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les_bruines_de_Lanester De Palemon – avril 2003 – 175 pages

Quatrième de couverture : La découverte d'un clochard noyé dans le Scorff, entre Lanester et Lorient, quoi de plus banal ? La disparition d'un directeur de société, ça arrive tous les jours ! Des loubards qui volent une voiture, cambriolent une maison…Routine que tout cela pour l'inspecteur Amadéo. La vie s 'écoule, simple et tranquille, au commissariat de Lorient. Ou plutôt s'écoulerait, si une jeune femme, inspecteur stagiaire, ne s'avisait de vouloir contre toute logique relier ces faits pour en tirer des conclusions pour le moins surprenantes. Mary Lester parviendra-t-elle, dans cet univers d'hommes, à mener son enquête jusqu'au bout ? Vous le saurez en marchant sur ces traces, dans " Les bruines de Lanester ".

Auteur : Jean Failler est un auteur Breton né le 26 février 1940 à Quimper. Il est en particulier le créateur du personnage de Mary Lester auquel il a consacré à ce jour 32 romans. Il habite actuellement à l'Île-Tudy (Finistère).

Mon avis : (lu en octobre 2010)
C'est la première aventure de Mary Lester, une héroïne de roman policier créé par Jean Failler, l'originalité de cette série est que chacune des enquêtes se déroulent dans différentes villes ou régions de Bretagne. Moi qui aime tellement cette région, j'ai pratiquement toute la série dans ma bibliothèque.
Lors de la première enquête, Mary Lester est inspecteur stagiaire à Lorient. L'enquête se situe à Lanester, une ville voisine de Lorient. Mary est une femme dans un milieu d'hommes et ce n’est pas toujours facile. Son supérieur, Marc Amédéo est un homme désagréable et vaniteux. Il lui donne les petits dossiers à traiter : cela commence par la noyade de clochard, puis elle doit enquêter sur la disparition d'un cadre de super marché parti chercher du bois avec une camionnette...
L'intrigue est bien construite et alors qu'aux deux tiers du livre on pense avoir deviné qui est le coupable, un nouveau rebondissement va survenir...
Un livre qui se lit facilement, on passe un bon moment avec Mary Lester, personnage attachant et perspicace.

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En 1998 est tourné le téléfilm Marée Blanche, dont l'histoire est adaptée du livre de Jean Failler (enquête n°4 de Mary Lester) avec quelques ajouts des scénaristes. Ce policier, réalisé par Christiane Leherissey d'une durée de 90 minutes, met en scène Mary Lester sous les traits de Sophie de La Rochefoucauld.
Un courte série de six épisodes sera faite en 1999, avec le personnage de Mary Lester mais les intrigues ne sont pas celles des livres de Jean Failler.

Extrait : (début du livre)
Le corps de Maurice Toussaint, dit Momo, ou Toutousse, selon le degré d'intimité dans lequel on s'était trouvé avec le défunt, fut découvert à basse mer par Aimable Maugracieux, ci-devant maître canonnier, présentement en retraite.Il reposait sur la vase noire du Scorff, les bras en croix au milieu du parc à bois de la Compagnie des Indes, et devait à la bretelle de sa besace de n'avoir pas été emporté au large par le jusant. En effet, celle-ci s'était prise dans un des pieux vermoulus qui servaient autrefois à retenir les troncs dont on faisait les navires, et qui trempaient là de longs mois, immergés au gré des marées. Cette pratique avait pour effet d'habituer ces terriens à ce qui serait désormais leur élément, la mer, lorsque les charpentiers de l'Arsenal tout proche les auraient bien sûr débités en quilles, membrures, jambettes, bordés et autres mille pièces de bois qui, une fois assemblées devenaient par le génie de l'homme, un vaisseau de guerre.
À ces pieux destinés à retenir d'autres troncs que des troncs humains, Toutousse s'était sans vergogne amarré pour son dernier voyage.
Aimable Maugracieux surpris, s'arrêta, demeura un temps immobile comme s'il doutait de sa raison, puis jura devant sa macabre découverte :
- Nom de Dieu !
Et s'en approcha prudemment, comme s'il craignait une quelconque entourloupette de la part du défunt. Toutousse, de son vivant, n'avait jamais fait de mal à personne. C'était un doux clochard aux ambitions limitées à deux objectifs bien précis : trouver à boire quand il se réveillait, et dormir quand il avait bu.
Cette fois il avait bu plus que de raison, et d'un liquide dont son organisme n'avait pas plus l'habitude en usage externe qu'en usage interne : de l'eau ! Et de l'eau salée de surcroît ! Un liquide enfin qui ne lui filerait pas la gueule de bois puisque la gueule de bois n'est-ce pas, on ne la ressent vraiment qu'au réveil et que là, Toutousse paraissait parti pour un sommeil qui promettait d'être éternel.
Inoffensif de son vivant, la mort ne l'avait pas rendu redoutable. Néanmoins... On ne sait jamais. La face camuse d'Aimable Maugracieux se renfrogna sous le coup de la contrariété. Il allait falloir qu'il prévienne les flics et il n'était pas loin de prévoir des irritations de ce côté-là. Questions, témoignage, bref, perte de temps. Rien de bon, vraiment rien de bon ! ...