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A propos de livres...
21 mars 2012

Les Solidarités mystérieuses – Pascal Quignard

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Gallimard – octobre 2011 – 251 pages

Quatrième de couverture :
« Ce n’était pas de l’amour, le sentiment qui régnait entre eux deux. Ce n’était pas non plus une espèce de pardon automatique. C’était une solidarité mystérieuse. C’était un lien sans origine dans la mesure où aucun prétexte, aucun événement, à aucun moment, ne l’avait décidé ainsi. » 

Auteur : Romancier, poète et essayiste, Pascal Quignard est né en 1948. Après des études de philosophie, il entre aux Éditions Gallimard où il occupe les fonctions successives de lecteur, membre du comité de lecture et secrétaire général pour le développement éditorial. Il enseigne ensuite à l’Université de Vincennes et à l’École Pratique des Hautes Études en Sciences Sociales. Il a fondé le festival d’opéra et de théâtre baroque de Versailles, qu’il dirige de 1990 à 1994. Par la suite, il démissionne de toutes ses fonctions pour se consacrer à son travail d’écrivain.

Mon avis : (lu en mars 2012)
J'ai découvert ce livre grâce au « Café Lecture » de la Bibliothèque.
Le livre s'ouvre avec le voyage de Claire en Bretagne pour le mariage d'une cousine. Elle revient sur les lieux de son enfance, entre Dinard et Saint-Lunaire. Des lieux qui lui rappellent des moments de joie mais aussi des drames. Claire est orpheline depuis l'âge de neuf ans, avec son jeune frère Paul âgé de 4 ans à l'époque, ils sont les seuls rescapés d'un accident de voiture où son mort le reste de la famille. Ensuite, ils ont été confiés à un oncle et une tante. A l'âge de 13 ans, Claire rencontre Simon et leur complicité amoureuse durera jusqu'à ce que leurs études supérieures ne les séparent. Claire a maintenant une quarantaine d'années, et lors de ce retour en Bretagne elle retrouve par hasard, Madame Ladon, son ancien professeur de piano qui lui propose de l'héberger quelques temps à Saint-Enogat. Elle ne repartira jamais vers son ancienne vie.
Peu à peu Pascal Quignard dévoile au lecteur l'histoire de Claire, ses douleurs, ses failles. Dans une deuxième partie, le lecteur découvre les points de vue des proches de Claire, celui de Simon, de Paul, de Juliette. Ce livre est une histoire simple que l'auteur arrive à sublimer. Le titre est mystérieux, il apparaît et est un peu explicité dans l'extrait placé en quatrième de couverture.
J'ai beaucoup aimé ce livre remarquablement écrit. J'ai été très sensible aux très belles descriptions de la nature de bord de mer, la lande bretonne, les plages, les falaises, la mer, le ciel, la végétation, les oiseaux, les animaux terrestres ou aquatiques... Tous nos sens sont en éveil, j'ai eu l'impression d'accompagner Claire dans ses longues errances.

