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A propos de livres...
etats-unis
1 mai 2009

Da Vinci code - Dan Brown

Da_vinci_code Jean-Claude Lattès – mars 2004 - 574 pages

traduit de l'anglais (États-Unis) par Daniel Roche

Quatrième de couverture
« Da Vinci Code est un livre envoûtant, idéal pour les passionnés d’histoire, les amateurs de conspirations, les mordus du mystère, pour tous ceux qui aiment les grands récits que l’on ne parvient pas à lâcher. J’ai adoré ce roman. » Harlan Coben

Un éminent spécialiste de symbologie de Harvard est convoqué au Louvre pour examiner une série de pictogrammes en rapport avec l'œuvre de Vinci. En déchiffrant le code, il met au jour l'un des plus grands mystères de notre temps... et devient un homme traqué.

Auteur : Né en 1964 aux États-Unis, après des études de lettres et d'art à l’Amherst College et à la Phillips Exeter Academy, Dan Brown s'installe à Hollywood en Californie pour écrire des chansons. Professeur à l'université Philips Exeter, il est le témoin, sur le campus, de l'arrestation par les services secrets américains d'un étudiant qui, pour s'amuser, évoque dans un mail l'assassinat du président Bill Clinton. Dan Brown est impressionné par l'extraordinaire capacité des agences de renseignements à surveiller et observer les individus. Il écrit alors son premier roman, paru sous le titre de 'Digital Fortress', une histoire au cœur de la National Security Agency. L'étude des codes secrets l'a toujours passionné. Pour preuve, le célèbre 'Da Vinci code', son quatrième roman, est un best-seller mondial. Il sort en 2005 'Anges et démons', une enquête également menée par le fameux professeur Robert Langdon, personnage désormais célèbre et récurrent. Dan Brown écrit également pour plusieurs revues dont Newsweek et The New Yorker. En 2006 sort en France 'Deception Point', un nouveau thriller haletant sur fond de technologie spatiale, avant que ne suive 'Forteresse Digitale' l'année suivante.

Mon avis : (lu en février 2005)

J’ai voulu lire ce livre centre de polémiques. Ce livre est un bon roman policier avec une intrigue mystique et ésotérique. L'intrigue est plutôt bien construite, c’est un mélange de faits historiques, légendaires, politiques, religieux, souvent imaginaires et cela tient le lecteur en haleine. L’auteur a vraiment beaucoup d’imagination !

Les lieux où se déroule cette histoire sont les suivants :

En France : Le Musée du Louvre (Paris),

Louvre_pyramide  Pyramide_invers_e__Louvre

l'église Saint-Sulpice (Paris),

saint_sulpice Saint_Sulpice_obelisque

le Château de Villette (Condécourt - 95),

chateau_Villette_Condecourt

l'Hôtel Ritz (Paris),

Hotel_Ritz_Paris

l'Aéroport du Bourget, une Banque suisse (située 24 rue Haxo à Paris d'après le livre. Cette adresse n'existe pas)

En Angleterre : Aérodrome de Biggin Hill, l'église du Temple (Londres),

TempleChurch_Exterior TempleChurch_Effigies

l'Abbaye de Westminster (Londres)

Westminster_abbey_west

En Écosse : Rosslyn Chapel

RosslynInterior Rosslyn_pilier_apprenti

Les tableaux de Léonard de Vinci dont il est question dans le livre sont les suivants :

Leonard_Da_Vinci_Vitruve_Luc_Viatour

L'Homme de Vitruve

Leonardo_da_Vinci_Adoration_of_the_Magi

L'adoration des mages

Leonard_de_Vinci___La_vierge_aux_rochers

La Vierge aux rochers

Leonard_de_Vinci___Mona_Lisa

La Joconde

Leonardo_da_Vinci_la_C_ne

La Cène

Da_vinci_code_film

Un film adapté du best seller réalisé par Ron Howard, est sorti le 17 mai 2006 avec Tom Hanks, Jean Reno, Audrey Tautou, Ian McKellen, Alfred Molina. Il a été présenté hors-compétition en ouverture du 59e Festival de Cannes. J’ai évidemment trouvé le film un peu réducteur par rapport à ce livre de près de 600 pages !

Extrait : (page 62)
Vinci avait certes composé un impressionnant ensemble de tableaux à thème religieux, mais cette richesse ne faisait qu'alimenter sa réputation de duplicité spirituelle. Si Leonardo Da Vinci avait accepté des centaines de commandes lucratives du Vatican sur des thèmes chrétiens, c'était pour financer son train de vie et ses recherches scientifiques, plus que pour illustrer ses croyances personnelles. Doué d'un tempérament espiègle, il prenait un malin plaisir à mordre, sans en avoir l'air, la main qui le nourrissait.

Extrait : (page 210)
Les mystères ont toujours des fans.
Et les énigmes continuaient de surgir. La plus récente avait été soulevée par une découverte stupéfiante : la célèbre Adoration des Mages de Leonardo Da Vinci cachait sous ses couches de peinture un étrange secret. Un scientifique italien spécialisé dans l'analyse picturale, Maurizio Seracini, avait découvert une vérité dérangeante que le New York Times avait révélée dans un article intitulé 'Le maquillage de Leonardo Da Vinci'.

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1 mai 2009

Dans le berceau de l'ennemi – Sara Young

dans_le_berceau_de_l_ennemi traduit de l'anglais (États-Unis) par Florence Hertz

France Loisirs – 2008 - 473 pages

Résumé : Alors que l'étau se resserre autour de Cyrla, la jeune fille, à moitié Juive, n'a qu'un moyen d'échapper à la menace : endosser l'identité de sa cousine décédée après une tentative ratée d'avortement. Pourtant, le danger est colossal, car cela signifie faire confiance au soldat allemand qui a mis sa cousine enceinte et gagner le Lebensborn dans lequel celle-ci est inscrite. Pour survivre, il lui faudra se réfugier dans le sein même de l'ennemi...

Auteure de plusieurs publications destinées à la jeunesse, Sara Young a longtemps publié sous le nom de plume de Sara Pennypaker. Avec son dernier ouvrage Dans le berceau de l'ennemi, elle s'attaque à un genre qu'elle n'a encore jamais exploité, celui de roman d'amour sur fond historique. Un style qu'elle manie déjà à merveille et qui séduit un lectorat très vaste.

Mon avis : (lu en avril 2009)

Une histoire belle et émouvante un mélange de fiction et d'Histoire. En effet, ce livre nous entraine au cœur des Lebensborn (source ou fontaine de vie), organisation SS fondé en 1935 par Himmler.

Ce sont des foyers maternels dans lesquels étaient suivies les jeunes femmes enceintes, « valables d’un point de vue racial », afin de repeupler la nation et de lui donner de futurs soldats. Ensuite, les enfants étaient confié à l’adoption dans des familles allemandes, ou s'ils ne sont pas « conformes » ils étaient purement et simplement éliminés. C'est l'histoire de Cyrla moitié juive qui pour sauver sa vie va se réfugier dans un Lebensborn sous l'identité de sa cousine décédée suite à un avortement.

