédité.
Ce court livre est très original, Jean-Philippe Blondel nous entraîne de 1972 à 2002 dans quatre stations balnéaires françaises Capbreton, Arromanches, Hyères et Perros-Guirrec avec une galerie d'une vingtaine de personnages. Ce sont des couples, des familles ou des solitaires qui sont en séjour au bord de la mer. Ce sont des histoires qui s'entrecroisent dans l'espace et dans le temps.
La narration se fait à la première personne, et à chaque chapitre c'est un personnage différent qui s'exprime. Les vacances sont propices aux ambiances joyeuses et légères et pourtant on découvre dans ce livre des sujets graves comme l'infidélité, l'homosexualité et même le viol.
Ce n'est pas mon livre préféré de Jean-Philippe Blondel mais j'ai aimé découvrir ces séjours à la plage. 

Extrait : 
Tous les matins, je passe devant le club Mickey.
Au club Mickey, ils ont des balançoires, des toboggans, des monos bronzés en tee-shirt, et surtout ils ont une piscine.
Ma mère dit que c'est ridicule, une piscine sur le bord de mer.
Moi, je ne trouve pas.
Puis, j'entends leurs voix. Ils crient, ils rient, ils s'amusent, eux.
Parfois on en voix un qui dépasse.
C'est quand ils montent tout en haut du toboggan qui se jette dans la piscine.
Quand j'aurais des enfants, ils seront tous inscrits au Club Mickey.

Déjà lu du même auteur :

juke_box Juke Box  au_rebond Au rebond

le_baby_sitter  Le Baby-sitter G229 G229  blog Blog

5317 Et rester vivant replay (Re)play  brise_glace Brise glace

 

 Lu dans le cadre du Challenge Défi Premier roman
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 Lu dans le cadre du Challenge Petit BAC 2012

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"Sport/Loisirs"

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29 septembre 2012

Bois sauvage – Jesmyn Ward

Lu en partenariat avec les éditions Belfond

bois_sauvage Belfond – août 2012 – 336 pages

traduit de l'américain par Jean-Luc Piningre

Titre original : Salvage the Bones, 2011

Quatrième de couverture :
Couronnée par le National Book Award, une œuvre violente et bouleversante, aux accents faulknériens. Dans la chaleur étouffante d'un Mississippi pauvre et oublié de tous, l'histoire d'une famille fracassée par une des plus grandes catastrophes de l'histoire des États-Unis. 

Esch Baptiste, quatorze ans, observe. Elle voit son père tenter de s'extirper des vapeurs de l'alcool pour consolider leur masure ; elle voit Randall, son frère aîné, s'entraîner sans relâche au basket, dans l'espoir de décrocher une bourse sportive, d'échapper enfin à Bois Sauvage , à cette misère; elle voit Skeet, le cadet, voler de la nourriture pour China, son pitbull adoré, sa championne de combats ; elle voit Junior, le petit dernier, chercher un peu de tendresse et d'attention ; elle voit leur mère, morte en couches, qui veille sur eux malgré tout ; et puis elle voit son corps qui change, ce secret dont elle ne peut parler à personne, ce bébé qu'elle n'attendait pas. 

Dans dix jours, un ouragan va frapper le golfe du Mexique. Mais cet ouragan n'est pas un ouragan comme les autres, c'est Katrina, la mère de tous les ouragans. Telle Médée dont Esch lit et relit l'histoire, Katrina est venue pour tuer...

Auteur : Jesmyn Ward, trente-cinq ans, est née à DeLisIe, dans l'État du Mississippi, et vit aujourd'hui en Alabama. Elle est issue d'une famille nombreuse, dont elle fut la première à bénéficier d'une bourse pour l'université. Son premier roman, Where the Line Bleeds (à paraître en 2013) lui a valu d'être remarquée par la critique américaine. Mais c'est avec Bois Sauvage qu'elle va rencontrer la reconnaissance internationale en remportant le National Book Award 2011, récompense littéraire suprême aux États-Unis. 

Mon avis : (lu en septembre 2012)
Nous sommes à Bois Sauvage dans le Mississippi, douze jours avant l'arrivée de l'ouragan Katrina. La narratrice Esch, 14 ans, nous raconte au jour le jour le quotidien de sa famille.
La maman est morte en mettant au monde Junior le petit dernier qui a maintenant 8 ans.
Le père alcoolique ne songe qu'à clouer des planches de bois sur les ouvertures de la maison avant l'arrivée de la tempête. Âgé de 16 ans, le fils aîné Randall s'entraîne sans relâche au basket, il espère être sélectionné par l'équipe universitaire. Le second Skeet, 15 ans, ne vit que pour sa chienne pitbull China, celle-ci vient de mettre au monde sa première portée qui devrait rapporter de l'argent. Esch doit s'occuper des tâches ménagères, elle rêve du grand amour et vient de découvrir qu'elle est enceinte. C'est un huis-clos familiale dans un climat de plus en plus pesant au sens propre comme au sens figuré... Les personnages sont attachants et haut en couleur. Le style est simple et souvent parlé puisque la narratrice n'a que quatorze ans, malgré tout il y a quelques passages plein de poésie « Le soleil s'est couché pendant que Skeeter et moi on cherchait du bois, les couleurs explosaient, le soleil a coulé entre les arbres, et le ciel s'est vidé comme l'eau dans un tuyau. Il est devenu tout délavé, tout blanc, puis bleu marine et noir. »

Merci à Jérémy et aux éditions Belfond pour cette très belle découverte.

