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12 mai 2010

Jungle - Monica Sabolo

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Jean-Claude Lattès - mars 2005 - 299 pages

Livre de Poche – mars 2007 – 248 pages

Quatrième de couverture:
"Julia avait toujours peur de me perdre. Quand nous avions dix ans, elle m'avait planté une aiguille dans le bras parce-que je lui avait parlé de Sophie, une fille de ma classe qui m'avait invitée à venir voir son aquarium tropical. A quinze ans elle m'avait écrit une lettre mélodramatique qu'elle avait signé de gouttes de sang séché, juste parce-que j'allais quelques fois dormir chez Yukiko, une petite japonaise neurasthénique. A dix-sept ans elle m'avait avoué qu'elle pensait souvent à ma mort. Le soir dans son lit, elle visualisait tous les détails de mon enterrement, le corbillard, le cercueil, sa robe à elle, en dentelle noire et la poignée de terre qu'elle jetait dans la tombe. Enroulée dans son drap, elle sanglotait, en proie à une exaltation terrifiante."
En déroulant les vies aventureuses de Louise et Julia, Monica Sabolo signe un livre lumineux d'humour et de grâce sur cet âge vertigineux où la vie est aussi sauvage qu'au coeur d'une forêt tropicale. Jungle ou l'épopée de l'adolescence.

Auteur : Monica Sabolo est née en Italie et vit à Paris. Jungle est son second roman.

Mon avis : (lu en mai 2010)
Cela commence par le suicide de Julia. Pourquoi en est-elle arrivée là ? Flash-back, retour sur la première rencontre à l'âge de huit ans de Julia et Louise et la naissance de leur amitié. Elles sont toutes deux très différentes, Louise est un peu « garçon manqué », elle est passionnée de nature, collectionne les escargots, grenouilles, « elle passe son temps en expéditions, elle part ramper dans le jardin... » Julia est tout le contraire, elle a des robes improbables avec dentelles et frou-frou, elle a des allures d'une reine de beauté. Elle veut devenir une star. Julia et Louise deviennent les meilleurs amies du monde. Une amitié qui va se prolonger durant leur adolescence chaotique.

Roman à la fois émouvant et drôle qui se lit facilement, j'ai beaucoup aimé le personnage de Louise qui rêve d'aller en Guyane capturer un anaconda de plus de dix mètres !

Un grand merci à Blog-O-Book et aux éditions Livre de Poche pour cette découverte !

Extrait : (page 11)
Le jour où j'ai rencontré Julia, mon père nous a prises en photo dans le jardin de la maison, juste devant l'étang.
Sur le cliché, on voit deux fillettes, le visage éclaboussé de lumière. La brune, avec une robe à volants et l'air d'une reine de beauté, sourit de toutes ses dents. La blonde, qui a une coupe de cheveux très courte et très ratée, se tient en retrait en grimaçant. Elle a l'air beaucoup plus maigre que l'autre, et sa posture – les mains sur les hanches – fait ressortir ses os pointus.
Quand on s'attarde sur les détails, on remarque que la brune porte un ruban blanc pour retenir sa queue de cheval, et que la blonde a un trou dans son tee-shirt, juste au-dessus du nombril, à gauche. Le tee-shirt est vert avec des rayures blanches sur les épaules et un grand 12 sur la poitrine. On dirait qu'elle va jouer au foot.
La robe de l'autre est pleine de dentelles, et la serre à la taille de façon déraisonnable. Sa couleur ivoire fait ressortir la pâleur du visage, lui donnant une allure un peu inquiétante de revenant ou d'infante malade. On voit à son expression qu'elle est persuadée que sa tenue est une réussite.
Au dos de la photo, quelqu'un a écrit : Louise et Julia, juillet 1979.
Mais on ne voit pas tout sur cette photo.
On ne respire pas le parfum poudré de la peau de Julia. On ne voit pas Barnabé, mon lézard, caché dans la poche de mon short. On ne voit pas ma mère couchée sur une chaise longue, dans une robe rouge à pois, ses grandes jambes luisantes comme celles d'une Barbie en plastique. On ne voit pas M. Lambert qui raconte des histoires drôles, avec sa main qui replace ses cheveux dans un geste d'acteur américain, pendant que mon père prend tout le monde en photo.
On ne voit pas que l'heure est grave. Que je traverse une crise politique sans précédent. Que mon territoire est menacé.
L'envahisseur est à côté de moi, avec son foutu sourire de conquérante.

Livre lu dans le cadre du partenariat logo_bob_partenariat et  logo

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29 avril 2010

Tonton Clarinette – Nick Stone

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Livre lu dans le cadre du partenariat Blog-o-Book et  Folio

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Gallimard – février 2008 – 605 pages

Folio – mars 2010 – 678 pages

traduit de l'anglais par Marie Ploux et Catherine Cheval

Ian Fleming Steel Dagger 2006

le Macavity Award 2007 du meilleur premier roman

Prix SNCF du polar européen 2009

Présentation de l'éditeur :

Sur l'île d'Haïti, l'héritage sanglant des Duvalier, père et fils, est encore vivace et des mères donnent aux enfants des pâtés de boue qu'ils mangent pour tromper la faim. Le vaudou domine les esprits. Dans la jungle ou les rues colorées et misérables des villes, des enfants disparaissent depuis des décennies. Et si la population invoque dans le secret des murmures un dieu charmeur et terrifiant qui hypnotiserait ses victimes en jouant de la flûte, Max Mingus, à la recherche d'un disparu, s'efforce avec de plus en plus de mal à rester rationnel. Tueur en série ? Voleur d'âmes ? Meurtres en famille, rites sacrificiels ou " prélèvements " pour les filtres des sorciers ?... En Haïti, ce sont les morts qui gouvernent. A trop l'oublier, on croise vite leur route...

Auteur : Nick Stone est né à Cambridge en 1966. Son père, Norman Stone, est historien et sa mère descend des Aubry, une des plus anciennes familles haïtiennes. Après avoir vécu ses premières années en Haïti, Nick est retourné en Angleterre en 1971 afin d'y achever ses études. C'est lors d'une année passée à Port-au-Prince, au milieu des années 1990, que l'intrigue de Tonton Clarinette a commencé à prendre forme. Nick Stone est marié et vit à Londres.

