Automne – Mons Kallentoft
Éditions du Rocher - mars 2011 - 475 pages
traduit du suédois Max Stadler et Lucile Clauss
Quatrième de couverture :
Jerry Petersson est un riche avocat parvenu. Tout le monde le déteste. Aussi, quand on retrouve son cadavre dans les douves du château qu'il vient d'acheter, personne n'est étonné. Malin mène l'enquête, qui l'amène sur l'île de Ténérife. Un dépaysement dont elle a bien besoin. Rien ne va plus chez elle.
C'est l'automne à Linkôping. Il pleut, le temps est maussade et froid. Malin, maintenant bien connue du public français, est toujours aussi fragile. Elle devra affronter ses vieux démons et sa solitude pour se lancer aux trousses du tueur.
Auteur : Mons Kallentoft est né en 1968 en Suède. Journaliste et auteur, il a déjà publié cinq romans qui ont reçu de nombreux prix. Vendus à 500 000 exemplaires et traduits en 19 langues, Hiver et Eté ont connu un succès retentissant dès leur parution.
Mon avis : (lu en avril 2011)
C'est avec « Hiver » que j'avais fais connaissance avec la commissaire Malin Fors avec beaucoup de plaisir. Après la canicule de « Été », j'avais quitté Malin et Tove, sa fille, qui avaient vécu le pire.
Nous retrouvons dans « Automne », Malin Fors en pleine dépression, elle a essayé de se remettre avec le père de Tove, Jan, pompier pour donner à sa fille un foyer stable. Malheureusement, c'est un échec, et elle s'est mise à boire de plus en plus pour supporter son quotidien.
Le livre est assez très long à démarrer. En effet, l'auteur commence par nous présenter tous les personnages du livre, la victime, les enquêteurs, les suspects et il y a également des retours sur le passé. Ce n'est qu'au bout d'une soixantaine de pages que Jerry Petersson, riche avocat parvenu, est retrouvé mort dans les douves du château de Skogså qu’il venait de racheter à la famille Fågelsjö, une famille de nobles propriétaires de ce château depuis près de cinq cent ans. Avec son équipe d'enquêteurs et leur soutien Malin va malgré tout mener l'enquête. Celle-ci l'emmènera jusqu’à Ténérife, là où habitent ses parents qu'elle n'a pas revu depuis trois ans.
L'enquête policière est plutôt bien menée malgré Malin en proie à son problème d'alcool et ses démons du passé. Comme dans les deux premiers tomes, Malin entend la voix des morts (paragraphes en italiques) ce qui donne des indices au lecteur en avant première.
J'ai cependant été un peu déçu par ce troisième épisode, je l'ai trouvé brouillon, le mal-être de Malin m'a rendue mal à l'aise et le climat automnale pluvieux et humide n'a pas arrangé les choses... Cependant, j'attends avec impatience la conclusion de l'histoire avec « Printemps » (qui sortira à l'automne prochain), car je me pose encore beaucoup de questions sur Malin.
Extrait : (page 13)
Lentement, lentement, dans la nuit. Elle accélère juste ce qu'il faut pour ne pas partir en tête-à-queue. Les mains tremblantes sur le volant. Il fait sombre derrière les vitres de la voiture, sombre et humide. La tempête est si forte que la pluie tombe à l'horizontale. Le pare-brise pleure des larmes noires, contre lesquelles les essuie-glaces ne peuvent rien. Malin Fors roule sur un chemin forestier. Les branches s'accrochent à la voiture comme les tentacules noueux de quelque animal préhistorique. Elle retire une main du volant, ralentit, se frotte les yeux, et se persuade que ces gouttes sur ses joues ne sont que des gouttes de pluie. Et rien d'autre. A respirer l'air vicié de la voiture, elle ne se sent pas très bien. La pluie tambourine sur le toit blanc de la voiture. Le bruit couvre celui du moteur, et semble crier à Malin : "Tu as fait ton choix, tu ne peux plus revenir en arrière. Ce qui est fait est fait, Malin Fors !" Elle tremble de tout son corps. Le visage de Jan danse devant le pare-brise, celui de Tove aussi. Le visage de l'adolescente est effrayant de pâleur, et ses contours apparaissent dans la sombre nuit d'automne. A chaque fois que Tove essaie de parler, sa voix disparaît dans le fracas de la grêle sur le toit. Les vêtements mouillés de Malin lui collent au corps. Elle distingue maintenant les lumières de Linköping qui ondulent et grandissent dans la nuit. Elle accélère alors et pense : "les dés sont jetés, je ne peux plus rien y faire." Le visage de Jan est toujours là devant elle. Il n'a pas l'air triste, ni même en colère, seulement fatigué. Cela l'effraie.
Déjà lu du même auteur :
Lu dans le cadre du Défi Scandinavie noire
Suède : Mons Kallentoft
Lu dans le cadre du Challenge Voisins, voisines
Suède
Lu dans le cadre du Challenge Viking Lit'