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A propos de livres...
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12 avril 2011

Maria – Pierre Pelot

Lu durant le Read-A-Thon Avril 2011RAT_9_10_04_2011

maria Editions Héloïse d’Ormesson – janvier 2011 - 128 pages

Quatrième de couverture : 
Les Vosges, sous l’Occupation. Maria est institutrice. Un matin, les maquisards viennent la chercher devant sa classe. Jean, son mari, est collabo. Elle n’en savait rien. Pour avoir été la femme d’un traître, pour l’avoir aimé, Maria paiera. Marquée à vie par la cruauté de ceux que la France élève bientôt au rang de héros, elle ne révélera jamais le châtiment qui lui a été injustement infligé.
Soixante ans plus tard, un jeune homme arrive dans cette contrée, à la recherche d’une pensionnaire de la maison de retraite. Dans son périple l’accompagne la voix envoûtante d’une conteuse qui, sur les ondes de la radio locale, évoque l’histoire de ces terres où gèlent les eaux de la Moselle.
Avec Maria, Pierre Pelot revient à sa géographie intime, honorant, dans une langue percutante et sensible, une région rude et secrète.

Auteur : Né en 1945 à Saint-Maurice-sur-Moselle où il vit toujours, Pierre Pelot a signé plus d'une centaine de livres, du polar à la SF. Il est l'auteur notamment de L'Eté en pente douce, C'est ainsi que les hommes vivent (prix Erckmann-Chatrian), Méchamment dimanche (prix Marcel Pagnol), L'Ombre des voyageuses (prix Amerigo Vespucci) et La Montagne des boeufs sauvages.

 

Mon avis : (lu en avril 2011)
Après avoir vu la présentation de ce livre à la Grande Librairie, j'ai eu très envie de le découvrir.
« Méfiez-vous des apparences », c'est le sous-titre du livre, et il a son importance.
Tout commence de nos jours, sur une route, dans les Vosges, à la tombée de la nuit. Un jeune homme vient rendre visite à Maria, l'une des pensionnaires de la maison de retraite. Maria est également une conteuse, elle raconte chaque jour sur la radio associative locale l'Histoire des Vosges et des ses habitants depuis le Moyen-Age.
En parallèle, le lecteur découvre que Maria a été la victime d'un événement sous l'Occupation allemande en octobre 1944. Ces faits qui vont bouleverser sa vie à jamais.
Ce livre raconte l’histoire de Maria, une histoire émouvante, bouleversante, pleine d'humanité et qui va nous surprendre dans les toutes dernières pages par un rebondissement final inattendu.
Pierre Pelot a une très belle écriture et ses descriptions des Vosges sont pleine de poésie et d'amour pour sa terre et ses habitants.
Des longs passages racontant l'Histoire des Vosges entrecoupent l'histoire de Maria, j'avoue en avoir survolé certains passages car j'avais hâte de connaître la conclusion de cette courte histoire.
A découvrir !

Extrait : (début du livre)
Un peu de blanc dans beaucoup de pluie, la méchante neige s'était mise à tomber en même temps que la nuit, à la sortie de la ville illuminée.
Des nœuds de fatigue s'étaient serrés plus durs entre ses épaules, les ankyloses et les crampes dans ses cuisses et mollets. Il avait failli s'arrêter sur une aire de stationnement, puis dans un café en bord de rue du premier village traversé, après Remiremont, mais il avait résisté, se disant qu'il touchait au but, qu'il ne lui restait guère plus d'une vingtaine de kilomètres – une vingtaine de kilomètres, après plus de 700 -, et il avait pris la voie rapide au flanc de la vallée qui filait presque droit à l'écart des villages.
La neige pourrie s'était épaissie. Les flocons plaqués au pare-brise tenaient une seconde avant de fondre. Cette averse voltigeuse l'avait surpris. C'était peut-être un peu tôt dans la saison. Il y avait encore beaucoup de feuilles aux arbres, jaunes et flamboyantes, pareilles à des flammes durcies. La neige, en principe, tombait après la chute des feuilles, non ? Il l'avait toujours cru, en tout cas.
Mais en vérité il ne savait rien de l'hiver ici. Ni des températures de saison.

Il ne savait rien de la région. Ça ne lui était jamais vraiment venu à l'esprit qu'on pût y vivre. Son père qui en venait ne lui en avait jamais vraiment parlé. Ou alors si loin qu'il ne s'en souvenait plus, n'en gardait que des images brumeuses et vagues. Quelques clichés, bien sûr, à se mettre sous la dent, pas mieux. La ligne bleue des Vosges, les bûcherons vosgiens, la Bête des Vosges, l'affaire Grégory... Comme des sortes d'accrocs dans un paysage lisse de montagnes rondelettes couvertes de sapins.
Il les avait aperçues au loin, les montagnes, en cache dressé devant l'horizon, un peu avant que le ciel se change en encre boueuse et que la nuit mélangée à la fange céleste s'affale, écrabouille et noie tout cela dans la brume sale et la bouillasse de neige et de pluie.

 

Lu dans le cadre du Challenge Petit BAC
logo_challenge_Petit_BAC
"Prénom"

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9 avril 2011

Read-A-Thon du 9 avril

 RAT_9_10_04_2011
C'est le Jour J pour le Read A Thon, du 9 et 10 avril 2011

Je prends le départ pour le Mini Read A Thon de 12 heures de 10h à 22h ! 

Préparatifs : 
Hier soir, je me suis couchée tôt, après Petits Meurtres d'Agatha Christie sur France 2.

