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A propos de livres...
31 janvier 2009

La cavale du géomètre – Arto Paasilinna

la_cavale_du_g_om_tre Denoël – 1998 – 250 pages

Gallimard Folio – juin 2000 – 267 pages

traduit du finnois par Antoine Chalvin

Quatrième de couverture
" Cela fait une drôle d'impression de ne pas savoir qui on est, d'où on vient ni où on va. Taavetti Rytkönen, soixante-huit ans, était exactement dans cette situation. Il ne savait pas où il allait, ni qu'il venait de sortir d'une agence de la Banque nationale, où il avait oublié son portefeuille et ses papiers d'identité, mais tout de même pensé à fourrer dans sa poche intérieure une liasse de billets épaisse d'un centimètre et demi... " Un géomètre amnésique, un chauffeur de taxi pas du tout pressé de rentrer chez lui, un architecte albanais, un interprète bosniaque, douze naturistes françaises, plus quelques paysans pas mal imbibés... Agitez, secouez et vous avez un grand Paasilinna.

Auteur : Arto Paasilinna, écrivain finlandais, né à Kittilä le 20 avril 1942. Il est né à l'arrière d'un camion, en pleine fuite des allemands, Arto Paasilinna traverse la Norvège, puis la Suède pour finir en Laponie finlandaise. Dès 1955, il exerce des métiers manuels comme celui de bûcheron ou d'ouvrier agricole mais suit, quelques années plus tard, des cours d'enseignement général à l'Ecole supérieure d'éducation populaire de Laponie. Il commence à écrire en devenant stagiaire au quotidien régional, 'Lapin Kansa'. Entre collaboration à la rédaction de divers journaux et revues littéraires, et l'écriture de romans tels que 'Le lièvre de Vatanen' (1993) ou 'Le fils du dieu de l'orage' (1995), il trouve encore le temps de composer des scénarios pour le cinéma et la télévision. Les thèmes récurrents comme celui de la fuite, des personnages singuliers et un art de la répétition qui n'appartient qu'à lui font toute l'originalité de ses œuvres. Cet auteur prolifique et brillant est devenu une figure emblématique et incontournable de la littérature finlandaise, et est parti pour gagner la reconnaissance d'un public international.

Mon avis : (lu en 2002)

Ce livre nous raconte la cavale d'un jeune chauffeur de taxi et d'un vieux géomètre amnésique à travers la Finlande au gré de leurs rencontres avec des personnages aussi illuminés qu'eux-même : un vieux couple de paysans qui a décidé de détruire leur propre exploitation, et un groupe de 12 françaises végétariennes et écolos qui pourchassent les taureaux dans les marais.... N'ayant plus de mémoire, le géomètre redevient un homme neuf, un homme libre...

Comme d'habitude l'histoire de ce roman d'Arto Paasilinna débute avec un fait banal et la suite est insoupçonnable tellement c'est totalement loufoque et surréaliste... Mais j'aime beaucoup, on est pris par l'intensité de l'histoire et on veut voir jusqu'où l'auteur va aller et on rit aussi beaucoup...

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31 janvier 2009

Le lièvre de Vatanen - Paasilinna Arto

le_lievre_de_Vatanen

Denoël - 1989 - 196 pages

Gallimard - mars 1993 – 203 pages

traduit du finnois par Anne Colin du Terrail. ,

Présentation de l'éditeur
Vatanen est journaliste à Helsinki. Alors qu'il revient de la campagne, un dimanche soir de juin, avec un ami, ce dernier heurte un lièvre sur la route. Vatanen descend de voiture et s'enfonce dans les fourrés. Il récupère le lièvre blessé, lui fabrique une grossière attelle et s'enfonce délibérément dans la nature. Ce roman-culte dans les pays nordiques conte les multiples et extravagantes aventures de Vatanen remontant au fil des saisons vers le cercle polaire avec son lièvre fétiche en guise de sésame. Il invente un genre : le roman d'humour écologique.

Auteur : Arto Paasilinna, écrivain finlandais, né à Kittilä le 20 avril 1942. Il est né à l'arrière d'un camion, en pleine fuite des allemands, Arto Paasilinna traverse la Norvège, puis la Suède pour finir en Laponie finlandaise. Dès 1955, il exerce des métiers manuels comme celui de bûcheron ou d'ouvrier agricole mais suit, quelques années plus tard, des cours d'enseignement général à l'Ecole supérieure d'éducation populaire de Laponie. Il commence à écrire en devenant stagiaire au quotidien régional, 'Lapin Kansa'. Entre collaboration à la rédaction de divers journaux et revues littéraires, et l'écriture de romans tels que 'Le lièvre de Vatanen' (1993) ou 'Le fils du dieu de l'orage' (1995), il trouve encore le temps de composer des scénarios pour le cinéma et la télévision. Les thèmes récurrents comme celui de la fuite, des personnages singuliers et un art de la répétition qui n'appartient qu'à lui font toute l'originalité de ses œuvres. Cet auteur prolifique et brillant est devenu une figure emblématique et incontournable de la littérature finlandaise, et est parti pour gagner la reconnaissance d'un public international.

Mon avis : 5/5 (lu en 2002)

Histoire loufoque pleine d'imagination et de poésie. On suit avec beaucoup de plaisirs et de curiosité Vatanen et son lièvre à travers la Finlande. C'est une évasion stimulante et tonique qui nous fait du bien et nous fait rire... Un grand bol d'air pur ! C'est par ce livre que j'ai découvert Arto Paasilinna et depuis j'ai lu presque tous ses livres.

le_lievre_de_vatanen_film

'Le Lièvre de Vatanen' a été adapté au cinéma fin 2006 par Marc Rivière avec Christophe Lambert dans le rôle principal. Je n'ai pas vu le film.

