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A propos de livres...
polar
23 août 2011

Le Sabot du Diable - Kem Nunn

Lu dans le cadre du partenariat Livraddict et Folio

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Gallimard – avril 2004 – 410 pages

Folio – juin 2011 – 507 pages

traduit de l’américain par Jean Esch

Quatrième de couverture :
Heart Attacks, c’est LA vague. Tous en rêvent. Très peu, dit-on, l’ont vue. Personne ne l’a surfée.
Quand un prestigieux magazine propose à Jack Fletcher de photographier Drew Harmon, une légende du surf, à Heart Attacks, il ne peut qu’accepter. Mais le spot est inaccessible, au fin fond d’une réserve indienne où règnent la violence, la drogue et les vieilles légendes tribales, dans un mystérieux endroit du nom de Devil’s Hoof, infesté de requins. Cette quête de la vague mythique va entraîner Fletcher et ses compagnons dans une aventure où la nature sauvage n’est pas le plus grand des dangers qu’ils devront affronter...

Auteur : Kem Nunn est né en 1948 à Pomona en Californie. Il est l’auteur de Surf city, La reine de Pomona et du Sabot du Diable.

Mon avis : (lu en août 2011)
J'ai été tenté de découvrir ce livre car il était question de surf et de vagues... Une revue de surf très renommée fait appel à Fletcher photographe pour un reportage sur Drew Harmon, ancienne légende de surf qui vit caché au nord de la Californie dans un lieu surnommé Heart Attacks où les vagues sont mythiques. Ce lieu est en pleine réserve indienne où des tensions existent entre Blancs et Indiens mais aussi entre Hupas et Yuroks, deux tribus indiennes.
Drew Harmon est une force de la nature, il est obnubilé par les vagues, il vit avec Kendra sa jeune et fragile femme qui s'intéresse au chamanisme. Leur relation est tendue.
Fletcher a eu son heure de gloire dans la profession, maintenant il abuse un peu de l'alcool et des petites pilules. Avec ce reportage, il espère relancer sa carrière. Fletcher est accompagné par deux jeunes surfeurs. Dès le lendemain matin de leur arrivée, les surfeurs se mettent à l’eau pour des premières vagues, Fletcher a embarqué sur un zodiac avec un jeune Indien pour approcher le mieux possible pour faire des photos. Malheureusement, le moteur s'enraille, zodiac se retourne et le jeune Indien se noie. Cela va rendre furieux certains Indiens qui partent à la poursuite de Drew Harmon et des surfeurs après avoir kidnappé Kendra...
Lorsqu'on parle surf, on imagine des plages de sables blancs, le ciel bleu, la chaleur et une mer d'un bleu carte postale... A Heart Attacks, c'est très différent pour accéder aux spots de surf, il faut traverser une nature hostile où règnent le brouillard et le froid, la mer est très souvent grise.
Drew Harmon et Fletcher vont-ils atteindre LA vague et faire la bonne photo ? Arriveront-ils à échapper aux Indiens ? Et Kendra, qu'elle sera son sort ?
Parti à la quête d'une vague mythique, le lecteur se trouve plongé dans une aventure à l'atmosphère pesante où se mêlent violence et paysages grandioses de falaises, de végétation aride et pauvre, de côtes découpées et de bords de mer sombre et grises...
Un roman noir avec du suspens, des émotions et le fracas des vagues !

Extrait : ici

Challenge Thriller 
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 catégorie "Même pas peur" : 2/8

Challenge 100 ans de littérature américaine 2011
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Lu dans le cadre du Challenge Petit BAC
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"Objet"

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2/50 : Californie

 

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20 août 2011

Le crime de l'Orient-Express – Agatha Christie

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Le Club des masques – 1935 – 255 pages
Masque – 1953 -
Le Livre de Poche – 1966 – 256 pages
Livre de Poche – 1977 – 287 pages
Edito-Service S.A – 1984 – 192 pages
Livre de Poche Jeunesse - 1994 – 313 pages
Éditions du Masque – mai 1996 – 285 pages
Livre de Poche – 1997
Le Masque – juin 1998 -
Le Masque – septembre 1999 – 251 pages
Livre de Poche - novembre 2001 – 218 pages
Livre de Poche Jeunesse – septembre 2001 – 407 pages
Le Club des masques – octobre 2003 – 254 pages
Hachette – 2004 – 315 pages
Livre de Poche Jeunesse - août 2007 – 412 pages
Feryane – mai 2009
Bandes dessinées : éditions Emmanuel Proust - avril 2010 - Riviere, Francois; Solidor

Titre original : Murder on the Orient Express, 1934

Quatrième de couverture :
Le train est aussi dangereux que le paquebot ", dit Hercule Poirot... Le lendemain, dans un wagon de l'Orient-Express bloqué par les neiges yougoslaves, on découvre le cadavre d'un Américain lardé de douze coups de couteau. L'assassin n'a pu venir de l'extérieur : voici donc un huis dos, le plus fameux, peut-être, de toute la littérature policière, où, pour mener son enquête, le petit détective belge a le choix entre une princesse russe, une Américaine fantasque, le secrétaire de la victime, un couple de Hongrois distingués, l'inévitable colonel de retour des Indes, les domestiques de ce beau monde et le contrôleur du wagon. Un meurtre incompréhensible, à moins qu'on ne puisse établir que tous ces voyageurs sont moins étrangers les uns aux autres qu'ils ne veulent bien le prétendre...

Auteur : Née à Torquay le 15 septembre 1890, créatrice du fameux détective belge Hercule Poirot, de la surannée Miss Marple et du duo infernal Tuppence et Berresford, Agatha Christie est encore considérée comme la reine du crime. Élevée dans un milieu bourgeois, la jeune Agatha se trouve vite orpheline de père, développant son aptitude à l'écriture sous le regard bienveillant d'une mère. Infirmière lors de la Deuxième Guerre mondiale, elle apprend l'usage des drogues, ce qui lui sert plus tard lorsqu'à la suite d'un pari avec sa sœur, elle publie son premier roman en 1920 'La Mystérieuse affaire de Styles', où apparaît Hercule Poirot. Miss Jane Marple fait, quant à elle, son apparition dans 'L' Affaire Prothéro' en 1930, dénouant les énigmes le temps d'un tricot, bien calée dans son fauteuil, très Old England, tasse de thé à la main. Suivant son deuxième mari archéologue lors de ses missions, Agatha Christieypuisel'inspiration pour ses romans policiers, trouvant dans le mal du pays sur les dunes d'Égypte où dans sa chambre du Winter Hotel, pour écrire des intrigues passionnantes se déroulant au pays de la Perfide Albion. Nombre de ses romans seront adaptés au cinéma et à la télévision : 'Mort sur le nil', 'Le Crime de l'Orient-Express' où Pete Ustinovtientlerôle d'Hercule Poirot... Elle pose les bases du roman policier, obéissant à un système toujours identique mais constamment renouvelé par la variété des histoires et surtout sa manière de capter le lecteur, l'obligeant à essayer de découvrir le coupable avant qu'il ne soit dévoilé. Ainsi, la folie, la soif de vengeance, la cupidité sont les causes récurrentes du meurtre, dénoncées habilement par Agatha Christie. Désormais honorable Lady pleine d'humour, elle s'éteint en 1976. Ses ventes phénoménales n'ont pour seuls rivaux que Shakespeare ou la Bible. Agatha Christie est décédée à Wallingford le 12 janvier 1976.

 

Mon avis : (relu en août 2011)
C’est l'un des plus célèbres roman d’Agatha Christie. Hercule Poirot est de retour pour Londres dans l'Orient Express. C'est l'hiver et pourtant il n'y a plus de place à bord, heureusement Hercule Poirot connaît le directeur de la compagnie, qui lui trouvera une place à bord. Au cours de la seconde nuit, l'un des passager est assassiné. La neige a immobilisé le train empêchant l'assassin de s'enfuir. Voilà donc un huis clos, avec une dizaine de suspects très éclectiques, l'enquête s'annonce difficile mais passionnante. C'est Hercule Poirot qui mènera cette enquête riche en indices, témoignages et suppositions...

