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A propos de livres...
12 novembre 2009

Papa et maman sont dans un bateau – Marie-Aude Murail

papa_et_maman_sont_dans_un_bateau École des Loisirs – février 2009 – 294 pages

Quatrième de couverture :

Pauvres Doinel ! Ils s’aiment, mais n’ont pas le temps de se le dire. Ils ont chacun leurs angoisses, leurs soucis mais les gardent pour eux. Marc Doinel, le père aux allures de cow-boy, n’a toujours pas parlé du rachat de sa boîte par des Hollandais décidés à restructurer au lance-flammes. Nadine, la mère débordée, n’évoque jamais la lassitude
qui l’accable devant les « fiches de suivi d’acquisition des compétences » de ses élèves de maternelle. Charlie, la fille aînée, se demande bien pourquoi elle est amoureuse de Kikichi, un héros de manga bisexuel, plutôt que d’un garçon de sa classe.
Et pourquoi se sent-elle si transparente au collège ? Le petit Esteban, lui, ne se plaint jamais, au point de se laisser maltraiter sans broncher par les grands de l’école.
Pauvres Doinel ! S’ils savaient qu’ils partagent un rêve secret… En feuilletant un magazine, chacun d’entre eux est tombé en arrêt devant la même photo. Celle d’une yourte mongole plantée dans une clairière bretonne.

Auteur : Marie-Aude Murail est née au Havre en 1954. Elle vit avec son mari et a trois enfants, deux garçons et une fille. Elle a commencé à écrire pour la jeunesse en 1986. Au début, ses romans étaient surtout destinés à des femmes, puis elle s'est mise à écrire pour les jeunes de 7 à 16 ans. Dans ses romans, on peut retrouver énormément de dialogues entre les personnages. Son but est de séduire ses lecteurs grâce à de l'émotion et de l'amour. Le plus souvent, dans ses livres, les histoires se passent dans des milieux urbains et les héros sont des hommes, souvent des ados, motivés par des femmes. Elle a écrit Oh boy (2000), Simple (2004), Maïté coiffure (2004), Miss Charity (2008).

Mon avis : 5/5 (lu en novembre 2009)

Ce livre a été tout d'abord lu avec beaucoup de plaisir par mon fils de 14 ans. Moi aussi je l'ai dévoré. Cela raconte l'histoire d'une famille comme les autres : les Doinel. Le père, Marc dirige une entreprise de transport routier qui vient d'être rachetée par des Hollandais et qui est en pleine restructuration. Nadine, la mère, est institutrice en maternelle, elle n'est pas convaincue par «les fiches de suivi d'acquisition de compétences» qu'elle doit remplir pour ses petits élèves. Charlie, la fille aînée, est en 3ème, elle est plongée dans les mangas et son absence de vie amoureuse la dérange. Enfin, Esteban, enfant précoce, qui supporte sans se plaindre les brutalités dont il est victime dans la cour de récréation de son école primaire.

Ils ont tous des problèmes, mais jamais ils n'en parlent en famille. Aussi, sans le savoir, ils gardent chacun dans leur esprit un rêve secret autour d'une yourte.

Nous suivons Marc dans son entreprise à l'esprit familiale où la relation humaine avait toute son importance. Mais la restructuration imposée va être d'une rare violence. Marc est révolté : "On est entourés de robots humanoïdes, des gens qui fonctionnent au lieu de vivre, et qui ne pensent qu'à produire, à faire produire." Dans sa classe de maternelle, Nadine veut casser l'habitude du travail structuré et noté suivant les consignes de l'Éducation Nationale pour privilégier la spontanéité de ses élèves et leurs demandes. Charlie va se lier avec son voisin de classe Aubin, un garçon un peu maladroit qui a du mal à se connaître lui-même. Ils vont s'échanger des mangas. Marie-Aude Murail nous décrit un collège conforme à ce que nous décrit nos enfants : la galerie de professeurs est pleine d'humour sans oublier les descriptions des cours et des élèves... Esteban est un enfant rêveur qui se pose beaucoup de questions. Il récite des poèmes plutôt sombres. Et c'est grâce à sa psy qu'il apprendra que "C'est important d'avoir un ami parce qu'on sait qu'on a de la valeur".

Marie-Aude Murail nous fait un portrait de notre société sans aucune complaisance mais avec beaucoup d'humour à travers la famille, le monde du travail et l'éducation.

Un vrai coup cœur pour moi et mes fils.

Extrait : (page 47)

Quand les 3eA poussèrent la porte de la salle 108, ils trouvèrent Mme Taillandier vissée derrière son bureau, le teint frais sous les néons, l'œil vif après trente années d'enseignement, et sa lourde poitrine emplissant un corsage qui fleurissait hiver comme été. Dès qu'elle vit ses élèves, elle commença son cours comme si on venait d'appuyer sur la touche PLAY.

- Nous allons reprendre notre étude de Des souris et des hommes. Il ne faut pas une heure pour s'installer, Maroussia ! Non, Antoine et Adrien, je vous ai séparés la dernière fois. Adrien, mets-toi avec Mélanie. Elle est toute seule aujourd'hui.

Un rire étouffé parcourut la classe. Mme Taillandier était très fine : - Qu'est-ce qu'il y a ? Qu'est-ce que j'ai dit ?

Elle suivit Adrien d'un regard interrogatif tandis qu'il allait s'asseoir à côté de l'ex d'Antoine.

- Bien, si vous y êtes enfin, nous allons pouvoir vérifier si les hypothèses de lecture que nous formulâmes au dernier cours n'était point erronées. Aubin, qu'est-ce qui t'arrive ?

Les yeux écarquillés, la bouche ouverte, Aubin avait en permanence l'air de suivre un film d'horreur. Lorsque Mme Taillandier fut rendues aux « champs lexicaux », il ne pu s'empêcher de pousser un gémissement.

- Quoi ? Qu'est-ce qu'il y a ? s'informa la prof.

- Mmmais ça va me servir à quoi, tout ça ?

- Comment ça ?

- Mmmais je veux faire pâtisserie !

