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A propos de livres...
norvege
31 juillet 2010

Swap Scandinavia

swap_scandinavia

Un Swap Scandinavia est organisé par Isleene !

Avis à ceux qui veulent découvrir l'Europe du Nord, les fjords, les rennes, et spécialement la littérature scandinave…

inscription jusqu'au 31 juillet, c'est à dire ce soir... toutes les infos et renseignements ici.

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26 mai 2010

L'homme chauve-souris - Jo Nesbø

Une enquête de l'inspecteur Harry Hole

Livre lu dans le cadre du logo_challenge_ABC- (18/26)

l_homme_chauve_souris_ l_homme_chauve_souris

Gaïa – février 2003 – 374 pages

Folio – mars 2005 – 474 pages

traduit du norvégien par Elisabeth Tangen et Alexis Fouillet

Quatrième de couverture :
Parce qu'une jeune Norvégienne a été sauvagement jetée d'une falaise à l'autre bout du monde en Australie, l'inspecteur Harry Hole de la police d'Oslo est envoyé sur place par une hiérarchie soucieuse de l'évincer. Ce qui n'aurait dû être que routine diplomatique va se transformer en traque impitoyable au fur et à mesure de meurtres féroces qu'Harry Hole refuse d'ignorer. Autre hémisphère, autres méthodes... Associé à un inspecteur aborigène étrange, bousculé par une culture neuve assise sur une terre ancestrale, Hole, en proie à ses propres démons, va plonger au cœur du bush millénaire. L'Australie, pays de démesure, véritable nation en devenir où les contradictions engendrent le fantastique comme l'indicible, lui apportera, jusqu'au chaos final, l'espoir et l'angoisse, l'amour et la mort : la pire des aventures.

 

Auteur : Né en 1960, Jo Nesbø est journaliste économique, chanteur et a été propulsé sur le devant de la scène littéraire en 1998 en recevant le prix du meilleur roman policier nordique de l'année. L'homme chauve-souris inaugure la série des enquêtes menées par Harry Hole. Du pur thriller.

Mon avis : (lu en mai 2010)
C'est le premier livre que je lis de cet auteur norvégien. J'ai donc été surprise que l'histoire se déroule en Australie. L'inspecteur Harry Hole de la police d'Oslo a été envoyé en Australie pour suivre l'enquête menée par la police australienne à propos de la mort d'une jeune Norvégienne sauvagement assassinée. Harry enquête en double avec Andrew, un policier aborigène. Andrew lui fait découvrir Sydney et les coutumes locales. Nous apprenons ainsi beaucoup d'informations intéressantes sur l'Australie et les Aborigènes.
On découvre dans le personnage d'Harry Hole un être très attachant, ancien alcoolique, il n'est pas parfait mais je l'ai beaucoup aimé. L'intrigue est captivante, elle est construite autour d'une vieille légende aborigène et l'enquête est très bien menée.
Un bon roman dépaysant qui m'a donné très envie de lire de nouvelles enquêtes de l'inspecteur Harry Hole. Encore un auteur venu du froid qui me plaît beaucoup !

