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A propos de livres...
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6 septembre 2012

Le guerrier solitaire - Henning Mankell

le_guerrier_solitaire guerrier_solitaire_points le_guerrier_solitaire_p le_guerrier_solitaire_ le_guerrier_solitaire_cd

Seuil – mars 1999 - 439 pages

Points – mars 2004 - 553 pages

Succès du Livre – novembre 2007 -

Livraphone – mai 2012 - CD

traduit du suédois par Christofer Bjurström 

Titre original : Villospår, 1995

Quatrième de couverture :
Été 1994, la petite ville d'Ystad somnole sous la chaleur. Rivés devant leurs postes de télévision, tous les Suédois suivent la Coupé du monde de football. Mais, alors que l'inspecteur Wallander se prépare à partir en vacances, une jeune fille s'immole par le feu dans un champ de colza. Le lendemain, un ancien ministre est tué à coups de hache. Une série de meurtres d'une sauvagerie terrifiante se déclenche.
La police d'Ystad, menée par Kurt Wallander, entame une course contre la montre haletante pour arrêter le tueur avant qu'il ne frappe à nouveau. Mais quel lien y a-t-il entre un ancien ministre en retraite, un riche marchand d'art et un minable truand ? Pourquoi les victimes sont-elles scalpées ? Et qui est cette jeune fille qui s'est suicidée ? A-t-elle un rapport avec les meurtres ?

Auteur : Né en 1948, Henning Mankell partage sa vie entre la Suède et le Mozambique. Lauréat de nombreux prix littéraires, outre la célèbre « série Wallander », il est l'auteur de romans sur l'Afrique ou des questions de société, de pièces de théâtre et d’ouvrages pour la jeunesse. Son dernier titre, L’Homme inquiet, est l'ultime enquête de Kurt Wallander.

Mon avis : (lu en septembre 2012)
C'est le cinquième épisode de la série du Commissaire Wallander. Durant l'été 1994, les Suédois se passionnent pour la coupe du monde de football. Dans un champ de colza, une jeune fille s'immole par le feu sous les yeux de Wallander. Le lendemain, un ancien ministre est retrouvé chez lui, tué à coups de hache et scalpé. C'est le premier meurtre d'une longue série. Et pour Wallander, qui prévoyait de partir en vacances, c'est le début d'une enquête difficile.

Le lecteur devient le spectateur de cette enquête, il découvre assez vite qui se cache derrière ses meurtres en série et il suit à la fois les faits et gestes du meurtrier et le tâtonnement de l'enquête de Wallander et son équipe. Ce jeu du chat et de la souris entre police et meurtrier nous tient en haleine. Sans oublier que cette série de meurtres cache un trafic un peu particulier...

Cet épisode particulièrement violent est très réussi et j'aime toujours découvrir la Suède telle qu'elle est à travers le regard de Wallander cet anti-héros, fatigué mais intuitif et humain.

En 2008, ce livre a été adapté par la BBC dans la série télévisée Wallander (saison 1 – épisode 1) réalisé par Andy Wilson avec Kenneth Branagh, Benedict Taylor, David Sibley, Roland Hedlund, Rupert Graves.
Je n'ai pas encore vu cet épisode mais je le ferai très prochainement.

Extrait : (page 25)
Dès l'aube, il entama sa transformation.
Il avait tout bien étudié pour réussir. Cela lui prendrait toute la journée, et il ne voulait pas risquer de manquer de temps. Il saisit le premier pinceau et le tint devant lui. Par terre, le magnétophone passait la cassette qu'il avait préparée, avec les tambours. Il regarda son visage dans le miroir. Puis il traça les premiers traits noirs sur son front. Il constata que sa main ne tremblait pas. Il n'était pas nerveux. Pourtant, c'étaient ses premières vraies peintures de guerre. Jusqu'à cet instant précis tout cela n'avait été qu'une sorte de fuite, sa manière à lui de se défendre contre toutes les injustices auxquelles il avait été sans cesse confronté. Mais maintenant, c'était la grande transformation, pour de bon. A chaque trait qu'il se peignait sur le visage, c'était comme un morceau de son ancienne vie qu'il laissait derrière lui. Il n'y avait plus de retour possible. Ce soir même, le temps du jeu serait définitivement révolu, il allait entrer dans la vraie guerre, celle où les gens meurent pour de bon.  

 

Déjà lu du même auteur : 
tea_bag  Tea-Bag  les_chaussures_italiennes  Les chaussures italiennes

meurtriers_sans_visage_p Meurtriers sans visage Les_chiens_de_Riga_2 Les chiens de Riga

l_homme_inquiet L'homme inquiet le_retour_du_professeur_points Le Retour du professeur de danse

la_lionne_blanche_p La lionne blanche  profondeurs_p Profondeurs le_chinois Le Chinois

l_homme_qui_souriait_p L’homme qui souriait

 Challenge Thriller 
challenge_thriller_polars
catégorie "Même pas peur" : 5/12

 Lu dans le cadre du Challenge Petit BAC 2012

 logo_Petit_BAC_2012
"Métier"

 Challenge Voisins, voisines

voisin_voisines2012
Suède

 Défi Scandinavie noire 2012
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Suède : Henning Mankell

  Challenge Littératures Nordiques

litterature_nordique 

 

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5 juillet 2012

La Sirène - Camilla Läckberg

la_sir_ne Actes Sud – juin 2012 – 416 pages

traduit du suédois par Lena Grumbach

Titre original : Sjöjungfrun, 2008

Quatrième de couverture :
Un homme a mystérieusement disparu à Fjällbacka. Toutes les recherches lancées au commissariat de Tanumshede par Patrik Hedström et ses collègues s'avèrent vaines. Impossible de dire s'il est mort, s'il a été enlevé ou s'il s'est volontairement volatilisé. Trois mois plus tard, son corps est retrouvé figé dans la glace. L'affaire se complique lorsque la police découvre que l'une des proches connaissances de la victime, l'écrivain Christian Thydell, reçoit des lettres de menace depuis plus d'un an. Lui ne les a jamais prises au sérieux, mais son amie Erica, qui l'a aidé à faire ses premiers pas en littérature, soupçonne un danger bien réel. Sans rien dire à Patrik, et bien qu'elle soit enceinte de jumeaux, elle décide de mener l'enquête de son côté. A la veille du lancement de La Sirène, le roman qui doit le consacrer, Christian reçoit une nouvelle missive. Quelqu'un le déteste profondément et semble déterminé à mettre ses menaces à exécution. Dans cette passionnante enquête, sixième volet de la série consacrée à Erica Falck, Camilla Läckberg reprend avec bonheur tous les ingrédients qui font le charme et le succès de ses livres. Ses fidèles lecteurs découvriront son roman le plus abouti à ce jour.

Auteur : Née en 1974, Camilla Läckberg est l'auteur d'une série de romans policiers mettant en scène le personnage d'Erica Falck. Ses ouvrages caracolent tous en tête des ventes en Suède comme à l'étranger La Princesse des glaces (2008), Le Prédicateur (2009), Le Tailleur de pierre (2009), L'Oiseau de mauvais augure (2010), L'Enfant allemand (2011).

Mon avis : (lu en juillet 2012)
Après Cyanure qui m’avait vraiment déçu, quel plaisir de retrouver Fjällbacka et la suite des aventures d'Erika Falk.
Erika est de nouveau enceinte, elle attend maintenant des jumeaux ou jumelles… Elle a conseillé Christian Thydell dans l'écriture de son premier roman « La Sirène ». Ce dernier reçoit depuis plus d'un an des lettres de menace... Erica décide alors de mener « en cachette » son enquête.
En parallèle, après plus de trois mois de disparition inexpliquée, le corps de Magnus Kjellner est retrouvé sous la glace. On apprend vite que Magnus et Christian se connaissaient bien, c'est Patrik Hedström qui mène l'enquête... Je n'en raconterai pas plus...

