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A propos de livres...
20 janvier 2014

C'est lundi, que lisez-vous ? [157]

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 (c) Galleane

C'est le jour du rendez-vous initié par Mallou proposé par Galleane  

Qu'est-ce que j'ai lu cette semaine ? 

92952294 2014-01-02_171646 92721306 92952638 93021909

Mattéo (Tome 1) Première époque (1914-1915) - Jean-Pierre Gibrat (BD) 
La foire de Saint-Pierre - Ellis Peters 
Le Joueur d'échecs - Stefan Zweig 
Mattéo (Tome 2) Deuxième époque (1917-1918) - Jean-Pierre Gibrat (BD) 
Billie - Anna Gavalda

Qu'est-ce que je lis en ce moment ?

Une vie entre deux océans - M. L. Stedman (partenariat Livraddict)
Mattéo (Tome 3) Troisième époque (août 1936) - Jean-Pierre Gibrat (partenariat Babelio) (BD)

Que lirai-je cette semaine ?

La trahison d'Einstein - Eric-Emmanuel Schmitt (partenariat Albin Michel)
Le voleur de regard - Sebastian Fitzek
L'homme qui a vu l'homme - Marin Ledun (partenariat Babelio)

Bonne semaine, bonnes lectures !

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19 janvier 2014

Billie - Anna Gavalda

billie Le Dilettante - octobre 2013 - 223 pages

Quatrième de couverture :
"Billie, ma Billie, cette petite princesse à l’enfance fracassée qui se fraye un chemin dans la vie avec un fusil de chasse dans une main et On ne badine pas avec l’amour dans l’autre est la plus jolie chose qui me soit arrivée depuis que j’écris".

Auteur : Née en 1970, auteur à succès, Anna Galvalda occupe une place de choix dans les rayons de littérature populaire. Après avoir grandi en Eure-et-Loir dans une atmosphère folklorique, Anna Gavalda est envoyée en pension, à 14 ans, à la suite de la séparation de ses parents. Elle suit une hypokhâgne et obtient une maîtrise de lettres à la Sorbonne. Profitant du calme de la Seine-et-Marne et maman de deux enfants, elle cumule les métiers de chroniqueuse pour le cahier Paris-Ile-de-France du Journal du Dimanche, de professeur de français et d'assistante vétérinaire. Cette jeune femme dynamique reçoit le Grand Prix RTL-Lire pour son premier recueil de nouvelles 'Je voudrais que quelqu'un m'attende quelque part' en 1999. Mélange de simplicité, de merveilleuses et tragiques vérités quotidiennes, ce titre ne quitte pas les classements des meilleures ventes pendant des mois et est traduit dans une trentaine de langues. Elle s'essaie les années suivantes à de nouveaux styles, écrit son premier roman et un livre pour enfants. C'est durant l'été 2003 qu'elle commence à travailler sur son quatrième titre, un nouveau roman, 'Ensemble, c'est tout', un véritable succès dans le monde littéraire, critique et public, adapté au cinéma en 2007 par Claude Berri.

Mon avis : (lu en janvier 2014)
Lorsque le livre commence, Billie et Franck se trouvent au fond d'un ravin dans le Parc National des Cévennes, Billie a un bras bien amoché, Franck est allongé sur le dos, un peu sonné et craignant d'être blessé gravement... Impossible d'appeler les secours car le portable ne passe pas, la nuit est tomber, Franck s'est endormi et Billie se met à parler toute seule, s'adressant à une petite étoile, elle raconte comment sa rencontre avec Franck a changé sa vie. 
Pour des raisons différentes, Billie et Franck ont eu chacun des enfances difficiles. Ils vont se rencontrer grâce au texte de "On ne badine pas avec l'amour", leur professeur de français les a binômés  pour jouer ensemble quelques scènes. N'ayant jamais vraiment été aimé chez elle, Billie est touchée par les petites attentions de Franck qui veut la mettre à l'aise. Le temps des répétitions, il va naître entre eux deux une profonde amitié...
Au début de ma lecture, j'ai été un peu gênée par le langage grossier de Billie, mais il est conforme à la personne qu'est Billie, quelqu'un de "cash".
Les deux héros de ce roman m'ont beaucoup touchée, ils sont un mélange de tendresse et de brutalité, la vie ne leur a fait aucun cadeau et à deux, ils peuvent compter sur l'épaule de l'autre, ils ne se trahiront pas. 
« Il m'est arrivé de rester plusieurs semaines sans aller à sa rencontre, mais lui, il n'a jamais failli à sa règle. Chaque mercredi, en dehors des vacances scolaires et pendant presque trois ans, j'ai eu droit à ma carte postale moche avec un "J'espère que tu vas bien, moi je vais bien" écrit derrière et à chaque fois, à l'occasion, j'ai croisé le regard d'un être humain qui ne me jugeait pas. »
Il y a beaucoup de poésie et de vérité dans ce roman.
Un petit bémol avec l'image de la couverture, qui je pense dessert le livre... Elle est vraiment moche, on dirait celle d'un album pour enfant. Il y a bien un âne dans cette histoire... mais je ne comprends pas ce choix... A moins que cela soit pour faire parler du livre...