Depuis quelques jours, j'ai choisi pour l'occasion une PAL, mais rien n'empêche que je lise d'autres livres...

maria derniers_fragment_d_un_long_voyage taxi danb_
jamais_contente des__toiles_au_plafond le_roi_oscar_x

Maria – Pierre Pelot - 127 pages (lu)
Derniers fragments d’un long voyage – Christiane Singer - 136 pages (lu)
Taxi – Khaled Al Khamissi (Egypte) – 189 pages (lu)
Des étoiles au plafond – Johanna Thydell – 325 pages (lu)
Le Roi Oscar et autres racontars - Jorn Riel - 112 pages (lu)
Danbé – Aya Cissoko et Marie Desplechin – 183 pages
(lu)
Jamais contente – Marie Desplechin – 180 pages (lu)
Sang chaud, nerfs d'acier – Arto Paasilinna – 215 pages (74 pages)
 

 

@@@

10h : Le Top de Départ est donné, me voilà partie pour un Marathon de lecture de 12 heures, j'ai décidé de commencer par : Maria de Pierre Pelot.

12h30 : Les deux premières heures se sont bien passées, le premier livre a été lu en 1 heure, le second livre (Taxi – Khaled Al Khamissi) est lu à moitié.
Je me suis accordée une pause pour déjeuner et je reprend ma lecture.

16h : C'est déjà la mi-temps !
J'ai terminé Taxi de Khaled Al Khamissi, Derniers fragments d’un long voyage de Christiane Singer et j'ai lu plus de la moitié de Des étoiles au plafond de Johanna Thydell. Le plaisir est toujours là et le temps passe plus vite que je l'imaginais...

18h30 : Une petite pause thé glacé. Puis j'ai lu la BD Le Roi Oscar et autres racontars - Jorn Riel  pour varier un peu les lectures et j'en suis à la moitié de Danbé – Aya Cissoko et Marie Desplechin.

20h30 : J'ai terminé Danbé – Aya Cissoko et Marie Desplechin. Pause dîner. Puis reprise de la lecture avec Jamais contente – Marie Desplechin pour la dernière ligne droite... Je rajouterai même un dernier livre pour terminer le Marathon !

22h : C'est fini ! 
J'ai terminé Danbé – Aya Cissoko et Marie Desplechin, puis j'ai lu Jamais contente – Marie Desplechin et pour finir j'ai commencé Sang chaud, nerfs d'acier – Arto Paasilinna

Après calcul, j'ai lu 7 livres et 74 pages du 8ème, soit un total de 1326 pages.
Un grand merci à tous et toutes pour les nombreux encouragements que je reçois depuis ce matin !
Je suis contente de m'arrêter pour aller me coucher sans trop tarder...
Et il faudra attendre quelques jours pour lire les billets de tous les livres lus aujourd'hui...

Bon courage à celles qui continuent encore 12h ou qui viennent de commencer le Read-A-Thon de nuit !

31 mars 2011

Prochains Challenges...

Ces derniers jours, je n'ai pas résisté à m'incrire à de nouveaux challenges...

RAT_9_10_04_2011
Pour commencer, je renouvelle l'expérience du Read A Thon, le 9 avril 2011 de 10h à 22h : comme en octobre dernier, je reste sur un Mini Read A Thon de 12 heures !

Venez vous inscrire !

semaine_marie_desplechin
Stephie du blog
Mille et une page
nous invite à Semaine Marie Desplechin  du 18 au 24 avril 2011

 swap___2__l
Swap à 2 Pal organisé par Lili Galipette
J'ai reçu le questionnaire de ma swappée Mrs Pepys
et je suis dans la préparation de mon colis...
La révélation des colis est fixée au 30 avril 2011 !

Destination_Cambodge
Challenge Destination Cambodge : 2 juillet 2011

proposé par evertkhorus
Le challenge consiste à découvrir un pays à travers sa littérature et/ou sa culture. Pour cela, il s'agit de lire un livre se passant au Cambodge ou écrit par un Cambodgien et d'en faire la critique le 2 juillet 2011. Vous pouvez aussi ce jour-là nous présenter des recettes, de la musique, des photos, des carnets de voyage... En attendant, le livre choisi reste secret !

Nick_Hornby_s_challenge
Nick Hornby's Challenge
proposé par Sofynet
L'objectif : lire un certain nombre d'ouvrages, et voir au moins une adaptation de roman de l'auteur, avant le 31 mars 2012.

27 octobre 2010

Un secret - Philippe Grimbert

Lu durant le Read-A-Thon RAT_logo

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Grasset – mai 2004 – 192 pages

LGF – avril 2007 – 184 pages

LGF – septembre 2007 – 184 pages

Prix Goncourt des Lycéens 2004

Prix des Lectrices de Elle 2005

Quatrième de couverture :
Souvent les enfants s'inventent une famille, une autre origine, d'autres parents
Le narrateur de ce livre, lui, s'est inventé un frère. Un frère aîné, plus beau, plus fort, qu'il évoque devant les copains de vacances, les étrangers, ceux qui ne vérifieront pas... Et puis un jour, il découvre la vérité, impressionnante, terrifiante presque. Et c'est alors toute une histoire familiale, lourde, complexe, qu'il lui incombe de reconstituer. Une histoire tragique qui le ramène aux temps de l'Holocauste, et des millions de disparus sur qui s'est abattue une chape de silence
Psychanalyste, Philippe Grimbert est venu au roman avec La Petite Robe de Paul. Avec ce nouveau livre, couronné en 2004 par le prix Goncourt des lycéens et en 2005 par le Grand Prix littéraire des lectrices de Elle, il démontre avec autant de rigueur que d'émotion combien les puissances du roman peuvent aller loin dans l'exploration des secrets à l'œuvre dans nos vies.

Auteur : Philippe Grimbert est psychanalyste. Il a précédemment publié trois essais : Psychanalyse de la chanson, Pas de fumée sans Freud et Chantons sous la psy, et son premier roman, La Petite robe de Paul (2001).