Un polar sombre, une intrigue palpitante, bien construite, des surprises, du suspens... Un livre réussi !
Je me suis régalée et comme d'habitude, je vais prendre mon mal en patience avant de découvrir la prochaine aventure d'autant plus qu'un évènement dans les dernières pages du livre, nous donne encore plus envie de lire la suite rapidement...
Il y a encore au moins deux épisodes pas encore traduits en français. Je suis vraiment devenue une inconditionnelle de cette série suédoise !

Extrait : (début du livre)
Prologue
Il avait toujours su que tôt ou tard la vérité finirait par éclater. Une telle abomination ne pourrait être étouffée. Chaque mot l’avait replongé dans l’innommable, dans l’ignominie qu’il avait essayé de refouler pendant toutes ces années.
Il ne pouvait plus fuir. Marchant d’un bon pas, il sentit l’air matinal remplir ses poumons. Son cœur battait à tout rompre. Il ne voulait pas y aller, et pourtant il le fallait. Il avait décidé de laisser faire le hasard. S’il y avait quelqu’un, il parlerait. S’il n’y avait personne, il irait au bureau, comme si rien ne s’était passé.
Il frappa et on lui ouvrit la porte. Les yeux plissés dans la faible lumière, il entra. La personne devant lui n’était pas celle qu’il pensait trouver.
Ses longs cheveux dansaient dans son dos lorsqu’il la suivit dans la pièce. Il se mit à parler, à poser des questions. Les pensées tourbillonnaient dans sa tête. Rien ne semblait cadrer. Ça clochait, et pourtant, non.
Subitement, il se tut. Quelque chose venait de l’atteindre au ventre, si brutalement que ses paroles furent coupées net. Il regarda. Vit le sang suinter du couteau qu’on retirait de la plaie. Puis un autre coup, la douleur de nouveau. Et l’instrument tranchant qui vrillait ses entrailles.
Il comprit que tout était fini. Que ça se terminerait ici, même s’il lui restait tant de choses à faire, à voir, à vivre. Il y avait malgré tout une sorte de justice. Il n’avait pas mérité la vie heureuse qui avait été la sienne, tout l’amour qu’il avait reçu. Pas après ce qu’il avait commis.
Une fois le couteau immobilisé, les sens anesthésiés par la douleur, la mer fit son apparition. Le mouvement d’un bateau qui tangue. Puis l’eau froide l’engloutit, il ne sentit plus rien.
La dernière image qui se présenta à lui fut ses cheveux. Longs et sombres.

 logo_bibli_IGN_20

 

Déjà lu du même auteur :

la_princesse_des_glaces La Princesse des glaces  le_pr_dicateur Le Prédicateur

 

le_tailleur_de_pierre Le Tailleur de pierre l_oiseau_de_mauvais_augure L'Oiseau de mauvais augure

 

l_enfant_allemand L'Enfant allemand cyanure Cyanure

 

Challenge Voisins, voisines
voisin_voisines2012
Suède

Défi Scandinavie noire 2012
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Suède

 Challenge Viking Lit' 
Viking_Lit

Challenge Thriller 
challenge_thriller_polars
 catégorie "Même pas peur" : 1/12

 Challenge Littératures Nordiques
litterature_nordique

 

4 mai 2012

Mon doudou divin – Katarina Mazetti

mon_doudou_divin Gaïa – mars 2012 – 214 pages

traduit du suédois par Lena Grumbach et Catherine Marcus

Titre original : Mitt himmelska kramdjur, 2007

Quatrième de couverture : 
Pigiste pour la presse féminine, Wera a épuisé tous les sujets. Et ses liquidités ! Elle tombe à la caisse d'un supermarché sur une petite annonce proposant un stage en spiritualité. Un sujet en or ! C'est parti pour trois semaines d'immersion à La Béatitude, en compagnie d'un apprenti gourou, d'une « petite mère », et de quatre autres participants en manque de spiritualité. Il y a un médecin radié, un musulman iranien, une femme invisible, et Madeleine qui porte en permanence son sac à dos comme un fardeau. Ressortiront-ils adeptes d'une nouvelle religion ou déchargés de leurs préjugés ? Car tous, même Wera et son pseudo-cynisme, sont en quête de sacré. N'avons-nous pas tous besoin d'un doudou divin à dorloter ?

Auteur : Née en 1944, Katarina Mazetti est journaliste, productrice radio et auteur de livres pour la jeunesse et de romans pour adultes. La France caracole largement en tête des pays où elle connaît un immense succès, notamment avec Le mec de la tombe d'à côté et Le caveau de famille.

Mon avis : (lu en avril 2012)
Journaliste en mal d'inspiration, Wera tombe sur une petite annonce pour un stage de spiritualité. Elle décide de s'y inscrire et se retrouve en pleine campagne dans une ferme en compagnie de six autres personnes pour un séjour de trois semaines à La Béatitude. Il y a Adrian, apprenti gourou, Annette, les organisateurs du stage, un médecin radié, un musulman iranien, une femme presque invisible et Madeleine avec son sac à dos. Wera et Madeleine sont tour à tour les narratrices de cette histoire. Elles font le portrait ce cette surprenante « communauté ». Ils tous et toutes des idées différentes sur les religions ou les croyances, ils sont là pour échanger, se réconcilier avec le spirituel et avec eux-même.
En y ajoutant l'humour piquant de Katarina Mazetti, je m'attendais à un cocktail plutôt détonnant...
Malheureusement, la mayonnaise n'a pas totalement prise, certains passages sont très bien mais par moment il y a des longueurs et cela manque un peu d'originalité.
J'ai passé un bon moment de lecture mais je m'attendais à mieux...  

