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A propos de livres...
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15 juillet 2013

Les lumières du ciel - Olivier Maulin

 Lu dans le cadre du Challenge Un mot, des titres...
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Le mot : LUMIERE

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Balland - octobre 2011 - 252 pages

Pocket - février 2013 - 245 pages

Quatrième de couverture :
Paul-Emile Bramont n'est pas un foudre de guerre. Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il ne voue pas au travail la vénération exigée par l'époque. Prince des ratés, il explore avec sérénité les bas-fonds de l'ambition, passant d'un hôtel miteux à un boulot minable et à des combines louches. Accompagné de son copain Momo, dj de patinoire de son état, et Bérangère, la femme d'un chirurgien plasticien, sa maîtresse du moment, il décide de fuir cette société basée sur le culte de la technique et de la consommation à tout-va et prend la route. Au cours de ce road-trip chaotique, ils découvriront Jérusalem, un hameau paisible où la loi du marché n'existe pas. On y boit sous les étoiles, on y lance des grenades pour combattre des chimères et les nuits sont enchantées. Ils y croiseront un curé anarchiste, un clochard amoureux des armes à feu et un militant primitiviste radical, tous en guerre contre le monde moderne et toute forme de production. Ils entrevoient alors un autre monde, un monde auquel il faudrait d'ores et déjà se préparer.

Auteur : Né en Alsace en 1969, Olivier Maulin vit et travaille aujourd'hui à Paris. Après des études sur l'histoire du Brésil à la Sorbonne et avoir exercé divers métiers (employé de banque, barman, conférencier, vendeur de sapins de noël ou facteur), il écrit aujourd'hui pour la presse notamment sur l'écologie ainsi que des scénarios. 
En 2006, il publie son premier roman En attendant le roi du monde, Prix Ouest France/Étonnants Voyageurs, pour lequel il est sélectionné au Festival du Premier Roman de Laval. Suivront quatre autres romans :Les Évangiles du Lac (2008), Derrière l'horizon (2009) et Petit monarque et catacombes (2009), ainsi que Les lumières du ciel (2011), sélectionné pour le Prix Flore 2011.

Mon avis : (lu en juillet 2013)
Livre que j'avais remarqué à sa sortie par sa couverture surprenante...
Paul-Emile Bramont ou Mimile ne court pas après le travail, il se contente de petits boulots ou profite de la gentillesse de ses amis. Après un travail de vendeur de sapins de Noël sur un parking de supermarché qui lui a permis de gagner une belle somme pour lui, il décide de partir quelques jours en vacances sur la Côte d'Azur. Il part vers le sud à bord d'une vieille Fiat Panda avec Bérangère, une femme au foyer sans enfants, très riche et son ami Momo, DJ dans une patinoire. La rencontre avec un auto-stoppeur vont leur faire faire un détour par Jérusalem, un petit hameau des Cévennes où une dizaine d'habitants vivent en autarcie, un peu à la baba cool, loin du monde moderne.
Une histoire pleine d'humour, avec des personnages haut en couleurs qui fait la critique de notre société de consommation. J'ai trouvé ce livre amusant et facile à lire mais sans plus, certaines situations peu crédibles ont alourdi l'histoire. Je n'en garderai pas un grand souvenir.

Autre avis : Canel

Extrait : (début du livre)
J'avais laissé la fenêtre ouverte pendant la nuit. Il avait plu à l'intérieur de la piaule. Le parquet était tout taché, ça sentait le bois mouillé. Les toits brillaient, les pigeons roucoulaient, la matinée était froide mais ensoleillée, une belle journée de fin d'automne. Je ne sais pas pourquoi mais j'avais l'impression qu'elle était pleine de promesses pour moi. J'ai rempli le lavabo d'eau froide, j'ai plongé ma tête dedans, j'ai soigneusement peigné mes cheveux mouillés, je me suis habillé et je suis descendu.

À peine le patron m'a-t-il vu qu'il s'est mis à tapoter de ses gros doigts sur le comptoir de la réception d'un air agacé. Il avait une gueule d'hippopotame, des chemises jaunes puantes en lin froissé et se croyait à la tête du Georges- V. Un vrai con.
- Salut, patron, belle journée en perspective, j'ai dit d'un air enjoué.
- Te fous pas de ma gueule, par-dessus le marché, petit salaud ! il a répondu. J'en ai plein le dos de tes boniments ! C'est pas l'Armée du salut, ici !
- Ben alors, en voilà des manières ! Et la politesse ? La courtoisie ? Piliers de la civilisation !
- Tu veux mon pied au cul, dis ?
Il y avait une lettre dans mon casier. Je l'ai saisie d'un petit geste élégant.
- Du calme, j'ai dit. Figure-toi qu'il n'est pas exclu que je devienne millionnaire avant la fin de la journée... J'attends une grosse somme d'argent...
J'agitais la lettre sous son nez. L'hippopotame secouait la tête en levant les yeux au ciel.
- J'en ai rien à renifler que tu soyes millionnaire ! Tout ce que je veux, c'est que tu paies tes nuits ! C'est tous les jours le même baratin ! T'émerges à midi, tu dis que tu vas être millionnaire et tu rentres bourré à pas d'heure ! J'en ai marre, si tu veux savoir...
- Pas de problème, patron. Fais-moi donc un petit café, s'il te plaît.
- Va te faire foutre.
J'ai décacheté l'enveloppe et lu la lettre.
« Cher petit enculé, non content de m'avoir arnaqué comme une ordure que tu es, voilà que tu tournes autour de ma femme. Alors écoute-moi bien parce que je le dirai pas deux fois. Si je te croise à moins de cent mètres de chez moi, je te pète la gueule sans sommation. Cent mètres, pas un de moins. Signé : qui tu sais. »
Les emmerdes, ça arrive généralement par nuées, comme les sauterelles dans la Bible.

 Challenge Petit BAC 2013
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"Couleur"

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1 juin 2013

Les morts de la Saint-Jean - Henning Mankell

 Lu dans le cadre du Challenge Un mot, des titres...
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Le mot : MORT

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Seuil - avril 2001 - 492 pages

Points - mars 2002 - 576 pages

Points - mars 2004 - 576 pages

Succès du Livre - août 2008 - 

traduit du suédois par Anna Gibson

Titre original : Steget Efter, 1997

Quatrième de couverture :
Nuit de la Saint-Jean. Dans une clairière isolée, trois jeunes gens se livrent à d'étranges jeux de rôle. Bientôt, la fête tourne au drame.
La peur s’installe dans la région. L’inspecteur Wallander est assailli par le doute. Pris dans l’enchaînement des découvertes macabres et des rebondissements, parviendra-t-il à mener à bien cette enquête qui s’annonce particulièrement ardue ?

Auteur : Henning Mankell, né en 1948, partage sa vie entre la Suède et le Mozambique. Lauréat de nombreux prix littéraires. Outre la célèbre « série Wallander », il est l'auteur de romans sur l'Afrique ou sur des questions de société, de pièces de théâtre et d’ouvrages pour la jeunesse.

Mon avis : (lu en mai 2013)
C'est la septième enquête de la série du Commissaire Wallander. La nuit de la Saint-Jean, trois jeunes gens disparaissent après une fête dans une forêt, un inspecteur, collègue de Wallander, est retrouvé mort chez lui, suicide ou meurtre ? Puis deux jeunes mariés sont assassinés. Un tueur en série mystérieux et insaisissable rôde-t-il ? Et Kurt Wallander n'y comprend rien. Voilà les grandes lignes de cette 
enquête policière bien rythmée. 
Le Commissaire Wallender est toujours tourmenté, angoissé mais à fond dans son enquête malgré quelques soucis de santé dus à sa sédentarité et son alimentation déplorable... Henning Mankell nous fait également une description de la société suédoise. J'ai toujours autant de plaisir à suivre les aventures de Kurt Wallander que je prend le temps de savourer. 
Il ne me reste plus que deux épisodes à découvrir...

