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A propos de livres...
etats-unis
2 janvier 2015

Qui es-tu Alaska ? - John Green

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Scripto - octobre 2007 - 360 pages 

Pôle Fiction - mars 2011 - 416 pages

Gallimard Jeunesse - août 2014 - 365 pages

traduit de l'anglais (américain) par Catherine Gibert

Titre original : Looking for Alaska, 2005

Quatrième de couverture : 
Premiers amis, première fille, dernière paroles...La vie de Miles Halter n'a été jusqu'à maintenant qu'une sorte de non-évènement. Décidé à vivre enfin, il quitte le cocon familial pour partir dans un pensionnat loin de chez lui. Ce sera le lieu de tous les possibles. Et de toutes les premières fois. C'est là aussi qu'il rencontre Alaska. La troublante, l'insaisisable et insoumise, drôle, intelligente et follement sexy, Alaska Young.

Auteur : John Green est né en 1977. Il vit avec sa femme et son fils à Indianapolis, la capitale de l'Etat de l'Indiana, aux Etats-Unis. Il a reçu de nombreux prix pour ses romans, dont le Michael L Printz Award, prestigieux prix américain, pour son premier roman Qui es-tu Alaska ? John Green et son frère, Hank, sont les auteurs de Vlogbrothers, un des projets de vidéos en ligne les plus connus au monde.

Mon avis : (lu en décembre 2014)
Miles Halter est un adolescent sans ami, à 16 ans il décide de quitter le cocon familiale pour devenir pensionnaire à Culver Creek « en quête d’un Grand Peut-Être ». Il fait connaissance de Chip, alias le Colonel, de Lara, de Takumi et surtout d'Alaska...
Dès le début du livre, l'auteur instaure un certain suspense car il ya deux parties, "Avant" et "Après" et les chapitres sont numérotés comme dans un compte à rebours "cent trente-six jours avant", "cent vingt-huit jours avant"...
La petite équipe va vivre une année scolaire très particulière, dans la première partie, c'est l'insouciance de l'adolescence qui domine : ils feront de nombreuses bêtises, n'hésiteront pas à faire des entorses au règlement au risque de fâcher le directeur surnommé l'Aigle...
Puis arrive l'évènement attendu, qui m'a surpris et cueilli. Et le ton du livre change, les différents personnages s'interrogent...
Je ne veux pas trop en dire, trop en dévoiler.
Voilà une histoire bouleversante. Des personnages très attachants, en particulier Alaska est une fille mystérieuse, qui semble forte et sûre d'elle et pourtant qui cache des souffrances... 
Un livre qui m'a donné de nombreuses émotions, des rires, des larmes, le coeur serré...
Un magnifique roman sur l'adolescence, à la fois initiatique et plein d'humour.

Extrait : 
Cent trente-six jours avant

La semaine qui a précédé mon départ de Floride, où je laissais ma famille et ma petite vie insignifiante pour aller en pension dans l'Alabama, ma mère n'a eu de cesse de m'organiser une fête d'adieu. Dire que je n'en attendais pas grand-chose est un euphémisme. Plus ou moins obligé, j'ai invité tous mes «camarades de classe», la bande de nases du cours d'art dramatique et les blaireaux du cours d'anglais que, contraint et forcé, je côtoyais à la cafétéria lugubre de mon lycée, en sachant pertinemment que personne ne viendrait. Ma mère s'est pourtant entêtée, étant intimement persuadée que je lui avais caché ma popularité durant toute ma scolarité. Elle a préparé presque une soupière de sauce artichaut. A décoré le salon de serpentins verts et jaunes, les couleurs de mon nouveau bahut. A disposé deux douzaines de petits pétards tout autour de la table basse.
Et ce fameux dernier vendredi, alors que j'avais pratiquement bouclé mes valises, elle s'est assise à 16h56 sur le canapé du salon à côté de mon père et a attendu patiemment l'arrivée de la cavalerie des «au revoir» à Miles. Ladite cavalerie s'est résumée en tout et pour tout à deux individus : Marie Lawson, une toute petite blonde avec des lunettes rectangulaires, et son copain un peu fort (pour être gentil), Will.
- Salut, Miles, a dit Marie en s'asseyant.
- Salut, ai-je répondu.
- Tu as passé un bon été ? a demandé Will.
- Pas mal. Et toi ?
- Correct. On a fait Jésus-Christ Superstar. J'ai donné un coup de main aux décors. Marie était à la lumière, a précisé Will.
- Sympa, ai-je approuvé en hochant la tête d'un air entendu.

Déjà lu du même auteur :

Nos__toiles_contraires Nos étoiles contraires will&will Will & Will

 
Challenge Petit Bac 2015 
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Lieu (1)

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13 décembre 2014

Will & Will - John Green et David Levithan

will&will Scrineo - août 2014 - 384 pages

traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Nathalie Peronny

Titre original : Will Grayson, will grayson, 2010

Quatrième de couverture :
Will Grayson se méfie des sentiments. Les histoires de cœur portent la poisse, tout le temps. Alors dans la vie, autant se faire discret. Son meilleur ami, Tiny Cooper, est à la fois une bénédiction et une vraie plaie : ami fidèle et rayonnant, il est aussi ouvertement gay que corpulent et n'a pas l'habitude de passer inaperçu. À l'autre bout de ville, un adolescent en pleine déprime assume mal sa différence. Le hasard veut qu'il se nomme lui aussi Will Grayson...

Auteurs : John Green est né en 1977. Il vit avec sa femme et son fils à Indianapolis, la capitale de l'Etat de l'Indiana, aux Etats-Unis. Il a reçu de nombreux prix pour ses romans, dont le Michael L Printz Award, prestigieux prix américain, pour son premier roman Qui es-tu Alaska ? John Green et son frère, Hank, sont les auteurs de Vlogbrothers, un des projets de vidéos en ligne les plus connus au monde.
David Levithan est un auteur gay américain. Il a publié son premier livre, Boy Meets Boy en 2003.
Il est l'auteur de Nick et Norah's Infinite Playlist (Une Nuit à New-York) , co-écrit avec Rachel Cohn en 2006 et adapté au cinéma en 2007. 

Mon avis : (lu en décembre 2014)
Will Grayson est plutôt discret autour des sentiments, au contraire de son meilleur ami, Tiny Cooper, très expansif sur le sujet... Ce dernier est gay et fier de l'être.
A l'autre bout de la ville, il y a un autre will grayson, adolescent dépressif, sans véritable ami, mal dans sa peau. Le seul moment agréable de sa journée, c'est lorsqu'il est devant son ordinateur et qu'il converse avec isaac un ami virtuel rencontré sur le net. Un jour, ils décident de se rencontrer en vrai... A cette occasion, les deux Will vont se rencontrer.
Les deux auteurs se sont répartis les deux Will, et chacun d'eux est narrateur d'un chapitre sur deux.
J'ai eu un peu de difficulté au début de ma lecture. Les chapitres du will (dépressif) sont plus difficiles à lire à cause du style parlé, sans majuscule... le malaise de will transpire dans sa façon de s'exprimer. 
Je me suis vraiment mise à aimer ce livre à partir de la rencontre des deux Will...
Des personnages attachants, un roman à deux voix et une histoire très émouvante.
Livre destiné aux lycéens et aux adultes.