Mme Taillandier ne se laissa pas désarçonner : - Ce n'est pas parce qu'on est pâtissier, Aubin, qu'on arrête de réfléchir. Le collège n'est pas là pour faire de vous des pâtissiers ou des notaires, mais des gens qui ont une culture et un esprit critique. L'instruction libère les hommes, Aubin, l'ignorance en fait des esclaves.

Le garçon cilla sans répliquer. Les champs lexicaux feraient de lui, qu'il le voulût ou non, un pâtissier libre.

En deuxième heure, Mme Taillandier annonça à ses élèves qu'elle leur avait « concocté un exercice de type brevet ».

- Il commence à me chauffer, le type Brevet, marmonna Charlie derrière sa main.

- Qu'est-ce qu'il y a, Charlie ? demanda Mme Taillandier qui était douée de perception extrasensorielle.

- J'ai mal au poignet.

- Tu aurais encore plus mal au poignet si tu travaillais à la chaîne, répondit Mme Taillandier qui, comme maman, avait toujours le dernier mot.

Il ne restait plus à Charlie comme à Aubin qu'à « relever le champ lexical de la prison » dans le texte de Steinbeck et à « donner la nature et la fonction des expansions du nom " murailles " ». Car, contrairement à ce qu'en disent dans les médias les experts à lunettes, on sait plein de choses quand on a quatorze ans. Sur Steinbeck, le gérondif et le pangermanisme, les parents n'imaginent même pas !

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12 septembre 2009

La sixième – Susie Morgenstern

La_sixieme Ecoles des Loisirs – janvier 1985 – 142 pages

Résumé du livre :

C'est officiel. Margot tient la lettre entre ses mains. Elle est admise en sixième au collège du Parc des Grands Pins. Enfin elle sera lycéenne, elle sera grande. D'abord les préparatifs, il faut acheter le carnet de correspondance, se munir de photos d'identité, il faut des photocopies des certificats de vaccination. Enfin, elle doit décider comment s'habiller pour ce premier jour. Sa soeur aînée est catégorique : jean et surtout pas de cartable ! Le premier jour arrive. Tout le monde avait un cartable et plein de filles étaient habillées en jupe ! Malgré cette déconvenue, Margot s'est retrouvée dûment insérée dans une classe et comme elle est pleine de bonne volonté et qu'elle rêve d'être populaire, elle est volontaire pour être déléguée de classe provisoire. Margot est consciencieuse, bonne élève, habitée par plein de bonnes intentions. Elle va devenir déléguée élue par la classe, et elle veut être responsable. Elle veut que sa classe chahuteuse et plutôt nulle devienne une classe exemplaire. Alors elle organise, elle entreprend. Mais rien ne marche comme prévu et les dépenses d'énergie se retournent souvent contre elle. Alors elle tempère. Un voyage à Rome de toutes les sixièmes renforce des amitiés. Puis une grève des profs providentielle fait vivre une belle journée à la sixième de Margot. Une journée où tous ensemble ils avaient vécu à leur goût.

Auteur : Née à Newark, New Jersey le 18 mars 1945, après des études littéraires, Susie Morgenstern, Française d'origine américaine, s'installe en France et se marie avec un mathématicien français. Elle abandonne ses activités de critiques littéraires pour se consacrer à l'écriture de romans et d'albums pour les jeunes lecteurs qu'elle n'hésite pas à illustrer elle-même à l'occasion. Auteur prolixe, principalement éditée par l'Ecole des Loisirs, elle reçoit de nombreuses récompenses, comme le Grand Prix du livre pour la jeunesse avec 'C' est pas juste', en 1981, le prix Loisirs Jeunes Lecteurs pour 'Un anniversaire pomme de terre' et le prix 1000 jeunes lecteurs pour 'Les deux moitiés de l'amitié' et 'Oukélé la télé', illustré par Pef. Certains de ses romans sont adaptés au cinéma ou à la télévision, comme 'L' amerloque' en 1996. Ses récits s'inscrivent dans la réalité : 'J' aime espionner la vie de tous les jours et essayer de construire autour de ce monde réel'. Elle enseigne aussi l'anglais à l'université de Nice, et trouve encore le temps de participer à des rencontres avec les enfants dans les écoles. Parmi ses nombreux livres, les plus célèbres sont 'La sixième', 'Même les princesses doivent aller à l'école', 'Lettres d'amour de 0 à 10', prix Chronos 6ème/5ème en 1997, et 'Joker', prix Chronos CE1/CE2 en 2000. Ils rencontrent un véritable succès auprès du jeune public qui ne se dément pas. Invitée au Salon du livre de Paris en 2005, Susie Morgenstern y fête ses soixante ans et ses soixante livres.

Mon avis : (lu en septembre 2009)

Après avoir lu ce livre pour son cours de Français, mon plus jeune fils m’a encouragé à le lire. Il l’a lu facilement mais n’a pas été enthousiaste… Il est vrai que l’héroïne est une fille et qu’il n’a pas vraiment pu s’identifier à Margot !

Pour ma part, le livre m’a paru un peu vieillot, cette 6ème est plus proche de celle que j’ai connu que celle de mon fils aujourd’hui. Cependant ce livre donne un bon aperçu de ce qu'est la vie d'un élève en classe de sixième : les différents professeurs, la cantine peu appétissante, la densité de la journée de cours, la peur d’avoir un zéroCette classe est particulièrement dissipée, bavarde ne travaillant pas !  Margot est attachante tout d’abord dans sa grande envie de faire son entrée en 6ème, puis dans son rôle de déléguée : elle est volontaire, elle voudrait réussir à faire changer sa classe.

Un bon livre plein d'humour à faire lire à un futur collégien ou collégienne pour dédramatiser ce passage important.

Extrait : (page 27)

C’était le mercredi du papier de brouillon, du papier à double interligne, du papier à carreaux et de mille articles dépistés dans les rayons « Rentrée scolaire » parmi la foule d’enfants et de parents à la recherche urgente de stylos à bille, de cahiers de textes, de cartons, gommes et compagnie.