En 2008, ce livre a été adapté par la BBC dans la série télévisée Wallander (saison 1 – épisode 3) réalisé par Andy Wilson avec Kenneth Branagh, Benedict Taylor, David Sibley, Roland Hedlund, Rupert Graves. Cette adaptation très réussie est assez proche du livre et nous permet de découvrir de très beaux paysages de Suède.

Extrait : (page 17)
Le mercredi 7 août 1996, Kurt Wallander faillit être tué dans un accident de la route, à l'est d'Ystad.
Il était tôt, à peine six heures du matin. Il venait de traverser Nybrostrand en direction de l'Österlen. Soudain, un poids lourd surgit devant sa Peugeot. Il perçut l'avertisseur du camion à l'instant même où il donnait un brusque coup de volant.
Il s'immobilisa au bord de la route. La peur ne le rattrapa qu'à ce moment-là. Cœur cognant à se rompre, nausée, vertige. Il crut qu'il allait s'évanouir. Il serra le volant de toutes ses forces.

Quand il fut un peu calmé, il commença très lentement à comprendre ce qui s'était passé.
Il s'était endormi au volant. Une fraction de seconde avait suffi pour que sa vieille voiture franchisse la ligne blanche.
Une seconde de plus et il aurait été écrasé par le poids lourd.
L'espace d'un instant, cette certitude le laissa complètement démuni. Il ne pouvait penser qu'à une chose : l'épisode, quelques années plus tôt, au cours duquel il avait failli heurter un élan près de Tingsryd.
Mais à l'époque, c'était la nuit et il y avait du brouillard. Cette fois-ci, il s'était endormi au volant.
La fatigue.
Il n'y comprenait rien. Elle lui était tombée dessus sans prévenir, peu avant son départ en vacances au début du mois de juin. Cette année, exceptionnellement, il avait voulu prendre ses vacances très tôt, avant l'été. Elles avaient été gâchées par la pluie. Le beau temps était arrivée en Scanie juste au moment où il reprenait le travail, peu après la Saint-Jean.

Déjà lu du même auteur : 
tea_bag  Tea-Bag  les_chaussures_italiennes  Les chaussures italiennes

meurtriers_sans_visage_p Meurtriers sans visage Les_chiens_de_Riga_2 Les chiens de Riga

l_homme_inquiet L'homme inquiet le_retour_du_professeur_points Le Retour du professeur de danse

la_lionne_blanche_p La lionne blanche  profondeurs_p Profondeurs le_chinois Le Chinois

l_homme_qui_souriait_p L’homme qui souriait le_guerrier_solitaire_p Le guerrier solitaire 

la_faille_souterraine La faille souterraine et autres enquêtes la_cinqui_me_femme La cinquième femme

 Challenge Thriller 
challenge_thriller_polars
catégorie "Même pas peur" : 44/12

 Challenge Voisins, voisines

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Suède

  Défi Scandinavie noire 2012

dc3a9fi_scandinavie_noire
Suède

Challenge Cap au Nord
 cap_au_nord

 Challenge Petit BAC 2013

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"Prénom"

Challenge Pour Bookineurs En Couleurs
Logo_challenge_bookineurs_en_couleurs

PAL Rouge

 

15 avril 2013

Qu'avons-nous fait de nos rêves ? - Jennifer Egan

 Lu dans le cadre du Challenge Un mot, des titres...
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Le mot : REVE

 

qu_avonsnous_fait_de_nos_reves Stock - août 2012 - 384 pages

traduit de l'anglais (États-Unis) par Sylvie Schneiter

Titre original : A Visit from the Goon Squad, 2010

Prix Pulitzer 2011

Présentation éditeur :
Sasha a une petite trentaine. Elle vivote à New York, après avoir quitté son poste d’assistante de production dans une grande maison de disques. On la découvre sur le canapé de son psychothérapeute, tentant de régler son problème de kleptomanie et de remettre de l’ordre dans sa vie. Sans amis, sans travail, elle est une âme solitaire et prédatrice. Bennie, lui, a la quarantaine passée. Ancien producteur star des Conduits, un groupe de rock emblématique, il se contente désormais d’éditer des tubes insipides. Divorcé, il essaie d’entretenir des liens avec son fils, sans trop y parvenir. Déprimé, il n’arrive même plus à avoir la moindre érection.
D’une écriture acérée, Jennifer Egan nous plonge dans la conscience et l’histoire de ces deux personnages dont les chemins un jour se sont croisés. Jeune homme timide, Bennie se passionna pour le punk, dans un San Francisco débridé. Adolescente au tempérament fougueux, Sasha partit pour Naples afin d’oublier des parents destructeurs. Une foule de personnages jalonnent leur existence, qu’il s’agisse de Lou Kline, le mentor allumé de la bande, ou de l’oncle de Sasha, un homme au bord du gouffre.
Ces histoires de vie s’enchaînent, des personnalités très fortes se dégagent, une véritable tension naît autour de leurs destinées. En restituant le passage du temps et les aléas du désir, Jennifer Egan ausculte notre capacité à avancer et à devenir ce que nous sommes, sans rien nier du passé.  

Auteur : Jennifer Egan, née en 1962, est l’auteur de plusieurs romans, La parade des anges (1996), L’envers du miroir (2003), The Keep et d’un recueil de nouvelles Emerald City. Ses nouvelles sont parues dans le New YorkerHarper’s MagazineGQZoetrope etPloughshares, et ses récits sont souvent publiés dans le New York Times Magazine. Elle remporte en 2011 le Pulitzer ainsi que le National Book Critics Circle Award avecQu’avons-nous fait de nos rêves ? et est également finaliste du Pen/Faulkner Award. Elle vit à Brooklyn.

Mon avis : (lu en avril 2013)
C'est un livre qui part dans tous les sens et j'ai eu beaucoup de difficulté à rassembler les pièces du puzzle. Chaque chapitre raconte la vie d'un personnage à un moment donné et il est souvent difficile de situer le personnage ou l'époque. Les prénoms américains m'ont également « paumé », à chaque nouveau personnage, il me fallait plusieurs pages pour comprendre s'il était féminin ou masculin, ainsi Bennie, Lou sont masculin et Jocelyn est féminin... Le style change également à chaque chapitre... l'auteur utilise tour à tour la première personne, comme la troisième et même la deuxième personne, un autre chapitre est comme un reportage people et un autre est une présentation PowerPoint de 75 slides...

J'ai réussi à comprendre que les personnages se sont connus à San Francisco dans les années 70, insouciants, profitant d'une époque de la musique punk, où l'alcool, les drogues et le s3xe sont consommés sans limite... A cette époque, ils avaient la tête pleine de rêves, aujourd'hui ils sont devenus des adultes, désabusés, mariés, divorcés dans une Amérique décevante et sans but.

J'avoue m'être plutôt ennuyée en lisant ce livre... La deuxième moitiée du livre a même été survolée car j'avais hâte de le terminer !