Mon avis : (lu en avril 2010)

Autrefois, Max Mingus était un policier de Miami spécialisé dans les disparitions d'enfants. Lors d'une enquête qui concernait la fille d'un de ses amis, Max tua de sang-froid les trois meurtriers et il fut condamné à une peine de sept ans de prison à New York. À sa sortie, de retour à Miami, Max fait la rencontre de Carver, un banquier haïtien qui veut l’engager pour retrouver son fils, Charlie, disparu depuis deux ans. Le banquier promet une récompense de plusieurs millions de dollars ! Pour oublier son passé et le souvenir de sa femme morte dans un accident juste avant sa libération, Max s’envole pour Port-au-Prince rencontrer la famille Carver et commencer son enquête. L'histoire se situe fin 1996, René Préval est président, l'île est ruinée et sous occupation de l’armée américaine et de l’ONU.

L'auteur n'est pas à proprement dit haïtien, mais il nous décrit magnifiquement l'île d'Haïti, terre de pauvreté et de misère, ses habitants, ses croyances et ses mœurs.

Ce livre n'est pas seulement un thriller mais un voyage à Haïti, on découvre l'ambiance d'un pays de tous les contrastes : celle du quartier de la Cité Soleil, immense bidonville de Port-au-Prince, l'importance de la religion vaudoue ou de la magie noire... L'auteur nous rappelle également la sanglante et accablante histoire politique de la république haïtienne.

Un excellent livre bien écrit, ensorcelant, à la fois un superbe roman policier avec son intrigue implacable, ses personnages hauts en couleurs et un voyage fascinant et fort bien documenté en Haïti. A découvrir !

Mais qui est donc Tonton Clarinette ? « Tonton Clarinette c'est une légende urbaine, une histoire que les parents racontent aux enfants pour leur faire peur. « Sois sage ou Tonton Clarinette va venir te chercher ! » Il fait comme le joueur de flûte d'Hamelin : avec sa musique, il ensorcelle les gamins, les entraîne à sa suite, et ils disparaissent à jamais. »

Un grand merci à Blog-O-Book et aux éditions Folio pour cette lecture magnifique.

Extrait : (page 117 et page 120)

Vu du ciel, Haïti ressemble à une pince de homard dont on aurait croqué le meilleur – le gros bout charnu. Après Cuba, si verdoyante, et toutes les autres petites Antilles qu'ils avaient survolées, l'île avait quelque chose de totalement incongru. A voir ses paysages arides et comme décapés à l'acide et ses sols couleur rouille rouillée, c'était à se demander s'il y poussait des arbres ou de l'herbe. Lorsque l'avion passa au-dessus de la zone frontalière avec la République dominicaine voisine, le tracé de la ligne frontière entre les deux États sauta aux yeux de Max, aussi net que sur une carte de géographie : d'un côté, un désert sec comme un vieil os, de l'autre, une oasis luxuriante. [...]

En émergeant de l'avion, Max fut saisi par la chaleur irrespirable qui se plaqua sur lui telle une couverture, si lourde que la petite brise qui soufflait était impuissante à la déloger ou même à la soulever. A côté de ça, les pires canicules de Floride paraissaient frisquettes.

Il descendit la passerelle sur les talons de Wendy, son gros sac de voyage à la main, les poumons envahis par ce qui était moins de l'air que de la buée, et se mit aussitôt à transpirer par tous les pores de sa peau.

Côte à côte, ils emboîtèrent le pas aux autres passagers qui se dirigeaient vers le terminal. Wendy remarqua le visage congestionné de Max et son front luisant de sueur.

« Félicitez-vous que ça ne soit pas l'été ! lui lança-t-elle. Imaginez-vous en Enfer en manteau de fourrure et vous aurez une idée de ce que c'est ici ! »

Répartis par groupes de dix sur les pistes, des marines, manches retroussées, chargeaient des caisses et des cartons dans des camions, relax, décontractés, prenant tout leur temps. L'île était à eux pour toute la durée qu'il leur plaisait.

Livre lu dans le cadre du partenariat logo_bob_partenariat et  folio_policier

13 avril 2010

Le temps suspendu – Valeria Parrela

le_temps_suspendu Seuil – avril 2010 – 153 pages

traduit de l'italien par Dominique Vittoz

Présentation de l'éditeur :

" Attendre n'est pas mon fort. Attendre sans savoir a été la plus grande incapacité de ma vie ", déclare l'héroïne de ce roman. Et pourtant. Enseignante en formation continue, Maria se dépense sans compter pour ses classes de camionneurs et de femmes de ménage en quête d'une seconde chance. Enceinte à quarante-deux ans, elle accouche d'une grande prématurée. Commence alors la traversée d'un temps suspendu: pendant deux mois, derrière le hublot de la couveuse, Maria observe Irene sans comprendre si son bébé est en train de mourir ou de naître. Autour d'elles, un monde insolite, les banquettes de la salle d'attente et le langage crypté des machines de réanimation, les infirmières, les autres mères; et un médecin plus humain ou juste plus jeune. Un peu plus loin, le centre d'enseignement pour adultes, où immigrés et autres laissés-pour-compte du système scolaire essaient tant bien que mal de jouer les bons élèves. Enfin, en toile de fond, Naples, impitoyable mais captivante, est pour Maria tantôt la meilleure des compagnies, tantôt le pire obstacle. Dans un style rapide et allusif, Valeria Parrella invente une voix pour l'espoir et la hargne d'une femme devenue mère en sursis.

Auteur : Valeria Parrella, née à Naples en 1974, est une des plumes les plus novatrices de la littérature italienne. Ses nouvelles et son roman sont traduits dans de nombreux pays. Francesca Comencini a tiré du Temps suspendu un film très bien accueilli à la Mostra de Venise 2009.

Mon avis : (lu en avril 2010)

Maria a 42 ans, elle vit à Naples. Elle travaille comme professeur dans un centre de formation continue, elle donne des cours du soir à des adultes qui préparent le brevet des collèges. Enceinte tardivement, elle accouche avec trois mois d’avance d’une petite Irène qui placée dans une couveuse au service de néonatalogie. Le père est partie dès la première échographie. Tous les jours elle va à l’hôpital et passe le temps auprès de sa fille. « Voilà, Irene, ma fille, mourait ou naissait, je n’ai pas très bien compris : pendant quarante jours, ces mots ont désigné un seul et même état. Inutile d’interroger le corps médical, on me répondait : "Personne ne peut savoir, madame." »

Dans ce « temps suspendu », elle refuse de vivre comme avant, elle ne peut pas retourner travailler ou s’amuser. Maria revient sur son passé, elle nous raconte des souvenirs de son enfance, elle nous parle aussi de son travail qu'elle aime beaucoup ainsi que ses élèves. Avec ce livre, nous découvrons également en toile de fond la ville de Naples.

J'ai lu facilement ce livre et j'ai été touchée par Maria, qui malgré son angoisse, est forte. Elle espère et croit en la naissance d'Irene. Un livre bien écrit et touchant.

Merci à Suzanne de logo_chez_les_filleset aux éditions du seuil pour m'avoir donné l'occasion de découvrir ce roman.