Extrait : (début du livre)
Comment me suis-je retrouvée à La Béatitude ?
Ben… faut bien gagner sa croûte. Je travaille comme journaliste free-lance dans une petite localité. Si petite que les automobilistes de passage sont sidérés de tomber sur le panneau « Merci de votre visite, à bientôt » alors qu’ils croyaient tout juste arriver. Oui, il est parfaitement possible de louper complètement la ville, si on n’y prend garde. Je projette de déménager, mais il faudra d’abord que ma vieille mère se décide à mourir, elle n’en a plus que pour un an ou deux, au grand maximum. On n’est pas les meilleures amies du monde, mais on observe une sorte de neutralité armée, et je suis son seul enfant.
Les piges haut de gamme atterrissent rarement sur les genoux des journalistes indépendants dans de si petites villes. Ici, pas la moindre affaire municipale louche à dégoter que toute la ville ne connaisse de longue date et qui n’ait déjà été largement punie par la surveillance citoyenne. Ou alors les coupables jouissent de la protection gracieuse de l’Homme Fort local (président de parti, sang bleu ou gros contribuable) et les articles ne sont pas publiés. Je mets du beurre dans les épinards en faisant des piges pour des magazines nationaux et des suppléments du dimanche, mais les alouettes viennent rarement voleter toutes rôties autour de moi.
J’étais donc en train de pister des scoops, le nez dans le bitume, comme d’habitude. Tous mes articles ayant déjà été payés, je n’avais plus de rentrées d’argent, et mon compte en banque se vidait lentement mais sûrement.
Puis un jour j’entre dans la supérette en bas de chez moi et je trouve une petite annonce sur le tableau d’affichage, parmi les offres de baby-sitting et de skis d’occasion. Elle était écrite à la main, le bord inférieur divisé en petits talons détachables soigneusement marqués à la règle, avec un numéro de téléphone. Stage à La Béatitude clamait l’en-tête tracé aux feutres de toutes les couleurs avec une écriture qui tenait du cours du soir de calligraphie. Grande majuscule avec un serpent joliment dessiné et en bas à côté, une pomme.
Si j’avais vu cette annonce dans une de ces revues New Age indigestes, je ne lui aurais pas accordé la moindre attention. 
Tu es à la recherche d’une foi ? D’un mode de vie ? Tu essaies de trouver ton Dieu au moyen de cérémonies et rituels divers, tu te laisses absorber par différentes doctrines – pour les abandonner aussitôt ? Alors tu aimerais peut-être nous accompagner au domaine de La Béatitude, pour trois semaines de stage en octobre, et essayer de trouver – ou de créer – ta propre foi en toute tranquillité, de forger ta propre image d’un dieu, de suivre ta voix intérieure. Seul et dans la rencontre avec d’autres, en quête comme toi. Nous concevons ce stage comme un cercle d’études et notre but n’est pas de gagner de l’argent sur ton dos, nous participons aussi et nous ne facturons que la nourriture et le gîte. Appelle-nous ! Adrian et Annette.
Puis tout en bas, un PS en grosses lettres d’imprimerie : Attention !!! Nous ne détenons pas de réponses !
Un stage pour créer son propre dieu ! Ça a immédiatement fait tilt, pour la journaliste que je suis, mais aussi pour la personne privée. Certes, je n’étais pas activement préoccupée par la quête d’un dieu, mais j’ai tout de suite eu envie de savoir ce qui pouvait bien pousser les gens à chercher !
Ma truffe s’est mise à vibrer comme celle d’un limier. J’étais aussi à la recherche d’un bon sujet d’article à placer dans un magazine classieux, de ceux sur papier glacé qui payent bien. Quelque chose d’Authentique et de Grand Public, mais qui offre une Qualité pour lecteurs difficiles. Dans le genre chou farci pour la jet-set. Un pays comme la Suède, qui vient de vendre son État providence pour un plat de lentilles, se vautre volontiers dans la nostalgie du bien-être démocratique, de l’instruction pour tous, du bandy* et des remerciements fleuris aux maisons de retraite – et puis ce stage à La Béatitude avait aussi une touche philosophique, furieusement tendance par les temps qui courent. Sans parler des aspects politiques : les antagonismes religieux sont devenus bien plus branchés que la défunte Guerre froide. Dans la peau clandestine d’une chercheuse de dieu, je m’appliquerais à explorer ce besoin de divin ! J’ai réussi à vendre l’idée à un rédacteur, pour un bon prix et tous frais payés. Rapports réguliers envoyés par mail. Heureusement, c’était possible avec mon téléphone portable, rien ne disait que des lieux de stage paumés à la campagne disposent d’une connexion.

* Lointain ancêtre du hockey sur glace, encore en vogue dans les pays nordiques et en Russie. (note des traductrices)

logo_bibli_IGN_20

Déjà lu du même auteur :

le_mec_de_la_tombe_d___cot_ Le mec de la tombe d'à côté   les_larmes_de_Tarzan

entre_dieu_et_moi_c_est_fini  Entre Dieu et moi, c’est fini  le_caveau_de_famille Le caveau de famille

Challenge Voisins, voisines
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Suède

 Lu dans le cadre du  Défi Scandinavie blanche
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Suède : Katarina Mazetti

 Challenge Viking Lit' 
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Challenge Littératures Nordiques
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Lu dans le cadre du Challenge Petit BAC 2012
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"Objet"

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8 avril 2012

L’homme qui souriait – Henning Mankell

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Seuil – février 2005 – 361 pages

Points – avril 2006 – 422 pages

Livraphone CD – juin 2011

traduit du suédois par Anna Gibson

Titre original : Mannen som log, 1994

Quatrième de couverture : 
Le brouillard est épais en cette nuit automnale. Le vieil avocat Gustaf Torstensson est au volant. Soudain, une étrange silhouette surgit au milieu de la route : c’est un mannequin de taille humaine, assis sur une chaise. Torstensson freine brutalement, sort de sa voiture. On ne le reverra jamais vivant. Son fils fait appel au commissaire Wallander. Celui-ci va découvrir un réseau criminel derrière lequel se profile un homme singulier, élégant et sûr de lui. Un homme qui sourit toujours.

Auteur : Henning Mankell, né en 1948, partage sa vie entre le Mozambique et la Suède. Ecrivain multiforme - auteur de théâtre, d'ouvrages pour la jeunesse, d'essais et de contes philosophiques - il est célèbre dans le monde entier pour sa série d'enquêtes policières menées par l'inspecteur Wallander.

Mon avis : (lu en avril 2012)
C'est le quatrième épisode de la série du Commissaire Wallander. Gustav Torstensson, avocat, roule au volant de sa voiture par un brouillard épais lorsqu'il aperçoit au milieu de la route un mannequin assis sur une chaise. Intrigué, il sort de sa voiture et se fait mortellement agresser par derrière.

En pleine déprime, Kurt Wallander est parti se reposer sur l'île de Jylland au Danemark. Il songe même à quitter la police. Il est en train de se promener sur la plage lorsqu'il voit arriver son ami l'avocat Sten Torstensson. Il vient lui demander de l'aide pour enquêter sur l'accident de voiture qui a tué son père. Sten ne croit pas à l'accident. Kurt refuse de l'aider, il a décidé de quitter la police.
A son retour à Ystad, Kurt apprend que Sten Torstensson a été tué par balle, il abandonne son idée de démission, il est bien décidé à mener l'enquête...

Nous voici plongé dans une enquête sombre et complexe mais passionnante autour des milieux du pouvoir et de l'argent. Il est également question de trafics d'organes. Wallander est un personnage vraiment attachant, il est secondé par l'équipe des policiers d'Ystad avec une petite nouvelle plutôt douée en la personne d'Ann-Britt.  

En 2010, ce livre a été adapté par la BBC dans la série télévisée Wallander (saison 2 – épisode 2) réalisé par Andy Wilson avec Kenneth Branagh, Benedict Taylor, David Sibley, Roland Hedlund, Rupert Graves. Cette adaptation très réussie est assez proche du livre et nous permet de découvrir de très beaux paysages de Suède.


Extrait : (début du livre)
Le Brouillard.
Comme l'approche d'un prédateur silencieux.
Je ne m'y habituerai jamais, pensa-t-il. Bien que j'aie vécu toute ma vie en Scanie, où la brume entoure constamment les gens d'invisibilité.
Vingt et une heure, le 11 octobre 1993.
La nappe de brouillard avançait très vite, du coté de la mer. Il serait bientôt rentré à Ystad. Il venait de dépasser les collines de Brösarp lorsque sa voiture entra tout droit dans la blancheur.
Son angoisse devint immense.
Pourquoi ai-je peur du brouillard ? Je devrais plutôt craindre l'homme que je viens de quitter à Farnholm. Le châtelain aimable aux collaborateurs effrayants toujours discrètement postés dans l'ombre. Je devrais penser à lui et à ce qui se cache derrière son sourire, son intégrité de citoyen au-dessus de tout soupçon. C’est lui qui devrait me faire peur, pas le brouillard montant de la baie de Hanö. Maintenant que je sais qu’il n’hésite même pas à tuer ceux qui se mettent en travers de son chemin.
Il fit fonctionner les essuie-glaces pour chasser l'humidité collé au pare-brise. Il n'aimait pas conduire la nuit. Le reflet des phares l'empêchait de distinguer les lièvres sur la route.  

