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A propos de livres...
1 mai 2009

Da Vinci code - Dan Brown

Da_vinci_code Jean-Claude Lattès – mars 2004 - 574 pages

traduit de l'anglais (États-Unis) par Daniel Roche

Quatrième de couverture
« Da Vinci Code est un livre envoûtant, idéal pour les passionnés d’histoire, les amateurs de conspirations, les mordus du mystère, pour tous ceux qui aiment les grands récits que l’on ne parvient pas à lâcher. J’ai adoré ce roman. » Harlan Coben

Un éminent spécialiste de symbologie de Harvard est convoqué au Louvre pour examiner une série de pictogrammes en rapport avec l'œuvre de Vinci. En déchiffrant le code, il met au jour l'un des plus grands mystères de notre temps... et devient un homme traqué.

Auteur : Né en 1964 aux États-Unis, après des études de lettres et d'art à l’Amherst College et à la Phillips Exeter Academy, Dan Brown s'installe à Hollywood en Californie pour écrire des chansons. Professeur à l'université Philips Exeter, il est le témoin, sur le campus, de l'arrestation par les services secrets américains d'un étudiant qui, pour s'amuser, évoque dans un mail l'assassinat du président Bill Clinton. Dan Brown est impressionné par l'extraordinaire capacité des agences de renseignements à surveiller et observer les individus. Il écrit alors son premier roman, paru sous le titre de 'Digital Fortress', une histoire au cœur de la National Security Agency. L'étude des codes secrets l'a toujours passionné. Pour preuve, le célèbre 'Da Vinci code', son quatrième roman, est un best-seller mondial. Il sort en 2005 'Anges et démons', une enquête également menée par le fameux professeur Robert Langdon, personnage désormais célèbre et récurrent. Dan Brown écrit également pour plusieurs revues dont Newsweek et The New Yorker. En 2006 sort en France 'Deception Point', un nouveau thriller haletant sur fond de technologie spatiale, avant que ne suive 'Forteresse Digitale' l'année suivante.

Mon avis : (lu en février 2005)

J’ai voulu lire ce livre centre de polémiques. Ce livre est un bon roman policier avec une intrigue mystique et ésotérique. L'intrigue est plutôt bien construite, c’est un mélange de faits historiques, légendaires, politiques, religieux, souvent imaginaires et cela tient le lecteur en haleine. L’auteur a vraiment beaucoup d’imagination !

Les lieux où se déroule cette histoire sont les suivants :

En France : Le Musée du Louvre (Paris),

Louvre_pyramide  Pyramide_invers_e__Louvre

l'église Saint-Sulpice (Paris),

saint_sulpice Saint_Sulpice_obelisque

le Château de Villette (Condécourt - 95),

chateau_Villette_Condecourt

l'Hôtel Ritz (Paris),

Hotel_Ritz_Paris

l'Aéroport du Bourget, une Banque suisse (située 24 rue Haxo à Paris d'après le livre. Cette adresse n'existe pas)

En Angleterre : Aérodrome de Biggin Hill, l'église du Temple (Londres),

TempleChurch_Exterior TempleChurch_Effigies

l'Abbaye de Westminster (Londres)

Westminster_abbey_west

En Écosse : Rosslyn Chapel

RosslynInterior Rosslyn_pilier_apprenti

Les tableaux de Léonard de Vinci dont il est question dans le livre sont les suivants :

Leonard_Da_Vinci_Vitruve_Luc_Viatour

L'Homme de Vitruve

Leonardo_da_Vinci_Adoration_of_the_Magi

L'adoration des mages

Leonard_de_Vinci___La_vierge_aux_rochers

La Vierge aux rochers

Leonard_de_Vinci___Mona_Lisa

La Joconde

Leonardo_da_Vinci_la_C_ne

La Cène

Da_vinci_code_film

Un film adapté du best seller réalisé par Ron Howard, est sorti le 17 mai 2006 avec Tom Hanks, Jean Reno, Audrey Tautou, Ian McKellen, Alfred Molina. Il a été présenté hors-compétition en ouverture du 59e Festival de Cannes. J’ai évidemment trouvé le film un peu réducteur par rapport à ce livre de près de 600 pages !

Extrait : (page 62)
Vinci avait certes composé un impressionnant ensemble de tableaux à thème religieux, mais cette richesse ne faisait qu'alimenter sa réputation de duplicité spirituelle. Si Leonardo Da Vinci avait accepté des centaines de commandes lucratives du Vatican sur des thèmes chrétiens, c'était pour financer son train de vie et ses recherches scientifiques, plus que pour illustrer ses croyances personnelles. Doué d'un tempérament espiègle, il prenait un malin plaisir à mordre, sans en avoir l'air, la main qui le nourrissait.

Extrait : (page 210)
Les mystères ont toujours des fans.
Et les énigmes continuaient de surgir. La plus récente avait été soulevée par une découverte stupéfiante : la célèbre Adoration des Mages de Leonardo Da Vinci cachait sous ses couches de peinture un étrange secret. Un scientifique italien spécialisé dans l'analyse picturale, Maurizio Seracini, avait découvert une vérité dérangeante que le New York Times avait révélée dans un article intitulé 'Le maquillage de Leonardo Da Vinci'.

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26 avril 2009

L'oeil de Caine – Patrick Bauwen

l_oeil_de_Caine Albin Michel – décembre 2006 - 485 pages

Présentation de l'éditeur
Tout le monde cache quelque chose.
Votre voisin, votre femme, votre ami...
Et si vous pouviez tout savoir ?
Connaître leurs peurs, leurs secrets intimes ?
Dix candidats, dix secrets.

Des gens comme vous et moi. Enfin comme vous surtout. Parce que moi, je ne suis pas au programme : je suis l'invité surprise. Celui qui rôde en attendant son heure. Celui qui va les embarquer là où rien n'est prévu. Dans mon jeu sanglant. Mon propre mystère.

Auteur : Patrick Bauwen dirige un service d’urgences en région parisienne et il vit une partie de l’année aux États-Unis. Il a 39 ans, il est marié et père de deux enfants. L’Œil de Caine est son premier roman.

Mon avis : (lu en mars 2007)

Dix personnes ont été sélectionnées pour participer à un nouveau jeu de télé-réalité "L'Œil de Caine" mais les choses vont mal tourner et on bascule dans le serial-killer.

C'est un thriller original dont le rythme est très soutenu et qui surprend à tout moment le lecteur, des premières pages jusqu'aux toutes dernières. Il y a de bonnes descriptions de personnages, l'ambiance est électrique et le huis clos parfait. L'histoire est tellement réaliste qu'elle nous donne des sueurs froides et vous fait passer l’envie de participer un jour à un jeu de télé réalité ! A lire !

