Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
A propos de livres...
16 octobre 2012

La Reine de la Baltique – Viveca Sten

la_reine_de_la_baltique la-reine-de-la-baltique-648x1024 la reine de la b_p

France Loisirs – août 2012 – 412 pages

Albin Michel - août 2013 - 400 pages

Livre de Poche - août 2014 - 480 pages

traduit du suédois par Rémi Cassaigne

Titre original : I de lugnaste vatten, 2008

Quatrième de couverture :
Archipel de Stockholm, en pleine saison estivale : les cadavres s'accumulent, la population s'affole...
Un corps est retrouvé sur une plage de l''île de Sandhamn. L'inspecteur Thomas Andreasson est chargé de l'enquête. Habitué des lieux pour y passer toutes ses vacances, il va se voir proposé une aide bien inattendue : celle de Nora, son amie d'enfance, jeune femme d'une perspicacité redoutable.
L'été vire au cauchemar quand un second cadavre est découvert dans une chambre d'hôtel. Et si, désormais, plus personne n'était à l'abri ? 
Thomas croyait tout savoir de sa petite île paradisiaque. Il n'est pourtant pas au bout de ses lugubres découvertes...

Auteur : Viveca Sten vit près de Stockholm avec son mari et leurs trois enfants. Après une brillante carrière juridique, elle s'est lancée dans l'écriture. Sa série mettant en scène Thomas Andreasson et Nora Linde sur l'île de Sandhamn a connu un succès phénoménal en Suède et dans une douzaine de pays, et a été adapté à la télévision. Comme ses héros, l'auteur possède une vieille maison familiale sur l'île et y a passé tous les étés de sa jeunesse.

Mon avis : (lu en octobre 2012)
J'ai emprunté ce livre à la bibliothèque attirée par la couverture et l'auteur suédoise...
En Suède, ce roman a remporté un formidable succès et il a même été adapté à la télévision.
L'inspecteur Thomas Andreasson et son amie d'enfance Nora Linde mènent l'enquête sur l'île de Sandhamn. Tout commence avec la découverte sur la plage d'un corps rejeté par la mer. Un homme vivant à Stockholm, inconnu à Sandhamn. Est-ce un accident ? Un suicide ? Un meurtre ? C'est la saison estivale, dans cette station balnéaire sans histoire. Le lecteur découvre en parallèle l'enquête de police et la vie quotidienne de cette île et ses habitants.
Une intrigue bien construite, une enquête avec du suspens, des fausses pistes et des personnages très attachants. Un peu dans le même esprit que Camilla Läckberg. Une belle découverte.
C'est le premier livre de cette auteur traduit en français et paru en avant-première chez France Loisirs, d'autres livres de cette série ont déjà été publiés en suédois, j'espère qu'ils le seront prochainement également en français. J'ai très envie que retourner sur cette si sympathique petite île suédoise...

Extrait : (début du livre)
Tout était absolument silencieux, paisible comme l'archipel l'est seulement en hiver, quand il appartient encore aux insulaires, avant que la foule bruyante des estivants prenne les îles d'assaut.
La surface de l'eau était lisse et sombre, écrasée par le froid hivernal. Sur les rocher, quelques touches de neige qui n'avait pas encore fondu. Quelques canards ponctuaient le ciel où le soleil était encore bas. 
« Aidez-moi ! cria-t-il. Aidez-moi, pour l'amour du ciel ! »
L'amarre qu'on lui lança formait une boucle. Dans l'eau glaciale, il se la passa gauchement autour du corps.
« Remontez-moi ! » haleta-t-il en s'agrippant au bord du bateau de ses doigts déjà gourds.
Quand l'ancre attachée à l'autre bout de la corde fut jetée par-dessus bord, il eut surtout l'air étonné, comme s'il n'avait pas compris que son poids allait bientôt l'entraîner par le fond.
Qu'il n'avait plus que quelques secondes à vivre avant que son corps suive la lourde masse d'acier.
La dernière chose qu'on vit de lui fut sa main qui battit la surface, emmêlée dans le filet. Puis l'eau se referma sur lui avec un imperceptible bruit de succion.
On n'entendit plus que le bruit du moteur tandis que, lentement, le bateau faisait demi-tour et reprenait la direction du port.

Challenge 1% Littéraire 2012

 logochallenge2 
11/14

Challenge Voisins, voisines

voisin_voisines2012
Suède

 Lu dans le cadre du  Défi Scandinavie noire

dc3a9fi_scandinavie_noire
Suède

 Challenge Littératures Nordiques

litterature_nordique

Challenge Thriller 
challenge_thriller_polars
catégorie "Même pas peur" : 9/12

Publicité
Publicité
13 octobre 2012

La ville des serpents d’eau - Brigitte Aubert

la_ville_des_serpents_d_eau Seuil - septembre 2012 - 285 pages

Quatrième de couverture :
Ennatown, la ville des serpents d'eau : sans histoire, avec son club interconfessionnel, sa bonne conscience, son lot de mâles chasseurs si conventionnels, et leurs épouses qui s'ennuient à mourir, genre Desperate Housewives. Une sérieuse ombre au tableau, toutefois : l'un des leurs, forcément un des leurs, a enlevé cinq gamines il y a plus de dix ans. Quatre ont été retrouvées au fond d'un lac ou d'une rivière. D'où le surnom du mystérieux criminel : le Noyeur. La dernière n'a jamais refaitsurface...
Et voici justement que surgit de nulle part, sous la neige à la veille de Noël, une petite créature crasseuse en survêtement rose maculé, muette et terrifiée, qui aussitôt s'enfuit avec le citoyen le moins fréquentable d'Ennatown: Black Dog, géant noir un peu demeuré et SDF. Qui est-elle?
Trop jeune pour être la disparue... alors? Le fantasme collectif repart de plus belle : c'est Black Dog, le Noyeur, évidemment... Et la chasse à l'homme de démarrer. Seul Limonta, ex-flic alcoolo à la conscience chargée, s'étonne que personne n'ait signalé la disparition d'une enfant de cinq ans...
Auteur : Née en 1956 à Cannes, Brigitte Aubert a développé son goût pour le polar dans la pénombre du cinéma familial. Parmi ses nombreux romans publiés et traduits dans plus de 20 pays, l’on retiendra Les Quatre fils du Dr March, La Mort des bois (Grand Prix de Littérature policière 1996), Transfixions (adapté au cinéma sous le titre “Mauvais Genres), Funérarium… Elle est la reine du thriller à humour grinçant.