Extrait : (début du livre)
Quelque chose clochait.
La préposée au contrôle des passeports avait d'abord souri de toutes ses dents :
" Comment ça va, mon pote ?
- Bien ", avait menti Harry Hole. Cela faisait plus de trente heures qu'il était parti d'Oslo via Londres, il avait passé tout le voyage depuis le transfert à Bahrein assis dans ce satané fauteuil, juste devant l'issue de secours. Pour des raisons de sécurité, il ne pouvait s'incliner que partiellement, et la colonne vertébrale de son occupant avait commencé à se tasser avant l'arrivée à Singapour.
Et à présent, pour ne rien arranger, la fille derrière son comptoir ne souriait plus.
Elle avait parcouru le passeport avec un intérêt stupéfiant. Il était difficile de dire si c'était la photo ou la façon dont s'écrivait le nom de son possesseur qui l'avait mise de si bonne humeur.
« Boulot ? »
Harry Hole avait conscience que dans d'autres pays les préposés au contrôle des passeports auraient ajouté « Monsieur », mais à ce qu'il avait lu, les formules de politesse de ce type n'étaient pas très usitées en Australie. Peu importait d'ailleurs, Harry n'étant ni un grand voyageur ni un snob impénitent ; tout ce qu'il désirait pour l'heure, c'était une chambre d'hôtel et un lit, et ce le plus rapidement possible.
« Oui », avait-il répondu en laissant ses doigts tambouriner sur le comptoir.
Et c'est à ce moment-là que la bouche de la fille s'était crispée, avait perdu son charme, et demandé d'une voix désagréable : « Pourquoi n'y a-t-il pas de visa dans votre passeport, Monsieur ? »
Le cœur de Harry avait fait un bond dans sa poitrine, comme il le fait fatalement au pressentiment d'une catastrophe imminente. On n'employait peut-être « Monsieur » qu'à partir du moment où la situation se gâtait ?
« Désolé, j'ai oublié », murmura Harry tout en cherchant fébrilement dans sa poche intérieure. Pourquoi n'avaient-ils pas fixé son visa spécial dans son passeport, comme ils le font avec les visas classiques ? Il entendit juste derrière lui le faible grésillement d'un baladeur, et sut que c'était celui de son voisin dans l'avion. Il avait écouté la même cassette tout au long du voyage. Et pourquoi Diable n'était-il jamais fichu de se souvenir dans quelle poche il mettait les choses ? La chaleur l'importunait aussi, même s'il n'était pas loin de vingt-deux heures. Harry sentit une démangeaison naître à la base de son crâne.
Il finit par trouver le document qu'il cherchait et le déposa, soulagé, sur le comptoir.
« Officier de police, n'est-ce pas ? »
La préposée abandonna le visa spécial et leva des yeux scrutateurs vers son détenteur, mais la bouche n'était plus pincée.
« J'espère qu'aucune blonde Norvégienne ne s'est fait tuer ? »
Elle partit d'un grand rire et apposa joyeusement son cachet sur le visa spécial.
« Eh bien, juste une », répondit Harry Hole.

8 mars 2010

La Ferme des Neshov – Anne Birkefeld Ragde

Livre lu dans le cadre du logo_challenge_ABC- (14/26)

la_ferme_des_Neshov Balland – janvier 2010 – 379 pages

traduit du norvégien par Jean Renaud

Présentation de l'éditeur :

« À la ferme, de toute façon, tout ce qui était beau était mis de côté pour des jours qui ne viendraient jamais. »

Trois frères que tout sépare se retrouvent dans la ferme familiale à la mort de leur mère. Tous sont confrontés à un moment de leur vie où ils doivent faire un choix important. Tor, l’aîné, doit se décider : poursuivre son élevage de porcs ou laisser sa fille reprendre la ferme et quitter alors sa vie d’assistante vétérinaire à Oslo. Que va devenir la ferme des Neshov ? Arriveront-ils à surmonter leur différence pour recréer des liens familiaux mis à rude épreuve depuis si longtemps ? Anne B. Ragde met en scène les destins entrecroisés des membres de la famile Neshov et signe une saga d’une grande finesse psychologique où le chagrin et la douleur se mêlent à l’humour, la chaleur et l’amour.

Saluée par la critique et les lecteurs, la saga d’Anne B. Ragde est le phénomène incontournable de la scène littéraire norvégienne. Traduit dans plus de 15 langues, La Ferme des Neshov a obtenu le Prix des Libraires et des Lecteurs. Après le succès de La Terre des mensonges, Anne B. Ragde poursuit avec La Ferme des Neshov une formidable saga norvégienne.

Auteur : Anne B. Ragde, née en 1957, a fait ses débuts en littérature en 1986 avec le livre pour la jeunesse Hallo! Her er jo! Depuis, elle a écrit plusieurs livres pour la jeunesse, dont une biographie de Sigrid Undset pour laquelle elle a reçu le Prix Brage. Son premier roman pour adulte En tiger for en engel a été publié en 1990. D’autres romans ont suivis, tout comme des polars et des recueils de nouvelles. La Terre des mensonges (dont le titre original est Berlinerpoplene), paru en 2004 a été traduit dans plus de vingt langues et a obtenu le obtenu les prix littéraires Riksmål et Booksellers' prize. La Ferme des Neshov a reçu le Prix des libraires et prix des lecteurs en Norvège.

 

Mon avis : (lu en mars 2010)

J'ai retrouvé avec beaucoup de plaisir la suite de La Terre des mensonges. J'ai retrouvé les membres de la famille Neshov : les trois frères Tor l’éleveur de porcs, Margido le croque-mort et Erlend, décorateur à Copenhague et Krumme son compagnon, Torunn, la fille de Tor, aide-vétérinaire à Oslo. Ils s'étaient retrouvés lors de la mort de leur mère, ils avaient faits connaissance, un secret de famille avait été dévoilée. Après ses quelques jours ensemble, chacun va retourner à sa vie quotidienne. Les liens familiaux ont été secoués et quelle sera l'avenir de la ferme des Neshov ? Le livre se lit aussi facilement que le premier, les personnages évoluent, le lecteur les suit de Trondheim à Copenhague en passant par Oslo. Le livre se conclu avec un épisode dramatique alors j'attends avec impatience la sortie du prochain et dernier livre de cette trilogie.