 

Extrait :
Vingt-trois ans plus tard

- ET MERDE !
Le Dr Thomas Lincoln abattit sa main contre la porte vitrée. La paroi de la douche trembla. Inutile de se raconter des histoires, il s'était comporté comme un crétin. On pouvait même dire qu'il avait pété les plombs.
Il respira profondément, compta soixante secondes et se concentra sur son rythme cardiaque. Est-ce que ça allait mieux ? Il lui sembla que c'était le cas. Il compta soixante de plus pour en être sûr, puis rouvrit les yeux.
L'eau chaude qui dégringolait du pommeau voilait le décor, mais les lumières de la salle de bains ne lui vrillaient plus la rétine. Il tendit l'oreille. Pas de roulement non plus. Ses tempes avaient cessé de servir de défouloir à un batteur de rock. Ce qui voulait dire : fin de la migraine.
- Jésus Marie...
C'était tellement bon qu'il en aurait pleuré.
Son mal de tête avait commencé une heure plus tôt dans le salon de réception de l'hôtel, alors qu'il vidait sa seconde bouteille de Champagne. Il s'était envoyé plusieurs Advil coup sur coup (dépassant sciemment la posologie), dans l'espoir que ça suffirait. Peine perdue.
L'un des journalistes avait choisi ce moment pour lui taper sur l'épaule.
- Tout va bien, docteur Lincoln ? Pas trop de stress ?
Sourire automatique, genre pub dentifrice. Mi-mépris, mi-compassion. Thomas connaissait ça par cœur. Sur le moment, il n'avait rien répondu. L'autre s'était senti plein d'assurance.
- Ça vous ennuie pas si je vous appelle Doc, hein ? Vous savez, pour nos lecteurs, le fait que vous ne soyez plus médecin n'a aucune importance. (Un micro avait surgi dans sa main.) Je sais qu'en théorie, on ne peut rien vous demander avant l'émission. Mais tout ce que je veux, c'est une anecdote ou deux. (...)

21 avril 2009

Un sur deux – Steve Mosby

un_sur_deux Traduit de l’anglais par Etienne Menanteau

Sonatine – février 2008 – 414 pages

Présentation de l'éditeur
C'est un grand jour pour Mark Nelson. Après avoir tout investi dans son travail, à la suite de la mort tragique de sa petite amie, il est nommé dans l'équipe de John Mercer, flic légendaire, qui vient de retrouver son poste après une longue dépression. C'est ce moment précis que choisit l'ennemi intime de Mercer pour réapparaître. Un tueur qui s'en prend aux couples et ne laisse qu'un des deux amants en vie. Lorsqu'il enlève une jeune femme et son compagnon Mercer et Nelson, n'ont que quelques heures pour les retrouver. Ce n'est que le début d'un puzzle cauchemardesque, aux pièces parfaitement ciselées. Les apparences sont en effet trompeuses et le plan du tueur se révèle peu à peu une manipulation machiavélique à l'intensité dramatique et au rebondissement final digne des plus grands thrillers.

Biographie de l'auteur
Steve Mosby est né en 1976 à Leeds. Un sur deux, son premier roman traduit en Français, se place d'emblée au niveau des plus grands livres du genre, tels Le Poète de Michael Connelly ou Shutter Island de Dennis Lehane.

Mon avis : (lu en avril 2009)

Ce livre est un thriller psychologique très bien mené, l'intrigue nous tient en haleine de la première à la dernière page. Pendant un peu moins de 40 heures, on va suivre la traque d'un serial-killer diabolique cherchant à mettre à l'épreuve l'amour de deux êtres, il les torture et n'en laisse qu'un sur deux s'en sortir. Dans chaque chapitre, on voit le point de vue de l'un des différents protagonistes : enquêteurs, victimes... Cela donne du rythme au récit et maintient la tension et le suspens. En lisant ce livre j'ai passé un bon moment, mais rien de plus. Ce n'est pas le type de polar que j'aime le mieux.

Extrait du prologue :
On n'est pas obligés d'y aller, dit-elle, si tu n'en as pas envie. John Mercer se regarda dans le miroir, sans répondre. Il vit sa femme avancer les mains pour lui nouer sa cravate. Elle s'occupait de lui, comme toujours. Il leva un peu le menton, pour qu'elle puisse faire le nœud. Elle commença par le laisser flottant, avant de le serrer doucement.
- Les gens comprendraient.
Si seulement c'était vrai ! Ils auraient peut-être l'air indulgents, mais, au fond d'eux-mêmes, ils ne pourraient s'empêcher de penser qu'il s'était dérobé à son devoir. Il imaginait déjà ce que l'on raconterait à la cafétéria. On évoquerait son absence, on dirait qu'il devait être sous le choc, puis peu à peu on lâcherait que, en dépit de ce qu'il devait ressentir, il aurait dû assister à l'enterrement. Serrer les dents et assumer ses responsabilités. C'était la moindre des choses. Et ils auraient raison. Il serait impardonnable de ne pas y aller. Seulement, il ne savait pas du tout comment il allait faire pour tenir le coup.
Eileen glissa la pointe de sa cravate entre les boutons de sa chemise. Elle la lissa bien.
- On n'est pas obligés d'y aller, John.
- Tu ne comprends pas.
À la lumière du matin, l'air de la chambre semblait bleu acier. Dans le miroir, il avait la peau blanche et flasque, le visage presque éteint. Quant à son corps, bon, elle devait encore tendre un peu les bras pour en faire le tour, mais il n'avait pas l'impression d'être aussi robuste que dans le temps. Les choses qu'il portait semblaient plus lourdes. Il se fatiguait trop vite. Là, bras ballants, il dégageait une impression de vide et de tristesse. Il avait vieilli. Depuis peu.
- Je comprends que tu ne sois pas dans ton assiette, lui dit-elle.
- Ça va aller.

15 avril 2009

Le prédicateur - Camilla Läckberg

le_pr_dicateur Actes Sud – mars 2009 – 375 pages

Traduit du suédois par Lena Grumbach et Catherine Marcus

Présentation de l'éditeur
Dans les rochers proches de Fjàllbacka, le petit port touristique suédois dont il était question dans La Princesse des glaces, on découvre le cadavre d'une femme. L'affaire se complique quand apparaissent, plus profond au même endroit, deux squelettes de femmes... L'inspecteur Patrik Hedstrôm est chargé de l'enquête en cette période estivale où l'incident pourrait faire fuir les touristes et qui, canicule oblige, rend difficiles les dernières semaines de grossesse d'Erica Falck, sa compagne. Lentement, le tableau se précise : les squelettes sont certainement ceux de deux jeunes femmes disparues vingt-quatre ans plus tôt. Revient ainsi en lumière la famille Hult, dont le patriarche, Ephraïm, magnétisait les foules accompagné de ses deux petits garçons, Gabriel et Johannes, dotés de pouvoirs de guérisseurs. Depuis cette époque et un étrange suicide, la famille est divisée en deux branches qui se haïssent. Alors que Patrik assemble les morceaux du puzzle, on apprend que Jenny, une adolescente en vacances dans un camping, a disparu. La liste s'allonge... Une nouvelle fois, Camilla Lâckberg excelle à tisser son intrigue, manipulant son lecteur avec jubilation, entre informations finement distillées et plaisir de nous perdre en compagnie de ses personnages dans une atmosphère provinciale lourde de secrets.