Comme d'habitude chez Agatha Christie une intrigue admirablement construite avec de nombreux détails qui tiennent en haleine le lecteur suit le raisonnements implacables du fameux détective avec beaucoup de plaisir. Après cette relecture, j'ai pris également plaisir à voir le film de Sidney Lumet.

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Adaptation cinématographique : En 1974, film anglais de Sidney Lumet avec Albert Finney, Lauren Bacall, Martin Balsam, Ingrid Bergman, Jacqueline Bisset

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Adaptation à la télévision : En 2010, série télévisée Hercule Poirot, saison 12 épisode 4, avec David Suchet sur ITV.
 

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Lu pour le Baby Challenge - Polar organisé par Livraddict
Livre 15/20 Médaille de bronze

Lu dans le cadre du Challenge Voisins, voisines
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Grande-Bretagne

Lu dans le cadre du Challenge Agatha Christie
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28 juillet 2011

Le Mystère de la Chambre Jaune - Gaston Leroux

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Hachette – 1947 – 2 volumes

Livre de Poche – 1961

Livre de Poche – novembre 1974 – 446 pages

Livre de Poche –1976 – 446 pages

Folio junior – septembre 1997 – 350 pages

Livre de Poche Jeunesse – février 1999 – 380 pages

Milan Junior – janvier 2000 – 320 pages

Maxi-livres – 2001 – 258 pages

Magnard – juillet 2001 – 381 pages

Magnard – juillet 2001 – 362 pages

Livre de Poche Jeunesse – octobre 2002 – 384 pages

Flammarion – avril 2003 – 353 pages

J’ai Lu – mai 2003 – 249 pages

Folio Plus – septembre 2003 – 348 pages

Folio Junior – septembre 2006 – 352 pages

Livre de Poche Jeunesse – août 2007 – 412 pages

Folio Junior – août 2007 – 376 pages

Livre de Poche – mars 2008 – 347 pages

Livre de Poche – mars 2008 – 347 pages

Flammarion – avril 2008 – 342 pages

Quatrième de couverture :
La porte de la chambre fermée à clef "de l'intérieur", les volets de l'unique fenêtre fermés, eux aussi, "de l'intérieur", pas de cheminée... Qui a tenté de tuer Mlle Stangerson et, surtout, par où l'assassin a-t-il pu fuir de la chambre jaune ? C'est le jeune reporter Rouletabille, limier surdoué et raisonnant par "le bon bout de la raison, ce bon bout que l'on reconnaît à ce que rien ne peut le faire craquer", qui va trouver la solution de cet affolant problème, au terme d'une enquête fertile en aventures et en rebondissements. Tenant en haleine le lecteur de la première à la dernière page, Le Mystère de la chambre jaune est devenu un classique du roman criminel.

Auteur : Né à Paris le 6 mai 1868, fils aîné d´une famille de quatre enfants, Gaston Leroux obtient un bac littéraire et une licence en droit à Paris en 1889. Le texte fictif 'Le Petit marchand de pommes de terre frites' est publié dès 1887 dans le quotidien 'La République Française'. Sa carrière d'avocat cède la place au journalisme, inauguré par L'Echo de Paris en 1887. Son article sur la condamnation du terroriste Roger Vaillant le conduit au poste de chroniqueur judiciaire pour le quotidien réputé Le Matin, en 1894. Opposé à la peine de mort, il est nommé chevalier de la Légion d'honneur pour ses chroniques. Parallèlement il écrit des fictions : 'La Double vie de Théophraste Longuet' apparaîtra dans 'Le Matin' sous forme de feuilletons de 1903 à 1924. Sa pièce de théâtre 'La Maison des juges' échoue. 'Le Mystère de la chambre jaune' est le premier épisode des 'Aventures extraordinaires du reporter Joseph Joséphin' dit 'Boitabille', qui devient 'Rouletabille' suite à une plainte. Vingt-six volumes sont édités chez Pierre Laffitte, entre 1908 et 1924. Du Sud de la France, il dédie 'Le Fantôme de l'Opéra' à son frère Joseph en 1910. Léon Blum salue une de ses pièces. Le personnage 'Chéri Bibi' est repris dans les seize épisodes filmiques de 'La Nouvelle aurore', écrits en 1918 par l´auteur lui-même. Le directeur de la nouvelle Société des Cinéromans produit six scénarios, dont l'adaptation 'L´Homme qui revient de loin' en 1916. Brillant journaliste, Gaston Leroux est une figure majeure du roman policier. Décédé à Nice le 15 avril 1927.

 

Mon avis : (lu en juillet 2011)
Je n'avais pas encore eu l'occasion de lire ce classique de la littérature policière de Gaston Leroux, Il a été publié la première fois sous forme de feuilleton dans le supplément littéraire de l'Illustration du 7 septembre au 30 novembre 1907. Puis il a été publié sous forme de livre en 1908.
Dans la maison du célèbre scientifique Stangerson, sa fille Mathilde est la victime d'une tentative d'assassinat dans des conditions plutôt spéciales. En effet, elle était enfermée à double tour dans sa chambre, toutes fenêtres closes. Comment le meurtrier a-t-il pu commettre son agression et s'enfuir alors que quatre personnes étaient présentes derrière la porte attirées par les cris de la victime ? Le talentueux policier Frédéric Larsan est l'enquêteur officiel mais le jeune journaliste reporter Joseph Rouletabille a également son idée sur la solution de l'énigme...
C'est la première aventure du célèbre Rouletabille. L'intrigue est parfaitement construite et l'enquête nous est révélée pas à pas, les hypothèses, les indices, les déductions nous sont décrits avec beaucoup de détails. Il y a du suspens, des rebondissements, des fausses pistes. L'histoire est palpitante de la première à la dernière page et la révélation finale est étonnante.

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Plusieurs adaptations cinématographiques du livre ont été réalisées.
En 1913, film de 0h30, réalisé par Maurice Tourneur avec avec Marcel Simon (Rouletabille), Paul Escoffier, Laurence Duluc

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En 1930, film de 1h48 réalisé par Marcel L'Herbier avec Roland Toutain (Rouletabille), Huguette Duflos, Léon Belières, Edmond Van Daële, Marcel Vibert, Maxime Desjardins, Pierre Juvenet, Marcel Vallée, Georges Tréville

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En 1949, film de 1h25 réalisé par Henri Aisner avec Janine Darcey, Arthur Devère, Marcel Herrand, Gaston Modot, Lucien Nat, Hélène Perdrière (Mathilde), Serge Reggiani (Joseph Rouletabille), Pierre Renoir, Arthur Devère, Léonce Corne, Madeleine Barbulée

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En 2003, film 1h58 réalisé par Bruno Podalydès avec Denis Podalydès, Sabine Azéma, Olivier Gourmet, Jean-Noël Brouté, Pierre Arditi, Michael Lonsdale, Bruno Podalydès, Isabelle Candelier, Claude Rich, Julos Beaucarne

Ainsi qu'à la télévision en 1965 avec le téléfilm réalisé par Jean Kerchbron avec Avec Claude Brasseur, Catherine Rouvel, Lucien Nat, Sylvie Bréal, Marika Green, François Maistre, Serge Marquand, Margo Lion, Jean Champion, Jean Ozenne

 

