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A propos de livres...
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21 septembre 2011

Une pièce montée – Blandine Le Callet

Lu dans le cadre Swap à 2 PAL swap___2__lLecture commune avec Mrs Pepys
et Astrid

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Stock – janvier 2006 – 320 pages

Livre de poche - avril 2007 – 252 pages

Quatrième de couverture :
" La pièce montée arrive, sur un plateau immense porté par deux serveurs. Vincent voit osciller au rythme de leur marche cette tour de Babel en choux à la crème, surmontée du traditionnel couple de mariés. Il se dit : C'est moi, ce petit bonhomme, tout en haut. C'est moi. Il se demande qui a pu inventer un gâteau aussi ridicule. Cette pyramide grotesque ponctuée de petits grains de sucre argentés, de feuilles de pain azyme vert pistache et de roses en pâte d'amande, cette monstruosité pâtissière sur son socle de nougatine. Et ce couple de mariés perché au sommet, qu'est-ce qu'il symbolise, au juste ? Les épreuves surmontées à deux ? L'ascension périlleuse jusqu'au septième ciel ? La prétention de ceux qui s'imaginent que l'amour va durer
toujours ? "

Auteur : Blandine Le Callet est née en 1969. Une pièce montée est son premier roman.

Mon avis : (lu en septembre 2011)
Avec ce livre se termine nos lectures communes initiées avec le Swap à 2 PAL organisé par Lili Galipette et partagé avec plaisir avec mrs pepys. Ce livre était en commun dans nos PAL respectives avant le début du Swap.
Bérengère et Vincent vont se marier. Bérengère est une jeune fille bon chic bon genre, qui veut un grand mariage. Un mariage devant monsieur le maire et monsieur le curé, avec beaucoup d'invités une belle réception et des belles photos.

Ce livre raconte ce mariage à travers le récit de neuf personnes participant à la fête. Chacun raconte sa journée et ses impressions. Il y a Pauline, 8 ans, nièce de la future mariée et demoiselle d’honneur. Elle trouve injuste que Lucie soit toujours mis derrière sur les photos.
Bertrand, le prêtre, il est fatigué et en proie à des doutes quant à son rôle et sa vocation de prêtre.
Madeleine la grand-mère de la mariée ne supporte pas que ses filles soit toujours derrière elle et l'infantilise. Hélène, la belle sœur, qui se pose des questions sur l'avenir de son couple.
Marie, la sœur de la mariée, la rebelle de la famille, 28 ans et toujours pas mariée. Elle redoute de se retrouver à la table des célibataires.
Vincent, le marié, est pris d’angoisse et de stress prénuptial.
Damien, le dragueur, il fréquente de nombreux mariages et joue à séduire la plus laide de l'assemblée... Il fait un concours avec son copain Yann.

Et pour terminer, Bérangère, la mariée, qui s’occupe plus de la bonne ordonnance de la journée qui doit être parfaite plutôt que de son nouveau mari.
Voilà une galerie de personnages hauts en couleurs qui participent à des scènes amusantes ou attendrissantes. Le lecteur passe sans cesse du rire aux larmes. L'auteur dénonce ainsi le superficiel et l'hypocrisie du paraître. Je me suis beaucoup amusée à lire ce livre.

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Librement adapté du livre, un film a été réalisé par Denys Granier-Deferre en 2009 avec Clémence Poésy, Jérémie Renier, Jean-Pierre Marielle, Danielle Darieux, Christophe Alévêque, Léa Drucker, Julie Depardieu, Julie Gayet, Charlotte de Turckheim, Dominique Lavanant.

Après la lecture du livre, j'ai vu le film qui est plus que « librement adapté », c'est une caricature du livre... On a perdu toute la sensibilité du livre, j'ai été très déçue.

Allons voir maintenant l'avis de Mrs Pepys et d'Astrid.

Extrait : (début du livre)
Pauline
Elle a bien cru qu'on n'y arriverait jamais. Le voyage a été terrible. Elle n'aime pas la nouvelle voiture de papa, à cause de l'odeur du cuir. Elle a failli être malade. Mais on s'habitue, au bout d'un moment.
Les parents n'ont pas arrêté de se disputer. Pas une grosse dispute. Jamais de grosse dispute. Très peu de mots, quelques phrases, sans crier. Ça a duré des heures, tout le temps du voyage, en fait. Elle n'est pas idiote ; elle sait que la dispute a commencé bien avant le départ de Sceaux. On peut dire que ça fait plusieurs semaines, et même plusieurs mois.
De temps en temps, ils font semblant de ne pas se disputer : on va se promener au parc en famille. Pendant deux heures, papa joue avec eux, et maman prend des photos. Ils rient fort, ils sont gais. Ils croient que ça suffit pour qu'elle ne se rende compte de rien. Mais il ne faut pas croire : elle n'est pas idiote.
Elle est très sage. Il faut toujours obéir aux adultes, qui savent ce qui est bien. Parfois, elle trouve que c'est pénible, et même qu'on l'oblige à faire des choses sans intérêt. Mais elle a confiance : les adultes ont toujours raison. Elle obéit sans discuter. D'abord, parce qu'elle veut faire plaisir à maman, qui est tellement contrariée lorsque les enfants sont insupportables. Surtout, parce qu'elle aime bien qu'on ne fasse pas attention à elle, qu'on l'oublie dans son coin. C'est beaucoup plus simple d'être une petite fille sans histoire : on est toujours content d'elle, et on la laisse tranquille.
Tout à l'heure, elle s'est blottie sur la banquette arrière ; elle a attendu que son envie de vomir disparaisse, et elle a écouté la dispute de ses parents, en faisant semblant de dormir. Elle sait que papa a des soucis, et qu'il doit beaucoup travailler parce qu'il a des responsabilités. C'est pour ça qu'il n'est pas souvent à la maison. Mais elle a de la chance d'avoir un papa qui gagne de l'argent. Dans le monde, il y a beaucoup d'enfants malheureux. Il y en a même qui n'ont rien à manger ; il faut penser à eux quand on n'arrive pas à finir son assiette de bœuf bourguignon.
Aujourd'hui est un jour important car elle sera demoiselle d'honneur pour la première fois. Enfin, il y a eu d'autres fois, mais elle était trop petite et elle ne s'en souvient pas. Elle sera demoiselle d'honneur avec Clémence et Hadrien, et tous les cousins. Et il y aura aussi des enfants de l'autre famille. En tout, ils seront douze enfants. Une fois, elle a entendu maman dire à papa "C'est ridicule !" et elle n'a pas compris pourquoi. Après maman a changé d'avis et elle leur a dit que ce serait très mignon, tous ces enfants autour de la mariée.

