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A propos de livres...
polar
16 novembre 2014

Six ans déjà - Harlan Coben

Lu dans le cadre du Challenge
 
"Ecoutons un livre"
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Audiolib - Mars 2014 - 8h49 - Lu par Arnaud Romain

Belfond - mars 2014 - 368 pages

France Loisirs - novembre 2013 - 384 pages

traduit de l'américain par Roxane Azimi

Titre original : Six years, 2013

Quatième de couverture :
Six ans ont passé depuis que Jake a vu Natalie, la femme de sa vie, en épouser un autre. Six ans à lutter contre lui-même pour tenir sa promesse de ne pas chercher à la revoir. Et puis un jour, une nécro : Natalie est veuve. Et soudain, l’espoir renaît. Mais aux funérailles, c’est une parfaite inconnue qui apparaît. Où est Natalie ? Pourquoi s’est-elle évaporée six ans plus tôt ? Jusqu’où lui a-t-elle menti ? Déterminé à retrouver celle qui lui a brisé le coeur, Jake va devenir la proie d’une machination assassine. Et découvrir qu’en amour, il est des vérités qui tuent…

Tension meurtrière, fausses pistes, rebondissements à la pelle ; un chef-d’oeuvre de suspense et d’émotions, une plongée au bout de l’angoisse par le maître de vos nuits blanches.
Arnaud Romain restitue à la traque de Jake toutes les nuances dont Harlan Coben sait doter ses personnages pris au piège d’une réalité insoupçonnée.

Auteur : Né en 1962, Harlan Coben vit dans le New Jersey avec sa femme et leurs quatre enfants. Diplômé en sciences politiques du Amherst College, il a rencontré un succès immédiat dès ses premiers romans, tant auprès de la critique que du public. Il est le premier auteur à avoir reçu le Edgar Award, le Shamus Award et le Anthony Award, les trois prix majeurs de la littérature à suspense aux États- Unis. Après Ne le dis à personne… (2002) - Prix des lectrices de Elle et adapté au cinéma par Guillaume Canet -, Dans les bois (2007) ou encore Sans un mot (2008), Six ans déjà est son quatorzième roman paru chez Belfond.

Lecteur : Arnaud Romain est auteur, comédien et chanteur et a participé à de nombreux spectacles salués par des Molière ou programmés à Avignon. Il est l’un des comédiens de prédilection d’Isabelle Mergault ou d’Alain Sachs, qu’il assiste pour ses mises en scène. Enfin, sa pratique de l’écriture en tant qu’adaptateur le rend particulièrement sensible aux intentions d’un auteur.

Mon avis : (écouté en octobre 2014)
Voilà un Harlan Coben plutôt réussi, une intrigue efficace, une histoire captivante, un livre qui tient en haleine du début à la fin.
Jack a promis à Natalie, son ancienne petite amie, de ne pas chercher à la revoir. Celle-ci l'avait quitté pour épouser Todd. Six ans plus tard,  Jack apprend la mort de Todd et cherche à revoir Natalie, à sa grande surprise, il découvre que la veuve n'est pas Natalie. Il va donc se mettre à la recherche de celle-ci et s'attirer quelques problèmes... 

Le livre est rythmé par de nombreux rebondissements, de suspens, le dénouement est inattendu mais un peu faible à mon goût.
Le narrateur est très agréable à écouter et met bien en valeur le texte. 

Extrait : (début du livre)
Assis dans la rangée du fond, j’assistais au mariage de la femme de ma vie. Avec un autre.
Natalie était en blanc, bien sûr, et tout simplement sublime. Sa beauté semblait me narguer. Elle avait toujours eu ce côté vulnérable, mélange de force et de douceur, mais ce jour-là, je lui trouvais un air évanescent, presque irréel.
Elle se mordit la lèvre. Je repensai à ces grasses matinées où nous faisions l’amour, après quoi elle enfilait ma chemise bleue, et nous descendions prendre le petit déjeuner. On lisait le journal, puis elle sortait son carnet de croquis et commençait à griffonner. Pendant qu’elle me dessinait, elle se mordait la lèvre comme maintenant.
Mais qu’est-ce qui m’avait pris de venir ?
Croyez-vous au coup de foudre ? Moi non plus. Je crois, en revanche, à une attirance profonde, pas seulement physique, au premier regard. Je crois qu’une fois – peut-être deux – dans sa vie, on se sent attiré par quelqu’un d’une manière viscérale, immédiate… plus puissante qu’un aimant. C’est ce qui m’était arrivé avec Natalie. Quelquefois, ça s’arrête là. Quelquefois, ça grandit, prend de l’ampleur et se mue en un raz de marée parti pour durer éternellement.
Et quelquefois, on se met le doigt dans l’œil jusqu’au coude.
J’avais pensé naïvement que nous deux, c’était pour toujours. Moi qui fuyais toute forme d’engagement, j’avais su d’emblée – enfin, au bout d’une semaine – que cette femme-là, je me réveillerais à ses côtés chaque jour que Dieu fait. Que je donnerais ma vie pour elle. Que je ne pourrais plus me passer d’elle, et qu’avec elle, le quotidien deviendrait inoubliable.
Pitoyable, n’est-ce pas ?
Le révérend au crâne rasé était en train de parler, mais le sang qui palpitait dans mes oreilles m’empêchait de suivre son discours. Je fixais Natalie. Je voulais qu’elle soit heureuse. Ce n’était pas un vœu pieux, un bobard qu’on se raconte. Car, pour être honnête, quand l’autre ne veut plus de nous, on aurait tendance à lui souhaiter tous les malheurs du monde, non ? Moi, je le pensais vraiment. Si j’avais été convaincu que Natalie serait plus heureuse sans moi, je l’aurais laissée partir, quitte à en souffrir comme un damné. Mais je n’étais pas convaincu, quoi qu’elle dise ou fasse. Ou alors je me cherchais des justifications, je me mentais à moi-même.
Natalie n’avait même pas regardé dans ma direction, mais je vis sa bouche se crisper. Elle savait que j’étais là. Ses yeux étaient rivés sur son futur époux. Qui, je l’avais appris récemment, se prénommait Todd. Je déteste ce prénom, Todd. Todd. À tous les coups, on le surnommait Toddy, Toddman ou le Toddster.
Todd avait les cheveux longs et une barbe de quatre jours… Certains trouvaient ça cool, et d’autres, comme moi, auraient plutôt eu envie de le baffer. Son regard glissa subrepticement sur l’assistance avant de s’arrêter, eh bien, oui, sur moi. L’espace d’une seconde, il parut me jauger, puis décida que je n’étais pas digne d’intérêt.
Pourquoi Natalie avait-elle renoué avec lui ?

Challenge Trillers et Polars
2014-2015
 
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catégorie "Même pas peur" :  10/25

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14 novembre 2014

Les yeux plus grands que le ventre - Jô Soares

Lu en partenariat avec les éditions Folio

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Editions des Deux Terres - janvier 2013 - 239 pages

Folio - septembre 2014 - 320 pages

traduit du portugais (Brésil) par François Rosso

Titre original : As esganadas, 2011

Quatrième de couverture : 
Une tartelette à la crème peut-elle être l’arme d’un crime ? Question surprenante à laquelle est confrontée la police de Rio de Janeiro à la fin des années 1930 : un tueur en série assassine des femmes très grosses en les gavant de gâteaux. Le commissaire Noronha, aidé d’Esteves, un policier portugais devenu pâtissier, se lance dans une enquête savoureuse pour découvrir que la gourmandise est un péché… mortel !

Auteur : Né à Rio de Janeiro, Jô Soares a fait ses études en France et aux États-Unis. Animateur à la télévision, il est l'une des personnalités les plus appréciées du public brésilien. Il multiplie avec brio les activités au cinéma, à la radio, au théâtre et dans la presse. Sans oublier, bien sûr, son oeuvre de romancier, débutée en 1995, avec Élémentaire, ma chère Sarah ! et L'homme qui tua Gettilio Vargas, best-sellers internationaux, publiés dans plus de douze pays.