 

Challenge 7% Littéraire 2012
 logochallenge2 
43/49

 Challenge Petit BAC 2013
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"Sentiment"

 

26 février 2013

Dernière nuit à Twisted River – John Irving

Lu en partenariat avec les Editions Thélème

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Editions Thélème – avril 2011 - lu par Pierre-François GAREL

Seuil – janvier 2011 – 561 pages

Points – mai 2012 – 679 pages

traduit de l'anglais (États-Unis) par Josée Kamoun

Titre original : Last Night in Twisted River, 2009

Quatrième de couverture : 
1954, au nord du New Hampshire, à Twisted River, pays sauvage des bûcherons et des flotteurs de bois, les draveurs, Dominic Baciagalupo, 30 ans, veuf et père de Danny, 11 ans, travaille comme cuisinier avec, pour garde du corps Ketchum, l’ogre anarchiste au grand cœur, l’ami de toute une vie. Suite à la mort malencontreuse de Jane, sa maîtresse, causée par Danny qui l’a prise pour un ours, père et fils fuient le courroux revanchard du shérif Carl, l’« officiel » de la dame. Première étape, Boston, où Dominic cuisine dans un restaurant italien, où Danny rêve de devenir écrivain. De nouveau inquiétés par le shérif, les Baciagalupo se bâtissent une nouvelle vie dans le Vermont : après avoir tâté de la gastronomie chinoise, Dominic se lance à son compte avec succès, et Danny devient un écrivain célèbre. Ultime étape : Toronto. Mais on n’échappe pas à la rage vengeresse du shérif !

Auteur : Né en 1942 à Exeter, dans le New Hampshire, John Irving est issu, par sa mère, d'une grande famille de la Nouvelle-Angleterre, mais il n'a jamais connu son père biologique. D'où l'importance du thème de la filiation dans l'oeuvre de ce très célèbre écrivain et scénariste américain, dont les livres sont autant de best-sellers depuis Le monde selon Garp, paru en 1978, de L'hôtel New Hampshire à Une veuve de papier, en passant par L'oeuvre de Dieu, la part du DiableDernière nuit à Twisted River est le douzième roman de ce passionné de boxe. 

Mon avis : (écouté en février 2013)
Grâce au premier Rendez-vous « Écoutons un livre » organisé par Valérie, j'ai été contacté par les éditions Thélème qui m'ont proposé de choisir un livre audio de leur catalogue, j'ai donc choisi le dernier livre de John Irving traduit en français.
Dominic Baciagalupo, est le cuistot des bûcherons et des draveurs à Twisted River au nord du New Hampshire. Veuf, il élève seul son fils Danny âgé de douze ans. Dans des circonstances plutôt rocambolesques, Danny tue Jane l'indienne, la confondant avec un ours… Dominic et Danny sont obligés de fuir Twisted River et la colère du shérif Carl. Le lecteur va suivre la vie de Dominic et Danny devenu écrivain durant cinquante ans, de Boston à l’Ontario en passant par le Vermont et Toronto.
Les personnages sont hauts en couleur, les personnages féminins comme Jane l'indienne, Pack de six, Carmella, Tombée du ciel... ou masculin comme Dominic Baciagalupo, le cuistot et son fils Danny, sans oublier mon préféré, Ketchum le bûcheron...
Un très bon roman, même si vers la moitié du livre quelques passages qui traînent un peu en longueur... puis le rythme revient et on oublie ses passages moins réussis...
Un grand merci à Julie et aux éditions Thélème pour ce livre audio, j'ai pris beaucoup de plaisir à le découvrir.

Autres avis : Valérie, Jostein

Extrait : (début du livre)
Le jeune Canadien - quinze ans, tout au plus - avait eu un instant d'hésitation fatal. Il avait cessé de danser sur le bois flotté du bassin, au-dessus du méandre, et en un clin d’œil il avait glissé sous l'eau corps et biens sans qu'on ait pu saisir sa main tendue. L'un des bûcherons, adulte celui-là, avait tenté de l'attraper par les cheveux, qu'il portait longs. A peine le sauveteur en puissance avait-il plongé la main à l'aveuglette dans l'eau trouble et dense, un vrai bouillon de culture avec ses plaques d'écorce à la dérive, que deux troncs s'étaient heurtés violemment sur son bras, lui brisant le poignet. Le tapis mouvant des grumes s'était déjà refermé sur le jeune Canadien ; on n'avait même pas vu resurgir de l'eau brune une de ses mains, une de ses bottes cloutées. 
Quand les grumes se télescopaient, sitôt qu'on avait débâclé la bûche centrale, il fallait se déplacer prestement sans relâche ; si les conducteurs du train s'immobilisaient, ne serait-ce qu'une seconde ou deux, ils basculaient dans le torrent. L'écrasement guette parfois les draveurs avant même la noyade, quoique celle-ci soit chez eux plus fréquente. 
Depuis la berge, où le cuisinier et son fils de douze ans entendaient les imprécations du blessé, on avait compris tout de suite que ce n'était pas lui qui avait besoin d'assistance, car il avait libéré son bras et repris l'équilibre sur les troncs flottants. Sans s'occuper de lui, ses camarades avançaient à petits pas rapides sur le train, criant le nom du disparu, poussant inlassablement les troncs devant eux du bout de leur perche, surtout préoccupés de rallier la berge au plus vite, mais le fils du cuisinier ne perdait pas espoir qu'ils dégagent un espace assez grand pour permettre au jeune Canadien de refaire surface. Pourtant, les intervalles entre les troncs se raréfiaient. En moins de temps qu'il ne faut pour le dire, le garçon qui s'était présenté sous le nom d'Angel Pope, de Toronto, avait disparu. 
- C'est Angel, tu crois ? demanda le fils à son père. 
Avec ses yeux sombres et son expression sérieuse, on aurait pu le prendre pour le frère du disparu ; mais on ne risquait pas d'ignorer l'air de famille entre lui et son père, toujours sur le qui-vive. Il émanait en effet du cuisinier une aura d'appréhension maîtrisée, comme s'il avait coutume de prévoir les désastres les plus improbables, et ce trait se retrouvait dans le sérieux de son fils. En somme, l'enfant ressemblait tellement à son père que plusieurs des bûcherons s'étaient ouvertement étonnés de ne pas le voir claudiquer très bas comme lui. 
C'était bien le jeune Canadien qui était tombé sous les troncs, et le cuisinier ne le savait que trop, lui qui avait mis en garde les bûcherons : Angel était trop novice pour conduire un train de bois ; on n'aurait jamais dû le laisser débâcler les troncs coincés. Mais sans doute avait-il voulu faire du zèle, et il se pouvait que les bûcherons ne l'aient même pas vu, au départ. 
Selon le cuisinier, Angel Pope était de même trop novice - et trop maladroit - pour travailler à proximité de la grande scie, à la scierie. C'était le fief exclusif du scieur, poste hautement qualifié. L'ouvrier chargé du rabot occupait un poste assez qualifié lui aussi, mais sans les risques. 
Parmi les fonctions les plus dangereuses et les moins qualifiées, il y avait celle d'ouvrier des quais, où les troncs étaient roulés jusque dans l'usine et mis sur le chariot de la scie, ou encore celui qui consistait à décharger les bûches des camions. Avant qu'on ait inventé les monte-bois, quand on détachait les montants de la benne, un tronc entier pouvait tomber. Il arrivait aussi que les montants refusent de livrer leurs troncs, et que des hommes se retrouvent coincés sous une cascade de grumes, en voulant les débloquer. 
Le cuisinier estimait qu'on n'aurait jamais dû placer Angel sur le chemin des bûches mouvantes. Mais les bûcherons, tout comme le cuisinier et son fils, avaient un faible pour le jeune Canadien, et celui-ci avait déclaré en avoir marre de trimer à la cuisine : il avait besoin de se dépenser physiquement, et il aimait travailler au grand air. 
Le crépitement des gaffes qui poussaient les troncs fut brièvement interrompu par les cris des draveurs : ils venaient de repérer celle d'Angel, à cinquante mètres au moins de l'endroit où il avait disparu. La perche de cinq mètres s'était détachée du train, et dérivait au gré des courants. 
Le cuisinier voyait bien que le convoyeur de troncs avait regagné la berge, en tenant sa perche dans sa main valide. A sa bordée de jurons d'abord, et aussi un peu à sa chevelure d'étoupe et sa barbe en broussaille, il avait compris que le blessé n'était autre que Ketchum, pour qui les trains de bois et leurs pièges n'avaient pas de secret. 
On était en avril, peu après la fonte des neiges, au début de la saison boueuse, mais la glace n'avait cédé que depuis peu dans les bassins, les premiers troncs étaient passés au travers en amont, du côté des étangs de Dummer. La rivière était grosse, glaciale ; les bûcherons gardaient souvent barbe et tignasse, qui les protégeraient tant bien que mal des taons, à la mi-mai. 
Ketchum s'était couché sur le dos le long de la berge, tel un ours échoué. La masse mouvante des troncs déferlait devant lui. Le train de bois prenait des allures de radeau de sauvetage, et les bûcherons encore sur l'eau faisaient figure de naufragés en mer, sauf que cette mer passait en un clin d'oeil du vert-de-gris au bleu-noir : à Twisted River, les eaux étaient généreusement teintées de tannins. 
- Eh merde, Angel, gueulait Ketchum, dos tourné, je te l'avais pourtant dit de bouger les pieds, faut pas avoir les deux pieds dans le même sabot, quoi ! Eh merde ! 

