Cyanure – Camilla Läckberg
Actes Sud - novembre 2011 - 157 pages
traduit du suédois par Lena Grumbach
Titre original : Snöstorm och mandeldoft, 2007
Quatrième de couverture :
Quelques jours avant Noël, Martin Molin, le collègue de Patrick Hedström, accompagne sa petite amie Lisette à une réunion de famille sur une île au large de Fjällbacka. Mais au cours du premier repas, le grand-père, un richissime magnat de l'industrie, leur annoce une terrible nouvelle avant de s'effondrer, terrassé. Dans son verre, Martin décèle une odeur faible mais distincte d'amande amère. Une odeur de meurtre. Une tempête de neige fait rage, l’île est isolée du monde et Martin décide de mener l’enquête. Commence alors un patient interrogatoire que va soudain troubler un nouveau coup de théâtre.
Offrant une pause à son héroïne Erica Falck, Camilla Läckberg nous livre un polar familial délicieusement empoisonné.
Auteur : Née en 1974, Camilla Läckberg est l’auteur d’une série de romans policiers mettant en scène le personnage d’Erica Falck. Ses ouvrages caracolent tous en tête des ventes en Suède comme à l’étranger. Dans la collection “Actes noirs” ont déjà paru La Princesse des glaces (2008), Le Prédicateur (2009), Le Tailleur de pierre (2009), L’Oiseau de mauvais augure (2010) et L’Enfant allemand (2011).
Mon avis : (lu en novembre 2011)
J'ai un avis mitigé sur ce livre. En effet, j'étais ravie de savoir qu'un nouveau livre de Camilla Läckberg était édité. Puis en regardant de plus près, je découvre sur Am*z* qu'il ne fait que 128 pages (en réalité, il y a 156 pages, format Actes Sud) et qu'il ne fait pas partie de la série d' Erica Falck. Le rapport prix/contenu est un peu fort... (pour ma part, je l'ai emprunté à la Bibliothèque).
Passons à l'intrigue, une réunion familiale a lieu sur une petite île suédoise. Martin Molin, policier collègue de Patrick Hedström, y accompagne sa petite amie Lisette. Lors du dîner, Ruben Liljecrona, le patriarche de la famille annonce à tous qu'il les a déshérité et subitement il meurt. Dehors, une tempête de neige fait rage, il est impossible de quitter l'île et les moyens de communication avec l'extérieur sont coupés. Martin est contraint seul de prendre en main cette enquête en huis clos.
Dès le début du livre, on pense à Agatha Christie. Martin doute un peu plus qu'un enquêteur classique, mais il mène son enquête à « l'ancienne » en interrogeant tour à tour les membres de la famille présents, les caractères de chacun se révèlent, les langues se délient...
Le livre est court, l'histoire n'a rien d'originale et venant de Camilla Lackberg, je suis déçue, elle nous a habitué à beaucoup mieux que cela... Ce livre ressemble surtout un coup commercial et c'est dommage...
J'attends donc avec encore plus d'impatience la suite des aventures d'Erica Falck, il existe encore trois tomes écrits en suédois et pas encore traduits en français...
Extrait : (début du livre)
Ça sentait de nouveau la neige. Noël était dans moins d’une semaine et le mois de décembre avait déjà apporté son lot de froid et de flocons. Pendant plusieurs semaines, une glace épaisse avait recouvert la mer, mais le redoux de ces derniers jours l’avait rendue fragile et traîtresse.
Martin Molin se tenait à l’avant du bateau qui faisait cap sur Valö dans le chenal ouvert dans la glace par la vedette de sauvetage en mer. Il se demandait s’il avait pris la bonne décision. Lisette avait tellement insisté pour qu’il vienne. Elle l’avait supplié même. Les réunions de famille n’étaient pas son fort, avait-elle dit, et celle-ci se passerait beaucoup mieux s’il était là. Seulement, une rencontre avec sa famille sous-entendait que leur relation était sérieuse, et il ne voyait pas du tout les choses ainsi.
Mais maintenant c’était fait. Il le lui avait promis et il était là, en route pour l’île de Valö et l’ancienne colonie de vacances transformée en maison d’hôte, où il passerait deux jours avec la famille de Lisette.
Il se retourna. Fjällbacka était magnifique, surtout en hiver, lorsque ses petites maisons rouges étaient enfouies dans toute cette blancheur. La haute montagne grise qui ceinturait la petite ville lui apportait aussi une intensité dramatique et une esthétique incomparables. Il devrait peut-être abandonner Tanumshede pour venir vivre ici, se dit-il en riant de cette idée folle. Le jour où il aurait gagné au loto, peut-être.