Mon avis : (lu en octobre 2012)
Ennatown est une petite ville d’Amérique du Nord, c'est la veille de Noël. Dès la première page de ce livre, le lecteur est plongé dans une histoire sordide... Une fillette a été séquestrée durant des années dans une cave, elle est devenue femme, puis mère. Elle est au bout du rouleau et elle pense avoir trouvé une solution pour faire sortir sa fille Amy âgée de cinq ans qui pourrait devenir la proie de son kidnappeur surnommé Daddy.
Treize ans plus tôt, dans cette même petite ville, plusieurs fillettes âgées de six ans ont été enlevées et retrouvées noyées dans un étang. Vera Miles, l'une des fillettes, n’est jamais réapparue et l'affaire n'a jamais été résolue.
Il fait nuit, Amy vient de s'échapper du lieu de séquestration qu'elle n'a jamais quitté depuis sa naissance, elle est muette et elle a en sa possession un message d'au secours écrit par sa mère. La première personne qu'elle rencontre, c'est Black Dog un géant noir, marginal, sdf et illettré. Elle va naïvement lui faire totalement confiance et lui comprend instinctivement qu'il doit la protéger.
A Ennatown, il y a également Vince Limonta, un ancien flic de New York, exclu de la police à la suite d’une bavure. Il est revenu dans sa ville natale et grâce au prêtre Roland O’Brien, il travaille comme jardinier. Vince a retrouvé un ami, Michael McDanie, un ancien rappeur noir connu sous le pseudo de Snake T. et devenu handicapé à la suite d'un accident. Lorsque le journal locale ressort l’histoire des fillettes enlevées, Snake T. incite Vince à s’intéresser à l’affaire.

Voilà une intrigue bien construite où l'innocence et la monstruosité se côtoient, d'un côté un fillette et un simple d'esprit de l'autre une atmosphère glaçante, un monstre rodant dans cette communauté, un monsieur Tout-le-monde insaisissable. Le suspens et la tension sont présents tout au long du livre et les pistes sont multiples... Un roman policier captivant et efficace, une belle découverte.

Autre avis : Canel

Extrait : (début du livre)
Je suis morte il y a treize ans.
J'avais 6 ans.
On m'a retrouvée noyée dans le lac, sous la glace, pas très loin de la maison. Les poches de ma robe étaient bourrées de pierres.
Les poissons avaient dévoré mes doigts et mon visage. On m'a identifiée à ma taille et à mes vêtements.
Mon joli anorak rose. Mon sac à dos Scooby-Doo.
On m'a enterrée un après-midi de janvier. Il neigeait.
Sur ma tombe, il y a gravé "Susan Lawson 1992-1998 A notre cher petit ange".
Quand le cercueil est descendu dans le trou, ma mère s'est mise à hurler. Mon père s'est évanoui.
Moi, j'ai essayé de me boucher les oreilles pour ne plus entendre rire Daddy.
Mais la chaîne était trop courte. Je n'ai pu que crier, les poignets entravés.
Je suis morte il y a treize ans.
Vera Miles avait 6 ans, elle aussi. Elle avait disparu un mois plus tôt. Elle, on ne l'a jamais retrouvée.
Moi, je croupis dans ce trou noir.
Au début, il n'allumait que quand il venait.
Le reste du temps, c'était la nuit. Et toujours la peur.
La douleur.
La folie.

 Grand_Prix_des_Lectrices_2013 
Jury JANVIER
Policier

Challenge 1% Littéraire 2012

  logochallenge2 
10/14

 Challenge Thriller 

challenge_thriller_polars
catégorie "Même pas peur" : 8/12

 Lu dans le cadre du Challenge Petit BAC 2012

logo_Petit_BAC_2012

"Animal"

 

 

18 septembre 2012

A découvert - Harlan Coben

En librairie depuis le 6 septembre 2012

Lu en partenariat avec les éditions Fleuve Noir

a_decouvert a_decouvert_j

Fleuve Noir – septembre 2012 - 280 pages

Pocket jeunesse – septembre 2012 – 288 pages

traduit de l'anglais (États-Unis) par Cécile Arnaud

Titre original : Shelter, 2011

Quatrième de couverture : 
L'année n'aurait pu s'annoncer plus mal pour Mickey Bolitar. Des événements tragiques l'obligent à vivre temporairement chez son oncle Myron, qu'il croit au moins en partie responsable de sa situation. En plus, Ashley, sa nouvelle petite amie, n'est pas venue en cours depuis des jours et ne donne plus signe de vie. Pire, à l'adresse ou elle habitait personne ne semble la connaître. Mickey, qui a déjà vécu trop de séparations douloureuses, refuse de se laisser faire encore une fois. 
Il découvre bientôt qu'Ashley n'était pas vraiment la jeune fille timide dont il était tombé amoureux et qu'elle fréquentait un milieu dangereux. Comme son oncle, Mickey est tenace et peu regardant sur sa propre sécurité, mais il ne s'attendait pas à ce que ses recherches ébranlent tout ce qu'il croyait savoir sur sa famille et mettent au jour une machination qui dépasse de loin tout ce qu'il pouvait imaginer. Mickey va avoir besoin d'aide... mais n'est-il pas déjà trop tard ? 

Auteur : Harlan Coben est le premier auteur à avoir reçu les trois prix les plus prestigieux en littérature policière aux États-Unis : l'Edgar Award, le Shamus Award et l'Anthony Award. Ses romans sont traduits dans plus de 40 pays et rencontrent un succès international phénoménal avec plus de 47 millions d'exemplaires vendus à travers le monde. Harlan Coben vit dans le New Jersey.

Mon avis : (lu en septembre 2012)
Harlan Coben se lance dans une nouvelle série destinée également aux adolescents et jeunes adultes. Ce n'est plus Myron Bolitar le personnage principal mais Mickey Bolitar, son neveu lycéen de quinze ans. Ce dernier a été contraint de vivre chez son oncle car son père est décédé depuis peu et sa mère est en cure de désintoxication. Il arrive donc dans un nouveau lycée en classe de seconde. Il s'est fait une amie Ashley Kent or celle-ci disparaît sans donner aucune nouvelle. Mickey décide donc de mener l'enquête... Deux camarades du lycée vont l'aider dans cette entreprise pleine de surprises : Spoon le fils du concierge du lycée et Ema, une camarade de lycée au look gothique...

L'écriture est fluide, phrases courtes, l'intrigue est rythmée, les personnages sont attachants.
Pourtant, l'histoire n'est pas vraiment originale et parfois peu crédible.
Un livre qui se lit facilement et avec lequel on passe un bon moment.

Merci à Jérémy et aux éditions Fleuve Noir pour m'avoir permis de découvrir ce livre.  

Extrait : (début du livre)
en ligne

Logo_mois_am_ricain2
Le mois américain

50__tats
33/50 : New Jersey 

 Challenge Thriller 

challenge_thriller_polars
catégorie "Même pas peur" : 7/12

Challenge 1% Littéraire 2012
 logochallenge2 
3/7

15 septembre 2012

Des ombres dans la rue - Susan Hill

des_ombres_dans_la_rue Robert Laffont – avril 2012 – 408 pages

traduit de l'anglais par Johan-Frédérik Hel Guedj

Titre original : The Shadows in the Street, 2010  

Quatrième de couverture : 
En vacances à Taransay, une petite île sauvage à l’ouest de l’Écosse, l’inspecteur Simon Serrailler se remet d'une opération difficile quand il est rappelé en urgence à Lafferton. Deux prostituées ont été retrouvées étranglées, et le temps qu'il revienne, une troisième est portée disparue. S'agit-il de l’œuvre d'un pervers et de meurtres en série ? Est-on en présence d'un nouveau Jack l'Éventreur ou ces disparitions n'ont-elles rien à voir les unes avec les autres ?  Quand, à leur tour, la femme du nouveau doyen de la cathédrale puis une jeune mère de famille qui se rendait à son travail en bicyclette manquent à l'appel, le mystère s'épaissit. Chaque piste mène à une impasse, la police piétine dans ses enquêtes et la population de Lafferton exprime une peur et un mécontentement, croissants, relayés, bien sûr, par les médias. Serrailler se retrouve propulsé au cœur même de l'enquête, lorsque Cate, sa propre soeur, devient la cible du meurtrier...  

