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A propos de livres...
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9 novembre 2011

Un cadavre dans la bibliothèque – Agatha Christie

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Librairie des Champs-Elysées - janvier 1967 – 185 pages

Le Masque – 1974

Edito-Service SA – 1982 – 144 pages

Livre de Poche – 1982 -

Editions du Masque – janvier 1983 – 184 pages

Le Masque – octobre 1994 – 190 pages

Livre de Poche – novembre 2001 – 190 pages

Hachette Jeunesse – février 2007 – 284 pages

Livre de Poche Jeunesse – septembre 2007 – 284 pages

Livre de Poche – décembre 2007 – 218 pages

Le Masque – juin 2011 – 192 pages

traduit de l’anglais par Louis Postif

Titre original : The body in the library, 1942

Quatrième de couverture :
Le colonel Bantry est contrarié : on l'a tiré de son sommeil pour lui faire constater un fait particulièrement vexant : une jeune femme, inconnue de lui, a été retrouvée étranglée dans sa bibliothèque...  Venir ainsi se faire assassiner chez les gens ! Surtout que la jeune personne est vêtue d'une toilette tape-à-l'œil - du satin bon marché et paillettes ! Tout à fait déplacé dans la bibliothèque aristocratique du manoir...
Cruelle énigme pour la police. Heureusement, le manoir des Bantry est voisin de Saint-Mary-Mead, le village de miss Marple. C'est le bon sens de cette sympathique vieille dame qui, une fois de plus, permettra de trouver la solution...

Auteur :  Agatha Christie (1890-1976) est la reine incontestée et inégalée du roman policier classique. Née à Torquay, son premier roman La mystérieuse affaire de Styles est publié en 1920 et voit la naissance d’un écrivain et d’un personnage : Hercule Poirot. Très vite, sa renommée est mondiale. Elle est à la tête d’une prodigieuse production littéraire et reste aujourd’hui l’un des auteurs les plus lus à travers le monde, toutes générations confondues.

Mon avis : (lu ou relu en novembre 2011)
J’ai voulu lire ou relire cet Agatha Christie après avoir vu à la télévision son adaptation « Un cadavre sur l'oreiller » dans la série Les Petits Meurtres d'Agatha Christie, avec Antoine Duléry et Marius Colucci. Lorsque j’étais ado, j’ai lu beaucoup d’Agatha Christie dont j’ai oublié la plupart des titres.
C'est la troisième enquête où Miss Marple apparaît.
Le roman commence lorsqu’une jeune fille en tenue légère est retrouvée étranglée dans la bibliothèque du manoir des Bantry. Qui est cette inconnue ? Pourquoi est-elle dans la bibliothèque du respectable colonel Bantry et de son épouse ? Mrs Bantry s’empresse alors de contacter sa voisine Miss Marple pour résoudre cette énigme…
Dans ce roman policier paru en 1942, Agatha Christie, comme d’habitude, déborde d'ingéniosité pour nous concocter une intrigue avec fausses pistes et rebondissements... L’histoire est prenante, et le suspense nous fait tourner pages après pages pour découvrir la résolution de l’énigme. Une lecture divertissante et amusante.

Ce livre a été adapté plusieurs fois à la télévision :

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En 1984, dans le cadre de la première série télévisée britannique Miss Marple (en anglais : Agatha Christie's Miss Marple)», produite par la BBC.

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En 2004, dans le cadre la seconde série télévisée britannique Miss Marple (en anglais : Marple), avec Geraldine McEwan dans le rôle de la vieille dame. C'est le premier épisode de la Saison 1.

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En 2011, sur France 2, dans la série Les Petits Meurtres d'Agatha Christie, avec Antoine Duléry et Marius Colucci. Épisode 9 : Un cadavre sur l'oreiller.

 

Extrait : (début du livre)
Mrs Bantry rêvait : ses pois de senteur avaient obtenu le premier prix à l’exposition florale. Le pasteur, revêtu de son surplis, distribuait les récompenses à l’église et sa femme, en costume de bain, le suivait. Fort heureusement, ce n’était qu’un rêve, sans quoi cette tenue irrévérencieuse eût soulevé la désapprobation de tous les fidèles.
Mrs Bantry savourait cette douce torpeur du matin qui se terminait d’ordinaire par l’apparition de la servante apportant le thé. Elle percevait vaguement les multiples bruits familiers de la maison qui s’éveille : le glissement des rideaux de la fenêtre de l’escalier, tirés par la femme de chambre, le frottement du balai de la bonne à tout faire dans le couloir, et, en bas, le grincement du verrou de la porte d’entrée qu’on ouvre.
Une nouvelle journée commençait. En attendant le réveil la dormeuse s’efforçait de tirer le plus de plaisir possible de l’Exposition florale, car déjà elle avait peur d’un insuccès.
Dans le salon, au-dessous d’elle, on poussait bruyamment les volets de bois. Ce bruit ne l’éveilla pas et, pendant une demi-heure encore, le va-et-vient de la maisonnée au travail se poursuivrait, discret, étouffé, trop habituel pour troubler sa rêverie. Ce remue-ménage atteindrait son point culminant et final lorsque se produiraient dans le couloir une rapide succession de pas, le froissement d’une robe de percale, le cliquetis sourd des tasses de porcelaine sur le plateau, puis un petit coup frappé à sa porte et l’entrée de Mary allant ouvrir les rideaux.
Dans son demi-sommeil, Mrs Bantry fronça le sourcil. Quelque chose d’insolite venait de frapper son subconscient : dans l’escalier, un bruit de pas trop précipités et en avance sur l’heure habituelle. Son oreille chercha le léger heurt des objets en porcelaine, mais en vain : ce matin-là, elle ne l’entendit point.
Cependant le coup fut donné sur la porte et, automatiquement, des profondeurs de sa rêverie, Mrs Bantry dit :
- Entrez !
La porte s’ouvrit, les anneaux allaient glisser aux fenêtres.
Pas du tout. Dans la lumière diffuse de la chambre, la voix de Mary s’éleva, haletante et affolée :
- Madame ! Madame ! Il y a un cadavre dans la bibliothèque !
Puis, avec un sanglot nerveux, la femme de chambre sortit.
Mrs Bantry se dressa sur son séant.
Son rêve prenait-il un tour extravagant, ou Mary s’était vraiment précipitée dans la pièce en criant cette phrase incroyable, fantastique ! « Madame, il y a un cadavre dans la bibliothèque » ? 

Lu dans le cadre du Challenge Voisins, voisines
voisin_voisine
Grande-Bretagne

Lu dans le cadre du Challenge Agatha Christie
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Challenge le nez dans les livres
challenge_le_nez_dans_les_livres

Le Liseur : 3/4

Lu dans le cadre du Challenge Petit BAC
logo_challenge_Petit_BAC
"Objet"

 

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8 novembre 2011

Printemps - Mons Kallentoft

C'est le 700ème livres chroniqués...

printemps Le Serpent à Plumes – septembre 2011 – 549 pages

traduit du suédois par Frédéric Fourreau

Titre original : Vårlik, 2010

Quatrième de couverture :
C'est l'affolement en ville. Une bombe vient d'exploser en plein centre de Linköping, tuant deux fillettes et blessant grièvement leur mère, Hanna Vigerö. Pour les enquêteurs, les pistes sont multiples. Acte terroriste ? Guerre des gangs ? L'investigation piétine. Et si l'attentat visait en fait la famille Vigerö ? Pour Malin Fors, il s'agirait d'une affaire plus personnelle.
Malin aussi a ses problèmes. Elle lutte pour ne pas replonger dans l'alcool, sa mère vient de mourir. Et quand son père rentre de Ténérife, le secret que lui cachaient ses parents depuis toutes ces années fait enfin surface.

Auteur : Mons Kallentoft est né en 1968 en Suède. Journaliste et auteur, il a déjà publié cinq romans qui ont reçu de nombreux prix. Hiver, Été et Automne se sont vendus à plus de 50 000 exemplaires en France et ont été traduits dans 19 pays.