Extrait : (début du livre)
China se bat contre elle-même. Si je savais pas, je croirais qu'elle veut manger ses pattes. Et qu'elle est folle. Ça, c'est un peu vrai. À part Skeet, elle laisse personne la toucher. Quand elle était bébé, avec sa grosse tête de pitbull, elle volait toutes les chaussures de la maison. Les tennis que maman nous achetait, noires pour pas qu'elles salissent trop vite, celles qui gardent leurs formes si on les brosse pas. Maman a pas eu de bol avec ses vieilles sandales plates, oubliées dans un coin, tellement pleines de terre rouge qu'elles étaient roses. On les reconnaissait plus. China cachait toutes nos pompes sous les meubles, derrière les toilettes, elle en faisait des tas et elle dormait dessus. Dès qu'elle a pu trotter, elle descendait le perron pour les planquer dans les rigoles. Impossible de lui reprendre : autant déraciner un arbre. Aujourd'hui, elle vole plus, elle donne, elle va nous faire des petits.
C'est rien comparé à ce qu'a souffert maman en accouchant de Junior. Comme nous, il a vu le jour dans la chambre des parents, au milieu de la clairière que son père a créée de ses mains avant de nous construire notre maison. On l'appelle maintenant la Fosse. J'avais huit ans, je suis la seule fille de la famille, et j'avais rien pu faire. Papa dit que maman voulait pas qu'on l'aide, que Randall et moi étions sortis vite, sous l'ampoule nue au-dessus du lit, alors elle pensait que ça serait pareil avec Junior, mais elle se trompait. Elle est restée accroupie à hurler jusqu'au bout. Junior est né violet comme un hortensia : la dernière fleur de sa vie. Quand papa lui a montré, maman l'a effleuré du bout des doigts, comme si elle avait peur de la flétrir, sa fleur, d'éparpiller le pollen. Elle refusait d'aller à l'hôpital. Papa l'a portée jusqu'à la voiture, le sang coulait à ses pieds, on l'a jamais revue.
China fait ce pour quoi elle est faite : elle se bat. Contre nos chaussures, contre les autres chiens, contre ses chiots aveugles, trempés, qui poussent vers la sortie. Elle sue beaucoup et les garçons l'observent, tout contents. Je vois papa derrière la fenêtre de la remise. Sa tête brille comme les truites qui filent au soleil sous la surface de l'eau. Tout est calme. Il fait lourd. Ça sent la pluie, mais il pleut pas. Pas d'étoiles dans le ciel, rien que la Fosse et ses ampoules nues.
- Reste pas devant l'entrée, ça l'énervé. Skeeter est le portrait de son père, très noir, petit et mince. À seize ans, il a un corps musclé, plein de nœuds. C'est le cadet de la famille, mais le plus grand pour China. Elle connaît que lui.
- Mais non, elle s'en fout, répond Randall.  

 

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34/50 : Mississipi

Challenge 1% Littéraire 2012

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5/7

 

Lu dans le cadre du Challenge Petit BAC 2012

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"Végétal"

 

26 septembre 2012

Le ciel tout autour – Amanda Eyre Ward

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Buchet Chastel - mars 2005 - 322 pages

J'ai Lu - août 2006 - 253 pages

Quatrième de couverture :
" La nuit allongée dans sa cellule, la télé éteinte, les bruits enfin calmés, elle repense à ce soir-là, sur la véranda. Elle tente de se convaincre qu'elle l'a vraiment vécu. Elle compte les minutes qu'il lui reste à vivre. Le 25 août est dans soixante-deux jours 89 280 minutes. "
Karen a vingt-neuf ans et elle attend son exécution dans le couloir de la mort d'une prison du Texas où les touristes affluent pour l'événement.
Célia, la veuve d'un des hommes que Karen a assassinés, ne parvient pas à se remettre de la mort de son mari. Cinq ans après, elle ne pardonne pas mais décide d'écrire à la coupable...
Franny, jeune médecin originaire du Texas, quitte New York pour rejoindre sa région natale et trouver peut-être un sens à sa vie.
Trois destins entremêlés dans un roman qui évoque l'univers carcéral féminin avec émotion et humanité. Inoubliable.

 

Auteur : Amanda Eyre Ward est née à New York eu 1972. Elle est également l'auteur de "A perte de vue" en 2006.

Mon avis : (lu en septembre 2012)
C’est la blogosphère qui m’a donné envie de découvrir ce livre. La thématique n’est pas très gaie, car l’histoire se passe en partie dans le Couloir de la mort de la prison de femmes de Gatestown au Texas. Il y a trois femmes, trois voix, trois destins.
Karen est une tueuse en série, depuis cinq ans, elle attend son exécution, celle-ci est programmée pour le 25 août, dans 62 jours. Karen est atteinte du sida et elle partage son quotidien avec d'autres condamnées à mort.
Celia est la veuve d'une des victimes de Karen, bibliothécaire depuis la disparition de son mari, elle vit mécaniquement, dans la colère, dans la dépression, se refusant un avenir possible.
Franny est la nièce du médecin de la prison. Après le décès des ses parents alors qu'elle avait six ans, c'est son oncle qui l'a élevée. Elle est devenue médecin à New-York et après la mort d'Anna, une jeune patiente dont elle s'occupait, elle est en plein doute sur sa vie, son métier, son couple.
Tout au long du livre, lecteur voit évoluer ces trois femmes, découvre la réalité carcérale et est appelé à réfléchir sur le pardon, sur la peine de mort et les exécutions aux États-Unis.
Dans ce livre, il se dégage beaucoup d'humanité, les personnages sont très attachants et émouvants. Une très belle découverte.

Autre avis : Sandrine

Extrait : (début du livre)
Le mercredi, elles se préparent pour la fiancée de Satan, qui doit arriver après le déjeuner. Elles commandent une lampe et une radio à l'intendance, sur le compte de Tiffany. Karen fait le lit dans la cellule vide et met des draps propres. Toutes les femmes du Couloir de la Mort, qui utilisaient la cellule comme espace de rangement, en ont retiré leurs affaires personnelles pour permettre à la Fiancée de Satan de repartir du bon pied.
Tout en secouant le drap avant de bien le lisser sur le matelas, Karen se souvient du soulagement qui l'avait envahie lorsqu'elle avait découvert sa cellule : vide, propre, sentant l'ammoniaque. C'était il y a près de cinq ans.
Tiffany prend deux livres sur l'étagère, Femmes meurtrières et La Gymnastique de Jane Fonda. Elle les pose à côté du lit de la nouvelle. « Voilà », dit-elle. 

