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A propos de livres...

9 décembre 2011

A propos d'un gamin – Nick Hornby

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Plon – mai 1999 – 322 pages

10/18 – janvier 2002 – 320 pages

Plon – octobre 2002 – 324 pages

Pocket jeunesse – avril 2004 – 317 pages

10/18 – mai 2006 – 316 pages

10/18 – mai 2010 – 316 pages

traduit de l'anglais par Christophe Mercier

Titre original : About a Boy, 1998

Quatrième de couverture :
Dormir toute la matinée, regarder des feuilletons l'après-midi, faire la fête la nuit : voilà le quotidien de Will. Á trente-six ans, cet éternel adolescent se complaît dans la superficialité. Les responsabilités l'effraient, les histoires d'amour l'ennuient, les enfants le fatiguent.
Jusqu'au jour où son chemin croise celui de Marcus , douze ans, qui affiche des airs désabusés, Marcus qui a l'air d'avoir vingt ans de plus! De cette rencontre improbable naît une relation cocasse qui va obliger chacun à se dévoiler. Humour et tendresse en vue.

Auteur : Nick Hornby est né en 1957. Il est devenu un auteur culte outre-Manche avec ses romans : Haute fidélité, A propos d'un gamin, La Bonté : mode d'emploi, Vous descendez ? (finaliste pour le Whitbread Award), Slam et Juliet, Naked. Il a également écrit des ouvrages de non-fiction, Carton jaune, qui obtient le William Hill Sports Book of the Year Award, et 31 songs, finaliste pour le National book Critics Circle Award. En 1999, Nick Hornby s'est vu remettre l'E.M. Forster Award de l'Académie américaine des Arts et Lettres et remporte en 2002 le W.H. Smith Award For Fiction. Il a signé récemment le scénario du film Une Education, réalisé par Lone Sherfig et nominé aux Oscars. Nick Hornby vit et travaille à Highbury, au nord de Londres.

Mon avis : (lu en décembre 2011)
Marcus est jeune garçon de douze ans, sa mère divorcée est dépressive et baba-cool. Sa mère végétarienne n'écoute que des tubes des années soixante-dix, elle habille Marcus avec des habits hors du temps… La vie à l’école est donc difficile, il est en décalage avec les camarades de son âge qui se moquent de lui… Aucun adulte ne semble le comprendre, ni sa mère toujours un peu « à côté » de la plaque, ni les professeurs…
Will a 37 ans, éternel adolescent, il collectionne les histoires d’amour, il ne travaille pas car il a hérité des droits d’auteur d’une chanson de Noël à succès écrite par son père. Pour draguer, Will a eu un jour l’idée d’aller à une réunion de parents célibataires en s’inventant un fils de 2 ans. C’est lors d’un pique-nique  organisé par l’Association que Marcus et Will vont se rencontrer. Une rencontre improbable mais qui sera pour l’un et l’autre importante. Marcus est confronté aux problèmes de l'adolescence, au regard des autres, à la dépression de sa mère. En rencontrant Marcus,  Will va se poser des questions sur sa solitude, sur sa vie oisive, sur l'amour. Il va savoir être à l’écoute de Marcus que la vie a fait grandir trop vite. Ils vont apprendre tous les deux à grandir.

L’histoire est très touchante, Marcus et Will sont très attachants. C’est un livre plein d’humour et d’émotions qui m’a fait verser ma petite larme (surtout pour le film).

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Film : Pour un garçon est un film réalisé en 2002 par Chris Weitz et Paul Weitz d'après l'œuvre de Nick Hornby avec Hugh Grant, Nicholas Hoult, Toni Collette, Rachel Weisz.
J’ai beaucoup aimé le film que j’avais vu avant de lire le livre et que j’ai revu dernièrement.
La fin du film et du livre sont différentes, mais l’esprit est le même. Dans le film, les réalisateurs privilégient la relation entre Marcus et Will, ce sont les personnages principaux de l’histoire. Dans le livre, le personnage de et d’Ellie  sont plus présents.

Extrait : (début du livre)
« Alors, vous avez cassé ?

- C'est une plaisanterie ? »
Très souvent les gens pensaient que Marcus plaisantait alors que ce n'était pas le cas. Il ne comprenait pas pourquoi. Demander à sa mère si elle avait cassé avec Roger était, pensait-il, une question tout à fait naturelle : ils s'étaient violemment disputés, puis isolés dans la cuisine pour parler tranquillement et, au bout d'un petit moment, ils étaient sortis avec un air grave, puis Roger s'était approché de lui, lui avait serré la main, souhaité bonne chance pour sa nouvelle école et était parti.
« Pourquoi je plaisanterais ?
- Alors, selon toi, qu'est-ce qui s'est passé ?
- Je pense que vous avez cassé. Je voulais juste en être sûr.
- Oui, Marcus. Il est parti. »
Il ne pensait pas pouvoir jamais s'habituer à ce genre de situations. Vraiment, il aimait bien Roger, et il leur était arrivé de sortir tous les trois ensemble ; et maintenant, manifestement il ne le reverrait jamais. Ça lui était égal, mais si on y réfléchissait, c'était quand même bizarre. Une fois, ils avaient partagé des toilettes, alors que tous les deux avaient tellement envie de faire pipi, après un trajet en voiture. On pourrait penser que si on a fait pipi avec quelqu'un, on doit garder le contact, d'une manière ou d'une autre.
« Et sa pizza ? »
Ils venaient juste de commander trois pizzas quand la dispute avait commencé et elles n'étaient pas encore arrivées.
« On se la partagera. Si on a assez faim.
- Quand même, elles sont grosses. Et est-ce qu'il n'en a pas demandé une avec du pepperoni ? »
Marcus et sa mère étaient végétariens, mais pas Roger.
« Eh bien ! On la jettera, répondit-elle.
- Ou alors on pourrait enlever le pepperoni. De toute façon je pense pas qu'ils en mettent beaucoup. Il y a surtout du fromage et des tomates.
- Marcus, pour l'instant, je n'ai vraiment pas la tête aux pizzas.
- D'accord. Désolé. Pourquoi vous avez cassé ?
- Oh... Ceci, cela... C'est difficile à expliquer. »

Déjà lu du même auteur :

Slam Slam juliet__naked Juliet, Naked  haute_fidelit__2004 Haute fidélité
 la_bont__mode_d_emploi_p2010 La Bonté : mode d'emploi

Lu dans le cadre du Nick Hornby's Challenge
Nick_Hornby_s_challenge

Lu dans le cadre du Challenge Voisins, voisines
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Grande-Bretagne

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8 décembre 2011

Le tag du portrait chinois, le retour...