Mon avis : (lu en novembre 2011)
Après, Hiver, Eté, Automne voilà avec Printemps le quatrième tome de la série. Les saisons sont peut-être dans le désordre, mais il faut les lire dans cet ordre là. En effet, tout au long des épisodes en parallèle des enquêtes criminelles nous suivons la vie personnelle de l’héroïne Malin Fors, commissaire et mère célibataire.
J’avais été déçue par “Automne”, Malin Fors était en pleine dépression, l’intrigue policière avait mis beaucoup de temps à s’installer, l’histoire était brouillonne… Dans Printemps c’est l’inverse, dès les premières pages Mons Kallentoft plonge le lecteur dans l’intrigue policière, en effet une bombe explose en plein centre de Linköping, tuant deux fillettes et blessant grièvement leur mère.  Toute l’équipe de Malin est sur le pont pour découvrir l’origine de cet attentat, les pistes sont multiples, peu à peu l’enquête s’enlise… C’est sans compter sur le don de Malin, celle-ci est capable de capter les voix des morts, ici les deux fillettes, (paragraphes en italiques) donnant ainsi des indices en avant première au lecteur.
Dans sa vie personnelle, Malin vient de perdre sa mère, son père revient vivre en Suède et Malin va enfin découvrir le secret que lui cachaient ses parents depuis toujours…
Dans cette épisode « printanier », j’ai retrouvé avec beaucoup de plaisir Malin en forme, mais encore fragile et une intrigue très bien construite avec rebondissements et surprises.
J’ai découvert sur la blogosphère que Printemps ne serait pas le dernier de la série car l'auteur serait occupé à écrire un nouvel épisode où Malin devrait enfin résoudre une affaire non élucidée qui la hante depuis le premier tome. Cela me réjouie beaucoup car c’est difficile d’abandonner une héroïne si attachante !

Extrait : (page 15)
On pourrait presque voir son reflet dans le ciel tant son bleu est lumineux.
Il est de la couleur des flammes des fers à souder, se dit la maman en déambulant sur les pavés de la Grand-Place, tassés par les pas des milliers de personnes qui les ont foulés.
Le soleil est bas, ses rayons irradient l’atmosphère comme des javelots, avant de brûler le visage des gens assis sous les immenses parasols déployés aux terrasses de l’hôtel Mörner et du Grand Hôtel. Une chaleur perfide abrite un soleil qui reste froid.
En tournant le regard vers l’agence immobilière, la maman distingue les annonces désespérées qui recouvrent la vitrine. Elle remarque qu’il n’y a personne au distributeur automatique et lève les yeux sur l’horloge située sous le toit.
Dix heures et quart.
Tout autour de la place, ce ne sont que vitrines vides, boutiques et cafés fermés à cause de la crise. Des affichettes de soldes et de liquidations totales semblent implorer les passants, tandis que le pollen flotte dans l’air.
Il y a étonnamment peu de gens dehors, aujourd’hui, se dit-elle. Aucun stand sur la place, aucun paysan pour proposer ses légumes bio, aucun immigré pour tenter de vendre des fruits à la sauvette, aucun brocanteur pour exiger des sommes scandaleusement élevées pour des babioles qui auraient dû atterrir à la décharge depuis bien longtemps.

Le marchand de saucisses, en revanche, est bien là, dans un angle. Accroupi sous son parasol orange, jaune et rouge, il attend les estomacs affamés qui, à l’heure du déjeuner, ne manqueront pas de venir profiter de ses tarifs modérés.
Dix couronnes la saucisse. Le fleuriste est là, également, avec des tulipes roses, jaunes, rouges et orange.
Ses enfants, des jumelles, courent devant elle, vers le distributeur automatique de la SEB, là où elle retire de l’argent avant d’aller faire ses courses. Elles portent la même veste rose, le même jean, les mêmes chaussures de sport ornées de quatre bandes rouges.
Bien qu’elles soient deux, elles vivent, se déplacent et parlent comme une seule. Souvent, les gens sont incapables de les différencier, et ils sont enchantés par la joie de vivre et la beauté que dégagent les fillettes, comme si toute leur existence n’était qu’un hommage au monde et à la vie. 
Leurs cheveux blonds sont ébouriffés par le vent, leurs mouvements sont souples, mais toujours maladroits, signe qu’elles ont encore énormément de progrès à faire pour maîtriser leur corps, puis le vaste monde qui, à cet instant, sur cette place, dans cette petite ville de province, s’offre à elles.
La maman respire l’air printanier.
Elle perçoit le parfum des tulipes fraîchement écloses, un parfum éphémère. Profitez de l’instant présent, pense la maman en posant son regard sur ses filles, rien n’est acquis, tout à une fin, je le sais.

 

 

Déjà lu du même auteur :

hiver Hiver    _t_ Été automne Automne

 

Challenge 3%
Rentrée Littéraire 2011
RL2011b
19/21

Lu dans le cadre du Défi Scandinavie noire
dc3a9fi_scandinavie_noire

Suède : Mons Kallentoft

Lu dans le cadre du Challenge Voisins, voisines
voisin_voisine
Suède

Lu dans le cadre du Challenge Viking Lit'
Viking_Lit

Challenge des Agents Littéraires
challenge_rentr_C3_A9e_litt_C3_A9raire_2011

Challenge Thriller 
Challenge_Thriller
 catégorie "Même pas peur" : 7/8

6 novembre 2011

Portes ouvertes – Ian Rankin

Lu dans le cadre du partenariat Logo_News_Book et des Éditions Du Masque 

portes_ouvertes Éditions du Masque – septembre 2011 – 450 pages

traduit de l’anglais (Écosse) par Stéphane Carn

Titre original : Doors Open, 2008 

Quatrième de couverture :
Trois compères décident de voler des tableaux à l'occasion de la journée Portes ouvertes de la National Gallery d'Édimbourg. Mike, 37 ans, a fait fortune en créant des logiciels informatiques et veut mettre un peu de piment dans sa vie. Robert Gissing, directeur de l'Institut d'art, va bientôt prendre sa retraite et a envie d'un cadeau de départ plus substantiel qu'une montre en or. Quant au banquier de la bande, Allan, il rêve d'accrocher chez lui deux œuvres qu'il a toujours aimées. Seulement voilà : monter un casse requiert des compétences, pas seulement de la matière grise. Et pour la logistique, des relations dans le milieu. Tout se complique très vite, surtout s'il faut louer les services d'un étudiant pour réaliser des copies... L'engrenage se révèle infernal, mais le trio a de la ressource. Polar hautement divertissant, retors et filant bon train, Portes ouvertes apporte la preuve qu'être voleur, ça ne s'improvise pas ! Rankin mène avec éclat cette fable pas très morale et nous surprend en alliant l'humour un rien cynique du Westlake de la série Dortmunder à l'efficacité trépidante d'un film comme Ocean's Twelve.

Auteur : Né en 1960 dans le comté de Fife, Ian Rankin est l’auteur de polars le plus célèbre de Grande-Bretagne et l’un des plus lus du monde grâce à la série de l'inspecteur Rebus. Il a obtenu toutes les récompenses imaginables, dont un Edgar Award et le Diamond Dagger pour l’ensemble de son œuvre, qui est traduite en vingt-deux langues. Il vit en famille à Edimbourg.

Mon avis : (lu en novembre 2011)
Je connaissais le nom de cet auteur mais je ne l'avais jamais lu, alors lorsque son nouveau livre a été proposé en partenariat par New Books, je n'ai pas hésité.
Trois gentlemen écossais, amateurs d'art ont une vie bien rangée où ils s'ennuient un peu. Il y a Mike Mackenzie, 37 ans, ayant fait fortune dans l'informatique, Allan Cruikshank presque 50ans, chargé de la gestion des grands comptes à la First Caledonian Bank et Robert Gissing, directeur de l’Institut d’Art, bientôt à la retraite. Ce dernier a un jour l'idée de profiter de la journée « Portes ouvertes » de la National Gallery d’Edimbourg pour dérober quelques tableaux oubliés dans un entrepôt où sont les réserves du musée. « Aider ces malheureux tableaux emprisonnés à s'évader. » Il propose à ses deux amis que réaliser avec lui le braquage parfait. Le plan imaginé fait appel à étudiant des Beaux Arts capable de réaliser des copies des tableaux et de substituer les faux tableaux aux vrais... Mais bien sûr, cela ne se passera pas tout à fait comme prévu...
Voilà un roman policier très plaisant à lire, le lecteur suit la préparation, la réalisation et les suites du braquage avec des retournements de situations et des surprises...

Merci à News Book et aux Éditions Du Masque pour m'avoir de permis de découvrir ce livre.