Margot était furieuse de voir toute la population de la ville se jeter dans ces achats le même jour. S’il n’y avait pas eu tant le monde, ça aurait pu être agréable mais c’était de la folie dans les magasins avec ces queues interminables pour payer. Elle voyait quelques visages de sa classe qui attendaient aussi. Margot avait la tête qui tournait. De retour à la maison, épuisée, elle vérifia si ses achats correspondaient bien à sa liste. A sa stupéfaction il y avait une douzaine de petites choses qui manquaient. Elle se mit à fouiller dans ses placards et dans de vieux sacs et en mendiants chez Anne elle combla à peu près le déficit. Elle vida son cartable des quelques bricoles qu’il contenait. En regardant son matériel et son horaire, elle rangea méthodiquement, cérémonieusement, ses affaires pour le lendemain. Au lit elle essaya d’apprendre par cœur les numéros des salles de classe : français : 212 ; anglais : 319 ; histoire-géo : 230 ; sciences-nat. : 324. Elle était sûre de se perdre. Elle rêva cette nuit d’un labyrinthe épouvantable et inextricable.

Le matin elle réussit à trouver la salle 212 et se félicita de son bon sens. Leur professeur leur donna un examen pour déterminer leur niveau. Denise lui fit un signe de dégoût. Il annonça sans enthousiasme qu’ils allaient lire Le Médecin malgré lui de Molière et il dicta les premiers devoirs. Il s’agissait d’une rédaction sur un quart d’heure de leur vie.

En anglais Margot appris à dire « le chat, le chien, le livre, le tableau noir, la craie, le professeur, la table ». Les élèves étaient hilares, se sentant comme des bébés qui apprennent à parler. Dan, excité, n’arrêtait pas de crier « Speak English ? » et « How do you do ? »

Au bout des deux premières heures, elle ne se sentait plus du tout en forme pour affronter les deux heures de maths qui allaient suivre. Elle ne pouvait pas s’empêcher de penser que la vie serait bien plus belle sans cette matière. Annick trouva le prof « extra ». « Pas moi », affirma Margot. Le mieux que l’on pouvait dire à l’avantage de ce cours, c’est que le prof n’avait pas donné de devoirs.

A midi, elle était suffisamment affamée pour se joindre à la ruée vers la cantine. Voilà un moment qui promettait d’être agréable. Elle était toujours prête à manger. Mais c’était la débandade. Elle avait peur d’être piétinée ou écrasée par la foule d’enfants et de cartables. Petit à petit, la panique la saisit. Elle se sentait emprisonnée, étouffée. Poussée par le courant, Margot se précipita devant l’entrée du réfectoire où un surveillant annonça qu’il n’y avait plus de place pour le premier service.

20 août 2009

Déchaîné – Ally Kennen

d_chain_ Gallimard-Jeunesse – septembre 2008 – 351 pages

traduit de l’anglais par Alice Marchand

Présentation de l'éditeur
Ça fait quoi d'être copain avec un tueur ? Et comment ils écrivent ces gars-là ? Quand Charlie s'inscrit sur un site Internet pour correspondre avec un condamné à mort, il n'a pas d'autre ambition que d'assouvir sa curiosité. Mais le jour où il reçoit de "son prisonnier", Lenny Sherry, un courrier, posté de Bexton, sa propre ville, Charlie comprend qu'il s'est lancé dans un jeu dangereux et qu'il aurait vraiment mieux fait de continuer à voler des camions et à sécher les cours. Après La Bête, le nouveau roman de la jeune et impertinente Ally Kennen. Frissons, humour et évasion garantis !

Biographie de l'auteur
Ally Kennen est anglaise. Elle a grandi à Exmoor dans une ferme isolée très rudimentaire avec de nombreux enfants et adolescents. Elle a été auxiliaire de vie scolaire, puéricultrice, gardienne de musée et archéologue. Elle est aussi chanteuse professionnelle. Une de ses chansons a figuré au Top 50 britannique. Elle vit à Bristol avec son mari et sa petite fille.

Mon avis : (lu en août 2009)

Encore un livre que je lis sur le conseil de mon fils aîné. Ce livre «ado» est, d'après l'éditeur, destiné à partir de 14 ans, car la violence y est assez présent surtout au début... En effet, on découvre le héros Charlie Parsons qui vient de se faire trancher une phalange de son majeur gauche par son meilleur ami, surnommé Démon, au cours d'un jeu stupide avec un couteau... Charlie est un petit délinquant, son père est absent, sa mère dépressive et sa grand-mère plutôt revêche : il s'amuse à voler un camion puis fait un rodéo sur l'autoroute, il a aussi l'idée de correspondre avec un condamné à mort en se faisant passer pour sa mère (car il n'est pas majeur)... Lors d'un séjour en prison, Charlie va recevoir une lettre de son correspondant, Lenny qui a été libéré pour vice de forme et qui est revenu dans son propre village. Cela commence à faire peur à Charlie, en effet Lenny est devenu le petit copain de sa mère...

Le récit est plein d'humour noir et l'on se surprend souvent à rire, mais la fin semble plus convenue qu'elle n'en à l'air... J'avais oublié un détail de l'intrigue pour comprendre réellement le message de la dernière lettre de Lenny à Charlie. J'ai passé un bon moment en lisant ce livre d'humour noir anglais.

Extrait : (début du livre)
C'est Démon qui avait mon doigt. On traînait sous le pont avec la bande habituelle : les jumeaux Farrow, Connor Blacker, la sœur de Démon - Lexi - et sa copine moche, Debbie. C'était le bout de mon majeur de la main gauche. Et sans le majeur, plus moyen de faire des doigts. Pour un mec comme moi, c'est vraiment la honte, t'imagines ? Comment je suis censé m'exprimer ?
Bref, on faisait les cons sur le chemin de halage, au bord du canal. Il y a genre un million de noms tagués sous le pont. Ça me rappelle les monuments aux morts, tu vois, avec tous ces noms de soldats tués à la guerre.
Parmi les noms les plus récents, il y a le mien.
CHARLIE PARSONS
Je suis juste en dessous de Démon, mais il y a d'autres noms dont mes yeux n'arrivent pas à se détacher. Pile de l'autre côté, il y en a un qui est tracé à la bombe en grosses lettres roses.