 

 

 

 

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20 septembre 2011

Le goût des pépins de pommes – Katharina Hagena

Lecture Commune avec
CanelValérie, Enna, AngelbbJules, George, Hebelit

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Éditions Anne Carrière – janvier 2010 – 267 pages

Livre de Poche – avril 2011 – 285 pages

traduit de l’allemand par Bernard Kreiss

Titre original : Der Geschmack von Apfelkernen, 2008

Quatrième de couverture :
A la mort de Bertha, ses trois filles, Inga. Harriet et Christa, et sa petite-fille, Iris, la narratrice, se retrouvent dans leur maison de famille, à Bootshaven, dans le nord de l'Allemagne, pour la lecture du testament. A sa grande surprise, Iris hérite de la maison et doit décider en quelques jours de ce qu'elle va en faire. Bibliothécaire à Fribourg, elle n'envisage pas, dans un premier temps, de la conserver. Mais, à mesure qu'elle redécouvre chaque pièce, chaque parcelle du merveilleux jardin qui l'entoure, ses souvenirs se réveillent, reconstituant l'histoire émouvante, parfois rocambolesque, mais essentiellement tragique, de trois générations de femmes. Katharina Hagena nous livre ici un grand roman sur le thème du souvenir et de l'oubli.

Auteur : Katharina Hagena est née en 1967. Spécialiste de l'œuvre de Joyce, elle enseigne la littérature anglaise et allemande à l'université de Hambourg.

Mon avis : (lu en septembre 2011)
Voilà un livre que je voulais lire depuis longtemps et que je n'avais toujours pas emprunté à la bibliothèque, j'ai donc sauté sur l'occasion d'une Lecture Commune organisée par Canel pour le sortir des rayons... Et, je vous le dit tout de suite, la lecture a été savoureuse comme une bonne pomme...
A la suite du décès de sa grand-mère, Iris hérite de la maison familiale. Elle décide d'y passer quelques jours et les souvenirs de son enfance ressurgissent. A travers les souvenirs d’Iris, le lecteur découvre trois générations de femmes. Les pommes, les groseilles, la nature, les lieux sont l’occasion de nombreux flash-back, et en conclusion nous aurons l’explication d’une tragédie qui a eu lieu dans le passé et qui est juste évoquée durant tout le livre.
Avec cette lecture, je me suis laissé emporter par mes propres souvenirs, je me suis retrouvée enfant dans les maisons de mes grands-mères, j'ai retrouvé les odeurs, les bruits familiers de la maison, du jardin... Et j'ai ressenti de fortes émotions.
J’ai beaucoup aimé les belles descriptions précises et avec beaucoup de sensibilité des fruits, des fleurs et du paysage faites par l’auteur. Elle évoque les événements les plus sensibles avec justesse, et l’humour est également présent avec quelques situations cocasses.
Un moment de lecture savoureux, avec un peu de nostalgie et de l’émotion !

Et maintenant les avis de Canel, Valérie, Enna, AngelbbJules, George, Hebelit

Extrait : (début du livre)
Tante Anna est morte à seize ans d'une pneumonie qui n'a pas guéri parce que la malade avait le cœur brisé et qu'on ne connaissait pas encore la pénicilline. La mort survint un jour de juillet, en fin d'après-midi. Et l'instant d'après, quand Bertha, la sœur cadette d'Anna, se précipita en larmes dans le jardin, elle constata qu'avec le dernier souffle rauque d'Anna toutes les groseilles rouges étaient devenues blanches. C'était un grand jardin, les nombreux vieux groseilliers ployaient sous les lourdes grappes. Elles auraient dû être cueillies depuis longtemps mais lorsque Anna était tombée malade, personne n'avait plus songé aux baies. Ma grand-mère m'en a souvent parlé car c'est elle, à l'époque, qui a découvert les groseilles endeuillées. Il n'y avait plus depuis lors que des groseilles noires et blanches dans le jardin de grand-mère, et toutes les tentatives ultérieures visant à y réintroduire des groseilliers rouges se sont soldées par un échec, leurs branches ne portaient que des baies blanches. Mais cela ne dérangeait personne, les blanches étaient presque aussi savoureuses que les rouges, quand on les pressait pour en extraire le jus, le tablier n'en souffrait pas trop, et la pâle gelée que l'on obtenait luisait de reflets d'une mystérieuse transparence. Comme « des larmes en conserve », disait ma grand-mère. Et aujourd'hui encore, on trouvait sur les étagères de la cave des bocaux de toutes les tailles avec de la gelée de groseilles de 1981, un été particulièrement riche en larmes, le dernier été de Rosemarie. En quête de cornichons au vinaigre, ma mère est tombée un jour sur un bocal de 1945 contenant les premières larmes d'après-guerre. Elle en a fait cadeau à l'Association pour la sauvegarde des moulins, et lorsque je lui ai demandé pourquoi elle donnait la délicieuse gelée de grand-mère à un écomusée, elle a déclaré que les larmes contenues dans ce bocal étaient trop amères.

