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17 mars 2009

Le dresseur d’insectes - Arni Thorarinsson

le_dresseur_d_insectes Métaillié – octobre 2008 – 345 pages

traduit de l'islandais par Eric Boury

Présentation de l'éditeur
Au lendemain de la grande fête des commerçants de Akureyri, la grande ville du Nord de l'Islande, on dénombre de nombreuses gueules de bois, quelques dépucelages, plusieurs agressions, plusieurs viols aussi. Mais une femme qui se présente sous le nom de Victoria demande à Einar, le correspondant local du Journal du soir, de se rendre immédiatement, avec la police, dans une "maison hantée" de la vieille ville: ils y découvrent le corps d'une jeune fille étranglée. Personne n'a signalé de disparition. Peu après, Einar apprend que son informatrice, entrée dans une clinique de désintoxication, a été assassinée. Fort de son expérience d'ancien alcoolique, il se fait interner pour mener son enquête. Résistant à la pression de son rédacteur en chef avide de sensationnel, il saura découvrir l'identité réelle des deux victimes, engluées dans des relations perverses, et impuissantes devant les puissances de la modernité qui transforment à marche forcée une société dans laquelle la famille a gardé toute son importance. L'auteur prend le temps de nous présenter ses personnages et leurs ressorts intimes, il nous embarque dans un monde qu'il construit avec beaucoup d'ironie et de tendresse et dont la bande-son très rock and blues, d'où est tiré le titre du livre, donne l'ambiance.

Biographie de l'auteur
Arni Thoraninsson est né en 1950 à Reykjavik, où il vit actuellement. Après un diplôme de littérature comparée à l'université de Norwich en Angleterre, il travaille pour différents grands journaux islandais. Il participe à des jurys de festivals internationaux de cinéma et a été organisateur du Festival de cinéma de Reykjavik de 1989 à 1991. Ses romans sont traduits en Allemagne et au Danemark. Il est également l'auteur de "Le Temps de la sorcière".

Mon avis : (lu en mars 2009)
C’est le second roman d’Arni Thoraninsson après "Le Temps de la Sorcière". On retrouve les personnages du premier roman : Einar, ancien alcoolique, est journaliste au Journal du Soir. Il vit à Akureyri, ville du Nord de l'Islande. Il a une perruche Snaelda, une fille Gunnsa. Et fréquente assidûment le commissaire principal Olafur Gisli.
Au nord de l’Islande, la nuit est interminable ou alors en août, le jour dure longtemps. Aussi, les commerçants de la ville organisent une grande fête et c’est l’occasion de se saouler, de se droguer, de commettre toutes sortes d’agressions, parfois de violer. Ces réjouissances attirent une foule considérable, des touristes islandais et étrangers. Durant cette période, Einar fait un reportage dans une maison qui a la réputation d’être hantée. Peu de temps après, il est contacté par une femme anonyme qui lui demande de retourner dans la maison car une jeune fille vient d’y être assassinée.
L’histoire va prendre son temps pour s’installer. Le cadre policier est presqu’un alibi pour dresser un tableau social de l’Islande. L’auteur nous décrit un pays comme les autres, et la déroute financière qui déstabilise aujourd'hui l'Islande est là pour le démontrer que l'Islande n'est pas hors du monde, qu’elle subit les mêmes violences, et qu’on y meurt aussi étrangement qu'ailleurs…
Les personnages sont attachants et le dépaysement est total.
On apprend également beaucoup sur l’Islande par exemple que les noms des hommes se terminent en –son et ceux des femmes en – dottir car dans ce pays les noms de famille sont rares et que le nom qui suit le prénom est en réalité le prénom du père ou de la mère. Ainsi on appelle Asbjörg : Asbjörg Sigrunardottir Absjörnsdottir car elle est la fille de Sigrun et d’Asbjörn et on appelle Gisli Leopoldsson, le fils de Leopold…

Ce style de policier est différent des livres ("La cité des jarres", "La femme en vert", "La voix", "L’homme du lac") d'Arnaldur Indridason, également islandais, mais j’ai pris beaucoup de plaisir et d’intérêt à le lire.

Extrait : (page : 144)
Comment vais-je me débrouiller, moi ? Voilà la question.
Et comment expliquez-vous que je me dépatouille de la Question du jour en demandant aux gens : les Islandais sont-ils dévergondés ?
Les réponses que je récolte avec August Orn dans la rue piétonne sont les suivantes :
Une jeune lycéenne de dix-huit ans : non, c'est seulement que nous aimons la vie et que nous n'avons pas honte de nous adonner au sexe.
Un homme âgé d'une cinquantaine d'années : les Islandais sont plutôt libres en ce qui concerne le sexe. Fort heureusement. Comment ferions-nous autrement ?
Une femme de plus de soixante-dix ans : cela a beaucoup changé depuis que j'étais jeune. A cette époque-là, tout était interdit. Aujourd'hui, on fait tout ce qu'on veut. Je suis incapable de dire quelle est la meilleure solution, ne connaissant d'expérience que la première.
Un jeune homme de 21 ans : les Islandais sont aussi chauds lapins que les autres. La différence, c'est peut-être qu'eux, ils osent y remédier.

Extrait : (p.163)
Qu'est-ce que ça donne si j'enlève le l et le s d'une femme toute nue et que j'ajoute un t et un a ?
N'y a-t-il donc aucune limite à ce que je suis capable de supporter de la part des gens ?
A trois heures du matin, j'arpentais toujours la salle à manger, horripilé, l'esprit torturé par cette pantalonnade ridicule. Si Victoria ou, du moins, la femme qui se présentait à moi sous cette identité, a monté toute cette mascarade afin de me ridiculiser et, du même coup, rouler la police dans la farine, quel but poursuivait-elle ?
J' ai fait défiler dans mon esprit l'historique de nos
relations, depuis son premier coup de fil jusqu'au dernier, en repensant aux moments que nous avions passés ensemble à Reykjavik et à l'infime quantité d'informations tangibles contenues dans ses propos, qui relevaient le plus souvent d'énigmes insolubles.

 

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