Déjà lu du même auteur : 
tea_bag  Tea-Bag  les_chaussures_italiennes  Les chaussures italiennes

meurtriers_sans_visage_p Meurtriers sans visage Les_chiens_de_Riga_2 Les chiens de Riga

l_homme_inquiet L'homme inquiet le_retour_du_professeur_points Le Retour du professeur de danse

la_lionne_blanche_p La lionne blanche  profondeurs_p Profondeurs le_chinois Le Chinois

 

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Suède : Henning Mankell

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Challenge Thriller 
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 catégorie "Même pas peur" : 15/8

 Challenge Littératures Nordiques
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30 mars 2012

Les oreilles de Buster – Maria Ernestam

5484 Gaïa – septembre 2011 – 411 pages

traduit du suédois par Esther Sermage

Titre original : Busters öron

Quatrième de couverture : 
Eva cultive ses rosiers. A cinquante-six ans, elle a une vie bien réglée qu'elle partage avec Sven. Quelques amies, des enfants, et une vieille dame acariâtre dont elle s'occupe. Le soir, lorsque Sven est couché, Eva se sert un verre de vin et écrit son journal intime. La nuit est propice aux souvenirs, aussi douloureux soient-ils. Peut-être aussi ta cruauté est-elle plus douce lorsqu'on l'évoque dans l'atmosphère feutrée d'une maison endormie. Eva fut une petite fille traumatisée par sa mère, personnage fantasque et tyrannique, qui ne l'a jamais aimée. Très tôt, Eva s'était promis de se venger. Et elle l'a fait, avoue-t-elle d'emblée à son journal intime. 

Un délicieux mélange de candeur et de perversion.

Auteur : Maria Ernestam est suédoise, et vit à Stockholm. Éclectique, elle a multiplié les expériences artistiques : chanteuse, danseuse, mannequin, comédienne, journaliste et auteur. L'écriture s'est imposée naturellement comme son moyen d'expression privilégié. Son premier roman traduit en français, Toujours avec toi, a été particulièrement bien accueilli.

 

 

Mon avis : (lu en mars 2012)
Pour ses 56 ans, Eva reçoit de la part de sa petite-fille Anna-Clara un journal intime décoré d’un chat dormant sous un rosier. Eva décide alors de raconter ses mémoires.
Le lecteur découvre le jour, la vie quotidienne bien rangée d’Eva à Frillesås, petite ville suédoise au bord de la Mer du Nord, elle vit avec Sven, elle a des amies, des petits-enfants, elle s'occupe parfois d’une vieille femme et elle s’occupe de son jardin et en particulier de ses exceptionnels rosiers. Et la nuit, Eva écrit le récit de son enfance avec sa difficile relation avec sa mère. Eva cherche l’amour de sa mère et celle-ci égoïste et tyrannique ne sait que la rabaisser, l’humilier… Le livre s’ouvre sur deux phrases terribles « J’avais sept ans quand j’ai décidé de tuer ma mère. Et dix-sept ans quand j’ai finalement mis mon projet à exécution. »  En effet, pour supporter cette situation insupportable, Eva décide à 7 ans de suivre un « entraînement » à supporter la douleur, la peur… Le lecteur va découvrir les douleurs d’Eva et peu à peu ses secrets, comment elle va traverser l’enfance puis l’adolescence en se forgeant une carapace et… nous ne sommes pas à bout de nos surprises… car je pensais assez rapidement avoir compris les grandes lignes du dénouement de l’histoire et malgré tout j’ai été surprise par plusieurs rebondissements…
Eva est un personnage hors du commun et à la fois effrayant mais tellement touchant, elle balance entre un côté noir et un côté blanc entre le passé et le présent. Un roman coup de cœur !


Extrait : (page 11)
13 juin
J’avais sept ans quand j’ai décidé de tuer ma mère. Et dix-sept ans quand j’ai finalement mis mon projet à exécution.
À travers ce simple constat, je viens de m’exprimer sur cette page avec une sincérité dont je n’ai pas l’habitude. À vrai dire, je n’ai jamais été aussi franche. Cela fait un moment que je n’écris plus de cartes postales, sans parler de lettres, et je n’ai jamais tenu de journal intime. Les mots m’ont toujours narguée, tournoyant sans répit dans ma tête. Des pensées qui me paraissaient révélatrices, originales tant que je les gardais prisonnières, s’effritaient durant leur brève course dans l’atmosphère et mouraient dès qu’elles touchaient le papier. Comme si le simple passage de mon for intérieur au dehors suffisait à les flétrir.
L’écart impitoyable entre inspiration et insignifiance qu’ont cruellement révélé mes rares tentatives d’écriture, m’a incitée à délaisser la plume, hormis pour consigner des faits purs et durs. Beurre, œufs, tomates, radis. Dentiste, ne pas oublier d’appeler. Il peut donc sembler pathétique de se mettre ainsi à rédiger un journal intime à l’âge de cinquante-six ans, mais je m’en arroge le droit. Ce cadeau doit bien avoir un sens, surtout venant d’Anna-Clara. Il implique un engagement de ma part – cela fait si longtemps que je ne me suis pas sentie redevable de quoi que ce soit… Les obligations ont cessé de dicter mon comportement bien avant que je n’arrête d’écrire des lettres. Mais je m’égare.
Ce carnet vierge m’a donc été offert par Anna-Clara, la plus jeune et la plus caractérielle de mes petits-enfants. C’est la raison pour laquelle j’apprécie tant cette petite. Parce qu’elle est considérée comme une enfant difficile. Alors que ses aînés Per et Mari sont joyeux et communicatifs – des âmes simples aux yeux pleins de bonté – Anna-Clara est renfermée, sombre et tranchante. Elle ouvre rarement la bouche. Quand elle le fait, c’est généralement laconique. Je peux avoir le pain ? Tu peux me verser du sirop ? Je peux aller lire dans la chambre ?
Aussi loin que je me souvienne, elle m’a toujours demandé la permission de se retirer pour lire. Quand j’acquiesce, comme je le fais immanquablement, elle monte dans ma chambre et s’installe à côté de la table de chevet encombrée de bouquins et de vieux journaux. Pendant que nous autres continuons à bavarder à table, autour d’un thé ou d’un dîner accompagné de bon vin, elle se plonge dans la lecture avec une obstination et une faculté de concentration que je lui envie. Je ne lui ai jamais exprimé mon admiration, cela pourrait paraître condescendant. Mais elle sait bien qu’au fond, mon consentement est aussi une approbation. Voilà pourquoi j’adore Anna-Clara. Elle n’a pas besoin de mots pour être soi-même.
Aujourd’hui, elle a donc passé le plus clair des festivités enfermée dans ma chambre en train de lire. Elle s’est hissée dans mon lit, a placé un oreiller derrière son dos, enroulé mon plaid jaune autour de ses jambes, posé sa part de gâteau et son verre de sirop sur la table de chevet, et avalé méthodiquement un journal après l’autre : les colonnes nécrologiques sans bavures des conflits armés dans la presse du matin ; les enquêtes criminelles et les rubriques mondaines dans celle du soir. Quel âge a-t-elle maintenant ? Huit ans, bientôt neuf ? Sa soif de lecture est certainement digne d’éloges. D’ailleurs, on ne manque pas de la souligner dès que l’occasion se présente, puisqu’il n’y a rien d’autre à dire. « Per a marqué trois buts au match de foot vendredi, Mari a joué de la flûte au spectacle de fin d’année, les arbres bourgeonnent et Anna-Clara… c’est incroyable, ce qu’elle peut lire ! Elle aura bientôt dévoré tous ce que nous avons à la maison et après, ce sera au tour de la bibliothèque communale. Ça lui ressemblerait. Parcourir systématiquement une étagère après l’autre, un livre après l’autre, phrase après phrase, mot après mot. Elle lit vraiment énormément, Anna-Clara. » Puis le silence.

logo_bibli_IGN_20 

Challenge 6% 
Rentrée Littéraire 2011
RL2011b
39/42

Challenge Voisins, voisines
voisin_voisines2012
Suède

Lu dans le cadre du  Défi Scandinavie blanche
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Suède : Maria Ernestam

 Challenge Viking Lit'

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Lu dans le cadre du Challenge Petit BAC 2012
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"Partie du Corps"

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6 janvier 2012

Le Chinois – Henning Mankell

le_chinois Seuil – octobre 2011 – 554 pages

traduit du suédois par Rémi Cassaigne

Titre original : Kinesen, 2008

Quatrième de couverture :  
Par un froid matin de janvier 2006, la police de Hudiksvall, dans le nord de la Suède, fait une effroyable découverte. Dix-neuf personnes ont été massacrées à l’arme blanche dans un petit village isolé. La policière Vivi Sundberg penche pour l’acte d’un déséquilibré. Mais la juge de Helsingborg, Birgitta Roslin, qui s’intéresse à l’affaire car les parents adoptifs de sa mère sont parmi les victimes, est persuadée que ce crime n’est pas l’œuvre d’un fou. Elle mène une enquête parallèle à partir d’un ruban de soie rouge trouvé sur les lieux qui raconte une tout autre histoire et l’entraîne dans un voyage vers d’autres époques et d’autres continents, et surtout en Chine, cette nouvelle superpuissance en pleine expansion sur la scène mondiale. À son insu, Birgitta Roslin est prise dans l’engrenage d’une machination géopolitique qui finira par mettre sa vie en danger.

