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11 février 2009

Mal de pierres - Milena Agus

mal_de_pierres Liana Levi – janvier 2007 - 123 pages

traduit de l'italien par Dominique Vittoz

Présentation de l'éditeur
Au centre, l'héroïne: jeune Sarde étrange "aux longs cheveux noirs et aux yeux immenses". Toujours en décalage, toujours à contretemps, toujours à côté de sa propre vie... A l'arrière-plan, les personnages secondaires, peints avec une touche d'une extraordinaire finesse: le mari, épousé par raison pendant la Seconde Guerre, sensuel taciturne à jamais mal connu; le Rescapé, brève rencontre sur le Continent, à l'empreinte indélébile; le fils, inespéré, et futur pianiste; enfin, la petite-fille, narratrice de cette histoire, la seule qui permettra à l'héroïne de se révéler dans sa vérité. Mais sait-on jamais tout de quelqu'un, aussi proche soit-il... Milena Agus dit de sa famille qu'ils sont " sardes depuis le paléolithique ". Et c'est en Sardaigne que l'auteur de Mal de pierres a résolument choisi de vivre, d'enseigner et de situer son récit. Déjà remarquée par la presse italienne pour son premier roman, Milena Agus confirme ici son exceptionnel talent et sa liberté de ton.

Auteur : Approchant la cinquantaine, Milena a publié trois romans, dont le deuxième 'Mal di pietre' (2006) a été publié en France en 2007 (' Mal de pierres'). Quasiment passé inaperçu en Italie, le roman obtient un franc succès en France, entraînant une nouvelle édition de son livre en Italie. Milena habite toujours à Cagliari en Sardaigne, dans la maison de sa grand-mère, facilement reconnaissable dans son roman. Elle est professeur d'italien dans un lycée professionnel. Divorcée, elle a un fils, mais dit vivre en compagnie de ses personnages et préférer son imaginaire au réel. En 2008, Milena Agus publie un nouvel ouvrage 'Battement d'ailes' mettant en scène la solitude d'une femme et la peur de manquer sa vie ou comment combler le manque d'amour.

Mon avis : (lu en février 2009)
Après avoir lu et aimé ‘Mon voisin’ le dernier livre de Milena Agus, j’ai voulu lire ‘Mal de pierres’ dont le titre est tout d’abord assez énigmatique. L'histoire est un récit à deux voix, celle de la grand-mère et de sa petite fille, une histoire racontée par petites touches avec une grande sensibilité. Ce livre décrit une passion amoureuse étrange. Les sentiments sont forts. On découvre également une Sardaigne magnifique. Une histoire bouleversante dont la fin est inattendue et donne d'autant plus de force au livre.  Un petit bémol dû à la construction du livre : je me suis parfois un peu perdue dans les allers-retours entre les deux récits. Mais malgré cela j'ai beaucoup aimé ce livre.

Extrait : (page 12)
Le dimanche, quand les autres filles allaient à la messe ou se promenaient sur la grand-route au bras de leurs fiancés, grand-mère relevait en chignon ses cheveux, toujours noirs et abondants quand j'étais petite et elle déjà vieille, alors imaginez dans sa jeunesse, et elle se rendait à l'église demander à
Dieu pourquoi, pourquoi il poussait l'injustice jusqu'à lui refuser de connaître l'amour, qui est la chose le plus belle, la seule qui vaille la peine qu'on vive une vie où on est debout à quatre heures pour s'occuper de la maison, puis on travaille aux champs, puis on va à un cours de broderie suprêmement ennuyeux, puis on rapporte l'eau potable de la fontaine, la cruche sur la tête ; sans compter qu'une nuit sur dix, il faut rester debout pour faire le pain, et aussi tirer l'eau du puits et nourrir les poules. Alors, si Dieu ne voulait pas lui révéler l'amour, Il n'avait qu'à la faire mourir d'une façon ou d'une autre. En confession, le prêtre disait que ces pensées constituaient un grave péché et que le monde offrait bien d'autres choses, mais pour grand-mère, elles étaient sans intérêt.

 

Extrait : (page 45)
Quand je suis née, ma grand-mère avait plus de soixante ans. Je me souviens que, petite, je la trouvais très belle et ça me fascinait de la voir coiffer à l'ancienne mode ses cheveux qu'elle a toujours gardés noirs et abondants et qu'elle tressait de chaque côté, pour les enrouler ensuite en deux chignons. J'étais fière quand elle venait me chercher à l'école, avec ce sourire jeune au milieu des autres papas et mamans, car mes parents, musiciens, étaient toujours aux quatre coins du monde. Ma grand-mère a été tout entière à moi au moins autant que mon père tout entier à la musique, et ma mère tout entière à mon père.

Extrait : (page 109)
D'après maman en effet, dans une famille, le désordre doit s'emparer de quelqu'un parce que la vie est ainsi faite, un équilibre entre les deux, sinon le monde se sclérose et s'arrête. Si nos nuits sont sans cauchemars, si le mariage de papa et maman a toujours été sans nuages, si j'épouse mon premier amour, si nous ne connaissons pas d'accès de panique et ne tentons pas de nous suicider, de nous jeter dans une benne à ordures ou de nous mutiler, c'est grâce à grand-mère qui a payé pour nous tous. Dans chaque famille, il y a toujours quelqu'un qui paie son tribut pour que l'équilibre entre ordre et désordre soit respecté et que le monde ne s'arrête pas.

 

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Commentaires
B
Du même auteure, Mon voisin. A déguster !
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