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A propos de livres...
polar
10 mars 2013

Blanche-Neige doit mourir - Nele Neuhaus

blanche_neige_doit_mourir Actes Sud - octobre 2012 - 400 pages

traduit de l'allemand par Jacqueline Chambon

Titre original : Schneewittchen muss sterben, 2010

Quatrième de couverture :
Une femme est tombée d'un pont sur une voiture. Selon un témoin, elle aurait été poussée. L'enquête conduit Pia Kirchhoff et Oliver von Bodenstein à Altenhain où la victime, Rita Cramer, a vécu avant son divorce d'avec un certain Hartmut Sartorius. Onze ans plus tôt, deux jeunes filles du village avaient disparu sans laisser de trace. Sur la foi de maigres indices, un garçon de vingt ans, Tobias Sartorius, avait été arrêté et condamné à dix ans de prison. Or, depuis quelques jours, Tobias est revenu chez son père à Altenhain... Dans le village, Pia et Bodenstein se heurtent à un mur de silence. Mais bientôt une autre jeune fille disparaît et les habitants accusent Tobias Sartorius, même si ce dernier a toujours clamé son innocence. Les preuves manquent, la police piétine et certains villageois semblent bien décidés à prendre les choses en main. Dans ce deuxième roman du duo Pia-Bodenstein, Nele Neuhaus construit une fois de plus une intrigue millimétrée autour des non-dits et de l'atmosphère étouffante d'un petit village allemand. Procédant par dévoilements successifs, elle démonte patiemment les mécanismes d'une erreur judiciaire et analyse magistralement le fonctionnement de ces fascinantes machines à broyer les individus que sont parfois la justice et les préjugés. Succès colossal à sa sortie, Blanche-Neige doit mourir s'est vendu à plus d'un million d'exemplaires outre-Rhin. Depuis, Nele Neuhaus règne sans partage sur le domaine du "Krimi".

Auteur : Née en 1967 à Münster, en Westphalie, Nele Neuhaus, a grandi à Taunus, près de Francfort. Après ses études, elle travaille dans une agence de publicité puis se met à écrire des romans policiers qui rencontrent aussitôt un succès immédiat. Déjà paru Flétrissure (2011).

Mon avis : (lu en mars 2013)
Altenhain est un petit village allemand proche de Francfort où y a dix ans deux jeunes filles Laura et Stefanie ont disparues. Tout accuse alors Tobias qui était le petit ami de Stefanie et l'ex de Laura. Pourtant, cette fameuse nuit, Tobias avait beaucoup bu et il ne se souvient de rien.
Lorsque le livre commence, Tobias rentre chez lui après avoir purgé sa peine. Toute sa famille a été brisée par cette condamnation, son père a fermé son restaurant, ses parents se sont séparés et Altenhain, refuse le retour de l'enfant du pays. En quelques jours, les restes du corps de Laura est découvert dans une ancienne cuve sur un aéroport désaffecté et la mère de Tobias est poussée d'un pont. Les enquêteurs Pia Kirchhoff et à Oliver von Bodenstein vont alors s'intéresser au passé et revenir sur les évènements dix ans plus tôt. L'atmosphère est pesante, le silence est de mise. J'ai trouvé cette histoire captivante et l'intrigue très bien construite, avec du rythme, des rebondissements, de nombreuses fausses pistes et un suspense haletant. J'ai pris du plaisir à lire et découvrir ce roman policier. Une découverte très plaisante.

Autres avis : Canel, Jostein, Nadael

Extrait : (début du livre)
L’escalier de fer rouillé était étroit et raide. Il tâta le mur pour trouver l’interrupteur. Une seconde après l’ampoule de vingt-cinq watts éclaira l’endroit d’une lumière chiche. La lourde porte de fer s’ouvrit sans bruit. Il en huilait régulièrement les charnières pour qu’elles ne grincent pas quand il venait la voir. Un air chaud mêlé à une odeur sucrée de leurs fanées l’accueillit. Il ferma soigneusement la porte derrière lui, éclaira et resta un moment immobile. La grande pièce, environ dix mètres de long et cinq de large, était simplement meublée, mais elle avait l’air de s’y sentir bien. Il alla vers l’appareil stéréo et appuya sur la touche Play. La voix rauque de Bryan Adams remplit la pièce. Lui-même n’appréciait pas beaucoup la musique, mais elle aimait le chanteur canadien et il tenait compte de ses goûts. S’il devait la garder cachée, au moins que rien ne lui manque. Comme d’habitude, elle ne dit rien. Elle ne lui parlait pas, ne répondait jamais à ses questions mais cela ne le dérangeait pas. Il poussa de côté le paravent qui partageait discrètement la pièce en deux. Elle était allongée, silencieuse et belle sur le lit étroit, les mains croisées sur la poitrine, la longue chevelure s’élargissant comme un noir éventail autour de sa tête. À côté du lit étaient posées ses chaussures, sur la table de nuit un bouquet de lilas blanc se fanait dans un vase de verre.
— Hello, Blanche-Neige, dit-il à voix basse.
La sueur perlait à son front. La chaleur était à peine supportable, mais elle aimait ça. Même avant elle avait vite froid. Il parcourut du regard les photos qu’il avait accrochées pour elle à côté de son lit. Il voulait lui demander s’il devait en accrocher d’autres. Mais il devait attendre le moment approprié pour que cela ne la blesse pas. Il s’assit prudemment au bord du lit. Le matelas s’inclina sous son poids et un instant il crut qu’elle avait bougé. Mais non. Elle ne bougeait jamais. Il tendit la main et la posa sur sa joue. Sa peau, au cours des années, avait pris une teinte jaune. Au toucher, elle était dure comme du cuir. Comme toujours, elle avait les yeux fermés et si sa peau n’était plus aussi douce et rose, sa bouche était aussi jolie qu’avant, lorsqu’elle lui avait parlé et lui avait souri. Il resta assis un moment à la regarder. Jamais le désir de la protéger n’avait été plus fort.
— Je dois partir, dit-il enin à regret. J’ai beaucoup à faire. 
Il se leva, prit le bouquet fané et s’assura que la bouteille de Coca-Cola sur la table de nuit était pleine.
— Tu me dis si tu as besoin de quelque chose, n’est-ce pas ?
Parfois son rire lui manquait et cela le rendait triste. Naturellement, il savait qu’elle était morte, mais il trouvait plus simple de faire comme s’il ne le savait pas. Il n’avait jamais entièrement abandonné l’espoir d’obtenir un sourire d’elle.

Grand_Prix_des_Lectrices_2013
Sélection policier 
Jury Mars

 Challenge Petit BAC 2013
petit_bac_2013
"Météo"

 Challenge Voisins, voisines

voisins_voisines_2013
Allemagne

 Challenge Thriller 
challenge_thriller_polars
catégorie "Même pas peur" : 30/12

Challenge 6% Littéraire 2012

   logochallenge2  
38/42

  Lire sous la contrainte

 

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5ème session : couleur

 

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20 février 2013

La Vérité sur l'Affaire Harry Quebert - Joël Dicker

Lecture Commune 
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avec  Sandrine

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Editions de Fallois - septembre 2012 - 670 pages

Grand Prix du Roman de l'Académie Française

Prix Goncourt des Lycéens 2012

Quatrième de couverture :
À New York, au printemps 2008, alors que l’Amérique bruisse des prémices de l’élection présidentielle, Marcus Goldman, jeune écrivain à succès, est dans la tourmente : il est incapable d’écrire le nouveau roman qu’il doit remettre à son éditeur d’ici quelques mois. Le délai est près d’expirer quand soudain tout bascule pour lui : son ami et ancien professeur d’université, Harry Quebert, l’un des écrivains les plus respectés du pays, est rattrapé par son passé et se retrouve accusé d’avoir assassiné, en 1975, Nola Kellergan, une jeune fille de 15 ans, avec qui il aurait eu une liaison. Convaincu de l’innocence de Harry, Marcus abandonne tout pour se rendre dans le New Hampshire et mener son enquête. Il est rapidement dépassé par les événements : l’enquête s’enfonce et il fait l’objet de menaces. Pour innocenter Harry et sauver sa carrière d’écrivain, il doit absolument répondre à trois questions : Qui a tué Nola Kellergan ? Que s’est-il passé dans le New Hampshire à l’été 1975 ? Et comment écrit-on un roman à succès ? Sous ses airs de thriller à l’américaine, La Vérité sur l’Affaire Harry Quebert est une réflexion sur l’Amérique, sur les travers de la société moderne, sur la littérature, sur la justice et sur les médias.