Autres avis : SandrineGambadou

Extrait : (début du livre)
On s'est regardés méchamment. Lui parce qu'il devait penser que tout était de ma faute et moi parce que ce n'était pas une raison pour me regarder comme ça. Des bêtises, j'en ai tellement fait depuis qu'on se connaît, et il en a tellement profité, et il s'est tellement marré grâce à moi, que c'était minable de sa part de me reprocher celle-ci juste parce qu'elle allait mal finir...
Merde, comment je pouvais le savoir ?
Je pleurais.
- Ça y est ? T'as des remords ? il a murmuré en fermant les yeux. Non... Je suis bête... Les remords, tu...
Il était trop épuisé pour avoir la force de m'en vouloir jusqu'au bout. Et puis c'était inutile. Là-dessus, on serait toujours d'accord. Moi, les remords, je ne sais même pas comment ça s'écrit...
Nous étions au fond d'une crevasse ou de je ne sais quoi de géographiquement très embêtant. Un genre de... de déboulis dans le Parc national des Cévennes où les portables ne captaient pas, où y avait pas la queue d'un mouton - et encore moins celle d'un berger - et où personne ne nous trouverait jamais. Moi, je m'étais bien amoché le bras, mais je pouvais encore le bouger, alors que lui, c'était clair, il était en mille morceaux.
J'ai toujours su qu'il était courageux, mais là, vraiment, il me donnait une leçon. 
Encore une...

Il était allongé sur le dos. Au début, j'avais essayé de lui bricoler un oreiller avec mes pompes, mais vu qu'il est quasi tombé dans les pommes quand j'ai soulevé sa tête, je l'ai reposée direct et je n'y ai plus touché. C'est le seul moment où il a flippé d'ailleurs, il pensait que sa moelle avait trinqué et il était tellement terrifié à l'idée de finir intouchable qu'il m'a soûlée pendant des heures pour que je l'abandonne dans ce trou ou que je l'abrège.
Bon. Comme j'avais rien sous la main pour le buter proprement, on a joué au docteur.
Hélas, on ne s'était pas rencontrés assez tôt, tous les deux, pour y jouer en cachette, mais c'est sûr qu'on n'aurait pas été les derniers dans la salle d'attente... De le lui rappeler, ça l'a amusé et ça tombait bien parce que moi, que ce soit en enfer ici ou de l'autre côté, c'était tout ce que je voulais emporter : des petits sourires déjà mort-nés et tirés à l'arrache comme celui-là.
Le reste, franchement, ça pourra bien rester à la consigne...

 

Lu du même auteur :

ensemble_c_est_tout Ensemble, c'est tout   la_consolante La Consolante 

 

l_echapp_e_belle L'Échappée belle je_voudrais_qu_quelqu_un_cd Je voudrais que quelqu'un m'attende quelque part

 

Challenge Petit Bac 2014
91121022
"Prénom" (3)

Challenge 5% Rentrée Littéraire 2013
logorl2013
27/30

18 janvier 2014

Mattéo (Tome 2) Deuxième époque (1917-1918) - Jean-Pierre Gibrat

2014-01-11_171250 Futuropolis - octobre 2010 - 73 pages

Quatrième de couverture : 
1917. Toujours déserteur, venu clandestinement d’Espagne où il s’était réfugié, Mattéo passe à Collioure embrasser sa mère. Nous sommes le 1er août, jour anniversaire de la mort de son père.

Le soir même, il revoit Juliette, qu’il tente en vain d’emmener avec lui. Tendre soirée désespérante sur la plage. Le lendemain, Mattéo, accompagné de Gervasio, l’ami de son père, s’embarque pour Petrograd. Après plusieurs semaines de bateau, les deux amis, en mission d’exploration pour le compte des anarchistes espagnols, sont au coeur même de la révolution qui s’embrase. C’est dans une atmosphère de liesse et de joyeuse pagaille que Mattéo et Gervasio font la connaissance de Dimitri et Léa. Le premier est un anarchiste libertaire, la seconde une bolchevique passionnée…

Auteur : Jean-Pierre Gibrat, 59 ans, vit en Normandie. Il a reçu, en 2010, le Grand Prix Bd Boum de Blois pour l'ensemble de son oeuvre. Il est l'auteur des séries Le Sursis, Le Vol du corbeau et de Mattéo.

Mon avis : (lu en janvier 2014)
J'avais quitté Mattéo sur une barque quittant la France pour se mettre à l'abri en Espagne, loin de la Grande Guerre (Mattéo (Tome 1) Première époque - 1914-1915). Le voilà revenu clandestinement voir sa mère le 1er août 1917, jour anniversaire de la mort de son père. Ce même jour, il rencontre Juliette qu'il tente de convaincre de venir avec lui. Il doit partir dès le lendemain vers la Russie. Avec Gervasio un ancien compagnon de lutte de son père, Mattéo part avec en toutes les espoirs que  la révolution bolchévique de 1917 a pu faire naître chez les  anarchistes espagnols. Avec son appareil photo, Mattéo joue au petit reporter mais il est également réquisitionné photographier les prisonniers sociaux-traitres. Assez vite Mattéo va perdre ses illusions et découvrir la réalité et les travers de la révolution russe...
Les dessins sont toujours magnifiques, les teintes sont moins lumineuses mais adaptées à la rigueur de l'hiver russe. Les dessins de femmes sont superbes...