Extrait : Le journaliste marchait distraitement dans le bois clairsemé ; il atteignit la lisière d'un petit carré de prairie, sauta le fossé et scruta la pelouse vert foncé. Dans les herbes, il aperçut le levraut.
     Sa patte arrière était cassée. Elle pendouillait tristement au-dessous du genou et l'animal était si mal en point qu'il n'essaya pas de fuir en voyant l'homme approcher.
     Le journaliste prit dans ses bras le levraut terrorisé. Il cassa un bout de branche et le fixa en attelle à la patte avec son mouchoir déchiré en lanières. Le lièvre se protégeait la tête entre ses petites pattes de devant, ses oreilles tremblaient tant son cœur battait fort.
     Au loin sur la route on entendit le vrombissement nerveux d'un moteur, deux coups de klaxon hargneux et un appel :
     « Reviens ! On n'arrivera jamais à Helsinki si tu restes à cavaler dans cette foutue forêt ! Tu te débrouilleras pour rentrer seul si tu n'arrives pas tout de suite ! »
     Le journaliste ne répondit pas. Il tenait le petit animal dans ses bras. Apparemment, la bête n'était blessée qu'à la patte. Elle se calmait peu à peu.
     Le photographe sortit de la voiture. Il scruta la forêt d’un regard furieux, aucun signe de son collègue. Le photographe jura, alluma une cigarette et fit impatiemment quelques pas sur la route. Toujours aucune réaction dans la forêt. L'homme écrasa son mégot sur la route et cria :
     « Reste donc, imbécile, et bon vent, merde ! »
     Le photographe écouta encore un instant, mais ne recevant pas de réponse, il s'installa rageusement derrière le volant, donna les gaz, enclencha brutalement une vitesse et démarra. Le sable de la route crissa sous les pneus. Un instant plus tard, la voiture avait disparu.
     Le journaliste était assis au bord du fossé, le lièvre sur les genoux ; on aurait dit une vieille femme perdue dans ses pensées, son tricot devant elle. Les bruits de la voiture s'éteignirent. Le soleil se couchait.
     Le journaliste posa le lièvre sur le gazon ; il craignit un instant de voir l'animal détaler aussitôt, mais le lièvre resta blotti dans les herbes et quand l'homme le reprit dans ses bras, il n'avait plus du tout peur.
     « Nous voilà bien », dit l'homme au lièvre.

30 janvier 2009

La meilleure part des hommes – Tristan Garcia

la_meilleure_part_des_hommes

Editions Gallimard - août 2008 - 305 pages

Prix de Flore 2008

Présentation de l'éditeur
Dominique Rossi, ancien militant gauchiste, fonde à la fin des années quatre-vingt le premier grand mouvement de lutte et d'émancipation de l'homosexualité en France. Willie est un jeune paumé, écrivain scandaleux à qui certains trouvent du génie. L'un et l'autre s'aiment, se haïssent puis se détruisent sous les yeux de la narratrice et de son amant, intellectuel médiatique, qui passent plus ou moins consciemment à côté de leur époque. Nous assistons avec eux au spectacle d'une haine radicale et absolue entre deux individus, mais aussi à la naissance, joyeuse, et à la fin, malade, d'une période décisive dans l'histoire de la sexualité et de la politique en Occident. Ce conte moral n'est pas une autofiction. C'est l'histoire, que je n'ai pas vécue, d'une communauté et d'une génération déchirée par le Sida, dans des quartiers où je n'ai jamais habité. C'est le récit fidèle de la plupart des trahisons possibles de notre existence, le portrait de la pire part des hommes et - en négatif - de la meilleure.

Biographie de l'auteur
Tristan Garcia est né en 1981 à Toulouse. La meilleure part des hommes est son premier roman.

Mon avis : (lu en janvier 2009)

J’ai pas vraiment d’avis sur ce livre que j’ai pris à la bibliothèque je ne sais plus pourquoi : parce qu’il a eu un prix ou parce que j’ai entendu parler du livre à la radio… Il était depuis quelques temps sur ma PAL et avant de la rendre à la bibliothèque  je m’y suis plongée. Présenté comme le roman des «années sida», La meilleure part des hommes, fresque des années 1980 à Paris, retrace le destin de quatre personnages : deux homosexuels militants, un brillant intellectuel et une journaliste qui observe et raconte. Le sujet est difficile plutôt triste et noir, le ton est souvent cru et cruel. Ce livre est intéressant pour mieux connaître cette époque des « années sida ». Sinon, je n’ai pas été sensible à ce livre.

30 janvier 2009

Les sirènes de Bagdad – Yasmina Khadra

Les_sir_nes_de_Bagdad Julliard - mai 2006 - 337 pages

Résumé :
" Le coup parti, le sort en fut jeté. Mon père tomba à la renverse, son misérable tricot sur la figure, le ventre décharné, fripé, grisâtre comme celui d'un poisson crevé... et je vis, tandis que l'honneur de la famille se répandait par terre, je vis ce qu'il ne me fallait surtout pas voir, ce qu'un fils digne, respectable, ce qu'un Bédouin authentique ne doit jamais voir - cette chose ramollie, repoussante, avilissante, ce territoire interdit, tu, sacrilège: le pénis de mon père... Le bout du rouleau! Après cela, il n'y a rien, un vide infini, une chute interminable, le néant... " La descente aux enfers d'un jeune homme broyé par le terrorisme. Fuyant son village, dérivant jusqu'à Bagdad, il se retrouve dans une ville déchirée par une guerre civile féroce. Sans ressources, sans repères, miné par l'humiliation, il devient une proie rêvée pour les islamistes radicaux. Connu et salué dans le monde entier, Yasmina Khadra explore inlassablement l'histoire contemporaine en militant pour le triomphe de l'humanisme. Après Les Hirondelles de Kaboul (Afghanistan) et L'Attentat (Israël; Prix des libraires 2006), Les Sirènes de Bagdad (Irak) est le troisième volet de la trilogie que l'auteur consacre au dialogue de sourds opposant l'Orient et l'Occident. Ce roman situe clairement l'origine de ce malentendu dans les mentalités.