On va suivre la grossesse de Cyrla-Anneke au sein du Lebensborn et tous les sentiments qui l'envahisse : la peur et la détresse. Elle va rencontrer d'autres futurs mamans : des fanatiques, des résignées... Elle y rencontre aussi Ilse, une infirmière et Karl, le fiancé de sa cousine : des Allemands qui subissent malgré eux l'idéologie nazie et qui vont l'aider.

Ce livre est également intéressant du point vu historique, on y voit les années 41-42 aux Pays-Bas et en Allemagne, bien sûr la vie dans un Lebensborn. Ce livre se lit facilement, on est vraiment pris par la fiction et les personnages si attachants. A découvrir.

Extrait : (début du livre)

chapitre 1 : Septembre 1941

— Quoi, chez nous aussi ? Nee !
En franchissant la porte de la salle à manger, je vis ma tante renverser quelques gouttes de soupe sur la nappe. Le bouillon était maintenant si maigre que les taches partiraient vite, mais mon cœur se serra quand elle ne lâcha pas sa louche pour les essuyer. Depuis le début de l'occupation allemande, elle se refusait à affronter la réalité, paraissant même parfois tellement absente que j'avais l'impression de perdre ma mère une deuxième fois.
— Évidemment, ici aussi, Mies, s'emporta mon oncle, dont la peau pâle parsemée de taches de rousseur s'empourpra.
Il ôta ses lunettes pour en essuyer la buée avec sa serviette.
— Tu n'imaginais quand même pas que les Allemands avaient annexé les Pays-Bas pour le plaisir de donner une terre d'accueil aux Juifs ? Nous avons déjà de la chance que ça ne soit pas arrivé plus tôt.
Je m'assis après avoir posé le pain sur la table.
— Que se passe-t-il ?
— Des restrictions ont été imposées aux Juifs aujourd'hui, expliqua mon oncle. Ils ne pourront quasiment plus sortir de chez eux.
Il examina ses verres, rechaussa ses lunettes, puis me regarda.
Je me figeai d'angoisse, la main crispée sur ma cuillère, me souvenant soudain d'une scène dont j'avais été témoin dans mon enfance.
Alors que nous rentrions de l'école en groupe, nous avions vu un passant qui battait son chien. Nous lui avions crié d'arrêter - nous étions assez nombreux pour nous sentir ce courage - et certains des plus âgés avaient même essayé de lui arracher le pauvre animal. Mon attention avait été attirée par un garçon qui, je le savais, se faisait souvent maltraiter par les grands. Il hurlait comme nous : « Arrêtez ! Arrêtez ! », mais son regard m'avait glacée. J'y avais lu une satisfaction sournoise, cette même expression que je venais de reconnaître chez mon oncle quand il s'était tourné vers moi.
— Tout va changer, maintenant, Cyrla.
J'eus un coup au cœur et baissai la tête. Craignait-il qu'il ne soit trop risqué de me garder chez lui ?
En tout cas, il me signifiait que je n'étais pas chez moi. Je regardai fixement la nappe blanche, avec sa sous-nappe de soie bordée de franges dorées. À mon arrivée, j'avais trouvé étrange cette habitude de couvrir une table de salle à manger, mais à présent j'en connaissais toutes les couleurs, tous les motifs. Je relevai les yeux pour considérer cette pièce que j'avais appris à aimer, avec ses hautes fenêtres d'un blanc lumineux donnant sur notre petite cour, les trois aquarelles du Rijksmuseum accrochées l'une au-dessus de l'autre par une cordelière, le salon qui se profilait derrière la lourde tenture de velours bordeaux avec le piano dans un coin, couronné des photos de famille encadrées. Mon cœur battit encore plus fort. Où irais-je s'il ne voulait plus de moi ?
Je jetai un coup d'œil à ma cousine : Anneke était le sauf-conduit qui me protégeait dans le territoire périlleux des humeurs de mon oncle. Mais, distraite ce jour-là, elle écoutait à peine ce qu'on lui disait, absorbée par des pensées secrètes. Elle n'avait même pas entendu la menace brandie par son père.
Je demandai, tâchant de rester calme :
— Quoi ? Qu'est-ce qui va changer ?
Occupé à couper le pain, il ne s'interrompit pas, mais je surpris le regard qu'il lançait à ma tante pour la faire taire.
— Tout va changer, c'est tout.
Arrivé à la troisième tranche, il reposa le couteau d'un geste lent et ajouta.
— Rien ne sera plus pareil.
J'attirai la miche à moi, m'emparai du couteau à la manière précise et déterminée d'un joueur d'échecs, et coupai une quatrième tranche. Je parvins à reposer le couteau à pain sur la planche sans trembler, mais je dus ensuite mettre les mains sur mes genoux pour les soustraire à sa vue. Droite et fière, je lui dis sans ciller :
— Tu avais oublié une tranche, oncle Pieter.
Il sembla gêné mais son visage resta sombre comme une meurtrissure.
Quand le repas s'acheva enfin, mon oncle retourna à la boutique pour écouter la radio qu'il dissimulait dans l'atelier malgré l'interdiction. Ma tante, Anneke et moi, nous débarrassâmes la table puis nous nous attelâmes à la vaisselle. Nous nous activions en silence, moi toute à ma peur, ma tante cloîtrée dans sa tristesse, et Anneke obnubilée par son secret.
Au-dessus de l'évier, ma cousine poussa un cri. Le couteau à pain tomba par terre, et elle leva la main au-dessus du bac. Du sang coula dans l'eau savonneuse, teintant la mousse de rose. J'attrapai un torchon pour lui envelopper le doigt, puis la menai à la banquette sous la fenêtre. Elle s'assit, passive, contemplant sans réagir le sang qui imprégnait le tissu. Son inertie me fit peur. Anneke prenait grand soin de ses mains. Elle pouvait même se priver de sa ration de lait pour y tremper les ongles, et elle parvenait encore à trouver du vernis alors que plus personne en Hollande ne semblait en posséder. Si la perspective d'une cicatrice la laissait tellement indifférente, alors son secret devait être vraiment grave.
Ma tante s'agenouilla devant elle pour examiner la blessure, la grondant d'avoir été distraite. Anneke, tête en arrière et yeux clos, se contentait de se masser la gorge de sa main libre avec un sourire heureux. C'était l'expression que je voyais sur son visage quand elle rentrait sur la pointe des pieds dans notre chambre au milieu de la nuit : troublée, méditative, changée.
Je n'aimais pas Karl.
Soudain, je compris.
Dès que ma tante nous laissa pour chercher du désinfectant et une compresse, je chuchotai :
— Tu te rends compte de ce que tu as fait ?
— Plus tard, murmura-t-elle. Quand ils dormiront.
La soirée, occupée par du repassage et du raccommodage, me sembla interminable. Nous avions mis un disque de Hugo Wolf sur l'électrophone, que nous écoutions tout en travaillant, mais j'aurais préféré le silence, car, pour la première fois, je percevais à quel point la vie tragique de Wolf avait influencé sa musique. Le souffle du désespoir en rendait la beauté trop poignante. Quand ma tante annonça qu'elle montait se coucher, j'échangeai un regard avec Anneke, et nous la suivîmes.
Après de rapides ablutions, quand nous fûmes prêtes à nous mettre au lit, il ne me fut plus possible de contenir mon impatience.
— Alors... ?
Ma cousine se tourna vers moi avec un sourire. Je ne lui en avais jamais vu d'aussi radieux.
— C'est merveilleux, Cyrla, dit-elle en posant la main sur son ventre.
Sa coupure avait dû se rouvrir et du sang saturer son pansement car, alors qu'elle exprimait ainsi son bonheur, une fleur rouge s'épanouit sur le coton bleu hâle de sa chemise de nuit.