Biographie de l'auteur
Camilla Läckberg, née le 30 août 1974, est l'auteur de plusieurs romans noirs mettant en scène Erica Falck et dont l'intrigue se situe à Fjàllbacka, petite ville tranquille de la côte suédoise. La Princesse des glaces (Actes Sud, 2008) a reçu en France le grand prix de la Littérature policière et le prix du Polar étranger au Festival de Cognac. Classés parmi les meilleures ventes de ces dernières années en Suède, ses ouvrages paraîtront successivement chez Actes Sud.

Mon avis : (lu en avril 2009)

Voici la suite de "La Princesse des glaces", on retrouve Erika Falck dans ses dernières semaines de grossesse, sous la canicule. Mais ici le personnage principal est plutôt Patrick son compagnon qui dirige une enquête difficile. Une femme est retrouvée assassinée, sur le même lieu on découvre également les ossements de deux femmes disparues 24 ans plus tôt. L'enquête va mettre en cause une famille donc les membres se sont brouillés dans le passé. Peu à peu, les éléments du puzzle vont s'assembler avec quelques rebondissements inattendus. Les "à côté" de l'enquête sont amusantes et pleines de fraîcheur : on retrouve Erika au prise à de la famille ou des amis sans-gêne qui viennent s'installer chez elle...

L'enquête est passionnante, l'intrigue bien conduite et j'ai profité avec plaisir de la lecture de ce livre, ne voulant pas le lâcher avant le dénouement. Et maintenant, j'attends avec impatience la traduction et la sortie du prochain livre "Le Tailleur de pierre" prévu en novembre 2009 (d'après les éditions Actes Sud).

Extrait : (début du livre)

La journée commença de façon prometteuse. Il se réveilla tôt, avant le reste de la famille, s’habilla aussi discrètement que possible et réussit à filer sans se faire remarquer. Il emporta son casque de chevalier et l’épée de bois qu’il brandit triomphalement pendant qu’il courait sur les cent mètres séparant sa maison de l’entrée de la brèche du Roi. Il s’arrêta un instant et observa respectueusement la trouée escarpée fendant le roc. Deux mètres environ séparaient les parois et elles s’élevaient sur une bonne dizaine de mètres vers le ciel où le soleil avait commencé son ascension. Trois gros blocs de pierre étaient restés coincés à mi-hauteur constituant un spectacle impressionnant. L’endroit avait une force d’attraction magique sur un enfant de six ans, et le fait que la brèche du Roi soit territoire interdit la rendait d’autant plus attirante.
La faille avait reçu son nom lors d’une visite d’Oscar II à Fjällbacka à la fin des années 1880, mais, de cela, il ne savait rien, ou s’en fichait, lorsqu’il s’introduisit lentement parmi les ombres, son épée de bois prête à l’attaque. En revanche, son papa avait raconté que les scènes du gouffre de l’Enfer dans Ronya, fille de brigands avaient été tournées dans la brèche du Roi, et au cinéma il s’était senti tout excité en voyant Mattis, le chef des bandits, la franchir au galop sur son cheval. Parfois il venait jouer au brigand ici, mais aujourd’hui il était chevalier. Chevalier de la Table ronde, comme dans le livre de coloriage que sa grand-mère lui avait offert pour son anniversaire.
Il avança pas à pas sur les rochers et se prépara à affronter courageusement avec son épée le gros dragon cracheur de feu. Le soleil n’arrivait pas à pénétrer dans ce couloir étroit et le lieu restait froid et sombre même en été. Parfait pour les dragons. Bientôt il ferait gicler le sang de sa gorge, et après une longue agonie le dragon s’écroulerait mort à ses pieds.
Du coin de l'œil il aperçut quelque chose qui attira son attention, un bout de tissu rouge qui dépassait d’un rocher. Sa curiosité prit le dessus, le dragon pouvait attendre. Il y avait peut-être un trésor caché là. Il prit son élan, sauta sur le bloc de pierre et regarda de l’autre côté. Un instant il faillit tomber à la renverse, il tangua quelques secondes puis retrouva son équilibre en battant des bras. Après coup, il ne voudrait pas reconnaître qu’il s’était affolé, mais sur l’instant il eut la plus grande frousse de ses six années de vie. Une dame était embusquée là, étendue sur le dos et elle le fixait de ses yeux écarquillés. Son premier réflexe lui dicta de fuir, avant qu’elle puisse l’attraper et comprendre qu’il jouait ici alors qu’il n’en avait pas le droit. Elle allait peut-être l’obliger à raconter où il habitait, le ramener à la maison. Maman et papa seraient hyper fâchés et demanderaient combien de fois ils lui avaient déjà dit de ne pas aller à la brèche du Roi sans être accompagné d’un adulte.
Mais ce qui était étrange, c’est que la dame ne bougeait pas. Elle ne portait pas de vêtements, et un instant il fut gêné de regarder une femme toute nue. Le truc rouge qu’il avait vu n’était pas un bout de tissu, c’était un sac posé juste à côté d’elle, mais il ne voyait pas de vêtements, nulle part. Bizarre de rester toute nue, alors qu’il faisait si froid ici.
Puis une pensée impossible surgit en lui. La dame était peut-être morte ! C’était la seule explication qu’il pouvait trouver à son immobilité absolue. Cette idée le fit sauter en bas du rocher et lentement reculer vers l’ouverture de la faille. Après avoir mis quelques mètres entre lui et la femme morte, il pivota sur ses talons et prit ses jambes à son cou pour rentrer chez lui. Il ne se souciait plus de savoir s’il allait se faire disputer ou pas.

