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A propos de livres...
31 janvier 2016

Nous les menteurs - E. Lockhart

nous les menteurs Gallimard jeunesse - mai 2015 - 288 pages

traduit de l'anglais (États-Unis) par Nathalie Peronny

Titre original : We were liars, 2014

Quatrième de couverture :
Une famille belle et distinguée. L'été. Une île privée. Le grand amour. Une ado brisée. Quatre adolescents à l'amitié indéfectible, les Menteurs. Un accident. Un secret. La vérité. 
Un drame familial époustouflant où culmine le suspense. Une lecture qui, à peine terminée, donne envie de retourner à la première page pour recommencer... 

Auteur : E. Lockhart a signé plusieurs romans pour adolescents, parmi lesquels La fabuleuse histoire de la mouche dans le vestiaire des garçons et la série Le journal de Ruby Oliver (L'amour avec un grand Z, L'art de perdre les pédales, Un grand moment de solitude et Pas très rond dans ma tête) parus chez Casterman. Elle a reçu le Printz Award Honor Book, le Cybils Award du meilleur roman pour jeunes adultes et a été finaliste du National Book Award.

Mon avis : (lu en janvier 2016)
La famille Sinclair possèdent une île privée au large de Cape Cod sur la côte Est des États-Unis. Chaque été, ils se réunissent tous autour du patriarche. Ses trois filles lui ont donné de nombreux petits-enfants qui forment une belle bande de cousins. Il y a Cadence/Cady, l'aînée, puis Johnny, et de Mirren ensuite il y a « les petits ». Les trois aînés forment avec Gat, le fils du beau-père de Johnny, le clan « des Menteurs », inséparables, ils passent des étés inoubliables ! Jusqu'à l'été de leurs 15 ans, où un accident survient... Cady se retrouve à l'hôpital avec un traumatisme cranien sans aucun souvenir de ce qui s'est passé. Elle garde des séquelles de cet accident avec des migraines foudroyantes. Elle ne reviendra sur l'île que deux étés plus tard, elle compte sur ses cousins et Gat pour retrouver sa mémoire. Mais l'ambiance à Beechwood est différente, les silences et les secrets sont pesants...
Les apparences sont trompeuses... Le dénouement est très surprenant et je n'ai pas vu venir le retournement final !
C'est un roman captivant avec de courts chapitres, bien écrit. Il est difficile de lâcher sa lecture.
Malgré quelques longueurs, j'ai beaucoup aimé.

Extrait : (début du livre)

Bienvenue dans la splendide famille Sinclair.
Chez nous, il n’y a pas de criminels.
Pas de drogués.
Pas de ratés.
Les Sinclair sont sportifs, beaux, svelts. Nous sommes une vieille fortune. Nos sourires sont étincelants, nos mentons carrés, nos services de fond de court agressifs.
Qu’importe si les divorces nous lacèrent le cœur au point que notre pouls se débat. Qu’importe si les comptes fiduciaires se réduisent comme peau de chagrin ; si les relevés de cartes de crédit impayés traînent sur la table de la cuisine. Qu’importe si les flacons de cachets s’amassent sur la table de nuit.
Qu’importe si l’un d’entre nous est terriblement, désespérément amoureux.
Amoureux
au point
que des mesures tout aussi désespérées
s’imposent.
Nous sommes les Sinclair.
Chez nous, personne n’est dépendant.
Personne n’a tort.
Nous vivons, du moins l’été, sur une île privée au large du Massachusetts.
C’est peut-être tout ce que vous avez besoin de savoir.