chapitre 2

— Je pars, je m'en vais !
Maintenant qu'elle avait commencé, Anneke était intarissable.
— Nous nous marierons ici, à Schiedam, à la mairie probablement. La famille de Karl vit juste à l'extérieur de Hambourg. Nous nous installerons peut-être là-bas après la guerre, avec un jardin pour les enfants, près d'un parc... Hambourg ! Tu imagines, Cyrla ?
— Chut ! Elle va nous entendre.
Ce n'était pas ma tante que nous redoutions, mais Mme Bakker qui vivait dans la maison mitoyenne. Elle était vieille et alimentait ses incessants commérages en espionnant ses voisins. Tous les matins, elle se postait dans son salon pour surveiller les allées et venues dans la Tielman Oemstraat grâce à deux miroirs fixés à ses fenêtres. Un soir, nous l'avions entendue tousser et en avions déduit que sa chambre à coucher devait se trouver de l'autre côté du mur. Nous la jugions fort capable de coller un verre à la paroi qui séparait nos deux appartements pour écouter nos conversations. Mais au fond, je me moquais bien de Mme Bakker. Avant tout, je cherchais à faire taire Anneke.
Je lui ôtai son pansement et nettoyai sa coupure avec l'eau de notre broc.
— Change ta chemise de nuit. Je descends te chercher une autre compresse.
Une fois dans le couloir, je pris le temps de me calmer, puis j'allai prendre le pansement ainsi qu'une tasse de lait et une assiette de spekulaas. Anneke n'avait quasiment rien avalé au dîner, et elle adorait les petits biscuits aux épices qu'elle subtilisait dans la boulangerie où elle travaillait. Si j'arrivais à détourner son attention, peut-être cesserait-elle de parler de départ. Et puis en lui démontrant à quel point je lui étais indispensable, je lui ferais comprendre ce qu'elle perdrait en nous quittant. Rien n'était plus terrible que les départs.
Je m'assis près d'elle sur le lit pour lui panser le doigt, incapable de la regarder en face. Elle, en revanche, ne me lâchait pas des yeux. Je voulais encore espérer.
— Tu es sûre ? Et si tu te trompais... Vous n'avez pas fait attention... ?
Elle détourna la tête.
— Ce sont des choses qui arrivent.
Sa gêne ne dura pas. Son sourire revint, ce sourire merveilleux qui me désarmait.
— Un bébé... tu imagines ?
Je passai un bras autour de sa taille et posai la tête sur son épaule, inspirant la bonne odeur qu'elle rapportait de la boulangerie, cet arôme de gâteau, sucré et chaud, qui lui allait si bien. Je me demandai quel parfum s'accrochait à ma peau. Celui du vinaigre que j'avais manipulé toute la semaine pour les conserves de légumes ? Ou du détergent avec lequel je faisais le ménage dans l'atelier de couture de mon oncle ?
Anneke essuya de ses caresses les larmes qui coulaient sur mes joues.
— Je suis désolée, Cyrla. Tu vas me manquer. C'est toi que je regretterai le plus.
Ma cousine savait être adorable. Parfois, il lui arrivait de me blesser, pas par méchanceté mais innocemment, comme le font les filles très belles qui n'ont pas dû apprendre à ménager les autres. Je lui en voulais, alors, mais sa gentillesse spontanée me faisait vite honte d'éprouver un tel sentiment.
— Si tu savais comme je suis heureuse ! s'exclama-t-elle comme si son air radieux ne m'avait pas assez convaincue. Il est tellement beau !

Extrait : (page 174)

Dès la porte franchie, on tombait sur un bureau en bois massif, aussi imposant qu'un deuxième mur, derrière lequel était accrochée une photo de Hitler. En dessous était assise une dame au chignon gris acier formé de tresses aussi serrées que les amarres d'une péniche sur un quai. Elle se leva et fit un salut au conducteur et au garde ; elle était aussi grande qu'eux. L'aigle nazi brillait à son revers. Je reculai d'un pas.

- Bonjour, Frau Klaus. Heil Hitler, dit le conducteur en lui tendant mon dossier.

Elle le compara à des papiers qui se trouvaient devant elle. Je lui tournai le dos pour leur cacher mon visage de menteuse.

Le long du mur s'alignaient d'autres photos de Hitler. Il recevait un bouquet des mains d'une fillette vêtue d'une robe blanche ; bras tendu, il saluait une mer de soldats ; il passait en voiture découverte devant des foules d'Allemands qui agitaient leurs mouchoirs. Il y en avait plusieurs d'autres de Heinrich Himmler qui, comme Isaak me l'avait appris, était le commandant en chef des Lebensborn. En face, je vis des affiches représentant des mères avec leurs enfants. LES MÈRES DE SANG PUR SONT SACRÉES ! disait l'une. LE BERCEAU EST PLUS FORT QUE LES CHARS ! disait une autre. Je n'arrivai pas à les regarder longtemps.

Le sol à losanges noirs et blancs brillait sous la lumière d'un lustre. Je n'avais plus l'habitude d'avoir autant de lumière le soir. A côté de moi, un guéridon en acajou sentait l'encaustique citronnée, odeur familière chez nous, par-dessus laquelle flottait un riche arôme de rôti de porc, que je n'avais pas senti depuis longtemps. A cela se mêlaient des effluves de pain qui cuisait dans un four, additionnés d'une note sucrée, vanillée. Le parfum d'Anneke. Mais Anneke, maintenant, c'est moi. Sur le guéridon était posé un énorme bouquet de chrysanthèmes roses et blancs, et, devant, une coupe de fruits : reinettes, poires rouges et brillantes, gros raisins si foncés qu'ils semblaient tout à fait noirs. Et tout cela n'était qu'une décoration pour le hall d'accueil... Depuis quand n'avais-je pas vu un tel luxe ?

- Suivez-moi, ordonna Frau Klaus d'un ton autoritaire.

26 avril 2009

L'oeil de Caine – Patrick Bauwen

l_oeil_de_Caine Albin Michel – décembre 2006 - 485 pages

Présentation de l'éditeur
Tout le monde cache quelque chose.
Votre voisin, votre femme, votre ami...
Et si vous pouviez tout savoir ?
Connaître leurs peurs, leurs secrets intimes ?
Dix candidats, dix secrets.

Des gens comme vous et moi. Enfin comme vous surtout. Parce que moi, je ne suis pas au programme : je suis l'invité surprise. Celui qui rôde en attendant son heure. Celui qui va les embarquer là où rien n'est prévu. Dans mon jeu sanglant. Mon propre mystère.

Auteur : Patrick Bauwen dirige un service d’urgences en région parisienne et il vit une partie de l’année aux États-Unis. Il a 39 ans, il est marié et père de deux enfants. L’Œil de Caine est son premier roman.