Extrait : (page 51)

Le moniteur était une boîte grise ou bleue, montée sur un support comme un baffle de chaîne stéréo, d’où partaient des fils qui, avec cent autres, entraient dans les couveuses. J’avais vu plus souvent leurs couleurs que les yeux d’Irene.

Quand, certains jours, je la trouvais allongée sur le ventre et pas sur le dos, j'étais d'abord perdue, puis émue, à la pensée qu'elle avait un dos. Irène sentait le plastique humide et surchauffé, certains soirs, je rentrais à la maison le milieu de l'avant-bras marqué d'un profond sillon bleuâtre, dû au poids de mon bras sur le bord des hublots. Je ne portais plus de montre, parce que le lavage antiseptique prévoyait qu'on l'enlève et que nous vivions pour le lavage antiseptique. Je mesurais les jours qui passaient à la taille de la main d'Irène serrant une des mes phalanges.

Les infirmières ne voulaient pas que nos approchions les autres couveuses. Elles appliquaient la règlementation sur le respect de la confidentialité en nous enjoignant, comme à des commères sur le marché : « Occupez-vous de vos affaires. » Alors, entre nous, on s’appelait en douce, on surveillait du coin de l’œil le moment où elles papotaient du dernier fiancé de Simona Ventura, et on se confiait une inquiétude, on se montrait une preuve.

Ayant vite appris à déchiffrer le langage des machines, je transmis en quelques phrases ce savoir séditieux à Rosa, à Mina et à la première maman. Je leur expliquai qu’une modification de la courbe ne signifiait pas que nos bébés allaient plus mal, mais seulement que le signal n'était pas bon. Que la saturation était la quantité d'oxygène arrivant dans les tissus donnée par le chiffre qui clignotait en haut. Que la fréquence de la respiration était un renseignement secondaire par rapport aux autres indicateurs. Une diode clignotait, noire sur fond clair, on aurait dit le point d'insertion de Word sur un écran d'ordinateur. Au début de la page, quand va s'écrire le premier verbe : c'était le cœur qui battait.

9 avril 2010

Le Club Jane Austen - Karen Joy Fowler

Livre lu dans le cadre du partenariat Blog-o-Book - La Table Ronde

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La Table Ronde – octobre 2005 – 335 pages

Folio – avril 2007 – 384 pages

traduit de l’anglais (États-Unis) par Sylvie Doizelet

Présentation de l'éditeur :

Un de ces livres rares qui nous rappelle ce qu'est le bonheur de lire. " New York Times Book Review.

" La conversation de ce club est tour à tour enjouée, intelligente et anodine. Mais ce n'est pas tout : les protagonistes dégustent des desserts hautes calories, sirotent des margaritas et s'évadent dans leurs rêveries. Comme Jane Austen, Fowler est un esprit subversif et une fine observatrice des relations humaines. " Publisher's Weekly.

" Cinq femmes et un homme se réunissent régulièrement pour discuter de l'œuvre de l'une des plus grandes romancières anglaises. Ça se passe en Californie, au début du XXIe siècle, et ce sont des gens normaux, ni heureux, ni malheureux chacun avec une blessure et tous hantés par l'amour. A eux seuls ils forment le Club Jane Austen éternel et avec eux Karen Joy Fowler compose un roman qui est si réussi, si délicat, si plein d'esprit que les admirateurs d'Emma et d'Orgueil et préjugés vont défaillir de bonheur. " Washington Post.

Auteur : Auteur américaine, née en 1950 d'un père psychologue et d'une mère professeur des écoles, Karen Joy Fowler est bercée par une littérature aussi riche que variée (de 'l'Iliade' d'Homer à 'Winnie l'ourson'). En 1968, elle rejoint l'université de Berkeley ou elle va développer un intérêt particulier pour les grandes causes. Anti-guerre activiste, c'est lors d'une manifestation qu'elle rencontre son mari. Lors de son parcours universitaire, elle découvre les cultures de l'Inde et de l'Asie. Car découvrir le fonctionnement du monde par les hommes la fascine. Après avoir eu deux enfants, lors de son trentième anniversaire, elle décide de devenir écrivain.

Mon avis : (lu en avril 2010)

J’ai souvent entendu parler en bien de Jane Austen mais je n’ai jamais eu l’occasion de la lire… En acceptant de lire ce livre, je me suis d’abord dit qu’il faudrait peut-être que je lise au moins un livre de cette auteur… mais par lequel commencer ? Finalement faute de temps, j’ai commencé ce livre sans avoir lu du Jane Austen, j’ai quand même lu sur internet l’article qui lui est consacrée sur wikipédia.

Le Club comprend six membres qui se réunissent une fois par mois pour discuter autour des livres de Jane Austen. Celle qui est à l'initiative de ce Club, c'est Jocelyn californienne et célibataire de cinquante ans, elle a invité sa plus vieille amie Sylvia et la fille de celle-ci Allegra. Il y a aussi Bernadette, Pruni une professeur de français et Grigg le seul homme du groupe.

Chaque chapitre présente un des six romans de Jane Austen et également un des membres du Club. Il est question de sentiments, de relations, d'amour et le fait de n'avoir jamais lu Jane Austen ne m'a vraiment pas gêné. Avant de commencer le livre, j'avais lu les résumés des œuvres de Jane Austen que l'on trouve à la fin du livre dans Le guide du lecteur avec également les opinions de son entourage à la parution de ses romans et les questionnaires des membres du Club Jane Austen. J'ai pris beaucoup de plaisir à lire ce livre et il m’aura donné envie de découvrir vraiment Jane Austen et enfin de lire son œuvre !

Merci à Blog-o-Book et aux éditions de la Table ronde de m'avoir permis de découvrir ce livre,

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J'ai appris qu'il existe également un film en DVD datant de 2007 tiré de ce livre, réalisé par Robin Swicord avec Maria Bello, Amy Brenneman, Jimmy Smits, Emily Blunt, Kevin Zegers, Hugh Dancy, Maggie Grace, Marc Blucas, Kathy Baker.

Extrait : Prologue

Chacun de nous possède sa propre Jane Austen.

Celle de Jocelyn a écrit de merveilleux romans sur l'amour et l'art de faire la cour, mais ne s'est jamais mariée. C'est elle qui a eu l'idée du club, et c'est elle qui a choisi les membres. Elle a plus d'idées en une seule matinée que le reste d'entre nous en une semaine, et plus d'énergie aussi. Il est essentiel de réintroduire Jane Austen dans notre vie d'une manière régulière, a dit Jocelyn, nous regardant l'une après l'autre. Nous avons soupçonné un plan secret, mais qui oserait se servir de Jane à des fins malhonnêtes ?