Depuis quelques semaines, le Tag du portrait chinois fait le tour des blogs,
il est de retour sur mon blog grâce à Enna

tag_du_portrait_chinois

si j'étais un objet, je serai une carte routière ou de randonnée.
Depuis toujours, j'ai adoré regarder un atlas ou me plonger dans une carte pour découvrir un lieu vu d'en haut ! Et j'ai la chance d'en faire mon métier...

carte_verte carte_verte75 cartes_bl

si j'étais un livre, je serai un livre de poche.
Impossible de choisir un seul livre, j'ai toujours un livre sur moi au cas où...

livrepoche

si j'étais un vêtement, je serai une marinière.

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si j'étais un film, difficile d'en choisir un seul, je choisirai « Le Grand Chemin », film de Jean-Loup Hubert avec Richard Bohringer et Anémone.

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si j'étais un prénom, je serai le prénom que m'a choisi mes parents : Claire

si j'étais une boisson, je serai du thé.
C'est la réponse que j'ai déjà donnée lors du premier Tag Portrait Chinois et je persiste...
C'est ma boisson quotidienne et les nombreux parfums font que je ne pourrai jamais m'en lasser...

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si j'étais une ville, je serai une ville pas trop grande au bord de la mer.

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si j'étais une insulte, je serai « bachi-bouzouk » l'insulte la plus populaire du capitaine Haddock.

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si j'étais un sport, je suis plutôt adepte du sport dans fauteuil (devant la télé)...
Je choisirai la course d'orientation mais pas en compétition ! J'apprécie le côté jeu de chercher les balises, le temps de parcours est accessoire...

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si j'étais une personnalité (réelle ou imaginaire), Sœur Emmanuelle pour son œuvre bien sûre mais surtout pour son sourire !

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Beaucoup ont déjà répondu à ce Tag, je redonne mes propositions pour ceux ou celles qui ont envie de jouer ou de rejouer...

1) Un arbre, 2) Une chaîne de télévision, 3) Un héros de Bande Dessinée, 4) Un titre de livre, 5) Un océan ou une mer, 6) Une qualité, 7) Une recette de cuisine, 8) Une saison, 9) Un sport, 10) Une ville

Précédent Tag portrait chinois 

6 décembre 2011

Le Calendrier de l'Avent

calendrier_de_l_Avent

L'idée nous a été proposé par Marmotte sur Livraddict,
chaque jour un bloggueur réalise un article spécialement pour attendre Noël
(voir plus bas le Calendrier de l'Avent au complet)

6 décembre : Saint Nicolas

Saint Nicolas, est le saint patron des petits enfants et de la Lorraine, il est fêté tous les 6 décembre, dans l'Est et dans le Nord de la France ainsi que dans de nombreux pays d'Europe.
La légende du Père Noël  a été crée à partir du personnage de Saint Nicolas.
J'ai choisi cette date car c'est le prénom de mon fils aîné et ma première idée était de vous parler un peu plus de cette fête, mais il existe déjà sur la toile de très nombreux articles à ce sujet comme celui-ci...


Légende de Saint-Nicolas chanté par Henri Dès

Alors j'ai finalement changé d'idée et je vous propose une double contribution pour ce jour :
la lecture d'un livre et une idée d'un petit cadeau à faire soi-même 

 Le Noël d'Hercule Poirot - Agatha Christie
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Idée de cadeau à faire soi-même : 
U
n marque-page magnétique

P1110144_25

L'année dernière, quelques jours avant Noël, j'ai eu l'idée de fabriquer des marque-pages magnétiques pour mes proches comme « petit cadeau bonus » puisque j'offre le plus souvent des livres !

Matériel :
* Aimant : On en trouve dans les magasins de loisirs créatifs en feuille A4 ou en réglette, pour ma part, j'ai utilisé des magnets publicitaires assez fin (environ 0,5 mm d'épaisseur)
* Bristol : type carte de visite ou intercalaire cartonné          * Papier imprimé avec le motif choisi
* Colle et Scotch double-face

 P1110124_30x     P1110129_30x

Gabarit :

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1) Tracer sur le bristol le gabarit du modèle. Découper le bristol. Coller sur le bristol le papier imprimé.

 P1110137_30x         P1110139_30x

2) Puis découper l'ensemble, et plier en deux pour marquer le milieu.

 P1110140_30x       P1110141_30_x

3) Découper deux aimants, puis les coller avec du double-face sur la partie intérieure du marque-page (avant de fixer définitivement vérifier que les deux aimants s'aimantent bien ensemble quand le marque-page est fermé), il faut laisser un espace au niveau de la pliure.

P1110142_30x

4) Pour offrir, on peut créer un support en découpant une fente dans une cartonnette.
Et insérer l'aimant comme sur la photo.

P111013x_30x

 Mon tutoriel est disponible ICI au format pdf. Amusez-vous à créer !