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Extrait : 

3 4

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Déjà lu du même auteur :

92952294 Mattéo (Tome 1) Première époque (1914-1915)

Challenge Petit Bac 2014
91121022
"Temps" (1)

17 janvier 2014

Comme Une Petite Ressemblance n°5

Avec Canel nous avons pris rendez-vous pour un billet

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 Le billet du jour de Canel

 Mes autres billets Comme Une Petite Ressemblance : 
billet n°1billet n°2billet n°3, billet n°4

16 janvier 2014

Le Joueur d'échecs - Stefan Zweig

Lu dans le cadre du Challenge
 "Ecoutons un livre"

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9782356412508-T 2014-01-02_100544 2014-01-02_100155 2014-01-02_095803 2014-01-02_100809 9782878626131FS

9782253057840

Audiolib - octobre 2010 - 2 heures - lu par Edouard Baer

Livre de Poche - janvier 2013 - 128 pages

Livre de Poche Jeunesse - avril 2013 - 128 pages

Folio bilingue - octobre 2013 - 192 pages

Fernand Nathan - octobre 2013 - 131 pages

Thélème - mars 2010 - Lu par Jacques Weber

Livre de Poche -

traduit de l'allemand par Jacqueline Des Gouttes, révisée par Brigitte Vergne-Cain et Gérard Rudent

Titre original : Schachnovelle, 1943

Quatrième de couverture :
Qui est cet inconnu capable d'en remontrer au grand Czentovic, le champion mondial des échecs, véritable prodige aussi fruste qu'antipathique ? Peut-on croire, comme il l'affirme, qu'il n'a pas joué depuis plus de vingt ans ?
Les circonstances dans lesquelles l'homme a acquis sa science du jeu sont terribles. Elles renvoient aux expérimentations nazies sur les effets de l'isolement absolu, lorsque, aux frontières de la folie, le cerveau humain parvient à déployer ses facultés les plus étranges.
Dans cette fable inquiétante parue parue en 1943, un an après son suicide, Zweig porte un regard désespéré sur une époque qui ne laisse comme alternative que la démence ou la mort.
Edouard Baer donne toute sa dimension à ce grand texte où l’angoisse est sans cesse à fleur de mots.

Auteur : Stefan Zweig est né en 1881 à Vienne, d’un père juif, riche industriel, et d’une mère issue d’une famille de banquiers italiens. Il étudie la philosophie, et l’histoire de la littérature. A l’âge de vingt-trois ans, il est reçu docteur en philosophie. Pacifiste et humaniste convaincu, sa vie est bouleversée par l’arrivée d’Hitler au pouvoir. Il s’installe alors à Londres. En 1941, il fuit cette fois l’Europe pour le Brésil, où il espère trouver la paix de l’esprit. Mais en février 1942, il se donne la mort en compagnie de son épouse.

Lecteur : Comédien, auteur, metteur en scène, Edouard Baer marque ses succès de sa personnalité aux facettes changeantes, drôle, lunaire, féroce ou tendre. Sa lecture de Pedigree de Patrick Modiano, toute de finesse et d’émotion retenue, le place premier plan des très grandes voix françaises.

Mon avis : (lu en janvier 2014)
« Le joueur d'échecs » est la dernière nouvelle écrite par Stefan Zweig avant son suicide et publiée à titre posthume.
Sur un paquebot qui vogue vers l'Argentine, le narrateur croise Mirko Czentovic, le champion du monde d'échecs. Ce dernier est atypique, il est très doué pour les échecs, mais antipathique, inculte et assez prétentieux... Le narrateur, curieux de mieux connaitre Czentovic, il va tenter de nombreux stratagèmes pour obtenir une partie d'échecs avec lui. Alors qu'il est en train de se faire battre un mystérieux M.B  vient à son secours et le jeu s'achève sur partie nulle. Le narrateur va alors s'intéresser à son sauveur, âgé d'une quarantaine d'années, humble et sympathique, celui-ci lui raconte longuement dans quelle circonstance terrible, il s'est mis aux échecs. 
Mirko Czentovic et M.B vont faire une partie d'échecs qui va dévoiler au lecteur le caractère de chacun des deux joueurs que beaucoup de choses opposent...
Une courte histoire captivante, fascinante, mais aussi terrifiante. 
Je n'aime pas particulièrement les intonations de la voix d'Edouard Baer et je n'ai pas été sensible à son ton durant le début de la nouvelle mais je reconnais que son énergie dans la lecture de la seconde partie m'a fait changer d'avis. 