Extrait : (début du livre)
Ce n’est pas sans une certaine émotion que je commence à raconter ici les aventures extraordinaires de Joseph Rouletabille. Celui-ci, jusqu’à ce jour, s’y était si formellement opposé que j’avais fini par désespérer de ne publier jamais l’histoire policière la plus curieuse de ces quinze dernières années. J’imagine même que le public n’aurait jamais connu toute la vérité sur la prodigieuse affaire dite de la «Chambre Jaune», génératrice de tant de mystérieux et cruels et sensationnels drames, et à laquelle mon ami fut si intimement mêlé, si, à propos de la nomination récente de l’illustre Stangerson au grade de grand-croix de la Légion d’honneur, un journal du soir, dans un article misérable d’ignorance ou d’audacieuse perfidie, n’avait ressuscité une terrible aventure que Joseph Rouletabille eût voulu savoir, me disait-il, oubliée pour toujours.
La «Chambre Jaune» ! Qui donc se souvenait de cette affaire qui fit couler tant d’encre, il y a une quinzaine d’années ? On oublie si vite à Paris. N’a-t-on pas oublié le nom même du procès de Nayves et la tragique histoire de la mort du petit Menaldo ? Et cependant l’attention publique était à cette époque si tendue vers les débats, qu’une crise ministérielle, qui éclata sur ces entrefaites, passa complètement inaperçue. Or, le procès de la «Chambre Jaune», qui précéda l’affaire de Nayves de quelques années, eut plus de retentissement encore. Le monde entier fut penché pendant des mois sur ce problème obscur, – le plus obscur à ma connaissance qui ait jamais été proposé à la perspicacité de notre police, qui ait jamais été posé à la conscience de nos juges. La solution de ce problème affolant, chacun la chercha. Ce fut comme un dramatique rébus sur lequel s’acharnèrent la vieille Europe et la jeune Amérique. C’est qu’en vérité – il m’est permis de le dire « puisqu’il ne saurait y avoir en tout ceci aucun amour-propre d’auteur » et que je ne fais que transcrire des faits sur lesquels une documentation exceptionnelle me permet d’apporter une lumière nouvelle – c’est qu’en vérité, je ne sache pas que, dans le domaine de la réalité ou de l’imagination, même chez l’auteur du Double assassinat, rue Morgue, même dans les inventions des sous-Edgar Poe et des truculents Conan-Doyle, on puisse retenir quelque chose de comparable, QUANT AU MYSTÈRE, « au naturel mystère de la Chambre Jaune».
Ce que personne ne put découvrir, le jeune Joseph Rouletabille, âgé de dix-huit ans, alors petit reporter dans un grand journal, le trouva ! Mais, lorsqu’en cour d’assises il apporta la clef de toute l’affaire, il ne dit pas toute la vérité. Il n’en laissa apparaître que ce qu’il fallait pour expliquer l’inexplicable et pour faire acquitter un innocent. Les raisons qu’il avait de se taire ont disparu aujourd’hui. Bien mieux, mon ami doit parler. Vous allez donc tout savoir ; et, sans plus ample préambule, je vais poser devant vos yeux le problème de la «Chambre Jaune», tel qu’il le fut aux yeux du monde entier, au lendemain du drame du château du Glandier.
Le 25 octobre 1892, la note suivante paraissait en dernière heure du Temps :
« Un crime affreux vient d’être commis au Glandier, sur la lisière de la forêt de Sainte-Geneviève, au-dessus d’Épinay-sur-Orge, chez le professeur Stangerson. Cette nuit, pendant que le maître travaillait dans son laboratoire, on a tenté d’assassiner Mlle Stangerson, qui reposait dans une chambre attenante à ce laboratoire. Les médecins ne répondent pas de la vie de Mlle Stangerson. »
Vous imaginez l’émotion qui s’empara de Paris. Déjà, à cette époque, le monde savant était extrêmement intéressé par les travaux du professeur Stangerson et de sa fille. Ces travaux, les premiers qui furent tentés sur la radiographie, devaient conduire plus tard M. et Mme Curie à la découverte du radium. On était, du reste, dans l’attente d’un mémoire sensationnel que le professeur Stangerson allait lire, à l’académie des sciences, sur sa nouvelle théorie : La Dissociation de la Matière. Théorie destinée à ébranler sur sa base toute la science officielle qui repose depuis si longtemps sur le principe : rien ne se perd, rien ne se crée.

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Lu pour le Baby Challenge - Polar organisé par Livraddict
Livre 14/20 Médaille de bronze

21 juin 2011

En mémoire de la forêt - Charles T. Powers

Lu dans le cadre  d'un partenariat Libfly et Furet du Nord
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en_m_moire_de_la_for_t Sonatine éditions – août 2011 – 450 pages

traduit de l’anglais (États-Unis) par Clément Baude

Quatrième de couverture :
En Pologne, quelques années après la chute du communisme. Lorsqu’on retrouve le cadavre d’un homme dans la forêt qui entoure le petit bourg de Jadowia, Leszek, un ami de la famille du disparu, décide de faire la lumière sur cette affaire. Il comprend vite que cet assassinat est lié à l’histoire trouble du village. Mais dans cette petite communauté soudée par le silence, beaucoup ont intérêt à avoir la mémoire courte et sont prêts à tout pour ne pas réveiller les fantômes du passé. L’ère communiste a en effet laissé derrière elle bien des séquelles et personne n’a rien à gagner à évoquer cette période où la dénonciation était encouragée, la paranoïa et la corruption omniprésentes, les comportements souvent veules. Sans parler de secrets plus profondément enfouis encore, datant de la Seconde Guerre mondiale, lors de la disparition brutale des Juifs établis à Jadowia depuis plusieurs générations. Leszek va devoir mettre sa vie en jeu pour venir à bout de cette chape de silence, et faire surgir une vérité bien plus inattendue encore que tout ce qu’il avait imaginé.

Dans ce thriller hors normes, au style d’une beauté et d’une puissance rares, Charles T. Powers aborde avec un art magistral de l’intrigue et du suspense des thèmes aussi universels que la culpabilité collective et individuelle, la mémoire et l’oubli – et les répercussions de l’histoire dans la vie de chacun. Ce «  roman exceptionnel », selon le New York Times, est un véritable chef-d’œuvre du genre.

Auteur : Né en 1943 dans le Missouri, Charles T. Powers a dirigé depuis Varsovie le département Europe de l’Est du Los Angeles Times. Il est décédé brutalement en 1996 après avoir remis le manuscrit de son unique roman, En mémoire de la forêt, à son éditeur.

Mon avis : (lu en juin 2011)
Au début, j'ai eu un peu de mal à entrer dans le livre sans doute à cause des nombreux personnages et des noms polonais puis je me suis laissée prendre par l'histoire sans pouvoir lâcher le livre.
Tout commence avec l'assassinat de Tomek Powierza. Alors Leszek, son ami et voisin, décide de découvrir qui a tué Tomek. En enquêtant, Leszek découvre plusieurs secrets de la petite ville polonaise de Jadowia, la corruption, la trahison, et finalement la honte qui concerne un lourd secret qui date de la Seconde Guerre Mondiale.
Avec ce livre, l'auteur qui a passé lui même plusieurs années à Varsovie après la chute des communistes nous donne un témoignage très fort de la Pologne à cette époque, on découvre les privations qu'on subit les polonais, le système politique corrompu. Les personnages sont parfaitement décrits et crédibles, ce sont des gens simples qui cherchent à survivre et qui préfèrent oublier le passé sans se poser de questions. Personnellement, j'ai appris beaucoup de choses sur l'Histoire de la Pologne et des polonais, c'est un pays qui a été ravagé par la guerre, qui a été pendant si longtemps sous influences allemandes puis soviétiques, l'économie est au plus bas, les traffics en tous genres s'organisent. L'auteur évoque aussi l'attitude de la Pologne vis a vis de la communauté juive durant la Seconde Guerre Mondiale et après.

Voilà un livre passionnant, un « thriller » hors normes comme il est dit en quatrième de couverture.

Merci à Libfly et Furet du Nord et aux éditions Sonatine pour m'avoir permis de découvrir ce livre dans le cadre de l'opération La rentrée littéraire en avant-première.