Ma grand-mère, Bertha Lünschen, née Deelwater, est morte quelques décennies après tante Anna, mais à ce moment-là, il y avait déjà un certain temps qu'elle ne savait plus qui avait été sa sœur, ni comment elle s'appelait elle-même, ni si c'était l'hiver ou l'été. Elle avait oublié à quoi pouvait servir une chaussure, un brin de laine ou une cuiller. Dix ans lui ont suffi pour s'affranchir de tout souvenir, il semblait que ce fût tâche à sa convenance, aussi facile à mener à bien que de chasser d'un geste négligent les courtes boucles blanches qui avaient tendance à lui encombrer la nuque ou de balayer en un tournemain les miettes invisibles qui jonchaient la table. Davantage que des traits de son visage, je me souviens du bruissement de la peau dure, sèche de sa main sur le bois de la table de la cuisine. Du fait aussi que ses doigts bagués se refermaient résolument sur les miettes, un peu comme s'ils tentaient de saisir au passage les ombres fuyantes qui lui traversaient l'esprit, mais peut-être aussi Bertha voulait-elle simplement, plutôt que de les voir finir sur le sol, les jeter aux moineaux qui prenaient, à folâtrer dans le sable du jardin au début de l'été, un plaisir tel que les petits radis finissaient toujours le ventre à l'air. Plus tard, à la maison de retraite, la table était en formica et la main de grand-mère s'est tue. Avant que la mémoire ne lui fît totalement défaut, Bertha nous coucha sur son testament. Ma mère, Christa, hérita de la terre, tante Inga des valeurs mobilières, tante Harriet de l'argent. Bijoux et meubles, linge et argenterie devaient être partagés entre ma mère et mes tantes. Moi, la petite dernière, j'héritai de la maison. Clair comme de l'eau de roche, tel était le testament de Bertha – une douche froide de vérité. Les valeurs mobilières étaient de peu de valeur, les pâturages de la pénéplaine d'Allemagne du Nord n'avaient d'attrait que pour les vaches, de l'argent il n'y en avait guère, et la maison était vieille.

Lu dans le cadre du Challenge Voisins, voisines
voisin_voisine
Allemagne

Lu dans le cadre du Challenge Petit BAC
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"Végétal"

16 septembre 2011

Skoda – Olivier Sillig

skoda Buchet-Chastel – août 2011 – 110 pages

Quatrième de couverture :
Un homme reprend conscience. Autour de lui, ses camarades d’infortune gisent. Tous sont morts. L’histoire se passe aujourd’hui dans un pays qui n’est pas nommé. L’homme s’éloigne. A quelques mètres, une voiture, une Skoda, est à l’arrêt. Elle aussi était dans la cible du raid aérien. Un homme et une femme sont affalés à l’intérieur. Morts. Seul un tout petit bébé respire encore. Après quelques hésitations, l’homme prend l’enfant avec lui et part sur la route. Une fable sur la guerre dans notre monde. En Europe ou ailleurs. L’absurdité et l’horreur du quotidien. Contrebalancées par la beauté du lien qui se crée entre l’homme et l’enfant. La vie contre la mort.

Auteur : Né en 1951, Olivier Sillig est romancier et cinéaste. A publié plusieurs romans, dont Bzjeurd. Il vit à Lausanne.

Mon avis : (lu en août)
A la suite de l’article de Stephie, j’ai eu envie de découvrir ce livre. Et j'ai beaucoup aimé !
Après le passage d’un raid aérien, un jeune soldat se retrouve tout seul vivant, ses compagnons étendus autour de lui sont tous morts. Non loin de là une voiture dont tous les occupants sont morts sauf un bébé âgé de quelques semaines, endormi au sein de sa mère. Stjepan ne sait pas si c’est un garçon ou une fille et décide de le prénommer Skoda, comme la voiture. Il l’emporte avec lui et suit la route, à la recherche d'un toit et de nourriture. Le pays est en guerre, il n’est jamais nommé. Stjepan et Skoda vont faire plusieurs rencontres à la fois violente et douce…

Le style est simple, épuré, des phrases courtes, beaucoup de poésie dans l’atmosphère des lieux, des sons. Jai été particulièrement sensible aux descriptions dépeintes comme sur un tableau, l’auteur insiste sur les couleurs « Le ciel est de plus en plus bleu, un bleu plus froid, plus limpide. »
« Puis cela devient bleu, un bleu comme celui du soir, en un peu plus jaune, mais pas vert, pense Stjepan qui connaît bien les couleurs. »
« Le ciel vire gentiment au bleu, un bleu un peu plus jaune que le soir, les étoilent s’éteignent, le paysage passe d’abord par un vert nuit - Stjepan connaît le nom des couleurs -, puis par un vert plus clair, plus délavé, avec un peu de rose, un peu de brume, puis du jaune, puis le jour. »

Une histoire très forte qui mélange violence et douceur. A lire absolument ! 

Extrait : (début du livre)
Après le coucher du soleil, le bruit des cigales couvre tout. La chaleur, au lieu de descendre, écrasante, s'inverse rapidement et monte du sol, étouffante. Partout, à perte de vue, c'est la garrigue ; de la bruyère, rase mais dense, parsemée d'herbes aromatiques sauvages et vivaces ; quelques arbres, petits et trapus, essentiellement des arbousiers ou des chênes de différentes espèces. Il y a une route. C'est une piste de terre battue. Stjepan est juste au-dessus, étendu de tout son long sur le ventre. Dans un geste apparemment machinal, sa main se promène sur le sommet de son crâne. Ses cheveux et sa barbe sont courts, le barbier de la troupe les a récemment rasés. Ses doigts suivent un sillon assez long, large de presque un centimètre, mou, humide et chaud, mais parfaitement indolore. Ensuite ils descendent vers le visage et s’arrêtent sur le nez. Mais Stjepan ne sent rien, son odorat est encore tout envahi par le parfum du serpolet. Ce parfum domine les odeurs, comme un chant des cigales domine les sons. Stjepan ouvre les yeux. Il voit rouge écarlate, sur ses doigts. C’est du sang. Il se met mollement sur le dos. Il fixe le ciel, maintenant plus bleu. Après un instant de flottement, il s’assied et regarde autour de lui.

