Comme dans un miroir - Gunnar Staalesen
Lu dans le cadre de Masse Critique
Gaïa – septembre 2012 – 304 pages
traduit du norvégien par Alexis Fouillet
Titre original : Som i et speil, 2002
Quatrième de couverture :
En 1957, une femme sublime se tue en voiture avec son amant saxophoniste, dans un pacte macabre. Elle laisse deux filles. Trente-cinq ans plus tard, lorsque l’une disparaît avec son mari, sa sœur imagine le pire et appelle Varg Veum. Entre le mythe des amants suicidés en 1957 et le présent, beaucoup de recoupements, de ressemblances, comme dans un miroir. Les chalets de montagne sur les hauteurs de Bergen se renvoient les échos du passé par-delà les fjords.
Sur fond de trafic en tous genres, la Norvège des années 90 a bien les deux pieds dans son époque. Varg Veum aussi : il vient d’acheter un téléphone portable !
Un nouvel épisode jazzy pour le privé norvégien.
Auteur : Gunnar Staalesen est né à Bergen, en Norvège, en 1947. Il fait des études de philologie et débute en littérature à 22 ans. Il se lance peu à peu dans le roman policier et crée en 1975 le personnage de Varg Veum, qu’il suivra dans une douzaine de romans. Tous les polars de Staalesen suivent les règles du genre à la lettre, avec brio. Et les problèmes existentiels du détective privé, ses conflits avec les femmes et son faible pour l’alcool sont l’occasion d’explorer, non sans cynisme, les plaies et les vices de la société. Avec le Roman de Bergen, il dédie à sa ville natale une grande fresque sociale et policière couvrant tout le XXe siècle.
Mon avis : (lu en juillet 2012)
Ce livre est la 11ème enquête du personnage récurant de Gunnar Staalesen le privé norvégien Varg Veum traduite en France. Pour ma part, c’est ma deuxième enquête avec Varg Veum.
Berit, avocate, demande à Varg Veum d’enquêter sur la disparition soudaine de sa sœur Bodil et de son mari, plus trente ans auparavant leur mère et son amant ont été retrouvés noyés dans leur voiture comme dans un pacte mortel.
L’enquête met beaucoup de temps à s’installer, durant les deux cent premières pages l’enquête n’avance pas, l’auteur nous « balade » sur plusieurs pistes dont aucunes ne progressent vraiment…
C’est à la limite de devenir lassant… Il est question du passé, de multiples trafics…
Et puis tout à coup l’enquête s’emballe et les révélations se succèdent et la fin inattendue ne m’a pas fait regretter cette lecture. Dommage que le début soit si poussif…
Merci à Babelio et aux Éditions Gaïa pour m'avoir permis de découvrir cette nouvelle enquête de Varg Veum, personnage sympathique et attachant.
Extrait : (début du livre)
Je l'avais vue bien avant que nous nous croisions.
Nous allions chacun dans sa direction sur la portion de montagne que les Berguénois appellent Vidden, le haut plateau, comme s'il n'y en avait qu'un. Elle arrivait d'Ulriken, en direction de Fløien.
Je venais de faire l'ascension de Trappefjellet, et je longeais l'alignement de cairns sur ce qui s'appelle depuis très longtemps Alfjellet. C'était un jeudi de la mi-avril, et la température hésitait encore entre des valeurs à un ou deux chiffres. Plus bas, sur Midtfjellet, j'avais entendu le cri strident caractéristique du bécasseau. Sous les nuages qui filaient dans le ciel, la première formation d'oies sauvages volaient vers le nord, mystérieusement attirées par le Møre. Le printemps arrivait. Mais sur Vidden, il restait des névés. Du côté des marais en face de Hyttelien, on s'enfonçait sérieusement dans la boue quand on quittait le sentier.
Tout à coup, elle disparut, telle une fée des forêts. Sur le dernier tronçon avant le Borgaskar, un coup d'index de géant en travers de Vidden, je la perdis de vue. Je m'arrêtai un instant, bouche bée, et elle réapparut après le col pour se diriger à grands pas vers moi. Je lui laissai le passage sur le chemin.
Elle était équipée pour ce genre d'activités ; sac à dos léger, knickers marron, coupe-vent vert et bonnet blanc. Elle passa devant moi avec un sourire rapide et un « Bonjour ! » joyeux, comme il est d'usage entre randonneurs.
« Mais... ! L'entendis-je s'exclamer après m'avoir croisé. Ce ne serait pas... »
Je me retournerai vers elle.
« Veum ?
- Si. »
J'analysai en vitesse ma première impression. Ses yeux étaient gris-vert, son regard clair. Elle était plus grande que moi, environ 1,85 m. Pourtant, il y avait un côté des plus féminins dans ses traits réguliers, ses lèvres pulpeuses et sa peau lisse. Le vent vif de la montagne lui avait laissé une jolie tache rouge sur chaque joue. Quelques rares gouttes de sueur s'étaient formées dans le duvet clair de sa lèvre supérieure. Hormis cela, elle affichait une grande décontraction, et son souffle était léger comme celui d'un marathonien dans une descente.
Déjà lu du même auteur : L'écriture sur le mur
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