Extrait : (début du livre)
Mireille Methuen se maria à Dinard le samedi 3 février 2007. Claire partit le vendredi. Paul refusa de l'accompagner. Il n'avait conservé aucun lien avec ce qui restait de la famille. Dès onze heures elle eut faim. Elle suivait l'Avre. Elle préféra passer Breux, Tillières, Verneuil. Après la sortie de Verneuil, Claire s'arrêta pour déjeuner sur une aire sableuse et vide. 
C'est la forêt de L'Aigle. 
Elle traverse le parking en direction d'une petite table en fer posée devant un chalet alpin. Un pot de forsythias jaunes a été placé au milieu de la petite table. Devant le pot de forsythias, il y a une ardoise où est noté à la craie le menu du jour. Elle examine le menu. 
Un homme d'une cinquantaine d'années sort timidement de l'auberge. Il porte un tablier à grands carreaux rouges et blancs. 
- Monsieur, on peut manger là, au soleil ? 
Claire montre la petite table en fer à l'extérieur. 
- Vous savez qu'il n'est pas midi ? 
- Cela vous pose un problème de faire à manger dès maintenant ? 
- Non. 
- Alors je voudrais m'installer là, dans ce rayon de soleil, même s'il n'est pas midi. 
L'aubergiste n'a pas l'air très favorable. De toute façon il ne répond rien. Il a un comportement étrange. Il examine Claire avec attention. Cette dernière s'approche de lui, elle le prend par le bras, elle est deux fois plus grande que lui. 
- Je vous parle : Je vous demande si je peux m'asseoir là, sous le soleil. 
- Là ? 
- Oui, là, dans le rayon de soleil. 
L'aubergiste lève des yeux tout bleus vers elle. 
- Monsieur, je souhaiterais manger, ne serait-ce qu'une salade, là, en plein soleil, à onze heures, au mois de février, répète-t-elle. 
Silence. 
- Monsieur, je pense qu'il faut que vous me répondiez. 
Alors l'aubergiste s'avance, prend la pancarte, l'ardoise sur laquelle est noté le menu du jour, le bouquet de forsythias. 
Il va les porter dans le chalet. 
Il revient avec une éponge. 
Il essuie lentement la table. 
En l'essuyant, elle se révèle bancale. 
L'aubergiste est à genoux. Les racines ont soulevé la terre. Il glisse un caillou sous un des pieds de la table. 
Un genou encore en terre, haussant les sourcils, il lève les yeux vers Claire et dit simplement : 
- J'hésitais, Madame, parce qu'il y a une hulotte. 
Il montre le haut de l'arbre avec son doigt. 
Ils lèvent tous les deux la tête en même temps. 
L'air est léger et bleu. 
Le chêne paraît nu malgré les petites feuilles toutes neuves prises dans les rayons du soleil. 
- Je pense qu'à cette heure-ci elle dort, suggère Claire. 
- Vous pensez ? 
Claire incline la tête. 
- Vous le pensez vraiment ? 
L'aubergiste, toujours un genou à terre, les bras croisés sur l'autre genou, l'interroge du regard en silence. 
- J'en suis certaine, dit Claire. 
Elle tire la chaise, elle s'assoit devant la petite table, elle se met à pleurer doucement. 
Le rendez-vous à la mairie est fixé à dix heures trente. 
Claire a pris son petit déjeuner dès qu'elle l'a pu (dès que la patronne de l'hôtel est allée chercher le pain à la boulangerie), à sept heures et quart. 
A neuf heures, elle se rend au marché. 
Elle traîne. 
Elle contemple une barquette de fraises parfaitement hors de saison. Elle ne résiste pas au désir de prendre une fraise, de la glisser dans sa bouche, de se rendre compte par elle-même de son parfum. 
Elle ferme les yeux. Elle goûte. 
Elle était en train de goûter une fraise qui ne sentait pas beaucoup plus que l'eau qu'elle contenait quand elle entendit une voix qui la toucha d'une manière indescriptible. Elle sentit l'intérieur de son corps se dilater sans bien comprendre ce qui lui arrivait. 
Elle ouvrit les yeux. Elle se retourna. 
Elle découvrit un peu plus loin, sur sa gauche, une marchande de légumes biologiques en grande discussion avec une dame âgée. 
Elle s'approcha lentement. 
Les légumes qui étaient exposés à la vente sur l'étal n'avaient pas grande allure ; leur apparence était chétive ; leur volume était informe ; leur peau était délibérément terreuse. 
La voix provenait de la dame toute petite qui se tenait devant eux. 
Elle avait un chignon blanc et - au-dessus - un fichu à motif de fleurettes roses sur fond noir beaucoup trop petit pour la masse de ses cheveux. La vieille dame était en train de demander comment étaient les poireaux. 
Claire aimait cette voix qu'elle entendait à dix pas d'elle. 
Elle adorait cette voix. 
Elle cherchait à mettre un nom sur ce timbre si clair, sur ces sortes de vagues de phrases rythmées qui attiraient son corps. La voix montait des romaines et des betteraves noires. La voix demanda brusquement, avec autorité, une botte de radis. Quand la voix demanda des côtes de blette, alors les yeux de Claire Methuen s'emplirent de larmes. Elle ne pleura pas pour autant mais, la vue brouillée, elle vit surgir, sans qu'elle en fût surprise, la main et la bague, au-dessus des grandes feuilles sombres des branches d'épinard, afin de saisir le sac terne, en papier recyclé, que lui tendait la marchande. 
Claire poussait les gens qui étaient dans la file. 
Les gens qui attendaient leur tour se mirent à murmurer et à grogner. 
- Madame Ladon, murmura Claire tout bas. 
Rien. La vieille dame ne se retourna pas. 