Quatre heures et demie du matin. Le petit déjeuner est terminé ; la longue matinée va s'étirer jusqu'au repas de midi. Tiffany se tient devant la cellule vide, un bras maigre passé autour de son ventre, l'autre contre son menton. « Je devrais peut-être lui dessiner quelque chose ? C'est tellement triste, cette cellule.
- Laisse tomber, dit Karen.
- Mais c'est sinistre », insiste Tiffany. Elle secoue la tête, et ses cheveux, coiffés à la Farrah Fawcett, se remettent parfaitement en place. Sous son survêtement, ses membres sont solides. Dans sa cellule, elle sautille, fait des abdos et des pompes. Tous les jours, à la promenade, elle arpente la petite cour grillagée, creusant un sillon en forme de huit dans la poussière. Elle croit à sa libération, et ne tient pas en place. Karen reconnaît cet espoir aigu, qui irrite comme un gravier dans la chaussure, quand on se rend compte du temps qui passe et de tout ce qui vous manque au-dehors. Lorsqu'on abandonne l'espoir, une paix sourde, engourdissante, prend le relais.
« Laisse tomber », répète Karen.

 

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34/50 : Texas

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25 septembre 2012

Là où j'irai - Gayle Forman

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Oh ! Editions - novembre 2010 - 281 pages

Pocket - novembre 2011 - 238 pages

Pocket jeunesse - novembre 2011 - 242 pages

traduit de l'anglais (États-Unis) par Marie-France Girod

Titre original : Where she went, 2010

Quatrième de couverture :
Il y a trois ans, il l’a suppliée de rester. À tout prix. Et Mia est sortie du coma. Pour quitter Portland, peu après, pour le quitter 
lui. C’était le prix à payer. Et la voilà de nouveau en chair et en os. Ce soir, Carnegie Hall est à guichets fermés. Tout New York est venu admirer sa virtuosité au violoncelle. Et Adam s’est glissé dans la salle. Lui, la rock star à la vie dissolue, pourchassé par les paparazzis, il tremble… Souvenirs et mélodies affluent – retrouvailles en si majeur…

Auteur : Gayle Forman vit à Brooklyn avec son mari et leurs filles. Ses livres, tous des best-sellers, sont traduits dans le monde entier.

Mon avis : (lu en septembre)
"Là ou j'irai" est la suite de "Si je reste", nous avions laissé Mia et Adam qui se séparaient pour cause d'études et nous les retrouvons dans des vies bien différentes même si l'un et l'autre ont réussi dans leur domaine. Mia, violoncelliste virtuose, joue maintenant à Carnegie Hall et Adam est devenu une rock star traquée par la presse et les fans.
Un peu par hasard, ils vont se retrouver à New-York et faire une longue balade dans la ville dans des lieux insolites. C'est romantique et poétique, cela se lit facilement. C'est sans prétention. Un moment de lecture détendant et sympathique.    

Merci Azilis pour ce livre offert lors du Swap Anniversaire organisé par Hérisson 

Extrait : (début du livre)
Chaque matin, en m'éveillant, je me dis : Ce n'est qu'une journée, vingt-quatre heures à passer. Je ne sais plus ni quand ni pourquoi j'ai pris l'habitude de cet encouragement quotidien. On dirait l'une des douze étapes de ces groupes d'Anonymes, dont je ne fais pourtant pas partie. Encore qu'à lire les âneries qu'on écrit sur moi, on pourrait penser que je devrais. Je mène le genre de vie devant lequel beaucoup bavent d'envie. Et malgré tout, j’éprouve le besoin de me rappeler la durée d’une journée, pour me persuader que si j’ai réussi à passer celle de la veille, j’irai au bout de la prochaine.
Après mon petit mantra, je jette un coup d'oeil à la pendulette minimaliste posée sur la table de nuit de l'hôtel. Elle indique 11h47, autrement dit l'aube, pour moi. La réception m'a déjà téléphoné deux fois pour me réveiller et notre manager, Aldous, a pris le relais, poliment, mais fermement. La journée qui m'attend n'a peut-être que vingt-quatre heures, mais elle s'annonce bien remplie. 

 

Déjà lu du même auteur : 

si_je_reste_ Si je reste 

50__tats
34/50 : Arizona
Bryn la petite amie d'Adam est originaire d'Arizona

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Le mois américain

Challenge New York en littérature
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  Challenge Objectif PAL Swap
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12/38

drame 
Baby Challenge - Drame Livraddict : 12/20

21 septembre 2012

La patiente – Jean-Philippe Mégnin

la_patiente Le Dilettante – août 2012 – 157 pages

Quatrième de couverture :
C’est l’histoire d’une femme qui ne dit rien. Et d’un homme qui tente de la comprendre. D’elle il sait très peu, elle sait tout de lui.
Quand enfin elle va se livrer, il le regrettera, mais il sera trop tard. C’est elle qui mène le jeu.
Après l’histoire d’un transfert amoureux en montagne pour son premier roman, voici celle d’un trio amoureux entre Paris et la Bretagne.

« On avait le sentiment d’être victimes d’une erreur. Ça ne nous paraissait pas possible, une histoire pareille. Inenvisageable ; et pourtant, c’était notre histoire. Et il fallait vivre avec. »

Auteur : Jean-Philippe Mégnin vil pas très loin de Besançon et tout près de sa femme et de leurs deux enfants. Quand il n'enseigne pas l'histoire des sciences, il se demande toujours ce qu'il préfère : écrire ou jouer du piano, Lascaux ou Soulages, le glacier du Géant ou le Quartier latin. Sans compter qu'il y a aussi la pointe du Raz... 

Mon avis : (lu en septembre 2012)
Tout d’abord, je trouve très belle la couverture de ce livre.
Le narrateur est gynécologue à Paris. La patiente est bien mystérieuse, la première fois qu’elle vient le consulter, il a un drôle de sentiment, comme un malaise. Il sent que cette femme n'est pas une patiente comme les autres…
Je n’en dévoile pas plus car ce livre est très court et je l’ai lu d’une traite.
L’intrigue est captivante, le livre dégage une forte tension, le style est très efficace et j’ai beaucoup aimé !

Autre avis : Sandrine

Extrait : (début du livre)
C'est dès le premier échange de regards que j'ai compris que ce ne serait pas une patiente ordinaire.
La chaîne stéréo dissimulée dans le placard mural diffusait doucement les Suites pour violoncelle, et elle m'a regardé sans sembler me voir, comme si Bach à ce moment-là était plus présent dans la pièce que moi.

Sa tenue, son attitude, cadraient pourtant à la perfection avec mon salon d'attente plutôt distingué de la place Saint-Sulpice ; elle avait cette classe naturelle des femmes qui sont élégantes sans sembler se soucier de l'être, et qui s'inscrivait idéalement dans ce décor que j'avais voulu à la fois rassurant et original.