Auteur : Yasmina Khadra (arabe ياسمينة خضراء qui signifie « jasmin vert ») est le pseudonyme de l'écrivain Mohammed Moulessehoul, né le 10 janvier 1955 à Kenadsa dans la wilaya de Bechar dans le Sahara algérien. Diverses raisons l'y poussent, mais la première que donne Moulessehoul est la clandestinité. Elle lui permet de prendre ses distances par rapport à sa vie militaire et de mieux approcher son thème cher : l'intolérance. Il choisit de rendre hommage aux femmes algériennes et à son épouse en particulier, en prenant ses deux prénoms : Yasmina Khadra. Khadra ne révèle son identité masculine qu'en 2001 avec la parution de son roman autobiographique L'Écrivain et son identité tout entière dans L'imposture des mots en 2002. Or à cette époque ses romans ont déjà touché un grand nombre de lecteurs et de critiques. Ses œuvres ont été traduites en plus de trente langues.

Mon avis : (lu en novembre 2006)

C’est une histoire très forte et d’une actualité brûlante, nous sommes à Bagdad, les occupants américains sont présents et l’on découvre comment la guerre et les humiliations qui l'accompagnent peuvent conduire un jeune homme ordinaire à se laisser "séduire" par le terrorisme.

C’est un témoignage sur les souffrances des peuples du Moyen-Orient, Yasmina Khadra nous raconte une réalité. Ce roman nous montre l’envers du décor, ce que l’on ne voit pas à la télévision : le cheminement qui mène à la haine, l'incompréhension, le choc des cultures…

A lire absolument ! Nous nous devons de ne pas ignorer ce qui se passe en Irak.

Extrait : (p.115)
Un soldat m'attrapa par la nuque, un autre me mit un genou dans le bas-ventre.J'étais happé par une tornade, ballotté d'un tumulte à l'autre ; je cauchemardais debout, tel un somnambule pris à partie par des esprits frappeurs.J'avais le vague sentiment qu'on me traînait sur la terrasse, que l'on me bousculait sur les marches de l'escalier ; je ne savais plus si je dégringolais ou si je planais...

Extrait : (p.202)
- Encore autre chose, cousin, me chuchota-t-il. Si tu tiens à te battre, fais-le proprement. Bats-toi pour ton pays, pas contre le monde entier. Fais la part des choses et distingue le bon grain de l'ivraie. Ne tue pas n'importe qui, ne tire pas n'importe comment. Il y a plus d'innocents qui tombent que de salauds. Tu le promets ?
-...
- Tu vois ? Tu fais déjà fausse route. Le monde n'est pas notre ennemi. Rappelle-toi les peuples qui ont protesté contre la guerre préventive, ces millions de gens qui ont marché à Madrid, Rome, Paris, Tokyo, en Amérique du sud, en Asie. Tous étaient et sont encore de notre côté.

29 janvier 2009

Les cerfs-volants de Kaboul – Khaled Hosseini

cerfs_volants_de_kaboul Belfond – avril 2005 – 383 pages

Grand Prix des lectrices de ELLE 2006 dans la catégorie roman.

Présentation de l'éditeur
Dans les années 70 à Kaboul, le petit Amir, fils d'un riche commerçant pachtoun, partage son enfance avec son serviteur Hassan, jeune chiite condamné pour ses origines à exécuter les tâches les plus viles. Liés par une indéfectible passion pour les cerfs-volants, les garçons grandissent heureux dans une cité ouverte et accueillante. Ni la différence de leur condition ni les railleries des camarades n'entament leur amitié. Jusqu'au jour où Amir commet la pire des lâchetés... Eté 2001. Réfugié depuis plusieurs années aux Etats-Unis, Amir reçoit un appel du Pakistan. " Il existe un moyen de te racheter", lui annonce la voix au bout du fil. Mais ce moyen passe par une plongée au cœur de l'Afghanistan des talibans... et de son propre passé.

Biographie de l'auteur
Khaled Hosseini est né à Kaboul, en Afghanistan, en 1965. Fils de diplomate, il a obtenu avec sa famille le droit d'asile aux Etats-Unis en 1980. Son premier roman, Les Cerfs-Volants de Kaboul, a bénéficié d'un extraordinaire bouche à oreille. Acclamé par la critique, il est resté de nombreuses semaines en tête des listes aux Etats-Unis, où il est devenu un livre-culte. Les Cerfs-Volants de Kaboul a reçu le prix RFI et le Grand prix des lectrices de Elle en 2006.

Mon avis : 5/5 (lu en mai 2005)

Un livre inoubliable. L’histoire est bouleversante et émouvante. On est prit par cette histoire d'amitié, puis de trahison. On découvre l'Afghanistan, sa culture et son histoire douloureuse des années 70 à aujourd'hui. Les personnages sont très attachants et j'ai été ému jusqu'aux larmes.

