Le crime parfait – Frank Cottrell Boyce
Traduit de l’anglais par Catherine Gibert
Gallimard-Jeunesse - septembre 2007 – 309 pages
Quatrième de couverture :
Depuis que leur père a claqué la porte du garage familial menacé de faillite, l'équipe Hughes se serre les coudes. Dylan, promu homme de la maison, tient le carnet de bord : pluie, pluie, pluie et encore de la pluie ! Peu de chance d'amélioration à moins que l'élégant visiteur venu mettre à l'abri d'inestimables chefs-d'œuvre dans la carrière abandonnée ne puisse résister à leurs offres commerciales. L'art, assurément, peut transformer la vie !
Auteur : Frank Cottrell Boyce est un célèbre scénariste anglais, on lui doit notamment Welcome to Sarajevo, Hilary and Jacky et 24 hour Party People. Il se destinait à la prêtrise lorsqu'il a rencontré sa femme qui se préparait à être religieuse. Ils ont maintenant sept enfants et habitent près de Liverpool.
Son premier roman, "Millions", a remporté la Carnégie Medal et figuré dans les plus prestigieuses sélections de livres. Il a également fait l'objet d'une adaptation cinématographique.
Mon avis : 5/5 (lu en mars 2009)
J’ai beaucoup aimé ce livre qui mêle humour et culture !
Dylan et sa famille habitent une station-service au bord de la faillite en Angleterre, plus exactement à Manod, ville grise, pluvieuse et ignorée de tous. Suite à une inondation à Londres, les tableaux de la National Gallery sont mis à l’abri dans la carrière de Manod, sous la surveillance de Lester. Grâce à un quiproquo, Dylan aura accès aux peintures, puis finalement tous les habitants de la ville, à un moment ou à un autre, verront un tableau.
L’auteur s’est inspiré d’un fait divers authentique pour raconter cette histoire. Le récit se lit très facilement et est plein d’humour. Des situations cocasses, des personnages excentriques, 11 tableaux et un village qui va devenir créatif et solidaire. En effet, certains habitants après avoir vu une œuvre d’art changent leur regard sur la vie et sur les gens. Les personnages sont vraiment très attachants, souvent naïfs mais aussi sensibles.
Voici les tableaux rencontrés dans ce livre :
La Joconde – Léonard de Vinci (1452-1519) (Le Louvre - Paris)
La Belle Jardinière – Raphaël (1483-1520) (Le Louvre - Paris)
Nature morte aux noix et aux oranges – Luis Meléndez (1716-1780) (The National Gallery - Londres)
Vieille femme grotesque – Quentin Matsys (1465-1530) (The National Gallery - Londres)
Les Parapluies – Auguste Renoir (1841-1919) (The National Gallery - Londres)
Diptyque de Wilton environ 1395-1399 – artiste inconnu (The National Gallery - Londres)
La Captive grecque – Henriette Browne (1829-1901) (The National Gallery - Londres)
Les Epoux Arnolfini 1434 – Jan Van Eyck (x – 1441) (The National Gallery - Londres)
Bain à la Grenouillère – Claude Monet (1840-1926) (The National Gallery - Londres)
Les Ambassadeurs – Hans Holbein le Jeune (1498-1543) (The National Gallery - Londres)
Les Tournesols – Vincent Van Gogh (1853-1890) (The National Gallery - Londres)
Un livre destiné aux enfants à partir de 11 ans, mais très distrayant et instructif pour les adultes ou "grands enfants" !
Extrait du livre :
L'Oasis automobile du parc de Snowdonia
Commune de Manod
11 février
Voitures aujourd'hui :
FORD FIESTA BLEUE : Mlle Stannard (barre chocolatée)
CAMION REMORQUE SCANIA 118 : dépanneuse de Wrexham
Temps : pluie
Remarque : Ne pas confondre huile et antigel
Mon père peut tout réparer (demandez à n'importe qui, tout le monde vous le dira). Les Toyota, les Hyundai, les Ford. Et même la microscopique Daihatsu Copen (vitesse maximale : 170 km/h) de la mère de Tom Sympa que, vu sa taille de marshmallow, on est obligé de réparer à la pince à épiler.
Mais les compétences de papa ne s'arrêtent pas aux voitures.
J'en veux pour preuve la fois où on était à Prestatyn quand Minnie a voulu se baigner et que j'ai refusé d'entrer dans l'eau parce qu'elle était trop froide. Minnie n'arrêtait pas de me seriner :
- Viens. Elle est super bonne, une fois qu'on est dedans.
Et je répondais systématiquement :
- Non.
Papa s'est levé, il est allé à la caravane et il en est revenu avec la bouilloire pleine d'eau chaude. Il a versé l'eau dans la mer et m'a dit :
- Dylan. Goûte-la. Dis-moi si ça te va ou s'il faut que j'en rajoute.
- Non, elle est bonne maintenant. Merci, p'pa, ai-je répondu.
- Tu es sûr ?
- Sûr et certain.
- Pas trop chaude ? -Non, juste bien.
- Tu n'as qu'à m'appeler si elle refroidit. Je peux toujours remettre de l'eau à chauffer.
Après quoi Minnie m'a éclaboussé et je l'ai éclaboussée, et on est restés dans l'eau jusqu'au coucher du soleil.
Papa avait réparé la mer pour moi. Ça force l'admiration.
Ma grande sœur, Marie, n'est pas entrée dans l'eau même après la réparation de papa.
- Vous n'avez donc pas idée de ce que l'eau de mer fait aux cheveux ? S’est-elle insurgée.
Et plus tard, quand on jouait au Monopoly dans la caravane, elle a sorti :
- Tu as vraiment cru qu'une malheureuse bouilloire allait réchauffer la mer d'Irlande ?
- Pas toute la mer, évidemment, ai-je répondu. Juste le petit bout où on nageait.
- Comme si ça allait marcher pour de vrai, est intervenue Minnie. Attends que je t'explique les lois de la physique...