Malgré cela, sa seule présence a tout de suite éveillé chez moi une sensation obscure, un sentiment d'insécurité diffus mais palpable, comme une brume matinale.
Je ne saurais dire pourquoi j'ai eu cette impression. Je me suis demandé si elle était partagée par les autres personnes présentes dans la pièce. Je ne crois pas. C'est moi qui étais troublé, et qui m'en voulais d'être troublé. Moi seul.

Je savais que je ne l'avais jamais vue; de retour à mon bureau, j'ai jeté un coup d'œil rapide à la page du jour dans mon agenda, pour y voir son nom : Camille D. Pas plus que son visage ce nom ne m'a dit quoi que ce soit. Une inconnue, adressée par une amie ou par un autre médecin; rien là que de l'ultracourant, et pourtant...
Et pourtant ce sentiment d'insécurité, qui ne m'a plus quitté pendant les deux rendez-vous qui ont précédé le sien.
Je suis resté très professionnel, bien sûr. Très disponible. En apparence.
Mais je ne pouvais pas m'empêcher de penser à cette femme qui m'attendait. À ce regard à la fois lumineux et indifférent.

Quand son tour est arrivé, je n'ai pas eu besoin de prononcer son nom; abandonnant Bach, elle m'a souri en se levant dès que j'ai eu ouvert la porte.
Je me suis effacé pour la laisser traverser le hall et pénétrer dans mon bureau, en face.

Je l'ai priée de s'asseoir et j'ai fait mine de chercher dans mon classeur un dossier à son nom.
- Ne cherchez pas, docteur ; nous ne nous connaissons pas encore. C'est la première fois que je viens vous voir.
Je le savais, mais sans m'expliquer pourquoi, j'éprouvais le besoin de ce genre de geste. Je me rassurais. 

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15 septembre 2012

Des ombres dans la rue - Susan Hill

des_ombres_dans_la_rue Robert Laffont – avril 2012 – 408 pages

traduit de l'anglais par Johan-Frédérik Hel Guedj

Titre original : The Shadows in the Street, 2010  

Quatrième de couverture : 
En vacances à Taransay, une petite île sauvage à l’ouest de l’Écosse, l’inspecteur Simon Serrailler se remet d'une opération difficile quand il est rappelé en urgence à Lafferton. Deux prostituées ont été retrouvées étranglées, et le temps qu'il revienne, une troisième est portée disparue. S'agit-il de l’œuvre d'un pervers et de meurtres en série ? Est-on en présence d'un nouveau Jack l'Éventreur ou ces disparitions n'ont-elles rien à voir les unes avec les autres ?  Quand, à leur tour, la femme du nouveau doyen de la cathédrale puis une jeune mère de famille qui se rendait à son travail en bicyclette manquent à l'appel, le mystère s'épaissit. Chaque piste mène à une impasse, la police piétine dans ses enquêtes et la population de Lafferton exprime une peur et un mécontentement, croissants, relayés, bien sûr, par les médias. Serrailler se retrouve propulsé au cœur même de l'enquête, lorsque Cate, sa propre soeur, devient la cible du meurtrier...  

Auteur : Susan Hill est née en Angleterre en 1942. Romancière populaire (auteur notamment du célèbre Je suis le seigneur du château), écrivain pour enfants, auteur dramatique, journaliste, elle n’a jamais cessé d’écrire. Avec les enquêtes de Simon Serrailler (Meurtres à Lafferton, Où rôdent les hommes et Au risque des ténèbres, La mort a ses habitudes), elle a fait une entrée très remarquée dans le monde du polar, aujourd’hui confirmée par le succès de cette série outre-Manche.  

Mon avis : (lu en septembre 2012)
Je croyais que c'était la première fois que je lisais un livre de cette auteur britannique, or il y a peu, j'ai trouvé dans notre bibliothèque familiale le livre « Je suis le seigneur du château » que j'ai sans doute acheté après avoir vu le film adapté du livre et dont je garde un bon souvenir.
Avec la sélection Elle 2013, j'étais donc curieuse de découvrir ce roman policier donc la 4ème de couverture était plus que prometteuse : « Nouvelle enquête haletante du séduisant Simon Serrailler, retrouvailles attendues avec tous les personnages de Lafferton chers au lecteur »
Malheureusement, les promesses étaient trop belles et cette lecture m'a déçue...
Dans une première partie, l'auteur plante le décor de Lafferton et ses habitants et décrit un à un les (trop ?) nombreux personnages de l'histoire. Le lecteur découvre une atmosphère à la Ken Loach (en moins bien), il lui faut attendre au moins 90 pages avant que le roman policier commence vraiment avec la disparition de la première fille. L'inspecteur Simon Serrailler est assez peu présent, l'intrigue est assez classique, pas vraiment originale. 
Encore un reproche, cette fois-ci pour l'éditeur avec une quatrième de couverture trop bavarde et dévoilant trop d'éléments de l'intrigue...
La lecture de ce livre n'est pas déplaisante en particulier grâce aux différents personnages, des gens ordinaires qui se débattent avec le quotidien et leurs soucis et que l'auteur a su rendre attachants et sympathiques.   

