Editions de Fallois – janvier 2005 – 345 pages
LGF - août 2006 – 447 pages
traduit de l’anglais (États-Unis) par Isabelle Stoïanov
Prix Pulitzer en 1961 dans la catégorie fiction
Titre original : To Kill a Mockingbird, 1960
Présentation de l'éditeur
Dans une petite ville d'Alabama, au moment de la Grande Dépression, Atticus Finch élève seul ses deux enfants, Jem et Scout. Homme intègre et rigoureux, cet avocat est commis d'office pour défendre un Noir accusé d'avoir violé une Blanche. Celui-ci risque la peine de mort. Ce bref résumé peut expliquer pourquoi ce livre, publié en 1960 - au cœur de la lutte pour les droits civiques -, connut un tel succès et reçut le prix Pulitzer en 1961. Il ne suffit pas en revanche à comprendre pourquoi ce roman est devenu un livre-culte aux Etats-Unis et dans bien d'autres pays, pourquoi, lors d'une enquête réalisée aux Etats-Unis en 1991, sur les livres qui ont changé la vie de leurs lecteurs, il arrivait en seconde position, juste après la Bible. La vérité est que, tout en situant son histoire en Alabama à une époque bien précise, Harper Lee a écrit un roman universel sur l'enfance confrontée aux préjugés, au mensonge, à la bigoterie et au mal. Racontée par Scout avec beaucoup de drôlerie, cet ouvrage tient du conte, de la court story et du roman initiatique. " Il a la légèreté et le poids que recherche le véritable amateur de roman et cette vertu si rare de pouvoir être lu à tout âge, quelle que soit l'éducation qu'on ait reçue, de quelque pays que l'on vienne, à quelque sexe que l'on appartienne. On y trouvera nécessairement un univers communiquant avec le sien par le miracle de l'écriture et de l'enfance ", écrit Isabelle Hausser dans la postface qu'elle a rédigée pour ce livre.
Biographie de l'auteur
Harper Lee est née en 1926 à Monroeville, Alabama. Elle entreprit des études de droit qu'elle abandonna pour écrire. Couronné par le prix Pulitzer en 1961, adapté au cinéma l'année suivante ce roman fait partie des plus grands best-sellers du XXe siècle. En dépit de son succès, Harper Lee n'a plus jamais rien publié et a choisi de vivre dans un quasi-anonymat entre New York et Monroeville.
Mon avis : (lu en juin 2009)
J'ai beaucoup aimé ce livre dont l'histoire se passe dans les années 30, dans une petite ville l'Alabama. La narratrice, Scout, est une petite fille de 9 ans. Son frère Jem a 13 ans, leur père Atticus est un avocat honnête qui les élève seul avec l'aide de Calpurnia, la cuisinière noire.
Atticus a accepté de défendre un homme noire accusé du viol d'une jeune femme blanche. Dans cette petite ville du Sud des États-Unis, règne intolérance et racisme, Atticus et sa famille va être confronté aux insultes et aux menaces des membres de sa communauté. Scout nous raconte avec beaucoup de fraîcheur ses souvenirs d'enfant où elle découvre la ségrégation, le racisme, l'intolérance et l'injustice. Elle a beaucoup de respect pour son père qui est un homme juste.
J'ai eu beaucoup d'émotions en lisant ce livre : j'ai bien rit des bêtises de Scout et Jem mais j'ai aussi versé quelques larmes. A lire sans attendre !
Pour la petite histoire, ce roman présente la particularité d'être paru, en français, sous trois titres successifs : "Quand meurt le rossignol", en 1961, dans une traduction de Germaine Béraud ; "Alouette, je te plumerai", en 1989, dans une traduction d'Isabelle Stoïanov ; "Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur", en 2005, dans une traduction d'Isabelle Stoïanov relue et actualisée par Isabelle Hausser.
Ce roman a fait l'objet, en 1962, d'une adaptation cinématographique sous le même titre anglais – To Kill a Mockingbird –, titrée en français Du silence et des ombres, dans une réalisation de Robert Mulligan sur un scénario de Horton Foot. Trois Oscars récompenseront cette œuvre, dont celui du meilleur acteur pour Gregory Peck dans ce rôle d'homme juste, s'efforçant d'être aussi bon père qu'avocat
L'oiseau moqueur dont il est question dans le titre est un oiseau d'Amérique du Nord : Northern Mockingbird - Moqueur polyglotte - Mimus polyglottos
Extrait : La maison des Radley le fascinait. Malgré nos avertissements et nos explications, il se laissait attirer comme un papillon par la lumìère, mais il se tenait à distance respectueuse, n'allant pas au-delà du réverbère du coin. L'entourant de ses bras, il restait là, plongé dans un abîme de réflexion.
Le bâtiment formait un angle qui se prolongeait jusque derrière notre jardin. En prenant vers le sud, on faisait face à sa véranda ; puis le trottoir tournait et longeait le terrain. C'était une maison basse, qui avait été blanche, avec une véranda impressionnante et des volets verts, mais elle avait depuis longtemps pris la couleur gris ardoise de la cour qui l'entourait. (...)
À l'intérieur vivait un spectre malveillant. Les gens prétendaient qu'il existait, mais Jem et moi ne l'avions jamais vu. (...)
Jem ouvrit la grille, se précipita vers le côté de la maison, y appliqua sa paume et repassa devant nous en courant, sans prendre le temps de s'assurer du succès de son incursion. Dill et moi sur ses talons. Une fois en sécurité sur notre véranda, à bout de souffle, nous nous retournâmes
La vieille maison était toujours la même, affaissée et mal en point, mais il nous sembla distinguer un mouvement furtif à l'intérieur. Trois fois rien. Un minuscule frémissement, quasi imperceptible, et plus rien ne bougea.
J'ai pu visionner le DVD du film, avec l'impeccable Gregory Peck!