La Jane Austen de Bernadette est un génie comique. Ses personnages, ses dialogues gardent leur drôlerie d'origine, contrairement aux bons mots de Shakespeare, qui ne vous amusent que parce qu'ils sont de Shakespeare et que vous lui devez bien ça.

Bernadette était la plus âgée des membres du club. Elle venait d'atteindre soixante-sept ans. A cette occasion, elle a annoncé que désormais elle se laisserait aller. « Je ne me regarde plus dans la glace, nous a-t-elle dit. Si seulement j'y avais pensé des années plus tôt... »

« Comme un vampire », a-t-elle ajouté et, présenté ainsi, nous nous sommes demandé comment les vampires se débrouillent pour être toujours aussi impeccables. La plupart d'entre eux auraient plutôt dû ressembler à Bernadette.

Un jour, au supermarché, Prudie avait croisé Bernadette en pantoufles, les cheveux en bataille comme si elle ne s'était même pas peignée. Elle achetait des fèves de soja surgelées, des câpres et autres articles qui ne pouvaient être de première nécessité.

Le livre préféré de Bernadette était Orgueil et préjugés. C'est certainement celui que tout le monde préfère, a-t-elle dit à Jocelyn. Elle recommandait de commencer par lui, mais le mari-depuis-trente-deux ans de Sylvia venait juste de demander le divorce et, dans un contexte si récent et si sensible, Jocelyn n'imposerait pas à Sylvia le séduisant M. Darcy. « Nous commencerons avec Emma, a répondu Jocelyn. Car personne après l'avoir lu ne peut avoir envie de se marier. »

Jocelyn et Sylvia s'étaient rencontrées à l'âge de onze ans ; elles avaient une petite cinquantaine à présent. La Jane Austen de Sylvia est une sœur, une fille, une tante. La Jane Austen de Sylvia écrit ses livres dans une salle à manger remplie de monde, les lit à voix haute à sa famille, et reste une fine et impartiale observatrice de ses semblables. La Jane Austen de Sylvia peut aimer et être aimée, mais cela ne trouble pas sa vision, n'émousse pas son jugement.

Il était possible que Sylvia ait été la raison d'être du club, et que Jocelyn ait simplement cherché à l'occuper pendant cette période difficile. Elle en était tout à fait capable. Sylvia était sa plus vieille et plus proche amie.

N'est-ce pas Kipling qui a dit : « Quand tout va mal, rien ne vaut Jane Austen »? Ou quelque chose comme ça.

Livre lu dans le cadre du partenariat

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3 avril 2010

Le Monde de Barney – Mordecai Richler

Livre lu dans le cadre du partenariat Blog-o-Book - Livre de Poche

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Albin Michel – janvier 2000 – 558 pages

LGF – janvier 2001 – 603 pages

traduit de l'anglais (Canada) par Bernard Cohen

Quatrième de couverture :

Drôle de vie que celle de Barney !
Barney Panofsky, juif canadien, expatrié dans les années cinquante à Paris, où il a côtoyé la bohème artistique. De retour au pays, il devient importateur de fromages français, puis producteur de télévision.
De ses trois épouses, la première, nymphomane, se suicidera. Il abandonnera la deuxième le jour même de leur mariage. Quant à la troisième, elle le quittera au bout de trente-six ans.
Accusé du meurtre d'un de ses copains, Barney finira solitaire et poivrot, laissant cette autobiographie.
Drôle d'histoire ? Oui. Ecrite d'une plume virtuose, avec un humour et un souffle ahurissants. Et l'un des plus grands romans du Canada anglophone d'aujourd'hui.

Auteur : Mordecai Richler (27 janvier 1931 – 3 juillet 2001) était un auteur et un scénariste canadien. Né et élevé dans le Mile End (rue Saint-Urbain) à Montréal, au Québec, il fréquenta l’Université Sir George Williams (qui fait maintenant partie de l’Université Concordia). Dans les premières années de sa vie, il vécut et écrivit en Angleterre mais revint au Canada en 1972.

Mon avis : (lu en mars 2010)

Cette lecture fut laborieuse. N’étais-je peut-être pas dans de bonnes dispositions pour découvrir ce livre ?

J'ai eu beaucoup de mal à entrer dans ce livre. J'ai mis deux jours à lire les 140 premières pages et devant ces difficultés, j'ai préféré faire une pause avant de le reprendre.

Barney Panofsky a été mis en cause injustement dans une autobiographie écrite par son ennemi Terry McIver, écrivain reconnu. Il décide donc de lui répondre en écrivant ses propres mémoires pour donner sa version en trois chapitres. Chacun d'entre eux évoque ses trois femmes : Clara : une artiste qu'il a rencontré à Paris, Mrs Panofsky II et Miriam, la femme de sa vie et la mère de ses trois enfants. Il a vécu à Paris de façon un peu bohème, il est retourné au Canada où il a été importateur de fromages puis producteur de télévision. Aujourd'hui, il a 70 ans, il boit et fume trop, il commence également à avoir des problèmes de mémoires.

Il y a beaucoup de personnages, les histoires et anecdotes se succèdent sans que le lecteur ne les mettent en relations les unes aux autres. L'auteur passe brutalement du présent au passé et du passé au présent. Et l’auteur le dit lui-même page 373, « Les digressions, ou plutôt ce que je préfère considérer comme les "propos de table de Barney Panofsky", abondent. », ce qui embrouille encore plus l'esprit de son lecteur. En avançant dans le livre, on comprend un peu mieux la chronologie des faits, mais j’avoue avoir vraiment eu du mal à être intéressée par cette histoire.

Merci à Blog-O-Book et Livre de Poche de m’avoir donné l’occasion de lire ce livre.

Livre lu dans le cadre du partenariat logo_bob_partenariat - logo


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6 mars 2010

Paddy Clarke ha ha ha – Roddy Doyle

Livre lu dans le cadre du partenariat Blog-o-Book et les Éditions Robert Laffont

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Robert Laffont – novembre 1994 – 307 pages

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Robert Laffont – février 2010 – 398 pages

traduit de l'anglais (Irlande) par Léon Mercadet

Présentation de l'éditeur :

Dublin à la fin des années 60. Paddy Clarke est un garnement de dix ans à l'imagination débordante qui n'adore rien tant que de jouer des tours pendables à ceux qui l'entourent. Il rêve de devenir missionnaire, adore les Indiens, résiste aux coups durs mais a le coeur fendu quand ses parents se disputent. Ses ruses de Sioux n'empêcheront pas son père de quitter le foyer conjugal. Cruauté enfantine oblige, ses copains d'école se mettent à le boycotter : " Ha Ha Ha ". L'histoire de Paddy Clarke, ce petit frère de Huck Finn et de Holden Caulfield, a valu à son auteur, le grand Roddy Doyle, le prestigieux Booker Prize.

