Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
A propos de livres...
temoignage
29 mars 2011

Le Fils – Michel Rostain

le_fils Oh ! Éditions – janvier 2011 – 173 pages

Prix Goncourt du Premier Roman 2011

Quatrième de couverture :
« Le onzième jour après ma mort, Papa est allé porter ma couette à la teinturerie. Monter la rue du Couédic, les bras chargés de ma literie, le nez dedans. Il se dit qu'il renifle mon odeur. En fait, ça pue, je ne les avais jamais fait laver ces draps ni cette couette. Ça ne le choque plus. Au contraire : subsiste encore quelque chose de moi dans les replis blancs qu'il porte à la teinturerie comme on porterait le saint sacrement. Papa pleure le nez dans le coton. Il profite. Il sniffe encore un coup la couette, et il pousse enfin la porte du magasin.
Papa ne peut plus traîner. Condoléances, etc. Le teinturier recondoléances, etc. débarrasse papa de la couette. Papa aurait voulu que ça dure, une file d'attente, une livraison, une tempête, juste que ça dure le temps de respirer encore un peu plus des bribes de mon odeur. Papa se dépouille, il perd, il perd. »

Auteur : Michel Rostain vit à Arles. Né en 1942, metteur en scène d'opéras, il a dirigé la Scène nationale de Quimper Théâtre de Cornouaille de 1995 à 2008.

Mon avis : (lu en mars 2011)
Ce n'est pas un roman, mais un récit sur un sujet difficile : la mort d'un enfant.

Le 25 octobre 2003, Michel Rostain a perdu son fils Lion, âgé de 21 ans, emporté par une méningite foudroyante.
Sept ans plus tard, l'auteur raconte ce terrible événement du point de vue de son fils mort. En effet, c'est la voix tendre et ironique du fils qui raconte la détresse de son père et de sa mère. Il raconte le jour de la mort, les lendemains avec le marketing des pompes funèbres, la cérémonie des obsèques... Il se moque de son père qui pleure comme une madeleine, qui se pose des questions sur l'inconscient de son fils... Il raconte la mécanique des funérailles qui se met en marche dès son dernier souffle, ses parents devant le catalogue des pompes funèbres... les obsèques d'un ami de ses parents 3 mois plus tôt qui avaient tournées au burlesque et qui était la répétition de ce que ses parents ne voulaient surtout pas revivre pour l'enterrement de leur fils. Il raconte aussi la cruauté de la Sécu qui refuse de traiter des feuilles de maladie en retard sous prétexte que « Votre livret de famille n'est pas à jour ! Il faut faire rayer votre fils du livret. »
C'est un livre qui nous fait pleurer et rire à la fois.
J'ai été profondément touchée et émue à la lecture de ce livre qui est aussi une belle leçon de vie et d'amour, et la conclusion du livre se veut optimiste : il n'y a pas de remède à la douleur, mais « On peut vivre avec ça. »

Extrait : (début du livre)
Papa fait des découvertes. Par exemple ne pas passer une journée sans pleurer pendant cinq minutes, ou trois fois dix minutes, ou une heure entière. C'est nouveau. Les larmes s'arrêtent, repartent, elles s'arrêtent encore, et puis ça revient, etc. Plein de variétés de sanglots, mais pas une journée sans. Ça structure différemment la vie. Il y a des larmes soudaines – un geste, un mot, une image, et elles jaillissent. Il y a des larmes sans cause apparente, stupidement là. Il y a des larmes au goût inconnu, sans hoquet, sans la grimace habituelle ni même les reniflements, juste des larmes qui coulent.
Lui, c'est plutôt le matin qu'il a envie de pleurer.