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Déjà lu du même auteur : 
villa_amalia_p Villa Amalia

Challenge 6% 
Rentrée Littéraire 2011
RL2011b
37/42

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21 mars 2012

Résultat du Concours

 

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Pour ménager un peu le suspens...

 

Les réponses aux questions posées :

  • Afrique : Citez un livre de votre choix (titre + auteur + pays) présent dans ce blog dont l'auteur vient d'un pays d'Afrique
    Plusieurs réponses étaient possible, en utilisant le tag Afrique
  • Océanie : Quel est le seul livre (titre et auteur) dont l'auteur vient de Nouvelle-Zélande que j'ai lu et présenté sur mon blog ?
    C'était la réponse la plus difficile à trouver... mais qui a été trouvée par toutes les participantes !
    Mort d'un super héros – Anthony McCarten
     
 Merci à tous les participants à ce concours, et voici le tirage au sort !
 
 
Tirage au sort avec le logiciel The Hat

2012_03_21_065526


Et le gagnant est une GAGNANTE

 
il s'agit de :



tirage_gagnant



Bravo Sandrine !
 
Je te contacterai dans la journée par mail pour les modalités d'usage...
19 mars 2012

La semaine de la Presse : Phosphore

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Je choisie de vous présenter une revue que nous recevons à la maison :

phosphore Phosphore

Ce magazine s’adresse aux lycéens de 14 à 18 ans.

"COMPRENDRE LE MONDE, DEVENIR SOI ET CHOISIR SON AVENIR"

Détails techniques :

Mensuel
Le prix : 5,95 euros 
Nombre de pages : 90
Nombre de publicité : 10 (dont 3 pour Phosphore)
Papier : glacé, bonne qualité générale, couleur.
Editeur : Bayard Presse
Site Internet (très complet sur l'orientation, du brevet au bac et après le bac)

En couverture :

Ma petite copine, mes parents et moi 
Etudes Orientation : Test : quelles études pour vous ?
Orthographe, stoppez les fautes
Pro de la cuisine
Reportage : SDF à 18 ans
Photos : Freeride skieurs de l'extrême
Cinéma : Steven Spielberg
Bouc émissaire comment s'en sortir ?

Le contenu

Pour vous faire une idée de la richesse et la variété de ce magazine, je vous propose le Sommaire du numéro du mois de mars 2012 

- Micro-trottoir : "Qu'est-ce qui vous fait rire ?"
- BD : Happy Girl de Zep
- C'est le Buzz : "Vos lettres, nos coup de coeur, vos poèmes, nos coups de gueule, vos réactions, nos sélections" (6 pages)
- C'est l'évènement : John Carter (4 pages)
- C'est phénoménal : Les secrets de Spielberg (2 pages)
- C'est dans l'R : les choix de Phosphore pour les BD, livres, film, DVD, série, expo, jeu, musique
- Baromètre : L'avis de Phosphore sur les films et la musique qui sont en promotion
- Reportage actu : Dans la peau d'un jeune SDF (4 pages)
- Décryptage : Algérie, il y a 50 ans, l'indépendance (2 pages)
- Reportage photo : Freeride, le ski grandeur nature (6 pages)
- Kit actu : "Bombardés d'infos ? Phosphore vous aide à y voir clair... et à prendre de l'avance !"  
- Le débat : Faut-il accorder le droit de vote aux étrangers
- Ils inventent demain : La pauvreté n'est pas une fatalité par Martin Hirsch (2 pages)
- Enquête 15-20 ans : Ma petite copine, mes parents et moi (8 pages)
- BD : LOL, MDR, etc (1 page)
- Ma vie m'a dit : "J'ai grandi avec deux mères"
- Entre nous : Bouc émissaire comment s'en sortir
- Côté filles, côté garçons : Je suis dingue de mode
- Citations : autour du mot Imagine
- Santé le match : les nombreuses différences biologiques entre filles et garçons (2 pages)
- BD : Des trucs comme ça - Vincent Caut (1 page)
- Lycée express : "Des idées, des nouveautés, vos droits de lycéens et aussi les bons plans études..."
- Coaching perso : Je suis nul en ortographe
- Portes ouvertes : Ecole de cuisine : bienvenue à Ferrandi + Etudes de cuisine, mode d'emploi
- Test d'orientation : Quel est votre profil ? Lettres, Gestion, Sciences exactes ou Arts
- Le parcours pro : Directrice de salle de spectacles
- Focus métiers : Les pros de la glisse chez Rossignol
- Actus études sup : votre APB en mars
- Le coin des experts : "vous avez des questions ? Phosphore a des réponses"
- Les cadeaux Phosphore : jouez et gagnez

 

Mon avis :

J'ai découvert Phosphore avec son 1er numéro (en février 1981). A l'époque j'étais lycéenne et la revue ne m'avait pas vraiment plu...