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Déjà lu du même auteur : 

un_pri_re_pour_owen Une prière pour Owen une_veuve_de_papier_points2000 La veuve de papier

 A Challenge for John Irving

john_irving

50__tats

40/50 :  New Hampshire

Challenge Petit BAC 2013
petit_bac_2013
"Géographie"

 

 

12 février 2013

L'Ange du matin – Arni Thorarinsson

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traduit de l'islandais par Éric Boury

Titre original : Morgunengill, 2010

Quatrième de couverture :
La postière, sourde et sans le sou, tuée à Akureyri, et le capitaliste de Reykjavik, "nouveau Viking" à la tête d'un portefeuille de millions en créances, n'ont aucun rapport. Pourtant le destin fait se croiser leurs chemins lorsque, malgré l'opposition du commissaire de police qui le déteste, Einar enquête pour son journal en perte de vitesse sur la disparition d'une petite fille.
Einar, ironique et tendre, a rarement été confronté à un crime aussi complexe. Rien ne s'est passé comme le voulait la logique. Portrait caustique et désabusé de l'Islande contemporaine, ce roman témoigne de l'évolution rapide des mœurs et de la corruption des âmes. Le surprenant retournement final est dérangeant dans sa description de l'innocence perdue et de l'irréversibilité des changements de société. L'intrigue resserrée et bien menée entraîne le lecteur fasciné aux côtés de cet enquêteur à la fois nonchalant et lucide. Un roman passionnant, éclairant et terrifiant. Une vraie réussite.

Auteur : Arni Thorarinsson est né en 1950 à Reykjavik, où il vit actuellement. Après un diplôme de littérature comparée à l'université de Norwich en Angleterre, il travaille pour différents grands journaux islandais. Il participe à des jurys de festivals internationaux de cinéma et a été organisateur du Festival de cinéma de Reykjavik de 1989 à 1991. Ses romans sont traduits en Allemagne et au Danemark.

Mon avis : (lu en février 2013)
Quelle plaisir de découvrir la nouvelle enquête de l'auteur islandais Arni Thorarinsson, de retrouver son personnage Einar, journaliste du « Journal du soir ». Einar est rappelé à Reykjavik pour interviewer Ölver un "nouveau Viking", un des financiers qui ont fait fortune puis entraîné toute l'Islande à la ruine avec la ruine. Il préférerait enquêter sur l'agression dont a été victime une employée de la poste sourde dans la petite ville d'Akureyri. Quelques jours après l'interview, la fille d'Ölver âgée de 11 ans est enlevée. Einar se retrouve être l'homme de la situation pour enquêter et traiter l'information.
Ces deux intrigues croisées et ce suspense policier sont également le prétexte pour découvrir le quotidien de l'Islande et des Islandais frappé par la Crise. Une peinture sans concession d’une société islandaise pervertie par le profit et où la solidarité a disparue.
Un roman passionnant, à la fois tendre et terrifiant.

Extrait : (page 9)
UN MERCREDI MATIN AU DÉBUT DE JANVIER
J'arrive trop tard. Si le temps est le moyen qu'a trouvé la nature pour éviter que tous les événements se produisent simultanément, il n'est pas très efficace. Je ne disposais pas d'assez de temps. Peut-être était-ce une question de secondes, ou peut-être de minutes. Mais, conformément à une loi implacable, j'arrive trop tard.
Alors que je quitte tranquillement la maison jumelée que j'occupe dans le quartier de Hlidahverfi, je n'ai pourtant pas l'impression que le temps me manque. Mon haleine sort de ma bouche pour s'élever dans l'air glacial et immobile de la ville d'Akureyri. C'est la preuve indéniable que je respire, avec les volutes de vapeur afférentes et tout le bataclan. Mes jambes m'obéissent et me transportent, lentement mais sûrement, jusqu'à mon poste de travail sur la place de l'Hôtel de Ville. Toute chose est encore conforme à mes plans, au vœu que j'ai formulé en silence et à la résolution personnelle que j'ai prise lorsque nous sommes entrés d'un bond avec ma fille Gunnsa dans la nouvelle année. Mes vieux parents n'ont pas voulu tenter leur chance, du reste, ils auraient hypothéqué leur futur si, comme nous, ils étaient montés sur cette chaise pour faire le grand saut à cloche-pied au risque de se casser une jambe en se réceptionnant. Dans ce genre de situation, mieux vaut reculer que sauter.
Il suffit d'y croire un peu pour envisager les sommets des Sulur, Kerling, Hlidarfiall, la lande de Vadlaheidi et les montagnes qui cernent le fjord d'Eyjafjördur, ainsi qu'Akureyri et son Pollur comme les géants tutélaires de la ville, les anges gardiens donnés par mère nature. Mais dans la pénombre matinale de ces premiers jours de l'année, peu de choses viennent confirmer cette croyance, si ce n'est la foi elle-même.
Les lampadaires projettent à peine leur clarté pâlotte sur l'environnement immédiat : immeubles, entrepôts, usines et bâtiments à usage de bureaux. L'allée piétonne qui longe la rue Skardshlid et traverse le pont enjambant la rivière Glera avant d'entrer dans la rue Glerargata est loin d'offrir la plus jolie vue de la charmante capitale du Nord. Mais je vais devoir m'en contenter pour me bâtir un futur et faire ce que les experts nous conseillent : chercher le positif au sein du négatif, se battre pour remporter la victoire y compris dans la défaite, voir les ouvertures au bout des impasses et la lumière au fond de la plus noire des nuits. Et ainsi de suite. En général, je ne suis pas très doué pour me bercer d'illusions sans avoir ingurgité un verre d'alcool et je n'ai aucune idée de la raison pour laquelle, en ce moment, je me satisfais entièrement de la déliquescence.
L'esprit occupé par ces considérations, je marche d'un pas léger dans le petit matin. À l'angle des rues Glerargata et Eyrarvegur, je croise une vieille femme qui n'est pas de cette humeur. Elle jure et maugrée tout ce qu'elle sait dans son coin. Je ne me laisse pas décontenancer et pose un pied sur la chaussée pour traverser.
- Hé, vous, là-bas, me crie-t-elle alors. Vous travaillez bien au Journal du soir, n'est-ce pas ?
Et moi qui m'imaginais ne pas être un visage connu.
- Euh, oui, dis-je alors que je maudis en silence la politique du droit à l'image appliquée par mon journal.
Elle me fait signe de me retourner. Rien ne m'oblige à lui obéir, mais je m'exécute quand même.