Je me suis fait offrir le second roman de Khaled Hosseini, Mille soleils splendides mais j'avoue qu'il est toujours dans ma PAL de livres personnels... En effet, je lis en priorité les livres de mes deux bibliothèques !

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Une adaptation cinématographique de ce livre a été réalisé en février 2008 par Marc Foster, avec Khalid Abdalla, Homayon Ershadi, Saïd Taghmaoui. Je n'ai pas encore vu le film.

Extrait (p.121)
I
ls s'entretinrent ainsi un moment. Le dos voûté, un bras sur le toit de la voiture, Baba ne cherchait même pas à s'abriter. Lorsqu'il se redressa, sa mine abattue m'annonça la fin de la vie que j'avais connue depuis ma naissance. Il s'installa au volant. Les phares s'allumèrent, découpant deux rais de lumière sous l'averse. Si nous avions été les protagonistes de l'un de ces films indiens qu'il nous arrivait d'aller voir, je me serais précipité dehors à cet instant. Pieds nus dans les flaques, je les aurais poursuivis en leur hurlant de s'arrêter, j'aurais tiré Hassan de son siège pour lui dire que j'étais désolé, nous nous serions jetés dans les bras l'un de l'autre. Seulement nous n'étions pas au cinéma. Certes j'étais désolé, mais je ne pleurai ni ne courus derrière eux. Je me contentais de regarder la Mustang quitter le trottoir et emmener celui dont le premier mot avait été mon nom. Hassan m'apparut brièvement une dernière fois, juste avant que mon père tourne à gauche à l'angle de la rue où nous avions si souvent joué aux billes.
Je reculai d'un pas et ne vis plus que le rideau d'argent de la pluie sur mes vitres.

Extrait (p.230)
L'Afghanistan de notre jeunesse a, hélas, disparu. Toute douceur a déserté notre pays et il est impossible d'échapper aux tueries. Des tueries incessantes. La peur règne partout à Kaboul, dans les rues, dans le stade, sur les marchés. Elle fait partie de nos vies, Amir Agha. Les barbares qui dirigent notre watan ne s'embarrassent pas de sentiments. Il y a peu,j'ai accompagné Farzana jan au bazar pour acheter des pommes de terre et du naan. Elle a demandé le prix au vendeur, mais il ne l'a pas entendue - je crois qu'il était sourd d'une oreille. Elle a donc reposé sa question plus fort, et soudain un jeune taliban s'est précipité sur elle et l'a frappée aux jambes avec son bâton. Il l'a frappée si brutalement qu'elle est tombée. Il l'insultait et criait que le ministère de la Prévention du vice et de la Promotion de la vertu n'autorisait pas les femmes à élever la voix. Elle a eu un gros hématome sur la cuisse pendant plusieurs jours, mais je n'avais pas d'autre choix que de rester spectateur. Si je l'avais défendue, ce chien m'aurait abattu d'une balle, et avec plaisir !

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29 janvier 2009

Les gens du Balto – Faïza Guène

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Hachette Littératures - août 2008 - 180 pages

LGF – janvier 2010 – 153 pages

Présentation de l'éditeur
Jusqu'à ce fameux samedi, il ne s'était jamais rien passé d'extraordinaire à Joigny-les-Deux-Bouts, petite bourgade tranquille en fin de ligne du RER. Yéva, minijupe à ras et verbe haut, rêvait toujours d'une vie ailleurs. Jacquot, son mari chômeur, creusait une fosse dans le canapé à force de jeux télévisés. Leur fils Yeznig, déficient mental, recomptait ses dents après chaque repas. Son frère Tanièl, renvoyé du lycée pour avoir abîmé le conseiller d'orientation, peaufinait sa technique pour serrer les blondes. Le jeune Ali, Marseillais au gros nez, essayait de se fondre dans le décor. Et Magalie, LA blonde du lycée, suivait à la lettre les conseils de son magazine préféré pour rendre crazy tous les mecs. Bref, la routine pour ces habitués qui, un matin, découvrent le patron de " leur " bar, baignant dans son sang. Un drame ? Pas pour les gens du Balto.

Avec ce roman choral, Faïza Guène dévoile de nouvelles facettes de son talent, réussissant à se glisser avec autant d'aisance dans la peau de tous ses personnages. Humour, justesse du trait, Les Gens du Balto confirme que cette jeune romancière n'est pas devenue une figure des lettres par hasard.

Biographie de l'auteur
Faïza Guène a vingt-trois ans. Elle est l'auteur de deux best-sellers, Kiffe kiffe demain (2004) et Du rêve pour les oufs (2006), traduits dans plus de vingt pays.

Mon avis : (lu en janvier 2009)

Ce livre se lit facilement, à travers une enquête policière on découvre une galerie de personnages d’une banlieue pavillonnaire, le langage est actuel (sms, verlan…). Cette enquête autour du meurtre de Jojo le patron du bar n’est qu’un prétexte pour que chacun raconte ses problèmes : l’exclusion, la différence, le chômage, les conflits parents-enfants, le handicap…

Le récit est simple, touchant, plein d’humour.

Extrait :
« Joël, dit Jojo, dit Patinoire

Je m'appelle Joël Morvier et j'ai décidé de raconter mon histoire moi-même. Depuis trente ans, je vis au milieu des journaux alors on me la fait pas. Je vois très bien comment ils déforment la réalité. Je préfère me fier à ma bouche.

