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A propos de livres...

13 mai 2014

La fabrique du monde - Sophie Van der Linden

9782283026472-5ae6f

 Buchet Chastel - août 2013 - 156 pages

Quatrième de couverture : 
Et je me vois là, dans tout ça. Une petite chinoise de dix-sept ans, une paysanne, partie à l’usine parce que son grand frère entrait à l’université. Quantité des plus négligeables, petite abeille laborieuse prise au piège de sa ruche. Enfermée là pour une éternité.

De nos jours, en Chine. Mei, jeune ouvrière de dix-sept ans vit, dort et travaille dans son usine. Elle rêve aussi.
Confrontant un souffle romantique à l’âpre réalité, La Fabrique du monde est une plongée intime dans un esprit qui s’éveille à l’amour, à la vie.

Auteur : Née en 1973, Sophie Van der Linden vit à Conflans-Sainte-Honorine (78). Jusqu'à présent, elle n'a publié que des ouvrages de référence sur la littérature pour la jeunesse dont elle est spécialiste (Je cherche un livre pour un enfant, 2011 ; Images des livres pour la jeunesse, 2006). La Fabrique du monde est son premier roman.

Mon avis : (lu en mai 2014)
J'ai découvert ce livre grâce à Emilie du Café Lecture de la Bibliothèque.
Mei est une jeune Chinoise de 17 ans, pour que son grand frère puisse aller à l'université, il faut qu'elle aille travailler à l'usine. Alors, elle vit, travaille et dort dans une usine de textile. Pour s'évader en pensées de l'atelier où elle travaille sans relâche pour honorer les commandes venant de l'Occident, Mei rêve d'une autre vie… 

Ayant tenu tête à un contremaître sans pitié, Mei est privée de paye, 
pour le nouvel an elle ne pourra pas rentrer dans sa famille qu'elle n'a pas vu depuis deux ans... Elle va se retrouver seule dans cette grande usine vide. Enfin pas tout à fait seule... Mei va passer trois jours de rêves, elle va découvrir l'amour...
Avec ce livre nous découvrons la réalité des conditions de travail de ces ouvrières du textile déshumanisées qui n'ont qu'un seul droit travailler sans rien revendiquer. Le constraste est fort avec la parenthèse amoureuse que va vivre Mei pendant quelques jours. Mei est terriblement attachante et émouvante. Un livre qui se lit facilement et auquel on repense plusieurs jours après.

Autres avis : Canel, George

Extrait : (début du livre)
Sortir, en une propulsion due au seul souffle de la liberté. Puis courir, la vie en dépend, toute et à jamais. Droit devant, vers la nature, l’inconnu, à toute force.
Les pieds à nu dérapent sans douleur sur pierres et arbustes tandis que bras et jambes font des mouvements insensés. Dévaler la pente, en fuite, urgemment. Dévaler des heures durant, dévaler à se damner.
Peu à peu le terrain se redresse et se clarifie. Une chaleur et une lumière plus irradiantes que le soleil même freinent la progression et la ralentissent jusqu’à l’arrêt. Aveuglement. Impuissance totale.
Terrassée, écartelée, affaissée toute. Cela aurait dû être la fin.
De la brume sourd de terre. L’intensité baisse, fait rouvrir les yeux. Le décor réapparaît et défile. Premiers arbres, premiers bois. Et la forêt, majestueuse. Ronces et fougères accrochent, entraînent et retiennent, indolores écorchures. Puis le mouvement se fige, brusquement mais souplement. Silence opaque. 
La lumière du soleil maintenant filtrée pointe, verticale, dense, pesante. Elle entraîne depuis les frondaisons délicatement ouvragées quantité de matières qui retombent entre les troncs imposants.
Du sol, une odeur s’élève. Une odeur construite, singulièrement parfumée, envoûtante. Si l’on s’en approche, elle se disperse puis revient dans toute sa matérialité, oppressante, écoeurante. Elle semble se frayer un mystérieux chemin jusqu’au cerveau qu’elle enserre et pique de ses dards invisibles, douloureux. Les fleurs se déploient, abondantes, enserrent, font succomber.
Réagir vigoureusement pour les chasser, retrouver le calme souverain du sous-bois.
Ses feuillages, ses fougères, son silence.
Là-bas, entre les arbres, une silhouette humaine, masculine, se détache, dos tourné.
S’approcher sans bruit, sans souffle. Pas à pas, très près. Jusqu’à la nuque. Chaude, palpitante. Éclairée et chauffée par le soleil. Grain de peau mordoré. 
La saisir. La mordre et la lécher frénétiquement jusqu’à une surprenante extase. S’approcher encore toute. Se coller, se frotter, se fondre en ce dos.
Pleurer. Crier. Douceur et violence. Frôlements et enfoncements.
Un goût en bouche.