Déjà lu du même auteur :

le_temps_de_la_sorci_re_1 Le Temps de la Sorcière le_dresseur_d_insectes Le dresseur d'insectes 

le_septi_me_fils Le septième fils

 

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10 février 2013

Chiens de sang - Karine Giebel

Lu dans le cadre du Rendez-Vous Karine Giebel
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Fleuve Noir - novembre 2008 - 282 pages

Pocket - septembre 2010 - 220 pages

Quatrième de couverture : 
Courir, toujours plus vite. Plus loin.
Fuir la mort qui plane au-dessus d'eux ;
oiseau de proie aux ailes gigantesques
dont l'ombre les dévore déjà.

Diane a choisi la fuite. D'instinct.
Elle sait qu'ils sont derrière. Juste derrière.
Avance minime, infime.
Comme son espérance de vie, désormais.
Pourtant, elle marche.
Pourtant, elle veut vivre.

Rémy avance.
Avec le poids de la peur qui comprime son cœur.
Le poids de la fatigue, comme un boulet enchaîné à ses jambes.
Il devrait être ailleurs, en ce moment même.
En compagnie de sa femme et de sa fille.
Mais non, il est là, errant dans ces bois
inhospitaliers, avec ces inconnus
qui fuient comme lui.
Il est devenu une proie. Rien qu'une proie.
Il n'existe plus.
Déjà mort.
Alors, pourquoi a-t-il aussi peur ?

Le monde est ainsi fait, qui ne changera jamais.
Les chasseurs d'un côté, les proies de l'autre.

Auteur : Karine Giébel est née en 1971 dans le Var, où elle vit toujours. Depuis qu'elle sait tenir un stylo, elle écrit... Après une scolarité sans histoire où il lui arrive de s'ennuyer, elle poursuit des études de droit tout en s'essayant à divers métiers. Parallèlement, elle se lance dans l'écriture, son premier roman, Terminus Elicius (2004) reçoit le prix Marseillais du Polar en 2005. Ce premier succès est suivi de Les Morsures de l'ombre (2007), lauréat du prix Intramuros à Cognac, du prix SNCF du polar 2009 et du prix Derrière les murs. Après Chiens de sang en 2008 et Jusqu'à ce que la mort nous unisse en 2009 (Lauréat du Prix des Lecteurs 
au Festival Polar de Cognac), Meurtres pour rédemption (2006 réédition 2010). Ses livres sont traduits aux Pays-Bas, en Espagne, en Russie et en Italie. Certains d'entre eux sont en cours d'adaptation cinématographique.

Mon avis : (lu en février 2013)
C'est le premier livre que je lis de cette auteur, cela fait quelques temps que je voulais la découvrir et le rendez-vous de Stephie était l'occasion trouvée !
C'est l'histoire en parallèle de deux chasses à l'homme en forêt. D'un côté, Diane, une photographe, qui est par hasard témoin du meurtre d'un marginal par une bande de quatre chasseurs du village voisin. Elle devient alors le témoin à abattre.
D'un autre côté, Rémy un SDF qui a été piégé par un homme qui lui a promis un travail de réinsertion. Rémy se retrouve avec trois sans-papier à être lâchés dans un parc comme le gibier d'une chasse spécialement organisée pour des clients fortunés. Les chiens sont lâchés derrière eux et commence alors une chasse à l'homme redoutable et cruelle. Une seule solution pour espérer s'en sortir et ne pas mourir... fuir...
Je n'ai pas été convaincue par cette histoire, j'ai trouvé cette chasse à l'homme très dérangeante et assez répétitive. Le suspens est là, le lecteur suit à tour de rôle les péripéties de Rémy et celles de Diane et la tension est présente tout au long du livre...

Extrait : (début du livre)
Vendredi 3 octobre - 16 h 00


Diane respire. 
À fond.
L'impression que cet air pur, froid et sec va embraser ses poumons, comme une allumette sur un fétu de paille séché au soleil.
Elle prend quelques instants pour admirer. Silence irréel, grandiose ; espace immense qui semble infini ; couleurs flamboyantes qui ensanglantent la forêt cévenole.
Elle sourit, ferme les yeux. Elle sera bien, ici, pendant quelques jours. Même si elle est venue pour travailler, ça ressemblera à des vacances. L'avantage d'avoir un boulot passionnant ! Une chance que beaucoup n'ont pas.
Mais Diane n'a pas eu que de la chance, ces derniers temps.
Elle attrape ses bagages dans le coffre de la voiture, se dirige vers le gîte...
Rémy rie respire plus.
Ça pue tellement qu'il préfère éviter.
Il remonte la braguette de son jean, quitte à la va-vite la ruelle coupe-gorge.
Même pas cinquante centimes pour taper l'incruste dans les chiottes de la gare. Dommage. Là-bas, lavabos, savon, PQ ; là-bas, ça empeste bon l'eau de Javel... Mais aujourd'hui, plus une seule pièce dans la poche de son froc.
Il marche d'un pas rapide vers le carrefour le plus proche, son vieux sac à dos sur l'épaule.
Faire la manche ou... se jeter sous les roues d'une bagnole.
Deux options, il n'en voit pas une troisième. À quoi bon continuer ?
Question récurrente. Surtout lorsqu'il faut tendre la main. Rémy déteste ça par-dessus tout. Quel autre choix, pourtant ?
Il s'arrête près d'un feu tricolore - son feu - sort la petite pancarte en carton griffonnée à la main. Un travail ou quelques euros pour ne pas mourir de faim, SVP, merci.
Pour ne pas mourir tout court, devrait-il ajouter en post-scriptum. Tellement de choses qu'il aimerait écrire sur cette pancarte ; un véritable roman. Son histoire, simplement.
Mais qui prendrait la peine de la lire ?

  Challenge Petit BAC 2013
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"Animal"

Challenge Thriller 
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5ème session : couleur

 

29 janvier 2013

06H41 - Jean-Philippe Blondel

Lu dans le cadre du Prix Relay des Voyageurs
Sélection février : Nominé

6h41 Buchet Chastel - janvier 2013 - 240 pages

Quatrième de couverture : 
Le train de 06h41, départ Troyes, arrivée Paris. Bondé, comme tous les lundis matins. Cécile Duffaut, 47 ans, revient d’un week-end épuisant chez ses parents. Elle a hâte de retrouver son mari, sa fille et sa situation de chef-d’entreprise. La place à côté d’elle est libre. S’y installe, après une légère hésitation, Philippe Leduc. Cécile et lui ont été amants vingt-sept ans auparavant, pendant quelques mois. Cela s’est très mal passé. A leur insu, cette histoire avortée et désagréable a profondément modifié leurs chemins respectifs. Tandis que le train roule vers Paris et que le silence s’installe, les images remontent. Ils ont une heure et demie pour décider de ce qui les attend.