Depuis, la présentation a bien changé, la présentation est très plaisante, mise en page très agréable, des photos, des illustrations et beaucoup d'informations diverses et variées.

Une revue qui s’adresse aussi bien aux lycéens qu'à leurs parents.
C'est une revue très complète qui parle de l'actualité, de la société, de la vie au lycée, des études, de l'orientation. Elle aiguise le regard des lycéens sur le monde, elle les aide à développer leur personnalité et à réussir leurs études.

Je lis très souvent Phosphore, en général après mes lycéens... Les rubriques C'est dans l'R et Baromètre me permettent d'être au courant des BD, livres, film, DVD, série, expo, jeu, musique à suivre ou à éviter.
L'Enquête 15-20 ans est très utile pour comprendre nos ados et éventuellement avoir une discussion parent-adolescent.

 

19 mars 2012

C'est lundi ! Que lisez-vous ? [69]

BANNIR
(c) Galleane

C'est le jour du rendez-vous initié par Mallou proposé par Galleane 

Qu'est-ce que j'ai lu la semaine dernière ?

500_anecdotes jeu_de_pistela_nuit_des_corbeaux 

500 anecdotes historiques : Pour enfin retenir l'Histoire – Daniel Ichbiah
Jeu de pistes – Marcel Theroux
La Nuit des corbeaux – John Connolly

Salon du Livre de Paris du 16 au 19 mars

Qu'est-ce que je lis en ce moment ?

Les Solidarités mystérieuses - Pascal Quignard

Que lirai-je cette semaine ?

La tentation du homard - Elizabeth Gilbert

Bonne semaine et bonne lecture.

18 mars 2012

La Nuit des corbeaux – John Connolly

En librairie depuis le 15 mars 2012

Lu en partenariat avec les Presse de la Cité

la_nuit_des_corbeaux Presse de la Cité – mars 2012 – 450 pages

traduit de l'anglais (Irlande) par Jacques Martinache

Titre original : The Burning Soul, 2011

Présentation éditeur : 
Lorsqu’il était adolescent, Randall Haight a commis l’irréparable : avec un ami, il a tué sans raison une jeune fille de quatorze ans. Après avoir purgé une peine de prison pour ce meurtre, il a refait sa vie dans une petite ville du Maine, où il pense que personne ne connaît ni son identité, ni son histoire. Pourtant quelqu’un sait. Un jour, il reçoit un courrier anonyme contenant une photo de la ferme où le crime a eu lieu. Il fait alors appel à Charlie Parker afin de découvrir qui est le mystérieux corbeau. Mais une adolescente disparaît, et l’instinct du détective l’amène à soupçonner son client…

Auteur : John Connolly est né à Dublin en 1968. En neuf romans, dont L’Ange Noir et La Proie des ombres, ce journaliste à l’Irish Times a su imposer un univers noir, fantastique et poétique d’une grande originalité, à l’image de l’un de ses personnages-clés : Charlie Parker, détective privé hanté par le meurtre de sa femme et de sa fille.

Site de l'auteur : http://www.johnconnollybooks.com 

Mon avis : (lu en mars 2012)
J’ai accepté de lire ce livre en pensant lire un simple roman policier… En effet, j’ai confondu les auteurs Michael Connelly et John Connolly. J’avais déjà lu des livres de Michael Connelly mais encore jamais de John Connolly. N’étant pas du tout fan de fantastique, le fait que l’on définisse cet auteur irlandais comme un auteur de romans fantastiques noirs cela me faisait un peu peur. Finalement le côté fantastique est très peu présent, et ce livre est surtout un très bon thriller.