Extrait : (début du livre)
Quand j'étais petit, mon père me disait toujours : « Dans la vie, Will, on peut choisir ses amis, on peut se moucher devant ses amis, mais on ne peut jamais moucher ses amis. »
Observation qui me semblait fort pertinente du haut de mes huit ans, mais qui s'est révélée fausse par bien des aspects. Pour commencer, personne ne choisit vraiment ses amis, sans quoi je n'aurais jamais atterri avec Tiny Cooper.
Tiny Cooper n'est certes pas le mec le plus homo de la terre, pas plus qu'il n'est le mec le plus corpulent de la terre, mais il est sans conteste le mec le plus corpulent de la terre à être vraiment très, très homo et le mec le plus homo de la terre à être vraiment très, très corpulent. C'est mon meilleur ami depuis le CM2, à l'exception du dernier semestre - au cours duquel il s'est entièrement dédié à l'exploration de son homoïtude et moi, pour la toute première fois, à la découverte de la vie au sein d'un Groupe d'Amis genre
plus-potes-tu-meurs qui a fini par ne plus m'adresser la parole à la suite des deux crimes mineurs que voici :
1. Quand un délégué scolaire a protesté contre la présence de gays dans les vestiaires et que j'ai pris la défense de Tiny Cooper pour faire valoir son droit à être à la fois gigantesque (ce qui fait de lui le meilleur défenseur de notre misérable équipe de foot américain) et gay dans une lettre adressée au journal du lycée, et que j'ai eu la bêtise de signer.
2. Quand un certain Oint, membre du Groupe d'Amis, a évoqué cette lettre au déjeuner et m'a traité de chochotteux, terme dont j'ignorais le sens et que je lui ai demandé de m'expliquer, si bien qu'il m'a traité de chochotteux une seconde fois, après quoi je lui ai rétorqué d'aller se faire foutre avant de prendre mon plateau et de m'en aller.

Techniquement, j'imagine que je me suis donc exclu moi-même du Groupe d'Amis, même si j'ai plutôt le sentiment de m'en être fait virer. Pour être honnête, aucun de ces types ne semblait vraiment m'apprécier. Mais je faisais partie de leur bande et ça, pour moi, c'était quelque chose. Désormais, je fais à nouveau cavalier seul.
Sauf si on compte Tiny Cooper. Ce que je suis bien obligé de faire, grosso modo.

 Challenge 5% Rentrée Littéraire 2014 
challengerl2014_150
26/30

 

16 novembre 2014

Six ans déjà - Harlan Coben

Lu dans le cadre du Challenge
 
"Ecoutons un livre"
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Audiolib - Mars 2014 - 8h49 - Lu par Arnaud Romain

Belfond - mars 2014 - 368 pages

France Loisirs - novembre 2013 - 384 pages

traduit de l'américain par Roxane Azimi

Titre original : Six years, 2013

Quatième de couverture :
Six ans ont passé depuis que Jake a vu Natalie, la femme de sa vie, en épouser un autre. Six ans à lutter contre lui-même pour tenir sa promesse de ne pas chercher à la revoir. Et puis un jour, une nécro : Natalie est veuve. Et soudain, l’espoir renaît. Mais aux funérailles, c’est une parfaite inconnue qui apparaît. Où est Natalie ? Pourquoi s’est-elle évaporée six ans plus tôt ? Jusqu’où lui a-t-elle menti ? Déterminé à retrouver celle qui lui a brisé le coeur, Jake va devenir la proie d’une machination assassine. Et découvrir qu’en amour, il est des vérités qui tuent…

Tension meurtrière, fausses pistes, rebondissements à la pelle ; un chef-d’oeuvre de suspense et d’émotions, une plongée au bout de l’angoisse par le maître de vos nuits blanches.
Arnaud Romain restitue à la traque de Jake toutes les nuances dont Harlan Coben sait doter ses personnages pris au piège d’une réalité insoupçonnée.

Auteur : Né en 1962, Harlan Coben vit dans le New Jersey avec sa femme et leurs quatre enfants. Diplômé en sciences politiques du Amherst College, il a rencontré un succès immédiat dès ses premiers romans, tant auprès de la critique que du public. Il est le premier auteur à avoir reçu le Edgar Award, le Shamus Award et le Anthony Award, les trois prix majeurs de la littérature à suspense aux États- Unis. Après Ne le dis à personne… (2002) - Prix des lectrices de Elle et adapté au cinéma par Guillaume Canet -, Dans les bois (2007) ou encore Sans un mot (2008), Six ans déjà est son quatorzième roman paru chez Belfond.

Lecteur : Arnaud Romain est auteur, comédien et chanteur et a participé à de nombreux spectacles salués par des Molière ou programmés à Avignon. Il est l’un des comédiens de prédilection d’Isabelle Mergault ou d’Alain Sachs, qu’il assiste pour ses mises en scène. Enfin, sa pratique de l’écriture en tant qu’adaptateur le rend particulièrement sensible aux intentions d’un auteur.

Mon avis : (écouté en octobre 2014)
Voilà un Harlan Coben plutôt réussi, une intrigue efficace, une histoire captivante, un livre qui tient en haleine du début à la fin.
Jack a promis à Natalie, son ancienne petite amie, de ne pas chercher à la revoir. Celle-ci l'avait quitté pour épouser Todd. Six ans plus tard,  Jack apprend la mort de Todd et cherche à revoir Natalie, à sa grande surprise, il découvre que la veuve n'est pas Natalie. Il va donc se mettre à la recherche de celle-ci et s'attirer quelques problèmes... 

Le livre est rythmé par de nombreux rebondissements, de suspens, le dénouement est inattendu mais un peu faible à mon goût.
Le narrateur est très agréable à écouter et met bien en valeur le texte. 