Extrait : (page 9)
Mike les avait repérées. Deux portes jumelles, dont l’une, en s’ouvrant, faisait se refermer l’autre. Chaque fois qu’un serveur en livrée poussait la première pour apporter les plateaux de petits-fours dans la salle des ventes, l’effet était le même : elle s’ouvrait à la volée sur son passage, tandis que sa voisine se refermait doucement. Ce qui en disait long sur la qualité des œuvres exposées, songea Mike. Il s’intéressait davantage aux réactions des portes de l’office… Mais non. En toute honnêteté, l’expo n’y était pour rien. C’était plutôt de lui qu’il s’agissait.
Mike Mackenzie avait trente-sept ans, il était riche et s’ennuyait ferme. A en croire les pages financières des journaux spécialisés, il était le type même du self-made man, un de ces jeunes « rois de l’informatique » dorés sur tranche – sauf qu’il ne régnait plus sur grand-chose depuis que sa boîte avait été revendue clés en main à un consortium d’investissement. Selon certaines rumeurs, peut-être fondées, Mike était même un cas typique de dépression professionnelle. Fraîchement émoulus de la fac, lui et son copain Gerry Pearson avaient lancé leur start-up. Gerry avait le génie de la programmation, mais ni l'étoffe ni le culot d'un directeur commercial, et Mike s'était vite retrouvé aux commandes du secteur relations extérieures de leur petite entreprise. Après le rachat de la boîte, ils avaient partagé entre eux le produit de la vente puis, sans crier gare, Pearson lui avait annoncé qu'il déménageait pour l'Australie.

Challenge 3%
Rentrée Littéraire 2011
RL2011b
18/21

Lu dans le cadre du Challenge Voisins, voisines
voisin_voisine
Grande-Bretagne / Écosse

5 novembre 2011

Nouveaux Challenges...

 Ces derniers jours je me suis encore inscrite à deux nouveaux Challenges...

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21ème Challenge : Challenge Prix Goncourt des Lycéens organisé par Missbouquinaix, il s'agit de lire et chroniquer d'ici le 1er novembre 2012, le Goncourt des Lycéens 2011 +  2 livres (Le Goncourtien amateur)  ou 4 livres (Le Goncourtien moyen) ou 6 livres (Le Goncourtien passionné) ou Tous les livres (Le Goncourtien fou) des précédents Goncourt des Lycéens

J'ai déjà presque le niveau "Goncourtien passionné"
Goncourt Lycéen
2002 : La mort du Roi Tsongor – Laurent Gaudé
Goncourt Lycéen 2004 : Un secret - Philippe Grimbert
Goncourt Lycéen 2007 : Le rapport Brodeck - Philippe Claudel
Goncourt Lycéen 2008 : Un brillant avenir - Catherine Cusset
Goncourt Lycéen 2009 : Le club des Incorrigibles Optimistes – Jean-Michel Guenassia
Goncourt Lycéen 2010 : Parle-leur de batailles, de rois et d'éléphants - Mathias Enard
Goncourt Lycéen 2011 :
Du domaine des Murmures - Carole Martinez

J'ai également envie de relire et chroniquer ou découvrir :

Goncourt Lycéen 1995 : Andreï Makine, pour Le Testament français
Goncourt Lycéen 2001 : Shan Sa, pour La Joueuse de go
Goncourt Lycéen 2005 : Sylvie Germain, pour Magnus

 

 

 

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22ème Challenge : Challenge New York en littérature organisé par Emily, il s'agit de lire, jusqu’au 1er novembre 2012, des livres permettant de découvrir New York. (C'est la deuxième session, ce challenge existait déjà l'année dernière).

livre n°1 : Brooklyn Follies - Paul Auster
(livre que je veux lire depuis longtemps, il m'a été offert par Papillon lors du Swap in' Follies co-organisé par Amanda et Manu...)
livre n°2 : Tout ce que j'aimais - Siri Hustvedt

 

4 novembre 2011

Désolation – David Vann

d_solations Gallmeister – août 2011 – 304 pages

traduit de l’américain par Laura Derajinski

Titre original : Caribou Island, 2011

Quatrième de couverture :
Sur les rives d'un lac glaciaire au cœur de la péninsule de Kenai, en Alaska, Irene et Gary ont construit leur vie, élevé deux enfants aujourd'hui adultes. Mais après trente années d'une vie sans éclat, Gary est déterminé à bâtir sur un îlot désolé la cabane dont il a toujours rêvé. Irene se résout à l'accompagner en dépit des inexplicables maux de tête qui l'assaillent et ne lui laissent aucun répit. Entraînée malgré elle dans l'obsession de son mari, elle le voit peu à peu s'enliser dans ce projet démesuré. Leur fille Rhoda, toute à ses propres rêves de vie de famille, devient le témoin du face-à-face de ses parents, tandis que s'annonce un hiver précoce et violent qui rendra l'îlot encore plus inaccessible.
Après Sukkwan Island, couronné par le Prix Médicis 2010, le second roman de David Vann est une œuvre magistrale sur l'amour et la solitude. Désolations confirme le talent infini de son auteur à explorer les faiblesses et les vérités de l'âme humaine.

Auteur : David Vann est né en 1966 sur l'île Adak, en Alaska. Il a travaillé à l'écriture de son premier roman, Sukkwan Island, pendant plus de dix ans. Publié en France en 2010, ce livre a obtenu le prix Médicis étranger et est aujourd'hui traduit en quinze langues dans plus de cinquante pays.

Mon avis : (lu en octobre 2011)
Il y a un an et demi, j'avais été saisie par Sukkwan Island, un huis clos en pleine nature surprenant et bouleversant. J'étais donc très pressée de découvrir ce nouveau livre de David Vann.
Irene et Gary, un couple de cinquantenaires. Après trente ans de vie commune, Gary veut réaliser à tout prix son rêve de construire une cabane dans une île déserte. Il entraîne Irène, malgré-elle, dans cette folle aventure. Et pourtant, Irène est torturée par des migraines inexplicables.
En parallèle, nous suivons également le quotidien de leurs enfants Mark et Rhoda. Cette dernière, vétérinaire, est une jeune fille qui rêve de se marier un jour avec Jim, elle vient souvent voir ses parents. Mark est plus en retrait de la famille. Le climat familiale est pesant. Plusieurs couples, des relations compliquées... Le lecteur s'attend à ce qu'un drame se produise, c'est obligé... Mais quel drame ? Quand ? Comment ?
Cette fois ci, le choc est moins fort que dans le roman précédent car l'effet de surprise n'est pas là. En effet, dès le début du livre, on ressent un certain malaise et l'atmosphère du livre annonce un drame prochain... L'auteur ménage très bien un certain suspens et c'est seulement dans les toutes dernières pages que ce drame nous sera révélé.
L'Alaska est également un personnage à part entière du livre, David Vann nous fait de longues descriptions d'une nature belle et sauvage. Quel dépaysement !

Un grand MERCI à Bibliofolie (aujourd'hui disparu), à Madame Charlotte et aux éditions Gallmeister de m'avoir permis de découvrir ce livre.

 

Extrait : (début du livre)
Ma mère n'était pas réelle. Elle était un rêve ancien, un espoir. Elle était un lieu. Neigeux, comme ici, et froid. Une maison en bois sur une colline au-dessus d'une rivière. Une journée couverte, la vieille peinture blanche des bâtiments rendue étrangement brillante par la lumière emprisonnée, et je rentrais de l'école. J'avais dix ans, j'avançais seule, j'avançais à travers les amas de neige sale dans le jardin, j'avançais jusqu'à notre porche étroit. Je ne me souviens pas du cours exact de mes pensées en cet instant, je ne me rappelle pas qui j'étais ni ce que je ressentais. Tout cela a disparu, effacé. J'ai ouvert notre porte d'entrée et j'ai trouvé ma mère pendue aux chevrons. Je suis désolée, ai-je dit, puis j'ai reculé avant de refermer la porte. J'étais à nouveau dehors, sous le porche. 
Tu as vraiment dit ça ? demanda Rhoda. Tu as dit que tu étais désolée ? 
Oui. 
Oh, Maman. 
C'était il y a longtemps, dit Irene. Et c'était quelque chose que je n'arrivais pas à voir à l'époque, alors je peux encore moins le voir aujourd'hui. Je ne sais pas à quoi elle ressemblait, pendue là-haut. Je ne me souviens de rien, seulement que c'était là. 
Rhoda se rapprocha de sa mère sur le canapé et lui passa le bras autour des épaules pour l'attirer à elle. Elles observèrent le feu. Un pare-feu en métal était installé devant, de petits hexagones, et plus Rhoda les regardait, plus ces hexagones semblaient composer la paroi arrière de l'âtre, dorée par les flammes. Comme si le mur de soutien, noir de suie, pouvait être révélé ou métamorphosé par le feu. Puis son regard se déplaçait et elle ne voyait à nouveau plus qu'un simple pare-feu. 
J'aurais aimé la connaître, dit Rhoda. 
Moi aussi, dit Irene. Elle tapota le genou de Rhoda. Il faut que j'aille dormir. J'ai une journée chargée, demain. 
Elle va me manquer, cette maison. 
C'était une bonne maison. Mais ton père veut me quitter, et le premier pas, c'est de nous faire emménager sur cette île. Pour donner l'impression qu'il a tout essayé. 
C'est faux, Maman. 
Nous nous fixons tous des règles, Rhoda. Et la première règle de ton père, c'est qu'il ne doit jamais passer pour un salaud. 
Il t'aime, Maman. 
Irene se leva et étreignit sa fille. 
Bonne nuit, Rhoda. 