Auteur : Né en 1964, Jean-Philippe Blondel est professeur d'anglais dans un lycée à côté de Troyes. Après son premier roman, Accès direct à la plage (2003), qui a rencontré un vif succès, il a publié plusieurs romans, This is not a love song (2007), Le baby-sitter (2010), G229 (2011) et récemment Et rester vivant (2011). Il a écrit aussi des romans pour adolescents, comme Blog (2010) et (Re)play ! (2011).

Mon avis : (lu en janvier 2013) 
6h41, c'est l'heure du train du lundi matin Troyes Paris. Cécile Duffaut revient d'un week-end passé chez ses parents. 
Philippe Leduc vit depuis toujours à Troyes, ce matin il « monte » à Paris pour aller voir un ami à l'hôpital. Ils vont se retrouver assis l'un à côté de l'autre dans le train de 6h41.
L'un et l'autre se connaissent, il y a 27 ans, ils ont eu une histoire ensemble dont ils gardent un souvenir plutôt amer. A l'époque, Cécile était une fille assez transparente, Philippe était le garçon populaire et sûr de lui. Aujourd'hui Philippe a pris de l'embonpoint, il est divorcé et travaille comme vendeur dans un grand magasin. Cécile a pris de l'assurance, mariée avec un enfant, elle vit et travaille comme chef-d’entreprise à Paris.
En silence, l'un à côté de l'autre, Cécile et Philippe se reconnaissent mais n'en laissent rien paraître et à tour de rôle ce voyage en train est l'occasion de revenir sur leurs parcours de vie du passé jusqu'au présent.

En commençant ce livre, j'imaginais plutôt une histoire autour des voyages en train, un quotidien que je connais bien et où il y aurait matière à raconter, mais après la lecture de ce roman et quelques jours de réflexion pour écrire ce billet, je reconnais que cette histoire est plus profonde que cela... Faire un retour sur notre passé à l'occasion d'une rencontre ou d'un souvenir qui s'impose, cela nous fait souvent réfléchir à notre vie, aux chemins que l'on a pris, sont-ils ceux que l'on imaginait il y a 20 ans, 30 ans...

 

Extrait : (page 17)
J’aime bien les trains. Les heures passées à ne rien faire de particulier. On prépare un sac pour le trajet – pareil que les enfants quand ils sont encore petits. On y fourre deux livres de poche, des chewing-gums, une bouteille d’eau – pour un peu on y mettrait aussi sa couverture fétiche. Tout pour que le temps passe agréablement. En arrivant à la gare, on traîne même du côté des magazines, et on en achète un, de préférence sur les riches et célèbres. C’est comme si on allait à la plage – et, comme à la plage, on n’ouvre ni les romans, ni le magazine, on ne mâche pas de sucreries et on oublie même de s’hydrater. On est hypnotisé par le paysage qui défile ou par le rythme des vagues.
Le seul train que je déteste, c’est celui du dimanche soir pour Paris. Quand je faisais mes études, c’était le train de la déprime et du déracinement. J’arrivais gare de l’Est le moral dans les chaussettes. C’est ici que sont mes racines. Je l’ai toujours su. Je suis un coq de basse-cour. À Paris, je n’étais rien. Mais c’est loin tout ça. Ce qui reste, c’est cette haine du train du dimanche soir. C’est pour ça que je suis là si tôt ce matin. J’aurais pu prendre le 21 h 15 hier et dormir dans l’appartement de Mathieu, puisque j’ai les clés, mais je ne le sentais pas. Je préfère mettre le réveil, me lever tandis que la nuit est encore là puis me diriger vers la gare. Sur le chemin, il y a des dizaines d’ombres comme moi. Sauf qu’eux font le trajet tous les jours. Pour moi, c’est exceptionnel. Les trains suivants arrivent trop tard à Paris – 10 h 30, 11 h 30, la journée est bien entamée, on a l’impression d’arriver au milieu de la fête.
 
Une journée détachée des autres.
Unique.
Une entorse à l’emploi du temps.
Je commence à dix heures, le lundi et j’enquille jusqu’à dix-neuf heures, au magasin. Tout à l’heure, de Paris, je téléphonerai pour dire que je ne peux pas venir aujourd’hui. Que je rattraperai les heures. Qu’il y a urgence familiale. Au bout du fil, je sais que la secrétaire s’inquiétera. En vingt ans dans ce supermarché, je n’ai pas été absent un seul jour – à part pour mon lumbago il y a quatre ans. Je promettrai des explications, quand je reviendrai, le lendemain. Parce que je reviens demain. Normalement. Ou il faut que je trouve un docteur qui me donne quelques jours d’arrêt. Je me demande si Jérôme pourrait faire ça. Peut-être, après tout. Ce serait curieux. Mais Jérôme est tellement gentil. Mieux que ça. C’est un saint. Un saint qui s’est occupé de recueillir ma femme et mes enfants après le divorce. Qui leur offre, depuis, une atmosphère conviviale faite de confort et de chaleur, qui manquait singulièrement dans leur famille originelle les derniers temps.

 

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 Déjà lu du même auteur :

juke_box Juke Box  au_rebond Au rebond

le_baby_sitter  Le Baby-sitter G229 G229  blog Blog

5317 Et rester vivant replay (Re)play  brise_glace Brise glace

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 Challenge Petit BAC 2013
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"Chiffre/Nombre"

26 janvier 2013

dés-accords - Bernard Friot

d_saccords Milan – septembre 2009 – 154 pages

Quatrième de couverture :
Martin est amoureux de Julia, une jeune cantatrice de 25 ans. Elle prend des cours de chant avec son père à lui, Martin, un lycéen de 17 ans. Martin est fou d'amour, mais ce bonheur tiendra-t-il ses promesses ? Car Martin a des soupçons sur Julia. Et sur son père.

Auteur : Bernard Friot est né près de Chartres en 1951, mais il a posé ses valises dans de nombreuses villes de France et d'Allemagne. Il a été enseignant de lettres et s'est très tôt intéressé aux pratiques de lecture des enfants et adolescents. Bernard Friot se définit comme un "écrivain public" : il a besoin de contacts réguliers avec ses jeunes lecteurs pour retrouver en lui-même les émotions, les images dont naissent ses histoires. La relation au lecteur est aussi au cœur de sa réflexion sur l'écriture : lire est pour lui un acte de création, autant que l'écriture. Le texte doit donc inciter le jeune lecteur à construire, avec rigueur et liberté, sa propre interprétation. Il est également traducteur de l'allemand et de l'italien.

Mon avis : (lu en janvier 2013)
C'est un livre jeunesse dont le nom de cet auteur ne m'était pas inconnu. En effet, plusieurs livres de Bernard Friot sont présents dans la bibliothèque familiale enfant. Pourtant, je n'avais pas encore pris le temps de le lire. C'est donc grâce à Hérisson qui m'a offert ce livre à l'occasion du Swap Encre noire sur page blanche organisé par Valérie que je découvre cet auteur.
L'histoire nous plonge dans un milieu de mélomanes. Martin, 17 ans, vit en Autriche avec son père et son petit frère Simon. Son père est chanteur d'opéra, sa mère est chef d'orchestre en Suisse. Il va tomber amoureux de Julia une jeune chanteuse de 25 ans qui travaille avec son père. Cette dernière n'a pas les mêmes sentiments. Une histoire d'adolescent qui se cherche... Une lecture très agréable avec des personnages attachants.
En bonus, à la fin du livre la vingtaine de références musicales sont répertoriées ainsi que la recette de l'Apfelstrudel de tante Martha.