Mon avis : (lu en novembre 2014)
Voilà un roman policier plutôt original et loufoque. Nous sommes au Brésil, à la fin des années 30. Un tueur en série sévit dans les rues de Rio, il assassine des femmes de fortes corpulences en les étouffant avec différentes patisseries. Le lecteur connaît dès le début l'assassin et ses méthodes. Le commissaire Noronha est chargé de l'enquête, il est aidé d'Esteves, un ancien policier portugais devenu pâtissier. L'enquête n'est qu'un prétexte pour découvrir Rio et surtout l'époque. En effet, le livre est entrecoupé par des commentaires de la radio nationale, le déroulement d'un match de football, les publicités...
J'ai trouvé ce livre déroutant, ne connaissant pas le contexte historique et malgré l'avant propos très complet, j'ai eu du mal à être captivée par cette histoire qui part dans tous les sens...

Merci Anna et les éditions Folio pour ce partenariat.

Extrait : (début du livre)
La grosse est la dernière cliente à quitter la confiserie Colombo après le traditionnel thé de l'après-midi. Elle emprunte la rua Gonçalves Dias en direction de la rua do Ouvidor. Son chemisier blanc est assombri par une quantité infinie de taches de sauce et de soupe. Des miettes anciennes s'accrochent comme des naufragés désespérés aux revers de son manteau. La grosse est belle. Belle et vorace. En passant la porte de la confiserie, elle tient encore dans sa main gauche une demi-part de tarte aux fraises et, dans la droite, un énorme éclair au chocolat. Ses doigts sont crispés autour de ces friandises comme si sa vie en dépendait. Elle est grosse, belle, vorace et surtout gourmande. D'une gourmandise effrénée.
Un dilemme l'étreint à mesure qu'elle s'avance sur le trottoir trop étroit pour elle : doit-elle commencer par finir la tarte aux fraises ou d'abord engouffrer l'éclair ? Ses petits yeux porcins, indécis, regardent les appétissants gâteaux que tiennent fermement ses mains replètes. Elle est grosse, belle, vorace, gourmande et indécise.
Finalement, tremblante et essoufflée, pressentant déjà la jouissance qu'elle va prodiguer à ses avides papilles, la grosse mord goulûment dans la tarte. Elle mâche et avale automatiquement, dans un mouvement simultané que de longues années de pratique ont perfectionné. Puis elle frotte sa main sur sa jupe pour en essuyer les derniers restes de crème chantilly. Les traînées blanches sur l'étoffe forment l'image grotesque d'un tableau abstrait. Elle est grosse, belle, vorace, gourmande, indécise et négligée.
La grosse arrive à la praça de Marco, serrant à deux mains son gigantesque éclair au chocolat comme si c'était un immense phallus noir. Avant de planter ses dents dans cette sucrerie si ardemment convoitée, elle est brusquement intriguée par la présence d'un fourgon peint d'un blanc terne, stationné presque au coin de la rue. Ce qui attire l'attention de la grosse, ce sont les gâteaux exposés sur un grand présentoir sur le côté du véhicule et l'écriteau que tient un homme debout à côté de ce séduisant étal, annonçant :

DÉGUSTATION GRATUITE ! 
GOÛTEZ LES SAVOUREUSES FRIANDISES 
DE LA PÂTISSERIE «DELICIAS DE RIO» 
ET AIDEZ-NOUS À CHOISIR ! 
AUCUNE EXPÉRIENCE NÉCESSAIRE.

Elle engloutit son éclair d'une bouchée et s'avance vers cet Eldorado gastronomique, sans savoir qu'elle s'approche de sa dernière tentation.

Challenge Trillers et Polars
2014-2015
 
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catégorie "Même pas peur" :  9/25

17 octobre 2014

L'homme de la montagne - Joyce Maynard

 Lu en partenariat avec les éditions Philippe Rey 

maynard Philippe Rey - août 2014 - 320 pages

traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Françoise Adelstain

Titre original : After her, 2013

Quatrième de couverture :
Eté 1979, Californie du Nord. Rachel, treize ans, et sa soeur Patty, onze ans, se préparent à passer leurs vacances à vagabonder dans la montagne comme d'habitude. Echappant à la surveillance d'une mère aimante mais neurasthénique depuis son divorce, et d'un père amoureux de toutes les femmes, le flamboyant inspecteur de police Torricelli, elles se cachent dans les arrière-cours pour regarder la télé par la fenêtre des voisins, inventent blagues et jeux à n'en plus finir, rêvant de l'inattendu qui pimenterait leur existence. Et l'inattendu arrive. Cauchemardesque, une succession de meurtres de jeunes femmes, tuées dans la montagne selon un même mode opératoire : la chasse à l'Etrangleur du crépuscule commence, menée par l'inspecteur Torricelli. Trente ans plus tard, Rachel, devenue une célèbre romancière, raconte cette quête épuisante. Après quinze meurtres, le tueur de la montagne a disparu. Un jour, pourtant, les deux soeurs s'étaient trouvées face à lui. Fantasme de gamines hystériques, avaient déclaré les autorités. Depuis lors, Rachel s'est donné pour mission de retrouver cet homme. Et le dénouement, le lecteur le vivra en direct, de surprises en retournements. Joyce Maynard a écrit une belle et lyrique histoire d'amours rythmée par les tubes des années soixante-dix : celui qui règne entre le père et ses filles, celui qui unit à jamais les deux soeurs.

Auteur : Collaboratrice de multiples journaux, magazines et radios, Joyce Maynard est aussi l'auteure de plusieurs romans, Long week-end, Les Filles de l'ouragan, Baby Love et d'une remarquable autobiographie, Et devant moi, le monde. Mère de trois enfants, elle partage son temps entre la Californie et le Guatemala.

Mon avis : (lu en octobre 2014)
La quatrième de couverture pourrait nous laisser penser que ce livre est un roman policier. En réalité la présence du tueur en série, des meurtres et de l'enquête ne sont pas le plus important dans cette histoire. Rachel et Patty, deux soeurs de treize et onze ans, sont les personnages principaux. Elles sont très différentes mais inséparables. Leur mère est dépressive et assez absente du récit. Elles ont une grande admiration pour leur père qui a quitté la maison, c'est un bel homme, séduisant, inspecteur de police. Il sera chargé d'arrêter l'Etrangleur du crépuscule qui sévit dans la montagne proche de Marin County en Californie.
L'histoire est racontée 30 ans après les faits, par Rachel âgée alors de 13 ans. Un âge charnière, entre enfance et adolescence. 
J'ai bien aimé la première partie du livre et les relations entre les deux soeurs durant leur enfance. Elles ont une grande liberté malgré le danger imminent avec la présence de ce tueur en série que la police n'arrive pas à appréhender... 
L'imagination galopante de Rachel, ses méthodes d'enquête ou ses émois amoureux sont racontés avec beaucoup d'humour et de justesse par l'auteur.
La suite de l'histoire est plus convenue...

Merci Anaïs et les éditions Philippe Rey pour ce partenariat.

Autre avis : Caro

Note : ♥♥♥♥

Extrait : (prologue)
Il y a un peu plus de trente ans, un jour de juin au coucher du soleil – sur un versant de montagne dans le Marin County, Californie –, un homme s’est approché de moi, tenant dans ses mains un bout de corde à piano, avec l’intention de mettre fin à mes jours. J’avais quatorze ans, et il avait déjà tué beaucoup d’autres filles. Depuis ce jour, je sais ce que signifie regarder un homme dans les yeux en se disant que son visage est la dernière chose qu’on verra jamais.
C’est à ma sœur que je dois d’être ici pour raconter ce qui s’est passé ce soir-là. Par deux fois, ma sœur m’a sauvée, alors que moi, je n’ai pas su la sauver.
Voici notre histoire.