— Vous me lancez le bout ? cria l’homme sur l’appontement. Martin émergea de ses rêveries.
Il se pencha et prit la corde enroulée à l’avant du bateau. Lorsqu’ils furent suffisamment près du ponton, il la jeta à l’homme qui l’attrapa habilement et amarra l’embarcation.
— Vous êtes le dernier. Tous les autres sont déjà là.
Martin descendit prudemment la petite passerelle glissante et prit la main qu’il lui tendait.
— Je devais terminer quelques dossiers au commissariat avant de partir.
— Oui, j’ai appris qu’on allait avoir un représentant des forces de l’ordre pour le week-end. Je me sens tout de suite plus rassuré, dit l’homme avec un gros rire avant de se présenter : je suis Börje. Avec ma femme, on a repris l’endroit, et du coup, je suis l’homme à tout faire ici : menuisier, cuisinier, majordome. Eh oui, mieux vaut avoir plusieurs cordes à son arc.
Il partit encore une fois d’un rire jovial.
Martin attrapa son sac et suivit Börje en direction des lumières qui scintillaient entre les arbres.
— D’après ce qu’on m’a dit, vous avez fait des miracles avec ce vieux bâtiment, dit-il.
— Ça a été pas mal de boulot, répondit fièrement Börje. Et d’argent. Il faut le reconnaître. Mais on est arrivés au bout de nos peines maintenant. C’était plein cet été, et ma dulcinée et moi, on a eu des gens jusque tard en automne. Notre offre de Noël remporte un franc succès, on ne s’y attendait pas.
— J’imagine que les gens ont envie d’échapper à l’hystérie des fêtes, dit Martin.
Il s’efforça de ne pas trop souffler en montant le raidillon vers la maison. Il eut un peu honte. Sa condition physique était lamentable. Compte tenu de son âge et de son métier, il aurait dû être en meilleure forme.
En levant un instant les yeux du sentier, il fut saisi d’émerveillement. Ils avaient réellement fait des miracles avec le vieux bâtiment. Comme la plupart de ceux qui avaient grandi dans la région, Martin était venu à Valö avec l’école ou pour des camps de vacances, et il se rappelait une maison verte, certes jolie, mais assez délabrée et entourée d’une immense pelouse. Aujourd’hui, de la peinture blanche était venue recouvrir l’ancienne, et la maison rénovée de fond en comble était un vrai bijou. Une lumière chaude semblait ruisseler des fenêtres et mettait en valeur la façade claire. Devant l’escalier, on avait allumé des bougies d’extérieur et par une fenêtre du rez-de- chaussée, il aperçut un grand sapin de Noël. C’était un décor féerique et il marqua une halte pour l’admirer.
— Joli, n’est-ce pas ? dit Börje qui s’arrêta également.
— C’est incroyable, répondit Martin, époustouflé.
Ils arrivèrent à la maison, entrèrent dans le vestibule et tapèrent des pieds sur le sol pour ôter la neige de leurs chaussures.
— Voilà le dernier arrivé ! cria Börje, et Martin entendit des pas rapides s’approcher.
— Martin ! Comme je suis contente de te voir !
Lisette se jeta à son cou et Martin eut de nouveau le sentiment qu’il n’aurait pas dû venir. Lisette avait beau être mignonne et sympathique, il commençait à se dire qu’elle prenait leur relation trop au sérieux. Il était cependant trop tard pour faire marche arrière. Il fallait seulement essayer de survivre à ce week-end.
— Viens !
Elle le prit par la main et l’entraîna plus ou moins de force vers la grande salle à gauche du vestibule. Dans les souvenirs de Martin, il s’agissait d’un dortoir encombré de lits superposés. A présent, une main au goût sûr l’avait transformée en une salle de séjour et une bibliothèque. Un énorme sapin de Noël décoré dans les règles de l’art trônait au centre de la pièce.
— Le voici ! claironna triomphalement Lisette.
Tous les regards se tournèrent vers lui. Il réprima l’envie de rajuster le col de sa chemise et se contenta de faire un petit geste ridicule de la main. Lisette lui fit comprendre par un petit coup de coude que l’on s’attendait probablement à plus de sa part, et il entreprit d’aller saluer chacun des invités. Lisette l’accompagna et se chargea des présentations.
Lu du même auteur :
La Princesse des glaces Le Prédicateur
Le Tailleur de pierre L'Oiseau de mauvais augure
Challenge 4%
Rentrée Littéraire 2011
24/28
Lu dans le cadre du Défi Scandinavie noire
Suède : Camilla Läckberg
Lu dans le cadre du Challenge Voisins, voisines
Suède
Lu dans le cadre du Challenge Viking Lit'
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catégorie "Même pas peur" : 8/8