Lu dans le cadre du Challenge Voisins, voisines
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Suisse

Challenge 1%
Rentrée Littéraire 2011
RL2011b
6/7

Lu dans le cadre du Challenge Petit BAC
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"Objet"

15 septembre 2011

La commedia des ratés – Tonino Benacquista

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Gallimard – avril 1991 -

Folio – 1994 - 233 pages

Folio – octobre 1998 – 233 pages

Folio – mai 2004 – 896 pages

Grand Prix de la Littérature Policière 1992

Quatrième de couverture :
Car tout était déjà en moi, enfoui. Quelque chose entre la tragédie grecque et la comédie à l'italienne. Une farce bouffonne au goût amer, un drame dont on se retient de rire. Ni une complainte, ni une leçon, ni une morale. Juste une ode à la déroute, un poème chantant la toute-puissance de l'absurdité face au bon sens ...
La commedia des ratés a remporté en 1991 le Grand Prix de la littérature policière, le trophée 813 du meilleur roman et le prix Mystère de la critique.

Auteur : Né en 1961 en banlieue parisienne, à Choisy-le-Roi, Tonino Benacquista grandit dans une famille d’émigrés italiens. Il se lance dans des études de cinéma avant de partir découvrir la vie, la vraie, histoire de voir à quoi elle ressemble. C’est une bonne idée : ses (très) diverses expériences lui serviront de source d’inspiration privilégiée au moment d’écrire ses romans noirs. C’est ainsi qu’il se retrouve accompagnateur de nuit aux wagons-lits (il s’en souviendra dans La Maldonne des sleepings), accrocheur d’œuvres dans une galerie d’art contemporain (Trois carrés rouges sur fond noir) ou encore parasite mondain (Les Morsures de l’aube).
Aujourd’hui, il partage son activité d’écrivain entre les romans, les nouvelles, le théâtre et le cinéma (le film Sur mes lèvres lui a valu le César du meilleur scénario). Sans oublier la bande dessinée : Jacques Ferrandez a adapté l’une de ses nouvelles (La Boîte noire, éd. Futuropolis) et mis en images L’Outremangeur (éd. Casterman), récemment transposé au cinéma.

Mon avis : (lu en septembre 2011)
Antonio Polsinelli, fils d'immigré italien originaire de Vitry-sur-Seine vit maintenant à Paris. Il tente d'oublier ses racines italiennes et son enfance en banlieue.  Mais son passé va se rappeler à lui…
En effet, alors qu’il rendait visite à ses parents Antoine croise Dario, un camarade d'enfance,  qui lui demande d’écrire pour lui une lettre d’amour. Le lendemain, Dario est mort, une balle dans la tête… Puis Antonio apprend que Dario lui a légué une vigne dans le sud de l'Italie, dans le village dont sont originaires leurs parents. Il décide donc d’aller voir sur place cette fameuse vigne et je n'en raconterais pas plus…
Voilà une histoire surprenante pleine de rebondissements où se mêlent dans le désordre truands, mafia, religion, recettes de cuisine, suspens…
Un bon moment de lecture avec de l’humour noir, de l'humour décalé, des situations rocambolesques, le lecteur est à tout moment surpris, parfois embrouillé dans une aventure respirant l’Italie.

Ce livre a été également adapté en Bande Dessinée :
Dessinateur Olivier Berlion – Scénaristes : Tonino Benacquista et Olivier Berlion
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Dargaud – février 2011 – 76 pages
Dargaud – septembre 2011 – 72 pages

 

Extrait : (page 102)
- Vous allumez la télé, s'il vous plaît, Antonio ?
Elle ne peut pas s'en passer. Je crains que sa connaissance du monde ne s'arrête à cette boîte à images.
- A cette heure-ci, il y a rien de bien, mais ça m'aide à faire la cuisine.
- Pardon ?
- Bien sûr... Tenez, je vais vous apprendre à faire une sauce à l'arrabbiata. Il est dix-neuf heures quarante-cinq. Mettez la R.A.I.
Un jingle vous annonce une série de publicités.
- Mettez votre eau à bouillir, et au même moment, faites revenir une gousse d'ail entière dans une poêle bien chaude sur le feu d'à côté, jusqu'à la fin des pubs.
L'odeur de l'ail frémissant arrive jusqu'à moi. Les pubs se terminent. Elle me demande de zapper  sur la Cinq, où un gars devant une carte de l'Italie nous prévoit 35° pour demain.
- Dès qu'il commence la météo vous pouvez enlever la gousse de l'huile. On en a plus besoin, l'huile a pris tout son goût. Jetez vos tomates pelées dans la poêle. Quand il a terminé la météo, l'eau bout, vous y jetez les pennes. Mettez la Quatre.
Un présentateur de jeux, du public, des hôtesses, des dés géants, des chiffres qui s'allument, des candidats excités.
- Quand ils donnent le résultat du tirage au sort, vous pouvez tourner un peu la sauce, et rajouter une petite boîte de concentré de tomates, juste pour donner un peu de couleur, deux petits piments, pas plus, laissez le feu bien fort, évitez de couvrir, ça va gicler partout, mais on dit qu'une sauce all'arrabiata est réussie quand la cuisine est constellée de rouge. Passez sur la Deux.
Un feuilleton brésilien tourné en vidéo, deux amants compassés s'engueulent dans un living.
- A la fin de l'épisode, ce sera le journal télévisé et on pourra passer à table. La sauce et les pâtes seront prêts en même temps. Quinze minutes. Vous avez retenu ?

Déjà lu du même auteur : malavita_p Malavita 

13 septembre 2011

Remède mortel – Harlan Coben

En librairie : le 15 septembre 2011

Lu en partenariat avec les éditions Belfond

rem_de_mortel Belfond – septembre 2011 - 434 pages

traduit de l'américain par Cécile Arnaud

Titre original : Miracle cure, 1991, 1992

Quatrième de couverture :
Après Sans un adieu, un nouveau collector publié en 1991 aux Etats-Unis signé par un jeune Harlan Coben diabolique à souhait.
Une clinique new-yorkaise hautement sécurisée.
Un médecin qui se suicide.
Des patients sauvagement assassinés.
Coïncidences ? Complots ?
Et si l'annonce prochaine d'une extraordinaire découverte médicale avait déclenché cette vague meurtrière ?

Sara Lowell, jeune journaliste très en vue, mène l'enquête.
Mais ses révélations pourraient bien faire d'elle la prochaine victime d'un serial killer...