Autres avis : Clara, CanelMimipinson, Anna BlumeThéoma, Hélène

Extrait : (début du livre)
Leslie Blade s'arrêta sous l'avancée de l'entrée de la faculté, le temps d'ouvrir son parapluie.
La pluie. La pluie matin et soir depuis le début de la semaine.
Il pouvait venir travailler en voiture, mais il n'était qu'à trois kilomètres, donc la fac ne lui accordait pas un permis de stationner sur le parking. Il pourrait attraper un bus, mais ils étaient peu fréquents et peu fiables et, depuis l'arrêt le plus proche de son domicile, il y avait encore dix bonnes minutes à pied.
Les gens dévalaient les marches et sortaient sous cette pluie torrentielle. Des étudiants traversaient la cour, capuches d'anorak relevées.
Leslie Blade redressa son parapluie et sortit.
Jusqu'à ces derniers mois, il avait toujours suivi le même itinéraire, par la grande rue, en contournant la Colline, mais maintenant que les ruelles de l'Old Market Lanes étaient ouvertes, il les empruntait parfois ; il aimait assez les pavés et ces éclairages moins crus, il jetait un œil aux vitrines du libraire et de deux  galeries d'art, s'achetait un morceau de fromage et un peu de salami chez le traiteur qui restait ouvert jusqu'à dix-neuf heures. Cela le faisait arriver chez lui une vingtaine de minutes plus tard ou davantage, ce qui ne plaisait pas trop à sa mère, aussi il s'était mis à lui acheter un peu de chocolat ou un sachet de caramels au beurre salé. C'était une manière de la soudoyer, mais ce n'était pas vraiment cela dont elle avait envie ; c'était sa compagnie qu'elle voulait, mais ça marchait, car elle aimait les sucreries.
Le temps qu'il atteigne les Lanes, ce soir-là, la pluie dégoulinait des gouttières et les bas-côtés de l'étroite voie pavée étaient inondés de mares profondes. Le traiteur fermait tôt.
Il la vit au bout de la rue, là où les ruelles des Lanes débouchaient sur la place du marché. Elle se tenait debout, juste en deçà du halo de lumière qui se déversait du pub, le col de sa veste relevé, tâchant de s'abriter de la pluie tout en restant visible. Il pressa le pas. C'était un nouvel emplacement ; il n'avait encore jamais vu aucune d'entre elles, par ici. C'était trop proche des principales rues commerçantes et les voitures n'étaient pas autorisées à s'arrêter sur la place - uniquement les bus, et les taxis qui rejoignaient la station, à l'autre extrémité.
Mais c'était Abi. Il était sûr que c'était Abi, même d'ici, depuis l'autre bout de la rue. Abi, ou alors Marie, peut-être ? 

 
 

 Grand_Prix_des_Lectrices_2013
Sélection roman
Jury Octobre

 Challenge Thriller 
challenge_thriller_polars
 catégorie "Même pas peur" : 6/12

Challenge Voisins, voisines
voisin_voisines2012
Grande-Bretagne

Challenge God Save The Livre
 Challenge_anglais

 

14 septembre 2012

Home - Toni Morrison

home Éditions Christian Bourgeois – aôut 2012 - 154 pages

traduit de l'anglais (États-Unis) par Christine Laferrière

Titre original : Home, 2012

Quatrième de couverture :
Toni Morrison nous plonge dans l'Amérique des années 1950.

« Home est un roman tout en retenue. Magistral. [...] Écrit dans un style percutant, il est d'une simplicité trompeuse. Ce conte au calme terrifiant regroupe tous les thèmes les plus explosifs que Morrison a déjà explorés. Elle n'a jamais fait preuve d'autant de concision. C'est pourtant dans cette concision qu'elle démontre toute l'étendue et la force de son écriture. » 
The Washington Post

« Ce petit roman envoûtant est une sorte de pierre de Rosette de l'œuvre de Toni Morrison. Il contient en essence tous les thèmes qui ont toujours alimenté son écriture. [...] Home est empreint d'une petite musique feutrée semblable à celle d'un quatuor, l'accord parfait entre pur naturalisme et fable. [...] Mme Morrison adopte un style tranchant qui lui permet de mettre en mots la vie quotidienne de ses personnages avec une précision poétique. » 
The New York Times

Auteur : Toni Morrison est née en 1931 à Lorain (Ohio) dans une famille ouvrière de quatre enfants. Après des études de lettres et une thèse sur le thème du suicide dans l’oeuvre de William Faulkner et de Virginia Woolf, elle fait une carrière de professeur aux universités de Texas Southern, Howard, Yale et Princeton. Après avoir travaillé comme éditrice chez Random House, elle obtient en 1988 le prix Pulitzer avec Beloved. Le prix Nobel de littérature lui est décerné en 1993. Aujourd’hui retraitée de l’université, Toni Morrison a toujours eu le souci de s’entourer d’artistes contemporains - musiciens, plasticiens, metteurs en scène - avec qui elle a régulièrement collaboré. En septembre 2011, elle a ainsi présenté l’adaptation de son Desdemona par Peter Sellars au théâtre des Amandiers de Nanterre. Toni Morrison est l’invitée d’honneur du festival America qui se tient à Vincennes du 20 au 23 septembre.

Mon avis : (lu en septembre 2012)
Je n’avais encore jamais lu de livre de Toni Morrison avant celui-ci, et ce fut une belle découverte.
L'histoire se situe dans l'Amérique des années 1950, dans un pays profondément raciste.
Frank Money est un vétéran noir de la guerre de Corée qui traverse une bonne partie des États-Unis pour retourner dans sa Géorgie natale. Il doit retrouver sa jeune sœur Cee qui a besoin de lui.
Le livre est construit avec en alternance des chapitres écrits en italiques où Frank est le narrateur, il revient sur ses souvenirs d’enfance, puis sur ses souvenirs de Corée. Les autres chapitres sont écrits la 3ème personne et sont consacrés d’abord aux différents personnages de l’histoire : Frank, Cee, Lenore la grand-mère, Lily la femme que Frank rencontre après son retour de Corée, puis au voyage à travers les États-Unis et au dénouement de l’histoire.
Le style est épuré mais profond, beaucoup de thèmes sont évoqués par Toni Morrison par cette courte histoire. 