Mon avis : (lu en mars 2007)

Dix personnes ont été sélectionnées pour participer à un nouveau jeu de télé-réalité "L'Œil de Caine" mais les choses vont mal tourner et on bascule dans le serial-killer.

C'est un thriller original dont le rythme est très soutenu et qui surprend à tout moment le lecteur, des premières pages jusqu'aux toutes dernières. Il y a de bonnes descriptions de personnages, l'ambiance est électrique et le huis clos parfait. L'histoire est tellement réaliste qu'elle nous donne des sueurs froides et vous fait passer l’envie de participer un jour à un jeu de télé réalité ! A lire !

 

Extrait :
Vingt-trois ans plus tard

- ET MERDE !
Le Dr Thomas Lincoln abattit sa main contre la porte vitrée. La paroi de la douche trembla. Inutile de se raconter des histoires, il s'était comporté comme un crétin. On pouvait même dire qu'il avait pété les plombs.
Il respira profondément, compta soixante secondes et se concentra sur son rythme cardiaque. Est-ce que ça allait mieux ? Il lui sembla que c'était le cas. Il compta soixante de plus pour en être sûr, puis rouvrit les yeux.
L'eau chaude qui dégringolait du pommeau voilait le décor, mais les lumières de la salle de bains ne lui vrillaient plus la rétine. Il tendit l'oreille. Pas de roulement non plus. Ses tempes avaient cessé de servir de défouloir à un batteur de rock. Ce qui voulait dire : fin de la migraine.
- Jésus Marie...
C'était tellement bon qu'il en aurait pleuré.
Son mal de tête avait commencé une heure plus tôt dans le salon de réception de l'hôtel, alors qu'il vidait sa seconde bouteille de Champagne. Il s'était envoyé plusieurs Advil coup sur coup (dépassant sciemment la posologie), dans l'espoir que ça suffirait. Peine perdue.
L'un des journalistes avait choisi ce moment pour lui taper sur l'épaule.
- Tout va bien, docteur Lincoln ? Pas trop de stress ?
Sourire automatique, genre pub dentifrice. Mi-mépris, mi-compassion. Thomas connaissait ça par cœur. Sur le moment, il n'avait rien répondu. L'autre s'était senti plein d'assurance.
- Ça vous ennuie pas si je vous appelle Doc, hein ? Vous savez, pour nos lecteurs, le fait que vous ne soyez plus médecin n'a aucune importance. (Un micro avait surgi dans sa main.) Je sais qu'en théorie, on ne peut rien vous demander avant l'émission. Mais tout ce que je veux, c'est une anecdote ou deux. (...)

23 avril 2009

Les cinq personnes que j'ai rencontré là-haut – Mitch Albom

cinq_personnes_1   les_cinq_personnes

Oh ! éditions – mai 2004 – 281 pages

Pocket – décembre 2005 – 223 pages

traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Edith Soonckindt

Présentation de l'éditeur
Pendant des années, le vieil Eddie, petit bonhomme trapu de 83 ans, a veillé au bon fonctionnement des attractions de la fête foraine de Kuby Pier. Comble de l'ironie, c'est ici qu'il vient tout juste de mourir, écrasé sous la nacelle d'un manège alors qu'il tentait de sauver la vie d'une fillette... Arrivé dans l'au-delà, le défunt se retrouve embarqué sur un vaste océan multicolore et multiforme où, comme dans un rêve éveillé, il va faire cinq rencontres bouleversantes et déterminantes : avec Marguerite, son amour perdu, mais aussi son ancien capitaine d'infanterie, une vieille femme aux cheveux blancs, un mystérieux homme bleu et une toute jeune Asiatique détenant, dans ses petits doigts atrocement brûlés, le secret d'Eddie et de sa destinée...

Biographie de l'auteur
Mitch Albom est né en 1960 à Philadelphie. Après avoir obtenu un diplôme de sociologie, il poursuit des études de journalisme à l'université de Columbia à New York et devient l'un des principaux journalistes sportifs des Etats-Unis, travaillant pour la presse, la radio et la télévision. Dans son ouvrage La dernière leçon (Pocket, 2004) il retranscrit les conversations qu'il a eues avec Morrie Schwartz, son ancien professeur d'université atteint d'une maladie mortelle. L'adaptation télévisée de ce récit a remporté quatre Emmy Awards en 2000, et il est resté quatre ans dans la liste des meilleures ventes du New York Times. Les cinq personnes que j'ai rencontrées là-haut (Oh ! éditions, 2004) est publié aux Etats-Unis en 2003 : le succès est immédiat. Le livre, traduit dans 37 pays, s'est vendu à plus de 5 millions d'exemplaires, et a été adapté pour la télévision. Mitch Albom vit avec son épouse à Franklin dans le Michigan.

Mon avis : (lu en décembre 2005)

Eddie, 83 ans va mourir en sauvant une fillette de la mort. Il monte au Paradis et là il va rencontrer 5 personnes qui lui expliquent et décodent les grandes étapes de sa vie sur terre. Certaines de ces cinq personnes sont de sa famille, d'autres lui sont inconnus.

Ce livre est très émouvant et se lit rapidement. L'histoire est simple et elle nous amène à réfléchir sur la vie et sur la mort. Ce livre est malgré tout plein d'espoir ! Les personnages sont attachants et j'ai passé un merveilleux moment de lecture.

Extrait : (page 61)
'Alors ma mort a été inutile, comme ma vie.
- Aucune vie n'est inutile, lui rétorqua l'Homme Bleu. Le seul moment que nous gâchons, c'est celui où nous croyons être seul.'
Il fit quelques pas vers sa tombe et sourit. Ce faisant, sa peau prit une très belle teinte caramélisée, lisse et parfaite. C'était même la peau la plus parfaite qu'Eddie ait jamais vue.
'Attendez ! 'hurla-t-il, mais il fut soudain emporté à toute vitesse dans les airs, loin du cimetière, et se mit à planer au-dessus de l'immense océan gris.
Au dessus de lui il aperçut les toits de la fête foraine d'autrefois, avec ses clochetons, ses tourelles et ses drapeaux claquant au vent.
Puis tout disparut.

Extrait : (page 141)
Il est rare que les parents lâchent leurs enfants, du coup ce sont leurs enfants qui les lâchent. Ils avancent. Ils s'éloignent. Les monuments qui leur servaient de repères - l'approbation d'une mère, d'un père - sont remplacés par leurs propres réussites. Ce n'est que beaucoup plus tard, quand la peau pendouille et que le cœur s'affaiblit, que les enfants comprennent ; que leurs réussites s'ajoutent à celles de leurs parents, pierre après pierre, dans les eaux de la vie.