Le onzième jour après ma mort, Papa est allé porter ma couette à la teinturerie. Monter la rue du Couédic, les bras chargés de ma literie, le nez dedans. Il se dit qu'il renifle mon odeur. En fait, ça pue, je ne les avais jamais fait laver ces draps ni cette couette. Des jours, des mois et des mois que je dormais dedans. Ça ne le choque plus. Au contraire : subsiste encore quelque chose de moi dans les replis blancs qu'il porte à la teinturerie comme on porterait le saint sacrement. Papa pleure le nez dans le coton. Il évite les regards, il fait des détours bien au-delà du nécessaire, il prend à droite, rue Obscure, il redescend, puis non il remonte, rue Le Bihan, rue Émile Zola, les Halles, quatre cents mètres au lieu des cent mètres nécessaires, il profite. Il sniffe encore un coup la couette, et il pousse enfin la porte du magasin.
Yuna de la Friche est là en train de mettre des sous dans la machine à laver automatique, papa ne peut plus traîner. Condoléances, etc. Le teinturier recondoléances, etc. débarrasse papa de la couette. Papa aurait voulu que ça dure, un coup de téléphone d'un client, une file d'attente, une livraison, une tempête, juste que ça dure le temps de respirer encore un peu plus des bribes de mon odeur. Papa se dépouille, il perd, il perd.

De retour à la maison, il trouve la chienne en train de mordiller mes pantoufles. Là aussi il y a mes odeurs. Papa tu ne vas quand même pas te disputer avec Yanka et te mettre à sucer mes pompes puantes, non ?

Publicité
Publicité
22 octobre 2010

Je me souviens… - Boris Cyrulnik

je_me_souviens_x je_me_souviens

L’esprit du temps – mars 2009 - 80 pages

Odile Jacob – mars 2010 – 83 pages

Quatrième de couverture :
"Ça fait soixante-quatre ans que je n'ai rien pu dire, c'est la première fois que je le fais. Je me rappelle, j'habitais ici. Et puis un jour, ou plutôt une nuit - c'était tôt le matin quand j'ai été arrêté -, la rue a été barrée de chaque côté par des soldats en armes. C'étaient des Allemands, mais j'ai été arrêté par la police française. Il y avait des camions en travers de la rue et puis, devant la porte, une traction avant avec des inspecteurs en civil, des inspecteurs français qui étaient là pour arrêter un enfant de six ans et demi !".

Boris Cyrulnik évoque, dans ce livre très personnel, son enfance, son arrestation, son évasion et surtout l'insoumission aux hommes et aux idées.

Auteur : Boris Cyrulnik est neuropsychiatre et directeur d'enseignement à l'université de Toulon. Il est l'auteur d'immenses succès, notamment Un merveilleux malheur, Les Vilains Petits Canards et Autobiographie d'un épouvantail.

Mon avis : (lu en octobre 2010)
Dimanche dernier, j’ai regardé l’émission de La Grande Librairie sur France 5, Boris Cyrulnik était l’un des invités pour son nouveau livre et le lendemain, je vois ce petit livre à la bibliothèque et comme j’y étais de permanence, dans les moments sans lecteur, j’ai commencé à le lire, et je n’ai pas pu le lâcher.

A partir de son expérience personnelle, Boris Cyrulnik s'interroge sur le travail de mémoire. Plus de soixante après, il revient sur les traces de son enfance. Il lui reste certains souvenirs très précis des évènements qu'il a vécu alors qu'il avait 5 ans ou 6 ans ½. Boris Cyrulnik est devenu orphelin à 5 ans, son père a été déporté en 1942, sa mère également un an plus tard. Boris sera caché par de nombreuses familles d'accueil dont il ne garde très peu de souvenirs. Il est arrêté le 10 janvier 1944 et emmené dans une synagogue. Il nous raconte avec beaucoup de précision son incroyable évasion. Il se rappelle être un petit garçon rebelle, qui ne faisait pas une confiance aveugle aux adultes, il ne s'est pas fait piéger par une boîte de lait Nestlé ou une couverture. Boris Cyrulnik se rend compte que certains de ses détails extrêmement précis ont été réarrangés par la mémoire, ceux qui font souffrir ont été gommés, mais l'histoire reste cohérente.

Un témoignage très fort et émouvant sur l’enfance de Boris Cyrulnik.