Mon nom complet est Cadence Sinclair Eastman.
Je vis à Burlington, dans l’État du Vermont, avec ma mère et nos trois chiens.
J’ai bientôt dix-huit ans.
Je possède une carte de bibliothèque bien usagée et pas grand-chose d’autre, alors que j’habite une vaste maison remplie d’objets coûteux et inutiles.
J’étais blonde autrefois, mais à présent j’ai les cheveux noirs.
J’étais forte autrefois, mais à présent je suis vulnérable.
J’étais jolie autrefois, mais à présent j’ai l’air maladif.
Il est vrai que je souffre de migraines depuis mon accident.
Il est vrai que je ne peux pas souffrir les imbéciles.
J’aime jouer sur les mots. Vous voyez ? Souffrir de migraines. Ne pas pouvoir souffrir les imbéciles. Le mot signifie presque la même chose dans les deux phrases, mais pas tout à fait.
Souffrir.
On serait tenté d’y voir un synonyme d’endurer, mais ce n’est pas vraiment exact.

Mon histoire commence avant l’accident. L’été de mes quinze ans, au mois de juin, mon père nous a quittées pour une femme qu’il aimait plus que nous.
Papa était un professeur d’histoire militaire à la carrière relativement médiocre. Je l’adorais. Il portait des vestes en tweed. Il était maigre. Il buvait du thé avec du lait. Il était fan de jeux de société (et il me laissait gagner), fan de bateau (et il m’apprenait à faire du kayak), de vélo, de livres et de musées.
Il n’était pas trop fan des chiens, en revanche, et il devait vraiment beaucoup aimer ma mère pour autoriser nos golden retrievers à dormir sur les canapés ou pour les emmener marcher près de cinq kilomètres tous les matins. Il n’était pas trop fan de mes grands-parents non plus, et il devait vraiment beaucoup nous aimer, maman et moi, pour accepter de passer tous ses étés à la maison Windemere, sur Beechwood Island, à rédiger ses articles sur des guerres terminées depuis belle lurette et à sourire à table pour faire plaisir à tout le monde.
Au mois de juin de l’été quinze, papa nous a donc annoncé qu’il nous quittait. Deux jours plus tard, il est parti. Il a expliqué à ma mère qu’il n’était pas un Sinclair et qu’il n’arrivait plus à faire semblant. Il n’arrivait plus à sourire, à mentir, à faire partie de cette splendide famille dans ces majestueuses villas.
Il n’en pouvait plus. Il ne voulait plus de tout ça.
Il avait déjà loué les camions de déménagement.
Et déjà loué une autre maison, aussi. Il a posé sa dernière valise sur la banquette arrière de sa Mercedes (maman devrait se contenter de garder la Saab) et il a mis le contact. Puis il a sorti un revolver et m’a visée en pleine poitrine. Debout sur la pelouse, je me suis écroulée. Le trou formé par la balle s’est élargi et mon cœur a roulé hors de ma cage thoracique pour atterrir dans un parterre de fleurs. Le sang pulsait hors de ma plaie béante,
hors de mes yeux,
de mes oreilles,
de ma bouche.
Un goût de sel et d’échec. La honte vive et écarlate du rejet imprégnait la pelouse, les dalles de l’allée, les marches du porche. Mon cœur convulsait au milieu des pivoines comme une truite hors de l’eau.
D’un ton sec, maman m’a ordonné de me ressaisir.
Sois normale, a-t-elle déclaré. Immédiatement.
Parce que tu l’es. Parce que tu peux l’être.
Pas de scandale, m’a-t-elle ordonné. Respire un bon coup et redresse-toi.
J’ai obéi.

 