 

Les participants au Calendrier de l'Avent de Livraddict

24 novembre : Marmotte et Saint Epondyle : Sacré Santa !
25 novembre : Nahe et Antolmina : L'Esprit de Noël
26 novembre : Kllouche : C'est le pompon !
27 novembre : Mypianocanta : Mon beau sapin
28 novembre : Stellade : Sablés de l'Avent
29 novembre : Lanyla : La magie de Noël en Alsace
30 novembre : Stellabloggeuse : Pour Noël, je gâte mes livres !
01 décembre : Nanapomme : Les films de Noël
02 décembre : Jelydragon : Les fantômes de Scrooge
03 décembre : Isallysun : Noël Québécois !
04 décembre : Kkrolyn : Le bonhomme en pain d'épice : conte et recette
05 décembre : Vepug : Décorations pour le sapin
06 décembre : A propos de livres: Le Noël d'Hercule Poirot, et des marques pages magnétiques

07 décembre : Flof13 : La vie secrète du Père Noël
08 décembre : Juliah : Quelques idées en vrac pour gâter vos proches. 
09 décembre : Jostein : Petit budget, grand effet...
10 décembre : livrOns-nOus : Back in Time
11 décembre : Latite06 : Noël au Havre
12 décembre : Rozetta : Un Noël parfait
13 décembre : Minidou : La Playlist de Noël
14 décembre : Delcyfaro : Lettres du Père Noël - J.R.R Tolkien
15 décembre : Platinegirl : Film Frère Noël
16 décembre : ImagIn : Le petit sapin de Noël
17 décembre : Fildediane Idée cadeau: 4 livres de Noël
18 décembre : Avalon Noël à Obernai
19 décembre : Yukarie La bûche en Normandie
20 décembre : Jelydragon et Sofynet: Petits livres de Noël
21 décembre : Marc: Le jouet de Noêl
22 décembre : Astyala: Une histoire de Noël
23 décembre : Petiteblege66
24 décembre : Jed's Burdy: Le Noël des oursons

 

Quelques lectures autour du thème de Noël :

 quatre_jours_avant_Noel_p une_seconde_avant_noel au_bonheur_des_ogres_p88_x le_drole_de_noel_de_Scrooge la_voix
Quatre jours avant Noël de Donald Harstad
Une seconde avant Noël de Romain Sardou
Au bonheur des ogres de Daniel Pennac
Un conte de Noël (ou Le drôle de Noël de Scrooge) de Charles Dickens
La voix de Arnaldur Indridason

6 décembre 2011

Le Noël d'Hercule Poirot - Agatha Christie

Calendrier de l'Avent
une idée de  Marmotte sur Livraddict

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Le Masque – décembre 1954 – 254 pages

Librairie Générale Française – 1965 – 249 pages

Le Masque – 1er trim 1977 – 251 pages

Le Masque – mars 1979 – 220 pages

Edito-Service S.A – 1982 – 176 pages

Le Masque – mars 1989 – 245 pages

Le Masque – novembre 1996 – 310 pages

Livre de poche – janvier 2002 – 222 pages

Livre de poche – août 2005 – 222 pages

Le Masque – décembre 2005 – 249 pages

traduit de l'anglais par Louis Postif

Titre original : Hercule Poirot's Christmas, 1939

Quatrième de couverture :
Pour la première fois depuis vingt ans, le vieux Siméon Lee a décidé de réunir tous ses enfants pour les fêtes de fin d'année. Le 24 décembre, on le trouve sauvagement assassiné dans sa chambre. Tout le monde, évidemment, détestait ce vieillard cynique : Alfred et sa femme pour la tyrannie qu'il exerçait sur leur couple, Harry pour les humiliations dont il a abreuvé sa mère, George pour la rente - trop parcimonieuse à son goût - qu'il lui sert, Harry, le fils prodigue, pour le mépris dans lequel il le tient. Et puis il y a ce mystérieux M. Farr qui vient d'Afrique du Sud. Et la jeune Pilar, la petite-fille espagnole, n'a-t-elle pas déclaré froidement que, si elle avait un ennemi, elle n'hésiterait pas à lui trancher la gorge ? Vraiment le vieux Siméon n'aurait pas dû faire part devant tout le monde de son intention de modifier son testament, il n'aurait pas dû faire cette scène détestable à ses enfants réunis, il n'aurait peut-être pas dû faire devant Pilar étalage de ses diamants...

Auteur :  Agatha Christie (1890-1976) est la reine incontestée et inégalée du roman policier classique. Née à Torquay, son premier roman La mystérieuse affaire de Styles est publié en 1920 et voit la naissance d’un écrivain et d’un personnage : Hercule Poirot. Très vite, sa renommée est mondiale. Elle est à la tête d’une prodigieuse production littéraire et reste aujourd’hui l’un des auteurs les plus lus à travers le monde, toutes générations confondues.

Mon avis : (lu en décembre 2011)
A la veille de Noël, Hercule Poirot est invité à résoudre le meurtre d'un vieil homme riche et tyrannique dans un manoir anglais. Toute sa famille était réunie pour Noël, il y a donc pour Hercule Poirot autant de suspects que de membres de la famille...
Voilà une histoire avec du suspens, de nombreux rebondissements et une conclusion aussi étonnante qu'inattendue...
C'est une enquête très réussie d'Agatha Christie et la relecture de ses livres m'amuse toujours autant.

DVD

Adaptations à la télévision :
Une série télévisée britannique avec l'acteur David Suchet datant de 1989 diffusé en France à partir de 1991. Le Noël d'Hercule Poirot (Hercule Poirot's Christmas) est l'épisode 1 de la saison 6.
Petits meurtres en famille est une mini-série française en quatre épisodes de 90 minutes, adaptée par Anne Giafferi et Murielle Magellan du roman Le Noël d'Hercule Poirot d'Agatha Christie. Réalisé par Edwin Baily avec Robert Hossein, Bruno Todeschini, Elsa Zylberstein, Antoine Duléry, Marius Colucci.
Diffusé en novembre et décembre 2006 sur France 2. Le succès de cette série encouragea France 2 à continuer ses adaptations de romans d'Agatha Christie, dans la série Les Petits Meurtres d'Agatha Christie, diffusée à partir de janvier 2009.
Dans l'adaptation française, l'histoire se passe en Bretagne en 1939, pas d'Hercule Poirot mais le Commissaire Jean Larosière assisté de l'inspecteur Émile Lampion.