Au petit matin, Irene porta sa part, rondin après rondin, du pick-up au bateau. On n'arrivera jamais à les caler les uns sur les autres, dit-elle à son mari, Gary. 
Je vais devoir les raboter un peu, dit-il d'un air renfrogné. 
Irene s'esclaffa. 
Merci, dit Gary. Il affichait déjà cette expression inquiète et morose qui accompagnait tous ses projets impossibles. 
Pourquoi ne pas construire la cabane avec des planches ? demanda Irene. Pourquoi faut-il absolument qu'elle soit en rondins ? 
Mais Gary ne lui répondit pas. 
A ton aise, dit-elle. Mais ce ne sont même pas des rondins. Aucun ne fait plus de quinze centimètres de diamètre. Ça va ressembler à une cahute en brindilles. 
Ils se trouvaient près du terrain de camping sur les rives de Skilak Lake, l'eau teintée d'un pâle vert de jade après la fonte des glaciers. Rendue floconneuse par la vase et, en raison de sa profondeur, jamais assez chaude, même au plus fort de l'été. Balayée par un vent frais et constant, les montagnes encore drapées de neige s'élevant sur la rive orientale. Depuis leur sommet, Irene avait souvent aperçu, par temps clair, les pics volcaniques blancs de Mount Redoubt et Mount Iliamna de l'autre côté de Cook Inlet et, au premier plan, la large étendue de la péninsule de Kenai : sa mousse rouge violacé et vert spongieux, les arbres chétifs en bordure des marais et des étangs, et l'unique autoroute serpentant comme une rivière argentée sous le soleil. Des terres publiques, pour la plupart. Leur maison et celle de leur fils Mark étaient les seuls bâtiments construits le long des berges de Skilak Lake, cachés dans le renfoncement des arbres, si bien que le lac avait encore des allures préhistoriques, sauvages. Mais vivre sur la rive n'était pas suffisant. Voilà maintenant qu'ils déménageaient sur Caribou Island. 
Gary avait reculé son pick-up près du bateau qui patientait sur la grève, la rampe dépliée à la proue pour permettre le chargement. A chaque rondin, il grimpait sur le bateau et en parcourait toute la longueur. D'un pas chancelant car la poupe baignait dans l'eau, instable. 
Des brindilles pour une cabane d'enfants, dit Irene. 
J'en ai assez entendu, dit Gary. 
Très bien. 
Gary souleva un nouveau petit rondin. Irene en saisit l'extrémité. Le ciel s'assombrit légèrement et l'eau passa du vert de jade au gris bleuté. Irene leva les yeux vers les montagnes et vit qu'un flanc avait blanchi. Il pleut, dit-elle. Ça vient vers nous. 
On va continuer à charger, dit Gary. Mets ta veste, si tu veux. 
Gary, en chemise de flanelle à carreaux à manches longues par-dessus son T-shirt. Un jean et des grosses chaussures. Son uniforme. Il semblait plus jeune, encore bien en forme pour sa cinquantaine bien tassée. Irene aimait toujours son apparence. Mal rasé et sale, pour l'instant, mais bien réel. 
Ça ne devrait pas être bien long, dit Gary. 
Ils allaient construire leur cabane à partir de rien. Sans même une fondation. Et pas de plan, d'expérience, d'autorisation, de conseils, non merci. Gary voulait le faire, un point c'est tout, comme s'ils étaient les premiers à fouler cette nature sauvage. 

Challenge 3%
Rentrée Littéraire 2011
RL2011b
17/21

Challenge 100 ans de littérature américaine 2011
challenge_100_ans

Challenge des Agents Littéraires
challenge_rentr_C3_A9e_litt_C3_A9raire_2011

50__tats
9/50 : Alaska

Déjà lu du même auteur :

sukkwan_island Sukkwan Island

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30 octobre 2011

Le pacte des vierges – Vanessa Schneider

Lu en partenariat dans le cadre des
Matchs de la Rentrée Littéraire de Priceminister
les matchs de la rentrée littéraire

le_pacte_des_vierges Stock – août 2011 – 192 pages

Quatrième de couverture :
« A la fin de l'année scolaire, le lycée de Gloucester (Massachusetts) comptait 17 jeunes filles enceintes […]. La moitié d'entre elles – toutes ont moins de seize ans – ont avoué avoir fait un pacte pour avoir leurs bébés et les élever ensemble. »

Auteur : Vanessa Schneider est journaliste politique. Auteur d’un essai et d’un film documentaire, elle a publié deux romans, La mère de ma mère et Tâche de ne pas devenir folle.

Mon avis : (lu en octobre 2011)
En 2008, à Gloucester, ville de pêcheurs du Massachusetts à 60 kilomètres au nord de Boston aux États-Unis, un fait divers fait la une de la presse. Dix-huit jeunes filles d'un même lycée, âgées de moins de seize ans sont enceintes en même temps. Il semblerait qu'un pacte aurait été conclu entre elles.
A partir de ce fait divers ayant réellement existé, l'auteur imagine une journaliste venue faire son enquête et qui donne la parole à quatre jeunes filles parmi les dix-huit.
Il y a la meneuse, Lana dont le père est parti un jour, laissant seule Lana et sa maman qui n'a jamais supporté cet abandon. Elle passe ses journées devant la télévision, droguée à l'alcool et aux médicaments. Il y a Cindy que Lana a rencontré autrefois dans un foyer. Cindy a été recueilli par une tante après avoir été abandonnée à l'âge de par sa mère. Cindy est la seule à avoir un copain Tim. Il y a Sue qui vient d'une bonne famille très religieuse et bien pensante. Et enfin, il y a Kylie qui depuis toute petite est une habituée des concours de Mini-Miss. Elle aimerait être vraiment aimée, pas seulement pour son physique.
Tour à tour, on découvre la vie de chacune des quatre adolescentes, leurs blessures, leurs envies. A travers les voix de Lana, Sue, Cindy et Kylie, Vanessa Schneider nous décrit une société américaine où se mêlent rêves et réalités. C'est un prétexte pour évoquer certains problèmes d'éducation comme l'absence des parents, la drogue, l'alcool, la sexualité précoce... A aucun moment, l'auteur ne prend parti et ne blâme les jeunes adolescentes ou leurs parents. Elle garde un regard neutre et objectif.

Je suis cependant restée un peu sur ma faim, car l'auteur reste sur le fait divers, on a seulement une conclusion six mois après, et j'aurais aimé en savoir un peu plus sur l'après... Que sont-elles devenues quelques années plus tard ? Et le lecteur n'a pas de réponses à toutes les questions que se posent la journaliste.
C'est un livre intéressant qui se lit très facilement et qui m'a donné envie d'en savoir plus pour ce fait réel.

Merci à Priceminister pour ce partenariat et au Café Lecture Blog de ma Bibliothèque qui en me choisissant comme marraine pour participer aux Matchs de la Rentrée Littéraire de Priceminister m'a permis de gagner ce livre.

