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15 juillet 2017

Triste Amérique - Michel Floquet

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Les Arènes - mars 2016 - 235 pages

Les Arènes - novembre 2016 - 235 pages

Quatrième de couverture :
Il y a deux Amérique. Celle du mythe, de la liberté, de la musique, de la chance offerte à chacun. De la Silicon Valley, de Manhattan, de Google, de Facebook, de Wall Street et d’Hollywood. Et l’autre Amérique... Un pays qui consacre la moitié de son budget à l’armée, en perdant toutes ses guerres. Où un enfant sur quatre mange à la soupe populaire. Où l’on compte, proportionnellement, plus de prisonniers qu’en Chine ou en Corée du Nord. Où des vieillards paralytiques purgent des peines de 150 ans. Où, chaque jour, plus de 30 personnes sont abattues par arme à feu. Où les études coûtent 40 000 dollars par an, induisant une reproduction sociale sans égale. Où l’impôt taxe les plus riches de 15 % et les plus modestes de 25 ou 30 %. Une démocratie dominée par deux partis qui dépenseront 7 milliards de dollars lors de l’élection de 2016 pour continuer à se partager le pouvoir. C’est cette triste Amérique que dépeint Michel Floquet. Un pays qu’il a parcouru pendant cinq ans, saisi par son éloignement de l’Europe, son continent d’origine. Et l’on réalise qu’au XXIe siècle, les Etats-Unis ont dévoré l’Amérique tant admirée.

Auteur : Michel Floquet, grand reporter, a été correspondant de TF1 à Washington de 2011 à 2016.

Mon avis : (lu en juin 2017)
J'ai découvert ce livre grâce au Café Lecture de la Bibliothèque. L'auteur veut démontrer que l'American dream n'est plus vrai ! Après avoir parcouru le pays pendant cinq années, il met le doigt sur les côtés sombres de cette Amérique (les États-Unis) qui a longtemps fait rêver les Européens...
Les Américains d'aujourd'hui se gardent bien de se rappeler du passé : de la conquête de l'Amérique et du sort fait aux populations autochtones, de la main-d’œuvre gratuite importée, les esclaves. Les Indiens comme les Noirs sont considérés comme des citoyens de seconde zone.
L’Amérique est le pays le plus riche du monde, mais c’est également le plus inégalitaire. Ses riches toujours plus riches et ses pauvres toujours plus pauvres. 
Le système éducatif est défaillant, le coût des études est prohibitif et tous ceux qui n’ont pas des parents fortunés doivent s'endetter pour de poursuivre des études.
Le "vivre ensemble" n'existe pas vraiment, tout comme la mixité sociale, l’Amérique vit en ghettos.
L'Amérique est violente, violence économique et sociale, violence dans les rapports entre les gens, entre les communautés, au travail comme dans la vie de tous les jours, violence du sport, violences policières…
Le matérialisme, le profit et l’individualisme sont essentiels en Amérique... 
Aujourd’hui, se nourrir correctement aux États-Unis reste un défi. Le seul objectif est de minimiser les coûts et de maximiser les profits : abus d’antibiotiques, épuisement des sols et des ressources en eau...   
Même si ce livre est plutôt pessimiste et ne s'intéresse qu'à ce qui ne va pas bien, il est très intéressant, bien documenté, très instructif et facile à lire. 

Extrait : (début du livre)
Prologue
JE SUIS ARRIVÉ AUX États-Unis à l’été 2011. Sans préjugés. Conscient de découvrir un pays dont je connaissais peu de chose. En 2004, j’avais suivi la campagne de John Kerry, ce grand patricien démocrate, francophile et francophone, élégant et racé. L’incarnation de l’Amérique que les Français aiment à aimer. Quelque temps auparavant, en 2003, j’avais passé près de deux mois embedded, incorporé, avec les paras de la 82e Airborne, la 82e division aéroportée. Celle-là même qui avait sauté sur Sainte-Mère-Église et s’apprêtait à en faire autant sur l’aéroport de Bagdad puis à ouvrir la route vers la capitale irakienne. Las, le sort des armes en avait décidé autrement. L’unité d’élite s’était retrouvée à sécuriser les arrières et les voies d’approvisionnement d’une guerre qui, décidément, commençait de travers. De Koweït City à Bagdad, j’avais vécu au milieu de ces petits Blancs engagés avant tout pour des raisons économiques, sans parler des Latinos qui venaient là, déjà, gagner leur naturalisation. Tous ces jeunes hommes, hostiles par principe à un pays, la France, qui non sans raison leur avait fait la leçon, s’étaient rapidement, au fil des épreuves partagées, révélés pour la plupart de braves types à mille lieues de la caricature de Rambo que leur pays aime à donner d’eux.
Un candidat malheureux, quelques soldats d’occasion, c’est peu pour se faire une idée d’une nation. Et pourtant, j’arrivais confiant. Comme quand on rend visite à la famille éloignée. Tous ces cousins qu’on n’a pas vus depuis des années, qu’on aura peut-être du mal à reconnaître, mais qu’on sent si proches, si familiers…
L’Amérique, c’est cela. Nous sommes convaincus de la connaître. Pire, nous croyons qu’elle nous ressemble. Comme le voisin de palier qu’on croise sans jamais l’inviter ni entrer chez lui. Il faut souvent qu’un drame survienne pour que nous réalisions que cet être si proche nous était totalement étranger.
L’Amérique, c’est ce mystère familier. Chacun a la sienne. Les plus malins en ont même plusieurs. L’Amérique des paysages à couper le souffle comme celle des campus, de Google, de Facebook. L’Amérique patricienne, Boston, la Nouvelle-Angleterre. Celle des mythes, de Kennedy à Bill Gates. L’Amérique de Homeland ou des Sopranos. L’Amérique que l’on moque, celle de George W. Bush, et celle de Barack Obama, qui séduit. L’Amérique qui nous a libérés et l’Amérique interventionniste, gendarme du monde. L’Amérique martyre du 11-Septembre… L’Amérique remplit notre imaginaire comme aucun autre pays.

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