Merci à Hérisson pour ce livre offert à l'occasion du Swap Encre noire sur page blanche.

Extrait : (début du livre)
Une flaque de lumière sur le parquet, à l'orée du tapis. Le jean écroulé près de la chaise, les baskets renversées. Martin, peu à peu, recompose le décor de sa chambre. Il décolle sa tête de l'oreiller, s'étire, rejette d'un coup de pied la couette, caresse son torse nu. Derrière le rideau de toile bleu foncé, la fenêtre est entrouverte sur la cour. Vague bruit d'un camion qui remonte la ruelle. Quelques notes de piano, d'abord tapotées au hasard, puis le début d'une sonate de Mozart. Simon, certainement.
- Arrêêêêêêête ta musique ! hurle Martin. 
Juste pour hurler, pour libérer une énergie, une agressivité coincée dans ses poumons. Il sait bien que Simon ne l'entend pas. 
Il roule sur lui-même, bâille, défonce d'un coup de poing l'oreiller, tâtonne pour trouver la montre. Onze heures vingt-trois. Déjà.
Il se lève, remonte le caleçon, boxe dans le vide. Trois allers et retours des poings serrés, lancés contre les ombres invisibles.

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Année 2013 : 3/29

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4ème session : Un seul mot

  Challenge Petit BAC 2013
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"Sentiment"

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d'un auteur : 3/13

24 janvier 2013

La vallée des masques - Tarun Tejpal

la_vall_e_des_masques_j Albin Michel - août 2012 - 464 pages

traduit de l'anglais (Inde) par Dominique Vitalyos

Titre original : The valley of masks, 2011

Quatrième de couverture :
« J'ai été, un jour, un homme de convictions, volontaire et déterminé. Les autres venaient me consulter pour retrouver un ancrage solide quand leurs coeurs et leurs âmes vacillaient. Un jour...Aujourd'hui, c'est à l'urgence que je dois faire face. »

Au cours d'une longue nuit où il attend ses assassins, d'anciens frères d'armes, un homme raconte son histoire, celle d'une communauté recluse dans une vallée inaccessible de l'Inde, selon les préceptes d'un gourou légendaire, Aum, le pur des purs...
Figure majeure de la littérature indienne contemporaine, auteur de Loin de Chandigarh, Prix des libraires 2007, Tarun Tejpal explore la société des hommes dans son « inhumanité » et entraîne le lecteur dans une fable philosophique et politique puissante, qui s'impose d'ores et déjà comme une lecture incontournable.

Auteur : Fondateur et rédacteur en chef d'un magazine d'investigation réputé pour ses enquêtes sur la corruption, éditeur (Arundati Roy entre autres) et romancier, Tarun Tejpal est l'une des figures majeures de la littérature indienne contemporaine.
Immense succès dans le monde entier, son premier roman, Loin de Chandigarh, a reçu en France le prix des Libraires.

Mon avis : (lu en janvier 2013)
Tout d'abord je trouve la couverture du livre très belle, mystérieuse et tout à fait représentative de cette histoire. Entre science-fiction et conte philosophique ce livre est très surprenant.
Le narrateur est un homme qui sait qu'il va mourir, il attend ceux qui le recherchent et qui vont bientôt l'exécuter. Il profite de sa dernière nuit pour raconter son passé. Il est né au sein d'une communauté isolée dans une vallée lointaine.
Cette société est fascinante, c'est un monde cloisonné, hiérarchisé où les adeptes aspirent à la pureté, les préceptes sont dictés par Aum. L'égalité parfaite entre les individus est l'une des règles principales. Dès la naissance, l'enfant est offert à la communauté, il est élevé à la Maternité et aimé du même amour par toutes les femmes de la caste. Il passe ensuite par le Foyer puis la Caserne, il apprendra la discipline, à exercer son mental... A seize ans, il obtient son effigie, c'est à dire le masque qui lui permet de revêtir le même visage que les autres membres du clan. Notre narrateur aspire à devenir un Wafadar, c'est à dire un guerrier aux qualités physiques et morales exceptionnelles, une des castes les plus enviées...
Ce livre évoque le monde secret d'une secte qui persuade ses adeptes d'accéder à la vérité, cela rappelle également les régimes totalitaires. C'est effrayant de voir comment l'être humain peut être conditionné et perdre tout discernement. Certains passages du livre sont violents. Cette histoire est également l'occasion pour l'auteur de dénoncer les castes si présentes en Inde.
L'histoire est très bien écrite, passionnante et elle appelle le lecteur à réfléchir sur la nature humaine. 

Et un Grand Merci à Valérie grâce à qui j'ai gagné ce livre.

Extrait : (début du livre)
Voici mon histoire. Et l'histoire de mon peuple. 
Elle n'est pas très longue. Certains la racontaient le temps d'écluser un verre de Ferment aigre-doux. D'autres y apportaient tant de précision que les tonneaux étaient vides avant qu'ils aient terminé. Aujourd'hui, dans ma confusion, je me situe entre les deux. Pourtant j'ai été, un jour, un homme de convictions, volontaire et déterminé. Les autres venaient me consulter pour retrouver un ancrage solide quand leurs cœurs et leurs âmes vacillaient. Un jour. 
Aujourd'hui, je dois faire face à l'urgence. Le train de neuf heures vient de siffler et je sais que mon sablier sera bientôt vide. Le sifflet d'un train, comme c'est beau ! La première fois que je l'ai entendu, je l'ai pris pour le cri de l'oiseau le plus grand du monde. Puis j'ai vu la bête fabriquée par les hommes, je l'ai entendue bavarder et chanter, et je suis tombé amoureux de sa voix. Ces derniers mois, j'ai escaladé souvent sans me faire voir le remblai de la voie ferrée. Assis sur les cailloux pointus, je caressais les veines de fer, je posais mon oreille contre leur douceur lisse et fraîche afin de percevoir la pulsation de vie encore lointaine qui s'approchait. L'indifférence des hommes à la beauté de cette voix me stupéfie. Ils ne suspendent même pas leur conversation quand le sifflement qui fuse de la locomotive fait voler l'air en éclats. J'ai appris autre chose encore : tous les humains ne voient pas le beau partout où il se trouve. Et c'est peut-être mieux ainsi. 
Quelle facilité dans la digression ! A force de côtoyer les hommes chez qui je suis venu vivre, je finis par leur ressembler : distrait, séduit par tout ce qui se présente. Et c'est peut-être mieux ainsi. 
Mais aujourd'hui, quoi qu'il en soit, je dois me concentrer sur deux choses : ce que j'ai à dire et les mots pour le faire. Tels le marteau et le clou unis dans leur percussion opiniâtre et bruyante jusqu'au bout de leur tâche. 
Aujourd'hui, c'est à l'urgence que je dois faire face. 
Il sera minuit dans quelques heures et l'étau des Wafadar va bientôt se resserrer autour de moi. Ils doivent déjà se préparer à l'action, s'échauffer les muscles avec des tractions et des pompes, se faire les poings contre des murs récalcitrants, affûter leurs dagues à double lame sur la pierre humide. Ils s'apprêtent à dérouler leurs ceintures en peau de chèvre pour nettoyer le vénérable siontch. Ses onze aiguilles de bois dur sont capables de perforer une artère du geste le plus sobre et de vous vider de votre sang comme un tonneau qui fuit. Ils vont se raser le crâne, le faire reluire comme l'envers d'un pan d'écorce fraîchement arraché. Chacun d'eux s'oindra d'huile pour conférer à sa peau le lustre de l'aile du canard et le glissant de l'eau. Quand ils en auront terminé avec leurs préparatifs, les trois, quatre ou cinq individus (on ne les envoie jamais en plus grand nombre) s'assiéront en cercle par terre, boiront quelques gorgées de Ferment, puis se prendront par les mains, les yeux fermés, communiant dans leur pureté et la conscience de leur mission. 
En cet instant d'énergie contenue, ils sauront que rien, jamais, ne pourra échapper à leur poursuite ou à l'insertion fatale de leur arme consacrée. Ils doivent faire en sorte que la vie se retire lentement afin de laisser une porte ouverte au repentir. Les humains ont la capacité d'accorder ce don, contrairement aux animaux, dispensateurs d'oubli. La mort par le siontch est une marque de courtoisie d'homme à homme. 
Je sais tout cela. Ce processus m'est aussi familier que la paume de ma main. 
Je sais qu'ils me trouveront. Je sais qu'ils ne me manifesteront aucune pitié : la pitié est une forme de mollesse. Un Wafadar est capable à lui seul de venir à bout de quinze adversaires. Or, cette nuit, ils sont peut-être cinq contre moi, qui suis seul. Je sais que je ne verrai plus le jour se lever. Si ma dernière heure a déjà sonné, je n'entendrai plus jamais le sifflet d'un train. L'express en provenance de la capitale passe à deux heures, mais il n'est que minuit et les Wafadar ont largement le temps d'en finir avec moi. Pour peu qu'ils soient cinq, le tonneau se sera répandu en moins d'une minute comme un tamis éventré. 
Néanmoins je n'ai pas peur. La peur, je l'ai ressentie et je l'ai inspirée. C'était le papier sur lequel s'écrivait chaque jour de ma vie. Je ne la voyais pas, tout comme l’œil scrute la page sans voir en elle l'arbre qu'elle a été. A cette époque, je trouvais ma vie merveilleuse. Chaque fois que j'imaginais le Véritable et son regard qui ne cillait pas, j'étais soulevé de gratitude pour la grâce qui m'avait - qui nous avait - été accordée, pour le dessein qui nous avait été transmis. 
Je suis plus avisé à présent. 