Mon avis : (lu en octobre 2010)
Ce livre est un roman autobiographique.
Le narrateur vit une vie simple et tranquille, fils unique élevé par des parents Maxime et Tania qui s'adorent. Ils sont l'un et l'autre deux grands sportifs, elle, championne de plongeon de haut vol et lui gymnaste et lutteur. Le narrateur est un enfant chétif et souvent malade.
Ce dernier a toujours ressenti la présence d'un frère, il croyait même l'avoir inventé. Un jour, en présence de sa mère, il découvre au grenier un vieux chien en peluche : d'où vient-il ? À qui a-t-il appartenu ? Il sent le malaise de sa mère. Lorsqu'il sera adolescent, grâce aux confidences que lui fait petit à petit Louise, une vieille amie de la famille, il apprendra peu à peu l'histoire bouleversante et tragique de ses parents. Le lecteur suit la démarche du narrateur, comment de l'enfance à l'âge adulte il met en place les différentes pièces d'un puzzle pour découvrir un terrible secret de famille. Il comprend que le silence de ses parents étaient, pour eux, un moyen de continuer à vivre.
Un Secret est un roman magnifique sur la culpabilité, sur le mensonge.

film_unsecret

Le Film : le livre a été adapté en 2007 dans un film de Claude Miller avec Cécile de France, Patrick Bruel, Julie Depardieur, Ludivine Sagnier. Un très beau film qui est resté très fidèle au texte.

Extrait : (début du livre)
Fils unique, j'ai longtemps eu un frère. Il fallait me croire sur parole quand je servais cette fable à mes amis de passage. J'avais un frère. Plus beau, plus fort. Un frère aîné, glorieux, invisible.
J'étais toujours envieux, en visite chez un camarade, quand s'ouvrait la porte sur un autre qui lui ressemblait quelque peu. Des cheveux en bataille, un sourire en coin qu'on me présentait en deux mots : « Mon frère. » Une énigme, cet intrus avec lequel il fallait tout partager, y compris l'amour. Un vrai frère. Un semblable dans le visage duquel on se découvrait pour trait commun une mèche rebelle ou une dent de loup, un compagnon de chambrée dont on savait le plus intime, les humeurs, les goûts, les faiblesses, les odeurs. Une étrangeté pour moi qui régnais seul sur l'empire des quatre pièces de l'appartement familial.

Unique objet d'amour, tendre souci de mes parents, je dormais pourtant mal, agité par de mauvais rêves. Je pleurais sitôt ma lampe éteinte, j'ignorais à qui s'adressaient ces larmes qui traversaient mon oreiller et se perdaient dans la nuit. Honteux sans en connaître la cause, souvent coupable sans raison, je retardais le moment de sombrer dans le sommeil. Ma vie d'enfant me fournissait chaque jour des tristesses et des craintes que j'entretenais dans ma solitude. Ces larmes, il me fallait quelqu'un avec qui les partager.

Challenge Prix Goncourt des Lycéens
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2004

Challenge Goncourt des Lycéens
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chez Enna

26 octobre 2010

Le fille du docteur Baudoin – Marie-Aude Murail

Lu durant le Read-A-Thon RAT_logo

la_fille_du_docteur_Baudoin L'École des Loisirs – octobre 2006 – 260 pages

Quatrième de couverture :
Ils sont deux à se partager la clientèle du cabinet. Jean Baudoin, le fondateur, la cinquantaine à la fois fringante et fatiguée. Il ne garde jamais les gens plus de dix minutes, distribue les médocs comme les regards méprisants. Les malades l'énervent de plus en plus. Et Vianney Chasseloup, un débutant, avec des yeux d'âne, un prénom de saint, une triste figure de chevalier, les cheveux en pagaille et le veston froissé. C'est lui qui soigne tous ceux dont Baudoin ne veut plus : les vieux, les gâteux, les paumés, les cas désespérés. Mais voilà qu'un jour, parmi les patients du docteur Chasseloup, se glisse une toute jeune fille aux yeux bleus, presque violets. Violaine. Aussi jolie que son prénom peut le laisser espérer. Elle a tout pour être heureuse. C'est la fille du docteur Baudoin. Alors, qu'est-ce qu'elle fait là ?

Auteur : Marie-Aude Murail est née au Havre en 1954. Elle vit avec son mari et a trois enfants, deux garçons et une fille. Elle a commencé à écrire pour la jeunesse en 1986. Au début, ses romans étaient surtout destinés à des femmes, puis elle s'est mise à écrire pour les jeunes de 7 à 16 ans. Dans ses romans, on peut retrouver énormément de dialogues entre les personnages. Son but est de séduire ses lecteurs grâce à de l'émotion et de l'amour. Le plus souvent, dans ses livres, les histoires se passent dans des milieux urbains et les héros sont des hommes, souvent des ados, motivés par des femmes. Elle a écrit Oh boy (2000), Simple (2004), Maïté coiffure (2004), Miss Charity (2008), Papa et Maman sont dans un bateau (2009).

Mon avis : (lu en octobre 2010)
C’est l’histoire  de Violaine Baudoin, à 17 ans, elle vit dans une famille aisée et sans problèmes. Son père est médecin, sa mère dirige un laboratoire d'analyses médicales. Son frère Paul-Louis, 15 ans, est l'adolescent typique qui aime les vêtements de luxe et MSN. Sa petite sœur, Cerise, 8 ans, elle élève des cochons virtuels, des vaches ou des dragons sur Internet...
La vie du cabinet médical est présente en toile de fond dans cette histoire. On découvre les différents patients et l’on suit leur état de santé au fil de leurs visites chez le médecin.
Il existe une petite rivalité entre les deux collègues, l'un et l’autre n’ayant pas les mêmes méthodes de travail. D’un côté le docteur Jean Baudoin, surmené et un peu blasé par son métier et qui enchaîne rapidement ses consultations, prescrivant facilement de nombreux médicaments et des analyses inutiles. De l’autre le jeune associé le docteur Vianney Chasseloup beaucoup plus consciencieux et plus à l’écoute des ses malades, il prend du temps pour les recevoir.
Violaine vie une adolescence heureuse et insouciante jusqu’au jour où elle découvre qu'elle est enceinte  d'un garçon qu'elle n'aime pas. Ne voulant rien dire à ses parents, elle confie son secret à sa meilleure amie, Adelaïde. Toutes deux vont faire des démarches au planning familial. Et c’est là, que Violaine  rencontrera le docteur Chasseloup, qui est l'associé de son père...