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Extrait : (page 50)
Le vieillard toucha une clochette posée sur la table à côté de lui. Hordbury apparut aussitôt. Son maître lui dit :
- Priez Mr Alfred de venir ici.
Hordbury sortit.
- Cet individu écoute aux portes ! murmura Harry.
- Probablement.
Alfred entra précipitemment. Ses traits s'assombrirent lorsqu'il vit son frère.
- Tu m'as demandé, Père ?
- Oui. Assieds-toi. Je songe à réorganiser un peu notre train de vie maintenant que nous avons ici deux personnes de plus.
- Deux?
- Pilar vivra désormais sous notre toit. Et Harry est rentré pour de bon à la maison.
- Harry va vivre avec nous ? dit Alfred.
- Pourquoi pas, mon vieux? lui dit Harry.
Alfred se tourna brusquement vers lui:
- Tu devrais le savoir !
- Je regrette, je ne comprends pas...
- Après tout ce qui est arrivé... la façon dont tu t'es conduit... le scandale... Quand je pense à ce que père a fait pour toi et la façon dont tu l'en as remercié...
- Écoute, Alfred. Il me semble que cela regarde Père, et non toi. S'il veut pardonner et oublier...
- Je le veux, dit Simeon. Harry est mon fils, après tout.
- Oui, dit Alfred, mais il s'est mal comporté envers toi, Père.
- Harry demeurera ici. J'ai dit ! J'aime beaucoup Harry, ajouta-t-il en posant doucement la main sur l'épaule de son fils aîné.
Alfred, blafard, se leva et quitta la pièce. Harry se leva également et sortit après lui, en riant.
Simon ricanait tout seul.

 

Lu dans le cadre du Challenge Voisins, voisines
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Grande-Bretagne

Lu dans le cadre du Challenge Agatha Christie
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Le défi de Noël
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5 décembre 2011

C'est lundi ! Que lisez-vous ? [55]

BANNIR
(c) Galleane

C'est le jour du rendez-vous initié par Mallou proposé par Galleane 

Qu'est-ce que j'ai lu cette semaine ?

betty mon_traitre_p le_secret_de_la_pyramide le_montespan_BD cent_ans   

Bettý – Arnaldur Indridason (Islande)
Mon traître – Sorj Chalandon
Le secret de la pyramide – Alan Arnold (Grande-Bretagne)
Le Montespan – Jean Teulé et Philippe Bertrand (BD)
Cent ans – Herbjørg Wassmo (Norvège)

Qu'est-ce que je lis en ce moment ?

Agatha Christie

Que lirai-je cette semaine ?

Un cercle de lecteurs autour d'une poêlée de châtaignes - Jean-Pierre Otte
A propos d'un gamin - Nick Hornby

Et rendez-vous demain sur mon blog pour le Calendrier de l'Avent

Bonne semaine et bonne lecture.

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4 décembre 2011

Cent ans – Herbjørg Wassmo

cent_ans Gaïa – février 2011 – 557 pages

traduit du norvégien par Luce Hinch

Titre original : Hundre År, 2009

Quatrième de couverture :
Cent ans retrace la vie de plusieurs générations de femmes. Celle de Sara Susanne, de sa fille Elida, et de sa petite-fille, Hjørdis. On y découvre les hommes qu'elles ont voulus, ceux qu'elles ont eus et les nombreux enfants auxquels elles ont donné naissance. La petite Herbjørg, elle, appartient à la quatrième génération de la famille. Son histoire est celle d'une fillette qui se cache dans une grange pour échapper à son regard à lui. Elle possède un carnet et un crayon jaune qu'elle taille avec un petit canif. Sa seule issue est d'écrire pour mieux gommer les embûches trop tôt tendues par la vie. Et filer vers l'avenir comme on grimpe aux arbres pour approcher les oiseaux.

Auteur : Herbjørg Wassmo est née en 1942, dans le nord de la Norvège. Ses romans et nouvelles sont empreints de l'atmosphère de ces régions septentrionales. Auteur notamment de sagas flamboyantes telles que Le livre de Dîna, son œuvre a été récompensée par de nombreux prix.

Mon avis : (lu en décembre 2011)
J'aime beaucoup les couleurs de la couverture de ce livre. C'est le premier livre que je lis de Herbjørg Wassmo. J'avais envie de découvrir cette auteur que j'avais aperçu au Salon du Livre de Paris en mars dernier.
A travers les portraits de Sara, Elida, Hjørdis et Herbjørg (l'auteur elle-même), le livre retrace la vie de 4 générations de femmes de 1860 à 1960 dans les Iles Lofoten au Nord de la Norvège. Le lecteur est plongé dans l'histoire de la Norvège et de la femme sous plusieurs aspects et époques.
Le livre est divisé en six cahiers, chacun évoque une époque, mais pas toujours chronologiquement et c'est Herbjørg la narratrice de chaque premier chapitre de chaque cahier.
Chaque cahier du roman se lit facilement, le lecteur est porté par l'histoire, par l'ambiance des lieux, de l'époque. Mais il manque dans le livre un arbre généalogique pour se retrouver avec tous les personnages rencontrés, en particulier lorsque l'on passe d'une génération à une autre... Surtout que les familles sont très nombreuses !Sinon, j'ai beaucoup aimé ce livre, la Norvège y est décrite magnifiquement, toutes ces femmes sont attachantes et les histoires sont poignantes et captivantes. Je suis vraiment ravie d'avoir découvert cette auteur. Ayant d'elle un autre livre dans ma PAL Swap (Le livre de Dina, t1 offert par Pickwick), je me réjouie de la retrouver très prochainement.