Extrait : (début du livre : Prologue)
Nos forêts sont des lieux sombres, des lieux secrets, mais néanmoins des lieux fréquentés. Peut-être se méprend-on sur leur étendue tant l'image qui prévaut est celle d'un pays hérissé d'aciéries, de cokeries, d'usines fabriquant des tanks et des machines lourdes. Et pourtant elles sont vastes, ces forêts, il émane de leur tristesse mélancolique et méditative une telle impression d'isolement qu'on a du mal, pour certaines d'entre elles, à imaginer qu'un pied humain ait pu un jour fouler leurs feuilles mortes. Mais bien sûr il n'en est rien, car la Pologne est un vieux pays de la vieille Europe.
Dans une des régions qui bordent la frontière orientale, j'ai eu l'occasion de visiter une vieille forêt dont on disait qu'elle était la dernière forêt primitive d'Europe. Au cœur de ces bois épais, silencieux, que les lames ou les scies n'ont jamais touchés, avec ces chênes immenses et ces énormes pins effondrés qui pourrissent au sol pendant des décennies, on trouve des monticules circulaires, délicatement dessinés, qui peuvent parfois s'élever à deux mètres cinquante au-dessus du sol. Sur une de ces buttes, un chêne a poussé jusqu'à atteindre une hauteur de peut-être quarante mètres. Il doit avoir entre 600 et 700 ans. Son emplacement, précisément au sommet de la butte, est un petit mystère en soi : le gland est-il tombé ici par hasard ou a-t-il été planté ? Car sous ce tertre, protégés par les racines enveloppantes de ce géant, gisent les ossements pulvérisés de quelques-uns de mes plus vieux ancêtres, chefs anonymes des tribus slaves qui ont marché, ou chassé ou combattu, non seulement dans cette forêt, mais dans les bois les plus proches de ma maison, ceux que je connais, ou croyais connaître. Aujourd'hui, je repense souvent à cela : il y a toujours eu quelqu'un ici, une trace, une empreinte de pas laissée au fil des saisons, des générations de feuilles mortes et de pourriture. Au cœur de cette immobilité vide, bruissante, attirante, il y a toujours eu quelqu'un.


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Libfly et Furet du Nord

Challenge 100 ans de littérature américaine 2011
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Challenge Thriller 
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 catégorie "Même pas peur" : 1/8

 

Challenge 1%
Rentrée Littéraire 2011
RL2011b
1/7

Challenge des Agents Littéraires
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8 juin 2011

L'Armée furieuse – Fred Vargas

vargas Viviane Hamy – mai 2011 – 427 pages

Quatrième de couverture :
- Cette nuit-là, dit-elle lentement, Lina a vu passer l'Armée furieuse. Et Herbier y était. Et il criait. Et trois autres aussi.
- C'est une association ?
- L'Armée furieuse, répéta-t-elle tout bas. La Grande Chasse. Vous ne connaissez pas ?
- Non, dit Adamsberg en soutenant son regard stupéfait.
- Mais vous ne connaissez même pas son nom ? La Mesnie Hellequin ? chuchota-t-elle.
- Je suis désolé, dit Adamsberg. Veyrenc, l'Armée furieuse, vous connaissez cette bande ?
Un air de surprise intense passa sur le visage du lieutenant Veyrenc.
- Votre fille l'a vraiment vue ? Avec le disparu ? Où cela ?
- Là où elle passe chez nous. Sur le chemin de Bonneval. Elle a toujours passé là.
Veyrenc retint discrètement le commissaire.
- Jean-Baptiste, vraiment, tu n'as jamais entendu parler de ça ?
Adamsberg secoua la tête.
- Eh bien, questionne Danglard, insista-t-il.
- Pourquoi ?
- Parce que, pour ce que j'en sais, c'est l'annonce d'une secousse. Peut-être d'une sacrée secousse. Nul doute que la fratrie "maudite" du village normand rejoindra la galaxie des personnages mémorables de Fred Vargas. Quant à Momo-mèche-courte, il est le fil conducteur de la double enquête que mène ici le commissaire Adamsberg, confronté à l'immémorial Seigneur Hellequin, chef de L'Armée furieuse.

Auteur : Fred Vargas est née à Paris en 1957. Fred est le diminutif de Frédérique. Vargas est son nom de plume pour les romans policiers. Pendant toute sa scolarité, Fred Vargas ne cesse d'effectuer des fouilles archéologiques. Après le bac, elle choisit de faire des études d'histoire. Elle s'intéresse à la préhistoire, puis choisit de concentrer ses efforts sur le Moyen Âge. Elle a débuté sa « carrière » d'écrivain de roman policier par un coup de maître. Son premier roman Les Jeux de l'amour et de la mort, sélectionné sur manuscrit, reçut le Prix du roman policier du Festival de Cognac en 1986 et fut donc publié aux éditions du Masque. Depuis elle a écrit : Un lieu incertain (2008), Dans les bois éternels (2006), Sous les vents de Neptune (2004), Coule la Seine (2002), Pars vite et reviens tard (2001), Petit traité de toutes vérités sur l'existence (2001), Les quatre fleuves (en collaboration avec Edmond Baudoin) (2000), L'homme à l'envers (1999), Sans feu ni lieu (1997), Un peu plus loin sur la droite (1996), Debout les morts (1995), Ceux qui vont mourir te saluent (1994), L'homme aux cercles bleus (1992)

Mon avis : (lu en juin 2011)
Quelle plaisir de retrouver le commissaire Adamsberg et son équipe avec ce nouveau livre de Fred Vargas. J'avais été déçue par le l'enquête précédente d'Adamsberg et très rapidement j'ai su que ce livre allait beaucoup me plaire.
Cela commence doucement avec la présence de miettes de pain qui intrigue Adamsberg, à la fin du chapitre, la première enquête est résolue... Puis il va venir au secours d'un pigeon dont des «enfants de salauds» ont entravé les pattes. Et l'enquête principale commence avec une petite dame âgée qui vient de Normandie, elle demande à voir le commissaire car dans son village, Ordebec, une nuit, sa fille a vu «l’Armée furieuse». C'est une vieille légende médiévale : une cohorte de morts vivants qui vient enlever ceux qui ont commis des crimes. Cette vision est le signe que de multiples meurtres vont se produire.
En même temps, à Paris, Adamsberg enquête sur le meurtre d'un industriel qui a été retrouvé carbonisé dans sa Mercédès et on suspecte très rapidement un jeune incendiaire surnommé "Mo-la-mèche-courte". Mais intrigué par cette «Armée curieuse», Adamsberg accepte facilement d’aller enquêter à Ordebec, terrorisé par les superstitions et les rumeurs...
Le plus délicieux dans les livres de Fred Vargas, ce sont les personnages étonnants et haut en couleur : Adamsberg, son fils Zerk, ses équipiers Danglard, Retancourt, Veyrenc...
Dans cette enquête, il faut rajouter Léo et son chien Flem, la famille Vendermot avec Lina et ses frères Antonin, Martin et Hippo, le capitaine Emeri, le comte Valleray...
Une intrigue bien construite, des fausses pistes, une écriture agréable à lire et une solution impossible à découvrir avant la conclusion, voilà un cocktail réussi qui mêle un pigeon, des miettes de pain, du sucre, des amours, des lacets de chaussures, une voiture incendiée... Un vrai bonheur !

Extrait : (début du livre)
Il y avait des petites miettes de pain qui couraient de la cuisine à la chambre, jusque sur les draps propres où reposait la vieille femme, morte et bouche ouverte. Le commissaire Adamsberg les considérait en silence, allant et venant d'un pas lent le long des débris, se demandant quel Petit Poucet, ou quel Ogre en l'occurrence, les avait perdues là. L'appartement était un sombre et petit rez-de-chaussée de trois pièces, dans le 18ème arrondissement de Paris.
Dans la chambre, la vieille femme allongée. Dans la salle à manger, le mari. Il attendait sans impatience et sans émotion, regardant seulement son journal avec envie, plié à la page des mots croisés, qu'il n'osait pas poursuivre tant que les flics étaient sur place. Il avait raconté sa courte histoire : lui et sa femme s'étaient rencontrés dans une compagnie d'assurances, elle était secrétaire et lui comptable, ils s'étaient mariés avec allégresse sans savoir que cela devait durer cinquante-neuf ans. Puis la femme était morte durant la nuit. D'un arrêt cardiaque, avait précisé le commissaire du 18ème arrondissement au téléphone. Cloué au lit, il avait appelé Adamsberg pour le remplacer. Rends-moi ce service, tu en as pour une petite heure, une routine du matin.
Une fois de plus, Adamsberg longea les miettes. L'appartement était impeccablement tenu, les fauteuils couverts d'appuie-tête, les surfaces en plastique astiquées, les vitres sans trace, la vaisselle faite. Il remonta jusqu'à la boîte à pain, qui contenait une demi-baguette et, dans un torchon propre, un gros quignon vidé de sa mie. Il revint près du mari, tira une chaise pour s'approcher de son fauteuil.
- Pas de bonnes nouvelles ce matin, dit le vieux en détachant les yeux de son journal. Avec cette chaleur aussi, ça fait bouillir les caractères. Mais ici, en rez-de-chaussée, on peut garder le frais. C'est pour ça que je laisse les volets fermés. Et il faut boire, c'est ce qu'ils disent.
- Vous ne vous êtes rendu compte de rien ?
- Elle était normale quand je me suis couché. Je la vérifiais toujours, comme elle était cardiaque. C'est ce matin que j'ai vu qu'elle avait passé.
- Il y a des miettes de pain dans son lit.
- Elle aimait ça. Grignoter couchée. Un petit bout de pain ou une biscotte avant de dormir.
- J'aurais plutôt imaginé qu'elle nettoyait toutes les miettes après.
- Pas de doute là-dessus. Elle briquait du soir au matin comme si c'était sa raison de vivre. Au début, c'était pas bien grave. Mais avec les années, c'est devenu une obnubilation. Elle aurait sali pour pouvoir laver. Vous auriez dû voir ça. En même temps, cette pauvre femme, ça l'occupait.
- Mais le pain ? Elle n'a pas nettoyé hier soir ?
- Forcément non, parce que c'est moi qui lui ai apporté. Trop faible pour se lever. Elle m'a bien ordonné d'ôter les miettes, mais à moi, ça m'est drôlement égal. Elle l'aurait fait le lendemain. Elle retournait les draps tous les jours. A quoi ça sert, on ne sait pas.