La sueur collait les draps contre son corps. Erica se tournait et se retournait dans son lit, sans réussir à trouver une position confortable pour dormir. La nuit d’été lumineuse ne facilitait pas non plus le sommeil et pour la millième fois elle nota mentalement qu’elle devait installer des rideaux opaques aux fenêtres, ou plutôt elle ferait en sorte que Patrik s’en occupe.
Sa respiration calme à côté d’elle lui donnait des envies de meurtre. Comment pouvait-il avoir le toupet de ronfler tranquillement alors qu’elle passait ses nuits sans dormir ? Après tout, c’était son bébé aussi. Ne devrait-il pas rester éveillé par solidarité ou quelque chose comme ça ? Elle le toucha dans l’espoir qu’il se réveille. Pas un mouvement. Elle le toucha un peu plus fort. Il grogna, tira la couverture et lui tourna le dos.
Avec un soupir, elle croisa les bras sur sa poitrine et fixa le plafond. Son ventre s’arrondissait comme un énorme globe terrestre et elle essaya d’imaginer l’enfant, nageant dans le liquide amniotique, là dans le noir. Peut-être suçant son pouce. Mais tout cela était trop irréel pour faire surgir des images de bébé dans sa tête. Elle était au huitième mois, mais n’arrivait toujours pas à réaliser qu’il y avait un enfant dans son ventre. Bon, ça n’allait sans doute pas tarder à devenir trop réel. Erica était déchirée entre la hâte et la crainte. Elle avait du mal à voir au-delà de l’accouchement. Si elle était vraiment honnête, elle avait du mal à voir plus loin que le problème de ne plus pouvoir dormir sur le ventre. Elle regarda les chiffres lumineux du réveil. Quatre quarante-deux. Elle pourrait peut-être allumer la lumière et lire un petit moment ?
Trois heures et demie et un mauvais polar plus tard, elle était en train de rouler hors du lit pour se lever lorsque la sonnerie du téléphone retentit. En habituée, elle tendit le combiné à Patrik.
— Allô. Sa voix était lourde de sommeil. Oui, bien sûr, oh la vache, oui, je peux y être dans un quart d’heure. D’accord, on se retrouve là-bas.
Il se tourna vers Erica.
— Je dois y aller. Alerte à bord.
— Mais tu es en vacances. Il n’y a personne d’autre pour s’en occuper ? Elle entendit combien sa voix était geignarde, mais une nuit blanche n’était jamais profitable à l’humeur.
— C’est un homicide. Mellberg veut que je vienne. Il y va aussi.
— Un homicide ? Où ça ?
— Ici à Fjällbacka. Un gosse a trouvé une femme morte dans la brèche du Roi ce matin.
Patrik s’habilla en quatrième vitesse, de légers vêtements d’été, puisqu’on était au mois de juillet. Avant de se ruer dehors, il grimpa sur le lit et embrassa le ventre d’Erica, quelque part à l’endroit où elle se rappelait vaguement avoir eu un nombril.
— Bye Bébé. Sois gentil avec ta maman, je serai bientôt de retour.
Il posa une bise rapide sur la joue de sa compagne et partit. Avec un soupir, Erica s’extirpa du lit et enfila l’une des tentes qui lui faisaient office de vêtements. Très bêtement, elle avait lu quantité de livres sur la grossesse et, à son avis, tous les auteurs qui en décrivaient les joies devraient être traînés sur la place publique et roués de coups. Insomnies, articulations douloureuses, carences, hémorroïdes, transpiration et toutes sortes de dérèglements hormonaux étaient plus près de la réalité. Et ce feu intérieur qui était censé l’illuminer, elle n’en avait certainement pas ressenti la moindre foutue flamme. En grommelant, elle descendit lentement l’escalier pour avaler la première tasse de café de la journée.

Lorsque Patrik arriva, l’activité battait son plein. L’entrée de la brèche du Roi avait été fermée par des rubans jaunes et il compta trois voitures de police et une ambulance. Le personnel technique d’Uddevalla avait déjà commencé son travail et Patrik était suffisamment avisé pour ne pas pénétrer sur le lieu du crime avec ses gros sabots. Ça, c’était l’erreur des débutants, ce qui n’empêchait pas son chef, le commissaire Mellberg, de se balader parmi les techniciens. Du désespoir plein les yeux, ceux-ci regardaient ses chaussures et ses vêtements déposer des milliers de fibres et de particules sur leur lieu de travail si fragile. Lorsque Patrik s’arrêta devant le ruban et fit signe à Mellberg, celui-ci leva le camp, à leur grand soulagement, et passa de l’autre côté du barrage.
— Salut Hedström.
La voix était cordiale voire joyeuse et Patrik sursauta de surprise. Une seconde il crut même que son chef allait le serrer dans ses bras, mais cela ne resta heureusement qu’une pensée inquiétante. L’homme paraissait totalement transformé ! Ça ne faisait qu’une semaine que Patrik était en congé, mais le Mellberg qu’il avait en face de lui n’était vraiment pas le même qui faisait la gueule derrière son bureau et grommelait que les vacances étaient une notion à supprimer.
Mellberg secoua vigoureusement la main de Patrik et lui tapa dans le dos.
— Et comment va ta poule pondeuse ? C’est pour bientôt, non ?
— Pas avant un mois et demi, à ce qu’ils disent.
Patrik n’arrivait toujours pas à comprendre ce qui avait bien pu déclencher ces manifestations de joie de la part de Mellberg, mais il remisa sa curiosité et essaya de se concentrer sur la raison de sa venue en ce lieu.
— Qu’est-ce que vous avez trouvé ?
Mellberg fit un effort monstre pour barrer le chemin au sourire sur son visage et montra les entrailles ombragées de la faille.
— Un gosse de six ans est sorti tôt ce matin quand ses parents dormaient encore, il est venu ici jouer au chevalier parmi les rochers. Et il a trouvé une femme morte. On a été avertis à six heures et quart.
— Ça fait combien de temps que les techniciens examinent les lieux ?
— Ils sont là depuis une heure. L’ambulance est arrivée en premier et ils ont tout de suite confirmé qu’il n’était plus question d’intervenir médicalement. Depuis, les techniciens ont pu travailler à leur guise. Assez emmerdants, ces gars-là, je te le dis… Je suis allé y jeter un petit coup d’oeil, c’est tout, et ils m’ont traité de tous les noms. Mais je suppose que ça rend chiant, forcément, de passer ses journées à quatre pattes à traquer des fibres avec une pince à épiler.
Patrik reconnut là son supérieur hiérarchique. Ça, c’était davantage le jargon de Mellberg. D’expérience, il savait cependant que ça ne servait à rien d’essayer de corriger ses opinions. C’était plus simple de laisser tout cela entrer par une oreille et sortir par l’autre.
— Qu’est-ce qu’on sait de la victime ?
— Rien pour l’instant. Environ vingt-cinq ans. Son seul vêtement, si on peut appeler ça un vêtement, est un sac à main, sinon elle est entièrement à poil. Jolis nichons, d’ailleurs.
Patrik ferma les yeux et répéta silencieusement, comme un mantra intérieur : “Il partira bientôt à la retraite. Il partira bientôt à la retraite…”
Imperturbable, Mellberg poursuivit :
— On n’a pas pu déterminer de quoi elle est morte, mais elle est assez mal en point. Des hématomes sur tout le corps
et des coupures, de couteau probablement. Et puis, oui, elle est allongée sur une couverture grise. Le médecin légiste est en train de l’examiner, comme ça j’espère que nous aurons un avis préliminaire assez rapidement.

31 mars 2009

Des amis haut placés - Donna Leon

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Calmann-Levy – février 2003 – 274 pages

Point – mai 2004 - 280 pages

Traduit de l'anglais (États-Unis) par William Olivier Desmond

Quatrième de couverture : Personne n'aime être dérangé en pleine lecture de l'Anabase un samedi après-midi par un coup de sonnette intempestif. Surtout pas le commissaire Guido Brunetti, fin lettré et flic épicurien, et surtout pas pour une sombre affaire de permis de construire introuvable concernant son propre appartement...