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Extrait : (début du livre)
Sur le grand paquebot qui à minuit devait quitter New York à destination de Buenos-Aires, régnait le va-et-vient habituel du dernier moment. Les passagers embarquaient, escortés d’une foule d’amis ; des porteurs de télégrammes, la casquette sur l’oreille, jetaient des noms à travers les salons ; on amenait des malles et des fleurs, des enfants curieux couraient du haut en bas du navire, pendant que l’orchestre accompagnait imperturbablement ce grand spectacle, sur le pont. Un peu à l’écart du mouvement, je m’entretenais avec un ami, sur le pont-promenade, lorsque deux ou trois éclairs jaillirent tout près de nous – apparemment, un personnage de marque que les reporters interviewaient et photographiaient encore, juste avant le départ. Mon compagnon regarda dans cette direction et sourit : « Vous avez à bord un oiseau rare : Czentovic. » Et, comme je n’avais pas vraiment l’air de comprendre ce qu’il voulait dire, il ajouta en guise d’explication : « Mirko Czentovic, le champion mondial des échecs. Il a traversé les États-Unis d’est en ouest, sortant vainqueur de tous les tournois, et maintenant il s’en va cueillir de nouveaux lauriers en Argentine. »
Je me souvins alors de ce jeune champion et de quelques particularités de sa fulgurante carrière. Mon ami, qui lisait les journaux mieux que moi, compléta mes souvenirs d’une quantité d’anecdotes.
Il y avait environ un an, Czentovic était devenu tout d’un coup l’égal des maîtres les plus célèbres de l’échiquier, comme Aljechin, Capablanca, Tartakower, Lasker ou Bogoljubow. Depuis qu’en 1922 Rzecewski, le jeune prodige de sept ans, s’était distingué au tournoi de New York, on n’avait vu personne d’aussi obscur attirer avec autant d’éclat l’attention du monde sur l’illustre confrérie des joueurs d’échecs. Car les facultés intellectuelles de Czentovic n’eussent permis en aucune façon de lui prédire un brillant avenir. D’abord tenu secret, le bruit courut bientôt que ce champion était incapable en privé d’écrire une phrase, même dans sa propre langue, sans faire des fautes d’orthographe, et que, selon la raillerie d’un partenaire rageur, « son inculture dans tous les domaines était universelle ». Czentovic était le fils d’un misérable batelier slave du Danube, dont la toute petite embarcation fut coulée une nuit par un vapeur chargé de blé. Son père mourut ; l’enfant qui avait alors douze ans, fut recueilli par le charitable curé de son village et l’excellent prêtre s’efforça honnêtement de faire répéter à ce garçon au large front, apathique et taciturne, les leçons qu’il n’arrivait pas à retenir à l’école. Mais ses tentatives demeurèrent vaines. Mirko fixait d’un oeil vide les caractères d’écriture qu’on lui avait déjà expliqués cent fois ; son cerveau fonctionnant avec effort était impuissant à assimiler, même les notions les plus élémentaires. À quatorze ans, il s’aidait encore de ses doigts pour compter et quelques années après, il ne lisait encore un livre ou un journal qu’au prix des plus grands efforts. On n’eût pu dire cependant qu’il y mettait de la mauvaise volonté ou de l’entêtement. Il faisait avec docilité ce qu’on lui ordonnait, portait l’eau, fendait le bois, travaillait aux champs, nettoyait la cuisine ; bref, il rendait consciencieusement, bien qu’avec une lenteur exaspérante, tous les services qu’on lui demandait. Mais ce qui chagrinait surtout le bon curé, c’était l’indifférence totale de son bizarre protégé. Il n’entreprenait rien de son propre chef, ne posait jamais une question, ne jouait pas avec les garçons de son âge et ne s’occupait jamais spontanément, si on ne lui demandait rien ; sitôt sa besogne finie, on voyait Mirko s’asseoir quelque part dans la chambre, avec cet air absent et vague des moutons au pâturage, sans prendre le moindre intérêt à ce qui se passait autour de lui. Le soir, le curé allumant sa longue pipe rustique, faisait avec le maréchal des logis ses trois parties d’échecs quotidiennes. L’adolescent approchait alors de la table sa tignasse blonde et fixait en silence l’échiquier, avec des yeux qu’on croyait endormis et indifférents sous leurs lourdes paupières.

Déjà lu du même auteur :

Challenge Petit Bac 2014
91121022
"Objet" (2)

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15 janvier 2014

La foire de Saint-Pierre - Ellis Peters

 Lu dans le cadre du Challenge Un mot, des titres...
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Le mot : PIERRE

2014-01-02_172030 2014-01-02_171646

10/18 - janvier 1991 - 285 pages

10/18 - juillet 2001 - 284 pages

traduit de l'anglais par Serge Chwat

Titre original : Saint Peter's Fair, 1981

Quatrième de couverture :
La grande foire de Saint-Pierre à Shrewsbury attire tous les marchands des environs. Mais une querelle éclate entre les bourgeois de Saint-Pierre et les moines du monastère bénédictin, à propos de la répartition des bénéfices de la foire. Peu après, un marchand est retrouvé mort. Frère Cadfael est alors tiré de l'herboristerie de son monastère pour utiliser une nouvelle fois sa clairvoyance au service d'une cause juste. " Il fallait oser écrire des romans policiers avec pour héros un moine bénédictin anglais du Moyen Age... Mais Ellis Peters a osé.[...] Son héros, frère Cadfael, a le don de débrouiller les affaires policières sans jamais rater complies. C'est là tout le charme de ces romans fort arme de ces romans fort originaux ! "

Auteur : Edith Mary Pargeter est née le 28 septembre 1913 dans le Shropshire. Elle est d'abord assistante en pharmacie, et publie ses deux premiers romans. En 1940, elle s'engage, et devient officier des services de communication britanniques, tout en continuant à écrire. Auteur de nombreux romans de guerre, elle écrit en 1951 son premier roman policier, qui met en scène l'inspecteur Felse (héros récurrent de plusieurs romans). Son second roman policier paraît en 1959, sous le nom d'Ellis Peters.
En 1977, elle crée le genre des "historical whodunnits" en publiant un roman policier dont l'énigme est résolue par un moine du XIIème siècle. "Frère Cadfael, disait-elle, est apparu tout naturellement dans ma vie pour faire la jonction entre les romans historiques que je publiais et mon envie d'écrire des thrillers."
Elle est décédée le 14 octobre 1995, après avoir écrit 20 romans et 3 nouvelles mettant en scène ce personnage.