Auteur : Joël Dicker est né à Genève en 1985. La Vérité sur l’Affaire Harry Quebert est son deuxième roman. Il y dépeint une Amérique qu’il connaît bien pour y avoir beaucoup voyagé et longuement séjourné.

Mon avis : (lu en février 2013)
Cela fait un bon moment que je voulais découvrir ce livre, mais sa taille me l'a fait souvent remettre dans ma PAL. C'est la proposition de Sandrine d'en faire lecture commune qui m'a enfin décidé et je ne le regrette pas !
Harry Quebert est un célèbre écrivain américain, les restes d'une jeune fille Nola, disparue il y a trente-trois ans, sont retrouvés dans son jardin. Il est arrêté et accusé du meurtre de Nola. Son ancien élève, Marcus Goldman, se refuse de croire Harry coupable et il va donc mener sa propre enquête pour découvrir la vérité. Le lecteur découvre Aurora et ses habitants, l'ambiance d'une petite ville américaine. Marcus Goldman est lui-même écrivain après un premier succès de librairie, depuis dix-huit mois, il souffre du syndrome de la page blanche. Cette enquête sera l'occasion de retrouver l'inspiration et d'écrire un nouveau livre. 
Dès le début, ce livre soulève de nombreuses questions, et il m'a été impossible de le lâcher, j'avais vraiment hâte de découvrir la Vérité ! Quelle relation existait-il entre Harry et Nola ? Qui est coupable ? Que c'est-il vraiment passé dans la soirée du 30 août 1975 ? 

Un livre très original, un livre tiroir, il y a plusieurs histoires en une, le passé, le présent, l'histoire d'Harry Quebert, de Marcus Goldman, de Nola, de... La forme est également originale, les chapitres du livre sont numérotés dans l'ordre décroissant, chaque chapitre est introduit par un conseil d'Harry à Marcus pour comment devenir écrivain...
J'ai beaucoup aimé ce livre même si en fin de livre le lecteur découvre qu'il s'est fait totalement manipulé ou berné par l'auteur... Le seul petit reproche est pour la longueur du livre... il y avait certainement moyen de le raccourcir.
Un roman à découvrir pour son originalité, son efficacité et le sens du suspense de son auteur !

Allons voir maintenant l'avis de Sandrine !

Extrait : (page 19)
Au début de l'année 2008, soit environ un an et demi après être devenu, grâce à mon premier roman, la nouvelle coqueluche des lettres américaines, je fus frappé d'une terrible crise de page blanche, syndrome qui, paraît-il, n'est pas rare chez les écrivains ayant connu un succès immédiat et fracassant. La maladie n'était pas venue d'un coup : elle s'était installée en moi lentement. C'était comme si mon cerveau, atteint, s'était figé peu à peu. A l'apparition des premiers symptômes, je n'avais pas voulu y prêter attention : je m'étais dit que l'inspiration reviendrait le lendemain, ou le jour d'après, ou le suivant peut-être. Mais les jours, les semaines et les mois avaient passé et l'inspiration n'était jamais revenue.
Ma descente aux enfers s'était décomposée en trois phases. La première, indispensable à toute bonne chute vertigineuse, avait été une ascension fulgurante : mon premier roman s'était vendu à deux millions d'exemplaires, me propulsant, à l'âge de vingt-huit ans, au rang d'écrivain à succès. C'était l'automne 2006 et en quelques semaines mon nom devint un nom : on me vit partout, à la télévision, dans les journaux, en couverture des magazines. Mon visage s'affichait sur d'immenses panneaux publicitaires dans les stations de métro. Les critiques les plus sévères des grands quotidiens de la côte Est étaient unanimes : le jeune Marcus Goldman allait devenir un très grand écrivain.
Un livre, un seul, et je me voyais désormais ouvrir les portes d'une nouvelle vie : celle des jeunes vedettes millionnaires. Je déménageai de chez mes parents à Newark pour m'installer dans un appartement cossu du Village, je troquai ma Ford de troisième main pour une Range Rover noire flambant neuve aux vitres teintées, je me mis à fréquenter les restaurants huppés, je m'attachai les services d'un agent littéraire qui gérait mon emploi du temps et venait regarder le base-ball sur un écran géant dans mon nouveau chez-moi. Je louai, à deux pas de Central Park, un bureau dans lequel une secrétaire un peu amoureuse et prénommée Denise triait mon courrier, préparait mon café et classait mes documents importants.
Durant les six premiers mois qui suivirent la sortie du livre, je m'étais contenté de profiter de la douceur de ma nouvelle existence. Le matin, je passais à mon bureau pour parcourir les éventuels articles à mon sujet et lire les dizaines de lettres d'admirateurs que je recevais quotidiennement et que Denise rangeait ensuite dans des grands classeurs. Puis, content de moi-même et jugeant que j'avais assez travaillé, je m'en allais flâner dans les rues de Manhattan, où les passants bruissaient à mon passage. Je consacrais le reste de mes journées à profiter des nouveaux droits que la célébrité m'octroyait : droit de m'acheter tout ce dont j'avais envie, droit aux loges VIP du Madison Square Garden pour suivre les matchs des Rangers, droit de marcher sur des tapis rouges avec des stars de la musique dont j'avais, plus jeune, acheté tous les disques, droit de sortir avec Lydia Gloor, l'actrice principale de la série télé du moment et que tout le monde s'arrachait. J'étais un écrivain célèbre j j'avais l'impression d'exercer le plus beau métier au monde. Et, certain que mon succès durerait toujours, je ne m'étais pas soucié des premiers avertissements de mon agent et de mon éditeur qui me pressaient de me remettre au travail et de commencer à écrire mon second roman.

 

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39/50 :  New Hampshire

 Challenge Thriller 

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catégorie "Même pas peur" : 29/12

 Challenge 6% Littéraire 2012

   logochallenge2  
36/42

Challenge Goncourt des Lycéens
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chez Enna

   Challenge Petit BAC 2013
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"Prénom"

 Challenge Voisins, voisines

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Suisse

 

16 février 2013

Miss Marple I : Le Club du Mardi et Le Sanctuaire d’Astarté – Agatha Christie

Lu dans le cadre du Challenge
 "Ecoutons un livre"

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Éditions Theleme – novembre 2010 - lu par Michaël Lonsdale

Club des Masques – 1968 – 186 pages

Le Masque – novembre 1992 – 122 pages

Le Masque – janvier 2001 – 186 pages

Livre de Poche – juin 2002 – 186 pages

Livre de Poche – 2002 – 120 pages

Quatrième de couverture : 
C’est toujours et simplement par déductions logiques que Miss Jane Marple résoud, sans sortir de son fauteuil, tous les mystères criminels que lui soumettent ses amis. Les humains sont partout les mêmes ! De cet adage, Miss Marple fait une loi infaillible pour démasquer les intentions et les secrets de tous. Sur ce CD, deux enquêtes de Miss Marple : Le Club du Mardi et Le Sanctuaire d’Astarté.

Auteur :  Agatha Christie (1890-1976) est la reine incontestée et inégalée du roman policier classique. Née à Torquay, son premier roman La mystérieuse affaire de Styles est publié en 1920 et voit la naissance d’un écrivain et d’un personnage : Hercule Poirot. Très vite, sa renommée est mondiale. Elle est à la tête d’une prodigieuse production littéraire et reste aujourd’hui l’un des auteurs les plus lus à travers le monde, toutes générations confondues.