Il ne se passait jamais grand-chose sur le versant de la montagne où nous vivions et grandissions, Patty et moi. Et nous n’étions même plus abonnés à la télévision. En attendant qu’un événement inattendu survienne, nous inventions des situations. Le temps, c’était tout ce que nous possédions.
Un jour, nous avons décidé de découvrir ce qu’on ressent quand on est mort.
Un mort, ça ne ressent rien, a dit Patty. Du Patty tout craché.
Je possédais un sweat-shirt rouge, le modèle avec fermeture Éclair sur le devant, capuche et poches-réserves à chewing-gum. Je l’ai étalé sur un carré d’herbe en pente, derrière notre maison, les manches étirées de chaque côté, on aurait dit une personne passée sous un camion, de façon à exposer le plus de rouge possible, genre mare de sang.
Allonge-toi là, ai-je dit à ma sœur, en lui montrant l’emplacement – à plat dos, camouflant la fermeture Éclair.
Elle aurait pu refuser, mais Patty faisait presque toujours ce que je lui disais de faire. Ses questions, si elle en avait, elle les gardait pour elle.
Je me suis allongée à côté d’elle. Si près que le rouge débordait de part et d’autre.
Et maintenant ?
Ne bouge pas. Empêche ta poitrine de monter et de descendre quand tu respires.
Certaines personnes auraient exigé une explication. Patty non. Mon idée, c’était qu’elle découvre par elle-même de quoi il retournait, et cela, elle le comprenait.
Pendant un long moment, il ne se passa rien. Il faisait chaud, mais nous ne bougions pas.
Mon nez me gratte, dit-elle.
Tant pis. Pense à autre chose. Quelque chose d’intéressant.
Pour moi, ç’aurait pu être Peter Frampton, ou le jean que j’avais repéré au centre commercial, une ou deux semaines auparavant, idéal, sauf le prix. Ou les histoires que j’écrivais dans un cahier et que je lisais à voix haute, et que ma sœur trouvait meilleures que celles de Nancy Drew.
Pour Patty, ça pouvait être Larry Bird, le basketteur, exécutant un crochet. Ou un chien qu’elle aimait. C’est-à-dire tous les chiens existant sur terre.
Tu as remarqué ce nuage ? me demanda-t-elle. On dirait un teckel.
Tais-toi.
Qui sait combien de temps s’écoula ? Dix minutes ? Une heure, peut-être. Soudain, je l’ai repéré : un vautour, tournoyant dans le ciel. D’abord un, puis deux autres. Ils volaient encore très haut, mais vu leur position, on ne pouvait douter que nous étions leur cible. Ils tournoyaient exactement au-dessus de l’endroit où nous étions allongées.
Et maintenant ? demanda Patty.
Chut. Reste tranquille.

 

Déjà lu du même auteur : 

long_week_end Long week-end les_filles_de_l_ouragan Les Filles de l'ouragan baby_love_joyce_maynard Baby Love

Challenge 2% Rentrée Littéraire 2014 
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Challenge Trillers et Polars
2014-2015
 
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catégorie "Même pas peur" :  8/25

8 octobre 2014

Du sang sur la Baltique - Viveca Sten

Lu en partenariat avec Albin Michel

9782226259776g Albin Michel - août 2014 - 384 pages

traduit du suédois par Rémi Cassaigne

Titre original : I den innersta kretsen, 2009

Quatrième de couverture : 
Par une belle journée de juillet, une foule impatiente assiste au départ du Tour de Gotland, la plus importante régate d’Europe du nord. Mais le voilier qui fait la course en tête abandonne soudainement. Son skipper, le vice-président de la prestigieuse Royal Swedish Yachting Society, vient d’être abattu. Et si cet avocat très médiatique, père de famille respectable, n’était pas celui que l’on croit ?
Maîtresse bafouée, concurrent jaloux… la liste des suspects s’allonge au fur et à mesure d’une enquête délicate où l’inspecteur Thomas Andreasson  tente de percer à jour une élite mondaine prête à tout pour sauver les apparences. Même à tuer une seconde fois...

Auteur : Viveca Sten vit près de Stockholm avec son mari et leurs trois enfants. Après une brillante carrière juridique, elle s'est lancée dans l'écriture. Sa série, qui met en scène l'inspecteur Andreasson et l'avocate Nora Linde sur l'île de Sandhamn, compte déjà 5 tomes. Succès phénoménal en Suède et dans le monde, la série est publiée dans une quinzaine de pays et vient d'être adaptée en série pour la télévision suédoise.
Comme ses héros, l'auteur possède une vieille maison familiale sur l'île de Sandhamn et y a passé tous les étés de sa jeunesse.

Mon avis : (lu en octobre 2014)
Il y a deux ans, j'ai découvert cette nouvelle auteur suédoise et lorsque les éditions Albin Michel m'a proposé de découvrir ce deuxième tome de la série, je n'ai pas hésité
Tout commence sur l'île de Sandhamn lors du départ de la prestigieuse régate du Tour de Gotland. Les voiliers concurrents sont à proximité de la ligne de départ, celui-ci est imminent... Tout autour, les spectateurs attendent sur terre, sur d'autres embarcations... Soudain, c'est le coup de feu du départ. Au même instant, Oscar Juliander, un des favori de la régate, s'effondre, il a été abattu d'une balle en plein poitrine. La victime est un célèbre avocat d'affaires, il est marié et père de famille, c'est un passionné de voile, il était vice-président du Club nautique KSSS et devait bientôt devenir président, il collectionnait également les aventures... L'inspecteur Thomas Andreasson et son équipe vont mener une enquête longue et minutieuse, les pistes sont nombreuses, les coupables multiples...
Le lecteur suit pas à pas l'enquête avec les nombreux personnages mis en cause ou témoins, les questionnements de la police... Il découvre également les à côtés de l'enquête, la vie quotidienne sur l'île de Sandhamn, les vies personnelles des enquêteurs, on retrouve avec plaisir Nora Linde, l'amie d'enfance de Thomas, juriste. 
Une intrigue très réussie avec une conclusion plutôt inattendue. Une série prometteuse, il y a encore cinq tomes parus en suédois et pas encore traduit en français, je serai donc ravie de retrouver prochainement Thomas et Nora...

Merci Marlène et les éditions Albin Michel pour ce partenariat.