Auteur : Né à Dublin en 1958, Roddy Doyle s’est imposé dès ses premiers pas comme l’un des auteurs majeurs de la littérature irlandaise contemporaine. Le grand public le découvre grâce à sa célèbre trilogie de Barrytown (The Commitments, The Snapper, The Van) publiée dans la collection « Pavillons » en 1996 (réédités en « Pavillons poche » en 2009) et portée à l’écran par Alan Parker et Stephen Frears. Il reçoit la consécration avec Paddy Clarke Ha Ha Ha, qui obtient le Booker Prize en 1993. Ce prix et les ventes exceptionnelles de ce roman lui permettent d’abandonner son travail d’enseignant et de se consacrer entièrement à l’écriture. 

Mon avis : (lu en mars 2010)

Ce livre m'a été proposé par BoB au moment où je participais au Swap Saint Patrick organisé par Canel, j'ai eu aucune hésitation à le choisir. Et c'est avec plaisir que j'ai découvert ce livre à la fois plein d'humour et de réalisme qui raconte l'histoire de Paddy Clarke est un garçon de 10 ans qui vit à Barrytown, un quartier à la périphérie du Dublin dans les années 1960. Il est l'aîné de la famille, Sinbad est son petit frère, il y a aussi Catherine et Deirdre ses petites sœurs. Il nous raconte l'école, les copains : Kevin, Liam et Aidan. Il est très imaginatif dans ses jeux, ses bêtises. Il a soif d'apprendre et il pose beaucoup de questions. Il adore Geronimo, imagine devenir missionnaire, oblige ses copains à jouer les lépreux et il terrorise son petit frère Sinbad. A la maison, il se rend compte que ces parents se disputent, il va essayer par tous les moyens de faire cesser ces disputes : en ramenant de l'école de bonnes notes, en sollicitant son père pour réciter ses leçons... Paddy est inquiet et guette les discutions entre ses parents, il se lève la nuit pour les espionner. Mais rien n'y fait, un jour son père quitte la maison et à l'école Paddy devient le centre d'un boycott de la part des autres écoliers.

Un livre qui est un retour en enfance et qui m'a fait penser à la fois au Petit Nicolas ou à la Guerre des Boutons, un livre drôle et réaliste avec des personnages très attachants.

Un petit défaut cependant, il n'y a aucun chapitre et les histoires s'enchaînent. Il est un peu difficile de s'interrompre dans sa lecture... Cela reste pourtant une très belle découverte !

Un grand merci à logo_bob_partenariat et robert_laffont de m'avoir permis de découvrir ce livre.

Extrait : (page 20)

Aux allumettes, je préférais la loupe. On passait des après-midi entiers à brûler des petits tas d'herbe sèche. J'aimais voir l'herbe changer de couleur. J'aimais quand la flamme se faufilait dans les herbes. C'était plus facile avec une loupe. Plus facile, mais il fallait être doué. Si le soleil sortait assez longtemps, on pouvait découper une feuille de papier sans la toucher, il suffisait de poser une pierre à chaque coin pour l'empêcher de s'envoler. On faisait la course : allumer, souffler, éteindre, allumer, souffler. Celui qui finissait de couper sa feuille le premier avait le droit de brûler la main de l'autre. On dessinait un bonhomme sur la feuille et le feu perçait des trous dedans ; dans ses mains et ses pieds, comme Jésus. On lui dessinait des cheveux longs. On gardait le zizi pour la fin.

On a taillé des routes dans les orties. Maman m'a demandé ce que j'allais faire dehors avec mon duffle-coat et mes gants par ce beau temps.

- On va couper les orties.

C'étaient des grandes orties ; des orties géantes. Les boutons des brûlures étaient colossaux, ça grattait sans fin même quand ça ne brûlait plus. Les orties occupaient tout un coin du champ derrière les boutiques. Rien d'autre ne poussait là, rien que les orties. On a fauché à grands revers de bâton et il a encore fallu les piétiner. Le jus des orties giclait. On ouvrait des routes droit à travers, chacun la nôtre à cause des bâtons qui moulinaient. Quand on est rentré à la maison, les routes s'étaient rejointes et il ne restait plus une ortie debout. Les bâtons étaient tout verts et j'avais deux brûlures sur la figure : j'avais enlevé mon passe-montagne parce qu'il me grattait la tête.

2 mars 2010

Père des mensonges - Brian Evenson

Livre lu dans le cadre  07_chronique_de_la_rentree_litteraireen partenariat avec ulike_logo_petit

p_re_des_mensonges Le Cherche-Midi – janvier 2010 – 233 pages

traduit de l’américain par Héloïse Esquié

Présentation de l'éditeur :

Atteint de troubles du sommeil et de rêves perturbants, Eldon Fochs, respectable homme d'Église, décide de consulter un psychothérapeute, Alexandre Feshtig. Bientôt, il lui confesse une attirance coupable pour les jeunes enfants. Lorsqu'une petite fille de la communauté est violée puis assassinée, Feshtig, qui soupçonne Fochs d'être passé à l'acte, prévient les autorités religieuses qui vont tout faire pour discréditer le psychothérapeute et éviter le scandale qui se profile. Après Inversion et La Confrérie des mutilés, Brian Evenson poursuit avec Père des mensonges son analyse critique du fait religieux et de la violence spirituelle, psychologique et sociale, que celui-ci peut susciter. A l'image d'Edgar Poe, il place le lecteur au cœur même d'une folie à l'origine et à l'issue aussi complexes et ambiguës l'une que l'autre.

Auteur : Né à Ames (Iowa) en 1966, ancien membre de l'Église mormone, Brian Evenson s'attire les foudres des chefs de la communauté lorsqu'il publie son premier recueil 'Altmann' s Tongue' puis refuse malgré la pression de renoncer à l'écriture. Les hautes instances répliquent sans atteindre leur but, l'auteur perd son poste de professeur à l'Université de Brigham Youth mais ne cède pas à l'intimidation. Écrivain prolifique, il signe dès lors nouvelles et romans marqués par la violence et l'humour noir et peuplés de personnages aux prises avec des problèmes moraux ou religieux. Brian Evenson, qui a vécu en France, en Suisse et au Mexique pour son travail de missionnaire est également traducteur mais c'est indéniablement pour son œuvre subversive et observatrice de l'Amérique bien-pensante que l'auteur est aujourd'hui reconnu et admiré.

Mon avis : (lu en mars 2010)

Un livre prenant mais terriblement dérangeant et tordu. Il se lit d'une traite, comme un thriller.