Lecteur : Michael Lonsdale, né le 24 mai 1931 à Paris, est un acteur français et anglais de théâtre, de cinéma, et de dramatiques radiodiffusées. 

Mon avis : (écouté en janvier 2013)
Qui ne connait pas Miss Marple, l'un des personnages phares d'Agatha Christie ?
Ce CD audio « Enquêtes de Miss Marple » est composé de deux enquêtes en provenance du recueil de 13 nouvelles policières de Miss Marple au Club du Mardi avec « Le Club du Mardi » et « Le Sanctuaire d’Astarté ».
Raymond West, le neveu, de Miss Marple a réuni chez sa tante quelques amis et ensemble ils imaginent créer le Club du Mardi pour débattre sur des affaires criminelles. A tour de rôle, chacun va proposer une énigme dont il connaît le dénouement, les autres chercheront à la résoudre.
Dans la première nouvelle, trois personnes prennent un repas ensemble, l'une d'elle meurt quelques heures plus tard, qui est coupable ?
Dans la deuxième nouvelle, la nouvelle énigme est autour un lieu magique, il y aura un mort et un blessé...
L'ambiance anglaise est délicieuse avec le thé et le feu dans la cheminée... Et même si Miss Marple tricote silencieuse au fond de son fauteuil, aucun détail ne lui échappe et sa perspicacité est inégalable !
Le lecteur, Michael Lonsdale, est bien sûr très agréable à écouter.
J'ai trouvé cette lecture bien trop courte ! (exactement 56 mn 17 s...)

Extrait : (début du livre)
- Des mystères... jamais éclaircis...
Raymond West exhala une bouffée de fumée et répéta avec un plaisir non dissimulé :
- Des mystères... jamais éclaircis...
Il regarda autour de lui avec satisfaction. La pièce avait un cachet ancien, avec de grosses poutres foncées au plafond et de bons vieux meubles en harmonie avec elle. D'où le coup d’œil approbateur de Raymond West. Écrivain de profession, il aimait que l'environnement soit sans défaut. La maison de sa tante Jane lui avait toujours plu parce qu'elle était le juste décor que réclamait sa personnalité. Elle était assise, très droite, dans un fauteuil de grand-père, de l'autre côté de la cheminée. Miss Marple portait une robe de brocart noir très cintrée, avec de la dentelle de Malines tombant en cascade sur sa poitrine et des mitaines de dentelle noire ; une mantille de dentelle noire surmontait ses cheveux blancs comme neige, relevés en chignon. Elle tricotait quelque chose de blanc, de doux et de floconneux. De ses yeux bleu très pâle, elle observait avec une aimable bienveillance son neveu et les invités du neveu. D'abord Raymond lui-même, réservé et distingué, puis Joyce Lemprière, l'artiste aux cheveux noirs et courts et aux yeux d'un bizarre vert noisette, enfin ce parfait homme du monde qu'était sir Henry Clithering. Il y avait encore deux personnes présentes, le révérend Pender, le vieux pasteur de la paroisse, et Mr Petherick, le notaire, un petit bonhomme desséché qui regardait tout par-dessus ses lunettes. Après avoir accordé un instant d'attention à ces différentes personnes, miss Marple retourna, avec un gentil sourire, à son tricot.

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Lu dans le cadre du Challenge Agatha Christie
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catégorie "Même pas peur" : 28/12

15 février 2013

Contre toute attente – Linwood Barclay

 Lu en partenariat avec Belfond

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Belfond – février 2013 – 441 pages

France Loisirs -  - 592 pages

traduit de l'anglais (Canada) par Anne-Sylvie Homassel

Titre original : The accident, 2011

Quatrième de couverture :
Avec ce nouvel opus, Linwood Barclay nous livre un thriller d'une brûlante actualité et confirme son statut de star du polar. 
L'entreprise de Glen Garber va mal : la crise est passée par là, les contrats sont rares, les créanciers pressants, les dettes s'accumulent. Son seul réconfort ? Sa femme Sheila et leur fillette Kelly. 
Un soir, coup de fil : police, un accident fatal, Sheila était au volant, ivre. 
Désespoir, colère, incompréhension : Sheila n'aurait jamais pris un tel risque. 
Et puis il y a cette voisine qui le harcèle de questions, ces incidents répétés sur les chantiers, ces appels anonymes, le soir. 
Et quand une amie proche est retrouvée assassinée, Glen se dit que la mort de Sheila était tout sauf un accident et qu'il est grand temps de mettre Kelly à l'abri...
Aux confins de toutes nos angoisses, Linwood Barclay, créateur de frissons...

Auteur : Américain d’origine, Linwood Barclay vit à Toronto, au Canada, avec son épouse et leurs deux enfants. Après le succès de Cette nuit-là (2009), Les Voisins d’à côté (2010) couronné au Canada par le Arthur Ellis Award, de Ne la quitte pas des yeux (2011), de Crains le pire (2012) et de Mauvais pas (2012), Contre toute attente est son sixième roman. En tête des ventes en Angleterre mais aussi en Allemagne, traduit dans une dizaine de langues, Linwood Barclay s’affirme comme un auteur majeur de la littérature policière.

Mon avis : (lu en février 2013)
Je n'avais encore jamais lu de livre de Linwood Barclay et lorsque les éditions Belfond m'a proposé de m'envoyer ce livre, j'étais curieuse de le découvrir.
Glen Garber est un petit entrepreneur en construction. Un soir, sa femme meurt dans un accident de la route. L'autopsie révèlera un fort taux d'alcool dans le sang... Or Sheila ne buvait pas... Moins d'un mois plus tard, l'une des amies de Sheila est retrouvée noyée dans la marina... Glen doit s'occuper de sa fille Kelly et la protéger mais également éclaircir les incohérences de cet « accident »...
Le démarrage de ce roman policier est plutôt lent, puis le rythme s’accélère et les pistes sont multiples. De nombreux personnages gravitent autour de cette histoire, dès le départ le lecteur comprend que beaucoup d'entre eux cachent des secrets qui sont à l'origine du drame... Il est question de la crise financière et de contre-façons, de sacs, de médicaments...
C'est un roman policier que j'ai bien apprécié de découvrir et un auteur que je relirai.

Merci à Laura et aux éditions Belfond pour m'avoir permis de découvrir ce livre et cet auteur.

Extrait : (début du livre)
Si j’avais su que cela devait être notre dernier matin ensemble, je l’aurais serrée dans mes bras. Naturellement, si j’avais eu le moindre soupçon à ce sujet, si j’avais pu d’une façon ou d’une autre comprendre ce que l’avenir nous réservait, je n’aurais jamais relâché mon étreinte. Et les choses se seraient passées différemment.
J’ai longuement regardé le plafond avant de me décider à rejeter les couvertures et à poser les pieds bien à plat sur le plancher. Puis je me suis frotté les yeux.
— Tu as bien dormi ? m’a demandé Sheila en m’effleurant le dos.
— Pas terrible. Et toi ?
— Par intermittence.
— J’ai cru que tu étais réveillée, mais je ne voulais pas t’embêter : va savoir, tu dormais peut-être.
Je lui ai lancé un coup d’œil par-dessus mon épaule. Les premiers rayons du soleil perçaient derrière les tentures et caressaient le visage de Sheila. La tête contre l’oreiller, elle me regardait. Ce n’est pas le moment de la journée où les gens sont à leur avantage, mais Sheila était un cas à part. Elle était toujours belle. Même lorsqu’elle avait l’air soucieux, comme ce matin-là.
J’ai baissé les yeux vers mes pieds nus.
— J’ai mis un temps fou à m’endormir, vers deux heures, je pense. Et quand j’ai rouvert les yeux, il devait être cinq heures. Je n’ai pas réussi à retrouver le sommeil.
— Glen, ça va s’arranger.
Sheila m’a caressé le dos d’une main apaisante.
— Content de te l’entendre dire.
— Les affaires vont reprendre. Ce sont des événements cycliques, tu sais. Les périodes de crise ne durent jamais.
— Ce n’est pas le sentiment que me donne celle-là, ai-je soupiré. J’ai encore quelques chantiers sur le feu, mais, après, plus rien dans le carnet de commandes. Ou alors des bricoles. J’ai envoyé un ou deux devis la semaine dernière. Une cuisine, une cave à aménager… Les gens n’ont pas rappelé. Au fait, dis-moi, Sheila…
Je me suis levé et l’ai regardée.
— … toi, qu’est-ce qui te donne des insomnies ?
— Je m’inquiète pour toi, Glen. Et puis… j’ai pas mal de choses auxquelles penser, moi aussi.
— Quel genre de choses ?
Elle a eu un petit frisson.
— Oh, rien de spécial. Toujours les mêmes trucs. Mon cours du soir. Kelly. Ton boulot.
— Kelly ? Qu’est-ce qui ne va pas ?
— Kelly va très bien ! Mais voilà : elle a huit ans et c’est ma fille. On s’inquiète toujours un peu, forcément. Enfin : quand j’aurai fini cette formation, je pourrai vraiment t’aider.
— Oui, sauf que, lorsque tu as décidé de t’y mettre, on avait assez de chantiers pour que ça ait une utilité. Aujourd’hui, je ne sais même pas si j’aurai encore du boulot pour toi. J’ai tout juste de quoi occuper Sally, et encore…