Auteur : Susan Hill est née en Angleterre en 1942. Romancière populaire (auteur notamment du célèbre Je suis le seigneur du château), écrivain pour enfants, auteur dramatique, journaliste, elle n’a jamais cessé d’écrire. Avec les enquêtes de Simon Serrailler (Meurtres à Lafferton, Où rôdent les hommes et Au risque des ténèbres, La mort a ses habitudes), elle a fait une entrée très remarquée dans le monde du polar, aujourd’hui confirmée par le succès de cette série outre-Manche.  

Mon avis : (lu en septembre 2012)
Je croyais que c'était la première fois que je lisais un livre de cette auteur britannique, or il y a peu, j'ai trouvé dans notre bibliothèque familiale le livre « Je suis le seigneur du château » que j'ai sans doute acheté après avoir vu le film adapté du livre et dont je garde un bon souvenir.
Avec la sélection Elle 2013, j'étais donc curieuse de découvrir ce roman policier donc la 4ème de couverture était plus que prometteuse : « Nouvelle enquête haletante du séduisant Simon Serrailler, retrouvailles attendues avec tous les personnages de Lafferton chers au lecteur »
Malheureusement, les promesses étaient trop belles et cette lecture m'a déçue...
Dans une première partie, l'auteur plante le décor de Lafferton et ses habitants et décrit un à un les (trop ?) nombreux personnages de l'histoire. Le lecteur découvre une atmosphère à la Ken Loach (en moins bien), il lui faut attendre au moins 90 pages avant que le roman policier commence vraiment avec la disparition de la première fille. L'inspecteur Simon Serrailler est assez peu présent, l'intrigue est assez classique, pas vraiment originale. 
Encore un reproche, cette fois-ci pour l'éditeur avec une quatrième de couverture trop bavarde et dévoilant trop d'éléments de l'intrigue...
La lecture de ce livre n'est pas déplaisante en particulier grâce aux différents personnages, des gens ordinaires qui se débattent avec le quotidien et leurs soucis et que l'auteur a su rendre attachants et sympathiques.   

Autres avis : Clara, CanelMimipinson, Anna BlumeThéoma, Hélène

Extrait : (début du livre)
Leslie Blade s'arrêta sous l'avancée de l'entrée de la faculté, le temps d'ouvrir son parapluie.
La pluie. La pluie matin et soir depuis le début de la semaine.
Il pouvait venir travailler en voiture, mais il n'était qu'à trois kilomètres, donc la fac ne lui accordait pas un permis de stationner sur le parking. Il pourrait attraper un bus, mais ils étaient peu fréquents et peu fiables et, depuis l'arrêt le plus proche de son domicile, il y avait encore dix bonnes minutes à pied.
Les gens dévalaient les marches et sortaient sous cette pluie torrentielle. Des étudiants traversaient la cour, capuches d'anorak relevées.
Leslie Blade redressa son parapluie et sortit.
Jusqu'à ces derniers mois, il avait toujours suivi le même itinéraire, par la grande rue, en contournant la Colline, mais maintenant que les ruelles de l'Old Market Lanes étaient ouvertes, il les empruntait parfois ; il aimait assez les pavés et ces éclairages moins crus, il jetait un œil aux vitrines du libraire et de deux  galeries d'art, s'achetait un morceau de fromage et un peu de salami chez le traiteur qui restait ouvert jusqu'à dix-neuf heures. Cela le faisait arriver chez lui une vingtaine de minutes plus tard ou davantage, ce qui ne plaisait pas trop à sa mère, aussi il s'était mis à lui acheter un peu de chocolat ou un sachet de caramels au beurre salé. C'était une manière de la soudoyer, mais ce n'était pas vraiment cela dont elle avait envie ; c'était sa compagnie qu'elle voulait, mais ça marchait, car elle aimait les sucreries.
Le temps qu'il atteigne les Lanes, ce soir-là, la pluie dégoulinait des gouttières et les bas-côtés de l'étroite voie pavée étaient inondés de mares profondes. Le traiteur fermait tôt.
Il la vit au bout de la rue, là où les ruelles des Lanes débouchaient sur la place du marché. Elle se tenait debout, juste en deçà du halo de lumière qui se déversait du pub, le col de sa veste relevé, tâchant de s'abriter de la pluie tout en restant visible. Il pressa le pas. C'était un nouvel emplacement ; il n'avait encore jamais vu aucune d'entre elles, par ici. C'était trop proche des principales rues commerçantes et les voitures n'étaient pas autorisées à s'arrêter sur la place - uniquement les bus, et les taxis qui rejoignaient la station, à l'autre extrémité.
Mais c'était Abi. Il était sûr que c'était Abi, même d'ici, depuis l'autre bout de la rue. Abi, ou alors Marie, peut-être ? 

 
 

 Grand_Prix_des_Lectrices_2013
Sélection roman
Jury Octobre

 Challenge Thriller 
challenge_thriller_polars
 catégorie "Même pas peur" : 6/12

Challenge Voisins, voisines
voisin_voisines2012
Grande-Bretagne

Challenge God Save The Livre
 Challenge_anglais

 

6 septembre 2012

Le guerrier solitaire - Henning Mankell

le_guerrier_solitaire guerrier_solitaire_points le_guerrier_solitaire_p le_guerrier_solitaire_ le_guerrier_solitaire_cd

Seuil – mars 1999 - 439 pages

Points – mars 2004 - 553 pages

Succès du Livre – novembre 2007 -

Livraphone – mai 2012 - CD

traduit du suédois par Christofer Bjurström 

Titre original : Villospår, 1995

Quatrième de couverture :
Été 1994, la petite ville d'Ystad somnole sous la chaleur. Rivés devant leurs postes de télévision, tous les Suédois suivent la Coupé du monde de football. Mais, alors que l'inspecteur Wallander se prépare à partir en vacances, une jeune fille s'immole par le feu dans un champ de colza. Le lendemain, un ancien ministre est tué à coups de hache. Une série de meurtres d'une sauvagerie terrifiante se déclenche.
La police d'Ystad, menée par Kurt Wallander, entame une course contre la montre haletante pour arrêter le tueur avant qu'il ne frappe à nouveau. Mais quel lien y a-t-il entre un ancien ministre en retraite, un riche marchand d'art et un minable truand ? Pourquoi les victimes sont-elles scalpées ? Et qui est cette jeune fille qui s'est suicidée ? A-t-elle un rapport avec les meurtres ?