SELBY P.

Juste à côté, en lettres blanches tarabiscotées, mais bien nettes, ça dit LE GLAÇON , et il y a un poing dessiné autour des deux noms. C'est les tags de mes frères. Ils ne sont pas dans le coin.

Les autres tags que je regarde sont en plein milieu de l'arche, à peu près à mi-hauteur. Ils sont couverts de mousse et pas mal délavés, mais on ne laisse personne repeindre par dessus.

J.JUBY C'est le père de Démon.

NAPPY PARSON Et ça, c'est mon vieux. C'est une tradition familiale...

21 juin 2009

Kilomètre zéro - Vincent Cuvellier

kilom_tre_z_ro Edition du Rouergue – mars 2002 – 171 pages

Quatrième de couverture
Voilà des mois que son père ne lui parle plus que de ses mauvaises notes en maths, quand ils partent pour trois semaines de randonnée, sac à dos sur les épaules. Une idée super nulle, pense Benjamin. Traverser la moitié de la France à pied, pour quoi faire? Dormir dans la même tente que son père qui pue des pieds et ronfle? Mais les kilomètres passent, et Benjamin finit par ne plus s'ennuyer. Marcher au même pas que son père, discuter avec lui dans la nuit, manger des patates à la braise... Comme deux vieux loups solitaires qui auraient plein de choses à partager.

L'auteur vu par l'éditeur
Né en 1969 à Brest, Vincent Cuvelier vit à Rennes. Il a publié deux livres, La Troisième vie (Milan, Prix du jeune écrivain), et Marre des cauchemars (Éditions Batsberg).

Mon avis : (lu en juin 2009)

Voici une lecture amusante avec des personnages attachants qui se lit très facilement. C'est l'histoire de Benjamin 12 ans, ses parents sont divorcés. Il nous raconte kilomètre après kilomètre les vacances originales que lui a « imposé » son père : une randonnée à pied à travers la France pendant 1 mois. Au début, Benjamin est grognon, son sac est lourd, le silence est pesant entre le père et le fils. Peu à peu, ils avalent les kilomètres, Benjamin se met à apprécier cette belle randonnée : dormir sous les étoiles, manger des pommes de terre cuites dans la braise. Tout au long du chemin GR, le père et le fils vont faire de nombreuses rencontres. Grâce à ces vacances pas comme les autres, Benjamin va retrouver et partager une nouvelle complicité avec son père.

Extrait :

Kilomètre un

Il se retourne et me regarde pour la première fois depuis notre départ.

- Ça va ?

Il sourit. Pas moi, mais alors pas du tout.

- C'est joli, non ?

- Super, je réponds.

Je vais rien dire pendant un mois, ça lui apprendra.

Il a les chaussettes qui montent jusqu'aux genoux et il fait semblant d'être content.

Mes jambes sont lourdes, mes yeux sont lourds, mon sac est lourd.

Il est déjà dix mètres devant moi. Y a rien dans cette forêt, pas un bruit, pas un rayon de lumière.

C'est nul.

Kilomètre 2

C'est super nul.

Kilomètre 5

Allez, on s'arrête un peu, si tu veux.

Je jette mon sac par terre et je me jette dessus. Crevé.

On boit sans rien dire. Papa souffle. Il est déjà en sueur. Je crois qu'il pense comme moi. Qu'on ferait mieux de rentrer, d'enlever nos chaussures, nos shorts, nos chaussettes aux genoux, de monter dans la voiture et de rentrer chez nous.

- T'as compris pour les balises ?

Hein ? Quoi ?

- Les balises, t'as compris ? On va suivre tout le temps les rouges et les blanches. Ce sont les couleurs des GR, des chemins de grande randonnée.

- Ah ouais, et pourquoi on suit pas les chemins de petite randonnée ? Je demande.

- Parce que traverser la moitié de la France, c'est une grande randonnée.

Ça y est. Il l'a dit. Il avait pas encore osé, mais je savais que c'était ça, son idée de fou. Traverser la moitié de la France. Partir de chez nous pour arriver au pied des Pyrénées. Le voilà, son truc. Son truc de dingo taré.

24 mai 2009

Une chaussette dans la tête – Susan Vaught

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traduit de l'anglais (États-Unis) par Amélie Sarn

Milan – février 2008 – 360 pages

Quatrième de couverture

Je prends le cahier blanc posé à côté de moi. Celui avec "Hatch Jersey" écrit en lettres rouges sur la tranche. Et puis je le pose sur mes genoux sans le fermer : il me sert à rien s'il est fermé. Il me faut un cahier de mémoire depuis que j'ai eu une balle dans la tête. Si j'ai bien eu une balle dans la tête.

Jersey Hatch veut savoir. Savoir pourquoi son meilleur ami refuse de lui parler. Pourquoi sa famille se déchire. Pourquoi tout le monde lui cache la vérité. Mais surtout, pourquoi sa vie d'avant a volé en éclats...

Auteur : Susan Vaught est née le 22 Octobre 1966 et combine le métier d'écrivain et de psychologue spécialisée en neuropsychiatrie. Elle travaille souvent avec des enfants et adolescents et a écrit plusieurs livres pour les jeunes adultes. Seul Une chaussette dans la tête a été traduit en France pour le moment. Elle est quotidiennement confrontée au suicide, ce qui explique l'origine de ce livre.
Aujourd'hui, Susan Vaught et sa famille – 2 enfants, 3 chiens, 5 chats et 8 poules – vivent dans une ferme du Tennessee.

 

Mon avis : (lu en mai 2009)

J'ai lu ce livre sur le conseil de mon fils. C'est l'histoire de Jersey Hatch, 17 ans qui retourne chez lui après une année passée à l'hôpital. Il a tenté de se suicider, maintenant sa vie est bouleversée : il a des cicatrices, un œil en moins, une paralysie du côté gauche et surtout il ne se rappelle plus de rien. Il ne se rappelle plus de l'année qui a précédé sa tentative de suicide. Il a perdu une partie de sa mémoire, ses paroles se mélangent. L'histoire nous plonge dans les pensées défaillantes de Jersey. Pour lui c'est une nouvelle vie, celle de l'après "suicide". Il veut comprendre pourquoi il s'est tiré une balle dans la tête. Il va petit à petit comprendre que son geste a également bouleversé son entourage, ses parents, ses amis...