Extrait : (page 15)
Je me souviens… C’était près de chez moi, rue de la Rousselle, il y avait une grande porte, une sorte d’arc de triomphe et, venant du pont de la Garonne, l’armée allemande qui défilait. Je les trouvais très beaux avec leurs uniformes, leurs chevaux, il y avait aussi de la musique. Comme elle ne pouvait pas passer sous la porte, la troupe se séparait en deux puis se reformait juste après. Je trouvais ça tellement beau que je ne comprenais pas pourquoi tout le monde pleurait autour de moi.
C’était l’entrée des Allemands à Bordeaux.
J’ai vécu un paradoxe : pour moi, enfant de cinq ans, ce jour était un jour de fête, un jour magnifique, tandis que tous les adultes vivaient un cauchemar. La mémoire traumatique est très particulière. Ce n’est pas une mémoire normale. Elle transforme, elle amplifie, elle minimise. Au plus profond de nous, il existe une trace extrêmement précise – plus encore que les archives -, mais ensuite, pour rendre cohérent le souvenir, on arrange le pourtour. On prend bien conscience de cela dans le cas d’un traumatisme. S’il y a trauma, c’est que le réel est invraisemblable, que les évènements défient l’humanité. Alors, pour rendre le trauma cohérent, reviennent des souvenirs extrêmement précis, la couleur, le mot, le son, l’odeur, gravés dans le marbre et, autour d’eux, un halo imprécis d’arrangement du souvenir.

30 juillet 2010

Le quai de Ouistreham - Florence Aubenas

le_quai_ouistreham Éditions de l’Olivier – février 2010 – 269 pages

Quatrième de couverture :
«La crise. On ne parlait que de ça, mais sans savoir réellement qu'en dire, ni comment en prendre la mesure. Tout donnait l'impression d'un monde en train de s'écrouler. Et pourtant, autour de nous, les choses semblaient toujours à leur place. J'ai décidé de partir dans une ville française où je n'ai aucune attache, pour chercher anonymement du travail. J'ai loué une chambre meublée. Je ne suis revenue chez moi que deux fois, en coup de vent : j'avais trop à faire là-bas. J'ai conservé mon identité, mon nom, mes papiers, et je me suis inscrite au chômage avec un baccalauréat pour seul bagage. Je suis devenue blonde. Je n'ai plus quitté mes lunettes. Je n'ai touché aucune allocation. Il était convenu que je m'arrêterais le jour où ma recherche aboutirait, c'est-à-dire celui où je décrocherais un CDI. Ce livre raconte ma quête, qui a duré presque six mois, de février à juillet 2009. J'ai gardé ma chambre meublée. J'y suis retournée cet hiver écrire ce livre.», Florence Aubenas.

Auteur : Née en 1961, Florence Aubenas a fait la plus grande partie de sa carrière de journaliste à Libération, avant de devenir grand reporter au Nouvel Observateur. Depuis juillet 2009, elle est présidente de l'Observatoire international des prisons.

Mon avis : (lu en juillet 2010)
Pour rendre compte de la crise, Florence Aubenas a voulu vivre de l'intérieur, l'expérience d'un travailleur précaire de février à juillet 2009. Elle s'est installée anonymement à Caen, elle a gardé son identité, elle s'est créée un CV avec un baccalauréat, obligée de trouver du travail après une séparation avec un homme qui subvenait à ses besoins depuis vingt-ans. Et l'aventure commence, Pôle Emploi qui lui propose de devenir femme de ménage, entretien avec les conseillers, formation, chasse aux heures de ménages chez différents employeurs (en général des sociétés de nettoyage).

Elle rencontre une foule de personnages qui accumulent aussi des petits boulots dans le secteur des sociétés de nettoyage, quelques heures à droite et à gauche de tâches peu qualifiées, épuisantes, sous payées. On découvre le monde du chômage et de Pôle Emploi avec ses entretiens obligatoires mais souvent inutiles. Il est admirable de constater l'acharnement que ces gens ont à travailler dans des conditions aussi difficiles pour maintenir l'estime de soi et un lien social. Florence Aubenas a arrêté son expérience le jour où on lui a offert un CDI de 2h30 par jour, ne voulant pas bloquer un travail réel. Cette expérience est très forte et intéressante, le livre se lit comme un roman.