D'autres avis enthousiastes chez Kathel, Papillon, Stéphie, Clara, Dominique.

Extrait : (début du livre)
La honte. Pour moi, c’est au cœur du problème. La honte, j'ai toujours essayé de la camoufler, de l'esquiver ou d'y échapper. Écrire des livres est en soi une honte difficile à cacher puisqu'elle est documentée de manière irréfutable. La honte y trouve son format pour ainsi dire.
Durant mon enfance et mon adolescence à Vesterålen, je tiens un journal dont le contenu est terrifiant. Si éhonté qu'il ne doit tomber sous les yeux de personne. Les cachettes sont diverses, mais la première est dans l'étable vide de la ferme que nous habitons. Sur une solive que je peux atteindre par une trappe aménagée dans le plancher et qui servait autrefois à évacuer le fumier. L'étable devient en quelque sorte un lieu d'asile. Vide. A part les poules. Et j'ai pour tâche de leur donner à manger.
Assise dans une stalle, sur un tabouret poussiéreux, sous une fenêtre encore plus poussiéreuse, j'écris avec un crayon au corps jaune et octogonal. Pour le tailler, j'utilise un couteau à gaine. La couverture de mon carnet de notes est jaune aussi. Celui-ci est petit. Un peu plus haut que la longueur de ma main. Je l'ai acheté à la boutique de Renøs, à Smedvika, avec mon propre argent – et je sais exactement à quoi il va me servir.

Ici, dans l'étable, je me sens en sécurité. Jusqu'au jour où il y découvre ma présence. Bien des années plus tard, j'ai compris à quel point un journal peut être dangereux. Mais j'en ai probablement déjà l'intuition, assise là sur mon tabouret. C'est pourquoi je suis muette et cachotière. Je rassemble mes carnets de notes dans un sac en toile cirée, fermé par un solide cordon que j'accroche à un clou sous le plancher. Un dispositif bien pratique et tout à fait nécessaire en l'occurrence, car il souffle un fort courant d'air entre les portes mal jointes de la cave à fumier.
Un dimanche matin, il fait son entrée dans l'étable. Je pense à me sauver mais il bouche l'entrée. Je dissimule le carnet en le faisant glisser dans ma botte avant même qu'il ne s'en rende compte. Ce n'est pas non plus le carnet qui l'intéresse, car il ignore encore ce que je peux bien trouver à écrire.

 

Lu dans le cadre du Challenge Voisins, voisines
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Norvège

Lu dans le cadre du Challenge Viking Lit'
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Lu dans le cadre du  Défi Scandinavie blanche
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Norvège

 
3 décembre 2011

Swap Les Vertes Années : colis dévoilé

Dans le cadre du Swap Mettez de la couleur dans votre PAL organisé par Valérie,
après le Swap Une Vague Bleue et le Swap Encre noire sur page blanche
j'ai continué l'aventure avec le Swap Les Vertes Années

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Les règles : C'est un Swap en binôme.
Chaque colis doit contenir :

- un roman
dont la couverture est verte ou dont le titre contient cette couleur
-
 un roman 
qui parle d'enfance (nous fixerons une limite arbitraire à quinze ans) mais qui n'est pas un roman jeunesse sauf si c'est une catégorie cochée par votre swappée. 
- un marque-page de la couleur ou sur le thème demandé 
-
une surprise (si possible surprise ou MP préparé par vos petits doigts) de la couleur ou sur le thème demandé 
-
une gourmandise verte ou qui vous rappelle votre enfance.
   

Mon binôme, était Julie (Pimousse4783 et son blog : Augreduvent )

J'attendais depuis quelques jours le colis promis, et je l'ai trouvé dans ma boîte aux lettres vendredi après-midi.
C'était le bon jour, j'étais partie plus tôt du travail et il faisait encore jour pour faire quelques photos...
Sinon, il aurait fallu que j'attende samedi pour tout déballer !

Et comme un enfant le jour de Noël, j'ai profité du moment délicieux de l'ouverture de mon paquet...

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Cutter obligatoire pour ouvrir...

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Tout est vert ! et j'ai beaucoup de surprises à découvrir...
Julie m'a bien gâtée !

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(cliquer sur l'image pour agrandir la photo)  

P1110161
(cliquer sur l'image pour agrandir la photo) 

 Le détail : 

3 livres choisis dans ma Liste A Lire :
Dans les replis du temps - Kate Atkinson
Chroniques de l'asphalte 1/5 - Samuel Benchetrit
Le grand cahier - Agota Kristof

Beaucoup de gourmandises en tout genre, thé mûre-myrtille, chocolat, nougat,
des bonbons "vert" et des bonbons d'enfance de Pimousse4783

Des surprises variées : petit mug vert Madame Beauté, un sac pliable vert,
3 marques pages recto-verso,  2 paquets de mouchoirs avec des motifs verts  

Un Grand MERCI à  Julie (Pimousse4783pour ce très beau colis,
sans oublier Valérie pour l'organisation parfaite de ce Swap Les Vertes Années

Allons voir maintenant, le colis vert que j'ai concocté, en m'amusant pour Pimousse4783

 Le Swap Mettez de la couleur dans votre PAL fait une petite pause, jusqu'en février...

Mais Canel prend le relais avec du rose, du noir, du rouge
avec son Swap Eros et Thanatos, voir information ICI,
il reste peut-être quelques places...

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2 décembre 2011

Le Montespan – Jean Teulé et Philippe Bertrand

le_montespan_BD Delcourt – février 2010 – 111 pages

Quatrième de couverture :
Au temps du Roi-Soleil, avoir sa femme dans le lit du monarque était pour les nobles une source de privilèges inépuisable. Le jour où Louis XIV jeta son dévolu sur Madame de Montespan, chacun, à Versailles, félicita le mari. C'était mal connaître Louis-Henri de Pardaillan, marquis de Montespan. Dès qu'il eut connaissance de son infortune, il orna son carrosse de cornes gigantesques et, insensible aux menaces ou tentatives d'assassinat, il poursuivit de sa haine l'homme le plus puissant de la planète pour tenter de récupérer sa femme. Un roman en images qui nous plonge dans l'envers du Grand Siècle.