Extrait : (début du livre)
Que voulez-vous savoir au juste ? Mes secrets vous ne les aurez pas. Je peux seulement vous raconter deux ou trois choses sur comment tout cela s'est passé. Ça va, ne faites pas cette tête. Vous devriez être contente. Vous voilà ici, chez moi, c'est ce que vous vouliez, non ? 
Alors ne vous gênez pas, posez vos questions. Je suis lycéenne et enceinte. Une gamine avec un gros ventre, c'est ce que vous pensez, j'en suis sûre. Ça a l'air de vous plaire les simplifications. Je ne pensais pas que ça ferait tout un foin cette histoire. Je ne comprends pas pourquoi on nous ennuie avec ça. Il n'y a pas d'âge légal pour avoir un enfant à ce que je sache. J'ai quinze ans. Je sais je fais plus, mais j'en ai connu des vertes et des pas mûres et croyez-moi, ce que j'ai vécu, ça use. En fait je ne les aurai que dans quatre mois, pour la naissance du bébé. Quinze, ça fait mieux que quatorze pour être mère, non ? Je ne sais pas pourquoi je vous parle, je ne suis pas sûre que votre tête me revienne, en fait. Je n'aime pas les rousses. Ni les femmes qui portent des lunettes. Si vous m'aviez précisé ça au téléphone, je veux dire pour la couleur de cheveux, je ne pense pas que j'aurais accepté de vous voir. C'est naturel ou c'est une teinture ? Bon, je vois, vous êtes du genre « Je ne parle pas, je suis là pour écouter », j'en ai fréquenté des femmes comme vous. J'ai été en foyer, j'en ai vu défiler des nanas qui essayaient de me tirer les vers du nez. Je perçois bien les gens, vous savez. Je fonctionne à l'instinct, j'y ai été contrainte. Je n'ai jamais pu faire confiance à quiconque, sauf aux filles de la bande. Elles, elles savent vraiment qui je suis, elles connaissent tout de mon âme, elles m'apprécient ainsi. Avec les autres, les gens de l'extérieur, avec vous par exemple, je joue les dures. C'est plus simple. Je vous expliquerai pourquoi je suis comme ça un autre jour, si on se revoit.
Depuis la parution de ce foutu article de Time Magazine, ils sont tous venus. Des journalistes du Gloucester Diary d'abord, puis d'autres, de Boston, et de New York aussi. Ça vous épate, hein ? Il y a eu la radio, la télé, et même des reporters pour Internet. Je ne savais pas qu'ils avaient des reporters sur Internet. Ils sont à peine plus âgés que nous, mais ils se laissent pousser la barbe pour avoir l'air vieux. C'est un peu ridicule si vous voulez mon avis. Bref, ils voulaient nous voir, faire des interviews, nous photographier, nous filmer. « Même de dos, ça ira », ils disaient. Enregistrer nos voix. Ça nous a fait bizarre. D'habitude, il n'y a pas grand monde qui vient jusqu'ici. Il faut dire qu'il ne se passe jamais rien de spécial à Gloucester. Nos vies n'intéressent personne. Du moins jusqu'à maintenant. La Fox a proposé de payer pour qu'on raconte. Mais on n'a pas voulu. On s'est concertées, on s'est parlé. On a décidé de ne pas le faire. Kylie a failli dire oui, mais je l'ai regardée droit dans les yeux. Je lui ai dit : « Tu ne peux pas choisir toute seule, on a toujours fait les choses ensemble. » Elle a fini par approuver. En même temps, je comprends qu'elle ait été tentée. Son père s'est barré avec une pouffiasse quand elle était petite et sa mère galère avec trois boulots pour payer les traites de la baraque. C'est vrai qu'elle en aurait eu bien besoin des chèques de la Fox, Kylie, ne serait-ce que pour le bébé. Il paraît que ça coûte pas mal de pognon en fait. Rien que pour les couches, des centaines de dollars par an ! Mais on lui a toutes dit, enfin, surtout moi, qu'il ne fallait pas s'en faire pour ça. On va s'arranger autrement. On va se débrouiller. L'argent de la Fox aurait tout sali.

Challenge 3%
Rentrée Littéraire 2011
RL2011b
16/21

50__tats
8/50 : Massachussets
L'histoire se situe à Gloucester, ville de pêcheurs du Massachussets 

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30 octobre 2011

Famille modèle – Eric Puchner

famille_mod_le Albin Michel – août 2011 – 544 pages

traduit de l'américain par France Camus-Pichon

Titre original : Model Home, 2010

Quatrième de couverture :
« Deux jours après que sa voiture – une Chrysler LeBaron avec sièges en cuir et options haut de gamme – eut disparu de l’allée du garage, Warren Ziller longeait discrètement les demeures cossues de ses voisins, s’appliquant à boiter au même rythme que son chien. »
Après La Musique des autres, recueil de nouvelles inventives et déroutantes, Eric Puchner réussit un premier roman saisissant de drôlerie et d’intelligence. Sur le ton de la tragicomédie, il raconte la chute de la famille Ziller, et plus particulièrement du père, Warren, qui a délaissé le bonheur paisible du Wisconsin pour la Californie du rêve américain. Mais rien ne se passe comme prévu et Warren ne peut avouer à sa femme et à ses trois enfants qu’il a investi toutes leurs économies dans un projet immobilier qui vient de tourner au désastre… Un mensonge qui ne sera pas sans conséquences.
Au cœur de ce fiasco, entre hilarité et désespoir, Puchner fait preuve d’une parfaite maîtrise du récit. Caustique et brillant, Famille modèle nous offre un portrait original et émouvant de la condition humaine.

Auteur : Professeur de littérature à l’université, Eric Puchner est l’auteur de La Musique des autres (2008), un recueil de nouvelles très remarqué.
Famille modèle, son premier roman, a été unanimement salué par la critique américaine en 2010.

Mon avis : (lu en octobre 2011)
C'est encore l'histoire d'une famille américaine, une famille attachante, mais plutôt originale...
La « Famille modèle », c'est la famille Ziller. Le père c'est Walter lorsque l'histoire commence il vient de se faire saisir sa voiture car il a investi toutes les économies de la famille dans un projet immobilier « foireux »... Et il n'a pas encore eu le courage de l'avouer à sa famille...
La mère Camille travaille comme réalisatrice de spots publicitaires sur la contraception.
Le fils aîné, Dustin est un garçon intelligent, beau et charmeur, il se prépare à partir à l'université. Avec des amis, ils ont créé un groupe de musique. Dustin s'imagine devenir un jour une star du punk. La fille de la famille, c'est Lyle, elle est toujours dans ses livres. Elle n'aime pas la Californie et la plage car sa peau de rousse ne lui permet pas de s'exposer au soleil. Elle est en conflit avec ses parents.
Le petit frère, Jonas est le mal-aimé, il a des idées étranges et morbides et qui s'habille en orange de la tête aux pieds. Et pour terminer, il y a le vieux chien de la famille Mister Leonard.
Le lecteur va suivre durant presque deux ans les tribulations de la famille Ziller, les déboires du père vont rejaillir sur toute la famille et entraîner sa chute...
C'est un livre qui se lit facilement, le style est fluide, le ton enjoué, la famille est attachante et j'ai été à la fois inquiète et pressée de connaître le dénouement de l'histoire pour savoir comment chacun des membres la famille Ziller allait pouvoir se sortir des problèmes et des tuiles que la famille avait accumulées... Je vous engage donc à découvrir ce premier roman.