Un sujet important et grave traité avec beaucoup de justesse.

Extrait : (début du livre)
Le docteur Baudoin connaissait chaque soir de la semaine un moment de bonheur, par ailleurs assez bref, quand il prenait l'ascenseur. Tandis que la petite cage vitrée s'envolait vers son luxueux appartement, il lâchait un gros soupir en même temps que sa mallette en cuir. Voilà, encore une journée de boulot terminée.

Déjà lu du même auteur :

Simple Simple  papa_et_maman_sont_dans_un_bateau Papa et Maman sont dans un bateau

MissCharityGRAND Miss Charity

Ce soir-là, il rentrait de bonne heure. Il allait pouvoir dîner en famille avec sa femme, Stéphanie, et avec ses trois enfants, chair de sa chair, prunelle de ses yeux, Violaine, dix-sept ans, Paul-Louis, quinze ans, et Cerise, huit ans. Cinquième étage, tout le monde descend.

- Ah, tiens, papa ! Sixte m'invite à sa soirée de rallye le mois prochain.
Paul-Louis agita devant lui son téléphone portable pour faire comprendre qu'il était en ligne.
- Mais il me faut un costume.
Le docteur Baudoin regarda son fils sans rien trouver à lui répondre, pas même le classique : « Ca fait plaisir d'être accueilli. » Il entra au salon, où les flics de Miami canardaient le canapé en laissant hurler leur sirène.
- Tu es sourde ? cria le docteur Baudoin à sa fille aînée.
Violaine, un coussin serré sur la poitrine en guise de gilet pare-balles, fit : « Hein ? », et se contenta de zapper sans baisser le son.
- C'est OK pour le costume ? reprit Paul-Louis dans le dos de son père.
- Votre mère est là ? demanda le docteur Baudoin.
Puis, sans espérer de réponse, il partit en quête de Stéphane et se heurta dans le couloir à sa petite dernière.
- Oh, papa ! S'exclama Cerise. Je sais que c'est pas vrai et qu'il y a d'autres raisons de pleurer dans la vie, mais j'avais réussi à gagner deux cochons, et ils allaient faire un bébé en plus ! Mais il y a quelqu'un qui est entré chez moi et il a lâché un loup qui a mangé ma cochonne. Et mon pauvre cochon, il n'a plus de joie de vivre, maintenant.
Elle était au bord des larmes.
- Mais de quoi tu me parles ? S'écria son père, ahuri.
- C'est à Kochonland, précisa la petite en reniflant. Sur Internet.
- Papa, gémit Paul-Louis, qu'est-ce que je réponds à Sixte ?
Le docteur Baudoin leva les yeux au plafond. Dire qu'il avait idolâtré ce gamin quand il avait trois ans et qu'on l'appelait Pilou !
 

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25 octobre 2010

Blue cerise – Octobre : saison 1

Lu durant le Read-A-Thon RAT_logo

Ils sont quatre : Zik, Satya, Violette et Amos. Quatre ados inséparables, aussi différents qu’unis.
Unis dans leur vie d’ado, mais aussi par un secret qui pèse lourd. À chaque épisode sa voix.
 

Amos : Cibles mouvantes - Sigrid Baffert

blue_cerise1_amos Édition Milan – mai 2009 – 59 pages

Quatrième de couverture :
Octobre; Les vacances. Pour Amos, le temps des questions. Qui est ce débile qui le harcèle au téléphone ? Comment s'y prendre avec Lucas, le nouveau du tir à l'arc ? Et puis, qu'est-ce qu'il irait bien faire au Québec ? Surtout sans les cerises.

Auteur : Née en 1972 à Lyon, Sigrid Baffert a poursuivi des études de cinéma et de théâtre. Alors qu’elle est encore étudiante, elle écrit déjà des histoires pour enfants et des chansons, dont Ballade pour une gardienne de prison interprétée par Serge Reggiani. Aujourd’hui, elle se consacre entièrement à l’écriture et à la création.

Satya : L'attentat - Jean-Michel Payet

blue_cerise1_satya Édition Milan – mai 2009 – 63 pages

Quatrième de couverture :
Octobre. Les vacances. Pour Satya, un vrai jeu de piste. Qui est cette fille qui le mène de rendez-vous fantômes en happenings bizarres ? Un soir au musée, une nuit sur un toit et un attentat d'un genre un peu particulier. Une drôle de fille, vraiment, mais tellement fascinante...

Auteur : Jean-Michel Payet est avant tout connu comme illustrateur jeunesse et de bandes-dessinées. Questions pour un crapaud est son premier roman pour la jeunesse. Il est aussi l’auteur de la bande-dessinée Les énigmes de Zack et Zelda dans le magazine « Toutalire ». Il est né à Paris le 1er mai 1955. Père de trois enfants, il habite à Combs-la-ville (77).

Zik : l'Ange des toits - Maryvonne Rippert

blue_cerise1_zik Édition Milan – mai 2009 – 55 pages

Quatrième de couverture :
Octobre. Les vacances. Pour Zik, ça commence sur le toit de son immeuble pour finir dans une cave, dans un hallucinant concert de rock. Entre nulle part et demain. Et avec des musiciens d'avant-hier. Spécial.