Extrait : (page 21)

Un heure plus tard, la petite voiture de location était pleine à craquer. C'était une Golf, Krumme l'avait louée à l'aéroport de Vaernes et ils allaient la rendre au même endroit. Torunn rentra en trombe dans le petit salon voir le grand-père, après avoir enfilé manteau et bottines. Elle voulait donner l'impression qu'ils étaient pressés maintenant. Elle avait longtemps retardé le moment de dire au revoir, fait comme si c'était une simple tasse de café qu'ils avaient bue, en dépit des allées et venues fébriles d'Erlend entre le premier étage et la voiture dans la cour, pour descendre toutes sortes de choses qu'il voulait emporter à la dernière minute.

Le grand-père était assis devant une tasse sans soucoupe, des miettes sur la table et sur les genoux – elle lui avait donné une part de gâteau fourré aux amandes. Il portait son dentier, en haut comme en bas, la télé était éteinte, elle jeta un rapide coup d'œil aux plantes vertes sur le rebord de la fenêtre, celles qu'Erlend avait achetées, et fut intimement persuadée qu'elles seraient crevées d'ici quinze jours. Ou bien complètement desséchées, ou bien trop arrosées. Elle était également persuadée qu'il ne se raserait pas avant longtemps. Ni ne changerait de caleçon. Comment vont-ils se débrouiller ? se demanda-t-elle. Et moi qui m'en vais. Mais elle pensa aussitôt qu'Erlend aussi s'en allait, et il était quand même plus proche d'eux, pour autant qu'on puisse établir une telle hiérarchie. Erlend était le frère cadet, elle était la fille : qui des deux devait avoir davantage mauvaise conscience ? Mais Margido habitait de l'autre côté de la colline, à lui maintenant de venir en aide à sa famille à Neshov ! Il y serait obligé, en tant que frère. La question était de savoir comment il pourrait s'y prendre et si Tor le laisserait faire, alors qu'il s'était tenu à l'écart de la ferme pendant sept ans.

- C'est le départ ? Demanda le grand-père.

- Oui.

Elle se pencha et appuya sa joue contre la sienne. Ça piquait. Il sentait le vieillard, les vieux habit, le renfermé, le gâteau aux amandes et le café. Elle l'embrassait pour la première fois, il parvint à lever le bras assez haut pour lui toucher la joue.

- Au revoir, murmura-t-elle.

Qu'aurait-elle pu lui dire d'autres ? Rien qu'elle puisse promettre.

- Porte-toi bien !

Livre lu dans le cadre du logo_challenge_ABC- (14/26)

5 décembre 2009

La Terre des mensonges - Anne Birkefeldt Ragde

la_terre_des_mensonges Balland – juin 2009 – 370 pages

traduit du norvégien par Jean Renaud

Présentation de l'éditeur

Un registre de condoléances était ouvert, un stylo posé en travers de la première page. Une photo encadrée de la défunte la montrait en blouson sur une plage de galets, tenant à la main une racine d'arbre grise qui avait l'air d'un cygne.» Après la mort de leur mère, trois frères que tout sépare se retrouvent dans la ferme familiale. Tor, l'aîné, se consacre à l'élevage de porcs, Margido dirige une entreprise de pompes funèbres et Erlend est décorateur de vitrines à Copenhague. Les retrouvailles s'annoncent mouvementées : la tension atteint son paroxysme lorsque la question de l'héritage amène le père de famille à révéler un terrible secret.

Auteur : Née en 1957, elle a passé son enfance à Trondheim, ancienne professeur assistante de communication à l'Université de Trondheim, elle a écrit plus de quarante livres depuis 1986 aussi bien pour les adultes que pour les enfants. Anne B. Ragde décrit les relations ambiguës entre les trois frères avec un talent remarquable et signe un roman passionnant à l'humour grinçant. La Terre des mensonges est le phénomène incontournable de la scène littéraire norvégienne (traduit dans plus de 15 langues, il a reçu en Norvège le très prestigieux prix Riksmal). II a été adapté au théâtre et à l'écran. Plus d'un million de téléspectateurs ont suivi cette saga familiale subtile et incroyablement bien menée. La suite paraîtra en 2010.