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22 janvier 2013

Orages ordinaires - William Boyd

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Audiolib – octobre 2010 – lu par Alain Ghazal

Seuil – avril 2010 - 475 pages

Points – avril 2011 - 497 pages

traduit de l'anglais par Christiane Besse

Titre original : Ordinary thunderstorms, 2010

Quatrième de couverture :
Adam Kindred, jeune climatologue désireux de restituer un dossier à son propriétaire, un médecin, le retrouve poignardé chez lui. Une succession de coïncidences font de lui l'auteur tout désigné du meurtre. Afin d'échapper au tueur qu'il a surpris, et à la police, il se crée un refuge au bord de la Tamise et peu à peu se clochardise. Désertant un Londres indifférent au sort de ses marginaux, il se mêle aux bas-fonds de l'East End londonien et à une société interlope plongée dans un enfer moderne. C’est son acharnement à mener son enquête qui lui permettra de rejoindre le monde civilisé. Ou du moins, qui se prétend tel… L’interprétation d’Alain Ghazal sait parfaitement tenir en équilibre la tension de l’intrigue policière et la plongée dans l’univers mouvant des damnés de la terre.  

Auteur : Né au Ghana en 1952, William Boyd a été critique de télévision, scénariste, réalisateur et professeur avant de se consacrer à l'écriture. En 1980, son premier roman, Un Anglais sous les Tropiques, rencontre un succès immédiat.

Lecteur : Artiste interprête, il annonce tous les jours les programmes du groupe France Télévisions, prête sa voix à la publicité, aux narrations des documentaires d'Arte, France5, Planète, ainsi qu'à l'habillage d'antenne de RFI, France Musiques, France Bleu...

Mon avis : (écouté en janvier 2013)
C'est la première fois que je découvre cet auteur britannique. Tout commence avec le meurtre du Docteur Wang, un allergologue, dans son appartement. Adam Kindred se retrouve par hasard sur les lieux du crime, comme tout l'accuse, plutôt qu'essayer de se disculper, il prend le fuite. Adam Kindred est un jeune climatologue venu passer un entretien d'embauche. Pour se cacher, il ne retourne pas à son hôtel, il n'utilise plus sa carte de crédit et devient un sdf qui se terre dans l'anonymat de Londres.
Ce voyage inattendu et atypique dans Londres est passionnant. Adam va rencontrer de nombreux personnages certains très attachants, d'autres détestables, il va découvrir des milieux très différents du sien. Le lecteur suit la fuite et les nouvelles vies d'Adam avec attention et surprise jusqu'à la conclusion.
La construction de l'intrigue est formidable, elle offre de nombreuses pistes et l'imbrication des différents pans l'histoire est vraiment bien trouvée. J'ai beaucoup aimé cette lecture-audio.

Extrait : (début du livre)
Commençons avec le fleuve - toute chose commence avec le fleuve et nous y finirons, sans doute -, mais attendons de voir comment ça se passe. Bientôt, d'une minute à l'autre, un jeune homme va venir se poster au bord de l'eau, ici, au pont de Chelsea, à Londres.
Tiens, le voilà qui descend avec avec une certaine hésitation d'un taxi ; il règle le chauffeur, regarde machinalement autour de lui, jette un coup d’œil vers l'eau claire (la marée monte et le niveau du fleuve est inhabituellement haut). C'est un grand jeune homme au teint pâle, la trentaine, des traits réguliers, les yeux battus, les cheveux noirs coupés court, rasé de frais comme s'il sortait de chez le barbier. Il est nouveau dans la ville, un étranger, et il s'appelle Adam Kindred. Il sort d'un entretien d'embauche et il a eu envie de voir le fleuve (l'entretien ayant été la rencontre tendue classique, avec un gros enjeu) répondant à un vague désir de « prendre un peu l'air » comme s'il avait le projet de gagner la côte. Le récent entretien explique pourquoi, sous son imperméable coûteux, il porte un trois-pièces gris foncé, une cravate marron, une chemise blanche neuve, et pourquoi il trimballe un superbe et solide attaché-case noir avec grosse serrure et cornières en cuivre. Il traverse la route, sans soupçonner à quel point, dans les heures qui viennent, sa vie va changer - du tout au tout, irrévocablement, sans qu'il en ait le moindre soupçon.

Adam s'approcha de la haute balustrade en pierre qui s'incurvait le long de la route jusqu'au pont de Chelsea et, se pensant par-dessus, examina la Tamise. La marée continuait à monter, le courant habituel à la renverse, les morceaux d'épaves remontant étonnamment vite, comme si, contrairement à son habitude, la mer se débarrassait de ses déchets dans le fleuve. Adam prit le large trottoir pour gagner le milieu du pont, son regard allant des quatre cheminées de la centrale électrique de Battersea (dont l'une était cachée par un entrecroisement d'échafaudages) vers l'ouest, en passant par la flèche d'or de la Pagode de la Paix, et les deux cheminées de l'usine de Lots Road. Les platanes de Battersea Park, sur la rive opposée, n'étaient pas encore très feuillus - seuls les châtaigniers affichachaient un vert dense et précoce.

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Lu dans le cadre du Challenge Petit BAC 2013
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catégorie "Même pas peur" : 23/12

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