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27 janvier 2016

Pensée assise - Mathieu Robin

pensée assise pensée assise1

Actes Sud Junior - août 2015 - 96 pages

Actes Sud Junior - mai 2005 - 96 pages

Quatrième de couverture :
Sofia et Théo filent le parfait amour. Tout irait bien si le jeune homme, paralysé des jambes à la suite d'un accident, n'avait pas une obsession : embrasser sa dulcinée debout, comme les gens valides. Il s'y essaie par tous les moyens, à ses risques et périls...
Auteur : Scénariste et réalisateur, Mathieu Robin vit à Montpellier. Son premier roman, Pensée assise, a d'abord été un court métrage qu'il a novélisé pour Actes Sud Junior. En mai 2015 sortira son second roman dans la collection "Aventure ado", Ses griffes et ses crocs.
Mon avis : (lu en décembre 2015)
En préparant ce billet et en recherchant l'image de la couverture, j'ai découvert que ce petit roman avait déjà été édité dans la collection Ciné-roman où un réalisateur était appelé à transposer sous forme de roman un court métrage. Théo vit sa première histoire d'amour qui compte avec Sofia.  Mais Théo se prend trop la tête, il ne sent pas à la hauteur de Sofia. En effet, à la suite d'un accident, il est devenu tétraplégique et il lui est impossible d'embrasser debout son amoureuse... Le lecteur va découvrir ce couple atypique et les interrogations de Théo.
Une histoire assez courte qui se lit facilement, le sujet est intéressant mais Théo est parfois un peu "geignard" et compliqué...
Extrait :
Sofia est ma première vraie histoire d’amour, mais ça me fait bizarre de me promener à ses côtés dans la rue. Je crois que ma parano sur le regard des autres a repris. J’en ai vraiment eu la révélation l’autre jour alors que je l’attendais au conservatoire. Elle est arrivée dans mon dos et s’est penchée par-dessus mon fauteuil pour m’adresser un baiser. On aurait dit qu’elle embrassait son petit frère. Ça donnait d’un seul coup à notre couple un côté incestueux qui me dérange.

Il faudrait vraiment que je sois à sa hauteur…
25 janvier 2016

C'est lundi, que lisez-vous ? [245]

C'est le jour du rendez-vous initié par Mallou proposé par Galleane

Qu'est-ce que j'ai lu la semaine dernière ? 

107646979 mamette_1 9782356419996-001-G le gout du large

Au revoir là-haut - Pierre Lemaitre et Christian de Meterre 
Mamette, Tome 1 : Anges et pigeons - Nob 
Boomerang - Tatiana de Rosnay 
Le goût du large - Nicolas Delesalle

Qu'est-ce que je lis en ce moment ?

Nous les menteurs - E. Lockhart
Il reste la poussière - Sandrine Collette (partenariat Denoël)
Nymphéas noirs - Michel Bussi (partenariat Audiolib)

Que lirai-je la semaine prochaine ?

Paul à la pêche - Michel Rabagliati
Il était une ville - Thomas B. Reverdy
Vernon Subutex - Virginie Despentes (Prix Audiolib 2016)

Bonne semaine et bonnes lectures !

24 janvier 2016

Le goût du large - Nicolas Delesalle

Lu en partenariat avec les éditions Préludes

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le gout du large Préludes - janvier 2016 - 320 pages

Quatrième de couverture :
"Le temps : tout était là, dans ces cinq lettres, cette simple syllabe. J'allais soudain en être riche, ne plus courir après, le nez rivé sur l'ordinateur, le téléphone. Pendant neuf jours, j'allais devenir un milliardaire du temps, plonger mes mains dans des coffres bourrés de secondes, me parer de bijoux ciselés dans des minutes pures, vierges de tout objectif, de toute attente, de toute angoisse. J'allais me gaver d'heures vides, creuses, la grande bouffe, la vacance, entre ciel et mer."
De l'inaccessible Tombouctou à la mélancolique Tallinn, entre une partie d'échecs fatale quelque part dans un hôtel russe et un barbecue incongru à Kaboul, des clameurs de la place Tahrir au fond d'un trou, dans l'Aveyron... C'est le roman d'une vie et de notre monde que raconte Nicolas Delesalle, le temps d'une croisière en cargo.
Après le formidable succès d'Un parfum d'herbe coupée - finaliste du prix Relay des voyageurs 2015 -, Le Goût du large embarque le lecteur pour un voyage passionnant, plein d'humour et d'esprit, de couleurs et de saveurs, et réveille notre irrésistible envie d'ailleurs.

Auteur : Né en 1972, grand reporter à Télérama et directeur de l'ouvrage Télérama 60 ans (tome 1 et 2) publié aux Arènes, Nicolas Delesalle est auteur de nouvelles qui lui ont valu le Prix des Lecteurs du livre numérique en 2013. Un parfum d'herbe coupée est son premier roman.