Un homme d'église (la Corporation du Sang de l'Agneau, les Sanguistes) , le doyen Fochs va consulter un psychiatre à la demande de sa femme suite à des troubles du sommeil. Il prétend supporter difficilement sa nouvelle charge de doyen et faire des rêves avec des pensées pédophiles. Assez vite, Feshtig, le psychiatre, doute que cela ne soit que des rêves, d'autant plus qu'une jeune fille a été assassinée et que deux jeunes garçons l'accusent de violence sexuelle. La hiérarchie religieuse du doyen va tenter par tous les moyens de supprimer ou modifier le rapport que Feshtig. Le lecteur est face à plusieurs points de vue : des lettres échangées entre les autorités religieuses et l'Institut de psychanalyse qui emploi Feshtig, les notes du psychiatre et le récit de Fochs lui-même. J'ai été révoltée par la froideur de Fochs qui profite de sa position d'homme d'église et son pouvoir «spirituel» pour justifier ses faits et gestes. L'hypocrisie des autorités religieuses est également difficile à comprendre ! Le titre du livre est vraiment bien trouvé, le mensonge est omniprésent. Fochs affiche cette froideur, mais il mène en lui-même un combat avec une vision d'un homme à la tête sanglante, ni lui, ni le lecteur ne savent si cet homme représente le Christ ou le Diable. J'ai du mal à dire si j'ai vraiment aimé ce livre, je l'ai surtout trouvé très dérangeant !

Merci à Chroniques de la rentrée littéraire et aux éditions Le Cherche Midi pour m'avoir fait découvrir ce livre.

Extrait : (page 19)

Antécédents

Lorsque je l'ai rencontré, Eldon Fochs était un comptable de trente-huit ans, exerçant également la fonction de doyen laïc au sein de la Corporation du Sang de l'Agneau (les Sanguistes), secte religieuse fortement conservatrice. Il était rasé de près, de teint pâle, habillé convenablement d'un costume sombre solide, d'une chemise blanche et d'une cravate classique, selon le code vestimentaire adopté par les chefs ecclésiastiques. Lors de nos entretiens, il n'a jamais fait d'entorse à ce style vestimentaire. C'était un homme corpulent, à la voix douce, légèrement embarrasssé par son corps mais jouissant cependant d'une certaine décontraction dans son comportement. Il commençait une thérapie à la demande de son épouse, qui s'inquiétait de modifications récentes dans ses habitudes de sommeil, modifications qui comprenaient le fait de « parler dans son sommeil avec la voix de quelqu'un d'autre », des accès de somnambulisme, et de brefs épisodes violents à l'encontre de sa femme lorsqu'elle le réveillait (épisodes dont il n'avait pas le souvenir). Fochs estimait que sa femme exagérait, mais il avait néanmoins choisi de venir me trouver pour deux raisons : premièrement, pour apaiser son épouse, deuxièmement, parce qu'au cours de l'année passée il avait eu « des pensées et rêves perturbants » dont il « voulait se libérer ».

Lors de notre premier entretien, Fochs a précisé qu'il préférait être appelé « frère Fochs », « doyen Fochs » ou simplement « Fochs » plutôt que par son prénom, Eldon. Il a rechigné tout d'abord à évoquer son histoire familiale. Les pensées et rêves perturbants n'avaient, selon lui, « rien à voir avec le passé », puisqu'ils n'avaient débuté qu'un an plus tôt. En insistant, toutefois, j'ai découvert qu'il était l'aîné de deux enfants, le plus jeune étant mort à la naissance. Il a été « élevé dans la foi » au sein d'une famille sanguiste de la classe moyenne, dans un quartier à dominante sanguiste. L'enterrement de son frère, présidé par son père, un doyen de l'Église, compte parmi ses premiers souvenirs. Il se rappelle également sa mère l'aidant à apprendre à lire dans l'organe officiel des enfants sanguistes, Viens à moi, lorsqu'il avait cinq ans, et l'absence fréquente de son père dans sa jeunesse à cause de ses responsabilités au sein de l'Église.

27 février 2010

Une catastrophe naturelle - Margriet de Moor

lu dans le cadre de l'opération babelio

une_catastrophe_naturelle Libella-Maren Sell Editions - janvier 2010 – 334 pages

traduit du néerlandais par Danielle Losman

Présentation de l'éditeur :

Un lundi, on apprend qu'une dépression se déplace du Groenland en direction des côtes de l'Europe de l'Ouest. Le même jour, Armanda supplie sa sœur Lidy de partir à sa place en Zélande passer le week-end avec sa filleule. En contrepartie, elle gardera sa fille, âgée de deux ans, et accompagnera son mari à une fête familiale. Cette substitution ne devrait choquer personne puisque les deux sœurs se ressemblent au point d'être parfois confondues. Cette petite mise en scène va pourtant bouleverser leurs vies. Le samedi 31 janvier 1953, tandis que Lidy se rend à Zierikzee, se lève cette tempête historique qui rayera de la carte le sud-ouest des Pays-Bas. Lidy, avec quelques inconnus, tentera de braver les éléments déchaînés. En vain. Armanda se glissera alors dans l'existence de sa sœur disparue. Elle épousera son mari, ils auront deux enfants et, en apparence, ni remords ni culpabilité. Mais l'ombre du drame plane sur tous les actes du quotidien. Entre catastrophe naturelle et catastrophe intime, Margriet de Moor nous fait découvrir dans ce magnifique roman les destins entremêlés de deux sœurs que rien ne peut séparer.

Auteur : Margriet de Moor est néerlandaise. Après avoir étudié le chant et le piano, elle choisit l'écriture. Son premier roman, Gris d'abord puis blanc puis bleu (1993), fut qualifié de chef-d’œuvre par la critique. Ont suivi Le Virtuose (1995), Duc d'Égypte (1999) et Le Rendez-vous (2003).

Mon avis : (lu en février 2010)

Dans la nuit du 31 janvier au 1er février 1953, une tempête historique va faire céder de nombreuses digues et rayé de la carte le Sud-Ouest des Pays-Bas, il y aura plus de 1800 morts, 160000 hectares de terres inondées, beaucoup de têtes de bétail noyées et de nombreux bâtiments détruits ou endommagés.

Margriet de Moor va construire son histoire à partir de cette catastrophe naturelle. Amanda et Lidy, deux sœurs, vont échanger leur place le temps d'un week-end. Lidy accepte de partir en Zélande pour la fête de la filleule d'Amanda. En échange, Amanda s'occupera de Nadia la fille de 2 ans de Lidy et accompagnera Sjoerd, le mari de Lidy, à une soirée. Malheureusement, durant ce tragique week-end, la Zélande va se retrouver sous les eaux et Lidy va disparaître.