Mon avis : (lu en janvier 2014)
C'est le quatrième épisode de la série des enquêtes du frère Cadfael. J'avais eu l'occasion de lire plusieurs livres de la série il y a une dizaine d'années. Cadfael ap Meilyr ap Daffyd est d'origine galloise, il est né en 1080. Après avoir été soldat puis marin-pêcheur, il revient en Angleterre et décide en 1120 de devenir moine chez les Bénédictins. A l'abbaye des Saints-Pierre-et-Paul de Shrewsbury, à la frontière du pays de Galles, frère Cadfael occupe les fonctions d'herboriste, il prépare baumes et potions pour les autres frères ou les habitants de Shrewsbury. 
Fin juillet 1139 , Shrewsbury prépare la foire de saint Pierre, un marché réputé qui attire de nombreux marchands qui viennent des Flandres, d'Allemagne, des drapiers, des bateliers négociant en vins de France... Il y a également une foire aux chevaux qui attirent beaucoup de nobles du comté et des comtés voisins. Cette foire est organisée par l'Abbaye et les marchands de la ville voudraient bien qu'une partie des taxes perçues pour l'occasion soit reversées en partie pour la rénovation de la ville. L'abbé Radulf refuse et dès le début des festivités une altercation a lieu entre des jeunes habitants de Shrewsbury mené par Philippe Corvisart, le fils du prévôt, et Thomas, un riche marchand de vin venu de Bristol en bateau.
Thomas de Bristol disparait mystérieusement dans la soirée. Accompagné d'Hugh Beringar, frère Cadfaël va mener l'enquête. Pas de police scientifique à cette époque, mais les talents d'observation et de déduction du frère Cadfael réussissent à résoudre un enquête complexe.
L'intrigue, assez classique, est bien construite avec fausses pistes et rebondissements. A la moitié du livre, j'avais une petite idée sur le coupable, mais je n'ai vraiment reconstitué le puzzle de tous les éléments de l'histoire dans les toutes dernières pages.
L'intérêt de la série n'est pas seulement l'intrigue mais la plongée du lecteur dans cette époque du XIIème siècle.

Challenge Petit Bac 2014
91121022
"Matière" (1)

 Challenge Voisins Voisines 2014
logo_voisins_voisines_2014_h300
Angleterre

Challenge Trillers et Polars
 88054471_o
catégorie "Même pas peur" :  17/25

 

 

14 janvier 2014

Mattéo (Tome 1) Première époque (1914-1915) - Jean-Pierre Gibrat

2014-01-11_103705 Futuropolis - octobre 2008 - 64 pages

Quatrième de couverture : 
Mattéo, d'origine espagnole, ne reçoit pas d'ordre d'engagement lorsque la guerre est déclarée.
Mais, ses amis au front, il est pris de remords, et décide de franchir le pas.
Sa mère tente bien de s'y opposer, mais que peut-elle face à l'Amour ?
Il faut dire que Juliette, la belle fiancée, très patriotique, ne comprend pas le détachement de Mattéo, et elle le harcèle un peu.
Guillaume, le fils du noble du coin, lui, est parti au combat, même s'il sert dans l'Aviation où les risques sont moindres.
Alors, de l'Est de la France où les combats font rage à l'Amour de Juliette, il n'y a qu'un pas. Le tout est de ne pas le faire en territoire allemand...

Auteur : Jean-Pierre Gibrat, 59 ans, vit en Normandie. Il a reçu, en 2010, le Grand Prix Bd Boum de Blois pour l'ensemble de son oeuvre. Il est l'auteur des séries Le Sursis, Le Vol du corbeau et de Mattéo.

Mon avis : (lu en janvier 2014)
Je ne connaissais pas cette série et n'avais jamais lu cet auteur mais ayant accepté de lire le 3ème tome pour Masse Critique de Babelio, j'ai réussi à me procurer les 2 tomes précédents à la Bibliothèque.
Eté 1914, Coullioure : Mattéo est secrètement amoureux de  la jolie Juliette. Celle-ci est plutôt attirée par Guillaume, qui vient de s'engager dans l'aviation. Mattéo, fils d’un anarchiste espagnol, disparu à jamais en mer, échappe à la mobilisation générale puisu'il est étranger. Ses amis étant partis au front, Mattéo supporte mal les regards de travers que lui portent les villageois, le reproche d'être là à l'abri alors que les hommes sont partis se battre. Finalement, même si sa mère l'en disuade, pour plaire à Juliette, Mattéo décide de s'engager et va rejoindre les tranchées...
Les dessin sont superbes, à l'aquarelle. Les paysages sont magnifiques, les portraits expressifs et l'horreur des combats très réaliste. La qualité du dessin renforce le message contre l'horreur la guerre, contre le non-sens de la guerre.

Autre avis : Canel

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Extrait : (début du livre)

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Challenge Petit Bac 2014
91121022
"Prénom" (1)

13 janvier 2014

C'est lundi, que lisez-vous ? [156]

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 (c) Galleane

C'est le jour du rendez-vous initié par Mallou proposé par Galleane  

Qu'est-ce que j'ai lu cette semaine ? 

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Dans le ventre des mères - Marin Ledun 
3000 façons de dire je t'aime - Marie-Aude Murail 
Au vent mauvais - Rascal et Thierry Murat
Western girl - Anne Percin
Zeitoun - Dave Eggers

Qu'est-ce que je lis en ce moment ?