5 avril 2009

La Trahison de Thomas Spencer - Philippe Besson

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Julliard – janvier 2009 – 265 pages

Présentation de l'éditeur
Ils ne sont pas frères, mais se disent jumeaux. Paul et Thomas sont, en effet, nés le même jour. Ce hasard les a rendus inséparables. Leur enfance se déroule à Natchez, dans le Sud des États-Unis, au fil de baignades inoubliables dans le fleuve Mississippi. Les années 1950 sont, pour eux, un âge d'or. La télévision, petite lucarne sur l'extérieur, délivre les images toutes faites d'une Amérique triomphante. Les années 1960 ont le goût de la jeunesse. Paul et Thomas connaissent des heures inoubliables. Pendant longtemps, ils croient leur amitié inaltérable. Jusqu'à leur rencontre avec Claire, une jeune femme libre. Donc dangereuse...
Un parcours de trente ans dans une Amérique ambivalente, traversée par des conflits politiques qui révèlent ses contradictions. De la guerre de Corée à celle du Vietnam, de l'assassinat de Kennedy à celui de Martin Luther King, des soubresauts de la ségrégation à l'incendie des campus universitaires, l'Amérique n'en finit pas de se tordre dans ses propres convulsions. Et de trahir ses valeurs. De son côté, Thomas est embarqué dans les mouvements de révolution des murs, tandis que Paul choisit, lui, l'engagement militaire contre les vietcongs. Des divergences d'opinion qui les conduiront à commettre chacun l'irréparable.

L'auteur : Philippe Besson, né en 1967, est l'auteur de En l'absence des hommes, Son frère (porté à l'écran par Patrice Chéreau), L'Arrière-saison (grand prix RTL-Lire), Un garçon d'Italie, Les Jours fragiles, Un instant d'abandon, Se résoudre aux adieux et Un homme accidentel. Ses romans sont traduits dans dix-sept langues. Il a entamé une collaboration avec André Téchiné.

Mon avis : (lu en avril 2009)

C'est le premier roman de Philippe Besson que je lis.

En toile de fond c'est l'histoire des États-Unis pendant 30 ans à partir du jour où Hiroshima a été détruite par la bombe atomique, le 6 août 1945, ce jour là c'est aussi le jour de la naissance de Thomas Spencer et Paul Bruder, ils ont chacun un vide dans leur vie : père disparu pour Thomas et frère décédé pour Paul. Ils vont devenir inséparables. Nous sommes dans le sud américain profond, et l'ambiance y est merveilleusement décrite. Nous allons les suivre pendant leur enfance, durant l'adolescence avec les premiers émois amoureux, les premières petites amis, la séparation pour l'université... et puis leur rencontre avec Claire MacMullen. Cette histoire d’amitié entre Paul et Thomas plus que frères, de véritables jumeaux est vraiment très belle. L'écriture est simple, fluide. J'ai passé un excellent moment de lecture.

Extrait : (page 33)
Nous avons grandi avec ces instants de recueillement. Avec cette mollesse, parfois, qui s'accordait bien à la torpeur de nos étés. Je dis recueillement et ce n'est pas tout à fait par hasard. En effet, nous n'étions pas seulement dans une indolence qui aurait pu paraître effrayante tant elle ressemblait à de l'hébétude : nous partagions quelque chose aussi, il se produisait un échange entre nous, une communion, comme à l'église, mieux qu'à l'église. Une communion secrète, mutique, mais bien réelle. Avec le recul, j'ai acquis la conviction que c'est dans ces heures inertes et silencieuses que notre amitié s'est forgée, est devenue cette chose dure, ronde, et rassurante. (...) Nous nous aimions, et nous empruntions des voies détournées pour le comprendre.

Extrait : (page 61)
Je me souviens parfaitement du visage et de l'allure de cet homme. C'est stupéfiant comme la photographie est nette. Il était blond, la peau claire, les traits fins. Il avait des épaules rondes. Il portait une chemise de lin beige. Je dois admettre qu'il était beau. Il est devenu d'une absolue laideur à l'instant où il a posé ses doigts sur la joue de ma mère.

Extrait : (page 157)
Nous avons dormi dans un motel dont j'ai oublié le nom (peut-être n'en avait-il pas). La chambre était miteuse (nous n'avions pas d'argent). Elle donnait sur une mangrove superbe plantée de palétuviers fantomatiques ; dans le lointain, on apercevait des maisons créoles. La logeuse qui nous a reçus, une grosse femme aux seins lourds et aux cheveux collants, nous a regardés d'un sale œil. Au début, nous avons cru qu'elle rechignait à louer à des jeunes gens. Son établissement n'était pourtant pas du genre à se montrer sélectif. Nous avons compris plus tard qu'elle éprouvait le plus vif dégoût pour les garçons qui dormaient dans le même lit. Il aurait été facile de lui expliquer que nous étions fauchés. Il était plus facile encore de la laisser mariner dans sa bêtise et dans sa graisse.

10/18 – janvier 2010 – 265 pages

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31 mars 2009

Des amis haut placés - Donna Leon

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Calmann-Levy – février 2003 – 274 pages

Point – mai 2004 - 280 pages

Traduit de l'anglais (États-Unis) par William Olivier Desmond

Quatrième de couverture : Personne n'aime être dérangé en pleine lecture de l'Anabase un samedi après-midi par un coup de sonnette intempestif. Surtout pas le commissaire Guido Brunetti, fin lettré et flic épicurien, et surtout pas pour une sombre affaire de permis de construire introuvable concernant son propre appartement...

Simple formalité ? Pas sûr. D'autant que le fonctionnaire zélé tombe malencontreusement d'un échafaudage où il n'avait rien à faire, devant des témoins qui à leur tour décèdent brutalement.

De fil en aiguille, avec la patience et la ténacité d'un flic habitué mais jamais résigné à l'égoïsme des bureaucrates de tout poil, le commissaire Brunetti va découvrir l'existence d'un vaste réseau de corruption. Derrière la façade fastueuse de la Cité des Doges, le monde interlope des dealers, des usuriers et des ripoux dicte sa loi.

L'auteur : Donna Leon est née en 1942 dans le New Jersey et vit à Venise depuis quinze ans. Elle enseigne la littérature dans une base de l’armée américaine située près de la Cité des Doges. Son premier roman, Mort à la Fenice, a été couronné par le prestigieux prix japonais Suntory, qui récompense les meilleurs suspenses.

Mon avis : (lu en mars 2009)

"Des amis haut placés", bestseller en Angleterre et en Allemagne, est la neuvième enquête du commissaire Brunetti. Ce livre a obtenu en 2000 le Silver Dagger Award, décerné en Angleterre par la Crime Writers'Association.

Le commissaire Brunetti et sa famille apprenne par Franco Rossi, employé au Service du Cadastre, que leur appartement risque d’être démoli car il n’existe aucune preuve de son existence au cadastre. Quelques mois plus tard, le commissaire découvre que ce même Franco Rossi a fait une chute d’un échafaudage. Cette mort mystérieuse va lancer le Commissaire Brunetti sur une enquête qui va nous mener dans le monde des dealers, des usuriers et de la corruption.

C’est le premier livre que je lis de Donna Leon et je le trouve distrayant, sans plus. L’intrigue n’est pas exceptionnelle mais l’auteur nous fait de belle description de Venise.