Extrait : (début du livre)
Assis dans la rangée du fond, j’assistais au mariage de la femme de ma vie. Avec un autre.
Natalie était en blanc, bien sûr, et tout simplement sublime. Sa beauté semblait me narguer. Elle avait toujours eu ce côté vulnérable, mélange de force et de douceur, mais ce jour-là, je lui trouvais un air évanescent, presque irréel.
Elle se mordit la lèvre. Je repensai à ces grasses matinées où nous faisions l’amour, après quoi elle enfilait ma chemise bleue, et nous descendions prendre le petit déjeuner. On lisait le journal, puis elle sortait son carnet de croquis et commençait à griffonner. Pendant qu’elle me dessinait, elle se mordait la lèvre comme maintenant.
Mais qu’est-ce qui m’avait pris de venir ?
Croyez-vous au coup de foudre ? Moi non plus. Je crois, en revanche, à une attirance profonde, pas seulement physique, au premier regard. Je crois qu’une fois – peut-être deux – dans sa vie, on se sent attiré par quelqu’un d’une manière viscérale, immédiate… plus puissante qu’un aimant. C’est ce qui m’était arrivé avec Natalie. Quelquefois, ça s’arrête là. Quelquefois, ça grandit, prend de l’ampleur et se mue en un raz de marée parti pour durer éternellement.
Et quelquefois, on se met le doigt dans l’œil jusqu’au coude.
J’avais pensé naïvement que nous deux, c’était pour toujours. Moi qui fuyais toute forme d’engagement, j’avais su d’emblée – enfin, au bout d’une semaine – que cette femme-là, je me réveillerais à ses côtés chaque jour que Dieu fait. Que je donnerais ma vie pour elle. Que je ne pourrais plus me passer d’elle, et qu’avec elle, le quotidien deviendrait inoubliable.
Pitoyable, n’est-ce pas ?
Le révérend au crâne rasé était en train de parler, mais le sang qui palpitait dans mes oreilles m’empêchait de suivre son discours. Je fixais Natalie. Je voulais qu’elle soit heureuse. Ce n’était pas un vœu pieux, un bobard qu’on se raconte. Car, pour être honnête, quand l’autre ne veut plus de nous, on aurait tendance à lui souhaiter tous les malheurs du monde, non ? Moi, je le pensais vraiment. Si j’avais été convaincu que Natalie serait plus heureuse sans moi, je l’aurais laissée partir, quitte à en souffrir comme un damné. Mais je n’étais pas convaincu, quoi qu’elle dise ou fasse. Ou alors je me cherchais des justifications, je me mentais à moi-même.
Natalie n’avait même pas regardé dans ma direction, mais je vis sa bouche se crisper. Elle savait que j’étais là. Ses yeux étaient rivés sur son futur époux. Qui, je l’avais appris récemment, se prénommait Todd. Je déteste ce prénom, Todd. Todd. À tous les coups, on le surnommait Toddy, Toddman ou le Toddster.
Todd avait les cheveux longs et une barbe de quatre jours… Certains trouvaient ça cool, et d’autres, comme moi, auraient plutôt eu envie de le baffer. Son regard glissa subrepticement sur l’assistance avant de s’arrêter, eh bien, oui, sur moi. L’espace d’une seconde, il parut me jauger, puis décida que je n’étais pas digne d’intérêt.
Pourquoi Natalie avait-elle renoué avec lui ?

Challenge Trillers et Polars
2014-2015
 
100142514

catégorie "Même pas peur" :  10/25

28 octobre 2014

Sixteen Kennedy Express - Bastien Quignon, Aurélien Ducoudray

1431_couv Editions Sarbacane - février 2014 - 100 pages

Quatrième de couverture :
1968, aux Etats-Unis, une petite ville "in the middle of nowhere" bordée par les champs de blé à perte de vue et seulement animée par le chantier de son futur rentre commercial en construction... Rob, 14 ans, le bras dans le plâtre et un oeil sur la jolie Sixteen, s'ennuie ferme, jusqu'au moment où entre en gare le train dans lequel est transportée la dépouille du sénateur Robert F Kennedy. tout juste assassiné... Dans une ambiante en demi-teintes, parfois drôle et un peu tragique, Ducoudray et Quignon explorent les fissures du supposé "rêve américain", autour de la question du racisme et de l'engagement.

Auteurs : Bastien Quignon est né en 1986 en région parisienne. Après avoir beaucoup déménagé dans son enfance, à l’âge de 10 ans il accompagne sa famille dans un périple de six mois en Asie du sud-est (Thaïlande, Indonésie, Malaisie). Il a passé un bac littéraire au lycée de Dreux, puis a suivi quatre années d’enseignement de la bande dessinée à l’Académie des Beaux-Arts de Tournai, en Belgique, dont il est diplômé. Trois jours en été est son premier livre.

Aurélien Ducoudray est né en 1973 à Chateauroux et vit dans un petit village de l’Indre. Titulaire d’un bac économie et d’une licence d’anglais ratée, Aurélien Ducoudray a touché à toutes les facettes du journalisme. Photographe de presse, journaliste rédacteur écrit, journaliste reporter de télévision, on lui doit de nombreux documentaires. Après Championzé (avec Eddy Vaccaro, 2010) et La Faute aux chinois (avec François Ravard, 2011), il travaille en ce moment sur différents projets, dont une autre biographie de boxeur avec Eddy Vaccaro sur Young Perez, et Bekame avec Jeff Pourquié.

Mon avis : (lu en octobre 2014)
Rob, âgé de 14 ans, est immobilisé chez lui depuis le début des grandes vacances avec le bras dans le plâtre. C'est un passionné de la famille Kennedy et lorsqu'il apprend que le train transportant la dépouille de Robert F. Kennedy, assassiné 3 jours plus tôt, passera par leur petite ville, Rob ne peut s’empêcher d'aller voir le train. Il va faire la rencontre de Sixteen, une jeune fille intrépide, qui lui offrira son premier baiser et ce sera le début de grandes vacances inoubliables...
Cette bande dessinée est plus qu'une histoire d'amour entre deux adolescents, le lecteur découvre aussi l'Amérique des années 60, le "rêve américain" a aussi ses côtés plus sombres.
J'ai emprunté cette BD sans l'ouvrir et le dessin au fusain couleur sépia m'a un peu surpris au début, il colle pourtant bien à l'ambiance de cet été chaud et lourd.

Extrait : (début du livre)

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Déjà lu du même auteur :

Trois_jours_en_ete-248x335 Trois jours en été 

 Challenge Petit Bac 2014
91121022
"Prénom" (13)

23 octobre 2014

Le Chat qui ne mangeait pas de souris - Carmen Agra Deedy et Randall Wright

Lu en partenariat avec les éditions Flammarion

le chat qui ne mangeait Flammarion - octobre 2014 - 318 pages

illustrations de Barry Moser

traduit par Marie Hermet

Titre original : The Cheshire Cheese Cat, 2011

Quatrième de couverture : 
Skilley est un bon gros matou : paresseux, solitaire, il aime se prélasser au coin du feu dans la nouvelle auberge où il a élu domicile. Sa mission, en échange de quelques restes et de beaucoup de tranquillité : débarrasser la cuisine des souris voleuses de fromage. Mais voilà Pip, la plus malicieuse des souris de l'auberge, découvre le terrible secret de Skilley... En échange de leur silence, le chat se voit donc contraint et forcé d'offrir sa protection aux souris. Elles en auront bien besoin quand il s'agira de chasser Pinch le chat cruel et dangereux qui pourrait mettre en péril... la couronne d'Angleterre !

Auteurs : Originaire de Cuba, Carmen Agra Deedy a reçu de nombreux prix aux USA pour ses romans. Randall Wright a écrit trois romans pour la jeunesse avant de participer à l'aventure commune du Chat.

Mon avis : (lu en octobre 2014)
Skilley est un chat solitaire qui vit dans les rues de Londres, il est très attiré par le célèbre pub, Ye Olde Cheshire Cheese... Cela tombe bien car l'auberge est à la recherche d'un chat car elle est envahie par les souris...
Charles Dickens est un habitué du lieu, il y cherche l'inspiration pour écrire son nouveau livre. Il a observé que le nouveau chat (Skilley) attrape toujours la même souris... 
En effet Skilley a un secret dont il a honte : il ne mange pas de souris... Il fait la rencontre de Pip qui a compris son terrible secret et ils font un pacte de non agression... Sa vie de chat promet d'être vraiment agréable jusqu'à l'arrivée de Pinch, le méchant chat de gouttière très friand de souris... Sans compter la présence de "Maldwyn", personnage mystérieux, caché au grenier et ravitaillé par les souris...