Un livre pour le Challenge Un mot, des titres... organisé par Calypso avec le mot PIERRE
Mattéo - Jean-Pierre Gibrat (BD)

Que lirai-je cette semaine ?

Une vie entre deux océans - M. L. Stedman (partenariat Livraddict)
Billie - Anna Gavalda

Bonne semaine, bonnes lectures !

12 janvier 2014

Zeitoun - Dave Eggers

Lu en partenariat avec Livraddict et les éditions Folio

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Gallimard - avril 2012 - 416 pages

Folio - novembre 2013 - 432 pages

traduit de l'américain par Clément Baude

Titre original : Zeitoun, 2009

Quatrième de couverture :
Ce livre n’est pas un roman mais une histoire vraie. Originaire de Syrie, marié à une jeune Américaine convertie à l’islam, Zeitoun a fondé à La Nouvelle-Orléans une entreprise de bâtiment prospère avant que l’ouragan Katrina ne dévaste la ville en 2005. Malgré la fuite de sa famille, il décide de rester sur place. Sur un petit canoë, il explore les quartiers engloutis, vient en aide aux personnes prisonnières chez elles, nourrit les chiens abandonnés… Un jour, la Garde nationale l’arrête, l’accusant d’être un pilleur des rues. Dave Eggers, prix Médicis étranger pour Le grand Quoi, nous raconte l’histoire saisissante d’un homme confronté aux forces de la nature puis aux injustices d’une société violente.

Auteur : Dave Eggers est l'éditeur de la revue McSweeney's et l'auteur de romans et de recueils de nouvelles parmi lesquels  Suive qui peut (2003), Pourquoi nous avons faim (2007) et Le grand Quoi (2009). Il a créé à San Francisco 826 Valencia, une fondation à but non lucratif qui vient en aide aux enfants pauvres.

Mon avis : (lu en janvier 2014)
Ayant beaucoup aimé Le grand Quoi de Dave Eggers, lorsque ce livre a été proposé en partenariat par Livraddict et les éditions Folio je n'ai pas hésité. D'autant plus que j'avais déjà lu quelques romans autour de ce terrible ouragan Katrina. 
La note qui ouvre le livre est claire « Ce livre n’est pas un roman. Il repose avant tout sur les témoignages d’Abdulrahman et Kathy Zeitoun. » Ce livre est le fruit de trois ans de travail de l'auteur, il a recueilli le plus fidèlement possible les paroles de Abdulrahman Zeitoun et de sa femme Kathy. Il a également recoupé ces témoignages avec des sources indépendantes et des documents officiels.
Ce récit est fait chronologiquement et commence le 26 août 2005, la famille de Zeitoun s'apprête à passer une journée comme les autres. Zeitoun est originaire de Syrie, il est marié avec Kathy une américaine, ils ont 4 enfants et Zeitoun est entrepreneur dans le bâtiment à La Nouvelle-Orléans. L'ouragan est annoncé mais rien n'est affolant, les tempêtes sont assez fréquentes en cette saison. Mais dans le week-end, les bulletins météo deviennent de plus en plus alarmistes et Kathy préfère quitter la Nouvelle Orléans avec ses enfants, Zeitoun décide de rester pour surveiller ses maisons et ses chantiers en cours. Il pense que c'est son devoir de rester, il pourra se rendre utile. Il restera en contact avec Kathy par téléphone.
L'ouragan passé, Zeitoun va subir également l'inondation de la ville après la rupture des digues et avec le canoë qu'il avait dans son garage, il va aider des personnes âgés restées bloquées dans leur maison, il nourrira aussi des chiens abandonnés dans les maisons voisines. Kathy suivant les événements par l'intermédiaire de la télévision supplie Zeitoun de venir les rejoindre mais en vain. Jusqu'au jour où Kathy n'arrive plus à joindre son mari, elle n'a plus aucune nouvelle et craint le pire.
Zeitoun a été brutalement arrêté par la police, accusé de terrorisme, de pillage et jeté comme un chien en prison, sans jamais pouvoir prévenir les siens...
C'est très intéressant de suivre précisément les évènements, avant, pendant et après l'ouragan Katrina. Mais ce témoignage est édifiant sur l'absence d'organisation pour secourir les personnes bloquées chez elle, sur les interventions "cow-boy" de la police pour arrêter des soi-disant pillards sans aucune vérification, sans laisser à la personne la possibilité de s'expliquer ou de prévenir les siens. J'avais bien entendu dire que l'Administration Bush n'avait pas été à la hauteur lors de 
la tragédie de Katrina mais ce que j'ai découvert dans ce livre est inimaginable. Rien n'est organisé ni l'évacuation des quartiers, ni le sauvetage des sinistrés mais en quelques heures les autorités trouvent les moyens de monter une prison... Le comportement violent, hystérique, inhumain, humiliant de la police vis à vis de Zeitoun et ses camarades d'infortune est ahurissant. Difficile de croire que ce pays est une démocratie...

Merci à Livraddict et aux éditions Folio de m'avoir permis de découvrir ce témoignage qui fait froid dans le dos.