Extrait : (début du livre)
Ils se sont dressés comme des hommes. On les a vus. Comme des hommes ils se sont mis debout. 
On n'aurait pas dû se trouver à proximité de cet endroit. Comme la plupart des terres cultivées à l'extérieur de Lotus, Géorgie, celle-ci comportait une multitude d'avertissements effroyables. Les menaces étaient accrochées à des clôtures en treillis retenues par un pieu tous les quinze mètres environ. Mais quand on a vu un passage creusé par un animal quelconque - un coyote ou un chien de chasse - on n'a pas pu résister. On était seulement des gosses. Elle, l'herbe lui arrivait à l'épaule et moi, à la taille, donc on a traversé le passage à plat ventre, en prenant garde aux serpents. La récompense valait bien le mal que le jus d'herbe et les nuées de moucherons nous avaient fait aux yeux, parce que juste en face de nous, à environ cinquante mètres, ils se sont dressés comme des hommes. Les sabots en l'air qui cognaient et frappaient, la crinière rejetée en arrière pour dégager des yeux blancs affolés. Ils se mordaient comme des chiens mais quand ils se sont mis debout, en appui sur leurs jambes de derrière, celles de devant autour du garrot de l'autre, on a retenu notre souffle, émerveillés. L'un était couleur de rouille, l'autre d'un noir profond ; tous les deux luisants de sueur. Les hennissements n'étaient pas aussi effrayants que le silence qui a suivi une ruade dans les lèvres retroussées de l'adversaire. Tout près, des poulains et des juments grignotaient de l'herbe ou regardaient ailleurs, indifférents. Puis ça s'est arrêté. Celui couleur de rouille a baissé la tête et piaffé pendant que le vainqueur s'éloignait en gambadant selon un arc de cercle, bousculant les juments devant lui. 
Alors qu'on retraversait l'herbe en jouant des coudes pour regagner le passage et éviter la file de camions garés de l'autre côté, on s'est perdus. Bien qu'il nous ait fallu une éternité pour de nouveau apercevoir la clôture, aucun de nous deux n'a paniqué, jusqu'à ce qu'on entende des voix, pressantes, mais basses. Je l'ai attrapée par le bras et j'ai mis un doigt sur mes lèvres. Sans jamais lever la tête, juste en regardant à travers l'herbe, on les a vus tirer un corps d'une brouette et le balancer dans une fosse qui attendait déjà. Un pied dépassait du bord et tremblait, comme s'il pouvait sortir, comme si, en faisant un petit effort, il pouvait surgir de la terre qui se déversait. On ne voyait pas le visage des hommes qui procédaient à l'enterrement, seulement leur pantalon ; mais on a vu le tranchant d'une pelle enfoncer le pied qui tressautait pour lui faire rejoindre ce qui allait avec. Quand elle a vu ce pied noir, avec sa plante rose crème striée de boue, enfoui à grands coups de pelle dans la tombe, elle s'est mise à trembler de tout son corps. Je l'ai prise par les épaules en la serrant très fort et j'ai essayé d'attirer son tremblement dans mes os parce que, en tant que grand frère âgé de quatre ans de plus qu'elle, je pensais pouvoir y arriver. Les hommes étaient partis depuis longtemps et la lune était un cantaloup au moment où on s'est sentis suffisamment en sécurité pour déranger ne serait-ce qu'un brin d'herbe et repartir à plat ventre, en cherchant le passage creusé sous la clôture. Quand on est rentrés chez nous, on s'attendait à prendre une raclée ou du moins à se faire gronder pour être restés si tard dehors, mais les adultes ne nous ont pas remarqués. Leur attention était accaparée par des troubles. 
Puisque vous tenez absolument à raconter mon histoire, quoi que vous pensiez et quoi que vous écriviez, sachez ceci : je l'ai vraiment oublié, l'enterrement. Je ne me souvenais que des chevaux. Ils étaient tellement beaux. Tellement brutaux. Et ils se sont dressés comme des hommes. 

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33/50 : Washington D.C.
Étudiante puis professeur à l'Université d'Howard
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Le mois américain

Challenge 1% Littéraire 2012
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2/7

 

8 septembre 2012

La veuve de papier – John Irving

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Seuil – avril 1999 – 581 pages

France loisirs - 1999 – 641 pages

Points – juin 2000 – 656 pages

traduit de l'anglais (États-Unis) par Josée Kamoun

Titre original : A Widow For One Year, 1998

Quatrième de couverture :
Été 1958. Ted Cole, séducteur invétéré et auteur à succès de contes effrayants pour enfants, engage Edward O'Hare, seize ans, pour un travail saisonnier ; officiellement, il l'emploie comme assistant ; mais en fait, il cherche plutôt à le pousser dans les bras de sa femme, Marion, pour hâter un divorce devenu inévitable depuis la mort accidentelle de leurs deux fils. L'entreprise ne réussit que trop bien, puisque le jeune homme s'éprend violemment de la belle épouse ; mais, hantée par ses démons, Marion quitte brusquement la maison, laissant derrière elle un mari surpris, un amant passionné et une petite fille désorientée, Ruth Cole. Automne 1990. Ruth est devenue un écrivain de renom, qui appréhende le mariage et la maternité. Elle profite d'une tournée de promotion à Amsterdam pour aller enquêter sur le milieu de la prostitution, cadre de son prochain roman ; là, elle se retrouve plongée au cœur des peurs de son enfance... Ce conte merveilleux possède le souffle des meilleurs Irving. Mêlant burlesque et mélancolie, épisodes licencieux et chagrin,Une veuve de papier est un bel hymne à la vie et à l'amour.

Auteur : John Irving est né en 1942 et a grandi à Exeter (New Hampshire). La publication de son quatrième roman, Le Monde selon Garp, lui a assuré la renommée et la reconnaissance internationales. Depuis, l'auteur accumule les succès auprès du public et de la critique. Marié et père de trois garçons, John Irving partage son temps entre le Vermont et le Canada.

Mon avis : (lu en septembre 2012)
Cela fait plus d'un an que je voulais lire ce livre qui se trouve dans ma PAL depuis bien longtemps, le Challenge Irving de Valérie et la Lecture Commune prévu le 6 septembre pour Une prière pour Owen m'ont bien encouragés pour m'y plonger...
J'ai pas réussi à être au rendez-vous du 6/09, car ce livre est plus dense que je l'imaginais et j'ai mis plus de temps à le lire.

Ce livre nous raconte l'histoire de Ruth Cole dans la première partie, c'est l'été 1958, elle a 4 ans, ses parents ne s'occupent pas beaucoup d'elle, leur couple est proche du divorce. Son père Ted est un pseudo artiste, grand séducteur, sa mère Marion est en dépression depuis la mort accidentelle 8 ans plus tôt de ses deux fils Thomas et Timothy. Des photographies des deux disparus tapissent les murs de toute la maison et Marion n'arrive pas à aimer sa fille tellement inquiète qu'elle disparaisse également. Cet été, Eddie un jeune garçon de 16 ans est venu travailler comme assistant de Ted, pour le conduire et répondre à son courrier. Dès son arrivée, Eddie est subjugué par la beauté de Marion et devient amoureux d'elle. Cette dernière abandonnée par son mari et flattée cède à ses avances et devient son amant pour l'été. Puis du jour au lendemain, Marion disparaît laissant sa fille, son mari et Eddie en emportant toutes les photos de ses fils...