Une histoire très amusante, mettant en scène de nombreux personnages (qui sont présentés par ordre d'apparition au début du livre), avec des situations comiques, quelques rebondissements... 
Un roman captivant et plein de surprises à lire dès 9 ans. 

Merci Brigitte et les éditions Flammarion jeunesse pour cette belle découverte.

Extrait : (début du livre)
C'était la meilleure et la pire des heures. C'était l'heure où tous les chats sont gris. 
La patte légère, le poil lustré et l'humeur solitaire, Skilley était un chat parmi tant d'autres. Ou c'est ce qu'il aurait pu être, sans le lourd secret qui pesait sur lui depuis sa plus tendre enfance. Un secret qui l'obligeait à vivre dans la honte, caché aux yeux de tous, évitant même les rencontres les plus banales de peur qu'on découvre...
- Fiche-moi le camp d'ici, sale chat !
Un balai surgit brusquement du froid brouillard londonien. Par réflexe, Skilley fit un bond de côté ; le balai le frôla en giflant l'air comme un fouet.
Mais le chat n'avait pas l'intention de ficher le camp.
Il observait le poisson tombé de l'étalage, puis le balai, et calculait la distance entre les deux.
- Mais tu vas te sauver, espèce de sale matou voleur ! vociféra la marchande de poissons.
Comme si elle avait lu dans les pensées du chat, elle fit glisser le poisson plus loin sous l'étalage d'un bon coup de pied et brandit son balai d'un air menaçant.
Les femmes en colère qui brandissaient des balais inquiétaient toujours le chat. La seule rencontre qu'il redoutait plus encore, c'était Pinch, la terreur de Fleet Street.
Avec un mouvement de sa queue si reconnaissable, Skilley tourna le dos à la marchande de poissons et s'éloigna en balançant les hanches de l'air le plus méprisant dont il était capable.

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(c) Barry Moser

 Challenge Petit Bac 2014
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"Animal" (8)

Challenge 3% Rentrée Littéraire 2014 
challengerl2014_150
14/18

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17 octobre 2014

L'homme de la montagne - Joyce Maynard

 Lu en partenariat avec les éditions Philippe Rey 

maynard Philippe Rey - août 2014 - 320 pages

traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Françoise Adelstain

Titre original : After her, 2013

Quatrième de couverture :
Eté 1979, Californie du Nord. Rachel, treize ans, et sa soeur Patty, onze ans, se préparent à passer leurs vacances à vagabonder dans la montagne comme d'habitude. Echappant à la surveillance d'une mère aimante mais neurasthénique depuis son divorce, et d'un père amoureux de toutes les femmes, le flamboyant inspecteur de police Torricelli, elles se cachent dans les arrière-cours pour regarder la télé par la fenêtre des voisins, inventent blagues et jeux à n'en plus finir, rêvant de l'inattendu qui pimenterait leur existence. Et l'inattendu arrive. Cauchemardesque, une succession de meurtres de jeunes femmes, tuées dans la montagne selon un même mode opératoire : la chasse à l'Etrangleur du crépuscule commence, menée par l'inspecteur Torricelli. Trente ans plus tard, Rachel, devenue une célèbre romancière, raconte cette quête épuisante. Après quinze meurtres, le tueur de la montagne a disparu. Un jour, pourtant, les deux soeurs s'étaient trouvées face à lui. Fantasme de gamines hystériques, avaient déclaré les autorités. Depuis lors, Rachel s'est donné pour mission de retrouver cet homme. Et le dénouement, le lecteur le vivra en direct, de surprises en retournements. Joyce Maynard a écrit une belle et lyrique histoire d'amours rythmée par les tubes des années soixante-dix : celui qui règne entre le père et ses filles, celui qui unit à jamais les deux soeurs.

Auteur : Collaboratrice de multiples journaux, magazines et radios, Joyce Maynard est aussi l'auteure de plusieurs romans, Long week-end, Les Filles de l'ouragan, Baby Love et d'une remarquable autobiographie, Et devant moi, le monde. Mère de trois enfants, elle partage son temps entre la Californie et le Guatemala.

Mon avis : (lu en octobre 2014)
La quatrième de couverture pourrait nous laisser penser que ce livre est un roman policier. En réalité la présence du tueur en série, des meurtres et de l'enquête ne sont pas le plus important dans cette histoire. Rachel et Patty, deux soeurs de treize et onze ans, sont les personnages principaux. Elles sont très différentes mais inséparables. Leur mère est dépressive et assez absente du récit. Elles ont une grande admiration pour leur père qui a quitté la maison, c'est un bel homme, séduisant, inspecteur de police. Il sera chargé d'arrêter l'Etrangleur du crépuscule qui sévit dans la montagne proche de Marin County en Californie.
L'histoire est racontée 30 ans après les faits, par Rachel âgée alors de 13 ans. Un âge charnière, entre enfance et adolescence. 
J'ai bien aimé la première partie du livre et les relations entre les deux soeurs durant leur enfance. Elles ont une grande liberté malgré le danger imminent avec la présence de ce tueur en série que la police n'arrive pas à appréhender... 
L'imagination galopante de Rachel, ses méthodes d'enquête ou ses émois amoureux sont racontés avec beaucoup d'humour et de justesse par l'auteur.
La suite de l'histoire est plus convenue...

Merci Anaïs et les éditions Philippe Rey pour ce partenariat.

Autre avis : Caro

Note : ♥♥♥♥

Extrait : (prologue)
Il y a un peu plus de trente ans, un jour de juin au coucher du soleil – sur un versant de montagne dans le Marin County, Californie –, un homme s’est approché de moi, tenant dans ses mains un bout de corde à piano, avec l’intention de mettre fin à mes jours. J’avais quatorze ans, et il avait déjà tué beaucoup d’autres filles. Depuis ce jour, je sais ce que signifie regarder un homme dans les yeux en se disant que son visage est la dernière chose qu’on verra jamais.
C’est à ma sœur que je dois d’être ici pour raconter ce qui s’est passé ce soir-là. Par deux fois, ma sœur m’a sauvée, alors que moi, je n’ai pas su la sauver.
Voici notre histoire.