Simple formalité ? Pas sûr. D'autant que le fonctionnaire zélé tombe malencontreusement d'un échafaudage où il n'avait rien à faire, devant des témoins qui à leur tour décèdent brutalement.

De fil en aiguille, avec la patience et la ténacité d'un flic habitué mais jamais résigné à l'égoïsme des bureaucrates de tout poil, le commissaire Brunetti va découvrir l'existence d'un vaste réseau de corruption. Derrière la façade fastueuse de la Cité des Doges, le monde interlope des dealers, des usuriers et des ripoux dicte sa loi.

L'auteur : Donna Leon est née en 1942 dans le New Jersey et vit à Venise depuis quinze ans. Elle enseigne la littérature dans une base de l’armée américaine située près de la Cité des Doges. Son premier roman, Mort à la Fenice, a été couronné par le prestigieux prix japonais Suntory, qui récompense les meilleurs suspenses.

Mon avis : (lu en mars 2009)

"Des amis haut placés", bestseller en Angleterre et en Allemagne, est la neuvième enquête du commissaire Brunetti. Ce livre a obtenu en 2000 le Silver Dagger Award, décerné en Angleterre par la Crime Writers'Association.

Le commissaire Brunetti et sa famille apprenne par Franco Rossi, employé au Service du Cadastre, que leur appartement risque d’être démoli car il n’existe aucune preuve de son existence au cadastre. Quelques mois plus tard, le commissaire découvre que ce même Franco Rossi a fait une chute d’un échafaudage. Cette mort mystérieuse va lancer le Commissaire Brunetti sur une enquête qui va nous mener dans le monde des dealers, des usuriers et de la corruption.

C’est le premier livre que je lis de Donna Leon et je le trouve distrayant, sans plus. L’intrigue n’est pas exceptionnelle mais l’auteur nous fait de belle description de Venise.

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17 mars 2009

Le dresseur d’insectes - Arni Thorarinsson

le_dresseur_d_insectes Métaillié – octobre 2008 – 345 pages

traduit de l'islandais par Eric Boury

Présentation de l'éditeur
Au lendemain de la grande fête des commerçants de Akureyri, la grande ville du Nord de l'Islande, on dénombre de nombreuses gueules de bois, quelques dépucelages, plusieurs agressions, plusieurs viols aussi. Mais une femme qui se présente sous le nom de Victoria demande à Einar, le correspondant local du Journal du soir, de se rendre immédiatement, avec la police, dans une "maison hantée" de la vieille ville: ils y découvrent le corps d'une jeune fille étranglée. Personne n'a signalé de disparition. Peu après, Einar apprend que son informatrice, entrée dans une clinique de désintoxication, a été assassinée. Fort de son expérience d'ancien alcoolique, il se fait interner pour mener son enquête. Résistant à la pression de son rédacteur en chef avide de sensationnel, il saura découvrir l'identité réelle des deux victimes, engluées dans des relations perverses, et impuissantes devant les puissances de la modernité qui transforment à marche forcée une société dans laquelle la famille a gardé toute son importance. L'auteur prend le temps de nous présenter ses personnages et leurs ressorts intimes, il nous embarque dans un monde qu'il construit avec beaucoup d'ironie et de tendresse et dont la bande-son très rock and blues, d'où est tiré le titre du livre, donne l'ambiance.

Biographie de l'auteur
Arni Thoraninsson est né en 1950 à Reykjavik, où il vit actuellement. Après un diplôme de littérature comparée à l'université de Norwich en Angleterre, il travaille pour différents grands journaux islandais. Il participe à des jurys de festivals internationaux de cinéma et a été organisateur du Festival de cinéma de Reykjavik de 1989 à 1991. Ses romans sont traduits en Allemagne et au Danemark. Il est également l'auteur de "Le Temps de la sorcière".

Mon avis : (lu en mars 2009)
C’est le second roman d’Arni Thoraninsson après "Le Temps de la Sorcière". On retrouve les personnages du premier roman : Einar, ancien alcoolique, est journaliste au Journal du Soir. Il vit à Akureyri, ville du Nord de l'Islande. Il a une perruche Snaelda, une fille Gunnsa. Et fréquente assidûment le commissaire principal Olafur Gisli.
Au nord de l’Islande, la nuit est interminable ou alors en août, le jour dure longtemps. Aussi, les commerçants de la ville organisent une grande fête et c’est l’occasion de se saouler, de se droguer, de commettre toutes sortes d’agressions, parfois de violer. Ces réjouissances attirent une foule considérable, des touristes islandais et étrangers. Durant cette période, Einar fait un reportage dans une maison qui a la réputation d’être hantée. Peu de temps après, il est contacté par une femme anonyme qui lui demande de retourner dans la maison car une jeune fille vient d’y être assassinée.
L’histoire va prendre son temps pour s’installer. Le cadre policier est presqu’un alibi pour dresser un tableau social de l’Islande. L’auteur nous décrit un pays comme les autres, et la déroute financière qui déstabilise aujourd'hui l'Islande est là pour le démontrer que l'Islande n'est pas hors du monde, qu’elle subit les mêmes violences, et qu’on y meurt aussi étrangement qu'ailleurs…
Les personnages sont attachants et le dépaysement est total.
On apprend également beaucoup sur l’Islande par exemple que les noms des hommes se terminent en –son et ceux des femmes en – dottir car dans ce pays les noms de famille sont rares et que le nom qui suit le prénom est en réalité le prénom du père ou de la mère. Ainsi on appelle Asbjörg : Asbjörg Sigrunardottir Absjörnsdottir car elle est la fille de Sigrun et d’Asbjörn et on appelle Gisli Leopoldsson, le fils de Leopold…

Ce style de policier est différent des livres ("La cité des jarres", "La femme en vert", "La voix", "L’homme du lac") d'Arnaldur Indridason, également islandais, mais j’ai pris beaucoup de plaisir et d’intérêt à le lire.

Extrait : (page : 144)
Comment vais-je me débrouiller, moi ? Voilà la question.
Et comment expliquez-vous que je me dépatouille de la Question du jour en demandant aux gens : les Islandais sont-ils dévergondés ?
Les réponses que je récolte avec August Orn dans la rue piétonne sont les suivantes :
Une jeune lycéenne de dix-huit ans : non, c'est seulement que nous aimons la vie et que nous n'avons pas honte de nous adonner au sexe.
Un homme âgé d'une cinquantaine d'années : les Islandais sont plutôt libres en ce qui concerne le sexe. Fort heureusement. Comment ferions-nous autrement ?
Une femme de plus de soixante-dix ans : cela a beaucoup changé depuis que j'étais jeune. A cette époque-là, tout était interdit. Aujourd'hui, on fait tout ce qu'on veut. Je suis incapable de dire quelle est la meilleure solution, ne connaissant d'expérience que la première.
Un jeune homme de 21 ans : les Islandais sont aussi chauds lapins que les autres. La différence, c'est peut-être qu'eux, ils osent y remédier.