Extrait : (début du livre)
Deux jours après que sa voiture – une Chrysler LeBaron avec sièges en cuir et options haut de gamme – eut disparu de l'allée du garage, Warren Ziller longeait discrètement les demeures cossues de ses voisins, s'appliquant à boiter au même rythme que son chien. Le brouillard qui enveloppait
Buggy Whip Lane embuait ses lunettes. On était en juin, mois des matins brumeux ; les lianes des bougainvillées grimpaient à l'assaut des poteaux télégraphiques, accrochées aux fils telles des guirlandes de Noël. Warren tirait sur la laisse de Mister Leonard, s'efforçant de suivre l'allée cavalière en bordure de la route. Une rassurante odeur de crottin montait des copeaux de bois à ses pieds. Il passa devant chez les Hathaway, les Wong, les Dunkirk, les Temple et les Starchild aux maisons blanches comme des dents, que seuls un cactus solitaire, un cerf en bronze dans le jardin ou une planche de surf appuyée au mur distinguaient de leurs voisines. Ces planches de surf étaient fascinantes. On les croyait prêtes à tomber, et elles restaient debout. Après trois ans dans le quartier, leur vue lui donnait encore le frisson. Lorsqu'il tentait de définir ce que la Californie représentait pour lui, la distance incommensurable qu'il avait parcourue depuis leWisconsin, Warren pensait toujours à ces magnifiques jouets en équilibre instable.
Mister Leonard s'immobilisa sur l'allée cavalière pour inspecter un rocher et se mit à chantonner. Une mélopée déchirante, comme pour inciter le rocher à chanter en duo avec lui. L'animal était vieux et perclus d'arthrite, mais l'idée qu'il puisse perdre la raison n'avait pas effleuré Warren. Pour un chien, il paraissait intelligent et plein de ressources, capable de retrouver les chaussures perdues ou d'ouvrir les portes d'un coup de patte.
« Vous n'avez rien remarqué d'anormal chez Mister Leonard ? » demanda Warren en rentrant chez lui. Les enfants étaient assis ensemble autour de la table de la cuisine, sûrement un effet du hasard. Une odeur de pieds et de McDo flottait dans la maison. Mister Leonard boitilla jusqu'à son écuelle et contempla sa maigre ration de croquettes.
« Mis à part le fait de chanter devant les rochers ? » répondit Lyle qui se coupait les ongles dans une chaussure de sport posée sur le sol. La sienne, apparemment.
« Donc tu as remarqué ?
– Devant chaque rocher. C'est plus fort que lui.
– Quelqu'un lui a peut-être donné du LSD, suggéra Jonas.
– Ça m'étonnerait, dit Warren.
– Est-ce qu'il saute par les fenêtres en croyant qu'il va s'envoler ? »
Dustin s'esclaffa. « C'est un mythe.
– Ah bon, les chiens ne volent pas ? » ironisa Lyle en posant son coupe-ongles sur la table.
Camille, la femme de Warren, leva les yeux de son évier.
« Je ne trouve pas ça drôle.
– Moi je trouve ça fabuleux, répliqua Dustin. Qu'il puisse rencontrer l'amour si tard dans l'existence.
– Au Vietnam, intervint Jonas, on tue les chiens quand ils ne servent plus à rien et on les mange. Il y a une recette de “chien aux sept sauces”.
– Ça suffit, les garçons ! s'écria Camille.
– Oui, approuva Lyle. Mister Leonard vous entend. »
Conscient qu'on parlait de lui, l'animal s'approcha de la table en traînant la patte et en agitant la queue. Dustin se pencha vers lui.
« Il y a si longtemps que je t'aime. Voyons à quelle sauce je vais te manger. »
Venant s'accroupir près de Mister Leonard pour lui caresser la tête, Camille foudroya ses enfants du regard. « J'espère que vous regretterez toutes ces moqueries, quand ce sera votre tour de chanter devant les rochers. »
Un silence coupable s'installa autour de la table. Warren eut pour une fois l'occasion d'observer ses trois enfants.
Dustin, sur le point d'entrer à l'université et torse nu comme à son habitude, engloutissait un Egg McMuffin qu'il avait dû acheter en revenant de sa séance matinale de surf, et se préparait pour une nouvelle journée de répétitions assourdissantes dans le garage avec son groupe. Lyle, seize ans, rouquine et misanthrope, portait un T-shirt avec l'inscription MORT AUX SANDWICHS en travers de la poitrine, dernière protestation en date contre les campagnes publicitaires de l'industrie agroalimentaire. Jonas, onze ans et obsédé par la mort…Que dire de Jonas ? Chaque matin il emplissait son bol de muesli, puis passait cinq minutes à enlever tous les raisins secs et les morceaux de dattes avant d'en recouvrir les céréales. Il préférait savoir où ils étaient, pour «ne pas tomber dessus parsurprise ». Ce jour-là il avait revêtu un coupe-vent orange sur un T-shirt de la même couleur. Le cœur de Warren se serra ; le désespoir le gagna. Il jeta un coup d'œil sous la table : jean de velours orange et, bien visibles, dépassant des mocassins de bateau, deux chaussettes couleur corail.
« Jonas, tu es orange des pieds à la tête. »
L'intéressé opina du chef.
« Il affirme sa personnalité », déclara Lyle.
Dustin donna à Jonas une tape sur l'épaule. « Bravo, grâce à toi les autres membres de la famille se sentent normaux. »
Warren regarda son fils orange retirer les raisins secs de son muesli. Il avait assez de soucis comme ça sans s'inquiéter pour la santé psychique de Jonas. « Tu ressembles à une carotte.
– Merci », répondit poliment Jonas.
Warren fronça les sourcils. Il prit la première page du journal et se trouva face à Mandy Rogers, la fillette handicapée mentale qui avait disparu de l'école. Les recherches duraient depuis deux semaines. Sa photo était placardée dans toute la ville : un visage lisse, genre marsouin, qui vous souriait sous un chapeau de cow-boy. Inquiétant et omniprésent. Chaque jour, pour aller au bureau, Warren passait en voiture devant la maison des Rogers et son escadron de camions hérissés d'antennes paraboliques.
« Si seulement on retrouvait le cadavre de cette malheureuse…
– Qui te dit qu'elle est morte ? lança Camille. Tu ne pourrais pas être un peu moins morbide…
– Parce que tu crois qu'elle a fait une fugue ?
– C'est vrai, maman, renchérit Lyle. Tu crois qu'elle attend au bureau des objets trouvés ?
– Et si c'était le type qui a volé la Chrysler ? suggéra Dustin.
– Ça m'étonnerait. Les voleurs de voitures ne kidnappent pas les enfants. »
Warren prononça ces mots sans ciller. Alors que les voisins laissaient leurs planches de surf sans surveillance dans le jardin, sa famille l'avait cru sur parole quand il avait annoncé qu'on venait de leur voler la Chrysler. Tout avait paru si facile que c'en était affligeant. Un coup de téléphone bidon à la police, un tour en ville pour porter plainte. (En réalité, il avait passé l'après-midi au bureau.) Il avait endormi leurs soupçons en évoquant les bandes de malfaiteurs qui sévissaient dans les résidences sécurisées, où tout le monde savait que les gens laissaient les clés sur leur voiture. Il avait traité les familles d'Herradura Estates de « doux rêveurs ».
À vrai dire, il avait nié l'évidence pour la Chrysler. Il espérait – bien qu'il n'ait pas fait un seul versement en six mois, ignorant les rappels de plus en plus secs et menaçants – que la société de recouvrement l'oublierait. Au lieu de quoi elle avait envoyé quelqu'un la nuit, pendant qu'il dormait.
Quand il était sorti dans l'allée avec Mister Leonard, il ne restait qu'une tache d'huile à l'emplacement de la voiture. Cette tache était le signe avant-coureur des ennuis à venir. Les meubles allaient suivre, le nouveau lave-linge Maytag, et même la maison. Dustin termina son petit-déjeuner, lécha la sauce qui avait coulé sur son poignet. Réflexe si enfantin, si innocent et spontané que Warren ravala son angoisse. Il protégerait cette innocence quoi qu'il lui en coûte. S'il fallait mentir à sa famille jusqu'à ce qu'il trouve le moyen de sortir de ce pétrin, il mentirait.

 

Challenge 3%
Rentrée Littéraire 2011
RL2011b
15/21

Challenge 100 ans de littérature américaine 2011
challenge_100_ans

50__tats
7/50 : Wisconsin
Le père a quitté le Wisconsin pour la Californie

Lu dans le cadre du Challenge Défi Premier roman
d_fi_du_1er_roman

 

29 octobre 2011

Freedom – Jonathan Franzen

freedom Éditions de l'Olivier – août 2011 – 718 pages

traduit de l’américain par Anna Wicke

Titre original : Freedom, 2010

Quatrième de couverture :
Patty Berglund est-elle la femme idéale ? Pour Walter, son mari, la réponse ne fait aucun doute : c’est oui. Épouse aimante, mère parfaite, Patty a tout bon. Mais qu’en pense-t-elle ? En renonçant à Walter, ce « bad boy » dont elle était amoureuse – et qui se trouve être le meilleur ami de Walter –, Patty a peut-être commis l’erreur de sa vie. Freedom raconte l’histoire de ce trio et capture le climat émotionnel, moral et politique des États-Unis entre 1970 et 2010 avec une incroyable virtuosité.
Anatomie d’un mariage et d’une famille – les Berglund –, ce livre analyse les illusions, les déceptions et les compromis d’une génération de baby-boomers qui avaient rêvé un jour de changer le monde. Mais c’est aussi un acte d’accusation implacable à l’égard d’une nation qui a cessé depuis longtemps d’incarner ses propres valeurs. Qu’avons-nous fait de notre liberté ? se demandent les personnages de Jonathan Franzen. Et quel monde laisserons-nous à nos enfants, qui nous ressemblent si peu ? Pendant ce temps, les États-Unis livrent en Afghanistan et en Irak leurs propres guerres napoléoniennes, tentant d’imposer cette même liberté par la force.