Auteurs : Né à Saint-Lô dans la Manche en 1953, Jean Teulé  est un romancier et auteur de bande dessinée français, qui a également pratiqué le cinéma et la télévision.

Né en 1949 à Orléans, Philippe Bertrand suit des études de graphisme, puis travaille pour plusieurs journaux, Charlie Mensuel, L'Idiot international, Partisans, Zinc et Pilote.
Il mène plusieurs vies, d'auteur-dessinateur de bande dessinée, comme avec la série érotique Linda aime l'art qu'il crée en 1983 dans Pilote, d'écrivain et dessinateur pour enfants, d'illustrateur, avec des auteurs comme Tonino Benacquista et Frédéric Beigbeder, et d'auteur de contes érotiques.
Philippe Bertrand crée aussi les Bugmonsters, un jeu d'aventures en réseau pour enfants de 8 à 12 ans (sur CD-Rom), réalise des décors de théâtre et dessine pour le quotidien Le Monde.
En février 2010 sort sa dernière œuvre, Le Montespan, adaptation en bande dessinée du livre de Jean Teulé sur le marquis de Montespan.
Il meurt le 16 mai 2010, emporté par un cancer foudroyant.

Mon avis : (lu en novembre 2011)
C'est l'histoire de Louis Henri de Montespan, qui épousa le 18 janvier 1663 la splendide Françoise de Rochechouart. Or celle-ci devint quatre ans plus tard « La Montespan », la favorite de Louis XIV. Le Montespan refuse « cet honneur » et toute sa vie il va tout faire pour récupérer sa femme. Il crée le scandale à la Cour en faisant repeindre son carrosse en noir et en l'ornant de ramures de cerf, pour porter au su de tous sa qualité de cocu...
Je suis un peu déçue par cette adaptation en Bande Dessinée du roman de Jean Teulé. On retrouve le ton du roman mais avec moins de force, les personnages ont perdu leur caractère. Le dessin des personnages est un peu  simpliste, mais j'aime beaucoup les couleurs choisies, cela rend les dessins très agréables à regarder.
Si on a déjà lu le roman original de Jean Teulé, lire la BD nous le remémore, si on commence par lire la BD, cela donne envie de lire le roman qui est beaucoup plus riche et complet...

Extrait :

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le_montespan_p Le Montespan - Jean Teulé

1 décembre 2011

Le secret de la pyramide – Alan Arnold

Lu dans le cadre du Challenge Un mot, des titres...
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Le mot : SECRET

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J'ai lu – mars 1986 – 221 pages

J'ai lu – février 2001 – 221 pages

traduit de l'anglais par France-Marie Watkins

Titre original : Young Sherlock Holmes, 1985

Quatrième de couverture :
Sherlock Holmes et John Watson sont encore au collège quand se succèdent soudain de singuliers « faits divers ». Plusieurs vieux messieurs, aussi rassis que bien nantis, se suicident ou trouvent la mort dans de subites crises de folie.
Le jeune Sherlock Holmes est persuadé que la police doit agir mais à Scotland Yard on se moque de ce gringalet et de ses « déductions » farfelues.
Il mènera donc sa propre enquête, en compagnie, il va sans dire , du cher et déjà inséparable Watson.
Une enquête fort mouvementée qui les conduira dans les bas fonds de la ville où se tapit une secte aux rites atroces et s'achèvera par le survol de Londres à bord d'une bizarre et bien peu fiable machine volante !
Pourquoi cette délirante course contre la montre ?

Auteur : Né à Londres, il a d'abord été journaliste, en particulier envoyé spécial à New York, puis il s'est consacré à la littérature : romans et biographies. Il est aussi scénariste. Le secret de la pyramide est devenu un film à succès.

Mon avis : (relu en 2011)
J'avais acheté ce  livre après avoir vu au cinéma le film sorti en 1986 et réalisé par Barry Levinson et produit par Steven Spielberg. Je n'ai pas réussi à savoir si ce livre a été adapté au cinéma ou a été écrit pour le cinéma...
Ce livre est un pastiche des aventures de Sherlock Holmes, l'auteur imagine la rencontre entre Sherlock Holmes et John Watson lorsqu'ils ont seize ans. Londres en 1870, le jeune John Watson arrive dans une nouvelle école. Il y rencontre un autre adolescent à l'esprit de déduction très développé : un certain Sherlock Holmes. Et très vite, les deux adolescents se lient d'amitié. Une série de morts suspectes ont eu lieu dans Londres, la police pense qu'il s'agit de suicides. Puis l'un des professeurs de l'école est retrouvé sur le trottoir avec un couteau planté dans la poitrine, Holmes est là au moment où il dira ses derniers mots. C'est le début d'une enquête criminelle qui conduira Holmes et Watson sur la piste d'une secte qui adore les dieux de l'ancienne Égypte. L'aventure est palpitante et semée d'embuches et d'hallucinations...

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Film : Réalisé en 1985 par Barry Levinson avec Nicholas Rowe, Alan Cox, Sophie Ward. Très bon film d'aventure avec une atmosphère empreinte de magie et de fantastique qui rappelle un peu Harry Potter. C'est le premier film à bénéficier d'un personnage entièrement en images de synthèse (un chevalier qui sort d'un vitrail).