Auteur : Né en 1948, Henning Mankell partage sa vie entre la Suède et le Mozambique. Lauréat de nombreux prix littéraires, outre la célèbre « série Wallander », il est l'auteur de romans sur l'Afrique ou des questions de société, de pièces de théâtre et d’ouvrages pour la jeunesse. Son dernier titre, L’Homme inquiet, est l'ultime enquête de Kurt Wallander.

Mon avis : (lu en septembre 2012)
C'est le cinquième épisode de la série du Commissaire Wallander. Durant l'été 1994, les Suédois se passionnent pour la coupe du monde de football. Dans un champ de colza, une jeune fille s'immole par le feu sous les yeux de Wallander. Le lendemain, un ancien ministre est retrouvé chez lui, tué à coups de hache et scalpé. C'est le premier meurtre d'une longue série. Et pour Wallander, qui prévoyait de partir en vacances, c'est le début d'une enquête difficile.

Le lecteur devient le spectateur de cette enquête, il découvre assez vite qui se cache derrière ses meurtres en série et il suit à la fois les faits et gestes du meurtrier et le tâtonnement de l'enquête de Wallander et son équipe. Ce jeu du chat et de la souris entre police et meurtrier nous tient en haleine. Sans oublier que cette série de meurtres cache un trafic un peu particulier...

Cet épisode particulièrement violent est très réussi et j'aime toujours découvrir la Suède telle qu'elle est à travers le regard de Wallander cet anti-héros, fatigué mais intuitif et humain.

En 2008, ce livre a été adapté par la BBC dans la série télévisée Wallander (saison 1 – épisode 1) réalisé par Andy Wilson avec Kenneth Branagh, Benedict Taylor, David Sibley, Roland Hedlund, Rupert Graves.
Je n'ai pas encore vu cet épisode mais je le ferai très prochainement.

Extrait : (page 25)
Dès l'aube, il entama sa transformation.
Il avait tout bien étudié pour réussir. Cela lui prendrait toute la journée, et il ne voulait pas risquer de manquer de temps. Il saisit le premier pinceau et le tint devant lui. Par terre, le magnétophone passait la cassette qu'il avait préparée, avec les tambours. Il regarda son visage dans le miroir. Puis il traça les premiers traits noirs sur son front. Il constata que sa main ne tremblait pas. Il n'était pas nerveux. Pourtant, c'étaient ses premières vraies peintures de guerre. Jusqu'à cet instant précis tout cela n'avait été qu'une sorte de fuite, sa manière à lui de se défendre contre toutes les injustices auxquelles il avait été sans cesse confronté. Mais maintenant, c'était la grande transformation, pour de bon. A chaque trait qu'il se peignait sur le visage, c'était comme un morceau de son ancienne vie qu'il laissait derrière lui. Il n'y avait plus de retour possible. Ce soir même, le temps du jeu serait définitivement révolu, il allait entrer dans la vraie guerre, celle où les gens meurent pour de bon.  

 

Déjà lu du même auteur : 
tea_bag  Tea-Bag  les_chaussures_italiennes  Les chaussures italiennes

meurtriers_sans_visage_p Meurtriers sans visage Les_chiens_de_Riga_2 Les chiens de Riga

l_homme_inquiet L'homme inquiet le_retour_du_professeur_points Le Retour du professeur de danse

la_lionne_blanche_p La lionne blanche  profondeurs_p Profondeurs le_chinois Le Chinois

l_homme_qui_souriait_p L’homme qui souriait

 Challenge Thriller 
challenge_thriller_polars
catégorie "Même pas peur" : 5/12

 Lu dans le cadre du Challenge Petit BAC 2012

 logo_Petit_BAC_2012
"Métier"

 Challenge Voisins, voisines

voisin_voisines2012
Suède

 Défi Scandinavie noire 2012
dc3a9fi_scandinavie_noire

Suède : Henning Mankell

  Challenge Littératures Nordiques

litterature_nordique 

 

Publicité
Publicité
1 septembre 2012

L'enfant aux cailloux – Sophie Loubière

Lu dans le cadre du Challenge Un mot, des titres...
un_mot_des_titres 

Le mot : ENFANT

L_enfant_aux_cailloux Fleuve Noir – avril 2011 – 334 pages

Quatrième de couverture :
Elsa Préau est une retraitée bien ordinaire. De ces vieilles dames trop seules et qui s'ennuient tellement - surtout le dimanche - qu'elles finissent par observer ce qui se passe chez leurs voisins. Elsa, justement, connaît tout des habitudes de la famille qui vient de s'installer à côté de chez elle. Et très vite, elle est persuadée que quelque chose ne va pas. Les deux enfants ont beau être en parfaite santé, un autre petit garçon apparaît de temps en temps - triste, maigre, visiblement maltraité. Un enfant qui semble l'appeler à l'aide. Un enfant qui lui en rappelle un autre... Armée de son courage et de ses certitudes, Elsa n'a plus qu'une obsession : aider ce petit garçon qui n'apparaît ni dans le registre de l'école, ni dans le livret de famille des voisins. Mais que peut-elle contre les services sociaux et la police qui lui affirment que cet enfant n'existe pas ? Et qui est vraiment Elsa Préau ? Une dame âgée qui n'a plus toute sa tête ? Une grand-mère souffrant de solitude comme le croit son fils ? Ou une femme lucide qui saura croire à ce qu'elle voit ? Sophie Loubière, en reine du roman psychologique, brosse un bouleversant portrait de femme en proie à la violence ordinaire et touche en plein
cœur.

Auteur de cinq romans, de nouvelles policières et d'un livre pour la jeunesse, Sophie Loubière publie son premier polar dans la collection "Le Poulpe" Elle s'est fait un nom dans le milieu de l'édition grâce à une émission littéraire unique en son genre (Parking de nuit, France Inter) et à ses chroniques à France Info (Info polar).

Mon avis : (lu en août 2012)
Elsa Préau est une ancienne directrice d'école retraitée bien ordinaire. Vivant seule, elle regarde souvent par la fenêtre et aperçoit de temps en temps dans le jardin de ses nouveaux voisins un petit garçon triste et sale qui semble lui demander de l'aide. Ayant eu des ennuis psychiatrique personne, même son propre fils, ne semble croire la vieille dame... Est-ce la réalité ou la folie ?
Je n'en dirais pas plus pour ne pas en dévoiler trop...

C'est une histoire captivante, pleine de suspense qui m'a tenue en haleine jusqu'à la dernière page. Un thriller psychologique très réussi et une très belle découverte.