L’histoire commence avec la disparition d’Anna Kore, une jeune fille de quatorze ans dans la petite ville de Pastor's Bay dans l’État du Maine. Dans cette même ville vit Randall Haight, ce n'est pas son vrai nom, car lorsqu'il avait quatorze ans, il avait été coupable avec un camarade du viol et du meurtre d'une jeune adolescente noire. Il a payé sa dette à la société pendant de longues années en prison. Randall se sentant rattrapé par son passé fait alors appel à une avocate, Aimee Price, qui elle-même fait appel au détective privé Charlie Parker (personnage récurrent de John Connolly) pour enquêter sur la disparition d'Anna Kore.

J'ai beaucoup aimé ce thriller, l'histoire est très bien construite, le suspens est présent. Dès le début, l'auteur nous envoie sur plusieurs pistes et de nombreux personnages entre en scène... Le lecteur accompagne Charlie Parker tout au long de l'enquête, avec ses interrogations, ses doutes, ses questions, ses impressions. J'ai aimé les descriptions de l'ambiance, de l'atmosphère des lieux.

A découvrir sans hésiter !  

Je remercie beaucoup Pauline et les éditions Presse de la Cité pour ce partenariat.

Extrait :(début du livre)
Une mer grise, un ciel gris, mais le feu dans les bois et les arbres en flammes. Pas de chaleur, pas de fumée, et pourtant la forêt brûlait, couronnée de rouge, de jaune et d’orange, un incendie froid venu avec l’automne et la chute résignée des feuilles. Il y avait de la mortalité dans l’air, portée par les premiers signes des vents d’hiver, leur menace glacée, et les animaux se préparaient aux neiges à venir. On avait commencé à se remplir le ventre en prévision des temps de vaches maigres. La faim forcerait les bêtes les plus vulnérables à prendre des risques pour se nourrir et les prédateurs seraient à l’affût. Les araignées noires embusquées au coin de leur toile ne sommeillaient pas encore. Il restait des insectes à prendre au piège, des trophées à ajouter à leurs collections d’enveloppes corporelles desséchées. Les pelages d’hiver s’épaississaient et les fourrures s’éclaircissaient pour mieux se confondre avec la neige. Des oies en formation quadrillaient le ciel en laissant des traces dans leur sillage, abandonnant, comme des réfugiés fuyant une guerre proche, ceux qui étaient contraints de rester et d’affronter ce qui allait venir.

Les corbeaux étaient immobiles. Nombre de leurs frères du Grand Nord avaient migré vers le sud pour échapper au plus fort de l’hiver, mais pas ceux-là. Enormes et cependant racés, ils possédaient des yeux brillant d’une intelligence étrange. Sur cette route reculée, certaines personnes les avaient déjà remarqués, et si elles avaient un compagnon de marche, ou un passager dans leur voiture, elles avaient commenté leur présence. Oui, tous en convenaient, ils étaient plus gros que les corbeaux habituels et peut-être suscitaient-ils aussi un sentiment de malaise, ces volatiles voûtés, ces éclaireurs patients et perfides. Ils étaient perchés sur les branches d’un très vieux chêne, organisme dont les derniers jours étaient annoncés : ses feuilles tombaient plus tôt chaque année, si bien que fin septembre il était déjà dénudé, créature calcinée au milieu du flamboiement, comme si le feu dévorant l’avait déjà consumé, ne laissant que les restes fumants de nids depuis longtemps abandonnés. L’arbre se dressait au bord d’un taillis qui s’avançait légèrement pour suivre la courbe de la route et dont il occupait la pointe la plus éloignée. Il avait eu autrefois des compagnons semblables à lui, mais les hommes qui avaient construit cette route les avaient abattus, des années plus tôt. Il restait maintenant le seul de son espèce, et lui aussi disparaîtrait bientôt.
Pourtant les corbeaux étaient venus s’y percher, parce qu’ils aimaient les créatures mourantes. 

 

 

Challenge Voisins, voisines
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Irlande

Lu dans le cadre du Challenge Petit BAC 2012
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"Animaux" 


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17/50 : Maine 

Challenge God Save The Livre
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18 mars 2012

Swap Anniversaire

Cette année, grâce à Hérisson08, je participe au Swap Anniversaire :

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avec Achille49Aproposdelivres, AnnetteAzilis Hebelit et Missbouquinaix

Aujourd'hui, 18 mars, c'est le jour d'Annette

Joyeux Anniversaire ! 