Mon avis : (lu en janvier 2016)
J'ai découvert Nicolas Delesalle, l'année dernière avec son premier roman Un parfum d'herbe coupée . Aussi, je n'ai pas hésité à accepter de découvrir son deuxième livre. Un livre qui nous invite au voyage. Journaliste, Nicolas Delesalle est parti pendant dix jours à bord d'un cargo porte-containers, le MSC Cordoba, pour faire un reportage sur ce nouveau type de voyages.
Son livre, est non seulement le carnet de bord de ses dix jours en mer depuis Anvers jusqu'à Istanbul mais également ses souvenirs de reportages. Des souvenirs douloureux, heureux, amusants ou tristes, des rencontres avec des hommes, des femmes ou des enfants. 
Le voyage en cargo est passionnant, avec son équipage philippins, Angelo le capitaine, Ruben son second, Neil le timonier, Glenn, Ramis, le stewart, Joseph et sans oublier Maïté, l'autre voyageuse passagère. D'Anvers au Golfe de Gascogne en passant par Gibraltar, puis les côtes tunisiennes, les îles du Péloponèse pour arriver à Istambul.
Ses souvenirs de reportages nous entraînent en Israël, à Gaza, en Indonésie, en Estonie, dans partie d'échecs en Russie, à Mourmansk, à Kaboul en Afganistan mais Nicolas nous fait aussi découvrir "une fragile zone de paix" dans la région de Bamiyan dont les habitants sont les Hazaras. Au Niger, il outrepassera son rôle de journaliste pour tenter de sauver deux jumeaux, à Dakar il rencontrera des enfants des rues, il sera témoin de la déforestation au Congo, puis ce voyage aura pour destinations la Côte d'Ivoire, l'Egypte, la Tunisie, la Libye, la Syrie, la Grèce et même une expérience un peu particulière en France... 
Quel beau voyage ! Entre anecdoctes et témoignages, il mêle à la fois l'humour et les émotions mais surtout des rencontres humaines marquantes.

Merci Anne et les éditions Préludes pour ce livre coup cœur et pour sa soirée de lancement avec l'auteur !

 

Extrait : (début du livre)
Jour 1 : D’Anvers au rail de la Manche

Hier soir, Ramis m’a souri du haut de l’échelle de coupée et je suis monté à flanc de cargo. Je n’avais pas l’impression de grimper à bord du MSC Cordoba, porte-conteneurs allemand sous pavillon libérien, équipage philippin, mille six cent vingt-neuf boîtes multicolores empilées sur le pont, de la rouille, de l’iode, du sel, de la solitude, j’avais juste la sensation de quitter le monde connu pour entrer dans un rêve de gosse aux contours flous.

Le temps : tout était là, dans ces cinq lettres, cette simple syllabe. J’allais soudain en être riche, ne plus courir après, le nez rivé sur l’ordinateur, le téléphone. Pendant neuf jours, j’allais devenir un milliardaire du temps, plonger mes mains dans des coffres bourrés de secondes, me parer de bijoux ciselés dans des minutes pures, vierges de tout objectif, de toute attente, de toute angoisse. J’allais me gaver d’heures vides, creuses, la grande bouffe, la vacance, entre ciel et mer.

J’ai suivi Ramis dans les coursives du château, recouvertes de lino bleu turquoise. Il a vérifié mon passeport, mon certificat médical et m’a fait signe de grimper avec lui jusqu’au pont F. Les escaliers sentaient la Javel et tout était vide. Chacun des vingt et un membres d’équipage vaquait à ses occupations, mais pour moi, c’était déjà un bateau fantôme, un navire hors du temps et des hommes. Je suis enfin entré dans ma cabine monastique. Je l’imaginais plus étroite, moins confortable. Des meubles en contreplaqué y encadrent un espace simple rendu douillet par la présence d’une moquette dodue à l’étrange motif écossais. Des posters lambda encadrés au mur donnent au lieu un air impersonnel d’appartement de station de ski ou de salle d’attente. Une salle d’attente. Une salle d’ennui. Une salle d’écriture. C’est bien ce que cette cabine symbolisait pour moi.