Guerre des lobbies pharmaceutiques, machination politique, pression des médias, mensonges... Au coeur d'un débat toujours aussi brûlant, un thriller angoissant et terriblement réaliste par celui qui allait devenir le maître de vos nuits blanches.  

Auteur : Né en 1962, Harlan Coben vit dans le New Jersey avec sa femme et leurs quatre enfants.
Diplômé en sciences politiques du Amherst College, il a travaillé dans l’industrie du voyage avant de se consacrer à l’écriture. Depuis ses débuts en 1995, la critique n’a cessé de l’acclamer. Il est notamment le premier auteur à avoir reçu le Edgar Award, le Shamus Award et le Anthony Award, les trois prix majeurs de la littérature à suspense aux États-Unis. Traduits dans une quarantaine de langues, ses romans occupent les têtes de listes de best-sellers dans le monde entier.

Mon avis : (lu en septembre 2011)
Ce nouveau livre d’Harlan Coben a été écrit en 1991 et n’avait jamais encore été publié en France.
Dès les premières pages le lecteur est plongé  au cœur d’un thriller médical. Le docteur Bruce Grey, chercheur dans une clinique spécialisée dans la lutte contre le sida, se sent suivi puis le lecteur va assister à son assassinat que le meurtrier va faire passer en suicide…
Il faisait parti de l'équipe du docteur Harvey qui travaille sur un traitement contre le sida. Un vaccin vient d'être trouvé. Mais depuis, plusieurs malades guéris ont été assassinés. S’agit-t-il d'un serial killer homophobes ou…
Il va être question de politique, de recherche médicale, de presse, de religion, d’argent, de basket, d’amour…
Plusieurs personnages attachants et plutôt crédibles sont les héros de ce thriller : Sara Lowell une jeune journaliste, son mari  Michael Silverman, basketteur professionnel (un clin d’œil à Myron Bolitar…), le docteur Harvey, chercheur, Max Bernstein, un jeune policier et ami de Sara…
De l’action, du suspens, de nombreuses pistes et des rebondissements… bref un bon thriller d’Harlan Coben qui se lit très facilement et avec lequel j’ai passé un très bon moment.

Merci à Jérémy et aux éditions Belfond pour m'avoir permis de découvrir ce livre en avant-première .

Extrait : voir ici

Déjà lu du même auteur :
Ne_le_dis___personne_ Ne le dis à personne sans_un_mot Sans un mot 
sans_laisser_d_adresse Sans laisser d'adresse innocent Innocent
sans_un_adieu Sans un adieu
 faute_de_preuves Faute de preuves

 

Challenge 100 ans de littérature américaine 2011
challenge_100_ans

Challenge Thriller 
Challenge_Thriller
 catégorie "Même pas peur" : 4/8

Challenge 1%
Rentrée Littéraire 2011
RL2011b
5/7

 

50__tats
5/50 : New Jersey
Harlen Coben vit dans le New Jersey

 

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11 septembre 2011

Nous n'irons plus au bois – Mary Higgins Clark

nous_n_irons_plus_au_bois_ nous_n_irons_plus_au_bois_1992 nous_n_irons_plus_au_bois_1995 nous_n_irons_plus_au_bois 

Albin Michel – juin 1992 – 342 pages

Le Grand Livre du Mois – 1995 – 373 pages

Livre de Poche – janvier 1995 – 309 pages

 

traduit de l'anglais par Anne Damour

 

Titre original : All around the town, 1992

 

Quatrième de couverture :
Laurie Kenyon, vingt et un ans, est arrêtée pour le meurtre de son professeur. Tout l'accuse sans équivoque possible. Cependant Laurie ne se souvient de rien. Sarah, elle, refuse de croire que sa soeur est coupable. Avec l'aide d'un psychiatre, elle va peu à peu faire revivre le terrible passé de Laurie : son enlèvement à quatre ans, les violences qu'elles a subies, les graves troubles de la personnalité qu'elle a développés depuis, à son insu. Mais au même moment, le danger rôde à nouveau : le couple kidnappeur, qui a retrouvé sa trace, redoute ses révélations... La romancière de La Nuit du renard, Grand Prix de littérature policière 1980, nous entraîne dans un suspense où se mêlent à chaque page l'angoisse, les cauchemars de l'enfance, la folie. 
 

Auteur : Née à New York City, New York le 24 décembre 1929, tout d'abord secrétaire puis hôtesse de l'air, ce n'est qu'à la mort de son mari que Mary Higgins Clark se lance dans la rédaction de scripts pour la radio, puis de romans. Son premier ouvrage, une biographie de George Washington, est un véritable 'flop'. Elle décide alors d'écrire un roman à suspense, 'La Maison du guet', qui devient son premier best-seller. Encouragée par ce succès, elle continue à écrire, tout en s'occupant de ses enfants. A 45 ans, Mary Higgins Clark entre à l'université et en ressort diplômée de philosophie. En 1980, 'La Nuit du renard' obtient le grand prix de la littérature policière. Elle prend alors son rythme de croisière, et publie un titre par an, toujours accueilli avec le même succès par le public.

Mon avis : (relu en août 2011)
Ce livre a été pour commencer mon livre de plage... Le sable étant l'ennemi du livre, je n'apporte à la plage qu'un livre auquel je ne tiens pas trop. Celui-ci a été récupéré dans la caisse des livres donnés par la bibliothèque. Finalement, je n'ai pas lu très souvent à la plage car à la fin des vacances je n'en avais lu qu'une centaine de pages.
Ce livre est une relecture, j'ai eu ma période Mary Higgins Clark puis je me suis lassée, la construction de l'intrigue était telle que les livres se ressemblaient et il n'y avait plus de surprise dans la résolution de l'enquête...
J'ai relu ce livre à l'occasion du BabyChallenge -  organisé par Livraddict.
Laurie a été enlevée lorsqu'elle avait 4 ans, maintenant elle a vingt et un ans, ses parents sont morts brutalement et aujourd'hui elle est accusée de meurtre... La coupable idéale qui se retrouve au centre d'une histoire assez « flippante », il est question de cauchemars d'enfant, de folie, de dédoublement de personnalités... Laurie et sa grande sœur Sarah sont attachantes et touchantes. Et j'ai été révoltée par les « méchants » de l'histoire...