Il ne se passait jamais grand-chose sur le versant de la montagne où nous vivions et grandissions, Patty et moi. Et nous n’étions même plus abonnés à la télévision. En attendant qu’un événement inattendu survienne, nous inventions des situations. Le temps, c’était tout ce que nous possédions.
Un jour, nous avons décidé de découvrir ce qu’on ressent quand on est mort.
Un mort, ça ne ressent rien, a dit Patty. Du Patty tout craché.
Je possédais un sweat-shirt rouge, le modèle avec fermeture Éclair sur le devant, capuche et poches-réserves à chewing-gum. Je l’ai étalé sur un carré d’herbe en pente, derrière notre maison, les manches étirées de chaque côté, on aurait dit une personne passée sous un camion, de façon à exposer le plus de rouge possible, genre mare de sang.
Allonge-toi là, ai-je dit à ma sœur, en lui montrant l’emplacement – à plat dos, camouflant la fermeture Éclair.
Elle aurait pu refuser, mais Patty faisait presque toujours ce que je lui disais de faire. Ses questions, si elle en avait, elle les gardait pour elle.
Je me suis allongée à côté d’elle. Si près que le rouge débordait de part et d’autre.
Et maintenant ?
Ne bouge pas. Empêche ta poitrine de monter et de descendre quand tu respires.
Certaines personnes auraient exigé une explication. Patty non. Mon idée, c’était qu’elle découvre par elle-même de quoi il retournait, et cela, elle le comprenait.
Pendant un long moment, il ne se passa rien. Il faisait chaud, mais nous ne bougions pas.
Mon nez me gratte, dit-elle.
Tant pis. Pense à autre chose. Quelque chose d’intéressant.
Pour moi, ç’aurait pu être Peter Frampton, ou le jean que j’avais repéré au centre commercial, une ou deux semaines auparavant, idéal, sauf le prix. Ou les histoires que j’écrivais dans un cahier et que je lisais à voix haute, et que ma sœur trouvait meilleures que celles de Nancy Drew.
Pour Patty, ça pouvait être Larry Bird, le basketteur, exécutant un crochet. Ou un chien qu’elle aimait. C’est-à-dire tous les chiens existant sur terre.
Tu as remarqué ce nuage ? me demanda-t-elle. On dirait un teckel.
Tais-toi.
Qui sait combien de temps s’écoula ? Dix minutes ? Une heure, peut-être. Soudain, je l’ai repéré : un vautour, tournoyant dans le ciel. D’abord un, puis deux autres. Ils volaient encore très haut, mais vu leur position, on ne pouvait douter que nous étions leur cible. Ils tournoyaient exactement au-dessus de l’endroit où nous étions allongées.
Et maintenant ? demanda Patty.
Chut. Reste tranquille.

 

Déjà lu du même auteur : 

long_week_end Long week-end les_filles_de_l_ouragan Les Filles de l'ouragan baby_love_joyce_maynard Baby Love

Challenge 2% Rentrée Littéraire 2014 
challengerl2014_150
12/12

Challenge Trillers et Polars
2014-2015
 
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catégorie "Même pas peur" :  8/25

14 octobre 2014

La petite communiste qui ne souriait jamais - Lola Lafon

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Audiolib - juin 2014 - 7h41 - Lu par Chloé Lambert

Actes Sud - janvier 2014 - 272 pages

Quatrième de couverture :
Fascinée par le destin de la miraculeuse petite gymnaste roumaine de quatorze ans apparue aux JO de Montréal en 1976 pour mettre à mal guerres froides, ordinateurs et records au point d’accéder au statut de mythe planétaire, la narratrice de ce roman entreprend de raconter ce qu’elle imagine de l’expérience que vécut cette prodigieuse fillette, symbole d’une Europe révolue, venue, par la seule pureté de ses gestes, incarner aux yeux désabusés du monde le rêve d’une enfance éternelle. Mais quelle version retenir du parcours de cette petite communiste qui ne souriait jamais et qui voltigea, d’Est en Ouest, devant ses juges, sportifs, politiques ou médiatiques, entre adoration des foules et manipulations étatiques ? Le roman acrobate de Lola Lafon, aussi audacieux que les figures de l’enfant entrée dans la légende, rend l’hommage d’une fiction à celle-là même qui permit aux petites filles de l’été 1976 de rêver, elles aussi, de s’élancer vers le ciel.
Une interprétation en miroir, dans laquelle, comme chez la jeune héroïne dont est contée l’histoire, la poésie et la grâce naissent d’une parfaite maîtrise faisant, un temps, taire les vociférations d’une époque écartelée.

Auteur : Écrivain et musicienne, Lola Lafon est l’auteure de trois romans parus aux éditions Flammarion : Une fièvre impossible à négocier (2003) ; De ça je me console (2007) et Nous sommes les oiseaux de la tempête qui s’annonce (2011) qui reparaît en poche en mai 2014 (Actes Sud – Babel). Elle a également signé deux albums chez Harmonia Mundi : Grandir à l’envers de rien (2006) et Une vie de voleuse (2011).

Lecteur : De formation dramatique, Chloé Lambert joue sur les planches du Théâtre Edouard VII, du Festival d’Avignon, du Rond Point… aux côtés de Pierre Arditi, Fabrice Luchini, ou encore sous la direction de Florian Zeller et Danièle Thompson. Elle interprète aussi régulièrement des rôles face caméra, notamment dans le film Mariages ! ou le téléfilm Chez Maupassant - L’Héritage aux côtés d’Eddy Mitchell.

Mon avis : (écouté en octobre 2014)
Juillet 1976, Jeux Olympiques de Montréal, Nadia Comaneci entre dans l'histoire de la gymnastique et devient l'emblème de son pays : la Roumanie alors sous l'emprise du dictateur communiste Ceausescu.
Pour raconter la vie de l'athlète de 1969 à 1990, l'auteur imagine un échange entre Nadia et la narratrice. Elle s'appuie sur les événements et les dates connues, pour le reste c'est un travail de fiction très bien documenté. Cela permet d'avoir les points de vues de quelqu'un de l'Est et de quelqu'un de l'Ouest...
J'ai beaucoup aimé écouter ce livre, le personnage de Nadia est attachant, avec son parcours le lecteur découvre les méthodes d'entraînement des petites gymnastes, le régime communisme en Roumanie... Les victoires de Nadia ont permis à la Roumanie de sortir de l'ombre. Mais sa vie n'a pas été facile, lorsque son corps se transforme et qu'elle devient femme, j'ai été touchée par sa douleur, même si elle continue à s'entraîner sans relâche, son corps ne lui permet plus de renouveler ses exploits. Puis, elle va être accusée d'être complice du régime de Ceausescu. Quinze jours avant la chute de ce dernier, elle fuit la Roumanie pour les États-Unis où la conquête de sa liberté ne sera pas facile...
En 1976, Nadia Comaneci a fait rêver le monde ce livre nous permet de découvrir le revers de ses belles médailles. Et si Nadia ne souriait pas, c'est qu'elle était concentrée pour réussir au mieux son travail... gagner des médailles pour son pays.
J'ai bien aimé le lecteur de ce livre audio, même si la construction du livre fait qu'il y a de nombreuses interruptions de la lecture par des jingles que je trouvais un peu pénible à la longue... 

L'entretien avec l'auteur en fin du livre audio est vraiment très intéressant, il complète bien la lecture du livre.

Merci Babelio et les éditions Audiolib pour ce partenariat.

Autres avis : EnnaSandrineSaxaoulLiliba, Sylire

Extrait : (début du livre)
Quel âge a-t-elle, demande la juge principale, incrédule, à l’entraîneur. Ce chiffre, quatorze, lui donne un frisson. Ce que la petite a effectué à l’instant dézingue le déroulement des chiffres, des mots et des images. Il ne s’agit plus de ce que l’on comprend. On ne saurait noter ce qui vient d’advenir. Elle jette la pesanteur par-dessus son épaule, son corps frêle se fait de la place dans l’atmosphère pour s’y lover.