Le soleil est tombé au loin entre les deux cheminées de la centrale nucléaire du port industriel d’Anvers, près d’un champ planté d’éoliennes. À travers les hublots de ma cabine, j’ai observé le spectacle extraordinaire du chargement. Trois portiques hauts comme des immeubles de vingt étages nourrissaient le ventre du navire en laissant glisser vers le sol des filins de métal torsadés au bout desquels des mains mécaniques et crochues agrippaient un par un les conteneurs pour les remonter à toute vitesse et les déposer sur le cargo avec une facilité déconcertante. C’était un jeu de Lego géant, un Tetris colossal, des pièces de vingt tonnes volaient comme des mouettes graciles.

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Voyage (1)

Déjà lu du même auteur :

un parfum d'herbe coupée Un parfum d'herbe coupée 

23 janvier 2016

Boomerang - Tatiana de Rosnay

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Audiolib - septembre 2015 - 9h49 - Lu par Julien Chatelet

Éditions Héloïse d'Ormesson – avril 2009 – 376 pages

Livre de Poche - avril 2010 - 375 pages

traduit de l'anglais par Agnès Michaux

Quatrième de couverture :
Sa soeur était sur le point de lui révéler un secret… et c’est l’accident. Elle est grièvement blessée. Seul, l’angoisse au ventre, alors qu’il attend qu’elle sorte du bloc opératoire, Antoine fait le bilan de son existence : sa femme l’a quitté, ses ados lui échappent, son métier l’ennuie et son vieux père le tyrannise.
Comment en est-il arrivé là ? Et surtout, quelle terrible confidence sa cadette s’apprêtait-elle à lui faire ?
Rattrapé par le passé, Antoine Rey vacille. Angèle, une affriolante embaumeuse, lui apportera une aide inattendue dans sa recherche de la vérité.
Entre suspense, comédie et émotions, Boomerang brosse le portrait d’un homme bouleversant, qui nous fait rire et nous serre le coeur.

Auteur : Franco-anglaise, Tatiana de Rosnay est l’auteure de douze romans, dont Elle s’appelait Sarah (2007), phénomène vendu à plus de 9 millions d’exemplaires dans le monde, Rose (2011), À l’encre russe (2013) et d’une biographie de Daphné du Maurier, Manderley for ever (2015).

Lecteur : De formation théâtrale - il a fréquenté le cours de Jean-Laurent Cochet - Julien Chatelet a incarné le rôle de l’inspecteur Portaldans Les Cordier, juge et flic. Artiste complet, il tourne dans denombreux courts-métrages, est réalisateur et chanteur de rhythm’nblues.  

Mon avis : (écouté en janvier 2016)
Antoine est architecte, divorcé, père de trois enfants dont l’adolescence le dépasse un peu. Sa soeur Mélanie est éditrice et célibataire.

Pour les 40 ans de cette dernière, Antoine lui offre un week-end surprise à Noirmoutier. C’est l’île de leur enfance, ils n’y sont pas retournés depuis plus de trente ans, Mélanie avait six ans et Antoine avait dix ans. C’était le dernier été qu’ils ont passé avec leur maman, celle-ci est décédée l’année suivante à l’âge de trente-cinq ans.
Ce week-end à Noirmoutier va faire resurgir les souvenirs du passé. Lors du voyage du retour, Mélanie, alors au volant, commence cette phrase « Antoine, il faut que je te dise quelque chose. J'y ai pensé toute la journée. La nuit dernière, à l'hôtel, tout m'est revenu. C'est à propos… » 
Et c’est l’accident.
Antoine est indemne, Mélanie est blessée, elle n'est pas à même de finir la phrase commencée lors de l'accident. Antoine s'interroge sur cette révélation avortée et sur le bilan sa propre vie. A l'hôpital, il va faire connaissance avec la belle et mystérieuse Angèle qui va l’aider à avancer dans sa vie. Il va mener son enquête sur le passé de sa famille, en particulier sur sa mère qu'il a l'impression de ne pas connaître.
Un livre très facile à écouter, les personnages sont attachants et originaux, un livre plein d’émotion qui m’a beaucoup touchée.