Auteur : Jonathan Franzen, né à Western Springs (Illinois) en 1959, a passé son enfance dans une banlieue de Saint Louis (Missouri). Après des études au Swarthmore College (Pennsylvanie) et à la Freie Universität de Berlin, il travaille quelques années dans le laboratoire de sismologie à l'université d'Harvard, comme assistant chercheur en géologie. Jusqu'au jour où il renonce à une carrière scientifique pour la littérature.
Avec trois romans La Vingt-Septième Ville (1988), Strong Motion (1992), LesCorrections (2001) il est distingué par le New Yorker comme l'un des « vingt écrivains pour le XXIe siècle » ainsi que par le magazine Granta. Il reçoit en 1998 le Whiting Writer's Award et, deux ans plus tard, l'American Academy's Berlin Prize.

Mon avis : (lu en octobre 2011)
C'est la première fois que je lisais cet auteur américain.

A travers un couple assez représentatif des États-Unis, Patty et Walter Berglund, Jonathan Franzen nous décrit sur trois générations de 1970 à 2010, les illusions et les désillusions du peuple américain avec en toile de fond les évènements politiques et économiques du monde.
Patty était en train de devenir championne universitaire de basket-ball lorsqu'elle rencontre à l’université du Minnesota Walter et Richard, deux copains très différents l'un de l'autre. Walter est travailleur, gentil, prêt à aider son prochain. Richard est un bad boy, séducteur, rockeur et égoïste. Patty est très attirée par Richard, mais c'est avec Walter qu'elle épousera. Elle se consacrera alors à sa famille sa fille Jessica et son fils Joey. Elle accueillera chez elle très souvent Connie la fille d'une voisine mère célibataire. La famille idéale ? Et pourtant, vingt ans plus tard, c'est la désillusion. Patty se serait-elle trompée en épousant Walter ? Le lecteur assiste au délitement du couple de Patty et Walter, de leur famille...
J'ai eu un peu de mal à entrer dans ce livre et par moment j'y ai trouvé des longueurs. C'est grâce au Read-A-Thon que j'ai réussi à vraiment entrer dans ce livre, à le terminer et à finalement plutôt l'apprécier.

Extrait : (début du livre)
Les nouvelles concernant Walter Berglund ne furent pas découvertes dans un quotidien local – Patty et lui étaient partis pour Washington deux ans plus tôt et ils ne signifiaient dorénavant plus rien pour St. Paul – mais la bonne société urbaine de Ramsey Hill n'était pas loyale à sa ville au point de ne pas lire le New York Times. Selon un long article vraiment peu flatteur de ce journal, Walter avait assez gravement mis en péril sa vie professionnelle dans la capitale du pays. Ses anciens voisins eurent bien du mal à concilier les mots et les expressions le qualifiant dans l'article (« arrogant », « autoritaire », « corrompu sur le plan éthique ») avec le cadre de la 3M dont ils gardaient le souvenir, généreux et souriant, au visage rougeaud, qui se rendait toujours à son travail en bicyclette, remontant Summit Avenue sous la neige de février ; il paraissait bien étrange que Walter, qui était plus vert que Greenpeace et dont les racines étaient rurales, pût maintenant avoir des ennuis pour collusion avec l'industrie du charbon et mauvais traitements envers les gens de la campagne. Mais il y avait toujours eu quelque chose de bizarre chez les Berglund.
Walter et Patty étaient les pionniers de Ramsey Hill – les premiers jeunes diplômés de l'université à acheter une maison dans Barrier Street depuis que le cœur historique de St Paul avait commencé à connaître des jours difficiles quelque trois décennies plus tôt. Ils avaient eu cette maison victorienne pour une bouchée de pain puis s'étaient échinés pendant dix ans à la rénover. Au début, une personne extrêmement déterminée mit le feu à leur garage et fractura à deux reprises leur voiture avant qu'ils ne le fassent reconstruire. Des motards à la peau tannée par le soleil envahissaient le terrain vague qui se trouvait de l'autre côté de la ruelle pour y boire de la Schlitz et y griller des saucisses, tout en faisant rugir leurs moteurs aux petites heures de la nuit, jusqu'au moment où Patty sortait en survêtement pour leur dire, « Hé les gars, ça va comme vous voulez ? » Patty ne faisait peur à personne, mais elle avait été une athlète d'exception au lycée puis à l'université et elle possédait encore une sorte d'intrépidité sportive. Dès la première journée passée dans le quartier, elle avait été désespérément voyante. Grande, coiffée d'une queue-de-cheval, d'une jeunesse absurde, faufilant sa poussette entre les voitures désossées, les bouteilles de bière cassées et les vieilles plaques de neige souillées de vomi, elle aurait très bien pu transporter sa journée heure par heure dans les filets suspendus à sa poussette. Derrière elle, les préparatifs, gênés par le bébé, d'une matinée de courses, elles-mêmes gênées par le bébé ; devant elle, un après-midi à écouter la radio publique, son livre de cuisine du Silver Palate, des couches en tissu, du composé à joints, de la peinture au latex ; ensuite, quelques pages du livre Goodnight Moon, et enfin, un petit verre de zinfandel. Elle était déjà totalement ce qui n'était qu'un balbutiement dans cette rue.

Challenge 2%
Rentrée Littéraire 2011
RL2011b
14/14

Challenge 100 ans de littérature américaine 2011
challenge_100_ans

50__tats
6/50 : Minnesota
Patty rencontre Walter et Richard à l'université du Minnesota

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27 octobre 2011

Mots de tête – Dominique Resch

 Lu dans le cadre de de Critique en Masse de Babelio
en partenariat avec les éditions Autrement

mots_de_t_te Autrement – août 2011 – 152 pages

Quatrième de couverture :
"Prof n'est pas un vrai métier. C'est une discipline sportive. Une épreuve d'endurance. Un marathon où le plus teigneux gagne à la fin."
Chaque jour, je retrouve Tonio, Nadir, Jérémy et les autres. Chaque jour, dans ce lycée des quartiers Nord de Marseille, je m'apprête à vivre l'inattendu : les rencontres OM/PSG qui rythment la vie et le moral de la classe, les samoussas préparés par Hafoussouate qui réveillent mes papilles, l'arrivée du nouveau surveillant en béton armé qui chancelle au bout d'une semaine, Tonio qui perturbe allègrement la répétition de Cyrano de Bergerac, et cette course à vélo où les élèves foncent à folle allure dans un décor de cinéma...
En une vingtaine de séquences étonnantes, drôles et plus vraies que nature, l'auteur dévoile son goût passionné pour l'enseignement grâce à un regard à la fois lucide et attendri.

Auteur : Dominique Resch est professeur de français, d'histoire-géographie et d'éducation civique dans un lycée professionnel des quartiers Nord de Marseille.

Mon avis : (lu en octobre 2011)
Ce livre est écrit par un professeur de lycée professionnel en banlieue de Marseille. Il raconte son quotidien dans de courts chapitres. Une vingtaine d'épisodes, drôles ou attendrissants qui nous raconte la réalité de l'enseignement dans un cours de français ou d'histoire-géo en lycée professionnel.
Les anecdotes sont variées, parfois effrayantes comme celle où un coup de feu est tiré dans la classe, amusantes quand le professeur apprend à Tonio à respecter sa mère ou à Loïc à respecter les homosexuels, Dominique Resch donne également son palmarès des « bons mots » de ces élèves...
Ce livre se lit très facilement et l'on sent l'attachement du professeur pour ses élèves. J'ai passé un très bon moment de lecture.

Merci Babelio et les éditions Autrement pour ce partenariat.

