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A propos de livres...
22 février 2010

Ocean's Songs – Olivier de Kersauzon

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Le Cherche-Midi – septembre 2008 – 252 pages

Le Cherche-Midi – septembre 2009 – 252 pages

Présentation de l'éditeur

Partant du principe que l'homme libre part pour apprendre et revient pour rendre compte, Olivier de Kersauson a décidé de raconter sa géographie maritime. Il fait le portrait de ses mers comme il pourrait dresser le portrait d'une femme. Il nous révèle, surtout, son destin singulier de skipper d'exception. Pour la première fois peut-être, dans Ocean's Songs, il se dévoile.

Auteur : Né à Bonnetable en 1944, Olivier de Kersauson est l'un des navigateurs français les plus connus au monde. Après dix années aux côtés d'Éric Tabarly, il est devenu le plus grand chasseur de records océaniques.

Mon avis : (lu en février 2010)

Olivier de Kersauson est à la fois un grand marin, une grande gueule et on le sais moins, un grand cœur. Dans son livre, il nous raconte avec beaucoup de poésies et de pudeur la mer, ses voyages, ses compétitions.

Il décrit avec beaucoup de poésie chacun des océans : Indien, Pacifique, Atlantique ainsi que la mer d'Irlande et la mer d'Iroise. Il raconte ses navigations avec Éric Tabarly, son amour pour sa Bretagne et pour la Polynésie... Il est aussi assez nostalgique... Ce livre est un très beau voyage !

En bonus dans l'édition que j'ai lu, un DVD avec un reportage de la série « Empreintes » de France 5 : Olivier de Kersauson 20000 lieues sur les mers que j'avais déjà vu à la télévision et beaucoup aimé.

Extrait : (page 66)

Ouessant, Sein, Molène, l'une des zones du monde où il y a le olus de bouées et de balises, de phares et de feux. Entre l'île de Sein, Le Four, Ouessant, la pointe Saint-Mathieu, le cap de la Chèvre, la pointe du Raz, tout n'est qu'un jardin d'épines sur une mer médiévale qui se défendrait contre les intrus. Au couchant, on dirait un orchestre des ténèbres où brille l'éclat des cuivres. Un accordéon de récifs sur lequel viennent culbuter les forts courants. C'est la mer des grandes nefs et des grandes orgues. A la limite du plateau continental, c'est alors la pointe qui s'avance. La chaussée de Sein, par exemple, où la terre s'étire du cap Sizun, comme un carnassier jusqu'au phare d'Ar-Men. Un chaussée bouillonnante. La climatologie n'est pas vraiment riante. Beaucoup de brumes, beaucoup de pluies, beaucoup de gros temps et énormément de tempêtes.

L'Iroise est une mer sanguine qui plante ses couverts dans la table. On ne rentre pas en mer d'Iroise par effraction. En plus, elle a souvent le poil hérissé. On est à 48°30' nord. Le très mauvais temps est souvent centré à 49°50', 48°51', parfois 47°. Il s'agit d'une zone météorologiquement très attaquée par les dépressions. Une zone hennissante qui ouvre son poitrail en hiver. Ici, la tempête est toujours sur le feu de la gazinière. Prête à être servie. Une zone où il ne faut jamais se fier à la pitié du ciel. C'est une zone de courant puissants. Le territoire des cailloux. Évidemment très peu empruntée par les plaisanciers. Les Anglais passent la pointe du Raz mais toujours en compulsant l'annuaire des marées. Et trois fois pour être bien certains que l'annuaire des marées. Et trois fois pour être bien certains que l'annuaire dit vrai. Il y a quinze mois, le remorqueur Abeille Bourbon a découvert un nouveau caillou parmi ces cailloux innombrables qui entourent Molène. La mer d'Iroise peut vous éborgner comme un rien. Cette mer est habitée par le vent. Naviguer dans le nord d'Ouessant par vents contre et courants de noroît prend des allures de lutte. Le passage du Fromveur est ce chenal qui passe dans le sud d'Ouessant, entre les phares de la Jument et Kéréon. Le courant approche les dix nœuds et le marnage dépasse les sept mètres en eaux vives. On embouque le Fromveur avec dix noeuds de vent, grand-voile haute. Tout va bien, la mer est belle. Soudain, le vent est à contre-courant. Vite, un ris ! Et puis il y a ces creux absolument maudits ! C'est une mer de souffrance, de pêche, de travail. Une mer qui meurtrit, blesse et mord jusqu'au sang. Donc, une mer de ressources.

Les pêcheurs ne peuvent pêcher de dix ou quinze jours par mois. Dès que la marée est au-dessus d'un coefficient de 80, pas moyen de mettre les filets. Le courant va tout emporter. Rien ne tient, rien ne résiste. La mer va tout déchiqueter.

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