Extrait : (début du livre)
Dimanche


La voix féminine égrenait lentement le compte à rebours sur le canal 16 de la radio de bord : « Dix, neuf, huit... »
La mer fourmillait de bateaux. Les grands voiliers de course aux coques rutilantes s'alignaient sur la ligne de départ à quelques encablures de Sandhamn. Autour d'eux, les spectateurs manœuvraient leurs embarcations pour avoir un bon point de vue. La tension montait. Jumelles à la main, ils suivaient le spectacle qui se déroulait sous leurs yeux.
Un gros dragueur de mines prêté par la marine se tenait à tribord de la ligne de départ. Les grandes voiles se gonflaient comme des ballons pour profiter au mieux de la faible brise.
Toutes les conditions étaient réunies pour une régate passionnante.
La voix continuait le décompte :
« Sept, six... »
Les concurrents manœuvraient habilement pour se mettre en position de départ. Un miracle qu'ils n'entrent pas en collision. Ils n'étaient parfois séparés que de quelques dizaines de centimètres dans leur lutte pour obtenir la meilleure place, au plus près de la bouée orange.
« Cinq, quatre... »
À trois, le pistolet devait donner le départ. Il fallait quelques secondes pour entendre le coup de feu.
Le vice-président du club nautique royal KSSS et avocat Oscar Juliander, sûr de lui, était campé à la barre de son Swan, une élégante beauté baptisée Emerald Gin. Dix-huit mètres soixante, quinze hommes d'équipage, le voilier construit dans un chantier naval en Finlande avait coûté les yeux de la tête : plus de douze millions.
Mais il les valait, jusqu'à la dernière couronne, pensa Oscar Juliander. Il faudrait se lever tôt pour l'empêcher de gagner. Cet été, il remporterait la coupe du Tour de Gotland, coûte que coûte.
Il était gonflé d'adrénaline. Mon Dieu, ce qu'il aimait la voile !
Il jeta un coup d'oeil alentour et nota avec satisfaction la présence de l'hélicoptère de la télévision qui tournait au-dessus de la zone. Cela ferait de belles images quand l'Emerald Gin franchirait en premier la ligne de départ.
Comme d'habitude, il n'avait rien contre l'idée d'être en vue dans les médias, et les médias n'avaient rien contre celle de le mettre en avant. Il suffisait de se maintenir dans le vent pour conserver cette position que tous lui enviaient.
Il serra les poings. Bientôt, très bientôt ils s'élanceraient vers Gotland.
L'étrave bouillonnait dans l'écume, à quelques mètres de la ligne. Il ne fallait pas la franchir en avance, sous peine de devoir recommencer. Une pénalité qui faisait perdre de précieuses minutes et pouvait coûter la course.
Il retint son souffle tandis que finissait le compte à rebours. Ils étaient si près maintenant qu'il aurait pu toucher la bouée.
La traînée de fumée du pistolet apparut dans le ciel et, un instant plus tard, le coup de feu retentit au-dessus de la mer.

Déjà lu du même auteur :

la_reine_de_la_baltique La Reine de la Baltique

 

Challenge 2% Rentrée Littéraire 2014 
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11/12

  Challenge Petit Bac 2014
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"Matière" (10)

Challenge Trillers et Polars
2014-2015
 
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catégorie "Même pas peur" :  7/25

30 septembre 2014

Un avion sans elle - Michel Bussi

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Editions VDB - juillet 2012 - 14h30 - Lu par José Heuzé et Isabelle Miller

Presse de la Cité - janvier 2012 - 532 pages

Pocket - mars 2013 - 570 pages

Quatrième de couverture :
Lyse-Rose ou Emilie ? Quelle est l’identité de l’unique rescapé d’un crash d’avion, un bébé de trois mois ? Deux familles, l’une riche, l’autre pas, se déchirent pour que leur soit reconnue la paternité de celle que les médias ont baptisée Libellule.
Dix-huit ans plus tard, un détective privé prétend avoir découvert le fin mot de l’affaire, avant d’être assassiné, laissant derrière lui un cahier contenant tous les détails de son enquête.
Du quartier parisien de la Butte-aux-Cailles jusqu’à Dieppe, du Val-de-Marne aux pentes jurassiennes du mont Terrible, le lecteur est entraîné dans une course haletante jusqu’à ce que les masques tombent.
Hasards et coïncidences ne sont-ils que les ricochets du destin ?
Ou bien quelqu’un, depuis le début, manipule-t-il tous les acteurs de ce drame ?

Auteur :  Il est professeur de géographie et directeur du laboratoire de modélisation et traitements graphiques en géographie. Comme chercheur universitaire, il publie depuis une vingtaine d’années des articles et ouvrages scientifiques. 

Lecteurs : 
Isabelle Miller est comédienne de théâtre de formation classique, elle prête sa voix à des personnages de séries TV (Desperate housewives…) et de cinéma (Les 4 Fantastiques…). Elle a également été amenée à travailler pour la télévision (documentaires) et la radio (fictions).
José Heuzé

Mon avis : (écouté en septembre 2014)
Tout commence le 23 décembre 1980, lorsque l'avion Paris-Istanbul décroche et s'écrase sur les pentes du Mont Terrible dans le Jura. A bord de l'avion il y a 169 personnes, il y aura 1 seul survivant, une petite fille aux grands yeux bleus de quelques mois éjectée de l'appareil avant qu'il prenne feu... Qui est ce bébé ? Lyse-Rose ou Emilie ? La petite-fille de Léonce et Mathilde de Carville, riches industriels du Val de Marne ou celle de Pierre et Nicole Vitral, commerçants ambulants à Dieppe ? A l'époque, les tests ADN n'existent pas encore, impossible d'établir avec certitude l'identité de l'enfant, c'est finalement la justice qui tranche et Lylie est confiée aux Vitral. Mathilde de Carville engage à grands frais Crédule Grand-Duc, détective privé, pour enquêter jusqu'au 18 ans de Lylie et établir avec certitude son origine.
Dix-huit ans plus tard, Crédule Grand-Duc vient de terminer de rédiger le cahier de ses 18 ans d'enquêtes qu'il compte remettre à Lylie. L'enquête n'ayant pas abouti, déprimé, il s'apprête à mettre fin à ses jours et soudain, il comprend...

Avec la lecture de ce cahier, le lecteur découvre l'histoire de Lylie et son dénouement incroyable.
La construction de l'histoire est palpitante et la version audio à deux voix est très réussie.

 

Extrait :
23 décembre 1980, 00 h 33
L'Airbus 5403 Istanbul-Paris décrocha. Un plongeon de près de mille mètres en moins de dix secondes, presque à la verticale, avant de se stabiliser à nouveau. La plupart des passagers dormaient. Ils se réveillèrent brusquement, avec la sensation terrifiante de s'être assoupis sur le fauteuil d'un manège de foire.
Ce furent les hurlements qui brisèrent net le fragile sommeil d'Izel, pas les soubresauts de l'avion. Les bourrasques, les trous d'air, elle en avait l'habitude, depuis presque trois ans qu'elle enchaînait les tours du monde pour Turkish Airlines. C'était son heure de pause. Elle dormait depuis moins de vingt minutes. Elle avait à peine ouvert les yeux que sa collègue de garde, Meliha, une vieille, penchait déjà vers elle son décolleté boudiné.
- Izel ? Izel ? Fonce ! C'est chaud. C'est la tempête, dehors, il paraît. Zéro visibilité, d'après le commandant. Tu prends ton allée ?
Izel afficha l'air lassé de l'hôtesse expérimentée qui ne panique pas pour si peu. Elle se leva de son siège, réajusta son tailleur, tira un peu sur sa jupe, admira un instant le reflet de son joli corps de poupée turque dans l'écran éteint devant elle et avança vers l'allée de droite.
Les passagers réveillés ne hurlaient plus, mais ouvraient des yeux plus étonnés qu'inquiets.
L'avion continuait de tanguer. Izel entreprit de se pencher avec calme sur chacun d'entre eux.
- Tout va bien. Aucun souci. On traverse simplement une tempête de neige au-dessus du Jura. On sera à Paris dans moins d'une heure.
Le sourire d'Izel n'était pas forcé. Son esprit vagabondait déjà vers Paris. Elle devait y rester trois jours, jusqu'à Noël. Elle était excitée comme une gamine à l'idée de jouer lesStambouliotes libérées dans la capitale française.
Ses attentions rassurantes se posèrent successivement sur un garçon de dix ans qui s'accrochait à la main de sa grand-mère, sur un jeune cadre à la chemise froissée qu'elle aurait volontiers recroisé le lendemain sur les Champs-Élysées, sur une femme turque dont le voile, sans doute mal ajusté à cause du réveil brutal, lui barrait la moitié des yeux, sur un vieil homme recroquevillé sur lui-même, les mains coincées entre ses genoux, qui lui jetait un regard implorant...
- Tout va bien. Je vous assure.
Izel progressait calmement dans l'allée quand l'Airbus pencha à nouveau sur le côté.
Quelques cris fusèrent. Un jeune type assis sur la droite d'Izel, qui tenait à deux mains un baladeur-cassette, cria d'un air faussement enjoué :
- C'est pour quand, le looping ?