Le thème de ce livre est difficile, mais la lecture de ce livre reste facile, Jersey est terriblement attachant. A la fin du livre, l'auteur nous explique que le suicide est l'une des trois causes principales de mortalité chez les adolescents aux États-Unis et en Europe. Avec ce livre, Susan Vaught nous montre les dégâts souvent terrible des tentatives ratées. Un roman bouleversant.

Extrait : (page 25)

Je fais un rêve...mes deux jambes et mes deux bras fonctionnent... je n'ai pas de cicatrice... je suis assis sur le bord de mon lit, vêtu de mon uniforme d'aspirant, et je tiens un revolver. La poussière de ma chambre danse dans les rayons du soleil et efface les marques de coups de pied dans les murs et dans la porte. Mes doigts me picotent pendant que je mets le revolver dans ma bouche. Je referme mes lèvres autour du métal froid. Ça a un goût de graisse et de poussière. Je ne peux pas. Pas dans la bouche. Je tremble, mais je mets le revolver sur ma tempe. J'enfonce le canon. Je ne pense à rien sauf au contact du canon sur ma peau et aussi qu'il y a beaucoup de poussière dans ma chambre. A des endroits que je n'avais même pas soupçonnés. Je presse la détente, je regarde la poussière et je sens ma main qui tremble et je ne pense à rien et il y a un bruit et du feu et plus rien. Plus rien du tout.

Ce n'est qu'un rêve. J'ai inventé cette scène parce que je ne me rappelle jamais rien et que ça me rend à moitié fou. Je fais ce rêve toutes les nuits. Fou. Mais je ne l'ai dit à personne. Je ne sais pas pourquoi je ne l'ai dit à personne, mais il y a des tas de choses que je ne dis pas. Même au psy de Carter. Fou. Maintenant je suis devant la maison, là où se déroule le rêve, et il faut que j'entre. Sinon je ne serai qu'un gros bébé stupide et pas du tout pragmatique. Le génie de cinq ans qui suce son pouce.

Maman entre et disparaît avant que j'aie atteint la porte. Papa suit, il porte mes sacs. J'ai mon cahier de mémoire, mais je ne peux pas porter mes sacs à cause de mon équilibre. Ma jambe gauche, faut que je la traîne. Parfois, je trébuche sur mon propre pied. Et j'oublie tout le temps mon bras gauche.

Je le cogne sans arrêt dans les encadrements de porte et dans les chaises, et du coup, je trébuche encore plus sur mon pied. C'est pour ça que les photos me font pleurer.

Elles sont accrochées de chaque côté du couloir, c'est la première chose qu'on voit en entrant. Il y a un garçon dans les cadres. Un garçon en uniforme d'aspirant de l'armée, un garçon en short avec sous le bras un casque de football. Un garçon avec des clubs de golf sur un green en compagnie d'un autre garçon qui ne lui parlait plus depuis longtemps avant qu'il appuie sur la détente. Sur ces photos, le garçon a des cheveux châtains ondulés et pas de trous dans la tête, ni dans la gorge, et je sais que c'est moi... sauf que ça se peut pas. Alors je serre contre moi mon cahier mémoire et j'ai mal au creux du ventre et je pleure.

Papa arrive derrière moi et pose mes sacs. Pendant une seconde ou deux, il boutonne et déboutonne sa veste. C'est un truc que je n'arriverais pas à faire, même avec beaucoup d'aide. Et puis, il passe son bras autour de mes épaules.

- Viens, allons à l'étage, me murmure-t-il de sa voix « je suis avec toi, fils ». Fais attention et tiens-toi bien à la rampe.

Je hoche la tête et je m'essuie les joues avec mon T-shirt. Des larmes ont roulé sur mon cahier de mémoire mais l'écriture sur la tranche n'a pas coulé. Même pas un petit peu. Le crayon accroché à la ficelle sale se balance d'avant en arrière, d'arrière en avant.

On dirait que Papa veut dire quelque chose mais il se mord la lèvre, reprend les sacs et passe devant moi. Je reste sans bouger. Je regarde les photos et j'essaie de respirer.

La dernière fois que j'étais dans cette maison, je me suis tiré une balle dans la tête.

J'ai... mais en réalité, je ne suis pas sûr. Je me suis peut-être tiré une balle dans la tête. J'ai toujours des doutes à ce sujet, même si j'y crois plus ou moins. Papa y croit, lui, il a dit que j'ai utilisé son revolver que j'ai pris dans sa table à chevet, celui qu'il gardait pour les voleurs et les meurtriers.

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2 mai 2009

Le journal d'un dégonflé - Jeff Kinney

journal_d_un_d_gonfl_ Seuil – août 2008 – 223 pages

traduit de l'américain par Natalie Zimmermann.

Présentation de l'éditeur
Greg a 12 ans, un grand frère musicien qui lui fait des blagues, un petit frère qui le colle, un copain qu'il supporte histoire de ne pas être seul, des problèmes avec les filles qui pouffent à longueur de journée, des parents qui ne comprennent jamais rien à ce qu'il demande... Un jour sa mère lui offre un journal intime, que Greg rebaptise en carnet de bord.

Auteur : Né en 1971, Jeff Kinney est concepteur et réalisateur de jeux en ligne. En 1998, il commence à crayonner un personnage qui verra le jour sur le web, 6 ans plus tard. Quelques 50 millions de visiteurs après (100000 connexions par jour), l'éditeur Abrams décide de le publier en ouvrage, avec grand succès.

Mon avis : (lu en octobre 2008)

C'est le «carnet de bord mais pas le journal intime» d'un ados de 12 ans sous forme d'un roman-BD. Greg Heffley nous raconte de façon plutôt humoristique son année scolaire. Il parle de ses parents, de Scott son grand frère, de Manu son petit frère qui le colle sans cesse, de Robert son ami par défaut, des élèves de sa classe, de ses professeurs... Il est critique vis à vis de tous y compris de lui-même : il se trouve timide, ni sportif, ni intellectuel et bien sur dégonflé !