17 mars 2012

Salon du Livre de Paris 2012 (Vendredi)

Voici quelques photos de ma visite au Salon du Livre Vendredi après-midi

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Je suis un peu déçu par le visuel du Pavillon japonais...

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Le grand absent du Salon... Haruki Murakami, un auteur que je compte découvrir prochainement

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J'ai assisté à la présentation d'un poème sur le Printemps (comme chez nous, il a 4 saisons au Japon), une saison très importante pour les japonais (saison des cerisiers en fleurs...)

     JAPON

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Nous avons eu en même temps une leçon de japonais...
Nous étions une dizaine de spectateurs et nous étions invités à lire
également le poème et répéter les phrases surlignées...
Nos "professeurs" étaient très sympathiques et toujours souriants...

 

Exposition pour les 40 printemps de Gallimard Jeunesse
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La Ville de Moscou est également à l'honneur du Salon

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Par hasard, je suis arrivée à la fin d'un débat très intéressant sur "La place du livre à l'école"

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Les spectateurs étaient des élèves lycéens et les intervenants étaient
Béatrice Bottet, Elisabeth Brami 
et Jean-Philippe Blondel (auteur que j'aime beaucoup !) 

 Un petite pause à l'espace "Ces LIVRES qui changent la vie"

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C'est un endroit, où l'on peut s'asseoir et emprunter un livre pour une pause lecture...
(les canapés sont confortables, mais cela manque de calme, car il y a quand même le brouhaha du salon)

 Stand France Télévision

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Tournage en public d’un numéro spécial de Tropismes, l’émission littéraire de France Ô, animée par Laure Adler, consacrée au Manga avec Karyn Poupée,Histoire du Manga et Taku Nishimura (alias Jean-Paul Nishi), mangaka de renommée internationale. A retrouver dès le 24 mars sur France Ô.
(Remarque : le public était loin... on n'entendait pas grand chose de l'interview...) 

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                   Philippe Lefait                             Marie-Isabelle et Frédéric Taddeï

Dédicaces en vracs... 

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Emmanuel Proust                                      Béatrice Bottet

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Mari Yamazaki                                                Bruno Heitz

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Edika                                            Frank Margerin

Stand original : proche de l'origami "l'art de pliage du papier", le kirigami "l'art de la découpe du papier"

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Impossible de les rater !

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 Ma moisson de marque-pages a été plutôt bonne...

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 Pas d'achat de livres (pour ne pas avoir à les porter...), mais quelques références notées pour achat futur ou suggestion d'achat à la bibliothèque...

16 mars 2012

Rappel : Encore quelques jours pour tenter votre chance !

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A l'occasion du 1000ème billet (ou presque...) de ce blog (dont 765 livres commentés), 
j'organise un concours en partenariat avec Amazon pour faire gagner  
un bon d'achat de 50 euros à utiliser sur le site d'Amazon.

 

Pour participer il suffit de répondre aux questions suivantes :

  • Europe : J'ai été interviewée dernièrement par une radio... 
    A propos de quel livre ? 
    Dans quel pays se situe ce livre ?
  • Afrique : Citez un livre de votre choix (titre + auteur + pays) présent dans ce blog dont l'auteur vient d'un pays d'Afrique
  • Amérique : Pour quel pays du continent américain ai-je participé au Challenge Destination
  • Asie : Quel est le dernier livre (titre et auteur) lu dont l'auteur est japonais.
  • Océanie : Quel est le seul livre (titre et auteur) dont l'auteur vient de Nouvelle-Zélande que j'ai lu et présenté sur mon blog ?

 

 

Vos réponses seront envoyées par mail à mon adresse aproposdelivres[at]gmail.com.
N'oublier pas d'indiquer votre pseudo et l’adresse de votre blog.

Le gagnant sera tiré au sort parmi les bonnes réponses.

Le concours s’achèvera le 20 mars minuit (jour du printemps !)