Challenge Petit Bac 2014
91121022
"Batiment" (5)

Challenge 7% Rentrée Littéraire 2013
logorl2013
38/42

 

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12 mai 2014

C'est lundi, que lisez-vous ? [173]

91950711

(c) Galleane

C'est le jour du rendez-vous initié par Mallou proposé par Galleane  

Qu'est-ce que j'ai lu cette semaine ? 

le collier rouge SursisLeint_23082008_231021 95643396 95647328

Le collier rouge - Jean-Christophe Rufin 
Le Sursis - Jean-Pierre Gibrat (Intégrale) (BD)
La ronde des désirs impossibles - Paola Calvetti 
Joyland - Stephen King

Qu'est-ce que je lis en ce moment ?

La fabrique du monde - Sophie Van der Linden
Traîne-Savane - Guillaume Jan (partenariat Intervalles)

Que lirai-je cette semaine ?

Nos cheveux blanchiront avec nos yeux - Thomas Vinau
La mauvaise pente - Chris Womersley (partenariat Albin Michel)
40 recettes pour marmitons de 7 à 10 ans - Christophe Faveau et Isabelle Soufflet 
(partenariat Flammarion jeunesse)
Le liseur du 6h27 - Jean-Paul Didierlaurent (partenariat Au Diable Vauvert)

Bonne semaine, bonnes lectures !

10 mai 2014

Joyland - Stephen King

 Lu en partenariat avec Albin Michel

joyland Albin Michel - avril 2014 - 350 pages

traduit de l'anglais (États-Unis) par Nadine Gassie et Océane Bies

Titre original : Joyland, 2013

Quatrième de couverture : 
Les clowns vous ont toujours fait peur ?
L'atmosphère des fêtes foraines vous angoisse ?
Alors, un petit conseil : ne vous aventurez pas sur une grande roue un soir d'orage ?
Mêlant suspense, terreur, nostalgie, émotion, un superbe King dans la lignée de Stand by me.

Auteur : Stephen King a écrit plus de 50 romans, tous best-sellers et plus de 200 nouvelles. Il est devenu un mythe vivant de la littérature américaine (National Book Foundation Medal en 2003 pour sa contribution aux lettres américaines, Grand Master du Prix Edgar Allan Poe en 2007).

Mon avis : (lu en mai 2014)
C'est le premier livre de Stephen King que je lis (j'ai fait une tentative en livre audio pour 22/11/63, sans arriver à entrer dans le livre, mais je compte le lire un jour en version papier...). Pour moi Stephen King étant synonyme de fantastique, d'horreur ou de science-fiction, je n'avais jamais essayé de lire un de ses livres... Son passage à La Grande Librairie en invité unique m'avait beaucoup intéressée et je n'ai donc pas hésité à accepter ce partenariat... J'ai donc été étonnée en lisant "Joyland" car ici il n'est pas question de fantastique, d'horreur ou de science-fiction ! Stephen King nous plonge dans le monde des forains et des parcs d'attraction. Devin Jones, étudiant de 21 ans, vient d'être quitté par sa petite amie, pour l'été il a été embauché à Joyland, petit parc d’attraction situé sur le littoral de la Caroline du Nord. Devin se lie d'amitié avec Tom et Erin deux étudiants qui logent dans la même pension que lui et qui travaillent aussi à Joyland. Il s'intègre très bien dans le milieu forain, apprend le métier, "la parlure", "porte la fourrure"... Il est apprécié par l'équipe des forains.
Tous les jours, Devin se rend à pieds à Joyland en longeant la plage, c'est là qu'il va rencontrer Mike un petit garçon de 10 ans, atteint par une maladie grave qui l'oblige à être dans un fauteuil, son chien Milo et sa mère Annie Ross. C'est seulement au bout de plusieurs semaines qu'il aura un vrai premier échange grâce à un cerf-volant avec Mike, Milo et Annie...
Tout ceci semble bien calme pour un livre de Stephen King... En effet, j'ai oublié de préciser que Joyland avait une maison hantée avec une fille fantôme... En effet, 4 ans auparavant, une jeune femme a été égorgée dans la Maison des Horreur du train fantôme et depuis elle hante les lieux. Le coupable, sans doute son fiancé du moment, n'a jamais été retrouvé... 
J'ai beaucoup aimé cette lecture qui nous réserve pleins de surprises. L'été de Devin ne sera pas de tout repos, il va lui changer la vie... J'ai trouvé intéressant de découvrir la vie d'un parc d'attraction par l'intérieur. J'ai beaucoup aimé la relation qui se crée entre Devin, Mike et sa maman. Sans oublier le mystère de la fille fantôme qui sera résolu avec l'aide d'un des personnages qui a des dons de visions...
Première lecture de Stephen King réussit pour ma part, cela me conforte pour retenter 22/11/63, en version papier !

Merci Marlène et les éditions Albin Michel pour cette belle découverte.