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Extrait : (début du livre)
VENDREDI 26 AOÛT 2005
Par les nuits sans lune, les hommes et les garçons de Jableh, un port de pêche poussiéreux sur la côte syrienne, avaient l’habitude de prendre leurs lanternes et de monter sur leurs bateaux les plus silencieux. Cinq ou six petites embarcations, chacune avec deux ou trois pêcheurs à son bord. À un mille de la côte, ils disposaient les bateaux en cercle sur la mer noire, jetaient leurs filets et, tenant leurs lanternes au-dessus de l’eau, imitaient la lune.Bientôt les poissons, des sardines, se rassemblaient et formaient une masse argentée qui remontait lentement des fonds. Ils étaient attirés par le plancton, et le plancton l’était par la lumière. Ils se mettaient à tourner en cercle, comme une chaîne au maillage lâche, et leur nombre ne cessait de croître pendant l’heure qui suivait. Les brèches obscures entre les maillons d’argent se comblaient, jusqu’à ce que les pêcheurs voient sous l’eau une masse d’argent compacte tournant sur elle-même. 
Abdulrahman Zeitoun n’avait que treize ans lorsqu’il commença à pêcher la sardine selon cette technique, empruntée aux Italiens, qu’on appelle la lampara. Mais avant de rejoindre les hommes et les adolescents sur les bateaux de nuit, il avait dû attendre des années, au cours desquelles il n’avait cessé de poser des questions. Pourquoi seulement par les nuits sans lune ? Car, lui expliquait son frère Ahmad, quand la lune brillait, le plancton était visible partout, répandu dans toute la mer, si bien que les sardines pouvaient voir et manger sans difficulté les organismes éclairés. Mais en l’absence de lune, les pêcheurs pouvaient en fabriquer une et attirer à la surface d’incroyables quantités de sardines. « Il faut que tu voies ça, disait Ahmad à son petit frère. Tu n’as jamais vu une chose pareille. »
Lorsque Abdulrahman vit pour la première fois les sardines former leur cercle dans le noir, il n’en crut pas ses yeux, saisi par la beauté de cette boule argentée qui ondulait sous la lumière blanc et or des lanternes. Il ne prononça pas un mot, et les autres pêcheurs aussi prenaient garde de ne pas faire de bruit, pagayant moteur coupé, de peur d’effrayer leur pêche. D’un bateau à l’autre, tout en regardant le poisson remonter et virevolter sous eux, ils murmuraient, échangeaient des blagues, parlaient des femmes ou des filles. Au bout de quelques heures, une fois que les sardines étaient prêtes et miroitaient par dizaines de milliers dans la lumière réfractée, les pêcheurs serraient leurs filets et les remontaient.
Avant l’aube, ils avaient regagné la côte, au moteur, et livré les sardines au mareyeur du marché ; celui-ci payait les hommes et les garçons, puis se chargeait de vendre le poisson dans tout l’ouest de la Syrie — Lattaquié, Banias, Damas. Les pêcheurs se partageaient l’argent. Abdulrahman et Ahmad rapportaient tout à la maison. Leur père étant mort l’année précédente et leur mère ayant les nerfs et la santé fragiles, tout l’argent gagné à la pêche allait au bien-être du foyer, où ils vivaient avec leurs dix frères et sœurs. 
D’un autre côté, Abdulrahman et Ahmad se fichaient pas mal de l’argent. Ils l’auraient fait gratis.

Trente-quatre ans plus tard, à des milliers de kilomètres à l’ouest, un vendredi matin, Abdulrahman Zeitoun était dans son lit et quittait peu à peu la nuit sans lune de Jableh, dont un souvenir confus imprégnait encore son rêve. Il était chez lui, à La Nouvelle-Orléans. À ses côtés, il entendait respirer sa femme Kathy, dont le souffle ressemblait au clapotis de l’eau contre la coque d’un bateau en bois. Hormis cela, le silence régnait dans la maison. Zeitoun savait que 6 heures allaient bientôt sonner et que le calme ne durerait pas. Généralement, la lumière du jour réveillait les enfants à l’instant où elle atteignait leurs fenêtres, au premier étage. Un des quatre ouvrait les yeux ; à partir de là, l’agitation commençait, la maison devenait vite animée. Dès qu’un enfant s’éveillait, il devenait impossible de maintenir les trois autres au lit.

Kathy fut réveillée par un bruit sourd, en haut, dans une des chambres des enfants. Elle tendit l’oreille et pria pour avoir un peu de répit. Chaque matin, il y avait en effet un moment critique, entre 6 heures et 6 h 30, où une chance, même infime, s’offrait à eux de gagner encore dix ou quinze minutes de sommeil. Mais il y eut un deuxième bruit sourd, et le chien aboya, et un autre bruit sourd suivit. Que se passait-il dans cette maison ? Kathy se tourna vers son mari. Il contemplait le plafond. La journée venait de commencer en fanfare.
Comme d’habitude, le téléphone se mit à sonner avant même qu’ils aient posé le pied par terre. Kathy et Zeitoun — la plupart des gens l’appelaient par son nom de famille car ils n’arrivaient pas à prononcer son prénom — dirigeaient une société, la Zeitoun A. Painting Contractor LLC, et chaque jour les ouvriers, les clients, ou toute personne disposant d’un téléphone et de leur numéro, trouvaient normal d’appeler dès 6 h 30. Et ils ne se gênaient pas. En général, il y avait tellement d’appels à cette heure-là que la moitié d’entre eux étaient directement renvoyés vers la messagerie vocale.