Challenge Trillers et Polars
2014-2015
 
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catégorie "Même pas peur" :  6/25

 

Déjà lu du même auteur : 

Ne_lache_pas_ma_main_600x966 Ne lâche pas ma main 98872184 Nymphéas noirs 

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19 septembre 2014

Nymphéas noirs - Michel Bussi

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Presses de la Cité - janvier 2011 - 437 pages

Pocket - septembre 2013 - 493 pages

Presses de la Cité - janvier 2011 - 437 pages

Quatrième de couverture :
Une fillette de onze ans surdouée pour la peinture, une institutrice redoutablement séduisante et une vieille femme aux yeux de hibou qui sait et voit tout constituent le point de départ de l'intrigue. À Giverny, Jérôme Morval, chirurgien ophtalmologiste, enfant du pays, a été retrouvé assassiné près de la rivière de l'Epte. Pour Laurenç Salignac, fraîchement débarqué de l'école de police de Toulouse, le suspect est tout désigné : il s'agit de Jacques Dupain, mari de la belle institutrice, Stéphanie. Cette affaire ferait-elle écho à l'assassinat du petit Albert Rosalba, retrouvé mort dans les mêmes circonstances en 1937 ? La vieille femme qui sait et voit tout, narratrice à ses heures, guide le lecteur dans ses déambulations à Giverny et, à petites touches, se confie : elle seule détient la vérité. Mais quelle vérité ? Car dans le reflet d'une toile de maître d'exception, Les Nymphéas, passé et présent se confondent, meurtres et passions ressuscitent quand jeunesse et mort défient le temps...

Auteur : Il est professeur de géographie et directeur du laboratoire de modélisation et traitements graphiques en géographie. Comme chercheur universitaire, il publie depuis une vingtaine d’années des articles et ouvrages scientifiques. 

Mon avis : (lu en septembre 2014)
Un grand merci à Canel qui m'a offert ce livre il y a 1 an... J'ai beaucoup aimé ce roman policier, tout d'abord pour son cadre, Giverny un lieu que je ne connais que de nom, ensuite pour la peinture, un sujet que j'affectionne et enfin pour le roman policier dont l'auteur a construit une intrigue incroyable et bluffante. Je ne vais pas trop en raconter pour ne rien dévoiler...
Tout commence avec l'assassinat de Jérôme Morval, chirurgien ophtalmologiste, près de l'Epte à Giverny. Pour Laurenç Salignac qui mène l'enquête, le coupable ne peut être que Jacques Dupain, le mari de Stéphanie, la belle institutrice. Son adjoint, Sylvio Bénavides explore minutieusement toutes les pistes possibles, Une vieille femme qui semble tout savoir déambule à toute heure dans Giverny, tout comme Neptune son chien. Il y a également de nombreux enfants dans cette histoire dont une fillette de onze ans qui semble très douée pour la peinture...
J'ai eu un vrai coup de coeur pour ce livre qui est plus qu'un roman policier. La construction de l'intrigue est incroyablement réussie. J'ai également beaucoup aimé le soin que l'auteur a pris dans les descriptions du village, des tableaux, des couleurs... 

Extrait : (début du livre)
- PREMIER JOUR -

13 mai 2010
(Giverny)

Attroupement

L'eau claire de la rivière se colore de rose, par petits filets, comme l'éphémère teinte pastel d'un jet d'eau dans lequel on rince un pinceau.
- Non, Neptune !
Au fil du courant, la couleur se dilue, s'accroche au vert des herbes folles qui pendent des berges, à l'ocre des racines des peupliers, des saules. Un subtil dégradé délavé...
J'aime assez.
Sauf que le rouge ne vient pas d'une palette qu'un peintre aurait nettoyée dans la rivière, mais du crâne défoncé de Jérôme Morval. Salement défoncé, même. Le sang s'échappe d'une profonde entaille dans le haut de son crâne, nette, bien propre, lavée par le ru de l'Epte dans lequel sa tête est plongée.
Mon berger allemand s'approche, renifle. Je crie à nouveau, plus fermement cette fois :
- Non, Neptune ! Recule !
Je me doute qu'ils ne vont pas tarder à trouver le cadavre. Même s'il n'est que 6 heures du matin, un promeneur va sans doute passer, ou bien un peintre, un type qui fait son jogging, un ramasseur d'escargots... un passant, qui va tomber sur ce corps.
Je prends garde à ne pas m'avancer davantage. Je m'appuie sur ma canne. La terre devant moi est boueuse, il a beaucoup plu ces derniers jours, les bords du ru sont meubles. A quatre-vingt-quatre ans, je n'ai plus vraiment l'âge de jouer les naïades, même dans un ruisseau de rien du tout, de moins d'un mètre de large, dont la moitié du débit est détournée pour alimenter le bassin des jardins de Monet. D'ailleurs, il paraît que ce n'est plus le cas, qu'il existe un forage souterrain pour alimenter l'étang aux Nymphéas, maintenant.
- Allez, Neptune. On continue.
Je lève ma canne vers lui comme pour éviter qu'il ne colle sa truffe dans le trou béant de la veste grise de Jérôme Morval. La seconde plaie. Plein coeur.
- Bouge ! On ne va pas traîner là.
Je regarde une dernière fois le lavoir, juste en face, et je continue le long du chemin. Rien à dire, il est impeccablement entretenu. Les arbres les plus envahissants ont été sciés à la base. Les talus sont désherbés. Il faut dire, quelques milliers de touristes le fréquentent chaque jour, ce chemin. On y passerait une poussette, un handicapé en fauteuil, une vieille avec une canne. Moi !
- Allez, viens, Neptune.

Challenge Trillers et Polars
2014-2015
 
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catégorie "Même pas peur" :  5/25

 Challenge Petit Bac 2014
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"Couleur" (12)

Déjà lu du même auteur : 

Ne_lache_pas_ma_main_600x966 Ne lâche pas ma main 

 

18 septembre 2014

22/11/63 - Stephen King

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Livre de Poche - octobre 2014 - 1056 pages (à paraître)

Audiolib - mai 2013 - 36 h - lu par François Montagut

Albin Michel - mars 2013 - 934 pages

traduit de l'américain par Nadine Gassie

Titre original : 22/11/63, 2011

Quatrième de couverture :
Imaginez que vous puissiez remonter le temps, changer le cours de l'Histoire. Le 22 novembre 1963, le président Kennedy était assassiné à Dallas. À moins que... Jake Epping, professeur d'anglais à Lisbon Falls, n'a pu refuser la requête d'un ami mourant : empêcher l'assassinat de Kennedy. Une fissure dans le temps va l'entraîner dans un fascinant voyage dans le passé, en 1958, l'époque d'Elvis et de JFK, des Plymouth Fury et des Everly Brothers, d'un dégénéré solitaire nommé Lee Harvey Oswald et d'une jolie bibliothécaire qui deviendra le grand amour de Jake. Avec une extraordinaire énergie créatrice, Stephen King revisite au travers d'un suspense vertigineux l'Amérique du baby-boom, des « happy days » et du rock‘n’roll.

Auteur : Stephen King a écrit plus de 50 romans, tous best-sellers, et plus de 200 nouvelles. Il est devenu un mythe vivant de la littérature américaine (National Book Foundation Medal en 2003 pour sa contribution aux lettres américaines, Grand Master du Prix Edgar Allan Poe en 2007, etc.).

Lecteur : François Montagut est comédien pour le théatre, la télévision et le cinéma.Citons, parmi d'autres, L’homme au masque de fer, La folie des hommes, Largo Winch 2, L’heure du crime, Caravaggio, La Pieuvre. 