27 mars 2009

Dans l’or du temps - Claudie Gallay

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Edition du Rouergue – janvier 2006 - 320 pages

Actes Sud – février 2008 – 365 pages

Présentation de l'éditeur
Le narrateur passe l'été en famille, avec sa femme et leurs jumelles de sept ans, dans leur maison normande au bord de la mer. II rencontre par hasard Alice, une vieille dame abrupte et bienveillante à la fois, volontiers malicieuse. Il lui rend visite à plusieurs reprises et une attente semble s'installer : l'homme est en vacances, vacant pour ainsi dire, intrigué et attiré malgré lui ; Alice a des choses à raconter, qu'elle n'a jamais pu dire à personne, des souvenirs qui n'attendaient que lui pour remonter à la surface et s'énoncer. Tout commence par un voyage à New York qu'elle a effectué dans sa jeunesse, en 1941, en compagnie de son père photographe et d'André Breton. Ensemble, ils ont approché les Indiens hopi d'Arizona, dont l'art et les croyances les ont fascinés. Dans l'or du temps plonge au plus intime de ses personnages par petites touches, l'air de rien. Hommage à la figure d'André Breton et à la culture sacrée des Indiens hopi, ce magnifique roman célèbre les rencontres exceptionnelles, celles qui bouleversent l'âme et modifient le cours des existences

Biographie de l'auteur
Née en 1961, Claudie Gallay vit dans le Vaucluse. Elle a publié L'Office des vivants (2000), Mon amour ma vie (2002), Les Années cerises (2004), Seule Venise (2004, prix Folies d'encre et prix du Salon d'Annonay) et Les Déferlantes (2008)

Mon avis : (lu en mars 2009)

Je suis en train de devenir une inconditionnelle de Claudie Gallais... J'ai adoré "Les Déferlantes" et pour "Dans l'or du temps" l'effet a été le même. Ce livre m'a transporté : cette rencontre entre le narrateur et Alice est pleine de tendresse et d'émotions.

A travers une très belle rencontre entre une vieille dame et un jeune homme en quête du sens de sa vie, ce roman raconte une transmission, c’est aussi une plongée dans la culture sacrée des Indiens Hopi et un hommage littéraire à la figure d’André Breton.

La vie quotidienne d’Alice et du narrateur alterne avec les souvenirs chez les Indiens hopi. Les phrases sont courtes, les descriptions rendent l’atmosphère particulière, il se dégage du texte une certaine poésie et on est comme hypnotisé par le livre et on ne le lâche plus ! (j'ai failli plusieurs fois rater ma station de train...) Passionnant et superbe !

Le titre fait écho à l'épitaphe de la tombe d'André Breton "Je cherche l'or du temps".

Ce livre est superbement documenté, entre autres, il fait référence au livre "Soleil hopi" de Don C. Talayesva (autobiographie d’un indien hopi).

autobiographie_d_un_indien_Hopi

Extrait : "Notre maison, La Téméraire, face à la mer, à quelques kilomètres seulement au sud de Dieppe. On l’a achetée juste après la naissance des filles. Un coup de cœur, a dit Anna.

On a emprunté pour dix ans.

L’hiver, La Téméraire prend toutes les tempêtes. On ne vient jamais l’hiver. L’été seulement. Et puis quelques week-ends au printemps. On trouve des troncs d’arbres et des bouées de bateaux dans le jardin. Du sable, des planches, des cadavres de mouettes. Il faut des jours pour tout nettoyer.

Quand on est arrivés il pleuvait. J’ai arrêté la voiture au plus près de la porte. Les jumelles ont pris leurs affaires et elles sont montées directement dans leur chambre. Elles avaient été sages, tout le trajet à remplir leur cahier de vacances. Des trucs de filles. Avec des garçons, on n'aurait pas eu ça.

- Ça quoi ? A demandé Anna.

Je n'ai pas eu envie d'expliquer.

On a ouvert les volets et on a commencé à décharger.

A midi, on a mangé des sandwichs. Les filles avaient trouvé des vieux livres de Martine dans une caisse au grenier. Anna ne voulait pas qu'elles lisent ça alors les filles les lisaient en cachette, à l'école ou quand elles allaient à la bibliothèque du quartier.

L'après-midi, la pluie s'est arrêtée et Anna a emmené les jumelles à la plage. Je suis resté sur la terrasse. C'était marée basse. Les filles couraient. Elles sont allées loin jusqu'à toucher le bord de l'eau.

Quand elles sont revenues, elles avaient faim. Anna a préparé des crêpes. Les filles se sont installées dehors, sur la table blanche de la terrasse."

Extrait : "Le camion était là. Je me suis garé sur le terre-plein. L'épicier avait déjà rabattu la moitié de son auvent. Quand il m'a vu, il a bloqué son geste. Il m'a demandé si je voulais quelque chose et j'ai dit, Oui, des fraises, un kilo. Il a relevé le battant. Il a mis les fraises dans un sac. Le sac, en papier brun. Et comme les fraises étaient rouges et vraiment appétissantes, je lui ai demandé d'en rajouter une poignée.

Je suis retourné à la voiture. Un chemin de terre s'enfonçait, humide, sous le couvert des arbres. Une vieille dame s'éloignait. Elle portait un panier. Elle faisait un pas, un autre. Son panier était plein. Elle devait souvent le poser pour changer de main.

- Voulez-vous que je vous aide ? j'ai demandé en prenant le chemin derrière elle.

Elle s'est arrêtée. Elle m'a toisé moi et elle a toisé la Deux Chevaux. J'ai soulevé le panier.

- Qu'est-ce que vous avez là-dedans pour que ce soit si lourd ?

- Cinq kilos de poires à confitures, elle a dit. Plus le sucre.

Sa voix était grave. Traînante. Je l'ai suivie, une centaine de mètres sur ce chemin de terre. Plus de boue que de la terre. Elle s'est arrêtée devant un portail, une grille en fer en partie envahie par du lierre. Il n'y avait pas d'autres maisons après celle-là. Simplement le sentier qui se resserrait encore et puis les arbres.

Elle a poussé la grille."   

11 mars 2009

Seul dans le noir - Paul Auster

Seul_dans_le_noir Actes Sud – janvier 2009 – 324 pages

traduit de l'américain Christine Le Boeuf

Présentation de l'éditeur
"Seul dans le noir, je tourne et retourne le monde dans ma tête tout en m'efforçant de venir à bout d'une insomnie, une de plus, une nuit blanche de plus dans le grand désert américain." Ainsi commence le récit d'August Brill, critique littéraire à la retraite, qui, contraint à l'immobilité par un accident de voiture, s'est installé dans le Vermont, chez sa fille Miriam, laquelle ne parvient pas à guérir de la blessure que lui a infligée un divorce pourtant déjà vieux de cinq ans, et qui vient de recueillir sa propre fille, Katya, anéantie par la mort en Irak, dans des conditions atroces, d'un jeune homme avec lequel elle avait rompu, précipitant ainsi, croit-elle, le départ de ce dernier pour Bagdad... Pour échapper aux inquiétudes du présent et au poids des souvenirs, peu glorieux, qui l'assaillent dans cette maison des âmes en peine, Brill se réfugie dans des fictions diverses dont il agrémente ses innombrables insomnies. Cette nuit-là, il met en scène un monde parallèle où le 11 Septembre n'aurait pas eu lieu et où l'Amérique ne serait pas en guerre contre l'Irak mais en proie à une impitoyable guerre civile. Or, tandis que la nuit avance, imagination et réalité en viennent peu à peu à s'interpénétrer comme pour se lire et se dire l'une l'autre, pour interroger la responsabilité de l'individu vis-à-vis de sa propre existence comme vis-à-vis de l'Histoire. En plaçant ici la guerre à l'origine d'une perturbation capable d'inventer la "catastrophe" d'une fiction qui abolit les lois de la causalité, Paul Auster établit, dans cette puissante allégorie, un lien entre les désarrois de la conscience américaine contemporaine et l'infatigable et fécond questionnement qu'il poursuit quant à l'étrangeté des chemins qu'emprunte, pour advenir, l'invention romanesque.