Sheila suivait des cours de comptabilité depuis la mi-août, – deux mois, donc. Une formation qui lui plaisait beaucoup plus qu’elle ne l’avait imaginé, et qui devait lui permettre de tenir les comptes de Garber Contracting, l’entreprise de bâtiment qu’avait créée mon père et que j’avais reprise à sa mort. Sheila pourrait même se payer le luxe de travailler à domicile. Sally Diehl, notre assistante de direction, pourrait se concentrer sur la gestion des affaires courantes, les appels téléphoniques, la relance des fournisseurs et les relations avec nos clients. Sally n’avait pratiquement jamais le temps de s’occuper de la comptabilité, que je rapportais à la maison. Et que je traitais le soir ou le week-end, ce qui me prenait des heures. Mais, avec la récession, je n’avais aucune idée de la façon dont j’allais pouvoir réorganiser l’entreprise.
— Et puis, depuis le sinistre chez les Wilson…
— Ça suffit, m’a interrompu Sheila.
— Mais, chérie, cette foutue maison a brûlé à mi-chantier ! Une maison que nous étions en train de construire ! Après ça, ne me raconte pas que tout va s’arranger !
Elle s’est adossée aux oreillers, les bras croisés sur la poitrine.
— Glen, arrête de voir tout en noir à chaque fois que je te dis quelque chose ! C’est insupportable.
— Qu’est-ce que tu veux ? C’est la triste réalité.
Elle a secoué la tête.

— Non, Glen. Moi, je vais te dire à quoi elle va ressembler, la réalité. Tout va s’arranger. Avec nous, tout s’arrange toujours. Toi et moi, on ne baisse jamais les bras. On se bat, on s’en sort.
Elle a détourné les yeux, comme pour me dire quelque chose que je n’étais peut-être pas prêt à entendre.
— J’ai des idées sur la question, a-t-elle fini par murmurer.
— Quel genre ?
— Des idées pour que nous tenions le coup. Pour surmonter cette mauvaise passe.
Au pied du lit, les bras ballants, j’ai attendu qu’elle m’en dise un peu plus.
— Glen, en ce moment, tu es tellement surmené, tellement absorbé par tes soucis… Je sais, il y a de quoi être inquiet, mais tu n’as même pas remarqué…
— Remarqué quoi ?
— Les vêtements que j’ai achetés à Kelly, pour la rentrée.
— Oui, et alors ?
— Ils sont plutôt chic, non ?
— Qu’est-ce que ça prouve ?
— Que j’ai gagné des sous, mon chéri.
Ce qui n’était pas une nouveauté. Sheila travaillait à mi-temps dans un magasin Hardware Depot. La direction avait installé des caisses en libre-service, ce qui déconcertait une bonne partie de la clientèle. Le temps que les gens s’habituent, Sheila avait de quoi faire. De surcroît, depuis le début du mois de juillet, elle donnait un coup de main à notre voisine, Joan Mueller. Ely, le mari de Joan, avait été tué dans l’explosion d’une plateforme pétrolière l’année précédente. Joan, qui n’avait touché aucune indemnité de la compagnie, avait décidé, en attendant que l’affaire se règle, de créer une entreprise de garde d’enfants à domicile. Tous les matins, les parents venaient lui déposer leurs tout-petits. Elle en avait toujours quatre ou cinq sous sa responsabilité. Pendant l’année scolaire, quand Sheila était chez Hardware Depot, Kelly allait toujours chez Joan, de la fin des cours à notre retour. Sheila avait aidé Joan à mettre sur pied une comptabilité basique. Joan adorait les gamins, mais elle était incapable d’additionner deux et deux.
— Je sais bien que tu gagnes des sous, Sheila. Hardware Depot, Joan… Et chaque dollar compte, crois-moi !
— Oh, ce n’est pas ça qui va mettre du beurre dans les épinards, a-t-elle répondu, énigmatique. Je te parle de rentrées un peu plus substantielles.
J’ai haussé les sourcils. Puis un vague malaise m’a envahi.
— Ne me dis pas que tu as accepté de l’argent de Fiona !
Fiona, c’était la mère de Sheila.
— Tu sais ce que j’en pense…
— Bon Dieu, Glen, a-t-elle dit, visiblement blessée. Tu sais très bien que jamais je ne…
— Naturellement. Mais franchement, entre ça et revendre de la drogue, je crois que je préfère encore les substances illicites.
Elle a cligné des paupières et rejeté les couvertures d’un geste brusque. Puis elle est allée s’enfermer dans la salle de bains.
— Allez, Sheila, ne te fâche pas ! l’ai-je suppliée.

  Challenge Thriller 
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catégorie "Même pas peur" : 27/12

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39/50 : 
Connecticut

  Challenge Pour Bookineurs En Couleurs
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PAL Noire

 

12 février 2013

L'Ange du matin – Arni Thorarinsson

ange_du_matin Métaillié – août 2012 – 310 pages

traduit de l'islandais par Éric Boury

Titre original : Morgunengill, 2010

Quatrième de couverture :
La postière, sourde et sans le sou, tuée à Akureyri, et le capitaliste de Reykjavik, "nouveau Viking" à la tête d'un portefeuille de millions en créances, n'ont aucun rapport. Pourtant le destin fait se croiser leurs chemins lorsque, malgré l'opposition du commissaire de police qui le déteste, Einar enquête pour son journal en perte de vitesse sur la disparition d'une petite fille.
Einar, ironique et tendre, a rarement été confronté à un crime aussi complexe. Rien ne s'est passé comme le voulait la logique. Portrait caustique et désabusé de l'Islande contemporaine, ce roman témoigne de l'évolution rapide des mœurs et de la corruption des âmes. Le surprenant retournement final est dérangeant dans sa description de l'innocence perdue et de l'irréversibilité des changements de société. L'intrigue resserrée et bien menée entraîne le lecteur fasciné aux côtés de cet enquêteur à la fois nonchalant et lucide. Un roman passionnant, éclairant et terrifiant. Une vraie réussite.

Auteur : Arni Thorarinsson est né en 1950 à Reykjavik, où il vit actuellement. Après un diplôme de littérature comparée à l'université de Norwich en Angleterre, il travaille pour différents grands journaux islandais. Il participe à des jurys de festivals internationaux de cinéma et a été organisateur du Festival de cinéma de Reykjavik de 1989 à 1991. Ses romans sont traduits en Allemagne et au Danemark.