Une adaptation cinématographique de ce livre a été réalisé en 2015 par François Favrat avec comme acteurs Laurent Lafitte, Mélanie Laurent, Audrey Dana. Je n'ai pas encore eu l'occasion de le voir.

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Extrait : (début du livre)
La petite salle d'attente est morne. Dans un coin, un ficus aux feuilles poussiéreuses. Six fauteuils en plastique se font face sur un lino fatigué. On m'invite à m'asseoir. Je m'exécute. Mes cuisses tremblent. J'ai les mains moites et la gorge sèche. La tête me lance. Je devrais joindre notre père avant qu'il ne soit trop tard, mais je suis tétanisé. Mon téléphone reste dans la poche de mon jean. Appeler notre père ? Pour lui dire quoi ? Je n'en ai pas le courage.
La lumière est crue. Des tubes de néon barrent le plafond. Les murs sont jaunâtres, craquelés par le temps. Hébété sur mon siège, désarmé, perdu, je rêve d'une cigarette. Je dois lutter contre un haut-le-cœur. Le mauvais café et la brioche pâteuse que j'ai avalés il y a deux heures ne passent pas.
J'entends encore le crissement des pneus. Je revois l'embardée de la voiture. Ce drôle de balancement quand elle s'est brutalement déportée vers la droite pour venir heurter le rail de sécurité. Puis le cri. Son cri. Qui résonne toujours en moi.
Combien de gens ont patienté ici ? Combien ont attendu sur ce même siège d'avoir des nouvelle d'un être cher ? Je ne peux m'empêcher d'imaginer ce dont ces tristes murs ont été témoins. Les secrets qu'ils renferment. Leur mémoire. Les larmes, les cris. Le soulagement et l'espoir, aussi.
Les minutes s'égrènent. Je fixe d'un œil vide la pendule crasseuse au-dessus de la porte. Rien d'autre à faire qu'attendre.

Après une demi-heure, une infirmière entre dans la pièce. Son visage est long et chevalin. De sa blouse dépassent de maigres bras blancs.
— Monsieur Rey ?
— Oui, dis-je, le souffle court.
— Vous voudrez bien remplir ces papiers. Nous avons besoin de renseignements complémentaires. Elle me tend plusieurs feuilles et un stylo.
— Elle va bien ? tenté-je d'articuler.
Ma voix n'est qu'un faible fil prêt à se rompre. De ses yeux humides, aux cils rares, l'infirmière me lance un regard inexpressif.
— Le docteur va venir.
Elle sort. Elle a le cul plat et mou.
J'étale les feuilles sur mes genoux. Mes doigts ne m'obéissent plus.
Nom, date et lieu de naissance, statut marital, adresse, numéro de sécurité sociale, mutuelle. J'ai les mains qui tremblent tandis que j'écris : 
Mélanie Rey, née le 15 août 1967 à Boulogne-Billancourt, célibataire, 49 rue de la Roquette, 75011 Paris
.
Je ne connais pas le numéro de sécurité sociale de ma sœur, ni sa mutuelle, mais je dois pouvoir les trouver dans son sac à main. Où est-il ? Je ne me souviens pas de ce qu'est devenu ce fichu sac. Mais je me rappelle parfaitement la façon dont le corps de Mélanie s'est affalé quand on l'a extraite de la carcasse. Son bras inerte qui pendait dans le vide quand on l'a déposée sur la civière. Et moi ? Pas une mèche de travers, pas un bleu. Pourtant j'étais assis à côté d'elle. Un violent frisson me secoue. Je veux croire que tout cela n'est qu'un cauchemar et que je vais me réveiller.
L'infirmière revient et m'offre un verre d'eau. Je l'avale avec difficulté. L'eau a un goût métallique. Je la remercie. Je n'ai pas le numéro de sécurité sociale de Mélanie. Elle hoche la tête, récupère les papiers et sort.
Les minutes me semblent aussi longues que des heures. La pièce est plongée dans le silence. C'est un petit hôpital dans une petite ville. Aux environs de Nantes. Je ne sais pas vraiment où. Je pue. Pas d'air conditionné. La sueur s'instille de mes aisselles jusqu'au pli de mes cuisses. L'odeur âcre et épaisse de la peur et du désespoir me submerge. Ma tête me lance toujours. Je tente de maîtriser ma respiration. Je ne tiens que quelques minutes. Puis l'atroce sensation d'oppression me gagne à nouveau.