Auteur : Né en 1948, Henning Mankell partage sa vie entre la Suède et le Mozambique. Lauréat de nombreux prix littéraires, outre la célèbre « série Wallander », il est l'auteur de romans sur l'Afrique ou des questions de société, de pièces de théâtre et d’ouvrages pour la jeunesse. Son dernier titre, L’Homme inquiet, est l'ultime enquête de Kurt Wallander.

Mon avis : (lu en janvier 2012)
Avec ce livre aux dimensions mondiales, à travers trois récits dont les liens sont parfois un peu tirés par les cheveux, Henning Mankell nous invite à voyager en Suède, en Chine, aux Etats-Unis et au Mozambique…
Tout commence en janvier 2006 avec le massacre à l’arme blanche de dix-neuf personnes dans un petit village isolé au nord de la Suède. L’enquête est menée par la policière Vivi Sundberg, elle se tourne rapidement vers la piste d’un crime perpétué par un déséquilibré. Birgitta Roslin, juge à Helsingborg, s’intéresse également à l’affaire car parmi les victimes il pourrait avoir les parents adoptifs de sa mère. Elle va donc mener en parallèle son enquête. Elle découvre une piste à partir d’un ruban rouge retrouvé sur les lieux du crime. Un mystérieux Chinois aurait séjourné la nuit du massacre dans un hôtel voisin, une caméra de vidéo-surveillance l’a même filmé.
Puis dans la deuxième partie, nous nous retrouvons en 1863 en Chine, puis aux États-Unis. Nous suivons les aventures du chinois San et de ses deux frères. Ayant quitté leur village pour Canton, sans ressource, ils se font kidnapper et envoyer aux États-Unis pour travailler comme des esclaves à la construction du chemin de fer. Retour en 2006, en Chine où le lecteur découvre la politique actuelle et surtout future de ce pays émergent.
Ces différentes parties du livre sont très intéressantes et documentées mais les liens créés entre elles par Henning Mankell sont pas vraiment crédibles… L’enquête policière est un peu délaissée pour la partie sociétale et politique…
Le livre se lit facilement, l’intrigue bien construite en ménageant les révélations donne au lecteur l’envie de connaitre la conclusion de l’histoire.

Extrait : (début du livre)
Neige gelée, grand froid. Le cœur de l’hiver.

Un des premiers jours de janvier 2006, un loup solitaire venu de Norvège traverse la frontière invisible et passe en Suède par la vallée de Vauldalen. Le conducteur d’un scooter des neiges croit l’apercevoir près de Fjällnäs, mais le loup disparaît dans les bois, vers l’est, avant que l’homme ait le temps de voir où il allait. En s’enfonçant dans les vallées d’Österdalarna, côté norvégien, l’animal a trouvé un bout de cadavre de renne gelé, avec encore quelques os à ronger. Mais deux jours ont passé. Il commence à être affamé et cherche de nouveau de quoi manger.
C’est un jeune mâle parti à la recherche d’un territoire. Il continue vers l’est, sans s’arrêter. Vers Nävjarna, au nord de Linsell, il trouve un autre cadavre de renne. Il se repose une journée entière avant de se remettre en route, repu. Toujours vers l’est. À la hauteur de Kårböle, il traverse le Ljusnan gelé, puis suit le cours sinueux de la rivière vers la mer. Par une nuit de pleine lune, il passe sur le pont de Järvsö puis s’enfonce dans les forêts qui s’étendent jusqu’à la côte.
Tôt, le 13 janvier, le loup parvient à Hesjövallen, petit village au sud du lac Hansesjön, dans la région du Hälsingland. Il s’arrête, le nez au vent. Il y a dans l’air une odeur de sang. Le loup regarde autour de lui. Les maisons sont habitées, mais les cheminées ne fument pas. Son ouïe fine ne perçoit aucun bruit.
Mais il y a une odeur de sang, le loup en est certain. Depuis l’orée du bois, il essaie d’en repérer l’origine. Il se met alors à courir lentement dans la neige. L’odeur arrive par bouffées d’une maison à l’extrémité du village. Il est sur ses gardes : près des humains, il faut être à la fois prudent et patient. Il s’arrête de nouveau. L’odeur vient de l’arrière de la maison. Le loup attend. Il se décide à avancer. En approchant, il aperçoit un cadavre. Il traîne la lourde proie à couvert, à l’orée du bois. Personne ne l’a encore repéré, aucun chien n’a même aboyé. En cette froide matinée, le silence est total.
Le loup commence à manger. Comme la viande n’est pas encore gelée, c’est facile. Il est affamé. Après avoir arraché une chaussure en cuir, il mordille le bas de la jambe, tout près du pied.
Il a neigé pendant la nuit, puis plus rien. Tandis que le loup mange, quelques légers flocons recommencent à tomber sur le sol glacé.

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Rentrée Littéraire 2011
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Challenge Voisins, voisines
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Suède

 Défi Scandinavie noire 2012
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Suède : Henning Mankell

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Challenge Thriller 
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 catégorie "Même pas peur" : 9/8

 

Déjà lu du même auteur : 
tea_bag  Tea-Bag  les_chaussures_italiennes  Les chaussures italiennes

 

meurtriers_sans_visage_p Meurtriers sans visage Les_chiens_de_Riga_2 Les chiens de Riga

 

l_homme_inquiet L'homme inquiet le_retour_du_professeur_points Le Retour du professeur de danse

 

la_lionne_blanche_p La lionne blanche  profondeurs_p Profondeurs


24 décembre 2011

L'inoubliable Noël de Pettson et Picpus - Sven Nordqvist

l_inoubliable_No_l_de_Pettson Autrement Jeunesse – novembre 2009 – 24 pages

traduit du suédois par Philippe Couderc

Titre original : Pettson får julbesök, 1989

Quatrième de couverture :
Un adorable vieux bonhomme, un chat un peu filou, des dizaines de petits personnages qui se cachent dans les recoins de chaque page... Découvrez les aventures hilarantes de Pettson et de son chat Picpus.
Nous sommes à la veille de Noël ; Pettson et Picpus n'ont toujours rien préparé pour le réveillon. Pourtant, ce n'est pas le travail qui manque : il faut couper le sapin, faire des courses pour le dîner, décorer la maison... Mais malheur ! Dans sa hâte, Pettson se foule le pied : impossible à présent de sortir de chez lui. Plus de sapin, plus de repas, plus de fête ! Picpus est accablé... Mais c'est sans compter sur le secours de visiteurs inattendus... 

Auteur : Né en 1946, Sven Nordqvist est un écrivain et illustrateur suédois de livres pour enfants. Il est connu pour sa série Pettson and Findus, sont les héros sont un vieux paysan, Pettson, et son chat futé, Findus. Il a étudié l'architecture à Lund Institute of Technology, et il a enseigné quelque temps l'architecture, tout en essayant de se conformer à sa première vocation d'illustrateur. En 1983 il a obtenu son premier prix dans un concours de livres pour enfants, et depuis il se consacre à ce type de publications.