J'aurais eu soixante-deux ans en avril, le 12 du mois. Je dis ça pour information, je n'ai jamais fêté un anniversaire de ma vie.

Il paraît que je suis un homme antipathique. Je dirais plutôt que j'ai reçu moins d'amour et de compassion que ce que je méritais. On me fait de faux procès. Je ne suis pas raciste. J'ai des valeurs et visiblement, ça dérange.

Je suis tel que l'usine de la nature m'a fabriqué. On me traite d'insensible mais je n'ai pas eu le choix des options au commencement, ce qui n'a pas empêché la voiture de rouler. Fabrication française je précise.

À les écouter, faudrait s'émouvoir du moindre enfant violé.

Moi aussi je regarde des images à la télévision, les attentats, les accidents, les ouragans et les vieillards qui crèvent de chaleur. Rien à faire. Ça ne me touche pas.

J'ai perdu mon père assez jeune. Je ne suis pas le seul. Un père, ça meurt un jour ou l'autre. C'est pas pour faire chialer que je raconte ça, seulement pour expliquer.

J'ai vécu quelques années avec mon oncle Louis dans l'appartement au-dessus du bar. Puis à son tour, il a claqué. Un cancer. Mon vieux, lui, a eu une mort aussi bête que sa vie. Un accident de chasse. D'ailleurs tout a été accidentel chez lui, même moi.

On est à Joigny-les-Deux-Bouts depuis plus de cinquante ans. Une commune de 4 500 habitants à l'extrémité d'une ligne de RER. Un endroit dans lequel vous ne foutrez sans doute jamais les pieds.

Ici, tout le monde me connaît. Jojo ou « Patinoire » pour les habitués. On me surnomme comme ça disons à cause de ma calvitie avancée. Enfin elle est récente, parce qu'à l'adolescence, fallait voir la tignasse. De dos, je ressemblais à Dalida. Par nostalgie, je garde les cheveux longs malgré le terrain vague sur le dessus. J'étais le patron du café Le Balto. On ne s'est pas beaucoup remué les méninges pour le baptiser. C'est le bar-tabac-journaux du coin. Poumon du village. Et sac à vomi.

Pendant des années, j'ai joué au psychiatre de service. J'en ai passé des soirées à les écouter parler de leurs emmerdements et de leurs histoires de cul. À côté de mon bar, Sainte-Anne passerait pour un salon de thé. J'essayais d'élever le niveau de la conversation mais ça volait pas plus haut que les remboursements de la sécu. Chaque fois que je regardais sur ma gauche, accoudée au bar, Claudine était là, toujours au même endroit. On ne la voyait même plus tellement elle passait son temps à cette place. Ici, tout le monde l'appelait la Veuve noire. On raconte qu'elle a empoisonné son mari quelques semaines après leurs noces. Paraîtrait qu'elle a fichu de l'insecticide dans sa soupe au potiron.

Chaque fois qu'elle avait un coup dans le nez, elle avait cette manie de se déshabiller et elle commençait toujours par retirer ses bas. Je suis sympa, j'épargne les détails.

Un que ça dégoûtait vraiment, c'était Yves Legendre, le gendre du maire de Joigny. C'est pas une blague, il s'appelle vraiment Legendre. Il ne supportait plus d'être dans l'ombre de son beau-père. Sur le ton de la confidence, il finit un jour par m'avouer n'avoir jamais voté pour lui.

J'étais le seul à savoir que Legendre votait coco. Un jour, au début de l'été dernier, il m'a fait commander un abonnement à un magazine de musculation. Ces bouquins pour les maniaques de la gonflette, avec des pages entières de publicités pour les protéines, du genre de celles qu'on donne aux bœufs de concours. Et bien sûr des tas de photos de types musclés et bronzés qui se foutent de l'huile partout sur le corps. Legendre était devenu rapidement accroc. Il en raffolait. Je n'avais pas cherché à en savoir plus. Encore un pédé, je m'étais dit.

Mon seul petit moment agréable de la journée, c'était aux alentours de 19 heures quand Mme Yéva passait acheter ses Gauloises blondes. Sacrément bien chargée. Une belle femme, ça oui. Elle laissait toujours derrière elle une traînée de parfum, comme un grand nuage rose, un nuage d'amour.

Une odeur sucrée qui arrêtait le temps dans le bar. C'est pas que je sois un sentimental mais Mme Yéva, c'est spécial. C'est le genre de femme qui donne de l'inspiration. Il est arrivé qu'une fois ou deux, je lui mette discrètement la main au derrière. Elle l'a vraiment mal pris. Je me suis défendu en disant que je l'avais pas fait exprès mais elle m'a fait une grosse scène. Pendant qu'elle me hurlait à la figure des noms d'oiseaux, je pensais qu'elle avait un sacré caractère et ça m'attirait encore plus fort. Elle vit avec trois hommes et y en a pas un pour rattraper l'autre. Deux fils : un bandit à casquette et un mongol. Et un mari en jogging drogué par la Française des Jeux. Elle doit rester avec lui pour ses prouesses au pieu, je vois que ça. Et encore, faut avoir de l'imagination. Ma Yéva, c'est bien la seule chose qui va me manquer maintenant.