Extrait : (début du livre)
Challenge Trillers et Polars
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catégorie "Même pas peur" :  29/25
8 mai 2014

La ronde des désirs impossibles - Paola Calvetti

 Lu en partenariat avec Albin Michel

la ronde des desirs impossibles Albin Michel - avril 2014 - 272 pages

traduit de l'italien par Sophie Royère

Titre original : Olivia ovvero la lista dei sogni possibli, 2012

Quatrième de couverture : 
« Je m'appelle Olivia, j'ai trente-trois ans, onze mois et douze jours. Assez vieille pour avoir été déçue mille fois, mais assez jeune pour me laisser encore surprendre. »
Quand, à 9h06 précises, Olivia apprend qu'elle est licenciée, elle hésite entre tuer sa boss (la « Witch ») ou penser très fort à sa grand-mère adorée qui lui a appris à conjurer le sort. Dans le petit bar-tabac où elle se réfugie, elle observe les clients en se remémorant sa vie, ses moments de bonheur. Le même jour, Diego, un jeune avocat, décide de prendre un nouveau départ. Comme Olivia, il a perdu un être cher ; comme elle, il prend la résolution de se libérer du passé. Diego et Olivia ignorent tout l'un de l'autre. Pourtant, ils se connaissent... mais ils ne le savent pas encore.
Après L'amour est à la lettre A, Paola Calvetti nous entraîne dans une comédie sentimentale pleine d'humour, de poésie et d'optimisme, l'émouvante aventure de deux solitudes qui se rencontrent.

Auteur : Paola Calvetti est née à Milan, où elle vit et travaille. Longtemps journaliste à La Repubblica, elle a écrit de nombreux scénarios pour la télévision italienne. Directrice de la communication du théâtre de la Scala de Milan entre 1993 et 1997, elle est l'auteur de plusieurs romans dont L'Amour est à la lettre A et L'Amour secret.

Mon avis : (lu en mai 2014)
J'avais déjà lu du même auteur "L'amour est à la lettre A" que j'avais bien aimé, c'est également la couverture colorée de ce nouveau livre m'a donnée envie de le découvrir. 
Sans le savoir, lorsqu'ils étaient enfants, Olivia et Diego se sont croisés. De nombreuses années plus tard, nous allons les retrouver tous deux durant une journée. C'est le jour où Olivia vient d'être licenciée, elle a quitté son lieu de travail avec ses affaires. Incapable de rentrer chez elle, elle finit par se réfugier dans un café. Au bord des larmes, elle commande et se met à penser à sa grand-mère qui lui manque beaucoup, à observer les différents clients durant toute la journée. Elle se raconte au lecteur, elle aime faire des listes, immortaliser des souvenirs avec un polaroïd... Quelques pages nous racontant Diego s'intercalent au milieu des réflexions d'Olivia. Diego un jeune avocat qui est hanté depuis son enfance par la disparition de son grand frère musicien alors âgé de 18 ans. Ses parents étant décédés depuis peu, il a pris la décision de liquider ce passé pour avancer vers l'avenir.
Rapidement le lecteur imagine qu'Olivia et Diego vont se rencontrer...
Une lecture sympathique avec deux personnages attachants, un côté nostalgique, une ambiance et pour le lecteur l'entente de cette rencontre ou pas... Où ? Quand ? Comment ?

Merci Soizic et les éditions Albin Michel pour ce partenariat.

Extrait : (page 13)
Il est 10h23 et depuis soixante-dix-sept minutes environ, je suis sans emploi.
Oh, n'allez pas vous imaginer la petite blonde new-yorkaise filmée par les télés du monde entier au moment où elle quitte l'immeuble de Lehman Brothers avec son carton d'affaires entre les bras. Quand ça lui est arrivé, on était au mois de septembre, le soleil brillait sur Manhattan, et avec ses cheveux lisses, son visage maquillé, ses tongs aux pieds et presque rien sur elle, cette fille était le summum du chic. Elle est devenue une icône, le symbole d'une époque, alors que moi, j'ai les lèvres gercées, les pieds congelés et les cheveux qui frisent comme des feuilles de scarole.
Pourtant, moi aussi j'ai été licenciée, et j'aurais mieux fait de porter des bottes en caoutchouc. Dans mon trousseau d'accumulatrice qui ne jette rien - on ne sait jamais, ça pourrait redevenir tendance -, j'en ai en cuir, en daim, à talons et sans talons, même si elles sont toutes marron ou noires. Dès que l'automne approche, c'est-à-dire au moins une fois par an, je me promets d'acheter des bottes en caoutchouc. Si je l'avais fait, je serais quand même là à traînailler dans un bar-tabac, mais je n'aurais pas les chaussettes collées aux pieds dans des bottes en daim franchement inadaptées à une journée aussi spéciale.

