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A propos de livres...
28 août 2016

Un peu plus loin sur la droite - Fred Vargas

Lu en partenariat avec Audiolib

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Audiolib - juin 2016 - 7h32 - Lu par Philippe Allard

Viviane Hamy - mars 1996 - 255 pages

J'ai Lu - octobre 2005 - 256 pages

Quatrième de couverture :
Embusqué sur le banc 102, celui de la Contrescarpe, Kehlweiler, « l’Allemand », avise une drôle de « bricole » blanchâtre égarée sur une grille d’arbre. 
Ce petit bout d’os humain – car il s’agit de cela – l’obsède jusqu’à ce qu’il abandonne ses filatures parisiennes pour rallier Port-Nicolas, un village perdu au bout de la Bretagne.
Et l’attente commence dans la salle enfumée du vieux Café de la Halle. Il écoute, il surveille, de bière en bière, de visage en visage… Et, sans trêve, par les routes humides et les grèves désertes, il fait courir son assistant, Marc Vandoosler, le médiéviste rencontré dans Debout les morts.
Qui tue ?

 

Auteur : Fred Vargas est née en 1957. Médiéviste et titulaire d’un doctorat d’Histoire, elle est chercheur en Histoire et Archéologie au CNRS. La quasi-totalité de son œuvre – les « rompols » comme elle appelle ses textes policiers – est publiée aux Éditions Viviane Hamy. Primés à plusieurs reprises, adaptés au cinéma – Pars vite et reviens tard – et à la télévision, traduits dans plus de 40 langues, ses livres sont des best-sellers en France comme en Allemagne et en Italie.

Lecteur : Né à Bruxelles en 1968, Philippe Allard est comédien, improvisateur et musicien, mais également acteur de doublage (films, documentaires et séries) depuis 1995 : il a entre autres prêté sa voix à la version française de House of Lies (Don Cheadle). Il a déjà enregistré pour Audiolib, entre autres, Le vol des CigognesUne Vérité si délicateTrois mille chevaux vapeur et Ceux qui vont mourir te saluent.

Mon avis : (écouté en août 2016)
Cette relecture en mode audio de ce livre de Fred Vargas m'a beaucoup plu. J'en gardais quelques souvenirs mais je l'ai redécouvert avec grand plaisir. Le héros de ce polar n'est pas comme d'habitude Adamsberg mais 
Louis-Ludwig Kehlweiler, ancien du ministère de l'intérieur, accompagné accompagné de Bufo, son fidèle crapaud... C'est un ami d'Adamsberg qui possède un réseau national d'indicateurs, tout commence avec la découverte d'un petit os humain dans une crotte de chien sur une grille d'arbre à côté du banc 102... Une découverte insignifiante, mais qui obsède Kehlweiler. Comment cet os est arrivé là ? A qui appartient cet os ? Avec l'aide de Marc (spécialiste du Moyen-Age) et Mathias (le préhistorien) déjà rencontrés dans "Debout les morts", l'enquête va mener Louis-Ludwig Kehlweiler entre Paris et la Bretagne...
Les nombreux personnages rencontrés sont hauts en couleurs, l'histoire est prenante et l'intrigue pleines de surprises et de rebondissements. J'ai passé de très bons moments en écoutant cette histoire captivante lu avec beaucoup de talent.

Merci Audrey et Audiolib pour cette relecture très plaisante.

Extrait : (début du livre)
- Et qu'est-ce que tu fous dans le quartier ?