Mon avis : (lu en février 2013)
Quelle plaisir de découvrir la nouvelle enquête de l'auteur islandais Arni Thorarinsson, de retrouver son personnage Einar, journaliste du « Journal du soir ». Einar est rappelé à Reykjavik pour interviewer Ölver un "nouveau Viking", un des financiers qui ont fait fortune puis entraîné toute l'Islande à la ruine avec la ruine. Il préférerait enquêter sur l'agression dont a été victime une employée de la poste sourde dans la petite ville d'Akureyri. Quelques jours après l'interview, la fille d'Ölver âgée de 11 ans est enlevée. Einar se retrouve être l'homme de la situation pour enquêter et traiter l'information.
Ces deux intrigues croisées et ce suspense policier sont également le prétexte pour découvrir le quotidien de l'Islande et des Islandais frappé par la Crise. Une peinture sans concession d’une société islandaise pervertie par le profit et où la solidarité a disparue.
Un roman passionnant, à la fois tendre et terrifiant.

Extrait : (page 9)
UN MERCREDI MATIN AU DÉBUT DE JANVIER
J'arrive trop tard. Si le temps est le moyen qu'a trouvé la nature pour éviter que tous les événements se produisent simultanément, il n'est pas très efficace. Je ne disposais pas d'assez de temps. Peut-être était-ce une question de secondes, ou peut-être de minutes. Mais, conformément à une loi implacable, j'arrive trop tard.
Alors que je quitte tranquillement la maison jumelée que j'occupe dans le quartier de Hlidahverfi, je n'ai pourtant pas l'impression que le temps me manque. Mon haleine sort de ma bouche pour s'élever dans l'air glacial et immobile de la ville d'Akureyri. C'est la preuve indéniable que je respire, avec les volutes de vapeur afférentes et tout le bataclan. Mes jambes m'obéissent et me transportent, lentement mais sûrement, jusqu'à mon poste de travail sur la place de l'Hôtel de Ville. Toute chose est encore conforme à mes plans, au vœu que j'ai formulé en silence et à la résolution personnelle que j'ai prise lorsque nous sommes entrés d'un bond avec ma fille Gunnsa dans la nouvelle année. Mes vieux parents n'ont pas voulu tenter leur chance, du reste, ils auraient hypothéqué leur futur si, comme nous, ils étaient montés sur cette chaise pour faire le grand saut à cloche-pied au risque de se casser une jambe en se réceptionnant. Dans ce genre de situation, mieux vaut reculer que sauter.
Il suffit d'y croire un peu pour envisager les sommets des Sulur, Kerling, Hlidarfiall, la lande de Vadlaheidi et les montagnes qui cernent le fjord d'Eyjafjördur, ainsi qu'Akureyri et son Pollur comme les géants tutélaires de la ville, les anges gardiens donnés par mère nature. Mais dans la pénombre matinale de ces premiers jours de l'année, peu de choses viennent confirmer cette croyance, si ce n'est la foi elle-même.
Les lampadaires projettent à peine leur clarté pâlotte sur l'environnement immédiat : immeubles, entrepôts, usines et bâtiments à usage de bureaux. L'allée piétonne qui longe la rue Skardshlid et traverse le pont enjambant la rivière Glera avant d'entrer dans la rue Glerargata est loin d'offrir la plus jolie vue de la charmante capitale du Nord. Mais je vais devoir m'en contenter pour me bâtir un futur et faire ce que les experts nous conseillent : chercher le positif au sein du négatif, se battre pour remporter la victoire y compris dans la défaite, voir les ouvertures au bout des impasses et la lumière au fond de la plus noire des nuits. Et ainsi de suite. En général, je ne suis pas très doué pour me bercer d'illusions sans avoir ingurgité un verre d'alcool et je n'ai aucune idée de la raison pour laquelle, en ce moment, je me satisfais entièrement de la déliquescence.
L'esprit occupé par ces considérations, je marche d'un pas léger dans le petit matin. À l'angle des rues Glerargata et Eyrarvegur, je croise une vieille femme qui n'est pas de cette humeur. Elle jure et maugrée tout ce qu'elle sait dans son coin. Je ne me laisse pas décontenancer et pose un pied sur la chaussée pour traverser.
- Hé, vous, là-bas, me crie-t-elle alors. Vous travaillez bien au Journal du soir, n'est-ce pas ?
Et moi qui m'imaginais ne pas être un visage connu.
- Euh, oui, dis-je alors que je maudis en silence la politique du droit à l'image appliquée par mon journal.
Elle me fait signe de me retourner. Rien ne m'oblige à lui obéir, mais je m'exécute quand même.

Déjà lu du même auteur :

le_temps_de_la_sorci_re_1 Le Temps de la Sorcière le_dresseur_d_insectes Le dresseur d'insectes 

le_septi_me_fils Le septième fils

 

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catégorie "Même pas peur" : 26/12

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10 février 2013

Chiens de sang - Karine Giebel

Lu dans le cadre du Rendez-Vous Karine Giebel
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Fleuve Noir - novembre 2008 - 282 pages

Pocket - septembre 2010 - 220 pages

Quatrième de couverture : 
Courir, toujours plus vite. Plus loin.
Fuir la mort qui plane au-dessus d'eux ;
oiseau de proie aux ailes gigantesques
dont l'ombre les dévore déjà.

Diane a choisi la fuite. D'instinct.
Elle sait qu'ils sont derrière. Juste derrière.
Avance minime, infime.
Comme son espérance de vie, désormais.
Pourtant, elle marche.
Pourtant, elle veut vivre.

Rémy avance.
Avec le poids de la peur qui comprime son cœur.
Le poids de la fatigue, comme un boulet enchaîné à ses jambes.
Il devrait être ailleurs, en ce moment même.
En compagnie de sa femme et de sa fille.
Mais non, il est là, errant dans ces bois
inhospitaliers, avec ces inconnus
qui fuient comme lui.
Il est devenu une proie. Rien qu'une proie.
Il n'existe plus.
Déjà mort.
Alors, pourquoi a-t-il aussi peur ?

Le monde est ainsi fait, qui ne changera jamais.
Les chasseurs d'un côté, les proies de l'autre.

Auteur : Karine Giébel est née en 1971 dans le Var, où elle vit toujours. Depuis qu'elle sait tenir un stylo, elle écrit... Après une scolarité sans histoire où il lui arrive de s'ennuyer, elle poursuit des études de droit tout en s'essayant à divers métiers. Parallèlement, elle se lance dans l'écriture, son premier roman, Terminus Elicius (2004) reçoit le prix Marseillais du Polar en 2005. Ce premier succès est suivi de Les Morsures de l'ombre (2007), lauréat du prix Intramuros à Cognac, du prix SNCF du polar 2009 et du prix Derrière les murs. Après Chiens de sang en 2008 et Jusqu'à ce que la mort nous unisse en 2009 (Lauréat du Prix des Lecteurs 
au Festival Polar de Cognac), Meurtres pour rédemption (2006 réédition 2010). Ses livres sont traduits aux Pays-Bas, en Espagne, en Russie et en Italie. Certains d'entre eux sont en cours d'adaptation cinématographique.

Mon avis : (lu en février 2013)
C'est le premier livre que je lis de cette auteur, cela fait quelques temps que je voulais la découvrir et le rendez-vous de Stephie était l'occasion trouvée !
C'est l'histoire en parallèle de deux chasses à l'homme en forêt. D'un côté, Diane, une photographe, qui est par hasard témoin du meurtre d'un marginal par une bande de quatre chasseurs du village voisin. Elle devient alors le témoin à abattre.
D'un autre côté, Rémy un SDF qui a été piégé par un homme qui lui a promis un travail de réinsertion. Rémy se retrouve avec trois sans-papier à être lâchés dans un parc comme le gibier d'une chasse spécialement organisée pour des clients fortunés. Les chiens sont lâchés derrière eux et commence alors une chasse à l'homme redoutable et cruelle. Une seule solution pour espérer s'en sortir et ne pas mourir... fuir...
Je n'ai pas été convaincue par cette histoire, j'ai trouvé cette chasse à l'homme très dérangeante et assez répétitive. Le suspens est là, le lecteur suit à tour de rôle les péripéties de Rémy et celles de Diane et la tension est présente tout au long du livre...

