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6 juillet 2011

Quinze kilomètres trois – Martine Laval

 

quinze_kilometres_trois Liana Levi – mai 2011 – 57 pages

Quatrième de couverture :
Quinze kilomètres trois. La distance qui les sépare du Cap Blanc-Nez. Cette échappée, c'est leur secret, aux petites. Ce matin, elles fuient l'ennui des jours, un avenir sans promesse. Elles s'en vont, légères. Dans le paysage à la fois brutal et magnifique de la Côte d'Opale, Martine Laval suit les deux adolescentes, espionne leur désœuvrement et fait entendre d'autres voix - une prof, un cousin, une voisine. Tous cherchent à comprendre le pacte qui les emmène à la falaise.

Auteur : Martine Laval, critique littéraire à Télérama et animatrice du blog "Lectures buissonnières", est née à Calais.

Mon avis : (lu en juillet 2011)
J’avais aperçu ce petit livre chez Bellesahi et c’est tout d’abord la couverture du livre qui m’avait attirée, un bord de mer ou un phare et je ne résiste pas…
C’est un triste fait divers qui a inspiré l’auteur pour écrire ce petit livre. Deux adolescentes de quatorze ans ont décidé « Mardi, elles se font la belle. » « Elles rêvent. Une escapade, leur premier pas vers l’aventure, la liberté ? » « Elles marchent. Leur bout du monde est à quinze kilomètres. Virgule trois. » Le premier chapitre, l’auteur raconte le fait divers à sa façon, comme si elle en était le témoin. Puis différents personnages racontent ce fait divers à leur manière, une prof, une autre fille, un cousin, une lectrice et pour terminer… le paysage…
Le paysage et l’atmosphère du lieu sont très présents dans ce livre, cette histoire se passe sur la Côte d’Opale, au Cap Blanc-Nez. Et je n'en raconterai pas plus pour vous laisser découvrir ce livre touchant et poignant.

Les avis de Bellesahi, Cathulu et Clara

 

Extrait : (début du livre)
Je les vois.
Deux gamines. Elles n’ont pas de visages, pas de nom. Juste un bout de vie posé sur des guiboles de quatorze ans et quelques, quinze aux printemps. C’est loin, le printemps.
Elles ont dit : Mardi. Mardi, on le fait. Un signe de tête. Puis, rien. Elles s’en vont. Chacune retourne chez elles. Elles laissent là la grande place du village et le vide du dimanche.
Mardi, elles se font la belle. Elles s’offrent deux jours pour savourer leur trouvaille, leur secret. Le tenir au chaud, rien qu’à elles.
Elles se moquent de savoir si c’est un mensonge. Elles rêvent. Une escapade, leur premier pas vers l’aventure, la liberté ? Elles ne disent pas escapade, aventure, liberté, des mots comme ça. Elles sourient, en douce, en dedans. Apaisées.
Je les cherche. Je ne les entends pas. Je les sens. Je vais les cueillir mardi matin devant le collège, et les suivre. Prendre la route avec elles. Leur donner quelques pages, une histoire. Elles le méritent bien, ces petites.

Extrait : Le paysage
Je suis le vent. J’habite ici, en haut, en bas, sur la falaise, sur la plage. Je tourne, je file, je donne de la voix, je crie, je rugis. Grave, aigu. Je siffle, je souffle, j’affole, je m’amuse. Je suis le vent. J’ordonne les choses. Aucun arbre dans mon sillage. Aucun obstacle. Je suis le roi. Je m’engouffre dans des ventres de béton et de ferraille, je nettoie, je règne. Je suis libre. Je roule sur la lande rase, frôle des béances, déshabille les herbes, et m’envole. Les mouettes m’accompagnent dans ma danse folle. Ensemble, nous dessinons des arabesques. Personne ne m’aime. Je suis le vent. Je les agace.

Je suis le ciel. Je flotte sur la lande, sur la mer. J’enlace le paysage. Je protège la fin du  monde. J’ai l’humeur changeante, j’aime les déluges, j’aime le calme. On me regarde. On me scrute. On attend de moi la paix. J’annonce l’hiver, jamais le printemps. Je dessine l’horizon et la faille. Je suis la lumière et l’infini. Je suis l’éternité, celle qui passe sans bouger.

Je suis la mer. Je suis laide et j’en suis fière. J’aime mes colères. Elles ont des couleurs. Vert acide, noir dense, jaune imprenable. Je joue. Je les marie. Je les décline. Je peaufine leurs nuances trompeuses. Personne ne m’aime. Je hurle. Je les appelle. Je les attire dans mes écumes lourdes. Je les tétanise. Ils suffoquent. Tous suffoquent. J’ai en moi l’immensité et le froid, la fureur et les ténèbres. Je suis le reflet de leurs âmes vides. Je les envahis. Je les avale. Je les bois. Ils me craignent, et viennent à moi. Je suis la sauvage. Je suis la cruelle. Je suis la mer, libératrice. L’inconsolable.

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Commentaires
S
Déjà noté, il me tente beaucoup !
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M
Voilà un livre qui m'inspire et la couverture y est aussi pour quelque chose! Merci d'en avoir parlé aujourd'hui ;o)
Répondre
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