Je baigne dans mon sang, à poil, dans une position incroyable. Je pensais voir défiler ma vie comme un film, mais c'est une connerie. J'entends seulement des voix. »

28 janvier 2009

Sous le soleil de Toscane – Frances Mayes

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Quai Voltaire - 16 juin 1998 - 324 pages

Résumé : « Lors de notre premier été ici, j'ai acheté un grand cahier à la couverture de papier florentin relié de cuir bleu. Sur la première page, j'ai écrit : ITALIE. Il semblait prêt à recevoir des vers intemporels, mais j'ai commencé par y coucher des noms de fleurs sauvages, toutes sortes de projets, et du vocabulaire. J'y ai dépeint nos chambres, nos arbres et les cris des oiseaux. J'y ai copié des recommandations : "Planter les tournesols quand la lune entre dans la Balance", sans avoir aucune idée de la période concernée. J'ai décrit les gens que nous avons rencontrés, les plats que nous avons préparés. Ce cahier bleu s'appelle maintenant Sous le soleil de Toscane, il est l'expression naturelle de mes premiers plaisirs ici. Restaurer, puis arranger la maison ; explorer les innombrables secrets de la Toscane et de l'Ombrie ; mitonner dans une autre cuisine et découvrir les liens, nombreux, entre les plats et la culture - autant de joies intenses qu'irrigue le sentiment profond d'apprendre une autre vie. »

Auteur : Frances Mayes - Ecrivain américain, née à Fitzgerald, Georgie en 1940. Gourmande de la vie qu'elle dévore entre l'Italie et San Francisco, Frances Mayes est l'un des meilleurs auteurs de best-seller de ces dix dernières années. C'est au fin fond de l'Old South des Etats-Unis qu'elle grandit, rêvant déjà de voyages, d'histoire et de littérature. Après ses années universitaires brillamment menées, elle devient professeur de lettres spécialisée en poésie, dont elle dirige le département à l'université de San Francisco. Après quelques recueils de poèmes publiés dans les années 70, comme 'Climbing Aconcagua', 'After such Pleasures' et 'Ex Voto', Frances Mayes doit son salut à une matinée de juin 1985 où, sur un coup de tête, elle achète une demeure délabrée au coeur de la Toscane. Bramassole devient la maison du bonheur et de tous les projets. Avec son mari, ils rénovent l'habitation, et découvrent les coutumes, habitants, traditions culinaires de la région. De cette expérience naît 'Sous le soleil de Toscane'. Publié en 1996, l'ouvrage tient deux ans en tête des ventes. On s'arrache ce bout de bonheur d'outre-Atlantique, le farniente transalpin dépasse les frontières, jusqu'à la France, puis l'Europe. Loin de se laisser griser par le succès, Frances Mayes signe à nouveau 'Bella Italia' en 2000, suivi d'un carnet de bord truffé de magnifiques clichés de Bramassole et de ses environs, 'Une année en Toscane', où l'on entre un peu plus dans l'intimité de l'auteur. Après quelques années de repos, Frances Mayes signe avec son époux un journal de bord, 'Saveurs Vagabondes : une année dans le monde' en 2007, dans lequel elle partage ses impressions de voyages dans ce périple culturel.

Mon avis : (lu en 2001)

J'ai bien aimé  dans ce livre les descriptions de la Toscane, de ses habitants et de ses coutumes, et l'on ressent très bien l'amour de l'auteur pour ce coin de paradis. Je me suis également régalée en lisant les recettes de cuisines accompagnant le livre. Il y a aussi beaucoup d'humour dans les récits de la rénovation de la maison. Un bon moment de lecture.

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Un adaptation de ce livre a été faite au cinéma en 2004, réalisé par Audrey Wells, avec Diane Lane, Sandra Oh, Lindsay Duncan, Raoul Bova, Vincent Riotta, Kate Walsh et Massimo Sarchielli. Je n'ai pas eu l'occasion de voir ce film.

28 janvier 2009

Mon voisin – Milena Agus

Mon_voisin Liana Levi – janvier 2009 – 51 pages

Traduit de l'italien par Françoise Brun

Présentation de l'éditeur
Glisser dans la baignoire en changeant le rideau de douche, faire croire à un accident, confier le petit à une famille normale... Pour se délester de la pesanteur de la vie, elle s'amuse à imaginer le suicide parfait. Mais le jour où le voisin entre dans sa vie, son regard sur le monde change. Dans un Cagliari écrasé de soleil, Milena Agus met en scène des personnages hors normes, enfants en mal d'amour, adultes en quête d'un peu de douceur.

Biographie de l'auteur
Milena Agus, une inconnue sarde, enthousiasme en 2007 la presse, les libraires et le public avec Mal de pierres. Ce succès se propage en Italie et lui confère la notoriété dans la vingtaine de pays où elle est aujourd'hui traduite. Lauréate du prix Relay en France, Milena Agus poursuit sa route d'écrivain avec Battement d'ailes paru début 2008. Les droits de Mal de pierres ont été achetés pour le cinéma par Nicole Garcia.

Mon avis : (lu en janvier 2009)

Ce livre d'une cinquantaine de pages est l'histoire simple d'une femme seule, à l'abandon . Elle s'occupe de son enfant de 2 ans qui ne marche pas, qui ne parle pas. Alors elle imagine une multitude de suicides parfaits qui lui permettraient de quitter cette vie vide de sens... Mais elle va rencontrer son voisin et son regard sur la vie, sur le monde va changer.

Ce livre est très facile à lire, il est plein de poésie, de douceur, on s'évade en Sardaigne et les sentiments sont beaux, sont simples. J'ai beaucoup aimé, dommage que ce ne soit qu'une nouvelle de cinquante pages... C'est le premier livre que je lis de cette auteur, et j'ai bien envie de lire Mal de pierres. Merci à Bellesahi pour cette découverte.