Auteur : Après de nombreuses années passées à Paris où elle travaille à la documentation d’un grand hebdomadaire d’information, Maryvonne Rippert s’installe près de Lyon et se consacre à l’écriture de textes pour la jeunesse et de romans policiers. La différence, l’apprentissage de la liberté, la séparation, tels sont les thèmes qui lui sont chers.

Violette : L'amour basta ! - Cécile Roumiguière

blue_cerise1_violette Édition Milan – mai 2009 – 57 pages

Quatrième de couverture :
Octobre. Les vacances. Pour Violette, c'est l'exil : dix jours chez le tio Ernesto, au fin fond des Corbières, loin de tout signe de civilisation. Une planète où même les portables ne passent pas...

Auteur : Originaire de l’Aveyron, Cécile Roumiguière vit et travaille à Paris. Après des études de lettres modernes orientées théâtre et cinéma, elle plonge dans l’univers du spectacle où elle mène une carrière riche et éclectique. Aujourd’hui, elle se consacre également à l’écriture de romans et d’albums pour la jeunesse.

Mon avis : (lu en octobre 2010)
J'ai dévoré ces 4 petits livres en un peu plus d'une heure. L'originalité de cette série c'est de raconter une même histoire avec 4 points de vues différents, celui de chacun des 4 personnages et amis qui constituent les Blue cerises. Autre originalité, les 4 auteurs différents pour chacun des livres de la série. Pour chaque saison, ces 4 livres peuvent être lus dans un ordre quelconque.

Un mystérieux inconnu harcèle la famille d’Amos au téléphone. Amos avec sa sœur Chani tentent de mener l’enquête. Lucas un de ses camarades de son club de tir à l'arc a avec lui un comportement troublant. Amos vient  d’apprendre  leur prochain déménagement au Québec. C’est difficile pour Amos de l’annoncer à ses copains.

Dans la librairie de ses deux grands-mères Satya croise une belle inconnue, Indiana qui ne le laisse pas indifférent. A l’occasion de plusieurs rendez-vous, elle le promène dans un univers d’absurde et de poésie. Qui est cette fille ? Que veut-elle vraiment ? Satya va découvrir le triste secret d’Indiana.Les 4 personnages sont attachants, ils sont très différents mais ils sont unis par une immense amitié. Dès que possible, je me procurerai la saison 2 et la saison 3. Une belle découverte !

Violette va passer les vacances de Toussaint chez le tió Ernesto dans les Corbière. Loin des blue Cerises, Violette va faire la rencontre d’apprentis travailleurs humanitaires qui s'entraînent. Violette va-t-elle savoir se protéger ?

Zik fait une curieuse rencontre. Elle va suivre sur les toits de Paris un bel inconnu dans un monde de la nuit et de la musique. En cette première nuit de novembre,  elle assistera à un concert très particulier !

Pour en savoir plus, allez voir le site des Blue cerises, vous y trouverez les liens des blogs de chacun des Blues cerises.

17 octobre 2010

Les fautes de Lammé Bouret - Jean Failler

Lu durant le Read-A-Thon RAT_logo

les_fautes_de_Lamm__Bouret De Palemon – novembre 2004 – 114 pages

Quatrième de couverture :
Mary Lester est dépêchée à Pont-Aven où le corps inanimé d'un octogénaire vient d'être retrouvé à son domicile par sa femme de ménage, Eglantine Duverger. Apparemment, le vieillard a été roué de coups et a succombé à ses blessures. La police locale penche immédiatement pour un crime crapuleux commis par un rôdeur. Mais, avant de mourir, le vieil homme a pu livrer le nom de son assassin à Eglantine Duverger. Mary se met, avec scepticisme, à la recherche de ce coupable désigné qui porte le même nom qu'un héros de roman. Parallèlement, elle se penche sur la personnalité de la victime et s'aperçoit que ce modeste ouvrier d'imprimerie en retraite avait une double vie et qu'en dépit d'une retraite fort modeste, il disposait d'une cagnotte bien remplie. Quel était donc le secret de monsieur Aurélien Fabre ? En le mettant à jour, Mary va faire une autre découverte, bien plus surprenante encore…

Auteur : Jean Failler est un auteur Breton né le 26 février 1940 à Quimper. Il est en particulier le créateur du personnage de Mary Lester auquel il a consacré à ce jour 35 romans. Il habite actuellement à l'Île-Tudy (Finistère).

Mon avis : (lu en octobre 2010)
C'est l'enquête numéro 24 de Mary Lester et c'est la plus courte. Cette enquête touche le milieu des écrivains. Cela commence par le meurtre d'un vieil homme, Aurélien Fabre, retraité d’une imprimerie. C'est un érudit, et personne ne lui connaissait d'ennemi. Avant de mourir, la victime a prononcé ces quelques mots : « C’est la faute de l’Abbé Mouret ». Le meurtre a lieu du côté de Pont-Aven, dans le Finistère Sud, et Mary Lester va mener son enquête avec son fidèle lieutenant Fortin. Ce n'est pas la meilleure enquête de la série mais ce livre se lit facilement et l'on découvre une intrigue autour des livres et des écrivains plutôt bien construite.