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Attention : Pendant la durée du concours je mets les commentaires en mode modération

14 mars 2012

Jeu de pistes – Marcel Theroux

jeu_de_piste Plon – novembre 2011 – 238 pages

traduit de l'anglais par Stéphane Roques

Titre original : The Confessions of Mycroft Holmes : A Paperchase, 2001

Quatrième de couverture : 
Damien March a 35 ans. Il s'ennuie. Des nuits à écrire des voix off pour la BBC alors qu'il se rêvait grand reporter, du temps perdu, de vagues amis et quelques histoires oubliables. Jusqu'à ce télégramme : "Patrick mort. Papa". Son oncle est mort, il avait presque oublié qu'il était vivant. Pourtant il a fait de lui son unique héritier. Damien plaque tout et s'en va vivre dans la maison de Cape Cod de son oncle, ancien écrivain à succès dont l'originalité et la fantaisie peuplent ses souvenirs d'enfance. C'est un véritable cabinet de curiosités, où il déniche un manuscrit inachevé : Les Confessions de Mycroft Holmes, pastiche savoureux dont le héros est le frère méconnu de Sherlock Holmes. Et qui recèle des indices, menant eux-mêmes, de fausses pistes en détours, à un secret de famille insoupçonné. Jeu de pistes littéraire savamment mené, ce nouveau roman prouve l'étendue des talents de Marcel Theroux, son humour et son goût immodéré et exquis pour l'intrigue.

Auteur : Marcel Theroux est né en Afrique du Sud en 1968, il a grandi aux États-Unis et vit aujourd'hui en Angleterre. Il a déjà publié plusieurs romans des deux côtés de l'Atlantique, dont Au nord du monde (2010), sélectionné dans la shortlist du National Book Award 2010 et qui a remporté le Prix de l'Inaperçu 2011. Jeu de pistes, distingué par le Prix Somerset Maugham en Angleterre, est son deuxième roman traduit en France.

Mon avis : (lu en mars 2012)
J'ai découvert cet auteur avec ce livre et j'ai trouvé ce livre très agréable à lire et l'histoire très prenante.
Damien March, la trentaine, a une vie plutôt calme, il fait un travail dans l'ombre à la BBC, il n'a pas de femme. Un jour, il apprend la mort de son oncle Patrick et qu'il a hérité de sa maison qui se situe sur l'île de Ionia au large de Cape Cod. Il décide alors de quitter Londres et son travail et de s'installer pour quelques mois dans cette maison. La maison est elle-même un personnage à part entière du roman... En effet l'oncle Patrick était un écrivain ayant du succès pendant quelques temps, mais il était surtout un collectionneur de collections. Or une clause du testament stipule que rien ne devra être modifié dans la maison. La maison est le résultat d'une accumulation de bric à brac en tous genres, des souvenirs d'enfance revienne à sa mémoire et au milieu de ce fouillis, Damien va découvrir un manuscrit inachevé de son oncle : une histoire qui met en scène Mycroft Holmes, le frère aîné de Sherlock. Comme dans un jeu de pistes le lecteur est entraîné à découvrir la maison, son contenu, la personnalité de Patrick et enfin comme trésor final un secret de famille !
J'ai beaucoup aimé l'ambiance de ce livre, vivre un jour dans une petite maison dans une île et au bord de la mer a toujours été mon rêve et cette lecture m'a permis de vivre par procuration ce rêve...
Je compte poursuivre la découverte de Marcel Theroux avec son livre « Au nord du monde », présent également à la bibliothèque.

 

Extrait : (début du livre)
La nouvelle de la mort de mon oncle Patrick m'a sidéré, pas parce qu'elle était inattendue, mais parce que je le croyait mort depuis une éternité.
Patrick mort. Papa, c'est tout ce que disait le télégramme. Ma première réaction a été : Patrick qui ? Et puis je me suis rappelé.
Si j'avais pensé à lui ne fût-ce qu'une fois au long de toutes ces années, je suis sûr que je me serais rendu compte qu'il était encore en vie, même dans un monde qui n'avait plus rien à voir avec le mien. Simplement, j'avais fait de mon mieux pour oublier totalement ma famille, et j'avais beau recevoir un cadeau de Noël chaque année de la part de tante Judith à Boston, j'y arrivais plutôt bien.
Bien sûr que je me rappelais Patrick – je l'avais simplement remisé dans un compartiment de mon esprit comme une chaussette dépareillée : présent mais incomplet. Après tout, on ne disparaît pas du monde comme un signal sur l'écran d'un radar. Une vie se termine par une mort. Le télégramme était concluant : il le complétait. Patrick mort.