Mon avis : (lu en décembre 2009)

Un livre assez original qui nous raconte l'histoire de trois frères très différents les uns les autres qui se retrouvent à la suite de l'hospitalisation puis le décès de leur mère. Cela commence par la description détaillée et précise de la vie de chacun des frères. Ainsi, dès les premières lignes du livre le lecteur est confronté au suicide d'un adolescent et nous accompagnons Margido dans son travail de croque-mort. Cela annonce dès le début l'atmosphère froide et sombre de cette campagne norvégienne et de cette histoire. Le plus jeune frère, Erlend, est parti il y a 20 ans s’exiler à Copenhague, il exerce la profession de décorateur de vitrines et partage sa vie avec un homme prénommé Krumme, rédacteur en chef d’un grand hebdomadaire. Le second, Margido dirige une entreprise de pompes funèbres et derrière une façade stricte et austère, il dissimule sa solitude affective. Le frère aîné, Tor, est resté à la ferme familiale, il s'occupe d'un élevage de porcs. Ses relations un peu particulières avec ses animaux témoignent du mal-être dans lequel il est. Depuis longtemps, les trois frères n'ont plus de relations les uns avec les autres et la mort de leur mère sera l’occasion d’étranges retrouvailles entre les trois frères.

L'écriture est fluide, les personnages attachants et l'histoire nous tient en haleine. C'est aussi une chronique sociale et ethnologique avec un humour grinçant, je ne me suis pas ennuyée un instant ! Et l'éditeur nous annonce une suite pour 2010.

Extrait : (début du livre)

Lorsque le téléphone sonna à dix heures et demie un dimanche soir, il en savait bien sûr la raison. Il prit la télécommande et baissa le son, la télé diffusait un reportage sur Al-Qaïda.

- Allo, Margido Neshov à l'appareil.

Et il pensa : j'espère que c'est une personne âgée morte dans son lit, pas un accident de la route.

Il s'avéra que ce n'était ni l'un ni l'autre, mais un adolescent qui s'était pendu. C'était le père qui appelait, Lars Kotum. Margido savait bien où se trouvait la grosse ferme de Kotum, à Bynes.

En fond sonore quelqu'un poussait des cris de bestiaux, perçants. Des cris qui, d'une certaine façon, lui étaient familiers : ceux d'une mère. Il demanda au père s'il avait prévenu le juge de paix et le médecin. Non, le père l'avait appelé aussitôt, lui, Margido, il savait qui il était et quelle profession il exerçait.

- Il faut quand même que vous leur téléphoniez, peut-être préférez-vous que je le fasse ?

- Il ne s'est pas pendu... normalement. Il s'est plutôt... étranglé. C'est absolument horrible. Oui, téléphonez ! Et venez ! Je vous en supplie.

Il ne prit pas le fourgon noir, mais la Citroën. Il valait mieux que le juge fasse venir une ambulance de l'hôpital Saint-Olav.

30 octobre 2009

Lune noire – John Steinbeck

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traduit de l'anglais par Jean Pavans

Jean-Claude Lattès - août 1994 – 175 pages

LGP – septembre 1996 – 157 pages

Présentation : Les échos de la guerre ne parvenaient qu'à peine dans ce village perdu au fin fond de la Scandinavie. Jusqu'au jour où les premiers soldats nazis apparurent au sommet de la côte...
Quel comportement adopter ? C'est finalement une forme de résistance qui va prévaloir, malgré ceux qui, à l'instar du commerçant Corell, préfèrent jouer le jeu de l'occupant. Une résistance sourde, silencieuse, obstinée, animée par le maire, Orden, et son vieil ami le médecin Winter, qui va d'abord contraindre l'ennemi à la terreur, puis l'acheminer peu à peu vers l'angoisse, le désespoir...
C'est en 1942 que l'auteur de
A l'est d'Eden - plus tard prix Nobel de littérature - publia ce roman, édité clandestinement en France. Un huis clos où le village, cerné par la neige, apparaît peu à peu comme un microcosme de l'Europe confrontée à la barbarie totalitaire.

Auteur : Né en Californie en 1902, John Steinbeck y passe quarante ans de sa vie, y fait des études sans décrocher d'ailleurs aucun diplôme. Après des débuts difficiles, sa carrière de romancier prend un nouveau tour avec le succès des 'Souris et des hommes' puis des 'Raisins de la colère', récompensé par le prix Pulitzer en 1939. Il s'installe à New York en 1950 et se révèle être un chroniqueur et polémiste infatigable. Il prend position contre le maccarthysme aux Etats-Unis mais contre le communisme à l'étranger, et soutient le président Johnson pendant la guerre du Vietnam. Car si Steinbeck est surtout connu pour ses romans toujours beaucoup lus, il fut aussi reporter de guerre. D'abord pour le New York Herald Tribune pendant la Seconde Guerre mondiale, puis en 1966 au Vietnam. Son oeuvre, couronnée par le prix Nobel en 1962, a suivi une évolution significative. En effet, Steinbeck s'intéresse d'abord à la nature qui l'entoure, il adopte ensuite une approche teintée de déterminisme dans son traitement des rapports humains. Mais après 1945, il finit par prôner une morale de la responsabilité individuelle. Il est décédé à New York en 1968.