En parallèle, nous suivons l'histoire des deux sœurs, d'un côté le récit heure par heure de la catastrophe naturelle vécue par Lidy durant deux jours et de l'autre côté la nouvelle vie d'Amanda durant trente ans, en effet, elle va prendre la place de sa sœur auprès de Nadia et Sjoerd. Ce livre est à la fois bouleversant et cruel. J'ai été très ému par Lidy mais le comportement d'Amanda m'a dérangé, elle a en apparence aucun remord ou culpabilité par rapport à la disparition de sa sœur. J'ai été également très intéressé par les descriptions précises de la catastrophe, mais aussi des paysages des Pays-Bas cela me donne vraiment envie de découvrir ce pays.

Merci à l'Opération Masse Critique de Babelio et aux éditions Libella – Maren Shell pour cette belle découverte.

Extrait : (page 99)

Lorsque la Citroën reprit la route, il n'était plus question de rentrer le plus vite possible à la maison pour se glisser sous l'édredon. L'auto qui se dirigeait vers le petit port de débarquement était conduite par un homme qui réfléchissait fiévreusement à des solutions pratiques. A ses côtés, une jeune femme qui, répétons-le, n'était pas du tout à sa place. Elle aussi pourtant ressentait l'atmosphère étrange, intense, l'approche du danger, ce moment où les gens savent qu'ils doivent agir. Après trois ou quatre minutes, la digue apparut, comme une bosse se détachant sous la lumière de la lune. Lorsqu'on prenait à gauche, ici, on était à moins d'un kilomètre du port de débarquement – un simple ponton, dont l'accès par le quai, conformément aux prescriptions en cas de crue, devait être fermé par les vannes.

Mais l'auto freina et stoppa. L'instant d'après, Simon Cau courait, courbé, vers la digue, essayant de grimper à quatre pattes jusqu'au sommet. Ça semblait une gageure. Que voulait-il faire, agrippé aux herbes folles de cette misérable digue, construite en raidillon pour des raisons budgétaires ? Retombant chaque fois dans le réseau de taupinières inondées qui minait la construction de l'intérieur, il parvint néanmoins jusqu'au sommet. Impossible de se tenir debout, face à l'ouragan, sur une corniche bombée et étroite d'un demi-mètre à peine. Cau s'allongea sur le sol, tenant à deux mains sa casquette, et leva sa tête trempée par l'eau qui éclaboussait tout. Quelles visions apocalyptiques eut-il alors ? Des choses improbables dans un décor improbable ? Simon Cau respirait péniblement. En vérité, ce qu'il voyait à hauteur des yeux, à l'infini, c'était une masse d'eau qui montait en roulant ses vagues.

Lidy aussi était descendue. Elle se tenait là, à côté du talus, dont les entrailles produisaient un grondement tellement sonore qu'il couvrait le vent. Elle y prêta l'oreille un moment, sans savoir ce qu'elle écoutait. Ce remblai de sable recouvert d'une mince couche d'argile marin, après toutes ces années de flots déferlants, n'était plus bon à rien. Sur la crête vraiment très fragile, quelques murets, construits après l'inondation de 1906, présentaient quelques ouvertures pour les moutons. Le côté intérieur était déjà alors tellement poreux que c'est par miracle qu'il tint une heure et demie, cette nuit-là, avant de se déchirer sous l'énorme pression hydraulique s'exerçant de l'autre côté et de s'effondrer dans le fossé. Le côté extérieur excavé parvint à retenir la mer durant un quart d'heure, avant de se rompre définitivement.

Lidy dépêtra ses pieds de la boue et retourna en courant vers la voiture. Même sur la route en dur, on pouvait sentir la terre tressaillir.

Opération Masse Critique chez Babelio

Une catastrophe naturelle par Margriet de Moor

Critiques et infos sur Babelio.com

4 février 2010

In the air – Walter Kirn

Livre lu dans le cadre du partenariat Blog-o-Book et Michel Lafon

in_the_air Michel Lafon – janvier 2010 – 308 pages

traduit de l'anglais (États-Unis)par Nathalie Bru

Quatrième de couverture : Depuis des années Ryan Bingham ne touche plus terre : son boulot de consultant en management – il est chargé d’organiser des licenciements – le conduit d’entreprise en entreprise, de ville en ville, d’avion en aéroport, de chambre d’hôtel en chambre d’hôtel. Il n’a plus de maison, plus d’épouse, plus d’attaches familiales : il ne se sent chez lui que dans le cocon d’une cabine pressurisée, face au sourire d’une hôtesse de l’air ou à un plateau-repas mal réchauffé. Son but dans la vie ? Accumuler un million de miles du programme de fidélité d’une compagnie aérienne. Il y est presque, mais brûle d’envie de démissionner…
D’une plume décapante qui excelle à dénoncer l’inhumanité croissante du monde du travail et ses effets délétères, Walter Kirn décrit avec le talent d’un Douglas Kennedy ou d’un Don DeLillo l’implacable descente aux enfers d’un homme qui a la tête dans les nuages.

Auteur : Critique littéraire à Time et Vanity Fair, WALTER KIRN a dirigé la rubrique littéraire des magazines Rolling Stone et GQ et écrit encore pour le New York Times. Le film tiré d’In the Air, son troisième roman, avec George Clooney dans le rôle principal, sortira en salles début 2010. Il est réalisé par Jason Reitman (Juno) et la distribution comptera entre autres Jason Bateman (Juno, Arrested Development) et Anna Kendrick (Twilight).

Mon avis : (lu en février 2010)

Je suis déçue par la lecture de ce livre dont j'attendais mieux surtout au vu de la quatrième de couverture et de la phrase en couverture « le roman culte qui a inspiré le nouveau film de Jason Reitman avec Georges Clooney ». J'ai eu beaucoup de mal à lire ce livre, chapitre après chapitre je me disais « je n'arrive pas à rentrer dans ce livre ». « Quand ce livre va-t-il enfin démarrer ? » Nous suivons les états d'âme de Ryan qui passe sa vie entre les aéroports, les hôtels et dont la préoccupation principale est d'arriver à dépasser le million de miles offerts. Ryan est consultant en management, il fait « un peu de CEM (conseil en efficacité managériale) et beaucoup – énormément, hélas – de CTC (conseil en transition de carrière). Le nom savant de l'activité qui consiste à faire en sorte que les nouveaux chômeurs appréhendent leur licenciement récent comme une opportunité de développement personnel et spirituel. » Ryan n'aime plus vraiment son travail, il a quitté son logement, il n'a plus d'épouse et n'a que des contacts téléphoniques avec sa famille. On voyage aux États-Unis en passant par Denver, Salt Lake City, Vegas, Omaha... Mais j'ai trouvé plutôt ennuyeux ce voyage, le personnage de Ryan n'est pas antipathique, mais sans relief. Quand à la fin, je ne l'ai pas comprise... et je n'ai pas eu le courage de revenir en arrière pour essayer de comprendre... Dommage.