Il s'agit d'un élève américain, donc certains usages sont inhabituels pour un élève français.

Le graphisme du livre est original, puisque l'intérieur ressemble à un cahier ligné, l'écriture est manuscrite et c'est entrecoupé de BD et de petits dessins. Le style est simple, souvent oral. Cela nous rappelle un peu «le petit Nicolas»...

Ce livre est surtout destiné à des enfants de 9 à 12 ans.

Extraits : (version américaine)

journal_d_un_d_gonfl__e journal_d_un_d_gonfl_1

journal_d_un_d_gonfl_2 journal_d_un_d_gonfl_3

7 avril 2009

Slam - Nick Hornby

Slam 4824

Plon – mai 2008 - 298 pages

10x18 - juin 2009 - 294 pages 

traduit de l'anglais par Francis Kerline

Quatrième de couverture :  Vous savez ce que c'est, un slam ? En langage de skateboarder ça veut dire qu'on se casse la gueule. Et moi, le skate et les filles, c'est tout ce qui m'intéresse.
Je m'appelle Sam, j'ai 15 ans, je vis avec ma mère qui en a 31. Vous avez pigé : elle m'a eu quand elle avait 16 ans, du coup elle me dit toujours de faire attention avec ma copine. Parce que c'est comme avec le skate : un accident est vite arrivé...
Une incursion touchante et drôle à la frontière délicate qui sépare les jeunes et des adultes.

Auteur : Nick Hornby (né en Angleterre en 1957) est l'auteur de plusieurs best-seller internationaux, parmi lesquels, Haute fidélité, Pour un garçon et Vous descendez !

Mon avis : (lu en avril 2009)

Sam a bientôt 16 ans, il vit avec sa mère de 32 ans, il est passionné de skateboard et son idole est le champion Tony Hawk avec lequel il "discute" à travers un poster géant qu'il a dans sa chambre. Il a une petite amie Alicia. Tout était bien jusqu'au jour où Sam apprend qu'Alicia est enceinte et qu'elle veut garder le bébé. Il est tout d'abord paniqué par sa situation qui semble lui offrir un avenir sombre et impossible. Mais Sam va vite se rendre compte que la vie est beaucoup plus supportable qu'il ne le croyait.

Ce roman est totalement actuel, le héros est dans l'âge difficile entre l'adolescence et l'adulte. Le style est simple, plutôt "parlé. On rit aussi beaucoup dans ce livre. Néanmoins, ce roman me semble surtout destiné aux adolescents ou jeunes adultes.

Extrait du livre :
Donc tout baignait. En fait, je dirais même que ce qui arrivait depuis six mois était bonnard dans l'ensemble.
Exemple : maman avait plaqué Steve, son fiancé pourrave.
Exemple : Mme Gillett, ma prof de dessin, m'avait pris à l'écart après le cours pour me demander si j'envisageais d'aller en fac d'arts plastiques.
Exemple : j'avais réussi deux nouveaux trucs de skate, d'un seul coup, après des semaines à me ridiculiser en public. (Je suppose que vous êtes pas tous des skateurs, donc je vais mettre les points sur les i tout de suite, histoire d'éviter un terrible malentendu. Skate = skateboard. On dit jamais skateboard, d'habitude, donc c'est la seule fois que j'emploierai le mot dans toute cette histoire. Et si malgré ça vous persistez à m'imaginer en train de faire l'andouille sur la glace sous prétexte que skate veut dire patin, faut vous en prendre à votre propre stupidité.)
Et en plus de ça, j'ai rencontré Alicia.
Je me dis qu'il serait peut-être bon que vous sachiez certaines choses à mon sujet avant que j'attaque sur maman et Alicia et tout. Si vous saviez des choses sur moi, il y en a peut-être dedans qui pourraient vous intéresser. Mais, en regardant ce que je viens d'écrire, vous en savez déjà pas mal ou, du moins, vous avez pu vous faire une idée. Vous avez pu deviner que ma mère et mon père vivaient pas ensemble, pour commencer, sauf si vous pensiez que mon père était le genre de personne qui s'en fout que sa femme ait des Jules. Eh ben, il est pas comme ça. Vous avez pu deviner que je skate et vous avez pu deviner que ma matière forte à l'école était le dessin, sauf si vous pensiez que j'étais le genre de personne que les profs prennent toujours à l'écart pour lui dire de s'inscrire en fac dans leur matière. Comme si les profs se disputaient mes talents, voyez. «Non, Sam ! Oubliez le dessin ! Faites de la physique !» «Oubliez la physique ! Ce serait une tragédie pour l'espèce humaine si vous laissiez tomber le français !» Et qu'après ils commencent à se taper dessus.
Ouais, bon. Ce genre de choses m'arrive jamais, vraiment jamais. Je peux vous jurer que j'ai jamais, jamais été à l'origine d'une bagarre entre des profs.

19 mars 2009

Le crime parfait – Frank Cottrell Boyce

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Traduit de l’anglais par Catherine Gibert

Gallimard-Jeunesse - septembre 2007 – 309 pages

Quatrième de couverture :
Depuis que leur père a claqué la porte du garage familial menacé de faillite, l'équipe Hughes se serre les coudes. Dylan, promu homme de la maison, tient le carnet de bord : pluie, pluie, pluie et encore de la pluie ! Peu de chance d'amélioration à moins que l'élégant visiteur venu mettre à l'abri d'inestimables chefs-d'œuvre dans la carrière abandonnée ne puisse résister à leurs offres commerciales. L'art, assurément, peut transformer la vie !

Auteur : Frank Cottrell Boyce est un célèbre scénariste anglais, on lui doit notamment Welcome to Sarajevo, Hilary and Jacky et 24 hour Party People. Il se destinait à la prêtrise lorsqu'il a rencontré sa femme qui se préparait à être religieuse. Ils ont maintenant sept enfants et habitent près de Liverpool.
Son premier roman, "Millions", a remporté la Carnégie Medal et figuré dans les plus prestigieuses sélections de livres. Il a également fait l'objet d'une adaptation cinématographique.