La vieille Marthe aimait discuter le coup. Ce soir, elle n'avait pas eu son compte et elle s'était acharnée sur un mot croisé, au comptoir, avec le patron. Le patron était un brave type mais exaspérant pour les mots croisés.
Il répondait à côté, il ne respectait pas la consigne, il ne s'adaptait pas à la grille. Pourtant il aurait pu servir, il était calé en géographie, ce qui était curieux parce qu'il n'avait jamais quitté Paris, pas plus que Marthe. Coule en Russie en deux lettres verticales, le patron avait proposé "Ienisseï ".
Enfin, c'était mieux que de ne pas parler du tout. Louis Kehlweiler était entré au café vers onze heures. Ça faisait deux mois que Marthe ne l'avait pas vu et il lui avait manqué, en fait. Kehlweiler avait mis une pièce dans le flipper et Marthe regardait les trajets de la grosse boule. Ce jeu de dingue, avec un espace fait exprès pour paumer la boule, avec une pente à remonter au prix d'incessants efforts, et que, sitôt atteinte, on redévalait aussi sec pour se perdre dans l'espace fait exprès, l'avait toujours contrariée. Il lui semblait que cette machine n'avait de cesse, au fond, de donner des leçons de morale, une morale austère, injuste et déprimante. Et si, par emportement légitime, on lui foutait un coup de poing, elle tiltait et on était puni. Et il fallait payer pour ça en plus. On avait bien tenté de lui expliquer que c'était un instrument de plaisir, rien à faire, ça lui rappelait son catéchisme.
- Hein? Qu'est-ce que tu fous dans le quartier ?
- Je suis passé voir, dit Louis. Vincent a remarqué des trucs.
- Des trucs qui valent le coup ?
Louis s'interrompit, il y avait urgence, la boule du flipper filait droit vers le néant. Il la rattrapa d'une fourchette et elle repartit crépiter vers les hauteurs, mollement.
- Tu joues mou, dit Marthe.
- J'ai vu, mais tu parles tout le temps.
- Faut bien. Quand tu fais ton catéchisme, t'entends pas ce qu'on te dit. Tu ne m'as pas répondu. Ça vaut le coup ?
- Ça peut. Faut voir.
- C'est du quoi? Politique, crapuleux, indéterminé ?
- Ne braille pas comme ça, Marthe. Ça te fera des ennuis un jour. Disons que ce serait de l'ultraréac qui se trouve là où on ne l'attendrait pas. Ça m'intrigue.
- Du bon ?
- Oui, Marthe. Du vrai, appellation nationale contrôlée, mis en bouteille au château. Faudrait vérifier, bien sûr.
- Ça se Passe où ? C'est à quel banc ?
- Au banc 102.
Louis sourit et lança une boule. Marthe réfléchit. Elle s'embrouillait, elle perdait la main. Elle confondait le banc 102 avec les bancs 107 et 98. Louis avait trouvé plus simple d'attribuer des numéros aux bancs publics de Paris qui lui servaient d'observatoires. Les bancs intéressants, cela va de soi. C'est vrai que c'était plus commode que de détailler leur situation topographique précise, d'autant que la situation des bancs est généralement confuse. Mais en vingt ans, il y avait eu des changements, des bancs mis à la retraite, et des nouveaux dont il fallait s'occuper. On avait dû numéroter des arbres aussi, quand les bancs manquaient dans des emplacements clefs de la capitale. Il y avait aussi les bancs de passage, pour les petites histoires. À force, on en était au n°137, parce qu'on ne réutilisait jamais un ancien numéro, et ça se mélangeait dans sa tête. Mais Louis interdisait qu'on ait des aide-mémoire.
- Le 102, c'est celui avec le fleuriste derrière? demanda Marthe en fronçant les sourcils.
- Non, ça c'est le 107.
- Merde, dit Marthe. Paye-moi un coup au moins.
- Prends ce que tu veux au bar. Il me reste trois boules à jouer. 
Marthe, elle n'était plus aussi performante. À soixante-dix ans, elle ne pouvait plus rôder comme avant dans la ville, entre deux clients. Et puis elle confondait les bancs. Mais enfin, c'était Marthe. Elle n'apportait plus beaucoup de renseignements mais elle avait d'excellentes intuitions. Son dernier tuyau remontait bien à dix ans. Ça avait foutu une merde salutaire, ce qui était l'essentiel.
- Tu bois trop, ma vieille, dit Louis en tirant le ressort du flipper.
- Surveille ta boule, Ludwig.
Marthe l'appelait Ludwig, et d'autres l'appelaient Louis. Chacun faisait son choix, il avait l'habitude. Ça faisait cinquante ans maintenant que les gens balançaient d'un prénom à l'autre. Il y en avait même qui l'appelaient Louis-Ludwig. Il trouvait ça idiot, personne ne s'appelle Louis-Louis.
- T'as amené Bufo ? demanda Marthe en revenant avec un verre.

 

Déjà lu du même auteur :

Ceux_qui_vont_mourir_te_saluent Ceux qui vont mourir te saluent l_homme_aux_cercles_bleus L'Homme aux cercles bleus

Debout_les_mort Debout les morts Un_peu_plus_loin_sur_la_droite Un peu plus loin sur la droite

sans_feu_ni_lieu Sans feu ni lieu l_homme___l_envers L'Homme à l'envers

Pars_vite_et_reviens_tard Pars vite et reviens tard sous_les_vents_de_neptune  Sous les vents de Neptune

Dans_les_bois__ternels Dans les bois éternels un_lieu_incertain Un lieu incertain

les_quatre_fleuves Les Quatre fleuves (BD) vargas L'Armée furieuse 

temps glacières Temps glacières 

En audio 

94114487 L'homme aux cercles bleus 

pars et reviens tard_CDlivraphone Pars vite et reviens tard

 

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Commentaires
V
quelle fan tu fais :) ! J'en ai lu quelques-uns il y a des années de cela et je n'en avais pas gardé un excellent souvenir. Jusqu'à Temps glaciaires que j'ai adoré!
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U
Je vois que tu es une inconditionnelle de Fred Vargas dis-donc. Moi non. Je n'aime pas l'auteur : la voir, l'écouter et je n'ai pas du tout aimé le seul livre que j'ai lu d'elle : "Pars vite et reviens tard" mais il en faut pour tous les goûts et elle a déjà beaucoup de lecteurs.
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