Challenge Voisins Voisines 2014
logo_voisins_voisines_2014_h300
Italie

 Déjà lu du même auteur :

l_amour___la_lettre_A L'amour est à la lettre A

7 mai 2014

Le Sursis - Jean-Pierre Gibrat (Intégrale)

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Dupuis - octobre 1997 - 56 pages (tome 1)

Dupuis - septembre 1999 - 56 pages (tome 2)

Dupuis - août 2008 - 128 pages (édition intégrale)

Quatrième de couverture : 
"1943 n'avait fait de cadeaux à personne, sauf à moi peut être... sans doute même. J'ai suivi la guerre sans y participer. J'ai même assisté à mon enterrement sans la pénible nécessité de mourir ; c'est à dire à quel point j'ai été épargné.
1944 ne semble pas vouloir renouveler ce petit régime de faveur"
Mot. Tranquille.
Derrière les volets de son pigeonnier, Julien assiste à son propre enterrement d'un oeil goguenard.
Obligé de se cacher, il écoute les conversations et contemple Cécile. Cécile à qui il ne peut parler.
En ce mois de juin 1943, à Cambeyrac, petit village aveyronnais, le calme n'est qu'apparence.
Les colonnes de blindés allemands ne vont pas tarder à apparaître...

Auteur : Né en 1954, Jean-Pierre Gibrat vit en Normandie. Il a reçu, en 2010, le Grand Prix Bd Boum de Blois pour l'ensemble de son oeuvre. Il est l'auteur des séries Le Sursis, Le Vol du corbeau et de Mattéo.

Mon avis : (lu en mai 2014)
Été 1943, les gendarmes viennent annoncer à Angèle une mauvaise nouvelle : son neveu Julien est mort dans le bombardement du train qui l'emmenait au STO en Allemagne. Mais Angèle sait que Julien est vivant, ce dernier, ne voulant pas aller travailler en Allemagne, s'est enfuit du train avant le drame. Il s'est caché dans le grenier de la maison de l'instituteur qui a été arrêté en tant que communiste. Tout le monde le croit mort et depuis son pigeonnier qui surplombe le village, il peut observer la vie des habitants et en particulier Cécile... Il ne sort que le soir pour se ravitailler et il est témoin des activités nocturnes de certains villageois...
Une histoire originale autour de la vie d'un village durant la Seconde Guerre Mondiale. J'ai trouvé la conclusion inattendue.
J'ai beaucoup aimé le dessin et les couleurs lumineuses de cette bande dessinée.

Extrait : 

le-sursis-1-page-12 le-sursis-1-page-23 (1)  

le-sursis-2-page-34 (1) le-sursis-2-page-43 (1)

Déjà lu du même auteur :

92952294 Mattéo (Tome 1) Première époque (1914-1915) 

92952638 Mattéo (Tome 2) Deuxième époque (1917-1918) 

92788160  Mattéo (Tome 3) Troisième époque (août 1936)

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6 mai 2014

Le collier rouge - Jean-Christophe Rufin

le collier rouge Gallimard - février 2014 - 160 pages

Quatrième de couverture :
Dans une petite ville du Berry, écrasée par la chaleur de l'été, en 1919, un héros de la guerre est retenu prisonnier au fond d'une caserne déserte. Devant la porte, son chien tout cabossé aboie jour et nuit. Non loin de là, dans la campagne, une jeune femme usée par le travail de la terre, trop instruite cependant pour être une simple paysanne, attend et espère. Le juge qui arrive pour démêler cette affaire est un aristocrate dont la guerre a fait vaciller les principes. Trois personnages et, au milieu d'eux, un chien, qui détient la clef du drame... Plein de poésie et de vie, ce court récit, d'une fulgurante simplicité, est aussi un grand roman sur la fidélité. Etre loyal à ses amis, se battre pour ceux qu'on aime, est une qualité que nous partageons avec les bêtes. Le propre de l'être humain n'est-il pas d'aller au-delà et de pouvoir aussi reconnaître le frère en celui qui vous combat ?

Auteur : Médecin, engagé dans l’action humanitaire, Jean-Christophe Rufin a occupé plusieurs postes de responsabilités à l’étranger. Il a été ambassadeur de France au Sénégal.
Il a d’abord publié des essais consacrés aux questions internationales. Son premier roman,L’Abyssin, paraît en 1997. Son œuvre romanesque, avec Asmara et les causes perduesGlobalia,La Salamandre entre autres, ne cesse d’explorer la question de la rencontre des civilisations et du rapport entre monde développé et pays du Sud. Ses romans, traduits dans le monde entier, ont reçu de nombreux prix, dont le prix Goncourt 2001 pour Rouge Brésil. Il a été élu à l’Académie française en juin 2008. Le parfum d’Adam, publié en 2007, et Katiba, publié en 2010, sont les deux premiers  volets de la série romanesque Les enquêtes de Providence. Il est également l’auteur d’un recueil de nouvelles, Sept histoires qui reviennent de loin, du roman historique Le grand Cœur et d’Immortelle  randonnée, récit de son pèlerinage vers Saint-Jacques-de-Compostelle.