Dans la deuxième partie, Ruth a maintenant 36 ans, elle est devenue écrivain à succès, elle a l'occasion de revoir Eddie lui aussi devenu écrivain, il a 48 ans et n'a jamais oublié cet été de 1958 et son histoire d’amour pour Marion. Il est toujours amoureux. Lors d'une tournée de promotion en Europe, Ruth veut s’inspirer du quartier chaud d’Amsterdam pour son prochain roman, elle décide d'aborder Rooie, une prostituée, pour l'interroger sur son métier et éventuellement la regarder travailler... Elle va malgré elle assister à une scène terrible...

Cette histoire est multiple, très prenante mais également dense, de nombreuses histoires, de nombreux personnages, de l'amour, du suspense... J'ai aimé cette lecture même si je l'ai trouvé un peu longue à mon goût... L'auteur a vraiment une imagination débordante !

Extrait : (page 16)
Ses parents s'attendaient à avoir un troisième fils, mais là n'est pas la raison pour laquelle Ruth Cole devint écrivain. Ce qui alimenta sans doute son imagination, c'est que, dans cette maison où elle grandit, les photos des frères morts furent une présence plus forte que toute présence qu'elle sentait chez son père ou sa mère ; en outre, après que sa mère les abandonna, elle et son père, en emportant presque tous les clichés de de ses fils perdus, elle se demanda pourquoi son père laissait les crochets des-dites photos au mur. Ces crochets nus eurent leur part de sa vocation d'écrivain : des années après la disparition de sa mère, elle essayait encore de se rappeler quelle photo pendait à quel crochet. Et devant l'échec de sa mémoire à lui restituer les photos des disparus, elle se mit à inventer tous les instants capturés de leur courte vie qu'elle avait manquée. La mort de Thomas et Timothy avant sa naissance joua elle aussi son rôle dans sa vocation; dès l'aube de sa mémoire, il lui avait fallu les imaginer.  

A Challenge for John Irving
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Lu dans le cadre du Challenge Petit BAC
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"Objet"

Challenge le nez dans les livres
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La reine des lectrices : 10/6

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32/50 : Vermont
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Le mois américain

 Challenge Pavé de l'été
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6 septembre 2012

Le guerrier solitaire - Henning Mankell

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Seuil – mars 1999 - 439 pages

Points – mars 2004 - 553 pages

Succès du Livre – novembre 2007 -

Livraphone – mai 2012 - CD

traduit du suédois par Christofer Bjurström 

Titre original : Villospår, 1995

Quatrième de couverture :
Été 1994, la petite ville d'Ystad somnole sous la chaleur. Rivés devant leurs postes de télévision, tous les Suédois suivent la Coupé du monde de football. Mais, alors que l'inspecteur Wallander se prépare à partir en vacances, une jeune fille s'immole par le feu dans un champ de colza. Le lendemain, un ancien ministre est tué à coups de hache. Une série de meurtres d'une sauvagerie terrifiante se déclenche.
La police d'Ystad, menée par Kurt Wallander, entame une course contre la montre haletante pour arrêter le tueur avant qu'il ne frappe à nouveau. Mais quel lien y a-t-il entre un ancien ministre en retraite, un riche marchand d'art et un minable truand ? Pourquoi les victimes sont-elles scalpées ? Et qui est cette jeune fille qui s'est suicidée ? A-t-elle un rapport avec les meurtres ?

Auteur : Né en 1948, Henning Mankell partage sa vie entre la Suède et le Mozambique. Lauréat de nombreux prix littéraires, outre la célèbre « série Wallander », il est l'auteur de romans sur l'Afrique ou des questions de société, de pièces de théâtre et d’ouvrages pour la jeunesse. Son dernier titre, L’Homme inquiet, est l'ultime enquête de Kurt Wallander.

Mon avis : (lu en septembre 2012)
C'est le cinquième épisode de la série du Commissaire Wallander. Durant l'été 1994, les Suédois se passionnent pour la coupe du monde de football. Dans un champ de colza, une jeune fille s'immole par le feu sous les yeux de Wallander. Le lendemain, un ancien ministre est retrouvé chez lui, tué à coups de hache et scalpé. C'est le premier meurtre d'une longue série. Et pour Wallander, qui prévoyait de partir en vacances, c'est le début d'une enquête difficile.

Le lecteur devient le spectateur de cette enquête, il découvre assez vite qui se cache derrière ses meurtres en série et il suit à la fois les faits et gestes du meurtrier et le tâtonnement de l'enquête de Wallander et son équipe. Ce jeu du chat et de la souris entre police et meurtrier nous tient en haleine. Sans oublier que cette série de meurtres cache un trafic un peu particulier...

Cet épisode particulièrement violent est très réussi et j'aime toujours découvrir la Suède telle qu'elle est à travers le regard de Wallander cet anti-héros, fatigué mais intuitif et humain.

En 2008, ce livre a été adapté par la BBC dans la série télévisée Wallander (saison 1 – épisode 1) réalisé par Andy Wilson avec Kenneth Branagh, Benedict Taylor, David Sibley, Roland Hedlund, Rupert Graves.
Je n'ai pas encore vu cet épisode mais je le ferai très prochainement.

Extrait : (page 25)
Dès l'aube, il entama sa transformation.
Il avait tout bien étudié pour réussir. Cela lui prendrait toute la journée, et il ne voulait pas risquer de manquer de temps. Il saisit le premier pinceau et le tint devant lui. Par terre, le magnétophone passait la cassette qu'il avait préparée, avec les tambours. Il regarda son visage dans le miroir. Puis il traça les premiers traits noirs sur son front. Il constata que sa main ne tremblait pas. Il n'était pas nerveux. Pourtant, c'étaient ses premières vraies peintures de guerre. Jusqu'à cet instant précis tout cela n'avait été qu'une sorte de fuite, sa manière à lui de se défendre contre toutes les injustices auxquelles il avait été sans cesse confronté. Mais maintenant, c'était la grande transformation, pour de bon. A chaque trait qu'il se peignait sur le visage, c'était comme un morceau de son ancienne vie qu'il laissait derrière lui. Il n'y avait plus de retour possible. Ce soir même, le temps du jeu serait définitivement révolu, il allait entrer dans la vraie guerre, celle où les gens meurent pour de bon.  