Extrait : (début du livre)
Je connais tout.
La superficie du Groenland au centimètre carré près, le poids de l'armure de Bayard au gramme près et le temps de digestion de la loutre des Pyrénées à la seconde près.
Tout.
Je sais absolument tout.
Si un conflit vient à éclater entre l'Irlande de Nord et la Corée du Sud, non seulement je sais exactement c'est la faute à qui mais en plus je sais qui va avoir gain de cause et de quel côté est Dieu.
Tout.
Normal je suis prof.

Si le prof doute, sortez les sarbacanes et envoyez les boulettes. Du coup, pas de problème : je connais tout. Je maîtrise tout. Je parle comme un livre ouvert. Et je ne doute jamais de rien.
Jamais.
Un prof qui doute, c'est une cible. On raconte n'importe quoi aux apprentis profs quand ils apprennent le métier : quelqu'un qui enseigne aurait le droit de douter, voire de se tromper comme tout le monde... Bien sûr que non. Tout le monde a le droit de commettre des erreurs – même les médecins -, mais pas les profs. S'aider d'un dictionnaire ou de n'importe quel bouquin afin de pouvoir répondre à la question un peu pointue d'un élève, c'est la meilleure façon de devenir, oui, une cible. Le prof doit parler comme un livre ouvert parce qu'il a la science infuse. C'est simple. En classe, en cas de doute, je préfère mille fois inventer n'importe quoi que vérifier ma réponse par une aide extérieure. Le prof qui pompe, c'est zéro. Déjà qu'il lui arrive d'être noté par un inspecteur (ça, c'est pas clair), s'il se met à tricher, ce n'est plus possible.

 

 

Challenge 2%
Rentrée Littéraire 2011
RL2011b
13/14

 

Challenge le nez dans les livres
challenge_le_nez_dans_les_livres

La Lectrice : 2/2

 

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18 octobre 2011

Les vaches de Staline – Sofi Oksanen

Lu en partenariat dans le cadre des
Matchs de la Rentrée Littéraire de Priceminister
les matchs de la rentrée littéraire

les_vaches_de_Staline Stock – septembre 2011 – 528 pages

traduit du finnois par Sébastien Cagnoli

Titre original : Stalinin lehmät, 2003

Quatrième de couverture :
Les « vaches de Staline », c’est ainsi que les Estoniens déportés désignèrent les maigres chèvres qu’ils trouvèrent sur les terres de Sibérie, dans une sorte de pied de nez adressé à la propagande soviétique qui affirmait que ce régime produisait des vaches exceptionnelles. C’est aussi le titre du premier roman de Sofi Oksanen, dont l’héroïne, Anna, est une jeune Finlandaise née dans les années 1970, qui souffre de troubles alimentaires profonds. La mère de celle-ci est estonienne, et afin d’être acceptée, cette femme a tenté d’effacer toute trace de ses origines, et de taire les peurs et les souffrances vécues sous l’ère soviétique.
Sofi Oksanen décrit avec une grande puissance d’évocation les obsessions de ces deux femmes : Anna ne pense qu'à contrôler l'image de son corps, tandis que sa mère raconte sa rencontre avec « le Finlandais », à Tallinn, dans les années 1970, avec une sorte de distance glaçante, comme si sous ce régime de surveillance, la peur s'infiltrait jusque dans les rapports de séduction. Ne serait-ce pas ce passé qui hante encore le corps de sa fille ? 

Auteur : Sofi Oksanen est née en Finlande en 1977, d’une mère estonienne et d’un père finlandais. Elle est devenue en trois romans et quelques pièces de théâtre un personnage incontournable de la scène littéraire finlandaise. Purge a marqué la consécration de l’auteur, qui a reçu en 2008 l’ensemble des prix littéraires du pays, mais le roman a également enrichi le débat historiographique sur cette période de l’occupation soviétique.

Mon avis : (lu en octobre 2011)
Ce livre est le premier roman de Sofi Oksanen, publié en 2003 en Finlande.
Comme dans Purge, Sofi Oksanen revient sur l'histoire de l'Estonie de la deuxième guerre mondiale à aujourd'hui. Une mère Katariina et une fille Anna, deux époques, les années 70 et de nos jours, deux pays l'Estonie et la Finlande.
Anna, la narratrice, nous décrit sa maladie, sa "boulimarexie", elle est à la fois boulimique et anorexique. Elle nous décrit longuement et sans nous épargner aucun détail ses habitudes obsessionnelles autour de la nourriture, un travail à plein temps pour réussir à se maintenir à 45 kg. Un comportement qui a commencé alors qu'elle avait dix ans et qui dure depuis quinze ans...
Pour expliquer le comportement d'Anna, Sofi Oksanen revient (à la 3ème personne du singulier) sur le passé, d'abord dans les années 70, Katariina, jeune ingénieur estonienne se marie avec un Finlandais et après de nombreuses démarches administratives quitte l'Estonie pour la Finlande. A cette époque, après l'invasion allemande en 1939, puis soviétique en 1944, l'Estonie est devenue une république socialiste intégrée dans l'URSS. Katariina est la mère d'Anna. Dès son installation en Finlande, elle va tout faire pour gommer son origine estonienne. Elle interdit à Anna, née en Finlande, de parler estonien et d'avouer son origine estonienne, elle l'encourage à être une vraie finlandaise. Mais pourtant tous les étés, Katariina et Anna prennent le bateau pour Tallinn, et se rendent à la campagne, là où vit Sofi la grand-mère d'Anna.
Au milieu du livre, Sofi Oksanen remonte encore plus le temps, elle revient dans les années 40 et l'enfance de Katariina avec l'occupation allemande, puis soviétique, les déportations en Sibérie...

Ce livre est composé de chapitres courts qui se lisent plutôt facilement même si j'ai eu une impression d'un livre fourre-tout car il accumule beaucoup d'anecdotes qui nous révèlent les réalités de l'Estonie durant cette longue période de la Seconde Guerre Mondiale à nos jours. Le livre alterne le présent et les passés, on repère assez bien la période dont il est question car le passé est toujours daté.
Ce côté brouillon et fourre-tout du livre reflète parfaitement l'état d'esprit d'Anna et sa difficulté identitaire. Tout se bouscule autour d'elle, elle se sent pas totalement Finlandaise, elle se sent Estonienne mais n'ose pas se l'avouer et surtout l'avouer aux autres. L'Estonie a été longtemps soviétique malgré elle, Anna est Finlandaise malgré elle. Le refus de son origine estonienne imposé par sa mère est, pour elle, impossible à avaler...

J'ai trouvé très savoureuse l'explication du titre de ce livre : Les vaches de Staline, c’est comme cela que les Estoniens déportés en Sibérie appelaient les chèvres maigres qui se trouvaient là-bas. Ils se moquaient ainsi de la propagande soviétique qui racontait que le régime produisait des vaches exceptionnelles. Anna est aussi maigre qu'une vache de Staline.

Merci à Priceminister pour ce partenariat, qui m'a permis de découvrir ce livre très intéressant et touchant qui ne laisse pas indifférent.

Extrait : (début du livre)
MA
PREMIÈRE
FOIS, c’était différent. Je croyais que ce serait atroce, compliqué, sale et gluant. Je croyais que mes entrailles cracheraient du sang et que j’aurais deux fois plus mal au ventre. Je croyais que je n’y arriverais jamais, que je ne pourrais pas, que je ne voudrais pas, mais quand les premiers craquements de mes abdominaux me sont parvenus aux oreilles, mon corps  en a décidé pour moi. Il n’y avait pas d’alternative.
C’était divin.
La flamme du briquet a fait scintiller mes yeux à l’éclat fatigué. Ma première cigarette après ma première fois. Ça aussi, c’était divin. Tout était divin.
La seule chose qui l’emportait, c’était la satisfaction et le triomphe. J’avais peut-être la voix un peu rocailleuse et éraillée, mais bon.
Et j’ai su qu’il y aurait une deuxième fois. Une troisième. Une centième. A chaque fois, bien sûr, ça ne se passerait pas comme ça. Pour certains, la première fois reste la dernière, mais pas pour ceux qui sont bons à ça et bons pour ça.
Moi, j’ai été bonne à ça tout de suite.
Certes, mon inexpérience m’a fait vomir dans le lavabo, la première fois. La deuxième fois encore. Peut-être que la lunette des WC était un peu trop basse, humiliante.

Déjà lu du même auteur : purge_prixfemina_etranger Purge

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