Mon avis : (lu en mai 2014)
Eté caniculaire de 1919, la guerre est finie et depuis le 14 juillet, Jacques Morlac est en prison alors que son chien est sur la place, aboyant jour et nuit.  Le commandant Lantier vient d'arriver pour sa dernière mission : il va devoir comprendre et juger le comportement fautif du prisonnier. 
Le lecteur découvre ces deux hommes si différents qui ont seulement en commun d'avoir fait tout les deux la guerre. Le juge est un aristocrate fidèle aux valeurs, Morlac paysan, héros malgré lui sur le front d'Orient.  Cela commence comme un interrogatoire mais cela devient vite une conversation entre les deux hommes, le juge est compréhensif, Morlac est têtu "Mes actes, j'en suis responsable et je ne vois aucune raison de m'en excuser".

Deux autres personnages sont importants dans cette histoire, le chien d'une fidélité inconditionnelle et une femme...
Le livre est construit en ménageant un certain suspens et je ne veux pas trop en dévoiler. 
L'histoire est émouvante et très bien écrite. Les personnages sont attachants. Il est question de fidélité, de valeurs et d'amour.
Un coup de cœur !

Note :  ♥♥♥♥♥

Extrait : (début du livre)
À une heure de l’après-midi, avec la chaleur qui écrasait la ville, les hurlements du chien étaient insupportables. Il était là depuis deux jours, sur la place Michelet, et depuis deux jours il aboyait. C’était un gros chien marron à poils courts, sans collier, avec une oreille déchirée. Il jappait méthodiquement, une fois toutes les trois secondes à peu près, d’une voix grave qui rendait fou.
Dujeux lui avait lancé des pierres depuis le seuil de l’ancienne caserne, celle qui avait été transformée en prison pendant la guerre pour les déserteurs et les espions. Mais cela ne servait à rien. Quand il sentait les cailloux approcher, le chien reculait un instant, puis il reprenait de plus belle. Il n’y avait qu’un prisonnier dans le bâtiment et il n’avait pas l’air de vouloir s’évader. Malheureusement, Dujeux était le seul gardien et sa conscience professionnelle lui interdisait de s’éloigner. Il n’avait aucun moyen de poursuivre l’animal, ni de lui faire vraiment peur. 
Par cette canicule, personne ne se risquait dehors. Les aboiements se répercutaient de mur en mur, dans les rues vides. Un moment, Dujeux eut l’idée de se servir de son pistolet. Mais on était maintenant en temps de paix ; il se demandait s’il avait bien le droit de faire feu comme ça, en pleine ville, même sur un chien. Surtout, le prisonnier aurait pu en tirer argument pour monter encore un peu plus la population contre les autorités.
C’est peu de dire que Dujeux le détestait, celui-là. Les gendarmes qui s’en étaient saisi avaient eu une mauvaise impression, eux aussi. L’homme ne s’était pas défendu quand ils l’avaient conduit à la prison militaire. Il les avait regardés avec un sourire trop doux, qu’ils n’aimaient pas. On le sentait sûr de son fait, comme s’il avait accepté de partir de son plein gré, comme s’il n’avait tenu qu’à lui de déclencher une révolution dans le pays...
C’était peut-être vrai, après tout. Dujeux n’aurait juré de rien. Qu’est-ce qu’il savait, lui le Breton de Concarneau, de cette sous-préfecture du Bas-Berry ? En tout cas, il ne s’y plaisait pas. Le temps était humide à longueur d’année et trop chaud pendant les quelques semaines où le soleil brillait toute la journée. L’hiver et aux saisons arrosées, la terre exhalait des vapeurs malsaines, qui sentaient l’herbe pourrie. L’été, une poussière sèche montait des chemins, et la petite ville, sans autre voisinage que la campagne, trouvait le moyen, nul ne savait pourquoi, d’empester le soufre.
Dujeux avait refermé la porte et il se tenait la tête dans les mains. Les aboiements lui donnaient la migraine. Par manque de personnel, il n’était jamais remplacé. Il couchait dans son bureau, sur une paillasse qu’il rangeait la journée dans un placard en métal. Ses deux dernières nuits avaient été blanches, à cause du chien. Ce n’était plus de son âge. Il pensait sincèrement qu’après cinquante ans un homme devrait être dispensé d’épreuves de ce genre. Son seul espoir était que l’officier appelé pour l’instruction arrive au plus vite.