 

Extrait : (page 15)
J'avais seize ans cette année-là et j'étais en pension à Carlisle, juste au sud de la frontière écossaise. Ce malheureux établissement, jamais très bien doté, succombait sous une montagne de dettes et de factures de scolarités impayées. Quand il ferma, mon père décida de m'envoyer au collège Brompton, dans le quartier de South Kensington, dont il avait entendu dire du bien par un ami. Je ne sus jamais qui était cet ami mais le recul me permet de conclure qu'il n'était pas un très bon juge en matière d'institutions scolaires.
Mon ambition était de marcher sur les traces de mon père et de devenir médecin ; on espérait que Brompton me préparerait à de futures études médicales à l'université de Londres. Cela finit par arriver en effet mais le lecteur en conclura peut-être que ce fut plutôt en dépit des années passées à Brompton qu'aux douteux avantages que j'en retirai. Dès le début, mes études ne furent pas seulement compromises par le niveau inférieur de l'enseignement mais par mes fréquentations.
Ce n'est pas sans hésitation que je souligne ce dernier point car, en revenant sur le passé, je me rends compte que ce fut pour moi un singulier privilège de connaître un jour Sherlock Holmes aussi intimement, même si par moments je maudissais son insupportable égoïsme. Cependant, j'allai bien à l'université, dont je sortis en 1878 avec un doctorat en médecine, en bonne et due forme. Je devins médecin militaire attaché au 5e Fusiliers du Nothumberland et plus tard aux Berkshires avec lesquels je servis à la bataille fatale de Maiward (1880), théâtre d'une sanglante défaite des Britanniques devant Ayub Khan.

Lu dans le cadre du Challenge Voisins, voisines
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Grande-Bretagne

30 novembre 2011

Mon traître – Sorj Chalandon

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Grasset – janvier 2008 – 275 pages

Livre de Poche – août 2009 – 216 pages

Quatrième de couverture :
"Il trahissait depuis près de vingt ans. L'Irlande qu'il aimait tant, sa lutte, ses parents, ses enfants, ses camarades, ses amis, moi. Il nous avait trahis. Chaque matin. Chaque soir..." Sorj Chalandon

Auteur : Sorj Chalandon, né en 1952, a été longtemps journaliste à Libération avant de rejoindre Le Canard Enchaîné. Ses reportages sur l’Irlande du Nord et le procès Klaus Barbie lui ont valu le Prix Albert-Londres en 1988. Il a publié Le Petit Bonzi (2005), Une promesse (2006, prix Médicis), Mon Traître (2008), La Légende de nos pères(2009), Retour à Killybegs (2011, Grand Prix du roman de l’Académie Française).

Mon avis : (lu en novembre 2011)
J'ai découvert Sorj Chalandon avec son dernier livre « Retour à Killybeg » qui est la suite de « Mon traître » et que je voulais donc absolument lire. Ce n'est pas gênant de l'avoir fait après « Retour à Killybeg ».
L'auteur a choisi d'utiliser la fiction pour raconter une réalité le touchant personnellement. A l'origine, il y a eu les aveux de son ami Denis Donaldson. C'était un leader de l'Armée Républicaine Irlandaise et de Sinn Féin. En décembre 2005, Denis avoue sa collaboration avec les Britanniques.
Dans son livre, Sorj Chalandon devient Antoine, luthier à Paris et Denis Donaldson devient Tyrone Meehan. Les deux livres sont complémentaires. Dans « Mon traître », Antoine est le narrateur, dans « Retour à Killybeg », c'est Tyrone Meehan qui prend la parole.
Le livre s'ouvre sur la rencontre d'Antoine et Tyrone... En 1974, pour Antoine l'Irlande « c'était L'Homme tranquille, Le Taxi mauve, l'île d'Emeraude, les pulls blancs torsadés, le whiskey, l'Eire des mots croisés. (…) Elle était d'herbe verte, de rousses Maureen, de pierres plates en murets, de toits de chaume »
« - Vous ne connaissez pas le Nord ? Alors vous ne connaissez pas l'Irlande, avait dit Pêr », un client breton d'Antoine amoureux de l'Irlande. Ainsi, lors d'un voyage à Dublin pour ses trente ans, Antoine décide, sur un coup de tête, de prendre un billet aller-retour pour Belfast, il fait par hasard la rencontre de Jim O'Leary, de sa femme Cathy, qui l'accueilleront chez eux à chacun de ses voyages en Irlande du Nord. Plus d'un an après son premier séjour, il fait la rencontre de Tyrone Meehan, un vétéran. Antoine est fasciné par l'Irlande, il rencontre des militants de l'IRA, et se sent proche de la lutte. Il devient l'ami de Jim, de Tyrone Meehan un leader incontesté de l'IRA. Il devient comme leur frère, il veut participer à cette lutte pour l'indépendance. « J'étais différent. J'étais quelqu'un en plus. J'avais un autre monde, une autre vie, d'autres espoirs. J'avais un goût de briques, un goût de guerre, un goût de tristesse et de colère aussi. J'ai quitté les musiques inutiles pour ne plus jouer que celles de mon nouveau pays. » Antoine fera de nombreux aller-retour entre Paris et Belfast, il hébergera des Irlandais de passage à Paris.
Et trente ans plus tard, c'est le choc, Antoine apprend que Tyrone Meehan est un traître, « Il trahissait depuis près de vingt ans. L'Irlande qu'il aimait tant, sa lutte, ses parents, ses enfants, ses camarades, ses amis, moi. Il nous avait trahis. Chaque matin. Chaque soir... » Et de nombreuses questions se bousculent dans son esprit, Antoine veut avoir une explication. Pourquoi ? Pourquoi ?
Ce livre est le portrait d'un peuple et d'un pays, c'est un livre sur l'amitié, la solidarité...

Un livre fort et poignant.