Auteur : Né à Newark, New Jersey le 03 février 1947, figure centrale de la scène culturelle new-yorkaise, Paul Auster commence à écrire des l'âge de 13 ans pour s'imposer vingt plus tard comme une référence de la littérature post-moderne. Diplômé en arts, il se rend à Paris dans les années 1970 où il se plonge dans la littérature européenne et gagne sa vie en traduisant Sartre, Simenon ou Mallarmé. Cette expérience aura une influence considérable sur l'œuvre du jeune écrivain parfois qualifié de 'plus français des écrivains américains'. Son premier ouvrage majeure est une autobiographie, 'L' invention de la solitude', écrite aussitôt après la mort de son père. Devenu célèbre grâce à la fameuse 'Trilogie américaine' et au roman 'Moon Palace', l'écrivain y déploie ses thèmes de prédilections : le rapport en fiction et réalité, la solitude, ou en encore la quête d'identité. Auster écrit également pour le cinéma : on lui doit par exemple l'écriture du scénario de 'Smoke' en 1995 et la réalisation d'un film en 2006, adaptation de son roman 'La Vie intérieure de Martin Frost'. Écrivain aux influences multiples, juives, européennes et bien sûr américaines, Paul Auster a su conquérir le monde entier par on œuvre dense et profonde.

Mon avis : (lu en mars 2009)

C’est le premier livre que je lis de cet auteur et je me suis laissé embarquer par l’histoire et l’imagination de l’auteur. J’ai eu l’occasion de voir la présentation de son livre dans l’émission de La Grande Librairie de France 5 et l’auteur m’avait fait une très bonne impression (déjà, il parlait vraiment bien le français…)

L'auteur nous raconte les pensées d'un homme immobilisé dans son lit, durant une nuit d'insomnie. Il y a plusieurs histoires dans ce livre et l'auteur passe facilement d’une histoire à une autre et c’est parfois un peu déroutant pour le lecteur… Mais  Paul Auster est un conteur formidable avec une imagination débordante. Il aime la magie et la trouve dans le quotidien, il nous force aussi à réfléchir sur nous-mêmes et notre monde.

Il nous parle cinéma (*), il nous décrit avec beaucoup de sensibilité les rapports père, fille, petite-fille, il nous parle de la souffrance et des remords. 

Il faudra que je prenne le temps de lire d’autres de ses livres.

(*) films cités dans le livre :

La Grande Illusion (film français réalisé par Jean Renoir - 1937)

Le Voleur de bicyclette (film italien Réalisé par Vittorio De Sica - 1949)

Le monde d’Apu (film indien réalisé par Satyajit Ray – 1959)

Voyage à Tokyo (film japonais réalisé par Yasujiro Ozu - 1953)

Extrait : (page 56)
J'éteins, et me revoilà dans le noir, enfoui dans cette obscurité sans limite, si apaisante. Quelque part, au loin, j'entends passer un camion qui roule sur une route de campagne déserte. J'écoute l'air qui entre et sort de mes narines. D'après la pendulette sur ma table de nuit, que j'ai consultée avant d'éteindre, il est minuit vingt. Des heures et des heures jusqu'à l'aube, j'ai encore devant moi le plus gros de la nuit... Ca lui était bien égal, à Hawthorne. Si le Sud voulait faire sécession, disait-il, qu'on le laisse faire et bon débarras. Mystérieux, meurtri, ce monde étrange continue de tourner tandis que la guerre flambe tout autour de nous : bras tranchés en Afrique, têtes tranchées en Irak et, dans ma tête à moi, cette autre guerre, une guerre imaginaire, chez nous, l'Amérique brisée, la noble expérience finissant par mourir.

Extrait : (page 75)
Il n'y a pas qu'une seule réalité, caporal. Il existe plusieurs réalités. Il n'y pas qu'un seul monde. Il y en a plusieurs, et ils existent tous parallèlement les uns aux autres, mondes et antimondes, mondes et mondes fantômes, et chacun d'entre eux est rêvé ou imaginé ou écrit par un habitant d'un autre monde. Chaque monde est la création d'un esprit.
Voilà que vous parlez comme Tobak. Il prétendait que la guerre se déroulait dans la tête d'un homme et que si cet homme était éliminé la guerre s'arrêterait. C'est bien la chose la plus insensée que j'aie jamais entendue.
Tobak n'est sans doute pas le soldat le plus intelligent de l'armée, mais il disait vrai.
Si vous voulez que je croie une chose aussi absurde, il faudrait commencer par m'en donner une preuve.

Extrait : (page 122)
Faut-il que cela finisse ainsi ? Oui, sans doute, oui, même s'il ne serait pas difficile d'imaginer un dénouement moins brutal. Mais à quoi bon ? Mon sujet, cette nuit, c'est la guerre et, maintenant que la guerre a pénétré dans cette maison, il me semble que j'insulterais Titus et Katya si j'amortissais le coup. Paix sur la terre, bonne volonté envers les hommes. Fiel sur la terre, bonne volonté envers personne. Nous voici au cœur des choses, au cœur obscur de la nuit noire, encore quatre bonnes heures à tirer et tout espoir de dormir totalement anéanti. La seule solution, c'est d'abandonner Brick, de m'assurer qu'il aura un enterrement convenable, et d'inventer une autre histoire. Quelque chose de terre-à-terre, cette fois, qui fasse contrepoids à la machine fantastique que je viens de fabriquer. Giordano Bruno et la théorie des mondes multiples. Matière à provocation, certes, mais d'autres pierres, aussi, méritent qu'on les déterre.

27 février 2009

Chicago – Alaa El Aswany

Chicago Actes Sud – septembre 2007 – 459 pages

traduit de l'égyptien par Gilles Gauthier

Présentation de l'éditeur
Après son formidable récit autour d'un immeuble du Caire, L'Immeuble Yacoubian, Alaa El Aswany nous entraîne vers un nouvel univers romanesque en déplaçant son regard jusqu'à Chicago. C'est en effet dans cette ville mythique et sulfureuse qu'il a choisi de recréer une Little Egypt en exil, s'inspirant d'un département de l'université de Chicago qu'il a lui-même bien connu lors de ses années de formation américaines. Avec son art de camper de multiples personnages et de susciter des intrigues palpitantes, El Aswany compose un magnifique roman polyphonique. D'un chapitre à l'autre, il entrecroise des vies qui se cherchent et se perdent dans les méandres du monde contemporain, des existences meurtries d'avoir été transplantées dans un univers à la fois étrange et étranger, quel que soit le désir parfois de s'identifier à l'american way of life. L'Egypte est là, en plein cœur d'une Amérique traumatisée par les attentats terroristes du 11 Septembre. Alors que la visite officielle du président égyptien à Chicago est annoncée, le système policier de l'ambassade se met en branle, orchestré par le redoutable Safouat Chaker, qui contrôle et surveille tous les Egyptiens vivant en Amérique. Complot, manipulation, protestation de liberté et soumission au pouvoir, bravoure et lâcheté... - le livre prend, avec cette dimension politique, l'ampleur d'un ambitieux roman exprimant le monde dans la douceur de ses rêves comme dans la violence de ses contradictions. Alaa El Aswany confirme ainsi son talent et s'affirme comme un des grands écrivains arabes contemporains.