Autres avis : Canel, Enna, Liliba

Extrait : (début du livre)
Le jeu du vent et du soleil amusait les rideaux. Depuis sa chaise, le petit garçon eut un sourire. Il lui semblait qu'un être invisible, sensible aux caresses de ce dimanche d'été, jouait à cache-cache derrière le tissu en jacquard. Les yeux clos, l'enfant aurait juré entendre des gloussements de plaisir sous le motif de médaillon.
- Gérard !
Dos droit, les paumes de chaque côté de l'assiette, le garçonnet détourna le regard de la fenêtre donnant sur le jardin. Des bouquets de glaïeuls, de lis et de dahlias distillaient un parfum exaltant. Leurs couleurs éblouissantes formaient des taches de lumière dans la pénombre de la pièce. Les petits pois roulaient dans la sauce du poulet, balayés par les lames des couteaux, indifférents à la conversation de ce déjeuner.
Gérard repris sa mastication, nez en l'air, martelant les pieds de sa chaise à coups de talon. Il ne s'intéressait guère aux sujets abordés par son oncle, ses parents et grands-parents : il était question de revendications salariales motivées par la hausse des prix de l'alimentation, du plus petit que le plus petit des maillots de bains du monde, d'un essai nucléaire américain réalisé voilà quelques jours sur l'atoll de Bikini dans le Pacifique et d'un procès à Nuremberg.

 Challenge Thriller 
challenge_thriller_polars
 catégorie "Même pas peur" : 4/12

  Lu dans le cadre du Challenge Petit BAC 2012

logo_Petit_BAC_2012

"Objet"

 

22 juillet 2012

Au lieu-dit Noir-Etang –Thomas H. Cook

au_lieu_dit_Noir_Etang Seuil - janvier 2012 - 354 pages

traduit de l'anglais (États-Unis) par Philippe Loubat-Delranc

Titre original : The Chatham School Affair, 1996

Quatrième de couverture :
Août 1926. Chatham, Nouvelle-Angleterre, à quelques encablures du cap Cod : son église, son port de pêche et son école de garçons, fondée par Arthur Griswald, qui la dirige avec droiture et vertu. L'arrivée de la belle Mlle Channing, venue d'Afrique pour enseigner les arts plastiques à Chatham School, paraît anodine en soi, mais un an plus tard, dans cette petite ville paisible, il y aura eu plusieurs morts. Henry, le fils adolescent de M Griswald, est vite fasciné par celle qui va lui enseigner le dessin et lui faire découvrir qu'il faut " vivre ses passions jusqu'au bout ". Du coup, l'idéal de vie digne et conventionnelle que prône son père lui semble être un carcan. Henry assiste, complice muet et narrateur peu fiable, à la naissance d'un amour tragique entre Mlle Channing et M Reed, le professeur de lettres qui vit au bord du Noir-Etang avec sa femme et sa fille. Il voit en eux " deux figures romantiques, des versions modernes de Catherine et de Heathcliff ". Mais l'adultère est mal vu à l'époque, et après le drame qui entraine la chute de Chatham School, le lecteur ne peut que se demander, tout comme le procureur : " Que s'est-il réellement passé au Noir-Etang ce jour-là ? "
Utilisant avec une subtilité machiavélique la palette des apparences, des dits et des non-dits, Thomas H. Cook allie à une tragédie passionnelle digne des classiques du XIXe siècle un suspense d’une ambiguïté insoutenable.

Auteur : Né en 1947, Thomas Cook a été professeur d'histoire et secrétaire de rédaction au magazine Atlanta. Il vit à New York et au cap Cod. Un prestigieux Edgar Award a récompensé Au lieu-dit Noir-Etang en 1996 aux Etats-Unis, et Les Feuilles mortes a reçu le Barry Award en 2006.

Mon avis : (lu en juillet 2012)
Ayant beaucoup aimé Les feuilles mortes et Les leçons du Mal , j'étais très impatiente de découvrir le dernier livre paru en France de Thomas H. Cook. Il a été publié en 1996 au États-Unis, il est donc antérieur aux deux autres. Je n'ai pas été déçu au contraire, ce livre est un coup de cœur.
Tout d'abord, j'aime beaucoup le mystérieux du titre et surtout la couverture avec son phare.
Chatham, petite ville sans histoire de Nouvelle-Angleterre, Henry le fils du directeur de Chatham School se souvient du jour de l'arrivée de Mlle Channing, la nouvelle professeur d’arts plastiques en août 1926. Henry qui est le narrateur de cette histoire, longtemps après cette année scolaire qui marquera à jamais sa vie, il vit toujours à Chatham, en solitaire. 

Mlle Channing est une artiste, son père un grand voyageur l'a élevé avec des principes très novateurs pour l'époque, « vivre selon ses passions », privilégier la liberté, son développement personnel...
Elle est logée dans un cottage isolé, au lieu-dit Noir-Etang où non loin de là vit M. Reed, professeur de littérature, avec sa femme et sa petite fille. Chaque jour, ils font ensemble le trajet entre le collège et leurs domiciles. Henry est le témoin privilégié du rapprochement qui s'opère peu à peu entre Mlle Channing et M. Reed, mais du haut de ses quinze ans il imagine certaines choses...
Dès le début, le lecteur comprend que cette histoire se terminera par un drame et tout au long du récit l'auteur nous en dévoile peu à peu des indices. Que s'est-il vraiment passé au "lieu-dit Noir -Étang" ?
Le style de ce livre est magnifique, il est écrit comme un roman classique, c'est également le portrait d'une époque et les lieux y sont superbement décrits.
La psychologie des personnages est très intéressante, autant pour les personnages principaux que sont Mlle Channing, M. Reed et Henry mais aussi pour le père d'Henry et directeur de Chatham School.
La construction du livre donne tout le suspens et même après le dénouement de l'histoire, le lecteur a droit à de nouvelles surprises dans les toutes dernières pages.  
Un vrai coup cœur pour moi que je vous invite à découvrir.

Autres avis : Anna Blume, Clara, Mimi, JosteinCanelConstance, Theoma

Extrait : (début du livre)
Mon père avait une phrase préférée. Il l'avait empruntée à Milton, et aimait la citer aux garçons de Chatham School. Planté devant eux le jour de la rentrée des classes, les mains bien enfoncées dans les poches de son pantalon, il ménageait un silence, leur faisant face, l'air grave. "Prenez garde à vos actes, déclamait-il alors, car le mal contre lui-même se retourne." Il ne pouvait imaginer à quel point la suite des évènements le contredirait, ni à quel point j'en aurais éminemment conscience.
Parfois, en ces tristes journées d'hiver si fréquentes en Nouvelle-Angleterre où le vent malmène autant les arbres que les arbustes, où la pluie tambourine contre les toits et les vitres, je me sens de nouveau happé par l'univers de mon père, par ma jeunesse, par la petite ville qu'il aimait tant et où je vis toujours. Je regarde par la fenêtre de mon bureau et revois la grand-rue de Chatham telle qu'elle était alors : une poignée de petits commerces, un cortège fantomatique d'automobiles aux phares montés sur des pare-chocs inclinés. Dans mon esprit, les morts retrouvent la vie, reprennent leur enveloppe charnelle. Je vois Mme Albertson livrer son panier de palourdes au marché Kessler, M. Lawrence faire des embardées avec le scooter des neiges qu'il a construit de ses propres mains, des skis à l'avant, deux parties des chenilles d'un tank de la Première Guerre mondiale à l'arrière, le tout accroché au châssis cabossé d'un vieux roadster. En passant, il me fait signe, agitant sa main gantée dans l'air intemporel.
Me présentant une nouvelle fois sur le seuil de mon passé, je retrouve mes quinze ans, tous mes cheveux et une peau dépourvue de taches de vieillesse, le ciel loin de moi et de l'enfer de mes préoccupations. Je pressens même que, par essence, la vie a du bon.
Puis, de but en blanc, je repense à elle. Pas à la jeune femme que j'ai connue il y a si longtemps, mais à la petite fille qui contemple au loin la mer d'un bleu étincelant, son père, à côté d'elle, lui disant ce que tous les pères disent depuis toujours à leurs enfants : que l'avenir leur tend les bras, que c'est un pré d'herbe tendre qui n'abrite aucune sombre forêt. Je la revois dans mon cottage, ce jour-là, je réentends sa voix, ses paroles tintent encore à mon oreille, distantes clochettes, porteuses de la foi qu'elle eut brièvement en la vie. Ne te prive pas, Henry. Il y en a pour tout le monde.