Déjà lu du même auteur :

l_abyssin_p L'Abyssin immortelle_randonnee Immortelle randonnée Compostelle malgré moi 

9782356416353_T Immortelle randonnée Compostelle malgré moi (audio livre) le grand coeur_folio Le grand Cœur 

Challenge Petit Bac 2014
91121022
"Couleur" (6)
 

  92737225_o
Challenge Rentrée Hiver 2014

5 mai 2014

C'est lundi, que lisez-vous ? [172]

91950711

(c) Galleane

C'est le jour du rendez-vous initié par Mallou proposé par Galleane  

Qu'est-ce que j'ai lu cette semaine ? 

la muraille invisible_cd premier-appel-du-paradis-428257-250-400 psycho il pleuvait des oiseaux - Copie Reparer-les-vivants-de-Maylis-de-Kerangal_298_393

La muraille invisible - Henning Mankell  
Psycho investigateur - Erwan Courbier et Benoît Dahan (BD)
Premier appel du paradis - Mitch Albom 
Il pleuvait des oiseaux - Jocelyne Saucier 
Réparer les vivants - Maylis de Kerangal

Qu'est-ce que je lis en ce moment ?

Le collier rouge - Jean-Christophe Rufin
Joyland - Stephen King (partenariat Albin Michel)

Que lirai-je cette semaine ?

La fabrique du monde - Sophie Van der Linden
Traîne-Savane - Guillaume Jan (partenariat Intervalles)
Nos cheveux blanchiront avec nos yeux - Thomas Vinau

Bonne semaine, bonnes lectures !

3 mai 2014

Réparer les vivants - Maylis de Kerangal

reparer-les-vivants,M137228 Verticales - janvier 2014 - 288 pages

Grand Prix RTL-Lire 2014

Roman des étudiants France Culture - Télérama 2014

Quatrième de couverture :
« 
Le coeur de Simon migrait dans un autre endroit du pays, ses reins, son foie et ses poumons gagnaient d'autres provinces, ils filaient vers d'autres corps
Réparer les vivants est le roman d'une transplantation cardiaque. Telle une chanson de gestes, il tisse les présences et les espaces, les voix et les actes qui vont se relayer en vingt-quatre heures exactement. Roman de tension et de patience, d'accélérations paniques et de pauses méditatives, il trace une aventure métaphysique, à la fois collective et intime, où le coeur, au-delà de sa fonction organique, demeure le siège des affects et le symbole de l'amour.

Auteur : Maylis de Kerangal est l’auteur de Je marche sous un ciel de traîne (2000), La vie voyageuse (2003) et Corniche Kennedy et d’un recueil de nouvelles, Ni fleurs ni couronnes (2006). Elle a conçu une fiction en hommage à Kate Bush et Blondie, Dans les rapides (2007). Elle est par ailleurs membre de la revue Inculte. Naissance d’un pont a été couronné par le Prix Médicis en 2010.

Mon avis : (lu en avril 2014)
Un livre qui aborde un sujet difficile : du don d'organe vu durant 24 heures. Cela commence avec Simon, jeune surfer de 19 ans, accidenté de la route et transporté à l'hôpital dans un état très grave. Nous suivons le diagnostic des médecins, l'annonce de l'accident à la famille de Simon, l'accueil des parents à l'hôpital, l'infirmière qui s'occupe de Simon, puis l'état du jeune homme empire : coma dépassé et mort cérébrale... Avec délicatesse et douceur, le médecin informe les parents de la mort de leur fils, c'est évidemment un choc indescriptible pour une mère et un père ! Quelques temps plus tard, l'infirmier coordonnateur est là présent auprès de la famille pour les aider, les soutenir dans cette douleur indicible mais également pour leur parler du don d'organe...  Difficile de réfléchir à "chaud" au don d'organe, d'accepter que les organes de son enfant qui vient tout juste de mourir soient prélevés... A la fin de la chaîne, il y a Claire, 50 ans, qui attend une greffe du cœur.
Voilà un livre très fort qui décrit très bien toutes les étapes de ce 
cœur, c'est également l'occasion de réfléchir "à froid" au don d'organe. Un vrai coup de cœur !

Autres avis : Cathulu, ClaraGambadou, Kathel, Valérie

Note :  ♥♥♥♥♥

Extrait : (début du livre)
Ce qu’est le cœur de Simon Limbres, ce cœur humain, depuis que sa cadence s’est accélérée à l’instant de la naissance quand d’autres cœurs au-dehors accéléraient de même, saluant l’événement, ce qu’est ce cœur, ce qui l’a fait bondir, vomir, grossir, valser léger comme une plume ou peser comme une pierre, ce qui l’a étourdi, ce qui l’a fait fondre – l’amour ; ce qu’est le cœur de Simon Limbres, ce qu’il a filtré, enregistré, archivé, boîte noire d’un corps de vingt ans, personne ne le sait au juste, seule une image en mouvement créée par ultrason pourrait en renvoyer l’écho, en faire voir la joie qui dilate et la tristesse qui resserre, seul le tracé papier d’un électrocardiogramme déroulé depuis le commencement pourrait en signer la forme, en décrire la dépense et l’effort, l’émotion qui précipite, l’énergie prodiguée pour se comprimer près de cent mille fois par jour et faire circuler chaque minute jusqu’à cinq litres de sang, oui, seule cette ligne-là pourrait en donner un récit, en profiler la vie, vie de flux et de reflux, vie de vannes et de clapets, vie de pulsations, quand le cœur de Simon Limbres, ce cœur humain, lui, échappe aux machines, nul ne saurait prétendre le connaître, et cette nuit-là, nuit sans étoiles, alors qu’il gelait à pierre fendre sur l’estuaire et le pays de Caux, alors qu’une houle sans reflets roulait le long des falaises, alors que le plateau continental reculait, dévoilant ses rayures géologiques, il faisait entendre le rythme régulier d’un organe qui se repose, d’un muscle qui lentement se recharge – un pouls probablement inférieur à cinquante battements par minute – quand l’alarme d’un portable s’est déclenchée au pied d’un lit étroit, l’écho d’un sonar inscrivant en bâtonnets luminescents sur l’écran tactile les chiffres 05:50, et quand soudain tout s’est emballé.