Cela faisait plus de dix ans que je n'avais pas lu de livre de Mary Higgins Clark et j'ai passé un très bon moment à relire ce suspens psychologique.

 

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Lu pour le Baby Challenge - Polar organisé par Livraddict
Livre 16/20 Médaille d'argent

Challenge 100 ans de littérature américaine 2011
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Lu dans le cadre du Challenge Petit BAC
logo_challenge_Petit_BAC
"Végétal"

 Challenge Thriller 
Challenge_Thriller
 catégorie "Même pas peur" : 3/8

 

9 septembre 2011

Le libraire – Régis de Sá Moreira

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Au Diable Vauvert – septembre 2004 – 190 pages

Livre de Poche – septembre 2006 – 190 pages

Quatrième de couverture :
Vous l'avez lu ? Oui, dit le libraire. Moi aussi, répondit le jeune homme. Le libraire lui sourit. Le jeune homme prit confiance : Mais je l'ai offert à quelqu'un... à qui je n'aurais pas dû l'offrir. C'est difficile d'être sûr de ces choses-là, répondit le libraire. Oui, dit le jeune homme. Ne désespérez pas, dit encore le libraire. Certains livres sont à retardement...


Auteur : Régis de Sâ Moreira est né en 1973. Après Pas de temps à perdre et Zéro tués (Au diable vauvert), Le Libraire est son troisième roman.

Mon avis : (lu en août 2011)
Voici un livre que j'ai pris à la bibliothèque de mon lieu de vacances pour deux raisons... Il ne me restait plus que deux jours de vacances, il me fallait un livre facile et court à lire et le titre répondait parfaitement au Challenge le nez dans les livres proposé par George.
Voilà un livre où se mêle l'absurde, la poésie et où l'on découvre un libraire et une librairie pas comme les autres... Il y a le poudoupoudoupoudou de la porte d'entrée.
« La librairie était ouverte jour et nuit, tous les jours de l'année, sept jours sur sept, vingt-quatre heures sur vingt-quatre... car l'idée d'un client à la recherche désespérée d'un livre se retrouvant devant une porte fermée l'angoissait. » Le libraire ne met sur les étagères de la librairie seulement les livres qu'il a déjà lu...
Le libraire a 5 frères et 5 sœurs, et lorsqu'une page d'un livre lui fait penser à l'un d'eux, il arrache la page et la glisse dans une enveloppe pour lui envoyer sans explication supplémentaire. Le livre incomplet était déposé dans la salle sans étagère. (*)
Après la visite de chaque client, le libraire se prépare une tisane en choisissant le parfum en fonction du client verveine, thym, tilleul-romarin, réglisse, ortie...
Tous les jours, il a la visite du facteur et celle d'un témoin de Jéhovah. Ses clients sont variés et parfois aussi loufoque que le libraire...
Ce livre est à la fois déroutant et touchant... Je n'ai pas compris la présence du prologue et de l'épilogue, mais j'ai aimé découvrir ce libraire et cette librairie hors du temps et de l'espace...

(*) Mais je ne cautionne pas du tout le fait d'arracher des pages d'un livre ! 

Extrait : (page 17)
A des milliers de kilomètres de l'endroit où vous vous trouvez, dans un pays, une ville, une librairie parmi tant d'autres, un libraire ouvrit les yeux.
Il venait d'entendre le poudoupoudoupoudou de la porte d'entrée de sa librairie.
Il rangea un peu son bureau, puis attendit.

Le bureau du libraire était caché derrière deux étagères disposées en angle. Il estimait que les clients qui entraient dans une librairie souhaitaient avant tout voir des livres.
Ce n'était pas, pour la plupart, un libraire qu'ils cherchaient.
Le libraire aimait l'idée de clients se retrouvant seuls devant un océan, une marée plus exactement, de livres, sans personne pour les observer.
Il aimait l'idée que les livres existent sans lui.
Il se demandait s'il n'aimait pas aussi l'idée de ne pas exister.

Le libraire était assez mélancolique, c'est vrai, mais il s'en accommodait.
Il ne voyait pas très bien comment garder un moral d'acier au milieu de tous ces livres, de toutes ces vies. Il enviait, dans ses pires moments, les vendeurs de voitures.
Sans trop y croire.
Car le libraire enviait surtout, non pas les auteurs, mais les personnages des livres qu'il lisait. Et il n'avait jamais lu de livre où le héros était un vendeur de voitures.
Ou alors très temporairement.
Et pourtant, Dieu savait, se disait le libraire, que le libraire en avait lu des livres.
Évidemment, Dieu savait aussi que le libraire n'en avait pas lu tant que ça où les héros étaient libraires.

Challenge le nez dans les livres
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La Lectrice : 1/2

Lu dans le cadre du Challenge Petit BAC
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"Métier"

 

 

 

7 septembre 2011

Challenge des Agents Littéraires

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Le blog des Agents Littéraires, lance son tout premier challenge littéraire. Le but est :

"Si on démontrait qu’il y a bel et bien, dans les 659 livres de cette rentrée littéraire 2011, des livres publiés par des éditeurs dont (presque) personne ne parle, et qui méritent 1 000 fois d’être lus et d’être connus ?