Extrait : (le début du livre)
La dépouille mortelle du vieil homme était étendue, face contre terre, dans la pièce qui lui servait de bureau. C’était d’ailleurs, à proprement parler — si l’on peut user de ce qualificatif pour évoquer une pièce où règne une famille de chats à la nombreuse progéniture — plus un capharnaüm qu’un bureau.
Sans grand effort d’imagination, on aurait pu se croire dans l’arrière-boutique d’un bouquiniste collectionneur particulièrement bordélique.
Dans le clair-obscur de cet antre où le jour ne pénétrait que parcimonieusement par d’étroites fenêtres voilées de rideaux gris de crasse, son pauvre petit corps de vieillard gisait entre un lutrin porteur d’un gros livre somptueusement relié de cuir et une chaise bancale dont la paille s’en allait en lambeaux.
Aux murs, des rayonnages ployaient sous les livres, la table de bois blanc qui servait d’écritoire était, elle aussi, accablée de piles d’ouvrages qui envahissaient jusqu’au plancher dont on entrevoyait, entre d’autres entassements de même nature, les frises de sapin aux lames usées par les ans, où les nœuds saillaient, noirs et luisants comme des verrues de mauvais aloi.
Derrière ce rempart de papier, le vieil homme s’était ménagé une sorte de meurtrière, juste une place où insérer sa carrure étriquée et poser ses coudes étroits afin de pouvoir écrire.
Un porte-plume à manche de bois garni d’une plume sergent-major, tel que la République en fournissait aux écoliers de la communale avant la guerre de quatorze-dix-huit, était posé sur la table.
— Il devait être en train d’écrire quand on l’a agressé, dit le lieutenant Fortin dont la grande carcasse encombrait cette pièce saturée de meubles hors d’âge et de liasses de papiers jaunis.
Point de trace de lettre, pourtant, sur le vieux calendrier des Postes qui servait de sous-main.
— Je ne crois pas, dit Mary Lester. Si on l’avait agressé à cet endroit, ces piles de bouquins se seraient écroulées.
Elle toucha du doigt l’entassement de grimoires qui branla dangereusement.
— L’agresseur aurait pu les remettre en place, objecta Fortin.
Mary secoua la tête négativement :
— Non. Regarde, la poussière y est encore. Et puis, ajouta-t-elle, où est l’encrier ?
— L’encrier, répéta Fortin les sourcils froncés, quel encrier ?
— Cette petite bouteille où l’on met l’encre, dit Mary.

17 octobre 2010

Les bruines de Lanester - Jean Failler

Lu durant le Read-A-Thon RAT_logo

les_bruines_de_Lanester De Palemon – avril 2003 – 175 pages

Quatrième de couverture : La découverte d'un clochard noyé dans le Scorff, entre Lanester et Lorient, quoi de plus banal ? La disparition d'un directeur de société, ça arrive tous les jours ! Des loubards qui volent une voiture, cambriolent une maison…Routine que tout cela pour l'inspecteur Amadéo. La vie s 'écoule, simple et tranquille, au commissariat de Lorient. Ou plutôt s'écoulerait, si une jeune femme, inspecteur stagiaire, ne s'avisait de vouloir contre toute logique relier ces faits pour en tirer des conclusions pour le moins surprenantes. Mary Lester parviendra-t-elle, dans cet univers d'hommes, à mener son enquête jusqu'au bout ? Vous le saurez en marchant sur ces traces, dans " Les bruines de Lanester ".

Auteur : Jean Failler est un auteur Breton né le 26 février 1940 à Quimper. Il est en particulier le créateur du personnage de Mary Lester auquel il a consacré à ce jour 32 romans. Il habite actuellement à l'Île-Tudy (Finistère).

Mon avis : (lu en octobre 2010)
C'est la première aventure de Mary Lester, une héroïne de roman policier créé par Jean Failler, l'originalité de cette série est que chacune des enquêtes se déroulent dans différentes villes ou régions de Bretagne. Moi qui aime tellement cette région, j'ai pratiquement toute la série dans ma bibliothèque.
Lors de la première enquête, Mary Lester est inspecteur stagiaire à Lorient. L'enquête se situe à Lanester, une ville voisine de Lorient. Mary est une femme dans un milieu d'hommes et ce n’est pas toujours facile. Son supérieur, Marc Amédéo est un homme désagréable et vaniteux. Il lui donne les petits dossiers à traiter : cela commence par la noyade de clochard, puis elle doit enquêter sur la disparition d'un cadre de super marché parti chercher du bois avec une camionnette...
L'intrigue est bien construite et alors qu'aux deux tiers du livre on pense avoir deviné qui est le coupable, un nouveau rebondissement va survenir...
Un livre qui se lit facilement, on passe un bon moment avec Mary Lester, personnage attachant et perspicace.

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En 1998 est tourné le téléfilm Marée Blanche, dont l'histoire est adaptée du livre de Jean Failler (enquête n°4 de Mary Lester) avec quelques ajouts des scénaristes. Ce policier, réalisé par Christiane Leherissey d'une durée de 90 minutes, met en scène Mary Lester sous les traits de Sophie de La Rochefoucauld.
Un courte série de six épisodes sera faite en 1999, avec le personnage de Mary Lester mais les intrigues ne sont pas celles des livres de Jean Failler.