Déjà lu du même auteur :

Ceux_qui_vont_mourir_te_saluent Ceux qui vont mourir te saluent l_homme_aux_cercles_bleus L'Homme aux cercles bleus

Debout_les_mort Debout les morts Un_peu_plus_loin_sur_la_droite Un peu plus loin sur la droite

sans_feu_ni_lieu Sans feu ni lieu l_homme___l_envers L'Homme à l'envers

Pars_vite_et_reviens_tard Pars vite et reviens tard sous_les_vents_de_neptune  Sous les vents de Neptune

Dans_les_bois__ternels Dans les bois éternels un_lieu_incertain Un lieu incertain

les_quatre_fleuves Les Quatre fleuves (BD)

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5 juin 2011

Glacé - Bernard Minier

Lu dans le cadre du partenariat Livraddict et XO Éditions

glac_ XO éditions – février 2011 – 560 pages

Quatrième de couverture :
Décembre 2008, dans une vallée encaissée des Pyrénées. Au petit matin, les ouvriers d'une centrale hydroélectrique découvrent le cadavre d'un cheval sans tête, accroché à la falaise glacée.
Le même jour, une jeune psychologue prend son premier poste dans le centre psychiatrique de haute sécurité qui surplombe la vallée.
Le commandant Servaz, 40 ans, flic hypocondriaque et intuitif, se voit confier cette enquête, la plus étrange de toute sa carrière. Pourquoi avoir tué ce cheval à 2 000 mètres d altitude ? Serait-ce, pour Servaz, le début du cauchemar ?
Une atmosphère oppressante, une intrigue tendue à l extrême, une plongée implacable dans nos peurs les plus secrètes, ce premier roman est une révélation !

Auteur : Bernard Minier a grandi au pied des Pyrénées. Primé à l'issue de plusieurs concours de nouvelles, il publie avec Glacé son premier roman.

 

Mon avis : (lu en juin 2011)
Voilà un premier roman plutôt bien réussi. Un thriller très prenant et « glacial » avec une bonne intrigue et des personnages variés qui se déroule dans une vallée étroite et enneigée des Pyrénées à Saint-Martin-de-Comminges.

Tout commence par la découverte du cadavre d'un cheval suspendu au-dessus d'une plateforme du téléphérique qui mène à la centrale hydroélectrique, à deux mille mètres d'altitude. Une mise en scène macabre. Ce cheval, Freedom, appartient à Éric Lombard, celui-ci appartient à « une dynastie de financiers, de capitaines d'industrie et d'entrepreneurs qui régnaient sur ce coin des Pyrénées, sur le département et même sur la région depuis six décennies. » Éric Lombard ayant le bras long et c'est le commandant de police Martin Servaz qui est appelé de Toulouse pour mener l'enquête sur ce crime étrange, conjointement avec Irène Ziegler, capitaine de gendarmerie. Servaz trouve injuste d'être obligé de laisser son enquête en cours sur la mort d'un SDF pour la mort d'un cheval !
A une dizaine de kilomètres de Saint-Martin, isolé au milieu des sapins, se trouve le centre de psychiatrie pénitentiaire Charles Wargnier. La suissesse Diane Berg, jeune psychologue, vient d'y arriver comme adjoint au chef de l'établissement. Quatre-vingt-huit dangereux psychotiques sont enfermés à l'Institut Wargnier. L'auteur va commencer lentement son histoire, il prend le temps de présenter les lieux, les différents protagonistes, puis c'est la découverte d'un premier cadavre humain et un huis clos captivant et avec beaucoup de rythme s'installe dans cette vallée glacée et glaçante pyrénéenne.
Tout s'accélère dans les cent dernières pages, plusieurs fois j'avais cru deviner qui était le coupable mais plusieurs rebondissements inattendus m'ont fait mentir et j'ai été complètement surprise par le final de l'histoire...
La construction du livre avec des semblants de sous-chapitres dans chaque chapitre où le lecteur suit à la fois ce qui se passe au centre de psychiatrie pénitentiaire et l'enquête de Servaz, Ziegler et leurs équipiers donne beaucoup de rythme dans ce thriller que l'on ne veut pas lâcher.
Les épisodes avec Diane la psychologue dans le centre Wargnier créent une atmosphère oppressante et fait monter chez le lecteur un sentiment d'angoisse...
J'ai pris beaucoup de plaisir à lire ce premier roman et j'espère pouvoir lire dans le futur d'autres enquêtes avec Servaz et/ou Ziegler...
Un grand Merci à Livraddict et XO Éditions pour m'avoir permis de découvrir ce thriller très réussi. 

Extrait : (Prologue)
Dgdgdgdgdgd – tactactac – ddgdgdgdgdg – tactactac

Les bruits : celui, régulier, du câble et, par intermittence, les roues des pylônes lorsque le sabot du téléphérique passait dessus, communiquant ses secousses à la cabine. A quoi s'ajoutait la plainte flûtée du vent, omniprésente, comme des voix d'enfants en détresse. Et celles des occupants de la cabine, gueulant pour couvrir le vacarme. Ils étaient cinq – Huysmans compris.

Dgdgdgdgdgd – tactactac – ddgdgdgdgdg – tactactac

- Putain ! J'aime pas monter là-haut par ce temps ! dit l'un d'eux.
Silencieux, Huysmans guettait l'apparition du lac inférieur – mille mètres plus bas, à travers les rafales de neige qui cernaient la cabine. Les câbles semblaient étrangement lâches, décrivant une double courbe qui s'enfonçait paresseusement dans la grisaille.
Les nuages s'entrouvrirent. Le lac apparut. Brièvement. Pendant un instant, il eut l'air d'une flaque sous le ciel, un simple trou d'eau entre les cimes et les bandes de nuages qui se déchiraient sur les hauteurs.
- Qu'est-ce que ça peut foutre, le temps ? dit un autre. On va passer une semaine coincés sous cette putain de montagne, de toute façon !
L'usine hydroélectrique d'Arruns : une série de salles et de galeries creusées à soixante-dix mètres sous terre et perchées à deux mille mètres d'altitude. La plus longue mesurait onze kilomètres. Elle conduisait l'eau du lac supérieur vers les conduites forcées : des tubes d'un mètre et demi de diamètre qui dévalaient la montagne et précipitaient l'eau du lac supérieur vers les turbines assoiffées des groupes de production, en bas dans la vallée. Pour accéder à l'usine, au cœur de la montagne, un seul chemin : un puits d'accès dont l'entrée se trouvait presque au sommet, la descente en monte-charge jusqu'à la galerie principale qu'on suivait, vannes neutralisées, à bord de tracteurs à deux places : un voyage d'une heure au cœur des ténèbres, le long de huit kilomètres de galeries.
L'autre moyen, c'était l'hélico – mais uniquement en cas d'urgence. Une aire avait été aménagée près du lac supérieur, accessible quand le temps s'y prêtait.