Mon avis : 5/5 (lu en mars 2009)

J’ai beaucoup aimé ce livre qui mêle humour et culture !

Dylan et sa famille habitent une station-service au bord de la faillite en Angleterre, plus exactement à  Manod, ville grise, pluvieuse et ignorée de tous. Suite à une inondation à Londres, les tableaux de la National Gallery sont mis à l’abri dans la carrière de Manod, sous la surveillance de Lester. Grâce à un quiproquo, Dylan aura accès aux peintures, puis finalement tous les habitants de la ville, à un moment ou à un autre, verront un tableau.

L’auteur s’est inspiré d’un fait divers authentique pour raconter cette histoire. Le récit se lit très facilement et est plein d’humour. Des situations cocasses, des personnages excentriques, 11 tableaux et un village qui va devenir créatif et solidaire. En effet, certains habitants après avoir vu une œuvre d’art changent leur regard sur la vie et sur les gens. Les personnages sont vraiment très attachants, souvent naïfs mais aussi sensibles.

Voici les tableaux rencontrés dans ce livre :

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La Joconde – Léonard de Vinci (1452-1519) (Le Louvre - Paris)

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La Belle Jardinière – Raphaël (1483-1520) (Le Louvre - Paris)

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Nature morte aux noix et aux oranges – Luis Meléndez (1716-1780) (The National Gallery - Londres)

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Vieille femme grotesque – Quentin Matsys (1465-1530) (The National Gallery - Londres)

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Les Parapluies – Auguste Renoir (1841-1919) (The National Gallery - Londres)

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Diptyque de Wilton environ 1395-1399 – artiste inconnu (The National Gallery - Londres)

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La Captive grecque – Henriette Browne (1829-1901) (The National Gallery - Londres)

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Les Epoux Arnolfini 1434 – Jan Van Eyck (x – 1441) (The National Gallery - Londres)

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Bain à la Grenouillère – Claude Monet (1840-1926) (The National Gallery - Londres)

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Les Ambassadeurs – Hans Holbein le Jeune (1498-1543) (The National Gallery - Londres)

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Les Tournesols – Vincent Van Gogh (1853-1890) (The National Gallery - Londres)

Un livre destiné aux enfants à partir de 11 ans, mais très distrayant et instructif pour les adultes ou "grands enfants" !

Extrait du livre :
L'Oasis automobile du parc de Snowdonia
Commune de Manod
11 février

Voitures aujourd'hui :
FORD FIESTA BLEUE : Mlle Stannard (barre chocolatée)
CAMION REMORQUE SCANIA 118 : dépanneuse de Wrexham

Temps : pluie

Remarque : Ne pas confondre huile et antigel

Mon père peut tout réparer (demandez à n'importe qui, tout le monde vous le dira). Les Toyota, les Hyundai, les Ford. Et même la microscopique Daihatsu Copen (vitesse maximale : 170 km/h) de la mère de Tom Sympa que, vu sa taille de marshmallow, on est obligé de réparer à la pince à épiler.
Mais les compétences de papa ne s'arrêtent pas aux voitures.
J'en veux pour preuve la fois où on était à Prestatyn quand Minnie a voulu se baigner et que j'ai refusé d'entrer dans l'eau parce qu'elle était trop froide. Minnie n'arrêtait pas de me seriner :
- Viens. Elle est super bonne, une fois qu'on est dedans.
Et je répondais systématiquement :
- Non.
Papa s'est levé, il est allé à la caravane et il en est revenu avec la bouilloire pleine d'eau chaude. Il a versé l'eau dans la mer et m'a dit :
- Dylan. Goûte-la. Dis-moi si ça te va ou s'il faut que j'en rajoute.
- Non, elle est bonne maintenant. Merci, p'pa, ai-je répondu.
- Tu es sûr ?
- Sûr et certain.
- Pas trop chaude ? -Non, juste bien.
- Tu n'as qu'à m'appeler si elle refroidit. Je peux toujours remettre de l'eau à chauffer.
Après quoi Minnie m'a éclaboussé et je l'ai éclaboussée, et on est restés dans l'eau jusqu'au coucher du soleil.
Papa avait réparé la mer pour moi. Ça force l'admiration.
Ma grande sœur, Marie, n'est pas entrée dans l'eau même après la réparation de papa.
- Vous n'avez donc pas idée de ce que l'eau de mer fait aux cheveux ? S’est-elle insurgée.
Et plus tard, quand on jouait au Monopoly dans la caravane, elle a sorti :
- Tu as vraiment cru qu'une malheureuse bouilloire allait réchauffer la mer d'Irlande ?
- Pas toute la mer, évidemment, ai-je répondu. Juste le petit bout où on nageait.
- Comme si ça allait marcher pour de vrai, est intervenue Minnie. Attends que je t'explique les lois de la physique...

24 février 2009

Saga Fascination, Tome 1 : Fascination - Stephenie Meyer

fascination traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Luc Rigoureau

Hachette Jeunesse - octobre 2005 – 525 pages

Présentation de l'éditeur
Bella, seize ans, décide de quitter l'Arizona ensoleillé où elle vivait avec sa mère, délurée et amoureuse, pour s'installer chez son père, affectueux mais solitaire. Elle croit renoncer à tout ce qu'elle aime, certaine qu'elle ne s'habituera jamais ni à la pluie ni à Forks où l'anonymat est interdit. Mais elle rencontre Edward, lycéen de son âge, d'une beauté inquiétante. Quels mystères et quels dangers cache cet être insaisissable, aux humeurs si changeantes ? A la fois attirant et hors d'atteinte, au regard tantôt noir et terrifiant comme l'Enfer, tantôt doré et chaud comme le miel, Edward Cullen n'est pas humain. Il est plus que ça. Bella en est certaine. Entre fascination et répulsion, amour et mort, un premier roman... fascinant.