Extrait : (début du livre)
Vendredi 3 octobre - 16 h 00


Diane respire. 
À fond.
L'impression que cet air pur, froid et sec va embraser ses poumons, comme une allumette sur un fétu de paille séché au soleil.
Elle prend quelques instants pour admirer. Silence irréel, grandiose ; espace immense qui semble infini ; couleurs flamboyantes qui ensanglantent la forêt cévenole.
Elle sourit, ferme les yeux. Elle sera bien, ici, pendant quelques jours. Même si elle est venue pour travailler, ça ressemblera à des vacances. L'avantage d'avoir un boulot passionnant ! Une chance que beaucoup n'ont pas.
Mais Diane n'a pas eu que de la chance, ces derniers temps.
Elle attrape ses bagages dans le coffre de la voiture, se dirige vers le gîte...
Rémy rie respire plus.
Ça pue tellement qu'il préfère éviter.
Il remonte la braguette de son jean, quitte à la va-vite la ruelle coupe-gorge.
Même pas cinquante centimes pour taper l'incruste dans les chiottes de la gare. Dommage. Là-bas, lavabos, savon, PQ ; là-bas, ça empeste bon l'eau de Javel... Mais aujourd'hui, plus une seule pièce dans la poche de son froc.
Il marche d'un pas rapide vers le carrefour le plus proche, son vieux sac à dos sur l'épaule.
Faire la manche ou... se jeter sous les roues d'une bagnole.
Deux options, il n'en voit pas une troisième. À quoi bon continuer ?
Question récurrente. Surtout lorsqu'il faut tendre la main. Rémy déteste ça par-dessus tout. Quel autre choix, pourtant ?
Il s'arrête près d'un feu tricolore - son feu - sort la petite pancarte en carton griffonnée à la main. Un travail ou quelques euros pour ne pas mourir de faim, SVP, merci.
Pour ne pas mourir tout court, devrait-il ajouter en post-scriptum. Tellement de choses qu'il aimerait écrire sur cette pancarte ; un véritable roman. Son histoire, simplement.
Mais qui prendrait la peine de la lire ?

  Challenge Petit BAC 2013
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"Animal"

Challenge Thriller 
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catégorie "Même pas peur" : 25/12

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Ma 1ère lecture
d'un auteur : 4/13

Lire sous la contrainte

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5ème session : couleur

 

6 février 2013

Le Pacte - Lars Kepler

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Audiolib – avril 2012 – 16h - lu par Thierry Janssen

Actes Sud – octobre 2011 – 450 pages

traduit du suédois par Hege Roel-Rousson

Titre original : Paganinikontraktet, 2010

Quatrième de couverture :
Une jeune femme est retrouvée morte à bord d'un bateau dérivant dans l'archipel de Stockholm. Ses poumons sont remplis d'eau de mer, pourtant il n'y a pas une seule goutte d'eau sur ses vêtements. La sœur de la victime, une célèbre militante pour la paix, est quant à elle poursuivie par un tueur implacable. Le même jour, un corps est découvert pendu à une corde à linge dans un appartement à Stockholm. Il s'agit de Carl Palmcrona, le directeur général de l'Inspection pour les produits stratégiques, l'homme chargé de valider les contrats d armement de la Suède. Tout semble indiquer un meurtre car la pièce est vide et rien n'a pu lui permettre de grimper jusqu'au nœud coulant qui l'a étranglé. Pourtant l'inspecteur Joona Linna est persuadé qu'il s'agit d'un suicide... En menant de front ces deux enquêtes, Joona Linna ignore qu'il entre de plain-pied dans un univers trouble fait de commissions secrètes, d'ententes tacites et de pactes diaboliques. Un univers où les desseins machiavéliques le disputent aux pires cauchemars. Un univers où les contrats ne peuvent être rompus, même par la mort.
Après L'Hypnotiseur, Lars Kepler signe encore une fois un thriller haletant et continue d explorer la face sombre de la Suède.

Auteurs : Lars Kepler est le pseudonyme du couple d'écrivains Alexander et Alexandra Ahnoril. L'Hypnotiseur (2010), le premier opus de la série, a été un best-seller international.

Lecteur : Tierry Janssen, né en 1972 et diplômé de l'IAD Théâtre en 1995, il est à la fois comédien, auteur et metteur en scène. Formé au clown et à la commedia dell'arte, il a travaillé entre autres avec Carlo Boso et Franco Dragone. Il a déjà enregistré pour Audiolib Vendetta, Sukkwan Island L'Hypnotiseur, Pars vite et reviens tard et L'Armée furieuse.

Mon avis : (écouté en janvier 2013)
Dans ce thriller rythmé et prenant, nous retrouvons l'inspecteur Joona Lina au commande de l'enquête. Tout commence par la découverte du cadavre d'une jeune femme sur un voilier dérivant au large de l'archipel de Stockholm. Pendant ce temps, sa sœur Pénélope et son petit ami Bjorn sont pourchassés par un tueur efficace. Le même jour, Carl Palmcrona, directeur de l'Inspection pour les produits stratégiques est retrouvé pendu dans son appartement, est-ce un meurtre ? Ou un suicide ?
L'intrigue est est parfaitement construite avec du rythme, du suspens sur fond de corruption, de marchands d'armes, de tueur à gage, de génocide au Darfour... Une histoire efficace qui incite le lecteur à ne pas lâcher son livre...
Il y a cependant certaine longueur en particulier la traque de Pénélope et Bjorn traîne vraiment trop longtemps.

J'ai eu un peu de mal à m'y retrouver avec les nombreux personnages, la prononciation les noms suédois ne se retiennent pas aussi bien à l'oreille que visuellement. Les chapitres sont courts et nombreux et les auteurs passent souvent d'un personnage à un autre.
Remarque personnelle sur l'enregistrement : J'ai trouvé l’intro de chaque chapitre beaucoup trop long… 30 secondes : musique, le titre, re-musique… il y a 116 chapitres… c’est donc très vite pénible ! En revanche, j'ai bien apprécié le lecteur.

 

Extrait : (début du livre)
Quand, par une nuit claire, un large bateau de plaisance est retrouvé à la dérive dans le pertuis de Jungfrufjärden, au sud de l’archipel de Stockholm, c’est le calme plat. L’eau bleu-gris s’abandonne à des mouvements doux comme la brume.

Le vieux qui approche dans sa barque appelle à plusieurs reprises mais il se doute qu’il n’obtiendra pas de réponse. Cela fait presque une heure qu’il observe le bateau à moteur dériver lentement vers le large sous l’effet du courant.

L’homme manœuvre son embarcation et vient l’accoler au yacht. Il remonte les rames, s’amarre à la plate-forme située à l’arrière du bateau, grimpe à l’échelle en inox et enjambe le bastingage. Un transat rose trône au milieu du pont arrière. Le vieux attend un petit moment et tend l’oreille. N’entendant pas le moindre bruit, il ouvre la porte vitrée et descend un petit escalier menant au salon. Au travers des grandes fenêtres, une lueur grise tombe sur les meubles en teck verni et le tissu bleu nuit des canapés. Il avance dans le prolongement des marches au lambris éclatant, passe devant la kitchenette obscure, la salle de bains et pénètre dans la grande cabine. Une faible lumière s’infiltre par les hublots situés près du plafond, éclairant un lit double en forme de flèche. Près de la tête de la couchette, une jeune femme vêtue d’une veste en jean est appuyée contre le mur, en position assise, les cuisses écartées. Sa main repose sur un coussin rose. Elle regarde le vieil homme droit dans les yeux avec un mélange d’étonnement et d’inquiétude. Il lui faut un moment pour comprendre que la femme est morte.