- Joachim a raison, dit le plus vieux. Avec un temps pareil, l'hélico ne pourrait même pas atterrir.
Ils savaient tous ce que cela voulait dire : une fois les vannes rouvertes, les milliers de mètres cubes d'eau du lac supérieur s'engouffreraient en rugissant dans la galerie qu'ils allaient emprunter dans quelques minutes. En cas d'accident, il faudrait deux heures pour la vider à nouveau, une autre heure en tracteur à travers la galerie pour revenir au puits d'accès, quinze minutes pour remonter à l'air libre, dix de descente en télécabine jusqu'à la centrale et trente autres de route jusqu'à Saint-Martin-de-Comminges – à supposer que la route ne fût pas coupée.
Si un accident survenait, ils ne seraient pas à l'hôpital avant quatre bonnes heures. Et l'usine vieillissait... Elle fonctionnait depuis 1929. Chaque hiver, avant la fonte des neiges, ils passaient là-haut quatre semaines, isolés du monde, pour l'entretien et la réfection de machines d'un autre âge. Un travail pénible, dangereux.
Huysmans suivait le vol d'un aigle qui se laissait porter sur le plat du vent, à cent mètres environ de la cabine.
Silencieux.
Il tourna son regard vers les vertiges glacés qui s'étendaient sous le plancher.
Les trois énormes tuyaux des conduites forcées plongeaient vers l'abîme, collés au relief de la montagne. La vallée avait depuis longtemps quitté leur champ de vision. Le dernier pylône était visible trois cents mètres plus bas, dressé là où le flanc de la montagne formait un épaulement, se profilant solitaire au milieu du brouillard. A présent, la cabine grimpait tout droit vers le puits d'accès. Si le câble venait à rompre, elle ferait une chute de plusieurs dizaines de mètres, avant d'exploser comme une noix sur la paroi rocheuse. Elle se balançait dans la tempête tel un panier au bras d'une ménagère.

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28 mai 2011

L’âme du mal – Maxime Chattam

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Michel Lafon – mars 2002 – 514 pages

Pocket - mai 2003 – 514 pages

Pocket – mars 2004 – 514 pages

 Quatrième de couverture :
Pas plus que sa jeune assistante, l'inspecteur-profileur Brolin ne pense que les serial killers reviennent d'outre-tombe. Fût-il le monstrueux bourreau de Portland qui étouffait et vitriolait ses victimes avant de les découper avec précision. Mais le bourreau est mort et le carnage se poursuit, identique : un même rituel horrible. Le nouveau tueur agit-il seul ou fait-il partie d'une secte ? Pure sauvagerie ou magie noire ? Brolin a peur. Cette affaire dépasse tout ce qu'on lui a enseigné. S'immerger complètement dans la psychologie d'un monstre, le comprendre afin de le cerner et de prévoir ses crimes, devenir un monstre soi-même, tels sont les moindres risques de son métier. On dit au FBI qu'il s'en faudrait d'un rien pour qu'un bon profiteur aille rejoindre la galerie de ses pires clients. Peut-on impunément prêter son âme au mal ?

Auteur : Maxime CHATTAM, de son vrai nom Maxime DROUOT, est né le 19 février 1976 à Herblay en région parisienne. Jeune garçon discret et solitaire, il se passionne pour le cinéma et les romans et auteurs de science fiction tels Le seigneur des anneaux ou Stephen King. Au cours de son enfance, il fait de fréquents séjours aux États Unis : New York, Denver et surtout Portland en Oregon, qui deviendra le cadre de ses premiers trillers. À 23 ans, il suit une année de formation en criminologie où il étudie notamment la psychiatrie criminelle, la police technique et scientifique, la médecine légale et assiste à des autopsies. Il fait alors plusieurs petits boulots et devient notamment libraire, ce qui lui permet d'être en contact du monde de l'édition et consacre son temps libre à l'écriture de son premier thriller. En octobre 2001, il achève l'âme du mal qui sera publié en 2003, début d'une série de romans policiers, ce qui lui permet aujourd'hui de vivre de sa plume.

Mon avis : (lu en mai 2011)
Je n'avais encore jamais lu de livre de Maxime Chattam mais « abonnée » au rendez-vous de Pimprenelle « Découvrons un auteur », c'était l'occasion d'essayer... J'ai donc choisi le premier roman de Maxime Chattam. A vrai dire je croyais que Maxime Chattam écrivait des livres du genre fantastique. Très rapidement, j'ai compris que je me trompais puisque « L'âme du mal » est un vrai thriller que j'ai lu très facilement.
L'histoire se passe à Portland aux États-Unis dans les années 2000, Joshua Brolin est un jeune inspecteur de police qui utilise le profilage pour traquer un tueur en série. Juliette Lafayette, jeune étudiante en psychologie a été enlevé par Leland Beaumond, le tueur en série que poursuivait Joshua. Heureusement, ce dernier va abattre d'une balle dans la tête le tueur qui était sur le point d'exécuter Juliette.

Une année plus tard, le corps d'une femme affreusement mutilée est découverte dans un jardin public du de Portland. Après autopsie, on découvre que le meurtre a été effectué avec le même rituel que les meurtres de Leland Beaumont. Joshua Brolin est chargé d'enquêter, une étrange lettre est adressée à Juliette puis à la police... et un autre meurtre aussi cruel est commis...
Voilà une intrigue palpitante qui ne laisse aucun répit au lecteur, beaucoup d'informations sur les techniques de profilage et des compte-rendus d'autopsie très détaillés, un tueur avec un mode opératoire plutôt gore... Ce n'est pas spécialement le genre de thriller que j'affectionne, malgré tout, j'ai trouvé plutôt très bon ce livre. Merci à Pimprenelle de m'avoir fait découvrir Maxime Chattam.

Extrait : (début du livre)
Kate Philips ouvrit la porte du véhicule et laissa Josh descendre. Il tenait à la main une poupée en plastique représentant Captain Futur qu'il serrait contre lui comme s'il s'agissait d'un trésor fabuleux. L'air suffocant du parking les assaillit aussitôt. A n'en pas douter l'été serait de plus en plus torride.
- Viens mon ange, dit Kate en glissant ses lunettes de soleil sur ses cheveux.
Josh sortit en observant la façade du centre commercial. Il aimait beaucoup venir ici, c'était synonyme de plaisir, de rêve tant il y avait de choses agréables à voir. Des jouets par centaines, toutes les gammes représentées sur des mètres et des mètres, du palpable, pas de l'image à la télé ou dans des catalogues. Plus tôt dans la matinée, en entendant sa mère dire qu'elle partait au centre commercial, Josh avait bondi sur l'occasion et s'était imposé à force de gentillesse. A présent que l'établissement se dressait devant lui il sentait l'excitation monter. Peut-être pourrait-il repartir avec un jouet ? Le camion-citerne Majorette qui lui manquait, ou peut-être même une panoplie de Captain Futur ! La journée s'annonçait bien, très bien même. Un nouveau jouet. Ça c'était une idée séduisante ! Encore fallait-il que Kate accepte. Il se tourna vers sa mère pour le lui demander et constata qu'elle vérifiait ses bons de réduction soigneusement découpés dans les journaux et publicités.
- Tu m'achètes un jouet, maman ? demanda-t-il de sa voix fluette de garçon de presque quatre ans.
- Ne commence pas, Josh et dépêche-toi un peu sinon je ne t'emmène plus avec moi.
Le petit garçon mit sa main en visière comme il avait souvent vu son père le faire et traversa ainsi le parking.
- Quelle chaleur ! lança Kate en se ventilant tant bien que mal de la main. Ne traîne pas, chéri, on va se liquéfier si on tarde trop en plein soleil !

8 mai 2011

Le jeu de l'ombre - Sire Cédric

le_jeu_de_l_ombreLe pré aux clercs - mars 2011 - 475 pages
 
Quatrième de couverture :
Mais que pouvait bien chercher Malko Swann Une overdose d'adrénaline, la sensation ultime, le sentiment de liberté ? Pourquoi roulait-il aussi vite en pleine nuit sur une route de campagne étroite et sinueuse jusqu'à faire une chute de trente mètres en bas du pont du Diable ? Atteint d'un traumatisme inexplicable, le musicien est désormais incapable d'entendre la musique. Mais il ne s'agit que du début de sa déchéance. Dans l'ombre, quelqu'un l'observe... quelqu'un qui veut jouer avec lui. Un jeu a goût de sang... Il s'engage alors dans un combat désespéré. L'art singulier du suspense de Sire Cédric, sa fascination du vertige et son plaisir manifeste à manipuler le lecteur donnent à ce roman une saveur particulière : l'envie de sympathiser, le temps d'un livre, avec ceux qui sont tombés dans l'obscurité du mal.
 