Mon avis : (lu en décembre 2011)
En cette veille de Noël, une lecture d'un album jeunesse très sympa...
Pettson est un vieux paysan qui vit seul avec son chat Picpus un peu facétieux. C'est la veille de Noël, la neige a recouvert la ferme, et il leurs reste à beaucoup à faire pour tout préparer, trouver un sapin, fabriquer des décorations, préparer le repas de Noël. Les deux compères partent donc couper le sapin et c'est la catastrophe... Pettson se tord le pied, il ne peut plus rien faire... Avec l'aide de Picpus, de l'ingéniosité et la gentillesse des voisins, Pettson et Picpus passeront un Joyeux Noël !
Les deux personnages de Pettson et Picpus sont très attachants. J'aime beaucoup Picpus (j'avais découvert les deux protagonistes dans « Pettson piège le renard » et « Pettson n'a pas la pêche » lorsque mes enfants étaient petits).
Cette histoire est simple mais très belle, avec de la poésie et un peu d'humour, elle évoque parfaitement le vrai esprit de Noël, un moment de partage et de solidarité.
Les dessins de Sven Nordqvist sont superbes, il faut prendre le temps de les regarder pour découvrir tous les petits détails qui s'y cachent...

Extraits :

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Le défi de Noël
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-- Billet Programmé -- Billet programmé -- Billet programmé -- Billet programmé -- Billet programmé --

25 novembre 2011

Cyanure – Camilla Läckberg

cyanure Actes Sud - novembre 2011 - 157 pages

traduit du suédois par Lena Grumbach

Titre original : Snöstorm och mandeldoft, 2007

Quatrième de couverture :
Quelques jours avant Noël, Martin Molin, le collègue de Patrick Hedström, accompagne sa petite amie Lisette à une réunion de famille sur une île au large de Fjällbacka. Mais au cours du premier repas, le grand-père, un richissime magnat de l'industrie, leur annoce une terrible nouvelle avant de s'effondrer, terrassé. Dans son verre, Martin décèle une odeur faible mais distincte d'amande amère. Une odeur de meurtre. Une tempête de neige fait rage, l’île est isolée du monde et Martin décide de mener l’enquête. Commence alors un patient interrogatoire que va soudain troubler un nouveau coup de théâtre.
Offrant une pause à son héroïne Erica Falck, Camilla Läckberg nous livre un polar familial délicieusement empoisonné.

Auteur : Née en 1974, Camilla Läckberg est l’auteur d’une série de romans policiers mettant en scène le personnage d’Erica Falck. Ses ouvrages caracolent tous en tête des ventes en Suède comme à l’étranger. Dans la collection “Actes noirs” ont déjà paru La Princesse des glaces (2008), Le Prédicateur (2009), Le Tailleur de pierre (2009), L’Oiseau de mauvais augure (2010) et L’Enfant allemand (2011).

Mon avis : (lu en novembre 2011)
J'ai un avis mitigé sur ce livre. En effet, j'étais ravie de savoir qu'un nouveau livre de Camilla Läckberg était édité. Puis en regardant de plus près, je découvre sur Am*z* qu'il ne fait que 128 pages (en réalité, il y a 156 pages, format Actes Sud) et qu'il ne fait pas partie de la série d' Erica Falck. Le rapport prix/contenu est un peu fort... (pour ma part, je l'ai emprunté à la Bibliothèque).
Passons à l'intrigue, une réunion familiale a lieu sur une petite île suédoise. Martin Molin, policier collègue de Patrick Hedström, y accompagne sa petite amie Lisette. Lors du dîner, Ruben Liljecrona, le patriarche de la famille annonce à tous qu'il les a déshérité et subitement il meurt. Dehors, une tempête de neige fait rage, il est impossible de quitter l'île et les moyens de communication avec l'extérieur sont coupés. Martin est contraint seul de prendre en main cette enquête en huis clos.
Dès le début du livre, on pense à Agatha Christie. Martin doute un peu plus qu'un enquêteur classique, mais il mène son enquête à « l'ancienne » en interrogeant tour à tour les membres de la famille présents, les caractères de chacun se révèlent, les langues se délient...
Le livre est court, l'histoire n'a rien d'originale et venant de Camilla Lackberg, je suis déçue, elle nous a habitué à beaucoup mieux que cela... Ce livre ressemble surtout un coup commercial et c'est dommage...
J'attends donc avec encore plus d'impatience la suite des aventures d'Erica Falck, il existe encore trois tomes écrits en suédois et pas encore traduits en français...

Extrait : (début du livre)
Ça sentait de nouveau la neige. Noël était dans moins d’une semaine et le mois de décembre avait déjà apporté son lot de froid et de flocons. Pendant plusieurs semaines, une glace épaisse avait recouvert la mer, mais le redoux de ces derniers jours l’avait rendue fragile et traîtresse.
Martin Molin se tenait à l’avant du bateau qui faisait cap sur Valö dans le chenal ouvert dans la glace par la vedette de sauvetage en mer. Il se demandait s’il avait pris la bonne décision. Lisette avait tellement insisté pour qu’il vienne. Elle l’avait supplié même. Les réunions de famille n’étaient pas son fort, avait-elle dit, et celle-ci se passerait beaucoup mieux s’il était là. Seulement, une rencontre avec sa famille sous-entendait que leur relation était sérieuse, et il ne voyait pas du tout les choses ainsi.
Mais maintenant c’était fait. Il le lui avait promis et il était là, en route pour l’île de Valö et l’ancienne colonie de vacances transformée en maison d’hôte, où il passerait deux jours avec la famille de Lisette.
Il se retourna. Fjällbacka était magnifique, surtout en hiver, lorsque ses petites maisons rouges étaient enfouies dans toute cette blancheur. La haute montagne grise qui ceinturait la petite ville lui apportait aussi une intensité dramatique et une esthétique incomparables. Il devrait peut-être abandonner Tanumshede pour venir vivre ici, se dit-il en riant de cette idée folle. Le jour où il aurait gagné au loto, peut-être.
— Vous me lancez le bout ? cria l’homme sur l’appontement. Martin émergea de ses rêveries.
Il se pencha et prit la corde enroulée à l’avant du bateau. Lorsqu’ils furent suffisamment près du ponton, il la jeta à l’homme qui l’attrapa habilement et amarra l’embarcation.
— Vous êtes le dernier. Tous les autres sont déjà là.
Martin descendit prudemment la petite passerelle glissante et prit la main qu’il lui tendait.
— Je devais terminer quelques dossiers au commissariat avant de partir.
— Oui, j’ai appris qu’on allait avoir un représentant des forces de l’ordre pour le week-end. Je me sens tout de suite plus rassuré, dit l’homme avec un gros rire avant de se présenter : je suis Börje. Avec ma femme, on a repris l’endroit, et du coup, je suis l’homme à tout faire ici : menuisier, cuisinier, majordome. Eh oui, mieux vaut avoir plusieurs cordes à son arc.
Il partit encore une fois d’un rire jovial.
Martin attrapa son sac et suivit Börje en direction des lumières qui scintillaient entre les arbres.
— D’après ce qu’on m’a dit, vous avez fait des miracles avec ce vieux bâtiment, dit-il.
— Ça a été pas mal de boulot, répondit fièrement Börje. Et d’argent. Il faut le reconnaître. Mais on est arrivés au bout de nos peines maintenant. C’était plein cet été, et ma dulcinée et moi, on a eu des gens jusque tard en automne. Notre offre de Noël remporte un franc succès, on ne s’y attendait pas.
— J’imagine que les gens ont envie d’échapper à l’hystérie des fêtes, dit Martin.
Il s’efforça de ne pas trop souffler en montant le raidillon vers la maison. Il eut un peu honte. Sa condition physique était lamentable. Compte tenu de son âge et de son métier, il aurait dû être en meilleure forme.
En levant un instant les yeux du sentier, il fut saisi d’émerveillement. Ils avaient réellement fait des miracles avec le vieux bâtiment. Comme la plupart de ceux qui avaient grandi dans la région, Martin était venu à Valö avec l’école ou pour des camps de vacances, et il se rappelait une maison verte, certes jolie, mais assez délabrée et entourée d’une immense pelouse. Aujourd’hui, de la peinture blanche était venue recouvrir l’ancienne, et la maison rénovée de fond en comble était un vrai bijou. Une lumière chaude semblait ruisseler des fenêtres et mettait en valeur la façade claire. Devant l’escalier, on avait allumé des bougies d’extérieur et par une fenêtre du rez-de- chaussée, il aperçut un grand sapin de Noël. C’était un décor féerique et il marqua une halte pour l’admirer.
— Joli, n’est-ce pas ? dit Börje qui s’arrêta également.
— C’est incroyable, répondit Martin, époustouflé.
Ils arrivèrent à la maison, entrèrent dans le vestibule et tapèrent des pieds sur le sol pour ôter la neige de leurs chaussures.
— Voilà le dernier arrivé ! cria Börje, et Martin entendit des pas rapides s’approcher.
— Martin ! Comme je suis contente de te voir !
Lisette se jeta à son cou et Martin eut de nouveau le sentiment qu’il n’aurait pas dû venir. Lisette avait beau être mignonne et sympathique, il commençait à se dire qu’elle prenait leur relation trop au sérieux. Il était cependant trop tard pour faire marche arrière. Il fallait seulement essayer de survivre à ce week-end.
— Viens !
Elle le prit par la main et l’entraîna plus ou moins de force vers la grande salle à gauche du vestibule. Dans les souvenirs de Martin, il s’agissait d’un dortoir encombré de lits superposés. A présent, une main au goût sûr l’avait transformée en une salle de séjour et une bibliothèque. Un énorme sapin de Noël décoré dans les règles de l’art trônait au centre de la pièce.
— Le voici ! claironna triomphalement Lisette.
Tous les regards se tournèrent vers lui. Il réprima l’envie de rajuster le col de sa chemise et se contenta de faire un petit geste ridicule de la main. Lisette lui fit comprendre par un petit coup de coude que l’on s’attendait probablement à plus de sa part, et il entreprit d’aller saluer chacun des invités. Lisette l’accompagna et se chargea des présentations.