 

Ma participation :

 

6 septembre 2011

Malarrosa - Hernán Rivera Letelier

Lu dans le cadre du partenariat Logo_News_Book et des Éditions Métailié

malarrosa Éditions Métailié – avril 2011 – 198 pages

traduit de l'espagnol (Chili) par Bertille Hausberg

Titre original : Mi nombre es Malarrosa, 2008

Quatrième de couverture :
Elle devait s’appeler Malvarrosa mais, à cause d’une erreur de l’officier de l’état civil ou parce que
son écervelé de père était tellement bourré en allant la déclarer, elle finit par s’appeler Malarrosa.
Cette petite fille marquée par le destin dès sa naissance est la touchante héroïne de ce nouveau
roman d’Hernán Rivera-Letelier. On y côtoie des personnages hauts en couleur, campés avec une
truculence toujours teintée de tendresse : Saladino Robles, père irresponsable et joueur
éternellement poursuivi par la guigne, Oliverio Trébol dit Tristesburnes, le gros bras au coeur
tendre, le responsable de la police, Rosendo Palma, plus communément appelé Verge de Taureau,
ou Amable Marcelino, alias Six Doigts, doté d’une chance insolente au poker grâce à son appendice
supplémentaire, sans oublier la señorita Isolina del Carmen Orozco Valverde, l’institutrice d’âge
canonique qui ne désespère pas de ramener tout ce beau monde dans le droit chemin. Malarrosa accompagne son père dans les bouges où se déroulent ses parties de cartes et parcourt avec lui les hameaux environnants au gré des rencontres pugilistiques entre Oliverio Trébol et les "champions" locaux. Au fil des mois, ses vêtements masculins ne peuvent plus dissimuler ses rondeurs naissantes et, au cours d’une nuit de folie, sa virginité sera mise aux enchères. Alors, avec une lucidité et une détermination extraordinaires, ce sera elle qui, pour la première fois, décidera de son destin.

Auteur : Hernán Rivera Letelier est né à Talca, au Chili, en 1950. Il a toujours vécu dans les déserts des mines de nitrate d'Atacama. Il y a longtemps travaillé comme ouvrier, il a fait des études secondaires à l'âge de vingt-cinq ans. Il a reçu pour ses deux premiers romans le prix du Conseil national du livre du Chili. Il est l'auteur, entre autres, de La Reine Isabel chantait des chansons d'amour, des Trains vont au purgatoire et des Fleurs noires de Santa Maria.

Mon avis : (lu en septembre 2011)
Tout d'abord, je trouve superbe la couverture du livre mais je regrette que l'on ne sache pas les noms des oiseaux représentés...Avant même de lire le livre, j'ai essayé de les retrouver en utilisant internet et les connaissances de mon fils aîné passionné de zoologie. Nous avons reconnu des colibris, des pics, un martinet ?… Mais dans l'histoire de Malarrosa, il est assez furtivement questions d'oiseaux chanteurs : alouettes, chardonnerets, linottes, grives, pinsons, canaris, mésanges, rouges-gorges...

Cette histoire se passe au Chili, à la fin des années 20 et au début des années 30. Yungay est un village créé dans le désert d'Atacama autour des mines de salpêtres. Les mines se ferment les unes après les autres et Yungay est sur le point de disparaître. Seuls persistent quelques boutiques, deux bordels, « Le Poncho Déchiré » et « Le Perroquet Vert » et les miséreux du coin.
Malarrosa est une petite fille de treize ans qui vit seule avec son incapable de père qui boit et qui perd aux cartes. Sa mère est morte alors qu'elle avait dix ans. Malarrosa accompagne son père Saladino lorsqu'il joue aux cartes, son ami boxeur Oliverio Trébol dit Tristesburnes est là pour les protéger. Dans la vie de Malarrosa, il y a aussi sa vieille institutrice Isolina del Carmen Orozco Valverde qui lui a appris à lire et à écrire.
La vie s'écoule lentement et tranquillement à Yungay, les bagarres, les jeux cartes, les prostituées, la boisson et les combats de boxe sont le quotidien de Saladino, Oliverio et Malarrosa...

Les personnages de ce livre sont hauts en couleurs et attachants, mais l'histoire ayant le rythme lent de Yungay, je me suis parfois un peu ennuyée. Malgré tout, j'ai apprécié le style poétique de l'auteur pour évoquer le village et la situation économiques des lieux : « C’est d’abord la fumée qui a disparu : fumée de la fonderie, fumée des locomotives, fumée des fourneaux de briques des cuisines ; un peu plus tard, les gringos ont disparu avec leurs femmes, leurs animaux de compagnie, leurs majordomes en redingote ; ensuite, ce sont les commerçants qui ont disparu - d’abord les camelots puis ceux qui tenaient boutique -, la police, elle aussi, a disparu, bientôt suivie par les putes, et finalement, le village a disparu. Et là, debout au milieu du néant, sous le soleil blanc du désert, nous avons découvert que, pendant toutes ces années, nous avions vécu, travaillé, engendré nos enfants et enterré nos morts dans un mirage. » En conclusion, ce livre est une belle découverte.

Merci à News Book et aux Éditions Métailié pour ce partenariat.

Extrait : (page 113)
Le vendredi de la semaine suivante, à quatre heures du matin, Oliviero Trébol, accompagné du flambeur et de sa fille Malarrosa, se rendit à la gare de Catalina où ils devaient prendre le train Longitudinal Nord en provenance de Calera. Ils prirent la seule voiture à louer du village, une Ford T ; elle s'arrêtait tous les deux kilomètres et il fallait descendre pour la pousser ou tourner la manivelle. […]
Compte tenu de son itinéraire, la locomotive devait arriver en gare de Catalina à 5h45 du matin mais, depuis le jour même de son inauguration, seize ans plus tôt, le train avait du retard. Quand ils demandèrent au chef de gare dans combien de temps il arriverait cette fois-ci, l'homme répondit d'un air moqueur en caressant sa barbe de patriarche juif et en faisant semblant de se lancer dans des calculs interminables :
- A mon avis, il aura entre une heure et vingt-quatre heures de retard.
Finalement le train arriva avec huit heures et quatorze minutes de retard. Quand son panache de fumée commença à noircir l'horizon, tout le monde poussa un soupir de soulagement. Dans cette gare construite à l'endroit le plus solitaire du désert d'Atacama, l'apparition d'un train constituait un véritable miracle. Quand le convoi s'arrêtait le long du quai en faisant siffler la locomotive et sonner sa grosse cloche de bronze, on pouvait voir voir les passagers regarder par les fenêtres avec une expression de tristesse infinie. Avec leurs visages couverts de poussière et leurs yeux de somnambules, ils semblaient arriver d'un autre monde. Depuis trois jours et trois nuits, ils traversaient le paysage le plus inhumain de la planète et il leur restait encore deux jours et une nuit de voyage. A dire vrai, monter dans ce train, c'était en quelque sorte s'embarquer pour le purgatoire.