Mon avis : (lu en octobre 2009)

J'ai découvert ce livre grâce au blog de Gambadou. Et j'ai trouvé ce livre vraiment intéressant d'autant plus qu'il a été écrit en 1942. L'action se situe dans un village au bout du monde en Scandinavie qui jusqu'à ce jour vivait paisiblement à l'écart de la guerre qui faisait rage en Europe. Ce village est facilement envahi par une unité allemande grâce à la complicité d'un homme du village. Le village va se diviser en trois : les collaborateurs qui pensent que l'ordre nazi est une bonne chose, les soldats allemands qui occupent la ville et les villageois qui résistent plus ou moins activement. A travers les dialogues entre le maire, le chef des soldats et le collaborateur nous allons suivre la vie du village qui évolue avec le temps. Le maire veut protéger sa ville mais se refuse de collaborer. Le collaborateur est rejeté du village. Et les soldats nazi sont surpris du mauvais accueil qu'on leur fait, ils pensaient être accueilli comme des sauveurs. Les habitants se mobilisent pour résister car ils se refusent à perdre leur liberté.

Ce livre est une parabole qui décrit parfaitement la façon dont les gens peuvent réagir en temps de guerre face à l'envahisseur. Il faut noter que lors de la parution du livre en 1942, il a été diffusé «sous le manteau».

A découvrir sans tarder.

Extrait : (début du livre)

A dix heures quarante-cinq tout était terminé. La ville était occupée, les défenseurs étaient décimés, et la guerre était finie. L'envahisseur avait soigneusement préparé cette campagne, comme les plus importantes. Ce dimanche matin-là, le facteur et le policier étaient allés pêcher dans le bateau de Mr. Corell, le commerçant si populaire. Il leur avait prêté son voilier pour la journée. Le facteur et le policier se trouvaient à plusieurs milles en mer lorsqu'ils virent le sombre petit bâtiment de transport les croiser tranquillement, chargé de soldats. Comme employés de la ville, c'était nettement leur affaire, et tous deux décidèrent de changer de cap, mais bien sûr le bataillon avait débarqué avant qu'ils ne parvinssent à port. Le policier et le facteur ne purent même pas entrer dans leurs bureaux à la mairie, et quand ils insistèrent sur leurs droits, ils furent faits prisonniers de guerre et incarcérés dans la prison municipale.

Les troupes locales – les douze hommes qui les composaient – étaient également sorties ce dimanche matin, car Mr. Corell, le commerçant si populaire, avait offert un déjeuner, avec cibles, cartouches et prix pour un concours de tir ayant lieu à dix kilomètres de distance, dans les collines, dans une charmante clairière lui appartenant. Les troupes locales – de grands garçons débraillés – entendirent les avions et virent au loin les parachutes, et revinrent en ville à toutes jambes. Lorsqu'ils arrivèrent, l'envahisseur avait déjà bordé la route de mitrailleuses. Les soldats débraillés, n'ayant que très peu d'expérience de la guerre et aucune de la défaite, ouvrirent le feu avec leurs fusils. Les mitrailleuses crépitèrent un moment, six soldats furent transformés en cadavres criblés, trois autres en moribonds criblés, et les trois derniers s'enfuirent dans les collines avec leurs fusils.

A dix heures trente la fanfare de l'envahisseur jouait une belle musique sentimentale sur la place, tandis que les citadins l'écoutaient bouches bées et regards étonnés, en fixant les hommes aux casques gris qui portaient des mitraillettes sous le bras.

A dix heures trente-huit, les six cadavres criblés étaient enterrés, les parachutes étaient repliés, et le bataillon était cantonné dans l'entrepôt de Mr. Corell, sur la jetée, qui avait sur ses rayons des couvertures et des lits de camp pour un bataillon.

A dix heures quarante-cinq, le vieux maire Orden avait reçu des envahisseurs la demande formelle d'accorder une audience au colonel Lanser, audience qui était fixée à onze heures précises dans le palais de cinq pièces du maire.

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