 logo_bibli_IGN_20

Grand_Prix_des_Lectrices_2013 
Sélection policier
Jury Septembre

Déjà lu du même auteur : 

les_feuilles_mortes_p Les feuilles mortes les_le_ons_du_mal_p Les leçons du Mal 

 

50__tats
30/50 : Georgie
(Thomas H. Cook a étudié et enseigné en Georgie)

 Challenge Thriller 
challenge_thriller_polars
 catégorie "Même pas peur" : 3/12

  Lu dans le cadre du Challenge Petit BAC 2012

logo_Petit_BAC_2012
"Couleur"





17 juillet 2012

Comme dans un miroir - Gunnar Staalesen

  Lu dans le cadre de Masse Critique
massecritique

Comme_dans_un_miroir Gaïa – septembre 2012 – 304 pages

traduit du norvégien par Alexis Fouillet

Titre original : Som i et speil, 2002

Quatrième de couverture :
En 1957, une femme sublime se tue en voiture avec son amant saxophoniste, dans un pacte macabre. Elle laisse deux filles. Trente-cinq ans plus tard, lorsque l’une disparaît avec son mari, sa sœur imagine le pire et appelle Varg Veum. Entre le mythe des amants suicidés en 1957 et le présent, beaucoup de recoupements, de ressemblances, comme dans un miroir. Les chalets de montagne sur les hauteurs de Bergen se renvoient les échos du passé par-delà les fjords.
Sur fond de trafic en tous genres, la Norvège des années 90 a bien les deux pieds dans son époque. Varg Veum aussi : il vient d’acheter un téléphone portable !
Un nouvel épisode jazzy pour le privé norvégien.

Auteur : Gunnar Staalesen est né à Bergen, en Norvège, en 1947. Il fait des études de philologie et débute en littérature à 22 ans. Il se lance peu à peu dans le roman policier et crée en 1975 le personnage de Varg Veum, qu’il suivra dans une douzaine de romans. Tous les polars de Staalesen suivent les règles du genre à la lettre, avec brio. Et les problèmes existentiels du détective privé, ses conflits avec les femmes et son faible pour l’alcool sont l’occasion d’explorer, non sans cynisme, les plaies et les vices de la société. Avec le Roman de Bergen, il dédie à sa ville natale une grande fresque sociale et policière couvrant tout le XXe siècle. 

Mon avis : (lu en juillet 2012)
Ce livre est la 11ème enquête du personnage récurant de Gunnar Staalesen le privé norvégien Varg Veum traduite en France. Pour ma part, c’est ma deuxième enquête avec Varg Veum.
Berit, avocate, demande à Varg Veum d’enquêter sur la disparition soudaine de sa sœur Bodil et de son mari, plus trente ans auparavant leur mère et son amant ont été retrouvés noyés dans leur voiture comme dans un pacte mortel.   
L’enquête met beaucoup de temps à s’installer, durant les deux cent premières pages l’enquête n’avance pas, l’auteur nous « balade » sur plusieurs pistes dont aucunes ne progressent vraiment…
C’est à la limite de devenir lassant… Il est question du passé, de multiples trafics…
Et puis tout à coup l’enquête s’emballe et les révélations se succèdent et la fin inattendue ne m’a pas fait regretter cette lecture. Dommage que le début soit si poussif…

Merci à Babelio et aux Éditions Gaïa pour m'avoir permis de découvrir cette nouvelle enquête de Varg Veum, personnage sympathique et attachant.

 

Extrait : (début du livre)
Je l'avais vue bien avant que nous nous croisions.
Nous allions chacun dans sa direction sur la portion de montagne que les Berguénois appellent Vidden, le haut plateau, comme s'il n'y en avait qu'un. Elle arrivait d'Ulriken, en direction de Fløien.

Je venais de faire l'ascension de Trappefjellet, et je longeais l'alignement de cairns sur ce qui s'appelle depuis très longtemps Alfjellet. C'était un jeudi de la mi-avril, et la température hésitait encore entre des valeurs à un ou deux chiffres. Plus bas, sur Midtfjellet, j'avais entendu le cri strident caractéristique du bécasseau. Sous les nuages qui filaient dans le ciel, la première formation d'oies sauvages volaient vers le nord, mystérieusement attirées par le Møre. Le printemps arrivait. Mais sur Vidden, il restait des névés. Du côté des marais en face de Hyttelien, on s'enfonçait sérieusement dans la boue quand on quittait le sentier.
Tout à coup, elle disparut, telle une fée des forêts. Sur le dernier tronçon avant le Borgaskar, un coup d'index de géant en travers de Vidden, je la perdis de vue. Je m'arrêtai un instant, bouche bée, et elle réapparut après le col  pour se diriger à grands pas vers moi.  Je lui laissai le passage sur le chemin.
Elle était équipée pour ce genre d'activités ; sac à dos léger, knickers marron, coupe-vent vert et bonnet blanc. Elle passa devant moi avec un sourire rapide et un « Bonjour ! » joyeux, comme il est d'usage entre randonneurs.
« Mais... ! L'entendis-je s'exclamer après m'avoir croisé. Ce ne serait pas... »
Je me retournerai vers elle.
« Veum ?
- Si. »
J'analysai en vitesse ma première impression. Ses yeux étaient gris-vert, son regard clair. Elle était plus grande que moi, environ 1,85 m. Pourtant, il y avait un côté des plus féminins dans ses traits réguliers, ses lèvres pulpeuses et sa peau lisse. Le vent vif de la montagne lui avait laissé une jolie tache rouge sur chaque joue. Quelques rares gouttes de sueur s'étaient formées dans le duvet clair de sa lèvre supérieure. Hormis cela, elle affichait une grande décontraction, et son souffle était léger comme celui d'un marathonien dans une descente.  