 

Déjà lu du même auteur : 
tea_bag  Tea-Bag  les_chaussures_italiennes  Les chaussures italiennes

meurtriers_sans_visage_p Meurtriers sans visage Les_chiens_de_Riga_2 Les chiens de Riga

l_homme_inquiet L'homme inquiet le_retour_du_professeur_points Le Retour du professeur de danse

la_lionne_blanche_p La lionne blanche  profondeurs_p Profondeurs le_chinois Le Chinois

l_homme_qui_souriait_p L’homme qui souriait

 Challenge Thriller 
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catégorie "Même pas peur" : 5/12

 Lu dans le cadre du Challenge Petit BAC 2012

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"Métier"

 Challenge Voisins, voisines

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Suède

 Défi Scandinavie noire 2012
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Suède : Henning Mankell

  Challenge Littératures Nordiques

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1 septembre 2012

L'Abyssin - Jean-Christophe Rufin

Challenge Destination Égypte : 1er septembre 2012
proposé par evertkhorus

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Le Livre du mois – janvier 1996 -

Gallimard – mars 1997 – 579 pages

Folio – janvier 1999 - 704 pages

Goncourt du premier roman 1997

Quatrième de couverture :
À l'origine de ce livre, un fait historique : Louis XIV, le Roi-Soleil, est entré en relation avec le plus ténébreux, le plus mythique des grands souverains de l'Orient, le Négus. L'Abyssin est le roman de cette fabuleuse ambassade. 
Jean-Baptiste Poncet, jeune médecin des pachas du Caire, sera, par une extraordinaire réunion de circonstances, le héros de cette épopée baroque et poétique à travers les déserts d'Égypte et du Sinaï, les montagnes d'Abyssinie, de la cour du Roi des Rois à celle de Versailles et retour.
Mais qu'on y prenne garde : derrière sa simplicité, sa tendresse, son humour, ce roman d'aventures recèle une fable tragique. Jean-Baptiste est l'homme qui, ayant découvert un nouvel empire et sa civilisation, fera tout pour déjouer les tentatives de ceux qui veulent le convertir : les jésuites, les capucins et tant d'autres. Grâce à lui, l'Éthiopie échappera à toute reconquête étrangère et gardera jusqu'à nos jours sa fierté et son mystère.
L'Abyssin, tout en empruntant sa langue à Diderot et son rythme à Dumas, est un roman bien actuel, une parabole sur la haine du fanatisme, la force de la liberté et la possibilité du bonheur.

Auteur : Jean-Christophe Rufin, né à Bourges dans le Cher le 28 juin 1952, est un médecin, historien, globe trotteur, écrivain et diplomate français. Il a été élu en 2008 à l'Académie française dont il est le plus jeune membre. Ancien président d'Action contre la faim, il a été ambassadeur de France au Sénégal et en Gambie.

Mon avis : (lu en août 2012)
J'ai eu plutôt du mal à choisir un livre pour cette destination, j'ai finalement choisi le premier roman de Jean-Christophe Rufin L'Abyssin qui se déroule en partie en Égypte.

C'est à la fois une roman historique et un roman d'aventure. L’auteur s’est inspiré d’un fait historique : Louis XIV souhaitait rétablir un lien avec le souverain mythique d'Abyssinie, le Negus. L'histoire se déroule donc à la fin du 17ème siècle, en Egypte, Abyssinie et France. Jean-Baptiste Poncet, jeune médecin apothicaire français installé au Caire comme messager du Roi Louis XIV auprès du Négus, il doit échapper aux intrigues rivales entre jésuites et capucins, aux intrigues de Versailles et réussir sa mission pour envisager de pouvoir aimer Alix, la fille du consul… Les personnages sont attachants, et les péripéties de Jean-Baptiste Poncet nous tiennent en haleine tout au long de l'histoire.
J'ai beaucoup aimé l'écriture très agréable à lire de Jean-Christophe Rufin, auteur que je découvrais avec ce livre. Il sait faire de superbes descriptions de paysages qui sont pleines des couleurs et des odeurs de l'Orient, le lecteur ressent parfaitement la chaleur du soleil, les parfums des oasis et les bruits des villes trépidantes d'activités. Un très beau voyage en Egypte, en Ethiopie et dans le temps… 

A l'occasion, je lirai d'autres livres de cet auteur.

Extrait : (début du livre)
Le Roi-Soleil était défiguré. Certaine lèpre qui, dans les pays de l'Orient, corrompt les huiles, s'était introduite, jusque sous le vernis et s'y étalait de jour en jour. Louis XIV avait sur la joue gauche, celle que le peintre lui faisait tendre en majesté vers le spectateur, une grosse tache noirâtre, hideuse étoile qui projetait jusqu'à l'oreille ses filaments d'un brun rouillé. En y regardant bien, on remarquait aussi des auréoles sur le corps. Mais à l'exception de celles qui souillaient son bas, ces autres injures n'étaient pas aussi gênantes.
Le tableau ornait le consulat de France du Caire depuis trois ans. Il avait été exécuté dans son atelier parisien sous la surveillance de Hyacinthe Rigaud lui-même, auteur de l'original, puis expédié par bateau. Pour comble de malheur, ni au Caire ni dans d'autres échelles du Levant raisonnablement proches ne se comptait pour l'heure de peintre habile. Le consul, M. de Maillet, était placé devant un choix cruel : laisser voir à tous, dans la grande salle du bâtiment diplomatique, un portrait du Roi qui l'offensait gravement, ou y faire porter des mains inexpertes qui pouvaient le ruiner tout à fait. Le diplomate retourna cette considérable affaire dans sa tête pendant trois mois. Il prit finalement le parti de l'audace et osa la réparation.

D'autres lectures autour de l'Égypte : 

l_immeuble_Yacoubian L’immeuble Yacoubian – Alaa El Aswany Chicago Chicago – Alaa El Aswany 

les_cheveux_de_b_r_nice Les Cheveux de Bérénice - Denis Guedj taxi Taxi – Khaled Al Khamissi

 

Challenge Pavé de l'été
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 Lu dans le cadre du Challenge Défi Premier roman

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