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Ce livre a été adapté au cinéma dans un film réalisé par Jason Reitman avec George Clooney, Anna Kendrick, Jason Bateman et qui est sortie en France en janvier 2010. En regardant la bande-annonce et en lisant le synopsis, je ne retrouve du livre que la vie entre les aéroports et la course aux miles. Je n'ai pas vu le film et j'attendrai la télévision ou le DVD à la Médiathèque pour le voir...


Merci à Blog-o-Book et aux Éditions Michel Lafon pour l'envoi de ce livre.

Livre lu dans le cadre du partenariat logotwitter_bigger et michel_lafon

29 janvier 2010

Seul contre tous - Jeffrey Archer

Livre lu dans le cadre  07_chronique_de_la_rentree_litteraireen partenariat avec ulike_logo_petit

seul_contre_tous Editions Générales First - février 2009 – 572 pages

Prix du Polar International

Présentation de l'éditeur :

Il suffit parfois de se trouver au mauvais endroit au mauvais moment pour voir basculer le cours de sa vie... Si Danny Cartwright avait demandé Beth Wilson en mariage un jour plus tôt, ou un jour plus tard, il n'aurait ainsi jamais pu être accusé du
meurtre de son meilleur ami. Mais quand les quatre témoins de l'accusation sont un avocat, un acteur à succès, un aristocrate et le plus jeune associé d'une prestigieuse agence immobilière, qui pourrait bien croire à la version des faits d'un garagiste de l'East End ? AU MAUVAIS ENDROIT, AU MAUVAIS MOMENT. Danny est donc condamné à vingt-deux années d'emprisonnement dans le quartier de Haute sécurité de la prison de Belmarsh, duquel personne ne s'est jamais échappé. Seulement, ses adversaires ont tous sous-estimé le désir de revanche du jeune homme et la farouche détermination de sa fiancée à faire entendre justice

Auteur : Né en Angleterre en 1940, sir Jeffrey Archer fait ses études à l'université d'Oxford avant d'embrasser la carrière politique. En 1969, il est élu à la Chambre des Communes, dont il devient l'un des plus jeunes membres de toute l'Histoire. Il en démissionne en 1974, ruiné et endetté, et décide de faire fortune grâce à sa plume. Pari gagné ! Inspiré de son expérience d'actionnaire floué, son premier livre La Main dans le sac, rencontre un succès immédiat aux États-Unis, et se vend à plusieurs millions d'exemplaires dans le monde. Il sera suivi de bien d'autres best-sellers.

Mon avis : (lu en janvier 2010)

Ce livre n’est pas un thriller mais un roman policier où se mêle suspens et une intrigue qui nous tient en haleine.

Danny Cartwright, fils d’ouvrier, vit dans le East End, un faubourg populaire de Londres, il travaille dans un garage. Il est amoureux de Beth, la fille de son patron, et il vient de la demander en mariage. Ils doivent fêter cela avec son meilleur ami Bernie, le frère de Beth, dans le quartier chic de West End.

Spencer Craig vit dans le West End, après des études à Cambridge, il est devenu avocat et est promis à une belle carrière. Ce même soir, il passe une soirée conviviale avec des amis pour fêter les 30 ans de Gerald Payne avec Larry Davenport et Toby Mortimer

Danny et Spencer n'auraient jamais du se rencontrer. Mais cette soirée va changer leur destin à tous jamais… Spencer va provoquer une bagarre au cours de laquelle il poignardera Bernie mais avec la complicité de ses amis, il fera accuser Danny. Personne ne voudra croire à sa version des faits face aux quatre témoins de l’accusation qui sont un brillant avocat, un acteur à succès, un aristocrate et un talentueux agent immobilier. Danny sera donc condamné à vingt-deux ans de prison. Il se retrouve donc dans le quartier de Haute-Sécurité de la prison de Belmarsh. Mais Danny va se battre pour prouver son innocence.

Ce roman policier est très bien documenté. L’auteur nous décrit parfaitement des scènes de procès, on découvre la vie à l’intérieur d’une prison… Les descriptions de la psychologie des nombreux personnages sont très bonnes, et certains sont vraiment attachants. Un livre vraiment agréable à lire, et que l’on ne veut pas lâcher avant la fin !

Merci aux Éditions Générales First et à Ulike pour ce livre à découvrir sans tarder !

Extrait : (début du livre)
- Oui !
Beth avait essayé de feindre la surprise et le ravissement. Mais elle n'avait pas été très convaincante. Ce mariage, elle l'avait décidé depuis leurs années de collège. Elle fut néanmoins stupéfaite lorsqu'elle vit Danny se mettre à genoux au milieu du restaurant bondé.
- Oui, répéta-t-elle rapidement et un peu gênée. Elle voulait que Danny se lève avant que toute la salle ne s'arrête de dîner pour les observer.
Mais Danny restait à genoux, et, tel un prestidigitateur, il sortit une boîte minuscule qui semblait venue de nulle part. Il l'ouvrit. Elle contenait une bague en or simple, ornée d'un solitaire bien plus gros que ce que Beth avait imaginé - même si son frère lui avait déjà confié que Danny avait dépensé deux mois de salaire pour lui offrir cet anneau.
Quand son fiancé se décida enfin à se relever, elle le vit sortir son portable et composer fébrilement un numéro. Beth savait parfaitement qui serait au bout du fil.
- Elle a dit oui ! annonça-t-il triomphalement. (Beth sourit en regardant le diamant de plus près, à la lumière.) Et si tu venais nous rejoindre ? ajouta-t-il avant que Beth ne puisse l'en empêcher. Super ! Retrouvons-nous dans ce bar à vins sur Fulham Road - celui où on est allé après le match de Chelsea l'an dernier. On se retrouve là-bas, mon vieux.

Beth ne protesta pas ; après tout, Bernie n’était pas seulement son frère, c’était le plus vieil ami de Danny et il lui avait déjà probablement proposé d’être son garçon d’honneur.

Quand Danny demanda l’addition au serveur, le maître d’hôtel s’approcha.

- C’est pour la maison, annonça-t-il en les gratifiant d’un sourire chaleureux.

La nuit allait être pleine de surprises

Livre lu dans le cadre  07_chronique_de_la_rentree_litteraireen partenariat avec ulike_logo_petit

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