Lu du même auteur :

la_princesse_des_glaces La Princesse des glaces  le_pr_dicateur Le Prédicateur

le_tailleur_de_pierre Le Tailleur de pierre l_oiseau_de_mauvais_augure L'Oiseau de mauvais augure

l_enfant_allemand L'Enfant allemand

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Suède : Camilla Läckberg

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 catégorie "Même pas peur" : 8/8

24 novembre 2011

Profondeurs - Henning Mankell

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Seuil – janvier 2008 – 343 pages

Points – janvier 2009 – 347 pages

traduit du suédois par Rémi Cassaigne

Titre original : Djup, 2004

Quatrième de couverture :
En octobre 1914, l’Europe est au bord de la guerre. Afin d’améliorer la défense des côtes suédoises, le capitaine Lars Tobiasson-Svartman inspecte les routes maritimes. Sur la toute petite île de Sara Fredrika, il rencontre une femme dont il devient l’amant. Pour la revoir, il ment à sa femme, à l’amirauté, à lui-même, jusqu’au point de non-retour… Un roman à la fois sobre et sensuel.

Auteur : Henning Mankell est né à Stockholm en 1948. Auteur de célèbres romans policiers, de romans et de pièces de théâtre, il partage sa vie entre la Suède et le Mozambique.

Mon avis : (lu en novembre 2011)
Voilà un livre d'Henning Mankell très différent de ceux que j'ai déjà eu l'occasion de lire. Ce n'est pas un roman policier, mais un récit captivant qui se lit comme un suspens.
Automne 1914, nous sommes à l'aube de la Première Guerre Mondiale, le sombre héros de cette histoire Lars Tobiasson-Svartman est capitaine de la marine de guerre suédoise. Il est hydrographe et il est chargé de tracer de nouvelles routes maritimes en sondant les profondeurs de la mer sur les bords des côtes suédoises.
Au cours d'une de ces missions, le capitaine Lars va rencontrer une femme vivant seule et loin de tout sur la toute petite île de Halsskär. Il tombe amoureux d'elle et pour la revoir va se mettre à mentir à tous. C'est l'engrenage mensonges après mensonges il s'enferre et la folie n'est pas loin...
Le personnage de Lars est vraiment antipathique, désagréable, froid ensuite on le découvre menteur, égoïste, lâche. Et enfin, au fil des pages, il devient de plus en plus inquiétant.
Il règne dans cette histoire une atmosphère pesante et lourde, l'environnement naturel n'arrange rien avec le froid, le vent, la mer et la guerre en toile de fond n'est pas plus réjouissante...
Hennig Mankell nous décrit avec beaucoup de précision cette nature sauvage et hostile mais aussi le métier d'hydrographe au début de siècle que j'ai trouvé très intéressant.

Au résultat, un roman très bien construit, efficace mais glaçant !

Un grand Merci à Tiphanie qui m'a offert ce livre lors du Swap Une Vague Bleue organisé par Valérie

Avec ce livre je termine mon Défi Scandinavie blanche et noire, Catégorie Étoile des neiges  
et j'inaugure mon Challenge Objectif PAL Swap


Extrait : (début du livre)
Les jours sans vent, on entendait les cris des fous de l'autre côté du lac.
En automne surtout. C'était la saison des cris.
C'est aussi en automne que commence cette histoire. Dans un brouillard humide, par quelques degrés à peine au-dessus de zéro, une femme entrevoit soudain la liberté. Elle a découvert un trou dans la clôture.
Automne 1937. Cette femme s'appelle Kristina Tacker, elle est enfermée depuis des années dans un grand hôpital psychiatrique aux environ de Säter. Elle n'a plus aucune notion du temps.
Longuement, elle fixe le trou, comme si elle ne saisissait pas : la clôture a toujours été une limite dont elle ne devait pas s'approcher. Une frontière bien arrêtée.
D'où vient cette ouverture ? Cet endroit où la clôture a cédé ? Une main inconnue a ouvert une porte sur ce qui, un instant plus tôt, était encore une zone interdite. Il lui faut une éternité pour comprendre. Puis elle se glisse prudemment par le trou et la voilà de l'autre côté. Immobile, la tête enfoncée dans ses épaules crispées, elle écoute, guettant la main qui viendra l'attraper.
Pendant ces vingt-deux années enfermée à l'asile, jamais elle n'a senti d'êtres humains autour d'elle, rien que des souffles. La respiration est son geôlier invisible.
Les corps de bâtiments massés derrière elle, tapis comme des fauves assoupis, semblent prêts à bondir. Elle attend. Le temps s'est arrêté. Personne ne vient la forcer à rentrer. 
Après avoir longuement hésité, elle ose un premier pas, puis un autre, avant de disparaître parmi les arbres. 
C'est une forêt de résineux où règne une odeur âcre, semblable à celle de chevaux en rut. Elle croit deviner un sentier. Elle se déplace lentement et ne se retourne que lorsqu'elle cesse enfin de sentir la lourde respiration de l'asile. 
Elle est entourée d'arbres. Que le sentier, à présent disparu, ait été imaginaire n'a pas d'importance: de toute façon, elle ne va nulle part. Echafaudage autour d'un espace vide, elle n'existe pas. Derrière, il n'y a jamais rien eu, ni maison, ni personne. 
Elle traverse maintenant la forêt à toute allure, comme si malgré tout elle avait un but. Très souvent aussi elle reste plantée là, complètement immobile, paraissant elle-même se transformer en arbre. 
Dans la forêt, le temps est aboli. Il n'y a que les troncs des arbres, des pins surtout, quelques sapins, et les rayons du soleil qui tombent sans bruit sur le sol humide. 
Elle se met à trembler. Une douleur rampe sous sa peau. D'abord elle croit que c'est cette terrible démangeaison dont elle souffre parfois, et qui contraint les infirmiers à l'attacher pour qu'elle ne se gratte pas jusqu'au sang. Puis elle comprend que c'est autre chose. 
Elle se souvient qu'autrefois elle avait un mari. 
Elle ne sait pas d'où lui vient cette pensée. Mais elle se rappelle très bien, elle a été mariée. Il s'appelait Lars, elle s'en souvient. Il avait une cicatrice au-dessus de l'oeil gauche, et mesurait vingt-trois centimètres de plus qu'elle. C'est tout pour l'instant. Le reste, elle l'a refoulé et relégué dans l'ombre. 
La mémoire lui revient pourtant. Elle jette un regard perdu autour d'elle, parmi les troncs d'arbres. Pourquoi penser ici à son mari? Lui qui détestait les forêts, lui qui était toujours attiré par la mer? Lui qui fut cadet dans la marine, puis hydrographe et capitaine chargé de missions secrètes? 