Mais pourquoi personne ne les a prévenus qu’il fallait regarder par là, ragent ceux qui ratent le moment où, sur les dix centimètres de largeur de la poutre, Nadia C. se lance en arrière et, les bras en croix, donne un coup de pied à la lune, saut à l’aveugle, et ils se tournent les uns vers les autres, est-ce que quelqu’un a compris, est-ce que vous avez compris ?
Le panneau électronique affiche COMANECI NADIA, ROMANIA suivi de 73, son dossard, et là où il devrait y avoir sa note : rien.
On attend. Blêmes, les gymnastes soviétiques vont et viennent dans les travées réservées aux entraîneurs et aux compétitrices qui ont terminé. Elles savent. Les coéquipières de la Roumaine, elles, semblent au désespoir, Dorina tient ses mains jointes, Mariana murmure une phrase en boucle, une autre est affalée, les yeux fermés ; Nadia, elle, un peu à l’écart, sa queue de cheval de travers, ne jette pas un regard au tableau d’affichage. Et c’est lui qu’elle voit en premier, Béla, son entraîneur, debout, les bras au ciel, la tête renversée en arrière ; elle se tourne enfin et découvre sa sanction, ce terrible 1 sur 10 qui s’inscrit en nombres lumineux face aux caméras du monde entier. Un virgule zéro zéro. Elle repasse de possibles fautes dans sa tête, l’arrivée du périlleux arrière éventuellement, pas assez stable, qu’est-ce qu’elle a pu faire pour mériter ça ? Béla la serre dans ses bras, t’en fais pas chérie, on va déposer une réclamation. Mais un des juges attire son attention. Parce que le Suédois se lève. Parce qu’il a les larmes aux yeux et la fixe. Et tous raconteront cet instant tant et tant de fois qu’elle n’est plus sûre aujourd’hui de l’avoir vécu, peut-être l’a-t-elle vu à la télé, peut-être cet épisode a-t-il été écrit pour un film. Le public s’est levé et de leurs dix-huit mille corps provient l’orage, leurs pieds grondent rythmiquement au sol et le Suédois dans le vacarme ouvre et ferme la bouche, il prononce des mots inaudibles, des milliers de flashs forment une pluie d’éclats inégaux, elle entrevoit le Suédois, que fait-il, il ouvre ses deux mains et le monde entier filme les mains du juge vers elle. Alors, la petite tend ses deux mains vers lui, elle demande confirmation, c’est un… dix ? Et lui, doucement, hoche la tête en gardant ses doigts ouverts devant son visage, des centaines de caméras lui cachent l’enfant, les gamines de l’équipe roumaine dansent autour d’elle, oui, amour, oui, ce un virgule zéro zéro est un dix.

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Version papier : 

 94110928 La petite communiste qui ne souriait jamais 

 

3 octobre 2014

Le fils - Philipp Meyer

Lu en partenariat avec Albin Michel

le fils Albin Michel - août 2014 - 688 pages

traduit de l’américain par Sarah Gurcel

Titre original : The Son, 2013

Quatrième de couverture :
Vaste fresque de l’Amérique de 1850 à nos jours, Le Fils de Philipp Meyer, finaliste du prestigieux prix Pulitzer 2014, est porté par trois personnages, trois générations d’une famille texane, les McCullough, dont les voix successives tissent la trame de ce roman exceptionnel.
Eli, enlevé par les Comanches à l’âge de onze ans, va passer parmi eux trois années qui marqueront sa vie. Revenu parmi les Blancs, il prend part à la conquête de l’Ouest avant de s’engager dans la guerre de Sécession et de bâtir un empire, devenant, sous le nom de « Colonel », un personnage de légende.
À la fois écrasé par son père et révolté par l’ambition dévastatrice de ce tyran autoritaire et cynique, son fils Peter profitera de la révolution mexicaine pour faire un choix qui bouleversera son destin et celui des siens.
Ambitieuse et sans scrupules, Jeanne-Anne, petite-fille de Peter, se retrouvera à la tête d’une des plus grosses fortunes du pays, prête à parachever l’œuvre de son arrière-grand-père.
Il est difficile de résumer un tel livre. Porté par un souffle hors du commun, Le Fils est à la fois une réflexion sur la condition humaine et le sens de l’Histoire, et une exploration fascinante de la part d’ombre du rêve américain.

Auteur : Originaire de Baltimore, Philipp Meyer est à 38 ans reconnu comme l’un des écrivains les plus doués de sa génération. Lauréat du Los Angeles Times Book Prize pour son premier roman, Un arrière-goût de rouille (2010), il a connu un formidable succès avec son deuxième livre Le Fils, salué par l’ensemble de la presse américaine comme l’un des cinq meilleurs romans de l’année 2013 et qui va être traduit en plus de vingt langues.

Mon avis : (lu en septembre 2014)
J'ai mis beaucoup plus de temps à lire ce livre que je l'imaginais en le commençant. Tout d'abord, il y a près de 700 pages, ensuite l'histoire est dense, passionnante et très documentée. En effet, à travers trois personnages et trois générations d'une famille, le lecteur découvre l'histoire du Texas de 1850 à nos jours.
Eli McCullough a 11 ans lorsqu'il assiste aux viols et à la mort de sa mère et sa soeur et au massacre de son frère. Il est enlevé par une tribu de Comanches, tout d'abord réduit en esclavage il sera adopté par eux. Quelques années plus tard, la guerre et la maladie vont décimer les Indiens et Eli doit retourner vivre parmi les Blancs. Il se sent toujours un peu indien, il sera Rangers pendant quelques années, participera à la guerre de Sécession prenant le nom de « Colonel » puis deviendra un des éleveurs les plus importants du Texas.
Son fils Peter McCullough est très différent, plus pacifique, en opposition avec son père, il se sent proche des mexicains.

Jeanne Anne McCullough est la petite-fille de Peter. Elle héritera du domaine et le fera prospérer grâce au pétrole.
L'arbre généalogique en début du livre est très utile pour naviguer dans toute cette grande famille. 

J'ai beaucoup aimé les débuts d'Eli lorsqu'il vit chez les Comanches, j'ai mis plus de temps à apprécier les personnages de Peter et Jeanne Anne. J'ai beaucoup appris sur l'histoire du Texas loin des mythes du rêve américain avec l'arrivée des pionniers yankees, puis l'extinction des Comanches, en passant par la révolution mexicaine et enfin la prospection pétrolière... Un long western qui nous emporte dans les grands espaces.

Merci Marlène et les éditions Albin Michel pour cette lecture passionnante.

Autres avis : Gambadou, Papillon

Extrait : 

Challenge 2% Rentrée Littéraire 2014 
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10/12

 Challenge Petit Bac 2014 
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"Cercle familiale" (11)

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n°3

18 septembre 2014

22/11/63 - Stephen King

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Livre de Poche - octobre 2014 - 1056 pages (à paraître)

Audiolib - mai 2013 - 36 h - lu par François Montagut

Albin Michel - mars 2013 - 934 pages

traduit de l'américain par Nadine Gassie

Titre original : 22/11/63, 2011

Quatrième de couverture :
Imaginez que vous puissiez remonter le temps, changer le cours de l'Histoire. Le 22 novembre 1963, le président Kennedy était assassiné à Dallas. À moins que... Jake Epping, professeur d'anglais à Lisbon Falls, n'a pu refuser la requête d'un ami mourant : empêcher l'assassinat de Kennedy. Une fissure dans le temps va l'entraîner dans un fascinant voyage dans le passé, en 1958, l'époque d'Elvis et de JFK, des Plymouth Fury et des Everly Brothers, d'un dégénéré solitaire nommé Lee Harvey Oswald et d'une jolie bibliothécaire qui deviendra le grand amour de Jake. Avec une extraordinaire énergie créatrice, Stephen King revisite au travers d'un suspense vertigineux l'Amérique du baby-boom, des « happy days » et du rock‘n’roll.