Extrait : (p.163)
Qu'est-ce que ça donne si j'enlève le l et le s d'une femme toute nue et que j'ajoute un t et un a ?
N'y a-t-il donc aucune limite à ce que je suis capable de supporter de la part des gens ?
A trois heures du matin, j'arpentais toujours la salle à manger, horripilé, l'esprit torturé par cette pantalonnade ridicule. Si Victoria ou, du moins, la femme qui se présentait à moi sous cette identité, a monté toute cette mascarade afin de me ridiculiser et, du même coup, rouler la police dans la farine, quel but poursuivait-elle ?
J' ai fait défiler dans mon esprit l'historique de nos
relations, depuis son premier coup de fil jusqu'au dernier, en repensant aux moments que nous avions passés ensemble à Reykjavik et à l'infime quantité d'informations tangibles contenues dans ses propos, qui relevaient le plus souvent d'énigmes insolubles.

 

26 février 2009

La Princesse des glaces - Camilla Läckberg

la_princesse_des_glaces Actes Sud – mai 2008 – 382 pages

Traduit du suédois par Lena Grumbach et Marc de Gouvenain

Présentation de l'éditeur
Erica Falck, trente-cinq ans, auteur de biographies installée dans une petite ville paisible de la côte ouest suédoise, découvre le cadavre aux poignets tailladés d'une amie d'enfance, Alexandra Wijkner, nue dans une baignoire d'eau gelée. Impliquée malgré elle dans l'enquête (à moins qu'une certaine tendance naturelle à fouiller la vie des autres ne soit ici à l'œuvre), Erica se convainc très vite qu'il ne s'agit pas d'un suicide. Sur ce point - et sur beaucoup d'autres -, l'inspecteur Patrik Hedström, amoureux transi, la rejoint. A la conquête de la vérité, stimulée par un amour naissant, Erica, enquêtrice au foyer façon Desperate Housewives, plonge clans les strates d'une petite société provinciale qu'elle croyait bien connaître et découvre ses secrets, d'autant plus sombres que sera bientôt trouvé le corps d'un peintre clochard - autre mise en scène de suicide. Au-delà d'une maîtrise évidente des règles de l'enquête et de ses rebondissements, Camilla Läckberg sait à merveille croquer des personnages complexes et - tout à fait dans la ligne de créateurs comme Simenon ou Chabrol - disséquer une petite communauté dont la surface tranquille cache des eaux bien plus troubles qu'on ne le pense.

Biographie de l'auteur
Camilla Läckberg, née le 30 août 1974, est à ce jour l'auteur de cinq polars (donc "Le Prédicateur") ayant pour héroïne Erica Falck et dont l'intrigue se situe toujours à Fjälbacka, port de pêche de la côte ouest en Suède, qui eut son heure de gloire mais désormais végète. En Suède, tous ses ouvrages se sont classés parmi les meilleures ventes de ces dernières années, au coude à coude avec Millénium de Stieg Larsson. 

Mon avis : (lu en février 2009)

Des comparaisons sont faites avec Millenium… mais n’ayant pas encore commencé Millenium, la seule ressemblance que j’y vois c’est la couverture du livre et la nationalité de l’auteur ! J'ai bien aimé ce roman policier : j'ai apprécié l'ambiance de "Fjällbacka", petite ville de la côte Suédoise, les personnages sont attachants en particulier Erica.

Beaucoup de sensibilité mais aussi d'humour dans cette histoire, le scénario est excellent et le dénouement particulièrement surprenant et inattendu.

L'auteur ayant déjà écrit cinq romans policiers ayant Erica Falck comme héroïne, j'attends avec impatience l'édition en français des prochains !

Extrait : (page 61)
"Il prit doucement une mèche de ses cheveux et la réchauffa entre ses doigts. De petits cristaux de glace fondirent et mouillèrent ses paumes. Doucement il lécha l'eau.
Il appuya la joue contre le bord de la baignoire et sentit le froid mordre sa peau. Elle était si belle. Flottant ainsi sur la couche de glace.
Le lien entre eux était toujours là. Rien n'avait changé. Rien n'était différent. Deux êtres de la même espèce.
Il eut du mal à retourner la main pour ensuite placer leurs paumes l'une contre l'autre. Il entremêla ses doigts aux siens. Le sang était sec et figé, et de petits fragments vinrent se coller sur sa peau.
Le temps n'avait jamais eu d'importance avec elle. Les années, les jours ou les semaines finissaient par former une bouillasse informe où la seule chose qui comptait était ceci. Sa main à elle contre sa main à lui. Voilà pourquoi la trahison était si douloureuse."

23 février 2009

Miserere – Jean-Christophe Grangé

Miserere Albin Michel – septembre 2008 – 528 pages

Présentation de l'éditeur
"Ce sont des enfants.
Ils ont la pureté des diamants les plus parfaits.
Aucune ombre. Aucune inclusion. Aucune faille.
Mais leur pureté est celle du Mal."

Etrange assassinat d'un chef de chorale d'origine chilienne dans l'église arménienne de Paris. Disparitions de plusieurs enfants de chœur. Série de meurtres opérée selon un protocole macabre : perforation inexplicable des tympans, inscriptions tirées du Miserere d'Allegri, mystérieuses traces de pas autour des cadavres : pointure 36...
Pour mener l'enquête, deux flics border line comme les aime Grangé : Kasdan, le vieux briscard à la retraite, et Volo le toxico, beau comme une rock star. Origines arménienne et russe. Deux hommes intelligents, acharnés, hantés par leur passé.
Du pur Grangé, complexe, tourmenté, baroque. Un de ses meilleurs thrillers, peut-être le plus inquiétant, qui mêle enfance, torture (des bourreaux nazis aux bourreaux chiliens), expérimentations scientifiques ultimes et musique...

Biographie de l'auteur
Né à Paris en 1961, après une maîtrise de lettres à la Sorbonne, Jean-Christophe Grangé devient rédacteur publicitaire, puis travaille pour une agence de presse. A partir de 1989, il parcourt le globe pour réaliser ses premiers reportages, travaillant pour des journaux et magazines variés et internationaux, parmi lesquels Paris Match ou le Sunday Times. Devenu journaliste free-lance, il fonde sa propre agence, L & G, et finance lui-même ses expéditions aux quatre coins du monde. Ces reportages lui permettent de récolter au passage les plus importantes consécrations de la profession, le prix Reuter et le prix World Press. En 1994, Jean-Christophe Grangé entame sa carrière littéraire avec 'Le Vol des cigognes' et enchaîne en 1998 avec 'Les Rivières pourpres', qui connaîtra cette fois un large succès et lui assurera la célébrité. En 2000, paraît 'Le Concile de Pierre', qui fait l'objet d'une adaptation cinématographique en 2006. Traduits en 18 langues, les romans de celui que l'on surnomme le 'Stephen King français' se sont déjà vendus à plus d'un million d'exemplaires. En 2003, il publie 'L' Empire des loups'. Il est à l'origine du scénario de 'Vidocq' et des textes de la bande dessinée 'La Malédiction de Zener', de Philippe Adamov. Il est également à l'origine d'une trilogie sur la 'compréhension du mal sous toutes ses formes', entamée avec 'La Ligne noire' en 2004. Jean-Christophe Grangé, auteur prolifique, semble avoir trouvé la clé du succès.