Mon avis : (lu en août 2014)
Jake Epping est professeur d'anglais à Lisbon Falls, il mène une vie plutôt tranquille jusqu'au jour où son ami Al lui confie un secret assez spécial... Au fond de son restaurant, il a découvert une faille temporelle qui le ramène en 1958. Al est presque mourant lorsqu'il demande à Jake d'utiliser ce passage pour sauver le président Kennedy... Voilà comment commence une histoire improbable qui plonge Jake et le lecteur dans les années 60... Cette mission est plus difficile qu'il n'y paraît, Jake deviendra George, il va se créer une nouvelle vie, rencontrer le grand amour, pister Lee Harvey Oswald et ses proches... Il faudra également tenir compte de « l’effet papillon »...
Impossible de lâcher ce roman incroyable, riche et si palpitant qui a accompagné la fin de mon été au bord de la mer.
C'est ma deuxième lecture d'un livre de Stephen King et c'est encore une vraie réussite.

Extrait : (début du livre)
J’ai jamais eu « la larme facile », comme on dit.
Si j’en crois mon ex-épouse, mon « gradient d’émotion inexistant » est la raison principale pour laquelle elle m’a quitté (comme si le mec qu’elle avait rencontré à ses réunions des Alcooliques anonymes n’y était pour rien). Christy supposait qu’elle pouvait me pardonner, disait-elle, de ne pas avoir versé de larmes à l’enterrement de son père : je ne le connaissais que depuis six ans et ne pouvais comprendre quel homme merveilleux et généreux c’était (une Mustang décapotable comme cadeau de fin d’études secondaires, par exemple). 
Mais par la suite, quand je n’ai pas versé de larmes à l’enterrement de mes deux parents – ils sont morts à tout juste deux ans d’intervalle, mon père d’un cancer de l’estomac et ma mère d’une crise cardiaque foudroyante en marchant sur une plage de Floride – elle a commencé à comprendre cette histoire de gradient d’émotion inexistant. J’étais « incapable de ressentir mes sentiments », en jargon AA.
« Je ne t’ai jamais vu pleurer », m’a-t-elle dit de ce ton cassant que prennent les gens quand ils vous assènent l’argument sans réplique qui met un point final à votre relation. « Même quand tu m’as dit que si je n’allais pas en cure de désintoxication, tu me quittais. » Cette conversation eut lieu environ six semaines avant qu’elle ne boucle ses valises, les embarque dans sa voiture et traverse la ville pour s’en aller emménager avec Mel Thompson. « Garçon rencontre fille sur le campus des AA » : un autre de leurs dictons.
Je n’ai pas versé de larmes en sortant sur le pas de la porte pour lui dire au revoir. Je n’ai pas non plus versé de larmes quand je suis retourné à l’intérieur de la petite maison à la grosse hypothèque. La maison où aucun bébé n’était né, ni ne naîtrait jamais. Je me suis juste allongé sur le lit qui n’appartenait plus qu’à moi seul désormais, j’ai posé mon bras sur mes yeux et j’ai « pleuré ».
Sans larmes.
Mais je n’ai pas de blocage émotionnel. Christy avait tort sur ce point. Un jour, quand j’avais neuf ans, ma mère m’attendait sur le seuil à mon retour de l’école pour m’annoncer qu’Ours, mon petit colley, s’était fait écraser par une voiture qui s’était même pas arrêtée. J’ai pas pleuré quand on l’a enterré. Même si mon père m’a dit que personne me prendrait pour une mauviette si je le faisais. Mais j’ai pleuré quand ma mère me l’a dit. D’abord parce que c’était ma première expérience de la mort ; mais surtout parce que c’était à moi qu’incombait la responsabilité de bien fermer le portail en partant pour qu’il soit en sécurité dans notre jardin.
Et j’ai pleuré quand le médecin de ma mère m’a appelé pour m’expliquer ce qui s’était passé ce jour-là sur la plage. « Je suis désolé mais c’était sans espoir, m’a-t-il dit. Parfois, c’est très soudain, et les médecins ont tendance à considérer cela comme une bénédiction. »

Challenge Petit Bac 2014
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"Moment/Temps" (10)

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Le mois américain

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n°2

Challenge Trillers et Polars
2014-2015
 
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catégorie "Même pas peur" :  4/25

7 septembre 2014

Le Planqué des huttes - Léo Lapointe

Lu en partenariat avec Pôle nord éditions 

les planqués Pôle nord éditions - juin 2014 - 520 pages

Quatrième de couverture : 
Au printemps 1917, un contingent de travailleurs chinois arrive à Nolette, petit village picard à quelques kilomètres de la baie de Somme. Ils ont été recrutés dans leur pays par l’armée britannique pour travailler à l’arrière du front. C’est une main-d’œuvre docile, taillable et corvéable à merci, que découvrent les paysans picards. Parmi eux la famille Coulon, dont l’un des membres est au bagne pour un crime qu’il n’a pas commis. Pour les Coulon, surveillés par la police, comme pour les Chinois, esclaves des Anglais, la guerre aura des conséquences dramatiques.

Auteur : Léo Lapointe est le nom de plume d'un expert international en affaires sociales. 
Après un doctorat consacré aux questions de politique sociale et de problématique de l’emploi, il partage sa vie entre Côte picarde, Belgique et des missions à l’étranger, notamment le Mexique, l’Algérie, le Chili et le Liban. 
Fortement engagé, c’est dans des associations à caractère social qu’il fait ses premières armes en tant qu’écrivain public. Défense des chômeurs, des immigrés, des réfugiés, des sans-logis…
Ses premiers écrits sont autobiographiques et auto-justificatifs, une façon de se défendre contre les choses désagréables qui arrivent en temps de crise. 
C’est par la suite que l’auteur se tourne vers la fiction, et plus particulièrement le polar, dont les cinq premiers ont été édités par Ravet-Anceau à Lille. 
Son premier roman édité en 2005, Le Vagabond de la Baie de Somme, est toujours présent dans les rayons après avoir largement dépassé le cap des 10 000 exemplaires vendus. Il réside en Belgique. 

Mon avis : (lu en août 2014)
Ce livre est très bien documenté sur les faits historiques autour de la Première Guerre Mondiale, en particulier dans la région d'Abbeville. En fin du livre, il y a même en annexes de la documentation sur la présence de ce camp de travailleurs chinois à Noyelles-sur-Mer et la bibliographie du livre.
Le premier tiers de ce livre est consacré à installer l’ambiance, les lieux et les personnages de cette histoire : la famille Coulon-Boulogne, Gustave, Victoire et leurs enfants Julien, Rémi, France et Jeanne. Il y a également l'oncle Emile (le frère de Victoire) qui a des idées anarchistes, il est dans le colimateur de la police. Il faut attendre plus de la moitié du livre avant l’arrivée des chinois. Ils ont été recrutés par les anglais, pour travailler sur l’arrière front.
J'ai trouvé ce livre un peu long à lire même si l'intrigue est intéressante, il s'agit plus de suivre les péripéties de la famille Coulon-Boulogne depuis la fin du XIXème siècle jusqu'à la fin de la Guerre 14-18. L'épisode de la présence des travailleurs Chinois à proximité de la ferme des Coulon est assez anecdotique par rapport à l'étiquette "anarchiste" qui leurs a été donnée à cause de l'oncle. Les personnages de cette famille sont attachants, on voit grandir Julien qui passe du statut d’enfant à celui de soldat, il devient un homme qui ne recule pas pour ses idées, il est humain. Gustave, le père, porte sa famille à bout de bras, il espère toujours qu'il y aura des jours meilleurs. Victoire et ses filles sont des femmes fortes, elles veulent garder la tête haute. Rémi est mon préféré, c'est le petit frère qui prend le rôle de pilier de la maison après le départ de Julien au front et lorsque la fatigue affaiblira Gustave.

Merci Gilles et Pôle nord éditions pour ce partenariat.