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Objet (2)

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23 janvier 2016

Prix Audiolib : les premiers livres audio sont arrivés !

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10 jours après avoir découvert la liste de présélection, je viens enfin de recevoir 
les 8 premiers livres audio sélectionnés pour le Prix Audiolib 2016 

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Première lecture prévue : Vernon Subutex 

21 janvier 2016

Mamette, Tome 1 : Anges et pigeons - Nob

mamette01 Glénat - mai 2006 - 47 pages

Quatrième de couverture :
Une mamie douce et sucrée, comme les choux à la crème dont elle raffole. Toute en rondeurs et le chignon vissé sur la tête, voilà une adorable grand-mère qui a oublié de grandir Loin d'être une mamie nostalgie, Mamette est une gourmande de la vie qui tente de rester connectée au monde moderne. Pas toujours facile de comprendre le langage SMS des bambins du quartier, mais elle a plus d'un tour dans son cabas pour leur enseigner les bonnes manières. Et sur le banc du square où Mamette, la revêche Mam'zelle Pinsec et les autres refont le monde, les discussions vont bon train et sont rarement tristes. Dans leur paradis envahi de pigeons, elles posent un regard décalé et comique sur notre quotidien. À la fois, douce et sucrée, Mamette va vous faire fondre à coup sûr !

Auteur : Nob fait son entrée dans le magazine Tchô! après avoir remporté le concours jeunes talents organisé par les éditions Glénat. Il crée les aventures de Bogzzz, puis devient rédacteur en chef du journal en 2003. L'année suivante, il lance Mon ami Grompf dans le mensuel D-Lire en poursuivant ses activités dans Tchô! Nob trouve l'inspiration et le temps pour mettre en scène l'adorable Mamette, une mamie douce et sucrée, comme les choux à la crème dont elle raffole. Autour de ce personnage, Nob a également créé Les Souvenirs de Mamette et La Cuisine de Mamette. Réside à dans les Pyrénées.

Mon avis : (lu en janvier 2016)
J'ai enfin pu emprunter le dernier album de la série Mamette que je n'avais pas encore lu... le tome 1 !
Le lecteur découvre Mamette, une adorable petite grand-mère, pleine d'entrain et de bonne humeur et au cœur sur la main. Elle est trésorière du club des seniors, où elle retrouve ses copines, Madame Pinsec, grinçante et cassante, et Madame Vidal, hypocondriate grande cliente à la pharmacie. Elle se fait toujours du soucis pour Choupinou sont grand fils âgé de quarante ans. 

Souvent, elle va au cimetière pour discuter avec Jacques, son défunt mari. Elle est attendrissante lorsqu'elle garde Maxou le fils d'une voisine...
Il y a une chronologie dans les albums de cette série, contrairement à moi, je vous conseille de les lire dans l'ordre...

 Extrait :

PlancheA_56499 mamette_danse_tome1

Déjà lu du même auteur :

mamette_4  Tome 4 : Entre ciel et terre 103061793 Tome 5 : La fleur de l'âge

mamette,-tome-2---l-age-d-or-96242-250-400 Tome 2 : L'âge d'or mamette Tome 3 : Colchiques 

106786777 Tome 6 : Les papillons

  logo_PetitBAC2016
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20 janvier 2016

Masse Critique Babelio

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Rendez-vous le mercredi 20 janvier 2016

à partir de 7h00

c'est maintenant !