Début du livre :

« Le voisin, elle l'avait rencontré un jour alors qu'avec son petit elle rentrait de promenade. Il était très beau. Et ensuite, toujours à la même heure. Elle arrêtait la poussette et le fixait sans retenue. Mais lui ne les voyait pas, même quand la rue était vide.

Il habitait la maison de l'autre côté du mur, et maintenant, quand elle emmenait son fils faire un tour, elle passait toujours par là. Ensuite ils montaient par les ruelles en pente, encaissées entre les murs, et débouchaient dans la lumière aveuglante de l'Esplanade, une avenue d'où on aperçoit tout Cagliari. Ils s'installaient sous un palmier, en surplomb de leur petit immeuble décrépit, qui était le plus moche, mais le plus beau aussi, parce qu'il y avait le jardin de la maison d'en face, caché à la rue par le mur, avec sa végétation enchevêtrée qui formait un tapis sous son balcon à elle, au premier étage, la tenant comme suspendue en l'air quand elle s'y penchait.

La maison du voisin restait cachée même de là-haut, de l'Esplanade, les frondaisons des arbres recouvraient tout, et là où elles s'éclaircissaient par instants émergeaient le blanc, le rose, le jaune des arbres fruitiers. Du mur descendaient, s'ouvrant un chemin entre les tessons de bouteille, les branches de lierre et les grappes violettes des glycines. Elle ne se lassait pas de rester là, émerveillée, espérant toujours entendre la voix de ce voisin si beau. Mais seuls les oiseaux chantaient.

      Son petit restait bien sage dans la poussette et lui souriait, de ce sourire où brillaient encore les petites pâtes étoilées de la bouillie. Il avait presque deux ans, n'émettait aucun son et ne tenait pas debout tout seul, mais les médecins disaient qu'il était en bonne santé et qu'il n'y avait donc rien à soigner.

Alors il lui venait l'envie de mourir. L'enfant, une de ses sœurs le prendrait, au moins il grandirait dans une famille normale.

Elle avait raison de boire l'eau jamais vidangée de la citerne en espérant le typhus, et de manger les conserves périmées en se souhaitant le botulisme, et de toujours marcher du côté de la route où les autos passaient et pouvaient l'écraser.

Mais c'était le printemps maintenant, et au printemps on regarde dehors, une fois les vitres nettoyées »

26 janvier 2009

Persepolis - Marjane Satrapi

Persépolis est une série de bande dessinée à caractère autobiographique et historique réalisée en noir et blanc par Marjane Satrapi (dessin et scénario). La série relate la vie de l’auteur, de son enfance en Iran à son entrée dans la vie adulte. Récit de l’évolution de l’Iran vue par les yeux d’une petite fille, Persépolis constitue un témoignage du quotidien de la période que connaît le pays lors de la Révolution iranienne en 1979-1980. Elle apporte un éclairage différent des récits historiques, éclairage dans lequel les événements sont vus de l’intérieur et vécus plutôt que rapportés.

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Tome 1 - L'Association – novembre 2000 -76 pages

Marjane est née dans une famille iranienne riche mais ouverte aux idées de gauche. Mais toute petite, elle était certaine d'être la dernière des prophètes et entretenait avec Dieu de longues discussions. Et son panthéon personnel mélange ainsi allègrement Dieu, Marx et Descartes. Autour d'elle gronde la révolution à laquelle ses parents prennent une part active en participant aux manifestations réclamant la fin du régime du Shah... Mais une fois cet objectif atteint, la petite fille voit les proches de ses parents - et leurs enfants, ses copains à elle - fuir ce nouveau régime qu'ils avaient pourtant contribué à instaurer...

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Tome 2 - L'Association – octobre 2001 -88 pages

La vie devient de plus en plus difficile pour les Iraniens en général et pour la famille Satrapi en particulier : les universités sont fermées, les manifestations d’opposition sont durement réprimées et les femmes ne peuvent plus sortir voilées sans risquer les pires ennuis. Et l’ambassade des Etats-Unis est occupée par les étudiants islamistes condamnant tout espoir d’obtenir un visa pour le nouveau monde. Et le pire est atteint quand l’Irak entre en guerre, provoquant le départ à la guerre de tous les jeunes hommes, la pénurie et l’obligation de se réfugier dans les sous-sols des immeubles lors des attaques aériennes. Il faut se méfier de tout le monde, se cacher des voisins pour boire, jouer aux cartes ou simplement faire la fête. Marjane, du haut de ses douze ans, vit intensément les événements, à la fois très patriotique et révoltée par ses nouvelles conditions de vie. Et elle a du mal à tenir sa langue.

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Tome 3 - L'Association – août 2002 -96 pages

Les parents de Marjane ont jugé préférable d’envoyer leur fille chérie en Autriche afin qu’elle étudie dans un lycée français sous la tutelle d’amis iraniens exilés. Mais bien vite, l’adolescente se retrouve placée en pension chez des bonnes sœurs… Un choc culturel dur à encaisser à un âge où il est déjà difficile d’assumer sa propre transformation physique et morale. Marjane peine donc à trouver sa place dans ce nouvel environnement et en vient à nier son identité d’Iranienne… Pas évident de traverser l’adolescence, les premiers amours quand on est en exil, loin de ses parents.