Auteur : Stephen King a écrit plus de 50 romans, tous best-sellers, et plus de 200 nouvelles. Il est devenu un mythe vivant de la littérature américaine (National Book Foundation Medal en 2003 pour sa contribution aux lettres américaines, Grand Master du Prix Edgar Allan Poe en 2007, etc.).

Lecteur : François Montagut est comédien pour le théatre, la télévision et le cinéma.Citons, parmi d'autres, L’homme au masque de fer, La folie des hommes, Largo Winch 2, L’heure du crime, Caravaggio, La Pieuvre. 

Mon avis : (lu en août 2014)
Jake Epping est professeur d'anglais à Lisbon Falls, il mène une vie plutôt tranquille jusqu'au jour où son ami Al lui confie un secret assez spécial... Au fond de son restaurant, il a découvert une faille temporelle qui le ramène en 1958. Al est presque mourant lorsqu'il demande à Jake d'utiliser ce passage pour sauver le président Kennedy... Voilà comment commence une histoire improbable qui plonge Jake et le lecteur dans les années 60... Cette mission est plus difficile qu'il n'y paraît, Jake deviendra George, il va se créer une nouvelle vie, rencontrer le grand amour, pister Lee Harvey Oswald et ses proches... Il faudra également tenir compte de « l’effet papillon »...
Impossible de lâcher ce roman incroyable, riche et si palpitant qui a accompagné la fin de mon été au bord de la mer.
C'est ma deuxième lecture d'un livre de Stephen King et c'est encore une vraie réussite.

Extrait : (début du livre)
J’ai jamais eu « la larme facile », comme on dit.
Si j’en crois mon ex-épouse, mon « gradient d’émotion inexistant » est la raison principale pour laquelle elle m’a quitté (comme si le mec qu’elle avait rencontré à ses réunions des Alcooliques anonymes n’y était pour rien). Christy supposait qu’elle pouvait me pardonner, disait-elle, de ne pas avoir versé de larmes à l’enterrement de son père : je ne le connaissais que depuis six ans et ne pouvais comprendre quel homme merveilleux et généreux c’était (une Mustang décapotable comme cadeau de fin d’études secondaires, par exemple). 
Mais par la suite, quand je n’ai pas versé de larmes à l’enterrement de mes deux parents – ils sont morts à tout juste deux ans d’intervalle, mon père d’un cancer de l’estomac et ma mère d’une crise cardiaque foudroyante en marchant sur une plage de Floride – elle a commencé à comprendre cette histoire de gradient d’émotion inexistant. J’étais « incapable de ressentir mes sentiments », en jargon AA.
« Je ne t’ai jamais vu pleurer », m’a-t-elle dit de ce ton cassant que prennent les gens quand ils vous assènent l’argument sans réplique qui met un point final à votre relation. « Même quand tu m’as dit que si je n’allais pas en cure de désintoxication, tu me quittais. » Cette conversation eut lieu environ six semaines avant qu’elle ne boucle ses valises, les embarque dans sa voiture et traverse la ville pour s’en aller emménager avec Mel Thompson. « Garçon rencontre fille sur le campus des AA » : un autre de leurs dictons.
Je n’ai pas versé de larmes en sortant sur le pas de la porte pour lui dire au revoir. Je n’ai pas non plus versé de larmes quand je suis retourné à l’intérieur de la petite maison à la grosse hypothèque. La maison où aucun bébé n’était né, ni ne naîtrait jamais. Je me suis juste allongé sur le lit qui n’appartenait plus qu’à moi seul désormais, j’ai posé mon bras sur mes yeux et j’ai « pleuré ».
Sans larmes.
Mais je n’ai pas de blocage émotionnel. Christy avait tort sur ce point. Un jour, quand j’avais neuf ans, ma mère m’attendait sur le seuil à mon retour de l’école pour m’annoncer qu’Ours, mon petit colley, s’était fait écraser par une voiture qui s’était même pas arrêtée. J’ai pas pleuré quand on l’a enterré. Même si mon père m’a dit que personne me prendrait pour une mauviette si je le faisais. Mais j’ai pleuré quand ma mère me l’a dit. D’abord parce que c’était ma première expérience de la mort ; mais surtout parce que c’était à moi qu’incombait la responsabilité de bien fermer le portail en partant pour qu’il soit en sécurité dans notre jardin.
Et j’ai pleuré quand le médecin de ma mère m’a appelé pour m’expliquer ce qui s’était passé ce jour-là sur la plage. « Je suis désolé mais c’était sans espoir, m’a-t-il dit. Parfois, c’est très soudain, et les médecins ont tendance à considérer cela comme une bénédiction. »

Challenge Petit Bac 2014
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"Moment/Temps" (10)

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Le mois américain

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n°2

Challenge Trillers et Polars
2014-2015
 
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catégorie "Même pas peur" :  4/25

17 septembre 2014

L'Heure indigo - Kristin Harmel

Lu en partenariat avec les éditions Denoël

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Editions Denoël - septembre 2014 - 432 pages

France Loisirs - 2013 - 476 pages

traduit de l'anglais (États-Unis) par Christine Barbaste

Titre original : The Sweetness of Forgetting, 2012

Quatrième de couverture :
À Cape Cod, dans le Massachusetts, Hope s’affaire derrière les fourneaux de la pâtisserie familiale. Entre son travail, la rébellion de sa fille adolescente, son récent divorce et ses soucis financiers, elle frôle parfois le surmenage. Hope s’enfonce peu à peu dans la déprime et la résignation. Aussi, quand sa grand-mère Rose lui demande d’aller en France retrouver sa famille disparue pendant la guerre, Hope accepte sans hésiter. Décidée à reprendre sa vie en main, elle s’envole pour Paris en quête de ce passé dont elle ignore tout. Car le temps est compté : atteinte de la maladie d’Alzheimer, la mémoire de Rose faiblit. Pour tout indice, elle a donné à sa petite-fille une simple liste de noms et une adresse. 

Kristin Harmel nous embarque avec une émotion et une vitalité rares dans le récit d’une femme qui s’apprête à découvrir le douloureux secret de ses origines, tout en peignant avec finesse et mordant les relations houleuses entre mère et fille.

Auteur : Kristin Harmel, née en 1979 à Newton (Massachusetts, banlieue de Boston), est devenue journaliste sportive dès l'âge de 16 ans, pendant la fin de sa scolarité en Floride. Diplômée de l'Université de Floride, Kristin Harmel est devenue journaliste pour People en 2000. Elle a aussi travaillé pour des dizaines d'autres revues et magazines. Elle est l'auteur de sept romans, traduits dans de nombreux pays. Le dernier est sorti en 2012. L'auteur vit actuellement à Orlando (Floride).