Une pince en forme d’oiseau blanc retient ses longs cheveux noirs. Une colombe de la paix. Quand le vieux s’approche et touche sa joue, sa tête bascule en avant, un filet d’eau s’échappe de la commissure de ses lèvres et coule le long de son menton.  

 livre_audio

Déjà lu du même auteur : 

l_hynoptiseur L'Hypnotiseur 

 Challenge Thriller 
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catégorie "Même pas peur" : 24/12

 Challenge Voisins, voisines

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22 janvier 2013

Orages ordinaires - William Boyd

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Audiolib – octobre 2010 – lu par Alain Ghazal

Seuil – avril 2010 - 475 pages

Points – avril 2011 - 497 pages

traduit de l'anglais par Christiane Besse

Titre original : Ordinary thunderstorms, 2010

Quatrième de couverture :
Adam Kindred, jeune climatologue désireux de restituer un dossier à son propriétaire, un médecin, le retrouve poignardé chez lui. Une succession de coïncidences font de lui l'auteur tout désigné du meurtre. Afin d'échapper au tueur qu'il a surpris, et à la police, il se crée un refuge au bord de la Tamise et peu à peu se clochardise. Désertant un Londres indifférent au sort de ses marginaux, il se mêle aux bas-fonds de l'East End londonien et à une société interlope plongée dans un enfer moderne. C’est son acharnement à mener son enquête qui lui permettra de rejoindre le monde civilisé. Ou du moins, qui se prétend tel… L’interprétation d’Alain Ghazal sait parfaitement tenir en équilibre la tension de l’intrigue policière et la plongée dans l’univers mouvant des damnés de la terre.  

Auteur : Né au Ghana en 1952, William Boyd a été critique de télévision, scénariste, réalisateur et professeur avant de se consacrer à l'écriture. En 1980, son premier roman, Un Anglais sous les Tropiques, rencontre un succès immédiat.

Lecteur : Artiste interprête, il annonce tous les jours les programmes du groupe France Télévisions, prête sa voix à la publicité, aux narrations des documentaires d'Arte, France5, Planète, ainsi qu'à l'habillage d'antenne de RFI, France Musiques, France Bleu...

Mon avis : (écouté en janvier 2013)
C'est la première fois que je découvre cet auteur britannique. Tout commence avec le meurtre du Docteur Wang, un allergologue, dans son appartement. Adam Kindred se retrouve par hasard sur les lieux du crime, comme tout l'accuse, plutôt qu'essayer de se disculper, il prend le fuite. Adam Kindred est un jeune climatologue venu passer un entretien d'embauche. Pour se cacher, il ne retourne pas à son hôtel, il n'utilise plus sa carte de crédit et devient un sdf qui se terre dans l'anonymat de Londres.
Ce voyage inattendu et atypique dans Londres est passionnant. Adam va rencontrer de nombreux personnages certains très attachants, d'autres détestables, il va découvrir des milieux très différents du sien. Le lecteur suit la fuite et les nouvelles vies d'Adam avec attention et surprise jusqu'à la conclusion.
La construction de l'intrigue est formidable, elle offre de nombreuses pistes et l'imbrication des différents pans l'histoire est vraiment bien trouvée. J'ai beaucoup aimé cette lecture-audio.

Extrait : (début du livre)
Commençons avec le fleuve - toute chose commence avec le fleuve et nous y finirons, sans doute -, mais attendons de voir comment ça se passe. Bientôt, d'une minute à l'autre, un jeune homme va venir se poster au bord de l'eau, ici, au pont de Chelsea, à Londres.
Tiens, le voilà qui descend avec avec une certaine hésitation d'un taxi ; il règle le chauffeur, regarde machinalement autour de lui, jette un coup d’œil vers l'eau claire (la marée monte et le niveau du fleuve est inhabituellement haut). C'est un grand jeune homme au teint pâle, la trentaine, des traits réguliers, les yeux battus, les cheveux noirs coupés court, rasé de frais comme s'il sortait de chez le barbier. Il est nouveau dans la ville, un étranger, et il s'appelle Adam Kindred. Il sort d'un entretien d'embauche et il a eu envie de voir le fleuve (l'entretien ayant été la rencontre tendue classique, avec un gros enjeu) répondant à un vague désir de « prendre un peu l'air » comme s'il avait le projet de gagner la côte. Le récent entretien explique pourquoi, sous son imperméable coûteux, il porte un trois-pièces gris foncé, une cravate marron, une chemise blanche neuve, et pourquoi il trimballe un superbe et solide attaché-case noir avec grosse serrure et cornières en cuivre. Il traverse la route, sans soupçonner à quel point, dans les heures qui viennent, sa vie va changer - du tout au tout, irrévocablement, sans qu'il en ait le moindre soupçon.

Adam s'approcha de la haute balustrade en pierre qui s'incurvait le long de la route jusqu'au pont de Chelsea et, se pensant par-dessus, examina la Tamise. La marée continuait à monter, le courant habituel à la renverse, les morceaux d'épaves remontant étonnamment vite, comme si, contrairement à son habitude, la mer se débarrassait de ses déchets dans le fleuve. Adam prit le large trottoir pour gagner le milieu du pont, son regard allant des quatre cheminées de la centrale électrique de Battersea (dont l'une était cachée par un entrecroisement d'échafaudages) vers l'ouest, en passant par la flèche d'or de la Pagode de la Paix, et les deux cheminées de l'usine de Lots Road. Les platanes de Battersea Park, sur la rive opposée, n'étaient pas encore très feuillus - seuls les châtaigniers affichachaient un vert dense et précoce.

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 Challenge God Save The Livre 
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 Challenge Voisins, voisines

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Grande-Bretagne

Lu dans le cadre du Challenge Petit BAC 2013
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"Phénomène météo"

 Challenge Thriller 
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catégorie "Même pas peur" : 23/12

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Ma 1ère lecture
d'un auteur : 1/13

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20 janvier 2013

L'anneau de Moebius – Franck Thilliez

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Audiolib – février 2009 – lu par Philippe Allard

Le Passage – octobre 2008 – 539 pages

Pocket – octobre 2010 – 604 pages

Quatrième de couverture :
Pour sa première enquête, Victor Marchal aborde son métier de flic par sa face la plus noire : une ex-star du porno torturée, une mise en scène macabre, et une plongée dans le monde interlope des déviants sexuels et des monstres de la nature.
Depuis toujours, Stéphane Kismet est, quant à lui, hanté par des images prémonitoires mais cette fois elles obéissent à une indéchiffrable et terrifiante logique. Dans ses rêves, Stéphane possède une arme, il est recherché par la police, une petite fille est morte…
Les trajectoires de Victor et Stéphane vont se rejoindre. 
L'un n'a encore rien vu, l'autre ignore qu'il sait déjà tout…

Auteur : Né en 1973 à Annecy, Franck Thilliez est ingénieur en nouvelles technologies. Son premier roman Train d'enfer pour ange rouge (2003) a été nominé au prix Polar SNCF en 2004. Il est également l'auteur de Deuils de miel (2006) et La Forêt des ombres (2006). La Chambre des morts (2005), classé à sa sortie dans la liste des meilleures ventes et salué par la critique, a reçu le prix des lecteurs Quais du Polar 2006. Franck Thilliez vit actuellement dans le Pas-de-Calais.

Lecteur : Né à Bruxelles en 1968, Philippe Allard est comédien et improvisateur. Acteur de théâtre et habitué des scènes belges depuis 1986, il exerce également son métier à la RTBF depuis 2007.

Mon avis : (écouté en décembre 2012)
Vic Marchal est un jeune flic sortant de l'école de police grâce à ses bons résultats, il a rejoint la Crim. Sa première affaire est particulièrement macabre, une ex-star du porno a été torturée sur son lit.
En parallèle, Stéphane Kismet, un maquilleur de génie qui travaille pour le cinéma et fabrique des monstres, des masques, des crimes sanglants est perturbé par des cauchemars très précis le mettant en scène. Les deux personnages principaux sont attachants.
L'intrigue est diabolique, construite avec une grande intelligence, entre thriller et fantastique. Le livre est captivant et le rythme est soutenu, difficile de le lâcher avant de connaître le dénouement. Âme sensible s'abstenir car l'univers de Thilliez est comme toujours morbide, noir et violent...
Je ne suis pas généralement une adepte de ce genre de thriller, mais lorsque l'histoire est aussi bien construite, le côté violence et noirceur est acceptable. J'aime également les côtés scientifiques du roman avec cette anneau de Moebius : une histoire qui défie le temps.