Découvrez la sélection Masse Critique

19 janvier 2016

Au revoir là-haut - Pierre Lemaitre et Christian de Meterre

arlh_page_1 Rue de Sèvres - octobre 2015 - 168 pages

Quatrième de couverture :
1919. Au sortir de la guerre, la société française peine à ménager une place aux anciens poilus devenus encombrants et les trafics les moins glorieux y vont bon train. Albert Maillard, modeste comptable, qui a sauvé la vie d'Édouard Péricourt, jeune fils de bonne famille, juste avant la fin des combats, tente de les faire vivre de retour à Paris. Édouard, défiguré, refuse de reprendre contact avec les siens et imagine une gigantesque arnaque à la nation pour tenter de renouer avec une vie, ailleurs. 

Auteurs : Né en 1968, Christian de Metter est auteur de bandes dessinées. Il a notamment reçu, en 2004, le Prix du public au Festival d'Angoulême pour l'album Le Sang des Valentines, dessiné avec Catel, puis, en 2009, le Prix des Libraires de Bande Dessinée pour Shutter Island.
Né à Paris, Pierre Lemaitre a longtemps enseigné la littérature avant d’embrasser la carrière littéraire. Ses trois premiers romans, Travail soigné (prix du Premier roman de Cognac 2006), Robe de marié (prix du Meilleur polar francophone 2009) et Cadres Noirs (prix du Polar européen du Point 2010), lui ont valu un succès critique et public exceptionnel et l’ont révélé comme un maître du roman noir et du thriller. Ses romans sont traduits dans une quinzaine de langues et plusieurs sont en cours d’adaptation cinématographique.

Mon avis : (lu en novembre 2015)
Cette BD est une très belle adaptation du livre de Pierre Lemaitre « Au revoir là-haut ». Un roman sur l'après Première Guerre Mondiale. Albert et Edouard sont deux rescapés de la Grande Guerre, Albert était un petit employé assez peureux, qui n'a plus rien, Edouard est un artiste devenu une « gueule cassée », il refuse de retourner dans sa famille et préfère se faire passer pour mort. Peu de temps avant la fin de la guerre, Albert a échappé à la mort grâce à Edouard, il n'hésite pas à prendre en charge son compagnon. Le retour à la vie civile est difficile, rien n'a été prévu pour accueillir les survivants encore traumatisés. Heureusement, le sourire d’une petite voisine donne un peu de joie à leur quotidien, en particulier lorsqu'Edouard, réalise des masques colorés et fantasques pour se donner une nouvelle tête... Edouard et Albert sont attachants malgré les petites combines dont ils seront coupables... 

Le troisième personnage de cette histoire est le lieutenant Henri d'Aulnay-Pradelle, faux héros de la guerre, opportuniste, sans scrupule. Un véritable "pourri" que le lecteur ne peut que détester !
Les dessins et les couleurs sont très réussis, la BD restitue vraiment l'atmosphère du roman qui j'ai beaucoup aimé relire de cette façon. 

Extrait : 

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Ponctuation (1)

Roman original :

9782226249678g Au revoir là-haut - Pierre Lemaitre

18 janvier 2016

C'est lundi, que lisez-vous ? [244]

C'est le jour du rendez-vous initié par Mallou proposé par Galleane

Qu'est-ce que j'ai lu la semaine dernière ? 

Couv_251488 un bonheur si fragile_3 livre_moyen_283

Tyler Cross - tome 2 : Angola - Fabien Nury et Brüno
Un bonheur si fragile - tome 3 : Les épreuves - Michel David 
Terres amères - Joyce Carol Oates

Qu'est-ce que je lis en ce moment ?

Nous les menteurs - E. Lockhart
Le goût du large - Nicolas Delesalle (partenariat Préludes)

Que lirai-je la semaine prochaine ?

Paul à la pêche - Michel Rabagliati
Il était une ville - Thomas B. Reverdy
Il reste la poussière - Sandrine Collette (partenariat Denoël)

Bonne Année 2016 et bonnes lectures !

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