Extrait : (page 71)
Tout le monde m'avait mise en garde. Si tu tombes sur une petite annonce pour un boulot sur le ferry-boat à Ouistreham, fais attention. N'y va pas. Ne réponds pas. N'y pense même pas. Oublie-la. Parmi ceux que j'ai rencontrés, personne n'a travaillé là-bas, mais tous en disent la même chose : cette place-là est pire que tout, pire que dans les boîtes de bâtiment turques qui te payent encore plus mal qu'en Turquie et parfois même jamais ; pire que les ostréiculteurs, qui te font attendre des heures entre les marées avant d'aller secouer les poches en mer par n'importe quel temps ; pire que dans le maraîchage, qui te casse le dos pour des endives ou des carottes ; pire que les grottes souterraines de Fleury, ces anciennes carrières de pierre, puis abris antiaériens pendant la guerre, devenues aujourd'hui des champignonnières, qui te laissent en morceaux au bout d'un après-midi de travail. Pour les pommes, on en bave aussi, mais la saison commence plus tard. Ces boulots-là, c'est le bagne et la galère réunis. Mais tous valent mieux que le ferry de Ouistreham.
[…] (page 85)
C'est le tout petit matin. La veille, pour être sûre de ne pas arriver en retard, j'ai fait deux fois le trajet avec le Tracteur, ma nouvelle voiture. Le rendez-vous est à 5h30, au port d'embarquement du ferry-boat, pour la matinée de formation. A la sortie de Caen, quelques camions naviguent doucement sur la voie rapide entre les ronds-points et les radars, comme en apesanteur ; d'autres sont encore garés en troupeaux à l'entrée des villes où ils ont passé la nuit.
[…]
Nous sommes cinq nouveaux embauchés ce jour-là, à l'embarcadère. Arriver jusqu'au ferry est un nouveau périple. Il faut pénétrer dans la zone sous douane en montrant un badge avec une photo, fourni par la société. Parfois, des vigiles sortent de la guérite et s'accroupissent pour ausculter les essieux ou les habitacles, en parlant de trafics et de clandestins.
Nous nous postons devant un bâtiment composé d'une petite salle nue flanquée de deux toilettes. Nous attendons l'autocar de la compagnie qui nous conduira jusqu'au ferry. La distance entre les deux ne doit pas excéder sept cents mètres, mais il interdit de les effectuer à pied. Entre l'attente, le trajet en car, l'attente à nouveau avant de grimper à bord, il faut compter une bonne demi-heure supplémentaire.

26 août 2009

Les lits en diagonale – Anne Icart

Ce blog a décidé de s'associer à un projet ambitieux : chroniquer l'ensemble des romans de la rentrée littéraire ! Vous trouverez donc aussi cette chronique sur le site Chronique de la rentrée littéraire qui regroupe l'ensemble des chroniques réalisées dans le cadre de l'opération en partenariat avec ulike_logo_petit, pour en savoir plus...

les_lits_en_diagonales Robert Laffont – août 2009 – 156 pages

Présentation de l'éditeur
«Je préfère la photo où tu me serres dans tes bras. On a l'air de s'aimer à la folie. On s'aime à la folie. » De l'enfance à aujourd'hui, l'histoire bouleversante d'une petite sœur « normale » et de son frère « pas comme les autres ».
Il a cinq ans de plus qu'elle, ils dorment dans la même chambre, leurs lits en diagonale, et il est son grand frère adoré, son héros. Anne a à peine sept ans - « l'âge de raison » - quand sa mère lui dit que Philippe est malade, et qu'il ne guérira pas. Elle ne comprend pas tout, elle est trop petite, mais elle reçoit l'essentiel, de plein fouet : elle comprend qu'il faudra toujours veiller sur lui. Ne jamais le laisser seul. L'aimer plus fort que les autres. De ce jour, elle va grandir le cœur accroché à son frère, « son héros aux ailes brisées », handicapé mental à cause d'une césarienne faite trop tard lors de sa naissance.
Comme des instantanés ultrasensibles de leurs vies, les souvenirs affluent, mêlant passé et présent, parfois cruels et douloureux, le plus souvent tendres et joyeux, voire cocasses. Et avec eux des sentiments extrêmement forts, le désir sauvage de protéger, la honte, le remords, la rage impuissante, la culpabilité, la peur, la difficulté à construire sa vie à soi, à aimer d'autres hommes - mais surtout l'amour, cet amour plus fort que les autres. « Personne ne peut imaginer comme je suis nouée à toi ; même pas moi » : c'est ce qu'elle raconte ici, de leur enfance dans les années 1970 à aujourd'hui où « tout va bien », parce que le regret de ce qui aurait pu être a laissé la place à l'acceptation de ce qui est vraiment.
Portée par une écriture lumineuse, l'émotion vous prend dès les premières pages et vous mène d'une traite jusqu'à la dernière ligne de ce récit aussi fort que bref : c'est rare.