Biographie de l'auteur
Né en 1957, Alaa El Aswany exerce le métier de dentiste dans le centre du Caire. Son roman L'Immeuble Yacoubian, porté à l'écran par Marwan Hamed et publié en France par Actes Sud (2006), a connu dans le monde entier un succès phénoménal.

Mon avis : (lu en décembre 2007)
J'avais beaucoup aimé L'immeuble de Yacoubian et la lecture de Chicago ne m'a pas déçue. On découvre ici la réalité des étudiants égyptiens aux Etats-Unis dans le contexte de l'après 11 septembre 2001. Les personnages viennent tous d'Egypte, ils sont issus de milieux différents, ils se retrouvent à Chicago pour faire des études histologie : chacun va évoluer dans un contexte américain mais avec des principes d'égyptien. Le récit est plein de vie et d'humanité. A découvrir sans tarder !

J'ai vu qu'un nouveau livre de cet auteur est paru début février "J'aurais voulu être égyptien". A suivre donc quand j'aurai l'occasion de le découvrir !

Extrait : (page 80)
Mon Dieu, pourquoi était-il aussi attiré par elle ? Ce n'était qu'une campagnarde, moyennement belle, comme des dizaines de filles qu'il voyait tous les jours au Caire. Qu'est-ce qui la rendait différente ? C'est vrai qu'elle avait des lèvres pulpeuses et appétissantes dont on pouvait attendre des délices. Sa tunique flottante se collait parfois malgré elle à son corps et laissait entrevoir deux seins aux aguets, qui n'étaient pas à dédaigner. Pourtant, on ne pouvait absolument pas la comparer aux étudiantes américaines de l'université, ni aux jeunes filles égyptiennes à qui il avait fait des offres de fiançailles, et ce n'était pas non plus la peine d'en parler à côté des séductrices nues qui allumaient son désir dans les films pornographiques.

24 février 2009

Saga Fascination, Tome 1 : Fascination - Stephenie Meyer

fascination traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Luc Rigoureau

Hachette Jeunesse - octobre 2005 – 525 pages

Présentation de l'éditeur
Bella, seize ans, décide de quitter l'Arizona ensoleillé où elle vivait avec sa mère, délurée et amoureuse, pour s'installer chez son père, affectueux mais solitaire. Elle croit renoncer à tout ce qu'elle aime, certaine qu'elle ne s'habituera jamais ni à la pluie ni à Forks où l'anonymat est interdit. Mais elle rencontre Edward, lycéen de son âge, d'une beauté inquiétante. Quels mystères et quels dangers cache cet être insaisissable, aux humeurs si changeantes ? A la fois attirant et hors d'atteinte, au regard tantôt noir et terrifiant comme l'Enfer, tantôt doré et chaud comme le miel, Edward Cullen n'est pas humain. Il est plus que ça. Bella en est certaine. Entre fascination et répulsion, amour et mort, un premier roman... fascinant.

Auteur : Stephenie Meyer (née Morgan le 24 décembre 1973) est une auteur américaine. Elle est l'auteur du beststeller Saga Fascination pour jeunes adultes, qui tourne autour de la relation de la mortelle Bella Swan et du vampire Edward Cullen. Stephenie a vendu plus de 18 millions de livres de la Saga Fascination dans 37 pays,et plus de 8,5 millions de livres uniquement aux Etats-Unis.

Mon avis : (lu en février 2009)

Ceux qui n'ont pas entendu parler de ce livre puis du film maintenant ne doivent pas être nombreux ! Mon fils l'ayant pris à la bibliothèque et l'ayant lu en 1 journée, j'ai voulu découvrir l'histoire et l'auteur. Ce n'ai pas le genre d'histoire dont je raffole (le côté fantastique) mais je me suis laissée prendre par l'histoire. Les personnages sont attachants et la façon de parler d'un amour impossible est vraiment originale et surprenante. J'ai passé un bon moment avec ce livre. Mais je ne suis pas sûre d'avoir envie de lire les 3 autres tomes de la Saga...

twilight_film

Un film tiré du livre, Twilight, chapitre 1 : Fascination, a été réalisé par Catherine Hardwicke et est sorti le 7 Janvier 2009. Les personnages principaux sont joués par Robert Pattinson (Edward) et Kristen Stewart (Bella).

Extrait : "Ma mère me conduisit à l’aéroport toutes fenêtres ouvertes. La température, à Phoenix, frôlait les vingt et un degrés, le ciel était d’un bleu éclatant. En guise d’adieux, je portais ma chemise préférée, la blanche sans manches, aux boutonnières rehaussées de dentelle. J’avais mon coupe-vent pour seul bagage à main.
Il existe, dans la péninsule d’Olympic, au nord-ouest de l’État de Washington, une bourgade insignifiante appelée Forks où la couverture nuageuse est quasi constante. Il y pleut plus que partout ailleurs aux États-Unis. C’est cette ville et son climat éternellement lugubre que ma mère avait fui en emportant le nourrisson que j’étais alors. C’est là que j’avais dû me rendre, un mois tous les étés, jusqu’à mes quatorze ans, âge auquel j’avais enfin osé protester. Ces trois dernières années, mon père, Charlie, avait accepté de substituer à mes séjours obligatoires chez lui quinze jours de vacances avec moi en Californie.
Et c’était vers Forks que je m’exilais à présent un acte qui m’horrifiait. Je détestais Forks.
J’adorais Phoenix. J’adorais le soleil et la chaleur suffocante. J’adorais le dynamisme de la ville immense.
Rien ne t’y oblige, Bella, me répéta ma mère pour la énième fois avant que je grimpe dans l’avion.
Ma mère me ressemble, si ce n’est qu’elle a les cheveux courts et le visage ridé à force de rire. Je scrutai ses grands yeux enfantins, et une bouffée de panique me submergea. Comment ma mère aimante, imprévisible et écervelée allait-elle se débrouiller sans moi ? Certes, elle avait Phil, désormais. Les factures seraient sans doute payées, le réfrigérateur et le réservoir de la voiture remplis, et elle aurait quelqu’un à qui téléphoner quand elle se perdrait. Pourtant…
J’en ai envie, répondis-je.
J’ai beau n’avoir jamais su mentir, j’avais répété ce boniment avec une telle régularité depuis quelques semaines qu’il eut l’air presque convaincant.
Salue Charlie de ma part.
Je n’y manquerai pas.
On se voit bientôt, insista-t-elle. La maison te reste ouverte. Je reviendrai dès que tu auras besoin de moi.
Son regard trahissait cependant le sacrifice que cette promesse représentait.
Ne t’inquiète pas. Ça va être génial. Je t’aime, maman.
Elle me serra fort pendant une bonne minute, je montai dans l’avion, elle s’en alla."

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