Auteur : Stephenie Meyer (née Morgan le 24 décembre 1973) est une auteur américaine. Elle est l'auteur du beststeller Saga Fascination pour jeunes adultes, qui tourne autour de la relation de la mortelle Bella Swan et du vampire Edward Cullen. Stephenie a vendu plus de 18 millions de livres de la Saga Fascination dans 37 pays,et plus de 8,5 millions de livres uniquement aux Etats-Unis.

Mon avis : (lu en février 2009)

Ceux qui n'ont pas entendu parler de ce livre puis du film maintenant ne doivent pas être nombreux ! Mon fils l'ayant pris à la bibliothèque et l'ayant lu en 1 journée, j'ai voulu découvrir l'histoire et l'auteur. Ce n'ai pas le genre d'histoire dont je raffole (le côté fantastique) mais je me suis laissée prendre par l'histoire. Les personnages sont attachants et la façon de parler d'un amour impossible est vraiment originale et surprenante. J'ai passé un bon moment avec ce livre. Mais je ne suis pas sûre d'avoir envie de lire les 3 autres tomes de la Saga...

twilight_film

Un film tiré du livre, Twilight, chapitre 1 : Fascination, a été réalisé par Catherine Hardwicke et est sorti le 7 Janvier 2009. Les personnages principaux sont joués par Robert Pattinson (Edward) et Kristen Stewart (Bella).

Extrait : "Ma mère me conduisit à l’aéroport toutes fenêtres ouvertes. La température, à Phoenix, frôlait les vingt et un degrés, le ciel était d’un bleu éclatant. En guise d’adieux, je portais ma chemise préférée, la blanche sans manches, aux boutonnières rehaussées de dentelle. J’avais mon coupe-vent pour seul bagage à main.
Il existe, dans la péninsule d’Olympic, au nord-ouest de l’État de Washington, une bourgade insignifiante appelée Forks où la couverture nuageuse est quasi constante. Il y pleut plus que partout ailleurs aux États-Unis. C’est cette ville et son climat éternellement lugubre que ma mère avait fui en emportant le nourrisson que j’étais alors. C’est là que j’avais dû me rendre, un mois tous les étés, jusqu’à mes quatorze ans, âge auquel j’avais enfin osé protester. Ces trois dernières années, mon père, Charlie, avait accepté de substituer à mes séjours obligatoires chez lui quinze jours de vacances avec moi en Californie.
Et c’était vers Forks que je m’exilais à présent un acte qui m’horrifiait. Je détestais Forks.
J’adorais Phoenix. J’adorais le soleil et la chaleur suffocante. J’adorais le dynamisme de la ville immense.
Rien ne t’y oblige, Bella, me répéta ma mère pour la énième fois avant que je grimpe dans l’avion.
Ma mère me ressemble, si ce n’est qu’elle a les cheveux courts et le visage ridé à force de rire. Je scrutai ses grands yeux enfantins, et une bouffée de panique me submergea. Comment ma mère aimante, imprévisible et écervelée allait-elle se débrouiller sans moi ? Certes, elle avait Phil, désormais. Les factures seraient sans doute payées, le réfrigérateur et le réservoir de la voiture remplis, et elle aurait quelqu’un à qui téléphoner quand elle se perdrait. Pourtant…
J’en ai envie, répondis-je.
J’ai beau n’avoir jamais su mentir, j’avais répété ce boniment avec une telle régularité depuis quelques semaines qu’il eut l’air presque convaincant.
Salue Charlie de ma part.
Je n’y manquerai pas.
On se voit bientôt, insista-t-elle. La maison te reste ouverte. Je reviendrai dès que tu auras besoin de moi.
Son regard trahissait cependant le sacrifice que cette promesse représentait.
Ne t’inquiète pas. Ça va être génial. Je t’aime, maman.
Elle me serra fort pendant une bonne minute, je montai dans l’avion, elle s’en alla."

7 janvier 2009

Léon – Leon Walter Tillage

L_on Ecole des Loisirs – mars 1999 - 93 pages

traduit de l'américain par Alice Ormière et Nadia Butaud - Illustrations de Susan L. Roth

Mot de l’éditeur :
Leon Walter Tillage est né en 1936, en Caroline du Nord. Son arrière-grand-mère était esclave, son père, métayer. Métayer, alors, cela voulait dire travailler toute l'année pour payer les dettes de l'année précédente, et ne jamais rien posséder soi-même. Être noir, dans les années quarante et cinquante, cela signifiait qu'on pouvait entrer dans certains magasins, mais par la porte de derrière, et qu'on entendait l'employé demander aux clients blancs : " Est-ce qu'il vous dérange ? Cela vous ennuie-t-il qu'il reste là ? Voulez-vous que je le mette dehors ? " Cela signifiait surtout qu'on pouvait perdre la vie, sans raison et sans espoir de justice. Le père de Leon est mort sous les yeux de sa femme et de ses enfants, écrasé par une voiture conduite par de jeunes Blancs. Ils lui ont foncé dessus à deux reprises, pour s'amuser. Leon avait tout juste quinze ans. Il se souvient d'avoir longtemps fait sept kilomètres à pied pour aller à l'école. Il se souvient que le conducteur du bus scolaire des Blancs arrêtait son véhicule pour que ses petits passagers puissent aller jeter des pierres aux écoliers noirs. De l'angoisse des siens les soirs où ils savaient que les membres du Ku Klux Klan allaient sortir. Il se souvient aussi que ses parents disaient : " Ça été voulu comme ça. C'est comme ça que ça doit être. Vous n'obtiendrez jamais d'être les égaux des Blancs ", et qu'il a refusé de les croire. Il a préféré écouter les paroles de Martin Luther King et risquer sa vie en participant à des marches pacifiques. Et un jour, enfin, les premières victoires sont venues. 

Mon avis : 5/5 (lu en juillet 2004)
Ce livre est autobiographique. Il est très touchant et bouleversant car l'auteur nous raconte son histoire simplement, sans haine et sans rancune. On a un peu oublié ce qu’était la ségrégation aux Etats-Unis dans les années 50, à une époque où il existe des lois racistes et restrictives pour les droits des Noirs. C’est un vrai témoignage de vie. On est très touché par l'histoire de Leon, la ségrégation devient plus parlante et l'injustice aussi. A lire absolument !

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