Le brouillard se dissipe, l'air devient transparent. 

Elle reste sans bouger. Quelque part, dans un battement d'ailes, un oiseau s'enfuit. Puis à nouveau le silence s'installe. 
Mon mari, pense Kristina Tacker. J'avais autrefois un mari, nos vies mêlées formaient un rempart autour de nous. Pourquoi dois-je me souvenir de lui maintenant, alors que j'ai trouvé un trou dans la clôture, que j'ai laissé derrière moi le fauve aux aguets? 
Dans sa tête, parmi les arbres, elle cherche une réponse. 

Il n'y en a pas. Il n'y a rien. 

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Suède : Henning Mankell

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Déjà lu du même auteur :
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8 novembre 2011

Printemps - Mons Kallentoft

C'est le 700ème livres chroniqués...

printemps Le Serpent à Plumes – septembre 2011 – 549 pages

traduit du suédois par Frédéric Fourreau

Titre original : Vårlik, 2010

Quatrième de couverture :
C'est l'affolement en ville. Une bombe vient d'exploser en plein centre de Linköping, tuant deux fillettes et blessant grièvement leur mère, Hanna Vigerö. Pour les enquêteurs, les pistes sont multiples. Acte terroriste ? Guerre des gangs ? L'investigation piétine. Et si l'attentat visait en fait la famille Vigerö ? Pour Malin Fors, il s'agirait d'une affaire plus personnelle.
Malin aussi a ses problèmes. Elle lutte pour ne pas replonger dans l'alcool, sa mère vient de mourir. Et quand son père rentre de Ténérife, le secret que lui cachaient ses parents depuis toutes ces années fait enfin surface.

Auteur : Mons Kallentoft est né en 1968 en Suède. Journaliste et auteur, il a déjà publié cinq romans qui ont reçu de nombreux prix. Hiver, Été et Automne se sont vendus à plus de 50 000 exemplaires en France et ont été traduits dans 19 pays.

Mon avis : (lu en novembre 2011)
Après, Hiver, Eté, Automne voilà avec Printemps le quatrième tome de la série. Les saisons sont peut-être dans le désordre, mais il faut les lire dans cet ordre là. En effet, tout au long des épisodes en parallèle des enquêtes criminelles nous suivons la vie personnelle de l’héroïne Malin Fors, commissaire et mère célibataire.
J’avais été déçue par “Automne”, Malin Fors était en pleine dépression, l’intrigue policière avait mis beaucoup de temps à s’installer, l’histoire était brouillonne… Dans Printemps c’est l’inverse, dès les premières pages Mons Kallentoft plonge le lecteur dans l’intrigue policière, en effet une bombe explose en plein centre de Linköping, tuant deux fillettes et blessant grièvement leur mère.  Toute l’équipe de Malin est sur le pont pour découvrir l’origine de cet attentat, les pistes sont multiples, peu à peu l’enquête s’enlise… C’est sans compter sur le don de Malin, celle-ci est capable de capter les voix des morts, ici les deux fillettes, (paragraphes en italiques) donnant ainsi des indices en avant première au lecteur.
Dans sa vie personnelle, Malin vient de perdre sa mère, son père revient vivre en Suède et Malin va enfin découvrir le secret que lui cachaient ses parents depuis toujours…
Dans cette épisode « printanier », j’ai retrouvé avec beaucoup de plaisir Malin en forme, mais encore fragile et une intrigue très bien construite avec rebondissements et surprises.
J’ai découvert sur la blogosphère que Printemps ne serait pas le dernier de la série car l'auteur serait occupé à écrire un nouvel épisode où Malin devrait enfin résoudre une affaire non élucidée qui la hante depuis le premier tome. Cela me réjouie beaucoup car c’est difficile d’abandonner une héroïne si attachante !

Extrait : (page 15)
On pourrait presque voir son reflet dans le ciel tant son bleu est lumineux.
Il est de la couleur des flammes des fers à souder, se dit la maman en déambulant sur les pavés de la Grand-Place, tassés par les pas des milliers de personnes qui les ont foulés.
Le soleil est bas, ses rayons irradient l’atmosphère comme des javelots, avant de brûler le visage des gens assis sous les immenses parasols déployés aux terrasses de l’hôtel Mörner et du Grand Hôtel. Une chaleur perfide abrite un soleil qui reste froid.
En tournant le regard vers l’agence immobilière, la maman distingue les annonces désespérées qui recouvrent la vitrine. Elle remarque qu’il n’y a personne au distributeur automatique et lève les yeux sur l’horloge située sous le toit.
Dix heures et quart.
Tout autour de la place, ce ne sont que vitrines vides, boutiques et cafés fermés à cause de la crise. Des affichettes de soldes et de liquidations totales semblent implorer les passants, tandis que le pollen flotte dans l’air.
Il y a étonnamment peu de gens dehors, aujourd’hui, se dit-elle. Aucun stand sur la place, aucun paysan pour proposer ses légumes bio, aucun immigré pour tenter de vendre des fruits à la sauvette, aucun brocanteur pour exiger des sommes scandaleusement élevées pour des babioles qui auraient dû atterrir à la décharge depuis bien longtemps.

Le marchand de saucisses, en revanche, est bien là, dans un angle. Accroupi sous son parasol orange, jaune et rouge, il attend les estomacs affamés qui, à l’heure du déjeuner, ne manqueront pas de venir profiter de ses tarifs modérés.
Dix couronnes la saucisse. Le fleuriste est là, également, avec des tulipes roses, jaunes, rouges et orange.
Ses enfants, des jumelles, courent devant elle, vers le distributeur automatique de la SEB, là où elle retire de l’argent avant d’aller faire ses courses. Elles portent la même veste rose, le même jean, les mêmes chaussures de sport ornées de quatre bandes rouges.
Bien qu’elles soient deux, elles vivent, se déplacent et parlent comme une seule. Souvent, les gens sont incapables de les différencier, et ils sont enchantés par la joie de vivre et la beauté que dégagent les fillettes, comme si toute leur existence n’était qu’un hommage au monde et à la vie. 
Leurs cheveux blonds sont ébouriffés par le vent, leurs mouvements sont souples, mais toujours maladroits, signe qu’elles ont encore énormément de progrès à faire pour maîtriser leur corps, puis le vaste monde qui, à cet instant, sur cette place, dans cette petite ville de province, s’offre à elles.
La maman respire l’air printanier.
Elle perçoit le parfum des tulipes fraîchement écloses, un parfum éphémère. Profitez de l’instant présent, pense la maman en posant son regard sur ses filles, rien n’est acquis, tout à une fin, je le sais.

 

 

Déjà lu du même auteur :

hiver Hiver    _t_ Été automne Automne

 

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 catégorie "Même pas peur" : 7/8

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