Et puis une chose étrange s'est produite : la nouvelle de sa mort l'a ressuscité dans mon imagination : le Patrick qui était en moi, son empreinte imperceptible mais indélébile qui était moi. Des pans entiers de ma mémoire étaient stimulés pour la première fois depuis des années. C'était comme si j'avais découvert un double fond dans une valise ; ou que mon minuscule appartement de Clapham s'était agrandi d'un étage en une nuit. J'ai pensé à Patrick et à son incroyable vieille maison à Iona, et le plus étrange, c'est qu'il a commencé à me manquer – un homme que je n'avais pas vu depuis près de vingt ans.  

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Challenge Voisins, voisines
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Grande-Bretagne

Challenge God Save The Livre
 Challenge_anglais

Lu dans le cadre du Challenge Petit BAC 2012
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"Sport/Loisirs" 

50__tats
16/50 : 
Massachusetts (2)

 

13 mars 2012

500 anecdotes historiques : Pour enfin retenir l'Histoire – Daniel Ichbiah

Lu dans le cadre d'un partenariat Livraddict et Scrineo

500_anecdotes Scrineo – février 2012 – 450 pages

Quatrième de couverture : 
"Qui m'aime me suive... " "Voici le commencement de la fin."  "Honni soit qui mal y pense ". Une anecdote savoureuse est souvent liée à la plupart de ces célèbres phrases. L'auteur propose ici de remonter le cours de l'Histoire à travers ces citations entrées, pour la plupart, dans notre culture et dans le langage courant. Ces mots synonymes de drame, de gloire ou  de défaites ont marqué l'Histoire, exprimant ainsi toute  l'intensité d'un événement ou reflétant le caractère d'un personnage face à l'adversité ou à un choix difficile. A eux seuls, ils sont de véritables jalons de l'épopée humaine. 

L'ambition de ce livre est d'offrir une (re)découverte aisée de l'Histoire grâce aux anecdotes qui accompagnent une phrase  célèbre. Chaque citation constitue un point d'entrée vers un récit court mais fascinant, un instantané de l'Histoire riche d'enseignement et en réflexions : Une façon comme une autre de s'approprier les grands événements historiques et d'en retenir l'essentiel.

Auteur : Daniel Ichbiah est l'auteur de plusieurs best-sellers tels que Les 4 vies de Steve Jobs, La saga des jeux video, Bill Gates et la Saga de Microsoft et Enigma. Il est également rédacteur en chef du magazine Comment ça marche ?. Avec le concours de Nicolas Eybalin éditeur, agrégé d'histoire, ancien élève de l'Ecole normale supérieure de Saint-Cloud-Fontenay.

Mon avis : (feuilleté et lu en mars 2012)
Lorsque j'ai reçu le livre, je l'ai trouvé plutôt austère. L'Histoire de l'Antiquité à nos jours est divisée en dix chapitres. Chaque chapitre commence par un petit quiz type QCM avec 3 questions. Puis quelques pages pour résumer les principaux faits de la période. Puis les citations et les anecdotes par ordre chronologique et pour terminer le chapitre des jeux de devinettes pour aller plus loin.
A la fin du livre, après les dix chapitres, il y a un quiz final et un Index avec les œuvres littéraires et films (avec seulement18 œuvres répertoriées) et un Index des Personnages célèbres.

C'est un livre que l'on n'ai pas obligé de lire en continu, pour ma part j'ai commencé par lire les chapitres d'Histoire dont j'avais encore quelques souvenirs et j'ai commencé par la Renaissance. J'ai répondu correctement et facilement au petit quiz type QCM. Le résumé de la période est plutôt bien fait même s'il est très succinct. Les citations sont complétées par un commentaire ou une anecdote qui explore plus précisément les faits et les personnages célèbres de l'époque. Le côté austère du livre s'est confirmé et pour ma part, j'ai exploré le livre en lisant quelques pages par quelques pages, sinon cela devenait vraiment trop indigeste.
Dès l'avant propos, l'auteur nous précise bien que « Ce livre n'a pas la prétention de remplacer un livre d'Histoire ». En lisant ce livre, j'ai appris certaines choses mais dans quelques semaines est-ce que je me souviendrai encore de ce que j'ai appris ? Je pense que ce livre permet de se rafraîchir la mémoire ou de combler quelques manques de connaissance d'Histoire.

Merci à Livraddict et aux éditions Scrineo de m'avoir permis de découvrir ce livre.

  

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