tous les livres sur Babelio.com

Déjà lu du même auteur :  l__criture_sur_le_mur L'écriture sur le mur

Challenge Voisins, voisines
voisin_voisines2012
Norvège

Défi Scandinavie noire 2012
dc3a9fi_scandinavie_noire

Norvège

 Challenge Viking Lit' 
Viking_Lit

Challenge Thriller 
challenge_thriller_polars
 catégorie "Même pas peur" : 2/12

 Challenge Littératures Nordiques
litterature_nordique

 Lu dans le cadre du Challenge Petit BAC 2012

logo_Petit_BAC_2012
"Objet"

Challenge 1% Littéraire 2012
 logochallenge2 
1/7

5 juillet 2012

La Sirène - Camilla Läckberg

la_sir_ne Actes Sud – juin 2012 – 416 pages

traduit du suédois par Lena Grumbach

Titre original : Sjöjungfrun, 2008

Quatrième de couverture :
Un homme a mystérieusement disparu à Fjällbacka. Toutes les recherches lancées au commissariat de Tanumshede par Patrik Hedström et ses collègues s'avèrent vaines. Impossible de dire s'il est mort, s'il a été enlevé ou s'il s'est volontairement volatilisé. Trois mois plus tard, son corps est retrouvé figé dans la glace. L'affaire se complique lorsque la police découvre que l'une des proches connaissances de la victime, l'écrivain Christian Thydell, reçoit des lettres de menace depuis plus d'un an. Lui ne les a jamais prises au sérieux, mais son amie Erica, qui l'a aidé à faire ses premiers pas en littérature, soupçonne un danger bien réel. Sans rien dire à Patrik, et bien qu'elle soit enceinte de jumeaux, elle décide de mener l'enquête de son côté. A la veille du lancement de La Sirène, le roman qui doit le consacrer, Christian reçoit une nouvelle missive. Quelqu'un le déteste profondément et semble déterminé à mettre ses menaces à exécution. Dans cette passionnante enquête, sixième volet de la série consacrée à Erica Falck, Camilla Läckberg reprend avec bonheur tous les ingrédients qui font le charme et le succès de ses livres. Ses fidèles lecteurs découvriront son roman le plus abouti à ce jour.

Auteur : Née en 1974, Camilla Läckberg est l'auteur d'une série de romans policiers mettant en scène le personnage d'Erica Falck. Ses ouvrages caracolent tous en tête des ventes en Suède comme à l'étranger La Princesse des glaces (2008), Le Prédicateur (2009), Le Tailleur de pierre (2009), L'Oiseau de mauvais augure (2010), L'Enfant allemand (2011).

Mon avis : (lu en juillet 2012)
Après Cyanure qui m’avait vraiment déçu, quel plaisir de retrouver Fjällbacka et la suite des aventures d'Erika Falk.
Erika est de nouveau enceinte, elle attend maintenant des jumeaux ou jumelles… Elle a conseillé Christian Thydell dans l'écriture de son premier roman « La Sirène ». Ce dernier reçoit depuis plus d'un an des lettres de menace... Erica décide alors de mener « en cachette » son enquête.
En parallèle, après plus de trois mois de disparition inexpliquée, le corps de Magnus Kjellner est retrouvé sous la glace. On apprend vite que Magnus et Christian se connaissaient bien, c'est Patrik Hedström qui mène l'enquête... Je n'en raconterai pas plus...

Un polar sombre, une intrigue palpitante, bien construite, des surprises, du suspens... Un livre réussi !
Je me suis régalée et comme d'habitude, je vais prendre mon mal en patience avant de découvrir la prochaine aventure d'autant plus qu'un évènement dans les dernières pages du livre, nous donne encore plus envie de lire la suite rapidement...
Il y a encore au moins deux épisodes pas encore traduits en français. Je suis vraiment devenue une inconditionnelle de cette série suédoise !

Extrait : (début du livre)
Prologue
Il avait toujours su que tôt ou tard la vérité finirait par éclater. Une telle abomination ne pourrait être étouffée. Chaque mot l’avait replongé dans l’innommable, dans l’ignominie qu’il avait essayé de refouler pendant toutes ces années.
Il ne pouvait plus fuir. Marchant d’un bon pas, il sentit l’air matinal remplir ses poumons. Son cœur battait à tout rompre. Il ne voulait pas y aller, et pourtant il le fallait. Il avait décidé de laisser faire le hasard. S’il y avait quelqu’un, il parlerait. S’il n’y avait personne, il irait au bureau, comme si rien ne s’était passé.
Il frappa et on lui ouvrit la porte. Les yeux plissés dans la faible lumière, il entra. La personne devant lui n’était pas celle qu’il pensait trouver.
Ses longs cheveux dansaient dans son dos lorsqu’il la suivit dans la pièce. Il se mit à parler, à poser des questions. Les pensées tourbillonnaient dans sa tête. Rien ne semblait cadrer. Ça clochait, et pourtant, non.
Subitement, il se tut. Quelque chose venait de l’atteindre au ventre, si brutalement que ses paroles furent coupées net. Il regarda. Vit le sang suinter du couteau qu’on retirait de la plaie. Puis un autre coup, la douleur de nouveau. Et l’instrument tranchant qui vrillait ses entrailles.
Il comprit que tout était fini. Que ça se terminerait ici, même s’il lui restait tant de choses à faire, à voir, à vivre. Il y avait malgré tout une sorte de justice. Il n’avait pas mérité la vie heureuse qui avait été la sienne, tout l’amour qu’il avait reçu. Pas après ce qu’il avait commis.
Une fois le couteau immobilisé, les sens anesthésiés par la douleur, la mer fit son apparition. Le mouvement d’un bateau qui tangue. Puis l’eau froide l’engloutit, il ne sentit plus rien.
La dernière image qui se présenta à lui fut ses cheveux. Longs et sombres.

 logo_bibli_IGN_20

 

Déjà lu du même auteur :

la_princesse_des_glaces La Princesse des glaces  le_pr_dicateur Le Prédicateur

 

le_tailleur_de_pierre Le Tailleur de pierre l_oiseau_de_mauvais_augure L'Oiseau de mauvais augure

 

l_enfant_allemand L'Enfant allemand cyanure Cyanure

 

Challenge Voisins, voisines
voisin_voisines2012
Suède

Défi Scandinavie noire 2012
dc3a9fi_scandinavie_noire

Suède

 Challenge Viking Lit' 
Viking_Lit

Challenge Thriller 
challenge_thriller_polars
 catégorie "Même pas peur" : 1/12

 Challenge Littératures Nordiques
litterature_nordique

 