Extrait : (début du livre)

Tyrone Meehan

La première fois que j'ai vu mon traître, il m'a appris à pisser. C'était à Belfast, au Thomas Ashe, un club réservé aux anciens prisonniers républicains. J'étais près de la porte, à côté de la grande cheminée, assis à une table couverte de verres vides et de bou-teilles mortes. C'était la place préférée de Jim et de Cathy O'Leary, qui m'ouvraient un lit quand je venais en Irlande du Nord. Jim O'Leary était un ami. Il avait fait de la prison pour transport d'armes. Il était menuisier mais catholique. Et donc chômeur, comme sa femme. Et il a été chômeur jusqu'à la fin.
La première fois que j'ai vu mon traître, c'était ce soir-là, le samedi 9 avril 1977, en compagnie de Cathy et Jim O'Leary. Jim revenait du comptoir, trois pintes de bière serrées dans ses grosses mains. Une bière amère, noire, lourde comme un repas d'hiver, avec une mousse ocre et douceâtre qui retourne le cœur. Il a posé les verres devant moi. Il plaisantait avec un homme, levé à une table voisine. Au Thomas Ashe, Jim connaissait tout le monde. Une petite foule qui vivait entre liberté et captivité, qui avait sa place aux tables à bières, et puis ses habitudes derrière les barbelés. Cette veille de Pâques, j'avais bu depuis le milieu de l'après-midi. Un verre ici, un autre là, en attendant que Jim ait fini ses missions. Il m'avait emmené au Rock Bar, au Busy Bee, ailleurs encore protégé par un guetteur de rue, un détour par cette impasse, un rendez-vous dans ce parc, une poignée de main au père Mullan, trois mots en gaélique murmurés à hauteur d'un passant, un billet à glisser, une intrigue entre deux portes. Et moi je suivais Jim. Je n'étais d'aucun secret, d'aucune confidence. Je regardais à peine. Je n'ai jamais posé de question. J'étais juste fier de marcher avec lui, le long des rues inquiètes, avec ces gens qui le saluaient. J'étais fier parce qu'ils me remarquaient à ses côtés. Ils retenaient mon visage, et Antoine, mon prénom.
Nous étions au début de la nuit. Les bières revenaient encore et encore. Mes yeux brû-laient de leurs cigarettes. J'étais ivre. Le choc des pintes. Le rire de Jim et tous les rires autour. L'éclat brut des voix, le tumulte en vagues qui bousculait les tables. Le regard de Cathy, qui cherchait son reflet dans son verre levé. Et puis cette musique.
- Une chanson rebelle, m'a soufflé Jim.
J'ai tourné la tête vers la scène.
O, then tell me, Shawn O'Farrell, where the gath'rin is to be ?
Je me souviens d'avoir fermé les yeux. J'avais mon verre en main, et deux verres pleins encore, sur la table mouillée.
Les musiciens chantaient la guerre.
A mes débuts d'Irlande, je ne maîtrisais pas la langue de ce pays. Lorsque c'était l'accent champêtre, rugueux, pierreux du Kerry ou boueux du Donegal, je ne comprenais rien du tout. Je laissais les mots anglais sonder ma mémoire écolière. Je capturais une phrase, un son, pas grand-chose. Les musiciens chantaient la guerre. Une chanson rebelle, avait dit Jim. Mais qui parlait de quoi ? Je ne savais pas. Tout m'échappait. Simplement, j'écoutais la douleur du violon et les notes en sanglots. Longtemps, je n'ai retenu des paroles irlandaises que leur harmonie, leur couleur, leur effet sur mes voisins de table. Plus tard, bien après, à les entendre, et encore, et encore, je finirai par donner un sens à ces lamentations. Celles qui pleurent la Grande Famine, celles qui célèbrent l'insurrection de 1916, celles qui racontent la guerre d'indépendance ou le martyre des grévistes de la faim. Mais à mes débuts d'Irlande, je me laissais juste emporter par la gravité des autres. Je les regardais tout bas. Je me laissais guider par une main levée de femme, ou par un homme debout contre la scène, qui saluait le chant comme un très vieux soldat. Je hochais la tête comme les autres, je tendais le poing comme les autres, je riais quand tous riaient et me levais lorsque tous se levaient. Souvent, entre deux mélodies, un musicien nous parlait au micro. C'était bref comme un salut. Quelques mots, un nom de famille que je distinguais parce qu'il était prononcé avec respect. Puis le chanteur tendait le doigt vers une table, en fond de salle. Alors un homme se levait, à la fois rieur et timide, ovationné par l'assemblée debout.
- Il a fait treize ans. Il a été libéré ce ma-tin, soufflait Jim.
Ou alors c'était une femme de prisonnier, saluée en hôte parce qu'elle venait d'une autre ville. Ou la mère d'un soldat de l'IRA, mort en opération, dont on saluait la mé-moire. Ou encore un visiteur américain, ir-landais de racines, enfoui dans un pull neuf de laine blanche à côtes torsadées, qui chan-celait devant tant d'honneurs.
Une chose et une seule m'a été immédiatement familière : l'hymne national irlandais. Le Soldier Song fut mon premier repère. Il était parfois joué en début de soirée, au moment où l'on repose les bières sur les tables sans bruit, encore soucieux du jour passé. D'autres fois, l'orchestre l'interprétait en toute fin de pub, pour dire que c'était fini, juste avant d'éteindre les lumières, puis de les rallumer de la façon la plus violente qui soit, avec les ramasseurs de verres qui crient haut qu'il est temps de rentrer. J'ai toujours aimé cet instant de l'hymne. Cette communion, cette cérémonie d'appartenance, lorsque l'Irlande rappelle ses filles et ses fils au pied du drapeau. Jim n'avait plus besoin de me dire que c'était le moment. Avant même qu'il soit joué. Dans le silence d'après chansons, dans la manière qu'avaient les musiciens de prendre une autre place sur la scène, dans le flottement d'avant solennel, l'hymne était déjà commencé. Et là, au milieu de tous, debout avec tous, avec le même regard blessé, le même visage de craie, les mêmes cheveux de pluie, la même respiration fragile, j'étais comme irlandais.



Déjà lu du même auteur : 
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