Extrait : (début du livre)
C'était le printemps, mais ce printemps de 1903 était aussi lent à venir que le nouveau siècle avait été à naître.
Rémi ne pouvait avoir le moindre souvenir de ce passage qui avait tant énervé les adultes. A son arrivée au monde, le vingtième siècle venait de commencer, alors le bonheur viendrait, immanquablement.
Son grand frère Julien se rappelait au contraire parfaitement ce mois de janvier trois ans plus tôt. L'instituteur avait tracé à la craie la date magique sur le tableau noir : lundi 1er janvier 1900. Puis il s'était lancé dans un discours mémorable sur la France éternelle et meurtrie. Meurtrie ? Il ne la voyait pas comme cela, Julien, sa France n'allait guère plus loin qu'Abbeville. Et puis l'année suivante, 1901, serait celle de ses dix ans. Cet évènement était autrement considérable que la modernité des machines à venir annoncée par monsieur l'instituteur. Julien savait depuis qu'il était tout petit qu'il était classe 11. Il connaissait la signification : dans dix ans, la conscription. Une vie d'homme qui commencerait.
Petit frère n'avait donc guère plus de quelques mois au passage du siècle. Emmailloté jour et nuit il ne quittait les bras de sa mère que pour ceux de ses deux grandes sœurs. Aujourd'hui, trois ans plus tard, tout était différent. Depuis qu'il a appris à marcher, très tôt, il n'avait plus lâché son grand frère. Il passait la journée collé à ses basques, pataugeant avec lui dans la cour de ferme à nourrir les animaux et nettoyer l'écurie, ramassant les œufs, trottinant le soir sur ses talons vers la grande prairie herbue à l'ombre de la forêt pour ramener les trois vaches du maigre troupeau familial.  

Challenge Trillers et Polars
2014-2015
 
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catégorie "Même pas peur" :  3/25

 Challenge Petit Bac 2014
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"Bâtiment" (6)

5 septembre 2014

Son of a gun - Justin St. Germain

Lu dans le cadre du Prix du Roman Fnac 2014

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son of gun Presses de la Cité - août 2014 - 313 pages

traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Santiago Artozqui

Titre original : Son of a gun, 2013

Quatrième de couverture : 
Septembre 2001. Alors que les Twin Towers viennent d'être attaquées à New York, un autre drame, plus intime, se joue à Tombstone, en Arizona. Debbie, la mère de Justin St. Germain, est retrouvée morte dans sa caravane, le corps criblé de balles. Son cinquième mari, Ray, est introuvable. Dix ans plus tard, Justin revient sur ce tragique événement, redécouvrant les paysages désolés de son enfance et ceux qui les ont peuplés, fouillant le passé pour tenter de comprendre l'inson dable : la descente aux enfers d'une femme instable, fragile malgré les apparences, et aimante. Sa mère. Que Debbie ait été tuée à Tombstone – ville qui fut le théâtre de la fameuse fusillade d'O.K. Corral – prend alors une autre di mension... Sans complaisance ni apitoiement, Justin St. Germain brosse le portrait d'une société qui n'est pas prête à rendre les armes. Une voix juste et percutante, tout en finesse et émotion. Un récit saisissant.

Auteur : Né à Philadelphie en 1981, Justin St. Germain vit aujourd'hui à Albuquerque et enseigne à l'Université du Nouveau-Mexique. Son of a gun, son premier récit autobiographique, a été unanimement salué par la presse et lui a notamment valu d'être finaliste du Barnes & Noble Discover Award.

Mon avis : (lu en juillet 2014)
Cette histoire est comme un thriller puisque cela commence par un crime. Pourtant, il n'y a pas d'indices et aucun mystère à résoudre. En effet, lorsque Justin Saint-Germain avait vingt ans, sa mère a été assassinée. Cette mort violente et soudaine a bouleversé sa vie. Des années plus tard, il revient sur la vie de sa mère et également sur la sienne, il alterne le récit de ses souvenirs avec sa mère et de sa vie présente. Car il s'interroge sur une chose, pourquoi sa mère a-t-elle été assassinée ?
C'est seulement après plus de 80 pages de lecture que j'ai compris que ce livre n'était pas un roman mais un récit. Cela donne une grande force à cette histoire, Justin est vraiment touchant. J'ai trouvé quelques longueurs dans le récit et j'ai trouvé que la conclusion mettait trop de temps à venir.

Extrait : (début du livre)
Je rentrais de la fac à vélo quand un avion a rugi au-dessus de ma tête, un A-10 vert, si proche que je pouvais lire les inscriptions sur son fuselage. J’ai quitté la chaussée des yeux pour le regarder traverser le ciel. Depuis un an que je vivais à Tucson, je ne faisais presque plus attention aux jets de la base militaire qui survolaient la ville pour atterrir ou décoller, mais neuf jours à peine après la chute des tours, tout le monde avait de nouveau conscience de leur présence. J’avais vingt ans, je pensais souvent à l’avenir ; je savais que le monde avait changé, mais je ne savais pas à quel point.
Sans casque, la chemise trempée de sueur dans la chaleur liquide, je pédalais comme un casse-cou, prenais des sens interdits, déboulais sur les trottoirs et coupais à travers les jardins pour rejoindre la maison que je louais avec mon frère. Les rues brillaient comme des rivières. C’était presque la fin de l’été, les derniers jours d’un long siège.
Dans ma mémoire, ce trajet à vélo est resté magnifique : un ciel vaste, éclatant, les pneus qui sifflent sur le bitume, mon cœur encore entier, ses battements rapides. Presque deux kilomètres de parcours, depuis le campus de l’université bruni par des mois de soleil vengeur, le long des briques et des drapeaux de Greek Row, par les contre-allées des centres commerciaux près de la voie rapide, entre les bungalows de mon quartier et jusqu’au jardin poussiéreux devant notre maison ; à l’intérieur, un téléphone est en train de sonner. Deux kilomètres, quelques minutes dans ma vie, quelques centaines de battements de cœur qui resteront éternellement gravés dans ma mémoire ; je suis toujours ce jeune homme à vélo, un jeune homme qui n’atteindra jamais le seuil de cette maison. Ce moment-là est un âge d’or, révolu et mythique, mais dont je me souviens.
Je suis descendu de ma selle pour regarder dans la boîte aux lettres. La moustiquaire de la porte d’entrée s’est ouverte brusquement et mon frère est sorti, en sanglots, le téléphone à la main, le visage rouge, la gorge serrée, luttant pour s’exprimer à travers la morve et les larmes. Cependant, il n’avait pas besoin de se donner tant de mal, car je ne l’avais jamais vu dans cet état et je savais ce qu’il allait me dire. Il a laissé la porte se refermer derrière lui. J’ai lâché mon vélo. Il s’est plié en deux, s’est pincé l’arête du nez d’une main, le téléphone toujours dans l’autre. Je souhaitais qu’il ne retrouve jamais l’usage de la parole.
— Elle est morte. 
— Qui ?
J’avais la sensation qu’on me regardait, qu’on s’attendait à ce que je pose cette question.
— Maman, a-t-il répondu. Maman est morte.
Puis il a fait demi-tour et regagné la maison.
J’ai traversé le jardin, gravi les marches du perron, et je me suis arrêté sur le seuil. Dans le salon, Josh faisait les cent pas autour du canapé. Il a dit à son interlocuteur qu’il devait y aller et a raccroché.
— C’était qui ?
— Connie.
Elle et Bob, son mari, étaient les meilleurs amis de ma mère.
— Maman devait déjeuner avec eux, mais elle n’est pas venue. Bob est passé chez elle et l’a trouvée.
— Qu’est-ce que tu veux dire, « trouvée » ?
La chaleur semblait appuyer sur mon dos. Je ne me sentais pas capable d’entrer avant de comprendre la nature de ce que j’éprouvais : pas le choc, pas le chagrin – tout ça viendrait plus tard –, mais un sentiment de familiarité, comme si j’avais toujours su que ce moment viendrait.
— On lui a tiré dessus.