20 juin 2012

La muraille de lave – Arnaldur Indridason

la_muraille_de_lave Éditions Métailié - mai 2012 – 317 pages

traduit de l'islandais par Éric Boury

Titre original : Svörtuloft, 2009

Quatrième de couverture :
Le commissaire Erlendur est parti en vacances sur les lieux de son enfance, il ne donne aucune nouvelle, on a retrouvé sa voiture abandonnée en rase campagne. Mais son équipe continue à travailler. Tandis qu'Elinborg, la fine cuisinière, s'occupe d'une affaire de viol, Sigurdur Oli, le jeune homme moderne formé aux Etats-Unis, reconnaît par hasard dans la rue l'un des témoins d'une affaire de pédophilie en partie résolue et le suit. Dans le même temps, un ami lui demande d'aider discrètement un couple de jeunes cadres qui, pratiquant l'échangisme, fait l'objet d'un chantage. Troublé par son divorce, surveillé de près par sa hiérarchie qui n'apprécie pas ce type d'aide, Sigurdur Oli va aller jusqu'au bout d'une histoire surprenante, révélant la cupidité qui s'est emparée de la société islandaise avec l'expansion mondiale des modèles financiers. Commencé comme un polar classique, tissant les trames de plusieurs affaires, ce roman montre au lecteur comment, à l'image de la muraille de lave, au pied de laquelle un remous violent engloutit toutes les embarcations qui l'approchent, et surnom donné au siège d'une grande banque à l'architecture sombre et aux pratiques discutables, l'impudeur de l'amour de l'argent peut entraîner dans son tourbillon la perte de tout critère moral.

Auteur : Arnaldur Indridason est né à Reykjavik en 1961. Diplômé en histoire, il est journaliste et critique de cinéma. Il est l'auteur de romans noirs couronnés de nombreux prix prestigieux, publiés dans 37 pays.  

Mon avis : (lu en juin 2012)
C'est le 8ème épisode de la série du « détective Erlendur », mais comme l'épisode précédent, Erlendur n'est pas là, il est parti sur la côte Est et personne n'a de nouvelles de lui. C'est Sigurður Oli qui va prendre en charge deux enquêtes sur des homicides. 
Pour rendre service à un ami, Sigurður Oli accepte d'aller rendre visite à un couple qui fait du chantage à l'encontre de proches de l'ami. Arrivé sur les lieux, il est témoin d'une scène de violence avec l'agresseur toujours sur les lieux, la jeune femme Lina baigne dans une mare de sang. L'enquête va mener Sigurður Oli vers les milieux bancaires et réveiller une enquête bâclée. En parallèle, Sigurður Oli reconnaît par hasard dans la rue un des témoins de l’affaire de pédophilie en partie résolue dans La Voix.
C'est l'occasion de découvrir un peu plus le personnage de Sigurður Oli qui accompagne Erlendur depuis le début de la série. Il a l'image du policier moderne, formé aux États-Unis. Alors que cette histoire commence, son couple bat de l'aile, avec sa femme, ils hésitent à se séparer.
Dans ce livre écrit en 2008, Arnaldur Indridason dénonce un peu avant l'heure les dérives financières de l'Islande autour de spéculations et endettements. Il est également question d'échangisme, de pédophilie...
Une intrigue plutôt bien menée, des personnages fouillés et attachants, des descriptions de l'Islande et j'ai encore passé de très bons moments en découvrant ce nouveau Indridason. Mais dans le prochain livre j'espère vraiment retrouver Erlendur Sveinsson, il me manque de plus en plus !

Et pour finir, une petite explication concernant le titre du livre « La Muraille de lave » (Svörtuloft), fait référence à une falaise de basalte au pied de laquelle un tourbillon violent engloutit toutes les embarcations qui s’approchent, c’est également le surnom qui a été donné au siège social d’une grande banque islandaise.

3983484219_1982d25cda
Svörtuloft

Autres avis : Sharon, Jostein

Extrait : (début du livre)
Il avait attrapé au fond du sac en plastique le masque de confection grossière et imparfaite. Ce n'était pas un chef-d’œuvre, mais il ferait l'affaire.
Bien que redoutant de croiser un flic en chemin, il était passé inaperçu. Le sac qu'il portait à la main contenait également deux bouteilles provenant du Rikid, la boutique d'alcools, ainsi qu'un gros marteau et un poinçon d'acier, achetés dans un magasin de bricolage.
La veille, il s'était procuré tout le matériel nécessaire à la confection du masque chez un importateur de cuir et peaux, et s'était soigneusement rasé avant d'enfiler sa tenue la plus convenable. Sachant ce qu'il lui fallait, il avait tout trouvé sans difficulté, le cuir, le fil ou l'alêne de cordonnier.
Personne ne risquait de le remarquer. A cette heure matinale, la ville était encore presque déserte. Il s'était soigneusement abstenu de regarder les rares personnes qu'il avait croisées, marchant d'un pas résolu, tête baissée, vers la maison en bois couverte de tôle ondulée dans la rue Grettisgata. Il avait descendu les marches en vitesse, ouvert la porte, puis il s'était précipité à l'intérieur avant de refermer soigneusement derrière lui.
Ensuite, il était resté posté dans l'ombre. Il connaissait désormais si bien ce petit appartement en sous-sol qu'il était capable de s'y repérer, même dans le noir complet. La salle de bains et les toilettes se trouvaient à droite au fond du couloir, la cuisine, du même côté, avec une grande fenêtre fermée par d'épais rideaux, donnait sur l'arrière-cour. De l'autre côté du couloir, le salon, puis la chambre à coucher où il n'avait pénétré qu'une seule fois. D'épais rideaux étaient également tirés devant la fenêtre du salon qui donnait sur Grettisgata. Quant à celle de la chambre, placée en hauteur, elle était occultée par une bâche de plastique noir.
Au lieu d'allumer la lumière, il avait pris le morceau de bougie qu'il conservait sur l'étagère du couloir puis, guidé par sa clarté vacillante, presque fantomatique, il était entré dans le salon. Il entendait les gémissements étouffés du salaud bâillonné, attaché sur sa chaise, les mains derrière le dos, et s'employait à ne pas l'observer avec trop d'attention, évitant surtout de croiser son regard. Il avait posé le sac en plastique sur la table pour en sortir le marteau, le masque, le poinçon et les bouteilles. Puis, il avait ouvert le Brennivin et avalé goulûment une grande lampée d'alcool tiède. Ce liquide fort au goût âpre ne lui brûlait plus la gorge depuis des années.

 logo_bibli_IGN_20

Déjà lu du même auteur :

la_cit__des_jarres La Cité des jarres  la_femme_en_vert La Femme en vert 

la_voix La Voix l_homme_du_lac L'Homme du lac hiver_arctique Hiver Arctique 

 hypothermie Hypothermie la_rivi_re_noire La rivière noire betty Bettý

 

Challenge Voisins, voisines
voisin_voisines2012
Islande

Défi Scandinavie noire 2012
dc3a9fi_scandinavie_noire

Islande

 Challenge Viking Lit' 
Viking_Lit

Challenge Thriller 
Challenge_Thriller
 catégorie "Même pas peur" : 19/8

 Challenge Littératures Nordiques
litterature_nordique

 

Publicité
Publicité
<< < 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 30 > >>
A propos de livres...
Publicité
A propos de livres...
Newsletter
55 abonnés
Albums Photos
Visiteurs
Depuis la création 1 376 681
Publicité