Extrait : (début du livre)
Le corps de Maurice Toussaint, dit Momo, ou Toutousse, selon le degré d'intimité dans lequel on s'était trouvé avec le défunt, fut découvert à basse mer par Aimable Maugracieux, ci-devant maître canonnier, présentement en retraite.Il reposait sur la vase noire du Scorff, les bras en croix au milieu du parc à bois de la Compagnie des Indes, et devait à la bretelle de sa besace de n'avoir pas été emporté au large par le jusant. En effet, celle-ci s'était prise dans un des pieux vermoulus qui servaient autrefois à retenir les troncs dont on faisait les navires, et qui trempaient là de longs mois, immergés au gré des marées. Cette pratique avait pour effet d'habituer ces terriens à ce qui serait désormais leur élément, la mer, lorsque les charpentiers de l'Arsenal tout proche les auraient bien sûr débités en quilles, membrures, jambettes, bordés et autres mille pièces de bois qui, une fois assemblées devenaient par le génie de l'homme, un vaisseau de guerre.
À ces pieux destinés à retenir d'autres troncs que des troncs humains, Toutousse s'était sans vergogne amarré pour son dernier voyage.
Aimable Maugracieux surpris, s'arrêta, demeura un temps immobile comme s'il doutait de sa raison, puis jura devant sa macabre découverte :
- Nom de Dieu !
Et s'en approcha prudemment, comme s'il craignait une quelconque entourloupette de la part du défunt. Toutousse, de son vivant, n'avait jamais fait de mal à personne. C'était un doux clochard aux ambitions limitées à deux objectifs bien précis : trouver à boire quand il se réveillait, et dormir quand il avait bu.
Cette fois il avait bu plus que de raison, et d'un liquide dont son organisme n'avait pas plus l'habitude en usage externe qu'en usage interne : de l'eau ! Et de l'eau salée de surcroît ! Un liquide enfin qui ne lui filerait pas la gueule de bois puisque la gueule de bois n'est-ce pas, on ne la ressent vraiment qu'au réveil et que là, Toutousse paraissait parti pour un sommeil qui promettait d'être éternel.
Inoffensif de son vivant, la mort ne l'avait pas rendu redoutable. Néanmoins... On ne sait jamais. La face camuse d'Aimable Maugracieux se renfrogna sous le coup de la contrariété. Il allait falloir qu'il prévienne les flics et il n'était pas loin de prévoir des irritations de ce côté-là. Questions, témoignage, bref, perte de temps. Rien de bon, vraiment rien de bon ! ...

15 octobre 2010

La vie de ma mère ! - Thierry Jonquet

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Gallimard – novembre 1994 – 142 pages

Folio – novembre 2001 – 147 pages

Quatrième de couverture :
Ce n'est pas l'histoire de sa mère car de mère, il en a si peu. Elle n'est jamais là, elle travaille comme standardiste de nuit à Lariboisière. Elle fait de son mieux. Alors il vit sa vie tant bien que mal et la raconte dans son langage à lui, le môme des cités. Il n'est pas fort en rédaction, mais lui aussi fait de son mieux...

Auteur : Né à Paris en 1954, auteur de polars, Thierry Jonquet fait figure de référence dans ce genre littéraire et bien au-delà. Engagé politiquement dès son adolescence, il entre à Lutte ouvrière en 1970 sous le pseudonyme de Daumier (caricaturiste du XIXe siècle), puis à la Ligue communiste révolutionnaire l'année de son bac. Après des études de philosophie rapidement avortées et plusieurs petits boulots insolites, un accident de voiture bouleverse sa vie : il devient ergothérapeute et travaille successivement dans un service de gériatrie puis un service de rééducation pour bébés atteints de maladies congénitales, et enfin dans un hôpital psychiatrique où il exerce les fonctions d'instituteur. Inspiré par l'univers de Jean-Patrick Manchette, son premier roman, 'Le Bal des débris', est publié en 1984 bien qu'il ait été écrit quelques années plus tôt. 'Mémoire en cage' paraît en 1982, suivent 'Mygale' (1984), 'La Bête et la belle', 'Les Orpailleurs' (1993), qui confirment le talent de Thierry Jonquet pour le roman au réalisme dur, hanté par la violence et les questions de société. Ainsi, 'Ils sont votre épouvante et vous êtes leur crainte', paru en 2006 évoque sans tabous la violence et l'antisémitisme qui sévissent dans certaines banlieues. Thierry Jonquet a également scénarisé plusieurs bandes dessinées parmi lesquelles 'Du papier faisons table rase', dessiné par Jean-Christophe Chauzy. Plébiscité par la critique, l'une des plus élogieuses est signée Tonino Benacquista qui écrit de lui : 'Jonquet sculpte la fiction, c'est le matériau qu'il façonne pour lui donner une âme, le même que celui d'Highsmith ou de Simenon, il est difficile d'en citer beaucoup d'autres.' Alors qu'il venait de publier 'Ad Vitam aeternam', Thierry Jonquet, décède en août 2009, après avoir lutté deux semaines contre la maladie.

Mon avis : (lu en octobre 2010)

Ce livre raconte l'histoire assez banale de Kevin, jeune adolescent. Son père a quitté la famille lorsqu'il était tout petit, il vit seul avec sa mère qui travaille de nuit au standard de l'hôpital Lariboisière. Sa grande sœur travaille dans la coiffure et vit avec un portugais. Son grand frère travaille dans un garage en province. Il est au collège en 6ème SES (section d'éducation spécialisé) et il tombe amoureux de Clarisse une élève du collège, il va être encouragé à travailler un peu plus à l'école. Mais il va également rencontrer une bande de petits délinquants...

L'originalité de ce livre, c'est la façon dont l'histoire est racontée, car c'est Kévin lui-même qui raconte sa vie, avec son regard, mais aussi son langage de jeune des cités. Pour ce livre, Thierry Jonquet a fait un gros travail sur la langue des banlieues. Au début, j'ai eu un peu de mal à comprendre ce langage mais en lisant à haute voix certaines phrases, je m'y suis habituée. Et j'ai pris du plaisir à lire ce livre.