50__tats

46/50 :  Louisiane

Déjà lu du même auteur :

le_grand_quoi_p Le grand Quoi : Autobiographie de Valentino Achak Deng

Autres romans autour de l’ouragan Katrina :

zola_jackson Zola Jackson – Gilles Leroy  ouragan  Ouragan – Laurent Gaudé 

bois_sauvage Bois sauvage – Jesmyn Ward

11 janvier 2014

Western girl - Anne Percin

western girl Editions du Rouergue - mars 2013 - 201 pages

Quatrième de couverture :
Le rêve d'Élise va enfin se réaliser. Son american dream !

Trois semaines dans un ranch du Middle-West.
Tout ce qu'elle aime réuni dans un pack complet : l'équitation, la musique country, les bottes à franges, les cactus dans le désert...
Sauf qu'elle partage le séjour avec une bande de snobinards, tout ce qu'elle déteste !
Alors, comme dans tout bon western, va y avoir de la bagarre, et Élise est du genre Calamity Jane...
Les méchantes n'ont qu'à bien se tenir. Et les gentils cow-boys aussi !

Auteur : Née en 1970 à Épinal, Anne Percin grandit à Strasbourg où elle fait ses études de lettres modernes. À 25 ans, elle quitte l'Alsace pour Paris, où elle commence à enseigner le français en collège. En 2003, elle s'installe avec sa famille en Bourgogne. Là, elle prend le temps de mettre de l'ordre dans ses écrits, dont un journal intime fictionnel écrit à 17 ans, qui va devenir un roman.

 

Mon avis : (lu en janvier 2014)
Depuis le jour où petite, Elise a découvert l'ambiance western dans un restaurant Buffalo Gril, la country et les chevaux sont devenus ses passions. 
Et voilà qu'Elise va pouvoir réaliser son rêve de petite fille en partant pour un séjour de trois semaines dans un ranch du Middle-West avec une dizaine autres adolescent(e)s aimant les chevaux. La cohabitation avec le groupe ne va pas toujours être facile, les uns et les autres venant de milieux différents, mais le séjour sera inoubliable !
C'est à travers le journal de bord de la jeune Elise que le lecteur découvre cette aventure aux États-Unis. Elise partage avec nous ses impressions, ses découvertes, ses activités, ses coups de cafards, ses colères avec beaucoup de franchise et d'humour.
Un roman frais, drôle, et touchant très agréable et facile à lire.
En bonus à la fin du livre, une liste des musiques country que l'auteur recommande pour se mettre dans l'ambiance.

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Extrait : 
Mercredi 11 juillet
Hello, I'm Johnny Cash.
Johnny Cash commençait tous ses concerts par cette phrase. Il jouait devant des milliers de personnes venues de l'autre bout du pays (et c'est loin, « l'autre bout du pays », aux States !), exprès pour lui, et pourtant il se présentait au public, toujours de la même façon, simple, efficace et modeste : «Bonjour, je suis Johnny Cash.» J'adore.
Moi, je devrais peut-être faire pareil dans la vie : « Hello, je suis Élise Bonnel. » Le problème, c'est qu'une fois que j'aurais dit ça, je n'aurais plus grand-chose à ajouter... A part que j'ai seize ans, que je suis lycéenne, rousse, que j'aime l'équitation et la musique country. Pas de quoi déplacer les foules, quoi... Je suis quelqu'un de très ordinaire, j'en conviens, si l'on excepte mon goût prononcé pour la musique traditionnelle américaine. Comment j'en suis arrivée là ! Ça, j'en sais rien ! J'ai l'impression que ça a toujours été en moi. Je dois avoir un gène avec un chapeau de cow-boy.
Mes parents, ça n'est pas du tout leur truc, les westerns, les USA et tout ça. D'abord, mon père, il faut savoir que c'est un geek intégral : il écoute de l'électro et passe sa vie le nez dans un ordi. Ma mère s'habille comme si elle revenait des Indes, n'écoute que de la musique celte et du reggae. Ils ne se ressemblaient pas, ils se sont assemblés quand même et là, une erreur fatale s'est produite : je suis née western girl.
Évidemment, ça ne s'est pas vu tout de suite. La découverte a eu lieu quand j'avais six ans.

On revenait de vacances et on s'est arrêtés pour manger dans un restaurant blanc au toit rouge. Je m'en souviens, c'était à Poitiers, juste à côté du Futuroscope. Devant, il y avait un grand totem en bois peint et une espèce de grosse vache en plâtre avec des cornes : d'après mon papa, ça s'appelait un bison. Fascinée, j'ai devancé mes parents. Je me rappelle avoir poussé une porte de saloon et fait quelques pas sur une moquette rouge jusqu'à une statue de Sioux grandeur nature, qui m'a foutu la peur de ma vie. Heureusement, une gentille dame en jean blanc, chemise western et santiags est arrivée pour nous placer. Elle nous a fait asseoir à une table flanquée de banquettes en skaï, dans un petit recoin où on était tout seuls, et elle m'a mis sur la tête une coiffe d'Indien en carton. Un instant plus tard, elle nous apportait de l'eau, du pain et de la salade sans qu'on n'ait rien commandé. Alors, au comble du bonheur, j'ai déclaré : « On est au paradis ! » 
Oui, bon, ça va.

Déjà lu du même auteur :

comment_bien_rater_ses_vacances Comment (bien) rater ses vacances  le_premier__t_ Le premier été

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