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Tome 4 - L'Association – août 2003 -104 pages

La petite « Marji » a bien grandi depuis le premier tome de Persépolis qui racontait son enfance. La voici de retour en Iran, après avoir découvert la liberté occidentale en Autriche. Ce tome 4 apparaît encore plus sombre que les premiers : on y ressent les difficultés d’une jeune fille à forger sa propre identité, difficultés d’autant plus fortes qu’elle se sent « européenne en Iran et iranienne en Europe ». Marjane cherche sa voie : tour à tour professeur d’aérobic, enseignante de Français puis étudiante aux Beaux-arts, un parcours qui ne manque pas d’originalité. Dans ce quatrième et dernier volume, on comprend plus précisément ce que représentent la répression et la censure, en particulier pour une étudiante en Art, ce que signifie entrave à la « liberté d’expression », et comment un régime peut, contre toute volonté de résistance, influencer les comportements les plus quotidiens.

Marjane Satrapi : (en persan : مرجان ساتراپی, Marjān Sātrāpi) Née en 1970 dans une famille aristocratique (apparentée à la dynastie Kadjar) mais d'obédience communiste de Téhéran, elle vit, en tant qu'enfant, la restriction grandissante des libertés individuelles et les conséquences dans la vie quotidienne des événements politiques de l'époque, particulièrement la révolution islamique et les débuts de la guerre Iran-Irak. On assassine son oncle, Anouche, un dirigeant du Parti communiste iranien, à qui elle est très attachée. En 1984, à l'âge de 14 ans, elle est envoyée par ses parents à Vienne, en Autriche, pour fuir la guerre et le régime iranien. Elle avait déjà étudié au lycée français de Téhéran. Elle continue son cursus scolaire au Lycée français de Vienne, puis retourne en Iran afin de suivre des études supérieures. Elle part ensuite en France et fait des études à l'École supérieure des arts décoratifs de Strasbourg. Elle réside actuellement à Paris.

Mon avis : 5/5 (lu en septembre 2007)

Les dessins sont en noir et blanc. Ils sont simples et schématiques car ils laissent plus d'importance aux textes.

Le récit est drôle et triste à la fois, parfois cocasse, souvent touchant. On apprend beaucoup la révolution islamique puis la guerre Iran-Irak à travers le regard d'une petite fille. Puis dans le tome 3, c'est la tentative d'intégration d'une jeune Iranienne en exil en Autriche. Pour le tome 4, c'est le retour en Iran après une rupture amoureuse, sa vie à l’université, son mariage, son divorce et enfin son départ en France où elle vit depuis 1994.

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La bande dessinée a donné lieu à la production d’un long métrage d’animation, Persépolis, réalisé par Marjane Satrapi et Vincent Paronnaud et sorti en France en 2007. Ce film obtient le prix du jury du Festival de Cannes 2007. Aux Césars 2008, il obtient celui du Meilleur Premier Film ainsi que la Meilleure Adaptation. Ce film est vraiment conforme à la BD.

26 janvier 2009

Toxic Planet Tome 2 : Espèce menacée - Ratte David

Toxic_planet_2 Paquet - Mars 2007 - 46 pages

L'histoire : Il fallait s’y attendre : comme rien n’a changé dans nos mentalités occidentales, la planète est devenue un dépotoir géant et terriblement toxique. Inutile d’espérer sortir sans masque à gaz ; la quasi-totalité des espèces animales a disparue ; le monde n’est plus qu’urbain, synthétique et archi-consommateur. Le pire, c’est que les dirigeants et la population continuent d’encrasser comme si de rien n’était. Sam et Daphné, un jeune couple, vit dans ce contexte, en compagnie de la grand-mère. Avec la canicule, ils déplacent d’ailleurs Mamie de son fauteuil roulant jusque dans le congélo, pour partir en vacances tranquilles. Une fois à la plage, ils hésitent à s’installer à côté de raffinerie de pétrole ou à côté des cadavres purulents de cétacés. De retour, ils suivent à la télé les exploits du tagueur « Flower Power », qui peint des fleurs sur les murs de la ville pour revendiquer une conscience écolo naissante. Jusqu’au jour où Sam s’aperçoit avec effroi que le tagueur n’est autre que son pote Tran… et que Daphné appartient elle aussi à la mouvance ! C’est alors que débarquent chez lui ses parents, exilés depuis 15 ans dans une communauté à la campagne. Ils lui présentent sa petite sœur baptisée Orchidéa, en hommage à la fleur légendaire et aujourd’hui disparue…

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Auteur :  David Ratte est né le 13/08/1970 à Besançon (Doubs), d'une mère franc-comtoise et d'un père guadeloupéen. Passionné de BD depius toujours, il empoigne son premier crayon vers l'âge de 2 ans et ne le lâche plus. Marié et père de deux enfants, il est installé dans le Sud de la France, à Pezenas depuis 10 ans.

Mon avis : (lu en novembre 2007)

On retrouve comme lors du Tome 1,  une dénonciation du triste état de notre planète avec des gags encore plus percutants : la mer d’« huile », la voiture écolo qui roule aux OGM... Ainsi on découvre Daphné, Tran et la famille de Sam au grand complet, mais aussi le chef d’état tout-puissant et dénué de toute conscience écologiste. Tous portent toujours en permanence des masques à gaz, les fumées toxiques sont toujours la et la nature qui a définitivement abdiqué…

Cette BD ne se contente pas de nous distraire, mais en traitant des sujets de fonds que sont l'écologie et le développement durable, elle nous amène à une vraie réflexion. Etant donné qu’en soi, publier une BD est foncièrement polluant, l’éditeur Paquet est même allé jusqu’au bout de la démarche : tout comme le tome 1, ce second volume est imprimé sur du papier certifié 100% PEFC (issu d’un bois provenant de forêt gérées durablement), et avec de l’encre végétale garanti sans alcool.

Nous voilà sans doute face à la première BD profitable au développement durable !

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