Biographie de l'auteur
Ariégeoise de cœur mais Parisienne depuis toujours, Anne Icart est née en 1968. Elle exerce la profession de rédactrice juridique. Les Lits en diagonale, son premier livre, a déjà été vendu, sur manuscrit, en Italie et aux Pays Bas.

Mon avis : (lu en août 2009)

Si l’année dernière vous aviez aimé « Où on va Papa ? » de Jean-Louis Fournier, vous ne pouvez pas être insensible à « Les lits en diagonales » d’Anne Icart.

Lorsque j’ai choisi ce livre, j’ai d’abord été attiré par l’ours en peluche de la couverture et par ce que j’ai lu en quatrième de couverture. Je croyais que ce livre était un roman mais ce n’est pas un roman, mais plutôt un témoignage.

Philippe et Anne sont frère et sœur. Il a cinq ans de plus qu’elle. Anne a sept ans lorsque sa mère lui explique que son frère Philippe est malade et qu’il ne guérira pas. Elle reçoit l’information comme une claque et comprend qu’il faudra toujours veiller sur son frère. Il faudra l’aimer plus que les autres.

Anne découvre aussi ce jour là « Que tu n'es donc pas un héros, mon héros, mon grand frère sécurisant, admirable, qui me rassure quand j'ai peur du noir et des pieuvres martiennes. Mon héros dont je n'ai pas remarqué les mots qui butent contre ses lèvres, dont je n'ai pas vu la démarche chaotique, les retards accumulés. Je n'ai rien vu de tout ça, jamais, aveuglé par une admiration immense. Mon frère adoré. »

Leurs sentiments sont extrêmement forts et multiples. Anne nous raconte la vie de la famille des années 70 à nos jours. A travers les souvenirs d'enfance à Paris ou en vacances, on ressent la complicité et l'amour qu'ils ont l'un pour l'autre, les moments de rires sont multiples. Mais ce n'est pas facile avec les autres, ceux qui se moquent.

Puis avec l'adolescence apparaît la culpabilité, la peur du futur, la difficulté d'aimer un autre homme pour construire sa vie.

« Je ne voulais pas exister telle que j'étais. Mieux que toi. Je ne me suis pas autorisée à réussir là où tu n'as jamais pu. Et ailleurs non plus. Je n'ai pas voulu me mettre en avant pour ne pas qu'on nous compare. Pour que tu restes un héros. Envers et contre tout. »

J'ai lu très rapidement ce livre (environ 1 heure) les phrases sont courtes et percutantes et j’ai été touchée par ce récit simple, bouleversant et très fort. On découvre la difficulté d’être la petite sœur « normale » d’un grand frère « pas comme les autres ».

« J'ai les pieds dans le béton. Ce n'est pas très drôle d'être la petite sœur d'un frère handicapé. J'ai l'impression d'avoir des tas de choses très lourdes à porter, en plus de tes ailes en miettes. Que Maman te protège plus que moi et que c'est normal. Que Papa veut que je sois brillante et que c'est normal. Que je dois tout comprendre et que c'est normal. Que je dois tout accepter et que c'est normal. Que je n'ai pas droit à l'erreur. Parce que je suis normale. Normal. Normal. Normale. Handicapé. Personne ne sait à quel point je suis nouée à toi. Pas même moi. »

Ce livre est, pour moi, un vrai coup de cœur ! Merci aux éditions Robert Laffont.

Livre lu dans le cadre 07_chronique_de_la_rentree_litteraire en partenariat avec ulike_logo_petit

Merci à Resling de m'avoir fait suivre son livre.

Publicité
Publicité
<< < 1 2 3 4 5
A propos de livres...
Publicité
A propos de livres...
Newsletter
55 abonnés
Albums Photos
Visiteurs
Depuis la création 1 377 006
Publicité