Cette nuit-là donc, une camionnette freine sur un parking désert, s’immobilise de travers, les portières avant claquent tandis que coulisse une ouverture latérale, trois silhouettes surgissent, trois ombres découpées sur l’obscurité et saisies par le froid – février glacial, rhinite liquide, dormir habillé –, des garçons semble-t-il, qui zippent leur blouson jusqu’au menton, déroulent leur bonnet au ras des cils, glissent sous la laine polaire le haut charnu de leurs oreilles et, soufflant dans leur mains jointes
en cornet, vont s’orienter face à la mer, laquelle n’est encore que du bruit à cette heure, du bruit et du noir.
Des garçons, ça se voit maintenant. Ils se sont alignés derrière le muret qui sépare le parking de la plage, piétinent et respirent fort, narines douloureuses à force de tuyauter l’iode et le froid, et ils sondent cette étendue obscure où il n’est nul tempo, hormis le fracas de la vague qui explose, ce vacarme qui force dans l’écroulement final, scrutent ce qui gronde au-devant d’eux, cette clameur dingue où il n’est rien sur quoi poser le regard, rien, hormis peut-être la lisière blanchâtre, mousseuse, milliards d’atomes catapultés les uns contre les autres dans un halo phosphorescent, et assommés par l’hiver au sortir du camion, étourdis par la nuit marine, les trois garçons maintenant se ressaisissent, règlent leur vision, leur écoute, évaluent ce qui les attend, le swell, jaugent la houle à l’oreille, estiment son indice de déferlement, son coeffi cient de profondeur, et se souviennent que les vagues formées au large progressent toujours plus vite que les bateaux les plus rapides.
C’est bon, l’un des trois garçons a murmuré d’une voix douce, on va se faire une bonne session, les deux autres ont souri, après quoi tous trois ont reculé ensemble, lentement, raclant le sol de leurs semelles et tournant sur eux-mêmes, des tigres, ils ont levé les yeux pour creuser la nuit au fond du bourg, la nuit close encore en arrière des falaises, et alors celui qui a parlé a regardé sa montre, encore un quart d’heure les mecs, et ils sont remontés dans le camion attendre l’aube nautique.

 Challenge Petit Bac 2014
91121022
"Verbe" (8)

  92737225_o
Challenge Rentrée Hiver 2014

Déjà lu du même auteur : 

naissance_d_un_pont_folio Naissance d'un pont 

2 mai 2014

Il pleuvait des oiseaux - Jocelyne Saucier

il pleuvait des oiseaux Denoël - août 2013 - 208 pages

Quatrième de couverture : 
Trois octogénaires épris de liberté vivent selon leur propre loi en forêt profonde dans le nord de l'Ontario. Non loin de là, deux hommes, l'un gardien d'un hôtel fantôme et l'autre planteur de marijuana, veillent sur l'ermitage des vieillards. Leur vie d'hommes libres et solitaires sera perturbée par l'arrivée de deux femmes. D'abord une photographe en quête du dernier survivant des grands feux qui ont ravagé la région au début du XXème siècle. Puis arrive la deuxième visiteuse, très vieille celle-là, Marie-Desneige, un être aérien et lumineux qui détient le secret des amours impossibles. La vie ne sera plus la même à l'ermitage.
Il pleuvait des oiseaux est un superbe récit qui nous entraîne au plus profond des forêts canadiennes, où le mot liberté prend tout son sens, et dans lequel l'émotion, brute et vive, jaillit à chaque page.

Auteur : Jocelyne Saucier est une romancière canadienne née dans la province du Nouveau-Brunswick en 1948. Elle a fait des études de sciences politiques et de journalisme. Il pleuvait des oiseaux est son quatrième roman.

Mon avis : (lu en avril 2014)
Une histoire lumineuse et tendre sur fond d'une évènement historique qui entraîne le lecteur au plus profond des forêts canadiennes.