Mon avis : (lu en février 2009)

J'ai découvert Jean-Christophe Grangé avec le Vol des cigognes et depuis c'est celui que j'ai préféré. Je n'ai pas lu les derniers car je trouvais que ses livres étaient une escalade dans le sanguinolent et l'insupportable... J'ai voulu lire celui-ci car c'était autour du chant chorale (que j'apprécie beaucoup) et je n'ai pas été déçu par ce livre. J'ai été prise par l'histoire, les deux flics sont très attachants. Il est question de musique, d'enfants et de tortures. L'intrigue est très bien construite, très documentée. Le rythme est soutenu et nous tient en haleine, on a du mal à lâcher le livre pour vaquer à notre quotidien...

Le chant qui donne le titre au livre Le Miserere d'Allegri est une œuvre musicale chantée a cappella, composée durant le règne du pape Urbain VIII, vers 1630. Le Miserere était chanté dans la Chapelle Sixtine lors des matines du mercredi et vendredi de la Semaine Sainte, et uniquement en ce lieu et à cette occasion. Il était chanté à la fin de l'office des ténèbres, alors que les cierges qui éclairaient la Chapelle étaient progressivement éteints. Devant le Pape et les cardinaux agenouillés, les chanteurs de la Chapelle improvisaient de somptueux ornements sur le faux-bourdon. Depuis sa création, cette œuvre est restée mystérieuse car le Pape en avait interdit sa reproduction et représentation ailleurs qu'à Rome. C'est une œuvre vocale très difficile à interpréter en particulier la partie soprano qui ne peut être chantée que par un enfant ou un castrat. Cette œuvre est évoquée tout au long du livre de J-C Grangé.

Pour écouter le Miserere d'Allegri

Extrait :

"On lui avait présenté un jeune gars modèle, tombé dans la dope à 25 ans, au contact des dealers et des drogués.
Mais ce n'était pas l'histoire.
Pas du tout.
Bien avant la brigade des Stups, Volokine était déjà défoncé. Kasdan voyait plutôt se dessiner un môme fermé sur ses traumatismes. Un gamin qui avait tâté très tôt de la horse. Tentative pour oublier ce qu'il avait vécu dans les foyers ou auprès de son salopard de grand-père.
La même question revint le tarauder. Comment le jeune Volokine s'était-il démerdé financièrement durant ses études ? Ce n'était pas avec les mille francs mensuels du SAV qu'il avait pu s'acheter sa dose quotidienne. Il n'y avait qu'une seule solution, facile à imaginer. Volokine avait dealé. Ou s'était livré à d'autres activités criminelles.
Kasdan appela un de ses anciens collègues de la PJ et lui demanda d'effectuer un passage de fichier. Après s'être fait tirer l'oreille, l'homme accepta de fouiller du côté du permis de conduire de Cédric Volokine et des appartements qu'il avait occupé durant ses études.
En 1999, alors que Volokine passait sa maîtrise de droit, l'étudiant habitait au 28, rue Tronchet, un trois-pièces de cent mètres carrés près de la Madeleine. Au bas mot un loyer de vingt mille francs...
Dealer.
Kasdan demanda quel véhicule il conduisait. L'ordinateur mit quelques secondes à répondre. En 1998, il avait acquis une Mercedes 300 CE 24. La bagnole la plus chère et la plus branchée de l'époque. Le modèle pur frimeur. Volokine avait 20 ans.
DEALER.
Kasdan raccrocha et se posa la question à mille euros. Qu'est-ce qui pouvait un dealer défoncé, dans la force de l'âge, à s''inscrire à l'école des flics et à endosser l'uniforme pour deux années ? La réponse était à la fois limpide et tordue. Volokine avait oublié d'être con. Il savait qu'un jour ou l'autre, il finirait par tomber – et qu'il crèverait à petit feu, en taule, en état de manque. Or, où peut-on se procurer de la drogue, tout en bénéficiant d'un maximum de sécurité ? Chez les flics. Volokine était passé de l'autre côté, simplement pour s'approvisionner en toute impunité. Et à l'œil.
Tout cela n'était ni très moral, ni très sympathique.
Mais Kasdan se sentait attiré par ce chien fou qui avait bricolé avec la vie au point de bousculer tous les repères. L'Arménien pressentait une autre vérité. La drogue et le passage aux Stups ne constituaient qu'une étape pour le Russe. Kasdan le sentait profondément, Cédric Volokine avait choisi d'être flic pour une autre raison.
Au bout de deux ans il était passé à la BPM. Y mettant une fureur particulière. Le vrai combat, la vraie motivation de Volokine, c'étaiit les pédos. Protéger les enfants. Pour cela, il lui fallait sa dose et il avait dû bosser aux Stups pour établir ses réseaux. Alors seulement il était passé aux choses sérieuses. Sa croisade contre les prédateurs pédophiles.
En parcourant ses notes, Kasdan avait l'impression de lire la biographie d'un super-héros, comme il en lisait autrefois dans les bandes dessinées Marvel ou Strange. Un super-flic doté de nombreux pouvoirs – intelligence, courage, expertise du muay thai, habileté au tir – mais possédant aussi une faille, un talon d'Achille, comme Iron Man et son cœur fragile, Superman et sensibilité à la kryptonite...
Pour Cédric Volokine, cette fêlure avait un nom : la came. Un problème qu'il n'avait jamais réussi à régler. Comme en témoignait son séjour actuel en désintox.
Kasdan sourit.
Dans toute sa carrière, il n'avait connu qu'un seul flic aux motivations aussi tordues.
Lui-même."

7 février 2009

Le Temps de la sorcière - Arni Thorarinsson

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Editions Métailié - août 2007 – 332 pages

Points - octobre 2008 - 425 pages

traduit de l'islandais par Eric Boury

Présentation de l'éditeur
Muté dans le nord de l'Islande, Einar, le sarcastique reporter du Journal du soir, se meurt d'ennui. D'autant qu'il ne boit plus une goutte d'alcool! Tout ceci deviendrait vite monotone... si ce n'étaient ces étranges faits divers qui semblent se multiplier: un étudiant disparaît, des adolescents se suicident... Einar voit d'un autre œil cette microsociété gangrenée par la corruption et la drogue.

Biographie de l'auteur
Né à Reykjavik en 1950, Ami Thorarinsson a étudié la littérature à l'université de Norwich en Angleterre. Il travaille dans divers journaux islandais et participe à des jurys de festivals de cinéma. Il est également l'auteur de Dresseur d'insectes (Métailié).