Mon avis : (lu en septembre 2014)
Voilà mon premier coup de coeur de la Rentrée Littéraire... 
À Cape Cod, dans le Massachusetts, Hope tient la pâtisserie familiale créée par Rose, sa grand-mère. Elle vient de divorcer et elle est soucieuse pour Annie, sa fille adolescente, qui lui en fait voir de toutes les couleurs, elle craint également de mettre la clé sous la porte car les finances de la pâtisserie ne sont pas au beau fixe... Rose atteinte de la maladie d’Alzheimer vit dans une maison de retraite proche. Un jour de vrai lucidité, Rose demande à sa petite fille d'aller à Paris enquêter avec une liste de noms. 
Hope ignore tout du passé de cette grand-mère originaire de France... Elle va découvrir un passé qu'elle n'avait jamais imaginée.
Le livre est construit comme un suspens, le lecteur suit avec émotions Hope dans sa quête de la vérité. C'est passionnant, haletant et les personnages sont très attachants. Hope est la narratrice de cette histoire, son récit est par moment entrecoupé par des flashes de la mémoire de Rose et par des recettes des pâtisseries issues de la tradition familiale (qui donnent vraiment l'eau à la bouche). Voilà une histoire très touchante, où il est question de relations mère-fille, de tolérance, de solidarité, d'œcuménisme, d'amour... 

Un grand merci pour Dana et les éditions Denoël pour m'avoir permis de découvrir une magnifique histoire.

 

Extrait : (début du livre)
À cette heure où l'aube commence tout juste à étirer ses longs doigts par-dessus l'horizon, je pourrais me croire seule sur Terre tant la rue est déserte et silencieuse derrière la vitrine de la pâtisserie. C'est déjà septembre ; comme chaque année, après le Labor Day, les touristes sont rentrés chez eux, les Bostoniens ont barricadé leurs résidences d'été en prévision de l'hiver et, dans les bourgades essaimées le long de Cape Cod, les rues ont un air fantomatique, comme sorties d'un rêve sans repos.
Les feuilles changent déjà de couleur ; d'ici à quelques semaines, elles refléteront toutes les teintes sourdes du coucher de soleil. La plupart des gens ne pensent pas à venir à Cape Cod pour la saison des feuilles. Les amateurs iront plutôt dans le Vermont, dans le New Hampshire ou encore tout à l'ouest de l'État du Massachusetts, dans les monts Berkshires, là où chênes et érables repeindront la nature d'une palette de rouges profonds et d'orangés brûlés. À Cape Cod, pourtant, à l'orée de la saison morte, quand les jours raccourcissent et que de grandes volées d'oiseaux migrateurs venant du Canada se posent le temps d'une halte, les végétations des sables se transforment en un tapis doré et les marais évoquent des paysages à l'aquarelle. Et moi, comme chaque année, je contemplerai ce spectacle à travers la vitrine de ma pâtisserie, L'Étoile polaire.
D'aussi loin que remontent mes souvenirs, j'ai toujours considéré cette boutique familiale comme ma vraie maison – bien plus que le cottage en bord de mer dans lequel j'ai grandi, et où je suis revenue m'installer maintenant que le divorce a été prononcé.
Divorce. Le mot bourdonne dans mes oreilles, sans relâche ; et dans ces moments – où j'essaie, tout en guettant un éventuel client, d'ouvrir avec le pied la porte du four pour y glisser deux énormes plaques de tartelettes à la cannelle sans perdre l'équilibre –, il nourrit un sentiment d'échec. Tandis que j'enfourne les tartelettes, que je sors une plaque de croissants puis referme la porte du four d'un coup de hanche, je songe que, pour bien faire, il me faudrait quatre mains.
J'aurais tellement voulu éviter ce divorce, pour Annie. Je ne voulais pas que ma fille grandisse, comme moi, dans un foyer bancal. Je voulais davantage pour elle. Mais la vie ne se déroule jamais de la façon dont on l'avait prévue, n'est-ce pas ?
La clochette de la porte tinte pile au moment où j'entreprends de décoller les croissants au beurre du papier sulfurisé. Je jette un coup d'œil sur le minuteur du deuxième four ; les cupcakes à la vanille seront prêts dans moins d'une minute. Mon client va devoir patienter.
« Hope ? appelle une voix grave. Tu es dans la cuisine ? »
Je lâche un soupir de soulagement. Au moins c'est un client que je connais – non pas que je connaisse tous ceux qui demeurent en ville, une fois que les touristes ont regagné leurs pénates.
« Une minute, Matt ! Excuse-moi. »
J'enfile les maniques – la paire bleu vif brodée d'une frise de cupcakes qu'Annie m'a offerte l'an dernier pour mes trente-cinq ans – et je sors du four les petits gâteaux à la vanille, dont le parfum me ramène instantanément à mon enfance. Ma grand-mère, Mamie, a ouvert sa boutique L'Étoile polaire il y a soixante ans, quelques années après s'être installée à Cape Cod avec mon grand-père. J'ai grandi ici, et c'est elle qui m'a tout appris de la pâtisserie. Elle m'a patiemment montré comment malaxer une pâte, en m'expliquant pourquoi elle lève, en m'apprenant à combiner des ingrédients traditionnels et inattendus pour confectionner de petits délices dont, année après année, le Boston Globe et le Cape Cod Times vantent les mérites.
Je dispose les cupcakes sur la grille de refroidissement puis enfourne deux plaques de biscuits à l'anis et au fenouil, et tout en bas, au dernier niveau, je glisse une fournée de croissants de lune – des mini-chaussons fourrés avec de la pâte d'amande parfumée à l'eau de fleur d'oranger, et saupoudrés de cannelle.
Je retire mes gants, époussette un reste de farine sur mes mains, programme le minuteur et vais enfin rejoindre mon client. Quel que soit mon découragement, pénétrer dans la boutique me redonne systématiquement le sourire : à l'automne dernier, quand les affaires tournaient au ralenti, Annie et moi avons repeint la salle et ma fille a choisi pour les murs un rose bonbon, agrémenté de frises blanches au pochoir. J'ai parfois l'impression de vivre dans un cupcake géant.
Matt Hines est assis à une table, en face du comptoir, et, en me voyant, il se lève d'un bond, le sourire aux lèvres.
« Salut, Hope. »
Je lui rends son sourire. Matt était mon petit copain au lycée ; nous avons rompu avant de partir à la fac, chacun de notre côté, mais lorsque je suis revenue à Cape Cod, des années plus tard, avec une licence en droit – qui ne me servait pas à grand-chose –, un mari et un bébé, nous avons renoué, en amis. Cependant, Matt m'ayant invitée à plusieurs reprises depuis mon divorce, je me suis aperçue, presque avec surprise, que nous nous étions éloignés l'un de l'autre. Matt est aujourd'hui comme un vieux pull qu'on a adoré, désormais moins confortable, moins seyant. La vie nous change, subrepticement le plus souvent, mais irrémédiablement. Et cela, Matt ne semble pas le comprendre.
« Salut, Matt. Tu veux un café ? » dis-je d'un ton que j'essaie de garder neutre et amical. « Je te l'offre, puisque je t'ai fait attendre. »

Challenge 2% Rentrée Littéraire 2014 
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Le mois américain

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