Auteur : Lauréat du prix Polar de Cognac 2010 pour son roman De fièvre et de sang, Sire Cédric construit pas à pas une oeuvre originale, mariant habilement fantastique et intrigue policière avec un sens du rythme et une écriture redoutablement efficaces. Il a reçu également en 2010 le prix Masterton pour L'Enfant des cimetières.
 
Mon avis : (lu en mai 2011)
Je n'étais pas spécialement attiré par ce livre et cet auteur car je n'apprécie pas spécialement le fantastique... Mais lorsque Jérémy m'a proposé de m'envoyer ce livre, je n'ai pas résisté à la curiosité de découvrir cet auteur plutôt original, d'autant plus que sur la couverture figure le mot Thriller, un genre de littérature que j'apprécie plutôt.
Le personnage central de l'histoire Malko Swann est un musicien très en vogue entouré de fans et surtout de femmes. Un jour, sous l'emprise de l'alcool et de la drogue, il prend sa voiture et il est victime d'un accident spectaculaire dont il sort visiblement sans dommage corporel. Pourtant, il est atteint d'amusie, il ne peut plus entendre la musique.
En parallèle, le corps d'une jeune femme assassinée est retrouvée flottant sur le canal, le commandant de police criminelle Alexandre Vauvert va mener son enquête avec son équipe.
Le lecteur va suivre tour à tour le déroulement et la progression de l'enquête policière et la vie de Malko en proie à des cauchemars, qui entend des voix et qui a l'impression d'être suivie par une ombre... Je n'en dévoilerai pas plus...
Je me suis laissée prendre par cette histoire originale, la partie fantastique est plutôt légère et ne m'a pas dérangée. L'intrigue est bien construite, le rythme est efficace, le lecteur a envie de connaître la suite et ne peut s'empêcher de continuer à lire jusqu'à la fin ! Par moment, l'atmosphère est lourde et oppressante, on s'attache malgré tout au personnage de Malko si égoïste, qui au fil des pages change pourtant son comportement.
Merci à Jérémy et aux éditions le pré aux clercs de m'avoir permis de découvrir ce livre et cet auteur.
 
 

Extrait : (début du livre)
En avril, déjà, les nuits dans le Sud sont douces. Même à trois heures du matin, dans les espaces désertiques entre Montpellier et Carcassonne, la tiédeur persiste. Sous le ciel illuminé d'une poudre d'étoiles, les phares tracent une ligne droite au milieu des silhouettes torsadées des vignes et des pins parasols.
Juste ça. La vitesse, et l'oubli. L'Aston Martin remonte la route déserte, l'avale, telle une balle jaillie d'un pistolet de roulette russe, un engin de mort lancé dans la folle course avant le dernier impact. Malko Swann maintient son pied sur la pédale de l'accélérateur, siège en cuir incliné au maximum, bras tendus pour empoigner le volant à pleines mains, nuque en arrière, confortablement posée sur l'appuie-tête. Un sourire de défi plaqué sur son visage, il sent la musique – la merveilleuse musique – pulser dans ses veines, dans un sens et dans l'autre, un, deux, un, deux. A cause de la coke ou à cause de l'excitation, parce qu'il roule trop vite, bien trop vite. Pourquoi ? Pour défier la mort ou simplement parce qu'il en éprouve le besoin, aussi loin qu'il s'en souvienne. Pour se prouver qu'il est en vie, pour se sentir en vie. Malko est comme ça, un accro aux sensations fortes, un drogué à l'adrénaline. Et sa musique est ainsi. Juste comme lui. Directe et entière, éclatante dans ses excès.
Un, deux. Un rythme binaire, d'une simplicité désarmante. C'est là tout son secret. La recette de l'efficacité de ses compositions. Comme cette route bordée de vignes qui se hachurent et se mélangent et se répondent.
Un, deux. Un et deux. Encore et encore.
Sur le tableau de bord, les chiffres lumineux indiquent cent soixante-dix kilomètres à l'heure, alors que la vitesse est limitée à soixante-dix. L'Aston Martin suit la courbe d'un long virage en éjectant les gravillons sur le bas-côté. Dans l'éclairage blanc des phares jaillissent les premières maisons du village. Des façades blêmes, des volets fermés. Le feu de signalisation, au centre du village, passe au rouge. L'Aston Martin le franchit sans ralentir.
Malko Swann, le pouls emballé, fend l'obscurité, franchit les étroites rues, déjà abandonnées derrière lui, entamant la dernière ligne droite en direction du pont.
Un, deux...
Le pont apparaît. Juste une virgule noire dans l'éclat des phares, à une centaine de mètres devant lui. On l'appelle le pont du Diable, Malko ne se souvient plus qui le lui a expliqué, mais c'est exactement le genre d'endroit dont il a besoin. A présent il va l'emprunter à plus de 180 kilomètres à l'heure, et le Diable pourra bien l'emporter s'il le désire. Ou bien il ne se produira rien, il vivra une fois de plus et il pourra rire à la face du Diable et il se sentira vivant. Un peu plus vivant. Pour quelque temps.

4 mai 2011

Celui qu'on ne voit pas – Mari Jungstedt

Lu dans le cadre du partenariat Livraddict et Livre de Poche

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Plon – octobre 2007 – 355 pages

Livre de Poche – février 2010 – 442 pages

traduit du suédois par Maximilien Stadler

Quatrième de couverture :
Après s'être disputée avec son compagnon lors d'une fête dans leur maison de campagne, Helena Hillerström sort promener son chien le long de la plage. Bientôt, cernée par un épais brouillard, elle sent qu'on la suit. Quelques heures plus tard, elle est retrouvée morte, tuée à coups de hache. Frida Lindh, une jeune mère de trois enfants, quitte le bar où ses amies et elle se rencontrent régulièrement. Malgré la nuit et les quelques verres de vin qu'elle a bus, elle prend son vélo pour rentrer à la maison. Les rues sont désertes. Elle est seule. Non. Pas seule. Une ombre la suit. Celui qu'on ne voit pas. Le commissaire Anders Knutas et son équipe mènent une longue et difficile enquête sous la pression des médias. Quel est le lien entre ces deux jeunes femmes ? Knutas doit au plus vite découvrir le mobile du meurtrier avant que celui-ci ne frappe de nouveau.

Auteur : Ancienne journaliste et productrice d'émissions d'information pour la télévision, Mari Jungstedt vit à Stockholm. Sa série policière mettant en scène le détective Anders Knutas l'a propulsée au premier rang des écrivains suédois de romans policiers.

Mon avis : (lu en mai 2011)

Lorsque Livraddict a proposé ce partenariat, j'étais curieuse de découvrir une  auteur scandinave que je ne connaissais pas.

Cette histoire se passe sur l'île suédoise de Gotland située dans la Mer Baltique. Un matin, Helena Hillerström part promener son chien. Elle sera retrouvée sauvagement assassinée sur la plage quelques heures plus tard. La police commence par soupçonner Per, son compagnon. Car Helena et Per avaient eu une grosse dispute la veille alors qu'ils accueillaient quelques amis pour la soirée. Quelques jours plus tard, une autre femme est assassinée et certains détails laissent à penser que c’est le même criminel qui a fait cela. Puis une troisième femme est retrouvée morte, il semble qu’il n’y ait aucun lien entre les différentes victimes… C’est le commissaire Anders Knutas qui dirige l’enquête et il doit composer avec la présence de journalistes toujours à la recherche du moindre scoop… et l’arrivée prochaine de nombreux touristes sur l’île pour l’été.