Challenge 1% Rentrée Littéraire 2014 
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6/6

 Challenge Petit Bac 2014
91121022
"Cercle familiale" (8)

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Le mois américain

Challenge Trillers et Polars
2014-2015
 
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catégorie "Même pas peur" :  2/25

17 juillet 2014

La faiseuse d'anges - Camilla Läckberg

la faiseuse d'ange Actes Sud - juin 2014 - 448 pages

traduit du suédois par Lena Grumbach

Titre original : Änglamakerskan, 2011

Quatrième de couverture :
Pâques 1974. Sur l’île de Valö, aux abords de Fjällbacka, une famille disparaît sans laisser de trace. La table est soigneusement dressée pour le repas de fête, mais tout le monde s’est volatilisé. Seule la petite Ebba, âgée d’un an, erre, en pleurs, dans la maison abandonnée. L’énigme de cette disparition ne sera jamais résolue.

Trente ans plus tard, Ebba revient sur l’île et s’installe dans la maison familiale avec son mari. Accablés par le deuil et la culpabilité après le décès de leur fils, ils nourrissent l’espoir de pouvoir y reconstruire leur vie, loin du lieu du drame. Mais à peine se sont-ils installés qu’ils sont victimes d’une ten tative d’incendie criminel. Et lorsqu’ils commencent à ôter le plan - cher de la salle à manger, ils découvrent du sang coagulé. C’est le début d’une série d’événements troublants qui semblent vouloir leur rappeler qu’on n’enterre pas le passé.
De son côté, Erica s’était depuis longtemps intéressée à l’affaire de la mystérieuse disparition sur l’île. Apprenant le retour de la seule survivante, elle se replonge aussitôt dans le dossier. Elle n’imaginait pas que l’affaire était si complexe. Elle n’imaginait pas que tout avait commencé il y a plus d’un siècle avec une faiseuse d’anges. Elle n’imaginait pas que les secrets familiaux allaient mettre en péril l’une des personnes les plus importantes de sa vie.

Auteur : Née en 1974, Camilla Läckberg est l’auteur d’une série de romans policiers mettant en scène le personnage d’Erica Falck et de son compagnon le commissaire Patrik Hedström. L’intrigue se situe toujours à Fjällbacka, ancien port de pêche de la côte ouest en Suède, reconverti en station balnéaire, qui sous des apparences tranquilles cache de sordides relations humaines.
Après La Princesse des glaces (2008), Le Prédicateur (2009), Le Tailleur de pierre (2009), L’Oiseau de mauvais augure (2010), L’Enfant allemand (2011) et La Sirène (2012), Le Gardien de phare (2013), La Faiseuse d'anges est le huitième volet de la série. 

Mon avis : (lu en juillet 2014)
Comme chaque fois, j'ai toujours beaucoup de plaisir à retrouver Erica, Patrick et leur petite famille à Fjällbacka. Je n'ai donc pas une totale objectivité en lisant cette nouvelle aventure suédoise...
Depuis trente ans, un mystère plane sur l'île de Valö : toute une famille a disparu laissant le repas de Pâques entamé et la petite Ebba bébé seule. Cette dernière, devenue adulte, revient sur l'île avec son mari pour rénover la maison pour en faire une maison d'hôtes. Or pendant une nuit, un incendie se déclare dans la maison...
Y a-t-il un lien avec le passé ?
Cette histoire intrigue bien sûr Erica qui va mener son enquête en parallèle avec celle de la police et de son mari... 

Une intrigue très bien construite qui mêle le passé et le présent, la grande Histoire de la Suède et un fait divers de Fjällbacka. La mécanique est peut-être toujours la même mais c'est réussi et après quelques rebondissements, le dénouement est surprenant !
Pour cette fois, tous les épisodes de cette série déjà écrits en suédois ont été traduits... Est-ce que Camilla Läckberg compte prolonger la série... je n'ai aucune indice pour répondre à cette question.

Extrait : (début du livre)
Ils s’étaient imaginé pouvoir surmonter le deuil en se lançant dans les travaux de rénovation. Ni l’un ni l’autre n’était sûr que ce soit une très bonne idée, mais ils n’avaient pas beaucoup d’autres options. À part abandonner et se laisser lentement dépérir.
Ebba fit danser le racloir sur la façade de la maison. La peinture s’enlevait facilement. Déjà sérieusement écaillée, il suffisait d’un petit coup de pouce pour qu’elle s’en aille. Le soleil brûlant de juillet la faisait transpirer, la sueur collait sa frange sur son front et son bras la faisait souffrir à force de répéter le même va-et-vient pour le troisième jour consécutif. Mais la douleur physique l’aidait à oublier la douleur dans son coeur, et elle l’accueillait avec gratitude.
Elle se retourna et observa Melker qui sciait des planches sur le gazon devant la maison. Il dut sentir son regard, car il s’arrêta un instant, leva la tête et lui fit un petit signe de la main, comme à une connaissance qu’on salue en passant. Ebba sentit sa propre main faire le même geste maladroit.
Plus de six mois s’étaient écoulés depuis le drame, et ils ne savaient toujours pas comment se comporter l’un avec l’autre. Tous les soirs, ils se tournaient le dos quand ils se couchaient dans le lit conjugal, redoutant un contact involontaire qui aurait pu déclencher une situation ingérable. Comme si le chagrin les remplissait à tel point qu’il n’y avait de place pour aucun autre sentiment. Pas d’amour, pas de chaleur, pas de compassion.
La faute restait suspendue entre eux, lourde et inexprimée.
Tout aurait été plus simple s’ils avaient pu la définir et déterminer à qui elle incombait. Mais elle passait de l’un à l’autre, changeait de taille et de forme et modifiait sans cesse son angle d’attaque.
Ebba se remit au travail. Sous ses mains, des plaques entières de peinture blanche se détachaient de la façade, et le bois apparaissait. Elle caressa les planches avec sa main libre. De toute évidence, cette maison possédait une âme. Leur pavillon mitoyen à Göteborg était pratiquement neuf quand ils l’avaient acheté. À l’époque elle avait adoré son aspect brillant et rutilant, sans la moindre éraflure. Aujourd’hui, le neuf n’était qu’un rappel de ce qui avait été, et cette vieille maison avec tous ses défauts semblait plus en accord avec son état d’esprit.
Elle se reconnaissait dans le toit et ses fuites d’eau, dans la chaudière qu’il fallait régulièrement redémarrer à grands coups de pied et dans les fenêtres à courants d’air qui interdisaient de poser une bougie sur leur bord sans qu’elle soit soufflée.
Dans son coeur aussi il y avait des courants d’air et des fuites d’eau. Et les bougies qu’elle essayait d’allumer étaient implacablement éteintes.
Peut-être son âme pourrait-elle guérir ici, sur Valö. Elle ne conservait pas de souvenir de l’endroit, pourtant c’était comme si l’île et elle se retrouvaient. Valö était située juste en face de Fjällbacka. En descendant vers l’embarcadère, elle pouvait voir la petite localité s’étendre de l’autre côté du bras de mer.
Devant la paroi rocheuse escarpée, les petites maisons blanches et les cabanes rouges de pêcheur formaient comme un collier de perles. C’était tellement beau que ça lui faisait presque mal.
La sueur coulait dans ses yeux et les irritait. Elle s’essuya le visage avec le bas de son tee-shirt, plissa les paupières vers le soleil. Dans le ciel, les mouettes tournoyaient et s’interpellaient bruyamment, leurs cris se mêlaient au vrombissement des bateaux à moteur qui sillonnaient l’archipel. Elle ferma les paupières et se laissa emporter par les bruits. Loin d’elle-même, loin de…
— Ça te dit, une petite trempette ? On a besoin de faire une pause.
La voix de Melker perça l’écran sonore et la fit tressaillir. Confuse, elle secoua la tête, puis acquiesça.

 

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