Extrait : (début du livre)
Il me l'avait bien dit, monsieur Bouvier, que si je continuais à faire l'andouille, je pourrais jamais aller au collège normal, comme les autres copains de la classe. Monsieur Bouvier, c'était le maître qu'on avait en CM2. Il était vachement sévère, monsieur Bouvier. Il me punissait sans arrêt, mais faut dire qu'on faisait le souk dans la classe, moi, Farid, Mohand et Kaou !
Monsieur Bouvier, il nous avait mis au fond, tous les quatre, à côté de l'aquarium, pour pas qu'on gêne les autres. On faisait les cons quand même, mais à force on avait plus envie, c'était toujours la même chose, alors on se tenait peinards. Pendant qu'ils faisaient les dictées ou les problèmes, on jouait avec nos Mega-drive ou on écoutait IAM sur nos walkmans.
Quand même, le jour où avec Farid, on a versé de la Javel Lacroix dans l'aquarium, là, monsieur Bouvier il a pas aimé. Les poissons, ils étaient tous crevés ! Le dirlo, il nous a fait style la morale, comme quoi on devrait avoir honte de tuer des pauvres bêtes, qu'on avait même pas le respect des animaux, et tout ! Il nous a bien pris la tête, làçui, avec ses poissons, mais à la cantine, on en mange bien, des trucs en carré panés, cap'tain Igloo comme à la télé, alors qu'est-ce qu'il y a, où qu'il est le respect avec ces poissons-là ?
Du coup, quand on lui a dit ça, à monsieur Bouvier, il s'est vachement véner, et il nous a collé une baffe, à moi, Kaou, Mohand et Farid. Il avait pas le droit de nous taper, c'est marqué dans le règlement de l'école. Même qu'après, Béchir, le grand frère à Farid, il a voulu pécho monsieur Bouvier, mais il l'a pas fait, il a juste niqué les pneus de sa Clio avec un cutter, dans le parking.

Déjà lu de Thierry Jonquet :

Ils_sont_votre__pouvante Ils sont votre épouvante et vous êtes leur crainte

les_orpailleurs_p Les orpailleurs  mon_vieux Mon vieux

du_pass__faisons_table_rase_p Du passé faisons table rase ad_vitam_aeternam_p Ad vitam aeternam

m_moire_en_cage Mémoire en cage  moloch_p Moloch  mygale_p Mygale

le_secret_du_rabin_p Le secret du rabbin  la_belle_et_la_bete_p La Belle et la Bête

le_bal_des_d_bris_2010 Le bal des débris

13 octobre 2010

Il a jamais tué personne, mon papa - Jean-Louis Fournier

Lu durant le Read-A-Thon RAT_logo

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Stock – janvier 1999 – 152 pages

Livre de Poche – décembre 1999 – 150 pages

Quatrième de couverture :
Il était docteur, le papa de Jean-Louis Fournier.
Un drôle de docteur qui s'habillait comme un clochard, faisant ses visites en pantoufles et bien souvent ne demandait pas d'argent. Ses patients lui offraient un verre. Il n'était pas méchant, seulement un peu fou quand il avait trop bu ; il disait alors qu'il allait tuer sa femme. Un jour il est mort : il avait quarante-trois ans. Longtemps après, son fils se souvient. A petites touches, en instantané, il trace le portrait de ce personnage étonnant, tragique et drôle à la fois.
Il a appris, en devenant grand, l'indulgence. Et qu'il ne faut pas trop en vouloir à ceux qui, plus fragiles, choisissent de " mauvais " moyes pour supporter l'insupportable. Il en résulte un livre drôle et poignant qui a bouleversé des dizaines de milliers de lecteurs.

Auteur : Jean-Louis Fournier est un écrivain, humoriste et réalisateur de télévision né à Arras le 19 décembre 1938. Il est le créateur, entre autres, de La Noiraude et d'Antivol, l'oiseau qui avait le vertige. Par ailleurs, il fut le complice de Pierre Desproges en réalisant les épisodes de La Minute nécessaire de Monsieur Cyclopède, ainsi que les captations de ses spectacles au Théâtre Grévin (1984) et au Théâtre Fontaine (1986). C'est également à lui que l'on doit l'intitulé de la dépêche AFP annonçant le décès de l'humoriste: "Pierre Desproges est mort d'un cancer. Etonnant non ?". Il adore Ionesco.
Jean-Louis Fournier est l'auteur de nombreux succès depuis 1992 (Grammaire française et impertinente), Il a jamais tué personne mon papa (1999), Les mots des riches, les mots des pauvres (2004), Mon dernier cheveu noir (2006). Autant de livres où il a pu s entraîner à exercer son humour noir et tendre. Où on va, papa est peut-être son livre le plus désespérément drôle.

Mon avis : (lu en octobre 2010)
C'est un beau livre, très court et poignant, qui parle de l'alcoolisme et de ses conséquences sur un ton léger, plein de poésie et de tendresse.
C'est à la manière d'un petit garçon, Jean-Louis Fournier nous parle de son père.
" Mon papa était docteur. Il soignait les gens, des gens pas riches, qui souvent ne le payaient pas, mais ils offraient un verre en échange, parce que mon papa, il aimait bien boire un coup, plusieurs coups même, et le soir, quand il rentrait, il était bien fatigué. Quelquefois, il disait qu'il allait tuer maman, et puis moi aussi, parce que j'étais l'aîné et pas son préféré. Il était pas méchant, seulement un peu fou quand il avait beaucoup bu. Il a jamais tué personne, mon papa, il se vantait. "
A travers de nombreuses anecdotes, Jean Louis Fournier rend un bel hommage à l'humanité de son père malgré tout.
"Un jour, il est rentré avec sa traction dans un troupeau. Il a abimé quelques moutons mais il a pas écrasé le berger, il s'est arrêté juste devant."
"Un jour, le patron d'un des cafés où papa avait ses habitudes, il a fait des gros travaux dans son bistrot. Il a acheté un nouveau comptoir. Tout le monde a dit que c'était le docteur Fournier qui avait subventionné les travaux. Je ne savait pas ce que ça voulait dire, "subventionner", j'ai regardé dans le dictionnaire, ça veut dire « aider financièrement ».  Pourquoi maman, elle a pas ouvert un bistrot?"

Déjà lu du même auteur :

ou_on_va_papa_p Où on va papa ? le_cv_de_Dieu Le CV de Dieu

l_arithm_tique_impertinente L'arithmétique appliquée et impertinente

la_grammaire_impertinente La grammaire française et impertinente

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