C’est un roman facile à lire, avec des chapitres courts qui donnent un bon rythme à l’enquête. Nous suivons à tour de rôle l’enquête policière, les investigations du journaliste et également par petites touches, les états d’âme du meurtrier. Le suspense est présent et les questions nombreuses…
C’est également l’occasion de découvrir l’île de Gotland, son atmosphère, sa nature, ses habitants. J’attache beaucoup d’importance à cette spécificité des romans scandinaves. L’enquête et les personnages sont moins fouillés que pour les romans policiers d’Arnaldur Indridason ou Camilla Läckberg, malgré cela j’ai passé un très bon moment de lecture.
Merci à Livraddict et
Livre de Poche de m'avoir permis de découvrir une nouvelle auteur suédoise, et j'ai déjà dans ma PAL « Les ombres silencieuses », l’enquête suivante du commissaire Anders Knutas.

Extrait : (début du livre)
La soirée se passait mieux qu’elle ne l’avait espéré. Elle avait été un peu nerveuse avant l’arrivée des invités – cela faisait si longtemps qu’ils ne s’étaient pas vus. Mais maintenant, son inquiétude avait disparu. Après un verre d’alcool fort en guise de bienvenue, un vin blanc à l’entrée, plusieurs verres de vin rouge avec le plat principal et du porto au dessert, une atmosphère merveilleusement gaie régnait autour de la table. Kristian était encore en train de raconter une anecdote sur son chef, et des éclats de rire emplissaient le salon de la vieille maison en meulière.
Devant les fenêtres s’étalaient des champs de blé et des prés ondulants. Les coquelicots attendraient encore plusieurs semaines avant  de fleurir. Plus loin, dans un dernier crépuscule hésitant, on devinait la mer.
Helena et Per avaient pris quelques jours de congé et s’étaient installés dans leur maison de campagne sur l’île de Gotland, pour la Pentecôte. A l’occasion de ces brèves vacances, ils avaient l’habitude de rencontrer  les amis d’enfance d’Helena. Cette année, seul le lundi de Pentecôte avait convenu à tout le monde.
Il faisait particulièrement froid pour la saison, pas plus de dix degrés. Un vent violent hurlait et sifflait dans les cimes des arbres.
Helena rit à gorge déployée quand Per entonna une chanson paillarde qui parlait des gamins du continent courant les jupons des filles de Gotland, qu’elle lui avait apprise elle-même.
Tous les convives chantèrent le refrain : la meilleure amie d’Helena, Emma, et son mari Olle, les voisins Eva et Rikard, et puis Beata avec son nouveau mari John, un Américain qui participait pour la première fois à une de leurs rencontres. Kristian était le seul à être encore célibataire. Un bel homme, mais manifestement condamné à rester vieux garçon. Bien qu’il eût lui aussi déjà trente-cinq ans, il n’avait jamais vécu avec une femme. Au cours des dernières années, Helena s’était souvent demandé pourquoi.
Sur les rebords des fenêtres, des bougies brûlaient dans des chanceliers en fonte, et le feu crépitait dans la cheminée. Devant l’âtre, le chien Spencer couché sur une peau de bête se léchait les pattes et soupirait profondément en se pelotonnant dans la chaleur du feu.

Lu dans le cadre du Défi Scandinavie noire
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Suède : Mari Jungstedt

Lu dans le cadre du Challenge Voisins, voisines
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Suède

Lu dans le cadre du Challenge Viking Lit'
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27 avril 2011

Le tailleur gris - Andrea Camilleri

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Éditions Métailié - octobre 2009 – 135 pages

Points – mars 2011 – 182 pages

traduit de l'italien par Serge Quadruppani

Quatrième de couverture :
Le directeur d'une banque, à la retraite, a épousé en secondes noces une veuve bien plus jeune que lui, Adele, dont on découvre peu à peu la double personnalité. Affamée de reconnaissance sociale et parangon de respectabilité, elle est aussi dotée d'un appétit sexuel sans bornes et sans morale, au point d'imposer à son vieil époux la présence d'un jeune cousin qui sait la satisfaire. Est-elle totalement insensible ou aime-t-elle en réalité son mari plus que tout ? Le vieil homme creuse l'énigme. Tout en perçant à jour les faux-semblants d'une société bourgeoise qui affecte la bienfaisance et pratique le compromis mafieux, tout en acceptant sa déchéance contre quelques moments de bonheur sensuel, il découvre des facettes contradictoires d'Adele, incroyable figure féminine, en attendant le jour où elle revêtira le tailleur gris... Écrit dans une langue sobre, ce roman d'Andrea Camilleri nous fait découvrir un nouvel aspect, totalement inconnu jusque-là, du talent du grand auteur sicilien, dans la lignée des Simenon sans Maigret. Dans cette histoire où le tragique se fait quotidien, les virtuosités langagières se font discrètes comme le désespoir qui pointe. Une grande et splendide réussite d'un écrivain octogénaire qui est aussi, et de très loin, le plus lu en Italie depuis une quinzaine d'années.

Auteur : Andrea Camilleri est né en Sicile en 1925. Scénariste et metteur en scène de théâtre, il est l'auteur de nombreux romans policiers, dont les aventures du commissaire Montalbano, et de romans historiques : L'Opéra de Vigàta, Le Coup du cavalier, La Disparition de Judas, La Pension Eva.

Mon avis : (lu en avril 2011)
Voilà un court polar (135 pages) assez inattendu. C'est la première fois que je lisais cet auteur.
Au début j'ai été gênée par les mots déformés volontairement pour rendre les prononciations (comme areconnu, passque, rin,...). Je ne voyais pas l'intérêt et c'est comme lorsque l'on lit du langage SMS, je ne comprenais rarement le mot du premier coup. Puis peu à peu, je n'ai plus fait attention à ce style et j'ai privilégié l'histoire.
Un directeur de banque vient de prendre sa retraite, sa seconde épouse Adele à 25 ans de moins que lui. Il va peu à peu chercher à découvrir qui est vraiment Adele. C'est une femme respectée mais avec également un fort appétit sexuel, elle fait chambre à part depuis plusieurs années. Adele le trompe et il le sait... Le lecteur suit les interrogations et les découvertes du mari dans cette histoire noire à l'atmosphère digne d'un Simenon.

Extrait : (début du livre)
Il rouvrit l'œil comme tous les matins à six heures tapantes.
En se redressant d'un quart et en se penchant de côté au risque de tomber du lit, il tâtonna de la main gauche sur la table de nuit, trouva la montre, la prit se recroquevilla de nouveau, de l'autre main alluma, mata la montre et eut la confirmation qu'il était six heures.
D'un autre côté, il n'aurait pu en être autrement : après plus de quarante ans, son corps était maintenant habitué et avait réglé sur cet horaire une horloge interne toute personnelle qui ne faisait jamais défaut. Donc, même si la veille au soir il s'était couché avec le projet de s'aréveiller une heure plus tard que d'habitude, le réveil corporel sonnait toujours à six heures pile, et il n'y avait pas moyen de changer l'horaire.
Elles étaient nombreuses les choses matutinales que faisait son corps, pour ainsi dire, en mode automatique. Pourquoi, rien que pour donner un exemple, devait-il se mettre à tâtonner dans l'obscurité jusqu'à ce que la pointe des doigts sente le verre de la montre, la prendre en main, allumer la lumière de l'autre main et mater enfin quelle heure il était ? Est-ce qu'il n'aurait pas été plus logique d'utiliser une seule main pour allumer la lumière, prendre la montre et mater l'heure, sans qu'il soit besoin de faire tout ce ramdam ? Avant tout, c'eût été une économie d'énergie. Et de montre, à bien considérer la situation. Passque, durant quarante ans, à force de tâtonner dans l'obscurité, des montres, il en avait cassé trois en les faisant tomber à terre.
Mais comment faire pour régler l'horloge interne sur un horaire différent ? Si ça se trouvait, après quarante ans durant lesquels l'aiguille était restée fixée sur six heures, même un réveil normal, de ceux qu'on met sur la table de nuit, aurait été difficile à débloquer de cette position.
Passqu'à partir de ce matin-là, de s'aréveiller à cette heure, il n'en avait plus besoin.
La veille, il avait pris sa retraite.

Lu dans le cadre du Challenge Voisins, voisines
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Italie

 Lu dans le cadre du Challenge Petit BAC
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