Lu dans le cadre du Challenge Petit BAC
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"Prénom"

4 septembre 2011

Une prière pour Owen – John Irving

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 Seuil – mai 1989 – 568 pages

 Points – septembre 1995 – 699 pages

 Traduit de l’américain par Michel Lebrun

 Titre original : A Prayer for Owen Meany, 1989

 Quatrième de couverture :
« Si je suis condamné à me souvenir d’un garçon à la voix déglinguée – ainsi commence le nouveau roman de John Irving -, ce n’est ni à cause de sa voix, ni parce qu’il fut l’être le plus petit que j’aie jamais connu, ni même parce qu’il fut l’instrument de la mort de ma mère. C’est à lui que je dois de croire en Dieu ; si je suis chrétien, c’est grâce à Owen Meany. »
Âgé de onze ans, Owen en paraissait six à peine. Mais sa frêle enveloppe dissimulait une volonté de fer, une foi absolue et une conviction profonde qu’il était l’instrument de Dieu.

Auteur : John Irving est né en 1942 et a grandi à Exeter (New Hampshire). La publication de son quatrième roman, Le Monde selon Garp, lui a assuré la renommée et la reconnaissance internationales. Depuis, l'auteur accumule les succès auprès du public et de la critique. Marié et père de trois garçons, John Irving partage son temps entre le Vermont et le Canada.

Mon avis : (lu en août 2011)
Ce livre est l'histoire d'une grande amitié entre John Wheelwright, le narrateur, et Owen Meany , un garçon comme les autres. Cette rencontre et cette amitié a marqué à tout jamais la vie de John. Owen, âgé de onze ans, a la taille d'un enfant de six ans, il a une voix atypique (ainsi tout au long du livre, lorsque Owen parle la typographie est en MAJUSCULE), il a une très grande intelligence et il est également très croyant. Owen est convaincu d'être comme un messager de Dieu, il a des visions et très tôt il rêvera de sa propre mort. John Wheelwright perd sa maman à l'âge de 11 ans à la suite d'un accident de base-ball : une balle lancée par Owen, son meilleur ami. John ne connaît pas le nom de son père biologique, sa mère ayant toujours refusé de le lui dire. Après cet accident dramatique, Owen va prendre John sous son aile, l'aider à grandir, à faire ses devoirs, l'aider à rechercher son père...
Avec ce livre, l'auteur aborde beaucoup de thèmes comme l'amitié, l'enfance, la foi... Il critique aussi avec force l'histoire des États-Unis des années 50 à 80 avec la guerre du Vietnam et la présidence de Reagan. Il y a également beaucoup d'humour comme les épisodes de la crèche de Noël ou de la voiture coccinelle...
J'ai eu un peu de mal à entrer dans l'histoire car l'auteur prend son temps pour installer cette histoire, il nous donne beaucoup de détails, parfois trop semble-t-il au début, mais lorsque le lecteur arrive à la fin de l'histoire, il découvre que chaque détail avait son importance... Après les 150 premières pages, j'ai été prise par l'histoire d'Owen et je n'ai pas pu lâcher le livre.
Voilà un roman magnifique, émouvant et drôle. Je suis passée tout au long de ma lecture du rire aux larmes.

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Une prière pour Owen a fait l'objet d'une adaptation cinématographique en 1998 sous le titre de Simon Birch  avec comme réalisateur Mark Steven Johnson et comme acteurs Ian Michael Smith, Joseph Mazzello, David StrathairnAshley JuddOliver Platt. Je n'ai pas vu ce film.

Extrait : (début du livre)
Si je suis condamné à me souvenir d'un garçon à la voix déglinguées, ce n'est ni à cause de sa voix, ni parce qu'il fut l'être le plus petit que j'aie jamais connu, ni même parce qu'il fut l'instrument de la mort de ma mère. C'est à lui que je dois de croire en Dieu ; si je suis chrétien, c'est grâce à Owen Meany. Je ne prétends pas vivre dans le Christ, avec le Christ, et certainement pas pour le Christ, comme le proclament certains zélateurs. Ma connaissance de l'Ancien Testament est plutôt sommaire, et je n'ai pas relu le Nouveau Testament depuis l'époque du catéchisme, exception faite des passages qu'on récite à l'église. Les extraits de la Bible qu'on trouve dans les anciens livres de prières me sont beaucoup plus familiers. Mon missel, je l'ouvre souvent, et la bible uniquement les jours saints – le missel est tellement plus pratique !
J'ai toujours fréquenté l'église de façon régulière. Au début, j'étais congrégationaliste – on m'a baptisé dans cette religion -, puis, après plusieurs années de fréquentation des épiscopaliens (on m'a également confirmé dans la confession épiscopalienne), ma religion est devenue assez indécise ; adolescent, je me suis intéressé à une « Église non confessionnelle ». Plus tard, je devins anglican ; l’Église anglicane du Canada m’a gardé – depuis mon départ des Etats-Unis, il y a une vingtaine années. Un anglican ressemble beaucoup à un épiscopalien – à tel point qu’il m’arrive de me demander si je ne suis pas simplement redevenu épiscopalien ! Quoi qu’il en soit, j’ai laissé tomber une fois pour toutes les congrégationalistes et les épiscopaliens – en même temps que mon pays.
Quand je mourrai, je souhaite être enterré au New Hampshire, auprès de ma mère, mais c’est l’Église anglicane qui fera le service funèbre avant que ma dépouille ne subisse l’indignité de franchir en fraude les douanes américaines.

Lu dans le cadre du Baby Challenge Contemporain 2011
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Baby Challenge - Contemporain Livraddict :
13/20 déjà lus  Médaille de bronze

Challenge 100 ans de littérature américaine 2011
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A Challenge for John Irving
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Lu dans le cadre du Challenge Petit BAC
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"Prénom"

 

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4/50 : New Hampshire
John Irving est né dans le New Hampshire

 

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