Nous suivons les pas d'une photographe partie à la rencontre des témoins des Grands Feux qui ont ravagé le nord de l’Ontario au début du XXe siècle. Elle découvre en pleine forêt Charlie et Tom, deux vieillards qui ont fuit la société et organisé leur fin de vie au fond des bois avec l'aide de Bruno et Steve l'un est gardien d'un hôtel sans client ou presque et l'autre cultive de la marijuana. La petite communauté va être bouleversée par l'arrivée de Marie-Desneige, une octogénaire échappée d’un hôpital psychiatrique. 
Un roman poétique et émouvant sur la vie, la mort, l'amour et la nature. Un superbe moment de lecture plein d'amour, de sensibilité et d'humanité à découvrir absolument !

Extrait : (début du livre)
J'avais fait des kilomètres et des kilomètres de route sous un ciel orageux en me demandant si j'allais trouver une éclaircie dans la forêt avant la nuit, au moins avant que l'orage n'éclate. Tout l'après-midi, j'avais emprunté des routes spongieuses qui ne m'avaient menée qu'à des enchevêtrements de pistes de VTT, des chemins de halage forestier, et puis plus rien que des mares de glaise, des lits de sphaigne, des murs d'épinettes, des forteresses noires qui s'épaississaient de plus en plus. La forêt allait se refermer sur moi sans que je mette la main sur ce Ted ou Ed ou Edward Boychuck, le prénom changeait mais le patronyme restait le même, signe qu'il y avait quelque indice de vérité dans ce qu'on m'avait raconté sur ce Boychuck, un des derniers survivants des Grands Feux.
J'étais partie avec des indications qui m'avaient paru suffisantes. Après la route qui longe la rivière, prendre à droite sur une quinzaine de kilomètres jusqu'au lac Perfection, facile à reconnaître, ses eaux sont vertes, du jade, une eau de glacier du quaternaire et une rondeur d'assiette, une rondeur parfaite, d'où son nom, et après la contemplation de l'assiette de jade, prendre à gauche, il y a là un chevalement tout rouillé, faire une dizaine de kilomètres en droite ligne, ne surtout pas prendre les traverses, tu vas te retrouver dans des vieux chemins forestiers et ensuite, tu ne peux pas te tromper, il n'y a que cette route qui ne mène nulle part. Si tu regardes à droite, tu vas voir un ruisseau qui descend en cascade dans du basalte, c'est là que Boychuck a sa cabane, mais autant te le dire tout de suite, il n'aime pas les visiteurs.
La rivière, le lac de jade, le vieux chevalement, j'avais suivi toutes les indications, mais pas de ruisseau en cascade ni de cabane et j'étais rendue au bout de la route. Plus loin, il y avait un sentier en friche, tout juste bon pour un VTT, rien que mon pick-up n'aurait voulu enjamber. J'en étais à me demander si j'allais faire marche arrière ou m'installer pour la nuit à l'arrière du pick-up, quand j'ai aperçu de la fumée poindre à la base d'une colline et former un mince ruban qui se balançait tout doucement à la cime des arbres. Une invitation.
Les yeux de Charlie, dès qu'ils m'ont aperçue dans l'éclaircie qui entoure son ramassis de cabanes, m'ont lancé un avertissement. On ne pénètre pas dans son domaine sans y être invité.
Son chien m'avait annoncée bien avant que je n'arrive, et Charlie m'attendait, debout devant ce qui devait être sa cabane d'habitation, puisque c'est de là que montait la fumée. Il avait une brassée de bûchettes, signe qu'il en était à préparer son souper. Il a gardé sa brassée contre sa poitrine tout au long de cet échange qui nous a tenus au pas de la porte qu'il n'avait visiblement pas l'intention de m'ouvrir. C'était une porte moustiquaire. L'autre, la porte principale, était ouverte sur l'intérieur pour laisser sortir la chaleur de l'attisée. Je ne pouvais rien distinguer à l'intérieur de la cabane, c'était sombre et emmêlé, mais l'odeur qui s'en dégageait m'était familière. L'odeur de ces hommes des bois qui vivent seuls depuis des années dans l'intimité de toutes ces macérations. Odeur d'abord de corps mal lavés, je n'ai vu aucune douche aucun bain dans aucune des cabanes d'habitation de mes vieux amis des bois. Odeur de graillon, ils se nourrissent principalement de viandes poêlées, d'épais ragoûts, de viande sauvage qui nécessite un lourd apport de gras. Odeur de poussière déposée en strates momifiées sur tout ce qui ne bouge pas. Et odeur sèche du tabac qui est leur principale drogue. Les campagnes antitabac ne se sont pas rendues jusqu'à eux, certains chiquent encore leur carré de nicotine et sniffent religieusement leur Copenhagen. On n'a pas idée de ce que le tabac représente pour eux.

Challenge Petit Bac 2014
91121022
"Animaux" (5)

Challenge 7% Rentrée Littéraire 2013
logorl2013
37/42

1 mai 2014

Quelques clochettes de mon jardin...

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