Mon avis : (lu en février 2009)

J'ai pris ce livre un peu par erreur... en croyant prendre un livre d'Indridason. Mais je n'ai pas été déçu par cet autre auteur islandais. C'est différent d'Arnaldur Indridason, car l'essentiel n'est pas l'enquête policière faite par Einar un journaliste mais un description de la société islandaise aujourd'hui. Tout cela est très intéressant et se lit très bien même si le rythme du livre est lent. Les noms des personnages et des lieux sont un peu difficile à retenir mais j'ai bien aimé ce voyage dépaysant dans le nord islandais à Akureyri.

Extrait : (page 87)
Sur la table de la salle à manger est posé un message : 'Je suis partie retrouver tu c ki !J'espère qu'on se verra ce soir.' A côté, Joa a laissé un gâteau et une friandise qu'elle a achetés dans un magasin ouvert en cette sainte journée. Probablement dans une station-service. Dans mon enfance, les stations-service ne vendaient que du carburant pour véhicules. Il me semble bien qu'aujourd' hui elles font surtout commerce de carburant pour conducteurs.
Je décide de savourer ces douceurs,j'ouvre la porte-fenêtre de la salle à manger et m'installe devant la table en bois sur la petite terrasse avec une tasse et une clope pour me pourlécher les babines au soleil qui brille autant qu'hier. Les skieurs du domaine de Hlidarfjall auraient mieux fait de s'offrir un tour aux îles Canaries. Dans le jardin de la maison voisine, les gamins jouent au foot. Les ordinateurs et la technique n'ont pas encore réussi à détourner la jeune génération du jeu en plein air. Pas encore.

Extrait : (page 196)
Je n'ai jamais bien compris toutes ces coutumes inventées pour supplanter la mort. Ces oraisons et éloges que l'on publie dans les journaux à la mémoire des défunts, tout ça, c'est très bien. On fait ses adieux au défunt en lui rendant les honneurs, qu'ils les ait mérités ou non. Et les mises en bière ? Quelle sorte de sentiment de culpabilité ou de désir masochiste se cache derrière ces rendez-vous autour d'un cadavre ? Cela n'atteste-t-il pas d'un manque cruel d'imagination ? N'est-ce pas suffisant de dire adieu au défunt dans sa tête ? D'avoir une pensée pour lui et de le remercier pour les moments heureux ou pas si heureux passés avec lui, selon les cas.
Je ne sais pas. Ce que je sais, c'est que je ne connais personne qui trouve utile d'assister à une mise en bière. Quant au cadavre, personne ne lui a demandé son avis.

23 janvier 2009

La voix - Arnaldur Indridason

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Editions Métailié -février 2007 - 336 pages

Points - janvier 2008 - 400 pages

traduit de l'islandais par Eric Boury

Résumé : Le père Noël a été assassiné juste avant le goûter d'enfants organisé par le directeur de l'hôtel de luxe pris d'assaut par les touristes, alors s'il vous plaît, commissaire, pas de vagues. C'est mal connaître Erlendur. Le père Noël était portier et on tolérait qu'il occupe une petite chambre dans les sous-sols depuis 20 ans, mais la veille on lui avait signifié son renvoi. Et puis, sur son bel habit rouge pendait un préservatif usagé. Il n'avait pas toujours été un vieil homme, il avait été Gulli, un jeune chanteur prodige, une voix exceptionnelle, un ange. Les interminables fêtes de fin d'année du pays du père Noël (11 jours) dépriment le commissaire qui s'installe dans une chambre de l'hôtel et mène son enquête à sa manière rude et chaotique. Sa fille essaye de ne pas replonger dans la drogue, elle vient le voir souvent, elle a eu de mauvaises fréquentations qu'elle présente à son père, ce qui permet à ce dernier d'avancer dans sa connaissance de la prostitution de luxe, et puis il y a cette jolie technicienne des prélèvements d'ADN, tellement séduisante qu'Erlendur lui raconte ses secrets. Le 45 tours enregistré par le jeune garçon, cette voix venue d'un autre monde ouvre la porte à des émotions et des souvenirs, à des spéculations de collectionneurs et à la découverte des relations difficiles et cruelles entre les pères et les fils.

L'auteur :
Arnaldur Indridason est né à Reykjavik en 1961, où il vit. Diplômé en histoire, il a été journaliste et critique de cinéma. II est l'auteur de romans noirs, dont La Cité des Jarres (prix Clé de Verre 2002, prix Mystère de la Critique 2006), La Voix (Grand Prix de littérature policière et Trophée 813, en 2007), La Femme en vert (prix Clé de Verre 2003, Gold Dagger 2005 (GB) et Grand Prix des lectrices de Elle policier 2007) et L'homme du Lac 2007.
 

Mon avis : (lu en août 2008)

C'est le deuxième livre que j'ai lu d'Arnaldur Indridason et tout comme le premier, j'ai été impressionné par l'originalité de l'enquête décrite. L'histoire est lourde de mystère, de tristesse. C'est un huis-clos dans l'hôtel. Les personnages sont tout aussi important que l'enquête. Quelques jours avant Noël, dans un palace de Reykjaviik, le portier Gaudlaugur (endossant occasionnellement le costume du Père Noël pour la fête des enfants) est retrouvé assassiné dans un cagibi qui lui servait de domicile depuis plus de vingt ans dans la cave de l'hôtel. Le commissaire Erlendur est chargé de l'enquête. Il a des soucis familiaux : sa fille junkie, qui vient de perdre son enfant et qui est prête à rechuter. En cette période de Noël, des souvenirs d'enfance lui reviennent aussi. Comme d'habitude avec Arnaldur Indridason, un retour vers le passé va être nécessaire pour résoudre l'enquête avec de multiples rebondissements. Nous allons nous trouver face au sort difficile des enfants vedettes (ici les jeunes chanteurs aux voix si pures) et à l'univers des collectionneurs.

Extrait : (page 129)
"- Il n'
existe rien de plus terrible que d'opprimer un enfant par une discipline inflexible afin de le forcer à satisfaire des exigences hors d'atteinte. Je ne parle pas ici de la discipline de fer qu'il convient d'appliquer aux enfants insupportables qui ont besoin d'être guidés et tenus, c'est tout autre chose. Il est évidemment nécessaire de discipliner les enfants. Ce dont je vous parle, c'est d'une situation où l'enfant n'a pas le droit d'être un enfant. Où on lui interdit la joie d'être celui qu'il est vraiment ou qu'il voudrait être, mais où on le fait ployer, voire on le brise afin d'en faire autre chose. Gudlaugur était doté de cette magnifique voix de petit garçon, une voix de soprano enfant, et son père avait décidé qu'il accomplirait de grandes choses dans sa vie. Je ne suis pas en train de dire du mal de façon consciente et calculée, mais il l'a spolié de sa propre vie. Il lui a volé son enfance
."

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