Extrait : (début du livre)
Jeudi 3 mai, 6h30
Les bouteilles de vin.

Devant ses yeux, l’image vibrait, grossissait, rapetissait. C’était à lui en faire exploser les tempes. Stéphane s’arrêta au milieu de l’escalier, se retourna brusquement, avant de continuer sa descente vers le rez-de-chaussée. Il chercha l’interrupteur du salon, l’actionna plusieurs fois. Aucune lumière, juste une traînée de sang que ses doigts abandonnèrent sur le plâtre. Il fixa un instant ses mains rouges de vie, de mort, toutes tremblantes, puis reprit sa progression rapide. Sa lampe torche découpait l’obscurité. Sa respiration le brûlait. De douleur. De terreur.
Tout s’enchaînait très vite dans son champ de vision. En face, entre deux colonnes, le portrait hiératique, venimeux, de la baronne de Reille. Puis, sur la gauche, une statuette asiatique en céramique, magnifique, qu’il fracassa d’un mouvement du coude. Enfin, sur le carrelage, des cartons déchirés, des valises empilées, un cutter à la lame déployée.
Il se précipita vers une porte, dévala huit marches qui le jetèrent au sous-sol. Dans cette partie froide de la gigantesque demeure, les rares fenêtres s’ouvraient juste au niveau du jardin, comme si le navire de pierre sombrait sous terre. Là, à cette heure, les vitres ne laissaient paraître que des ombres. Plus loin, le faisceau de lumière ricocha sur un miroir. Stéphane s’immobilisa. Ses doigts effleurèrent alors trois griffures sur son visage, avant de remonter vers son œil gauche, boursouflé, trempé de larmes.
Avec une violence sourde, son poing percuta la surface réfléchissante. Sa veste kaki de pêcheur sembla alors se fragmenter comme une grenade.

  livre_audio

Déjà lu du même auteur : 
la_foret_des_ombres La forêt des ombres la_chambre_des_morts La chambre des morts

 Challenge Thriller 
challenge_thriller_polars
catégorie "Même pas peur" : 22/12

Challenge Pour Bookineurs En Couleurs
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PAL Noire

Lu dans le cadre du Challenge Petit BAC 2013
petit_bac_2013
"Objet"

Baby Challenge - Policier Livraddict 
policier
15/20

 

 

 

17 janvier 2013

Les apparences – Gillian Flynn

les_apparences Sonatine – août 2012 – 573 pages

traduit de l'anglais (États-Unis) par Héloïse Esquié

Titre original : Gone Girl, 2012

Quatrième de couverture :
Amy, une jolie jeune femme au foyer, et son mari, Nick, forment en apparence un couple modèle. Victimes de la crise financière, ils ont quitté Manhattan, leur vie aisée, leur travail dans la presse, pour s'installer dans la petite ville du Missouri où Nick a grandi. Le jour de leur cinquième anniversaire de mariage, celui-ci découvre dans leur maison un chaos indescriptible : meubles renversés, cadres aux murs brisés, et aucune trace de sa femme. L'enquête qui s'ensuit prend vite une orientation inattendue : sous les yeux de la police, chaque petit secret entre époux et autres trahisons sans importance de la vie conjugale prennent une importance inimaginable et Nick devient bientôt un suspect idéal. Alors qu'il essaie désespérément de son côté de retrouver sa femme, celui-ci découvre qu'elle aussi lui dissimulait beaucoup de choses, certaines sans gravité, d'autres bien plus inquiétantes. Il serait criminel d'en dévoiler davantage tant l'intrigue que nous offre Gillian Flynn recèle de surprises et de retournements. Après Sur ma peau et Les Lieux sombres, la plus littéraire des auteurs de polars, qui dissèque ici d'une main de maître la vie conjugale et ses vicissitudes, nous offre en effet une véritable symphonie paranoïaque, dans un style viscéral dont l'intensité suscite une angoisse quasi inédite dans le monde du thriller.

Auteur : Gillian Flynn est née à Kansas City. Après Sur ma peau et Les Lieux sombres, Les Apparences est son troisième roman.

Mon avis : (lu en janvier 2013)
Il ne faut pas se fier aux apparences...
Nick et Amy semblent être un couple assez banal. Après avoir perdus l'un et l'autre leur travail, ils quittent New-York pour s'installer à North Carthage, petite ville du Missouri où Nick a passé son enfance. Avec Margot, dit Go, sa sœur jumelle, Nick tient Le Bar pendant qu'Amy est femme au foyer. Deux ans après leur arrivée dans le Missouri, le jour de leur cinquième anniversaire de mariage, lorsque Nick rentre chez lui, il découvre une maison en désordre et Amy a disparu. Que s'est-il passé ?
La première partie du livre permet au lecteur de vraiment découvrir ce couple et ses petits secrets. Le lecteur suit au jour le jour, Nick et ses réactions pas toujours adéquates après la disparition de son épouse, et en alternance nous découvrons des pages du journal d'Amy depuis sa rencontre avec Nick, cinq ans plus tôt. J'ai trouvé cette première partie trop lente et trop longue.
Heureusement, le rythme de la deuxième partie la rend plus passionnante et pris par l'histoire je l'ai dévoré avec facilité ayant hâte de connaître le dénouement avec les parties trois et quatre.
Je n'ai pas été totalement convaincue par ce thriller psychologique et machiavélique. Nick et Amy ne sont pas sympathiques, ils m'ont souvent énervés, l'un comme l'autre et j'ai trouvé le dénouement peu crédible... Malgré tout, la construction du livre est formidable, le suspense est présent durant les 573 pages et les rebondissements sont multiples...
Je gardais un si bon souvenir du livre précédent de Gillian Flynn que pour celui-là, j'en attendais plus et j'ai donc été déçue.

Autres avis :  CanelClaraHélèneJosteinMimiNadael

Extrait : (début du livre)
Quand je pense à ma femme, je pense toujours à son crâne. A la forme de son crâne, pour commencer. La toute première fois que je l'ai vue, c'est l'arrière de son crâne que j'ai vu, et il s'en dégageait quelque chose d'adorable. Comme un épi de maïs dur, luisant, ou un fossile trouvé dans le lit d'une rivière. Elle avait ce que les Victoriens auraient appelé une tête bien faite. Il n'était pas difficile d'imaginer la forme de son crâne.
Je reconnaîtrais son crâne entre mille.
Et ce qu'il y a dedans. Je pense à ça, aussi : à son esprit. Son cerveau, toutes ses spires, et les pensées qui circulent dans ces spires tels des mille-pattes impétueux frappés de frénésie. Comme un enfant, je m'imagine en train d'ouvrir son crâne, de dérouler son cerveau et de le passer au crible afin de tenter d'attraper et de fixer ses pensées. A quoi tu penses, Amy ? La question que j'ai posée le plus souvent pendant notre mariage, même si ce n'était pas à haute voix, même si ce n'était pas à la personne qui aurait pu y répondre. Je suppose que ces questions jettent une ombre funeste sur tous les mariages : A quoi penses-tu ? Comment te sens-tu ? Qui es-tu ? Que nous sommes-nous fait l'un à l'autre ? Qu'allons-nous faire ?

Déjà lu du même auteur : 

les_lieux_sombres Les lieux sombres

Grand_Prix_des_Lectrices_2013 
Sélection policier 
Jury Décembre

50__tats
39/50 : Kansas

 Challenge Thriller 
challenge_thriller_polars
catégorie "Même pas peur" : 21/12

 Challenge 5% Littéraire 2012

   logochallenge2  
30/35

 

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